Section thématique 13

Variables, Individus, Contextes. Comment observer et analyser leurs interactions ?

f Responsables

Bruno Cautrès (CEVIPOF) bruno.cautres@sciences-po.fr
Florence Haegel (CEE) florence.haegel@sciences-po.fr

Présentation scientifique

Dates des sessions

Programme Résumés Participants

 

f Présentation scientifique

La situation de la science politique française vis à vis des questions de méthodes est, aujourd’hui, paradoxale : d’un côté, elle est encore souvent jugée « en retard » (Billordo 2005) en matière d’intérêt porté au débat méthodologique, à la formation, à l’introduction dans ses protocoles de recherches des plus récentes innovations; d’un autre côté, l’on assiste, ces dernières années, à une forme d’intérêt pour la méthode perceptible dans le renouvellement des questionnements. Il demeure donc nécessaire d’alimenter et de structurer le débat méthodologique dans la discipline et donc d’engager un bilan à l’occasion du congrès de l’AFSP à Grenoble. Cette tâche exige de privilégier deux principes de fonctionnement : le pluralisme méthodologique et l’articulation des questions méthodologiques et substantives.

Ces deux principes sont au fondement de la proposition de Sections Thématiques qu’organise le groupe de travail MOD (Méthodes, Observations, Données) autour d’une interrogation générale : quelles unités d’observation et d’analyse la science politique doit-elle (peut-elle ?) privilégier : le contexte, l’individu, les variables, les interactions ?

En France, cette question a été soulevée dans divers secteurs de la discipline. Par exemple, elle est au cœur de l’analyse électorale (par l’introduction d’expérimentation, la mise en place de panel, le renouveau de l’analyse contextuelle dans les études électorales quantitatives et qualitatives etc.). Elle est également posée par l’analyse des mobilisations marquée par le modèle contextuel des structures d’opportunités politiques mais également par le renouveau de l’analyse individuelle s’appuyant sur l’analyse longitudinale fondée sur des données biographiques. Elle est inévitablement soulevée quand on s’intéresse aux mécanismes de socialisation politique, autrement dit aux processus d’intériorisation de la réalité sociale et politique par les individus. Enfin, elle traverse évidemment l’ensemble des travaux comparatifs. La science politique doit-elle renouveler ses méthodes afin de mieux prendre compte les individus ? Le retour de l’individu, qu’il soit souhaité ou constaté, pose des questions spécifiques de méthodes. Pour certains, il remet en cause la différence entre qualitatif et quantitatif établie par Ragin (Ragin 1987) comme une opposition entre analyse par variable et analyse par cas. Dans les études quantitatives, des méthodes et instruments sont élaborée pour saisir statistiquement la dimension individuelle des phénomènes étudiés (enquête par panel, analyse des trajectoires). Symétriquement, le qualitatif ne s’intéresse pas automatiquement à l’individu (les enquêtes ethnographiques ou les focus groups tentent de privilégier la saisie des systèmes de relations et d’interactions, tout comme l’analyse de réseaux, etc.). Dès lors, on peut s’interroger sur la variété des manières d’appréhender qualitativement l’individu et surtout sur la stratégie d’analyse que l’on doit déployer.

Faut-il contextualiser et répondre à l’appel lancé dès 1970 par Adam Przeworski et Henri Teune à « substituer aux noms des pays les noms des variables » (Pzeworski, Teune 1970) ? Le contexte s’apparente souvent à une boîte noire, celle-ci doit être ouverte en rendant public les difficultés et imperfections de la démarche comparative. L’ouvrir c’est s’interroger sur la fabrication des outils de la comparaison : en quantitatif tout comme en qualitatif, comparer suppose un ensemble de tâches souvent rendues invisibles dans la restitution du travail de recherche (construire des échantillons comparables, passer par l’épreuve de traduction des questionnaires et des concepts, etc.). La boîte noire doit également être ouverte en déconstruisant cet effet de contexte et en évitant les pièges de la fausse inférence causale qui fait prendre pour contexte les effets de composition. Reste enfin une dernière question : de quel contexte parle-t-on ? Le contexte peut être national ou local, mais il peut également renvoyer à d’autres configurations sectorielles. La science politique inclut de plus en plus l’enquête de terrain et le recours à l’observation; elle mobilise également des chercheurs travaillant sur archives et se revendiquant de la sociologie historique. Dans les deux cas, la pratique s’appuie sur des traditions méthodologiques, ethnographiques et historiques, bien établies. Il paraît aujourd’hui légitime de s’interroger aussi sur la manière dont ces pratiques méthodologiques pensent et saisissent le contexte.

Le bilan qui sera engagé durant cette section thématique s’organisera autour de trois axes principaux :

1. Le contexte et l’analyse écologique en sociologie électorale

Depuis le début des années 1980 avec la multiplication des enquêtes nationales, l’approche par le local ou le contexte avait été de moins en moins sollicitée, voire quasiment abandonnée. Parallèlement, via des analyses quantitatives menées sur le long terme rendant compte du processus de nationalisation de la vie politique et des comportements électoraux, tant en France que dans les pays de l’Europe de l’Ouest, se renforçait l’idée que les lieux ne seraient plus, ou seraient de moins en moins, hétérogènes mais auraient en revanche un impact uniforme sur tous les citoyens. Pourtant, ces dernières années ont suscité une explosion des recherches saisissant le vote « par le bas », au moins en France. Les communications retenues permettront d’interroger tout à la fois le retour de cette approche, sur le flou lexical des concepts utilisés (quand on parle de local, de contexte, de quoi parle-t-on ?) mais aussi sur l’apport et les limites de cette approche. Elles questionneront les possibilités de « généralisation » des effets de contexte, autrement dit la possible construction de grilles à visée comparative et donc les indicateurs et instruments de mesure mobilisés ou à mobiliser.

Cette mise en perspective des analyses contextuelles et écologiques est réalisée en partenariat avec le groupe GAEL de l’AFSP.

2. Individus et variables

On assiste depuis plusieurs années à un débat fructueux entre les approches « par les variables » et les approches « par les cas » qui permet de reprendre l’interrogation de Charles Ragin et Howard Becker (Ragin, Becker, 1992) « what is a case ? » : un individu, une configuration historique, un espace (pays) ou une temporalité ? Ou tout cela à la fois ? Des approches quantitatives, habituellement dominées par la logique des variables, reviennent avec de nouveaux questionnements sur les individus qui sont à la base du codage en variables ; des approches qualitatives, souvent plus centrées sur des « individus » se développent également pour franchir ces limites et monter en généralité, retrouvant alors les problématiques de l’inférence et du groupage en catégories. Par ailleurs, on ne doit pas oublier que les individus sont également des producteurs de données et derrière la standardisation des bases de données, ils resurgissent dès lors que l’on s’intéresse aux logiques subjectives des réponses aux questions posées. Les communications retenues interrogeront ce maillage des individus et des variables, pris sous différents angles : plus méthodologique, ou réflexif, ayant recours à des enquêtes de terrain ou des expériences.

3. Le renouvellement des outils

Les évolutions des paradigmes que les deux axes précédents dessinent s’accompagnent parfois d’un ressourcement des outils méthodologiques ou de l’apparition de nouveaux outils ou méthodes. Contextualiser les données ou tisser des systèmes d’explication qui combinent variables et individus, nécessite en effet parfois de repenser les outils : il peut s’agir de cartes, quelles soient une représentation graphique des données ou une démarche de collecte des données par des tests projectifs pour l’analyse des représentations, d’entretiens de groupes. Au-delà de ces renouvellements méthodologiques, c’est bien sûr des nouveaux rapports aux objets, impliquant l’interdisciplinarité et le pluralisme méthodologique, qui se dessinent. Les communications retenues devront montrer et expliquer des innovations méthodologiques récentes ou en cours de développement, qu’il s’agisse d’outils, de logiciels, de dispositifs d’enquêtes croisées, de recours à des méthodes innovantes.

Libia LB Billordo . Methods Training in French Political Science. French Politics, Volume 3 (3) ,Décembre 2005, pp. 352-357
Charles Ragin, The comparative Method. Moving beyond qualitative and quantitative strategies, University of California Press, 1987.
Charles Ragin, Howard Becker. What is a case? Exploring the foundations of social inquiry. Cambridge, Cambridge University Press, 1992.
Adam Przeworski, Henry Teune. The Logic of Comparative Social Inquiry. Malabar, FL: Krieger Publishing Company, 1970


f Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 2 : 7 septembre 2009 16h40-19h (Session commune avec la ST 5 proposée par le GAEL)
Session 5 : 9 septembre 2009 9h-11h20
Session 6 : 9 septembre 2009 14h-16h20
Voir planning général...

Lieux : IEP (Amphi B) pour la session 2 et IEP (Amphi D) pour les session 5 et 6


f Programme

Axe 1
Individus et contexte (approche écologique)

Axe 2
Individus

Axe 3
Outils


f Résumés des contributions

Axe 1 (Session commune avec la ST 5 proposée par le GAEL)

Baudewyns Pierre (Université catholique de Louvain)

Les déterminants du vote en Wallonie lors des élections fédérales de 2007

Cette communication a pour objet l’étude des effets du contexte sur le comportement électoral en Wallonie lors des élections de juin 2007. La communication porte une attention toute particulière sur la définition du « contexte » et son opérationnalisation dans la littérature. Les opérationnalisations sont également différentes allant de l’utilisation de données agrégées à l’utilisation de questions portant sur le réseau social des individus, voire des attitudes ou des opinions que ceux-ci ont vis-à-vis de leur environnement. Les interactions de ce contexte sur le comportement individuel sont également difficiles à déterminer ? Quelles sont les variables de contexte les plus pertinentes ? Quels sont leurs effets sur les individus ?

Determinants of voting behaviour in Wallonia in 2007

This communication aims at studying the effect of context on voting behavior in Wallonia at the elections of June 2007. It pays special attention to the definition of "context" and its operationalization in the literature on this subject. The operationalization differs whether one use aggregated data or questions on the social network of individuals, even attitudes or opinions that they have vis-à-vis their environment. The interactions of that context on individual behavior are also difficult to determine. What are the contextual variables most relevant? What are the effects of these on individuals? What part of "variance" of electoral behavior do they explain?

Van Hamme Gilles (IGEAT - ULB), David Quentin (ECARES - ULB)

Piliers et comportement électoral à l'échelle locale en Belgique: une approche historique de l'effet de voisinage

La géographie des comportements électoraux se caractérise par une remarquable stabilité dans le temps. L’objectif de cette communication est d’explorer les mécanismes explicatifs de ce processus de polarisation spatiale des comportements électoraux et de sa relative stabilité dans le temps en Belgique. Ce processus d’homogénéisation/polarisation spatiale des comportements électoraux est souvent expliqué par l’effet de voisinage. Cette approche par l’effet de voisinage pose trois problèmes lorsqu’il s’agit d’expliquer la stabilité de la polarisation spatiale des comportements électoraux : celui de l’échelle pertinente ; celui des mécanismes à prendre en compte ; celui de la dimension temporelle d’une théorie souvent anhistorique. Une approche fondée sur l’encadrement social des individus (les piliers en Belgique), historiquement construit et inscrit de façon différenciée dans l’espace, est très féconde pour rendre compte de la stabilité géographique évoquée. A travers des techniques de régression appliquées aux résultats électoraux agrégés et individuels, nous montrerons que le lien entre la géographie électorale et celle de l’encadrement social s’explique au niveau individuel par l’impact de l’appartenance au pilier ainsi qu’à la présence du pilier dans l’environnement de l’individu. Cette approche n’est pas contradictoire avec le « neighbourhood effect » mais il permet de lui donner du contenu et de la temporalité, répondant ainsi aux critiques émises ci-dessus.

Pilars and electoral behaviour in Belgium: the neighbourhood effect revisited

The geography of electoral behaviour has been very stable through time. The purpose of this communication is to explore the possible explanations for such a spatial polarization process of electoral behaviour as well as its stability through time. This homogenization/polarization process is often explained by the neighbourhood effect, but this approach raises different difficulties: the relevant scale, the concrete mechanisms, and the time dimension through which this process concretely occurs. An approach based on the “social supervision” of individuals (the pillars in Belgium) – inherited from history and spatially differentiated – would enable us to better explain the geographical stability of electoral behaviour. By means of regression analysis, we will show that the relationship between electoral geography and “social supervision” is explained at the individual level by the impact of the pillar membership as well as the presence of the pillar in the individual environment. This approach is not contradictory to the neighbourhood effect, but allows giving a concrete content and a historical dimension to this unhistorical effect.

Gombin Joël (CURAPP-Université de Picardie-Jules Verne)

Analyse écologique, modèles multi-niveaux et sociologie électorale : L’exemple des votes pour le Front national

Cette communication illustre ce que l’utilisation de modèles multi-niveaux sur la base de données agrégées (résultats électoraux, données sociodémographiques et fiscales) peut apporter à la connaissance des votes en faveur du Front national. Elle insiste sur le lien existant entre choix méthodologiques et conclusions substantielles ou théoriques : en particulier, on fait ici l’hypothèse que la méthodologie déployée amène à considérer les votes en faveur du FN dans leur diversité spatiale et temporelle, plutôt que comme une réalité unifiée et dont le sens serait univoque ; de plus, elle invite à considérer le vote comme un objet scientifique pouvant (et devant) être compris dans une perspective relationnelle et non simplement individualiste (théories du choix rationnel ou théories psycho-sociales du vote) ou holiste (théories se situant à un degré élevé de généralité, insistant sur les grandes mutations socio-historiques). Ainsi, la réflexion sur les relations entre individus et contexte sera menée en partant de l’hypothèse que ces deux notions doivent être comprises dans leur complémentarité plutôt que comme deux réalités séparées, comme l'a montré Elias.

Ecological analysis, multilevel models and electoral sociology: the case of votes for the Front national

This paper illustrates what the use of multilevel models, applied to aggregate data (electoral results, sociodemographic and tax data), can add to the knowledge of votes for the French far-right party Front national. It underlines the link between methodological choices and substantial or theoretical conclusions. In particular, the hypothesis defended in the paper is that this methodology leads to looking at Front national votes through their spatial and temporal diversity, rather than as a unified reality with a univocal meaning. Moreover, this methodology leads us to consider the vote as a scientific object that can, and should, be considered in a relational, and not only simply individualistic (rational choice or psychosocial theories) or holistic (very general theories, putting the stress on large socio-historical changes) view. Thus, the reflexion on relations between individuals and context rests on the hypothesis that these two notions should be understood in their complementarity rather than as two separate realities, as Elias demonstrated.

Braconnier Céline (Université de Cergy Pontoise, CEPEL), Dormagen Jean-Yves (Université Montpellier 1, CEPEL)

Apports et limites de l’étude localisée dans la durée des comportements électoraux. L’exemple des itinéraires de participation et de choix des électeurs (2002-2008)

Dans cette communication, nous présenterons les apports, mais aussi les limites de l’approche localisée des comportements électoraux. Nous utiliserons pour cela les résultats des enquêtes que nous avons débutées en 2002 dans un quartier populaire de la banlieue parisienne et que nous avons prolongées, à partir de 2006, sur un certain nombre de territoires présentant des propriétés morphologiques, sociales et politiques très contrastées. Le choix d’étudier les votes dans leurs contextes de production effectif répond à un double objectif. Dans une perspective épistémologique, l’approche localisée des comportements politiques doit permettre de mieux identifier les déterminants contextuels de la participation et des choix électoraux. Elle doit, en particulier, permettre de mieux mesurer le poids des interactions sociales et des groupes d’appartenance dans la production des mobilisations électorales et dans l’orientation des votes. Dans une perspective méthodologique, cette démarche favorise le recueil de données de différentes natures – par questionnaires, par entretiens, par observation ethnographique, par travail sur les listes d’émargements… - à échéances répétées de manière à gagner en profondeur et en réalisme sociologique par rapport aux traditionnelles études par sondages. Nous voudrions montrer ici les gains de connaissances offerts par ce type d’approche en matière de compréhension des itinéraires de participation et de choix des électeur au cours de la période 2002-2008.

Contributions and limits of the localised longitudinal study of electoral behaviour. An example of the voters’ electoral participation and choices (2002 – 2008)

In this document, we will present not only the contributions, but also the limitations, of the localised approach of electoral behaviour. For this, we will be using the results gathered in surveys which started in 2002 in a particular working class area of the Parisian suburbs, and which continued, from 2006, in a certain number of other places representing a vast contrast in social, political and morphological terms. The decision to study the votes in the context of their production meets two objectives: from an epistemological point of view, a localised approach of political behaviour must allow for the contextual determinants of the participation and the electoral choices to be identified more correctly. It must, more precisely, measure the weight of social interactions and belongings in the production of electoral mobilization and choices. In methodological terms, this reasoning must encourage the gathering of different types of information – via questionnaires, interviews, ethnographical observations, electoral registers…, - on a longitudinal approach, in order to be more realistic in sociological terms, compared to traditional studies based on polls. We want to show the benefits of this type of approach when it comes to understanding the voters’ electoral itineraries and choices over the period 2002 – 2008.

Fauvelle-Aymar Christine (Université de Tours)

L’impact du contexte sur la participation électorale : les effets de voisinage

Cette communication s’intéresse à l’impact du voisinage sur le comportement de participation électorale. Par effet de voisinage, on entend le fait que les interactions sociales influencent les comportements sociaux et politiques. En d'autres termes, si les caractéristiques individuelles jouent un rôle certain pour expliquer le comportement de participation électorale, l’effet de voisinage suggère la possibilité que les caractéristiques du voisinage exercent une influence propre et additionnelle sur les comportements individuels.
Cette communication vise tout d’abord à présenter la recherche théorique sur les effets de voisinage et en particulier à étudier les mécanismes à l'œuvre dans l'influence du voisinage sur les comportements individuels. Dans un second temps, on examine la dimension empirique de la question. En ce qui concerne la participation électorale, cette littérature se concentre tout particulièrement sur l'impact du niveau de pauvreté ou du niveau de ségrégation urbaine sur la mobilisation politique. La plupart de ces analyses ont été développées dans le contexte nord-américain, il s'agira donc de discuter leur pertinence dans le contexte français. On s'interrogera également sur les données nécessaires pour étudier la validité empirique de l'effet de quartier. Enfin, nous proposerons une analyse empirique à l’échelle des quartiers défavorisés français. Cette étude empirique, très préliminaire, aura principalement pour objet de montrer l'intérêt de l'analyse des effets de quartier pour une meilleure compréhension des comportements électoraux en France.

The impact of context on electoral turnout: the “neighbourhood effect”

This contribution focuses on the impact of neighbourhood on electoral turnout behaviour. By neighbourhood effect, one means the possibility that social interactions influence social and political behaviours. In other words, if individual characteristics are essential to explain electoral turnout behaviour, the neighbourhood effect suggests the possibility that the characteristics of the neighbourhood exercise a specific and additional influence on individual political behaviours.
This contribution aims to present the theoretical research on neighbourhood effects and in particular to study the mechanisms that explain the impact of neighbourhood on individual behaviours. In a second time, we examine the empirical literature. As regards electoral turnout, this literature focuses mainly on the impact of poverty and urban segregation on political mobilisation. Most of these analyses have been developed in the north-American context. Thus, the question of their relevance in France still has to be raised. We will also discuss the data needed to assess the empirical validity of neighbourhood effects. Then, we will propose an empirical analysis based on data on French deprived areas. The main aim of this preliminary empirical study is to show the interest of an analysis of neighbourhood effects for a better understanding of electoral behaviour in France.

Axe 2

Chiche Jean, Le Hay Viviane (CNRS- CEVIPOF- Centre de recherches politiques de Sciences Po)

L’Analyse Géométrique des Données : un outil puissant pour analyser les individus

Quelle est la place des électeurs dans les travaux d’analyse quantitative en science politique ? Dans les recherches par sondages qui portent sur des électorats considérés comme de vrais êtres collectifs enracinés dans des terrains et structurés par des contextes politiques ou sociaux (géographie électorale, analyse écologique…), les individus ne sont pas au premier plan.
Notre propos, est de montrer qu’on peut sortir de ce monde où l’on ne saisit que des êtres de raison : électorat, « facteurs », variables, pour réintroduire les individus au cœur de l’analyse. Dans ce but, nous reprendrons le paradigme de l’ACM, en tant que méthode d’analyse géométrique des données, en revenant aux sources, c’est à dire en considérant que l’ACM est fondamentalement l’analyse d’un tableau Individus × Variables, qui permet de construire un nuage de modalités mais aussi un nuage d’individus.
Les individus sont porteurs de toute l’information, donc dans cette approche on ne perd rien par rapport aux variables. On peut étudier la forme du nuage, le structurer en fonction d’informations externes à sa constitution, analyser la variance de chaque sous-groupe d’individus, calculer et interpréter les distances entre individus d’un même groupe ou de groupes différents, situer un individu par rapport à un sous-groupe. De la généralité on pourra descendre en particularité.
Nous mettrons en évidence, en utilisant l’enquête post électorale réalisée au lendemain de l’élection présidentielle de 2007, les principaux clivages qui structuraient la société française et caractériserons les individus appartenant aux ellipses de concentrations des principaux électorats. Ces clivages étant connus, on cherchera à déterminer les différences entre électorats Royal versus Bayrou d’une part et Sarkozy versus Le Pen d’autre part en analysant les sous nuages spécifiques. (méthodes : Specific multiple correspondance analysis et Class specific analysis).

Geometric Data Analysis: a powerful tool to analyze the individuals

What is the place of the voters in the works using quantitative analysis in political science? In these researches, using polls, which concern electorates considered as true collective beings rooted in grounds and structured by political or social contexts (electoral geography, ecological analysis), the individuals are not for the foreground. Our comment, is to show that we can go out of this world where we seize only beings of reason: electorate, factors, variable, to reintroduce the individuals in the heart of the analysis. In this purpose, we shall resume paradigm of the MCA, as geometrical method of analysing data(GDA) by returning to origins, that is by considering that the MCA is fundamentally the analysis of a table individuals * Variables, which allows to build a cloud of modalities but also an individuals' cloud. The individuals are carriers of all the information, thus in this approach we lose nothing with regard to variables. We can study the shape of the cloud, structure it according to external information in its constitution, analyze the variance of every subgroup of individuals, calculate and interpret the distances between individuals belonging to the same group or to different groups, place an individual with regard to a subgroup. Of the majority we can fall in peculiarity. We shall bring to light, by using the post electoral survey realized after the 2007 presidential election, the main cleavages which structured the French society and shall characterize the individuals belonging to the ellipses of concentrations of the main electorates. These cleavages known, we shall try to determine the differences between electorates Royal versus Bayrou on one hand and Sarkozy versus Le Pen on the other hand by analyzing sub specific clouds. (Methods:Specific multiple correspondence analysis and Class specific analysis).

Pagis Julie (ENS/EHESS)

Les incidences biographiques du militantisme en Mai 68 : articuler approche statistique et récits de vie

Pour traiter des incidences biographiques du militantisme en Mai 68, une enquête quantitative et qualitative a été menée auprès de 180 familles dans lesquelles les parents ont participé aux événements. La construction d’un registre des formes de participation à Mai 68 nous permettra de proposer une méthode d’articulation des données statistiques (issues des questionnaires) et de l’analyse des récits de vie.
Dans un premier temps, le recours à l’analyse factorielle, suivie d’une classification, met en évidence différentes sous-populations du corpus, caractérisées par des formes de participation semblables. Si cette approche permet de déconstruire la catégorie de « soixante-huitard », en montrant qu’elle recouvre des profils hétérogènes d’acteurs qui participent différemment à un « même » événement, elle est mise à l’épreuve, dans un second temps, des récits de participation. Pour évaluer la consistance sociologique de ces classes, j’ai recontacté les parangons, c’est-à-dire les individus désignés par le logiciel pour leur représentativité. L’analyse de leurs récits de Mai 68 permet d’enrichir la classification statistique par la prise en compte du contexte, des pratiques militantes et des formes prises par les rencontres entre trajectoires individuelles et événement politique. Mais cela permet également de critiquer la classification statistique et de proposer, en guise de conclusion, une classification plus attentive aux formes de socialisation politique engendrées par l’événement.

Biographic consequences of activism in May 68 : articulate statistical and life stories approaches

To study the biographical consequences of activism during the May-68 events, I carried out a quantitative and qualitative investigation onto 180 families in which the parents had been involved in the social movement. We’ll propose a method to articulate statistical data (resulting from the questionnaires) and life stories interviews while by tackling the question of the forms of participation to May 68.
A factorial analysis, followed by a classification, highlights various subpopulations of the corpus, characterized by similar forms of participation. This statistical approach makes it possible to show that the category of “sixty-eigthers” recovers heterogeneous profiles of actors who take part differently in “the same” event. In a second time, we confront the statistical approach with the qualitative data. To evaluate the sociological consistency of these classes, I recontacted the paragons, i.e. the individuals designated by the software for their representativeness of each subpopulation. The analysis of their May 68 narration makes it possible to enrich the statistical classification by taking into account the context, their political practices and the forms taken by the meetings between individual trajectories and political event. But that also makes it possible to criticize statistical classification and to propose, as a conclusion, a classification more attentive with the forms of political socialization generated by the event.

Laurent Lesnard (OSC et CREST), Thibaut de Saint Pol (INSEE et CREST)

Décrire des données séquentielles en sciences sociales avec les Méthodes d’Appariement Optimal

Que l'objectif soit de décrire les trajectoires d'insertion sur le marché du travail, les emplois du temps ou les comportements électoraux, disposer d'outils adaptés pour décrire les données séquentielles ou longitudinales est essentiel pour les chercheurs en sciences sociales. Cette communication a pour objectif de présenter les Méthodes d’Appariement Optimal (en anglais Optimal matching analysis) technique qui s’impose comme la méthode de référence pour dresser des typologies empiriques de séquences.
Issues des travaux en théorie du signal dans les années 1950 et 1960, les Méthodes d’Appariement Optimal reposent sur un principe simple et l’automatisation des opérations que l’on fait intuitivement pour comparer des séquences entre elles. Elles permettent de construire une distance entre les séquences fondée sur leur comparaison au moyen de trois opérations (insertion, suppression ou substitution d’un élément par un autre). Cette distance est établie comme le coût minimal pour transformer une séquence en une autre au moyen de ces trois opérations. La question du coût affecté aux opérations sera particulièrement discutée. Le coût de ces trois opérations est en effet un paramètre qui donne une grande souplesse à ces analyses. Au travers d’exemples, cette communication a pour objectif de montrer comment la flexibilité de cette méthode permet de l’adapter avec pertinence à des données et des questions très diverses.

Describing sequence in social science with Optimal Matching

Whereas the goal is to describe the different stages that lead to labour market integration, the scheduling of daily activities or voting behaviour, social scientists need adequate tools in order to describe sequential or longitudinal data. The aim of this presentation is to present Optimal Matching, a family of methods that is recognised as the reference technique to build empirical typologies of sequences.
Derived from research conducted in the field of coding theory in the 1950s and 1960s, Optimal Matching is based on the automation of the simple operations that we intuitively use to assess how similar sequences are. Distance between sequences is based on their comparisons with the help of three operations: insertion, deletion, and substitution. This distance is defined as the minimal cost to transform one sequence into another one with these three basic operations. We will be discussing in details the issue of cost setting as it gives great flexibility to this family of methods. Using examples, this communication aims to show how the flexibility of this method enables it to be used with a large array of data and research questions.

Axe 3

Lefébure Pierre (Sciences Po Bordeaux / SPIRIT)

Entre collectif et individuel : l’entretien de groupe comme unité d’observation et d’analyse des interactions

Les stratégies d’enquête par entretien collectif connaissent un regain d’intérêt, ce qui tient pour partie à leur grande diversité. D’une part, comme l’entretien individuel, ils peuvent être plus ou moins directifs. D’autre part, ils peuvent servir différents type de questionnement en fonction de leur composition. En revanche, dans tous les cas, l’unité d’observation est le groupe ou, plus précisément, ce qui se passe dans le groupe, c’est-à-dire les interactions entre individus. Le groupe comme unité d’observation en même temps que comme contexte permet donc d’étudier des relations situées entre individus.
Cette communication propose d’examiner le critère de la composition des groupes comme facteur conditionnant l’étude des interactions. Deux dispositifs de recherche sont étudiés. Le premier mobilise des groupes de discussion d’interconnaissance tenus au domicile d’un des membres du groupe sur le thème des relations entre personnel politique et citoyens. Le second dispositif mobilise des groupes sans interconnaissance formés sur la bas d’une homogénéité de propriété sociale (statut socio-économique, âge, sexe) sur le thème de la perception de la campagne présidentielle 2007 en France.
La notion de contexte est examinée, d’une part, relativement à la situation de groupe elle-même et, d’autre part, dans son rapport avec la socialisation dans les groupes caractérisés par une composition d’interconnaissance.

How urban democracy defines its audience ? Between the individual and the group : the collective interview as a unit for observing and analyzing interactions

Research designs based on collective interview methods have recently gained a refreshed attention as they allow to address a wide spectrum of issues. On the one hand, just as their individual counterpart, these interviews range from directive to non-directive sets. On the other hand, they can be used to investigate the impact of particular social features depending on the homogenous or mixed group composition. What remains the same is that the unit of analysis still is the group or, more exactly, what happens within the group. As a unit of observation as well as a context the group thus allows the researcher to study controlled interactions between individuals.
This paper deals with the criterion of group composition as a conditioning factor for the analysis of interactions. Two studies are commented on. The first one is based on groups including people who already know each other (acquaintances) at the home of one participant for discussing how citizens and politicians are connected together. The other one uses groups with no prior links between members based on an homogenous variable (SES, age, sex) discussing the French 2007 presidential election.
The context as a variable is explored, on the one hand, as it is related to the group situation itself and, on the other hand, as it is related to socialization in the case of acquaintances groups.

Ludl Christine (University of the Witwatersrand / French Institute of South Africa (IFAS, Johannesburg)

L’analyse des représentations – une pluralité de méthodes pour saisir les croisements entre l’individuel, le collectif et le contexte

À partir d’une enquête sur les représentations de la mobilité des migrant(e)s de la Vallée du fleuve Sénégal en France et en Afrique du Sud, cette communication revient sur l’analyse des représentations pour en explorer quelques innovations théoriques et méthodologiques. Dans un premier temps, je montrerai comment un concept précis de représentations et de l’imaginaire, s’appuyant entre autres sur la philosophie de la culture, et compris comme outil au même titre que les méthodes proprement dites sert d’instrument pour penser les ambivalences rencontrées au niveau empirique, et ouvre, à travers la création, une voie à la méthodologie, notamment à l’analyse des productions culturelles et à l’entretien non directif. Dans un deuxième temps, consacré aux méthodes et aux questions d’analyse et de présentation des données, je reviendrai sur l’entretien non directif pour proposer que c’est une pluralité de méthodes (entretiens individuels et collectifs, enquête ethnographique, analyse de productions culturelles) qui permet, d’une part, de faire abstraction des notions et significations des entretiens pour identifier des structures d’organisation de représentations et de gestion d’ambivalences communes et, d’autre part, de se situer à des échelles différentes et d’appréhender l’imbrication entre représentations individuelles, représentations collectives et le contexte.

The analysis of representations – a plurality of methods to account for the intertwining of the individual, the collective and the context

Starting from a research on the representations of mobility of migrants from the Senegal River valley in France and South Africa, this paper reconsiders the analysis of representations and explores some recent theoretical and methodological innovations. Firstly, I argue that a clear theoretical concept of representations and the imagination, based amongst others on the philosophy of culture, and understood as an instrument, just like methods in a strict sense, allows for an apprehension of ambivalences that one encounters on the empirical level and, by placing creation in its centre, opens up methodological perspectives (namely the analysis of cultural performances and non directive interviews). Secondly, I consider questions of how to collect, analyse and present empirical data. I will reconsider the method of non directive interviews and suggest that a combination of different methods (individual and collective non directive interviews, ethnographic field research, the analysis of cultural performances) allows, on the one hand, for transcending notions and significations identified in the interviews in order to identify shared structures of organisation of representations and of dealing with ambivalences and, on the other hand, for the consideration of different scales and the intertwining of individual and collective representations and their context.

Breux Sandra (Université de Montréal), Reuchamps Min (Université de Liège)

La carte mentale : une approche spécifique du comportement politique contemporain ?

Si longtemps l’approche qualitative et l’approche quantitative ont été opposées, la complémentarité de ces deux méthodes a également été vantée. Toutefois, dans les faits, peu de recherches, et plus précisément en science politique, allient ces deux types de démarches méthodologiques. Un outil semble néanmoins pouvoir renouveler les études en science politique tant d’un point de vue qualitatif que d’un point de vue quantitatif : la carte mentale. Souvent utilisée en psychologie (Piaget, 1987), et quelques fois en géographie (André et al., 1989 ; Fournand, 2003), les politologues y ont rarement recours (Laponce, 2001). Basée sur deux études originales, l’une portant sur la ville de Québec, l’autre comparant le fédéralisme au Canada et en Belgique, l’objectif de notre propos est de mettre en évidence les potentiels et les limites de l’utilisation de la carte mentale en science politique. Plus précisément, nous montrerons que la carte mentale offre une approche contextualisée du comportement politique tant individuelle que collective, si les conditions de son application et d’analyse sont respectées.

Mental map : a specific approach of political behaviour on today ?

If qualitative and quantitative approaches have frequently been opposed, the combination of both has also been praised. Nevertheless, few attempts, especially in the field of political science, have endeavoured to combine these two methodological approaches. Yet, a research tool seems to have the potential to break new ground in political science from both a qualitative and a quantitative perspective: the mental map. Often used in psychology (Piaget, 1987), and sometimes in geography (André et al., 1989; Fournand, 2003), political scientists have rarely used it (Laponce, 2001), however. On the basis of two empirical researches, one on Quebec City, the other one on federalism in Canada and Belgium, the aim of this paper is to discuss the pros and cons of the use of mental maps in the field of political science. Indeed, our purpose is to show that the mental map offers a contextual approach to understand individual as well as collective political behaviour, if the researcher follows strict methodological rules both in the implementation and in the analysis.

Jadot Anne (Université Nancy 2-IRENEE / CEPEL), Bussi Michel (Université de Rouen / Laboratoire MTG-UMR IDEES)

Présentation d’un outil d’analyse électorale en cours de création : CARTELEC, un Système d’Information Géographique au niveau des bureaux de vote français

Cette communication vise à présenter le projet CARTELEC, soutenu par l’ANR, qui va créer, analyser puis diffuser un Système d’Information Géographique au niveau des quelques 65 000 bureaux de vote de la France métropolitaine. Dans un premier temps seront exposés les enjeux méthodologiques, avec des illustrations montrant comment les outils géomatiques modernes permettent le passage de fichiers textuels sur les périmètres des bureaux de votes à une cartographie vectorielle. Outre l’analyse avec les outils de la géographie des résultats électoraux à un niveau fin inédit pour la France métropolitaine, l’intérêt est de pouvoir ensuite faire le lien (la corrélation ?) entre ces données politiques et des données démographiques et socio-économiques. Seront notamment utilisées les données INSEE, en superposant les unités infra-urbaines au sein d’un référentiel spatial commun. Dans un deuxième temps seront présentés les questionnements de sociologie électorale qu’ouvrira cet outil, renouvelant des recherches antérieures (effet Klatzmann, effet de “ halo ”, gradient d’urbanité) ou développant des pistes nouvelles. Enfin, ce projet s’inscrivant dans le renouveau actuel des recherches sur le “ contexte ” en sociologie électorale, il est important de le présenter aux potentiels futurs utilisateurs de l’outil en cours d’élaboration. Cela permettra à l’équipe de bénéficier de commentaires permettant le cas échéant de compléter le type d’informations à intégrer au SIG.

A powerful tool for electoral analysis under development: CARTELEC, a GIS including metropolitan French pooling places

This communication will present the CARTELEC project, sponsored by the French National Agency for Research, in which we’re going to develop, analyse and share a Geographical Analysis System including the roughly 65,000 pooling vote places held in metropolitan France. In a first part, we’ll present the methodological challenges, illustrating how modern geomatic tools permit to transform textual files defining pooling vote places’ perimeters into vectorial maps. Besides analysing electoral returns at a fine level with geographic methods, already a breakthrough at such a country-wide ambition, this GIS will unable to connect (and correlate?) political data with socio-economic data regarding the same suburban spaces. It will use INSEE data within a single spatial referential. In a second part, we’ll expose crucial electoral sociology questions that will be addressed thanks to this tool, either renewing classic debates (e.g. the so-called Klatzmann effect and “halo” effects, the urbanity gradient) or developing new avenues of research. Last but not least, this projects takes place at a time of renewed interest for the analysis of ‘context’ in electoral sociology. In this respect, it is important for the heads of the program to get feedback from potential future users of the tool under development. Given discussions, this might lead the team to consider the inclusion of new type of data within the GIS.


f Participants

Baudewyns Pierre pierre.baudewyns@uclouvain.be
Braconnier Celine celinebraconnier@yahoo.fr
Breux Sandra sandra.breux@umontreal.ca
Bussi Michel Michel.Bussi@univ-rouen.fr
Cautrès Bruno bruno.cautres@sciences-po.fr
Chiche Jean jean.chiche@sciences-po.fr
Dormagen Jean-Yves jydormagen@gmail.com
Fauvelle-Aymar Christine cfauvell@univ-paris1.fr
Gombin Joël joel.gombin@u-picardie.fr
Haegel Florence florence.haegel@sciences-po.fr
Jadot Anne anne.jadot@sciences-po.org
Lefébure Pierre p.lefebure@sciencespobordeaux.fr
Lesnard Laurent laurent.lesnard@gmail.com
Ludl Christine Christine.Ludl@wits.ac.za
Pagis Julie julie.pagis@ens.fr
Reuchamps Min Min.Reuchamps@ulg.ac.be
Saint Pol Thibaut (de) thibaut.desaintpol@free.fr
Van Hamme Gilles gvhamme@ulb.ac.be