Mobilisations « ethniques » et comparaison internationale

f Responsables

Audrey Célestine (IEP de Paris-CERI) audrey.celestine@gmail.com
Soline Laplanche-Servigne (IEP de Paris-CEVIPOF) solinels@hotmail.com

f Date limite : 15 octobre 2008
Les propositions de communications sont à envoyer par courriels aux responsables de la ST.

 

Des événements comme la « révolte des banlieues françaises » à l’automne 2005, l’émergence de mobilisations de lutte contre les discriminations raciales faisant usage de  catégories ethniques (création en 2005 du Conseil Représentatif des Associations Noires et du Mouvement des Indigènes de la République, mobilisations mémorielles…) ont pu alimenter les réflexions des chercheurs sur l’utilité d’analyser le politique en termes sociaux et ethniques, voire raciaux. Toutefois, dans le champ de l’analyse des mouvements sociaux et de l’action collective en Europe, c’est jusqu’à présent plutôt selon une division entre « citoyens » et « immigrés » que les mobilisations sociales sont analysées. Dans le cadre de cette ST, nous voudrions aborder « de front » la question ethnique et raciale à travers deux axes d’études :

Séance 1 : Les mots et concepts de la discipline 
Une première partie de cet atelier sera consacrée à une réflexion épistémologique sur l’usage des termes servant à décrire et analyser, dans la science politique française et internationale, les mobilisations à dimension culturelle et/ou ethnique et les motivations et modes d’action des acteurs qui les portent. Comment la comparaison internationale permet-elle de dépasser les notions d’ « identité » et de « culture » dans l’appréhension des mobilisations collectives de minorités ? Quel est l’impact de l’importation ou du transfert de concepts issus de différentes traditions scientifiques, dans l’analyse de ces mobilisations ? Comment expliquer les convergences ou divergences dans la manière de penser les relations interethniques selon les différentes sociétés ?

Séance 2 : Etudes de cas empiriques : quel(s) type(s) de mobilisation(s) à dimension ethnique et /ou culturelle  peut-on identifier, et quelle est la pertinence de la comparaison internationale pour les analyser ?
En vertu de quels éléments peut-on qualifier une mobilisation d’ « identitaire » ou de « minoritaire » ? Existe-t-il des logiques communes aux mobilisations liées à la défense d’une identité particulière et aux mobilisations contre les discriminations ou antiracistes ? Comment prendre en considération à la fois les identifications produites par les leaders de ces mouvements, les catégorisations opérées par les pouvoirs publics à qui peuvent s’adresser leurs revendications et les logiques d’appartenance des participants à ces mouvements dans différents contextes nationaux ?