La liberté à l'épreuve de la démocratie. Regards de la théorie politique

f Responsables

Camille Froidevaux-Metterie (Université Paris II Panthéon-Assas) cfroidevaux.metterie@free.fr
Jean-Vincent Holeindre (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) holeindr@ehess.fr

f Date limite : 15 octobre 2008
Les propositions de communications sont à envoyer par courriels aux responsables de la ST.

 

Dans la période récente, on a assisté à un retour en force de l'idée de liberté à travers le courant néolibéral dont Hayek représente la tête de pont. Dans le même temps se sont renouvelées des approches du politique qui pensent la liberté contre le libéralisme, comme les néo-républicanismes ou les théories proches des nouveaux mouvements sociaux. Quant aux travaux récents sur le socialisme libéral ou sur la "troisième voie", ils abordent le problème de la liberté à fronts renversés dans le but de réconcilier les idées de gauche avec la tradition libérale. Le but de cette section thématique, qui se déploiera autour de trois axes, est ainsi de proposer une discussion des travaux contemporains de théorie politique sur le concept de liberté.

1.  Libéralisme ou républicanisme ? Débat autour de deux conceptions de  la liberté des modernes.
Responsables scientifiques : Alexandre Escudier, Paul Zawadzki
Lorsque le libéralisme insiste sur la limitation du pouvoir de l'État au profit des libertés civiles, le républicanisme met l'accent sur la liberté comme non-domination et sur le renforcement des capacités d'action du citoyen dans la vie politique (empowerment). D'une part, il est question de savoir laquelle des deux théories est la plus fidèle, non seulement à l'histoire intellectuelle de la modernité politique, mais également à l'histoire politique elle-même. D'autre part, le débat porte sur des questions plus concrètes, par exemple sur les formes que doit prendre le gouvernement démocratique et sur l'importance de la participation des citoyens à la vie politique.
Thèmes envisagés pour les papiers : la redécouverte du solidarisme et la relation solidarité/liberté; liberté des individus et rôle de l'État; la tentation du perfectionnisme et de la liberté positive; liberté et politiques de la reconnaissance; représentation, participation, délibération.

2. Liberté ou autonomie ? Les théories politiques contemporaines face aux recompositions de la démocratie. Responsable scientifique : Laurent Bouvet
La liberté des citoyens n'est pas toujours conciliable avec les contraintes du gouvernement; en découle une tension à l'échelle institutionnelle : comment l'État peut-il assumer ses responsabilités, remplir ses "missions régaliennes", tout en assurant la nécessaire fluidité du monde social ? D'un côté, la liberté est revendiquée par nombres d'acteurs sociaux dans un contexte où les principes républicains apparaissent remis en cause (débats sur l'indépendance des juges ou sur la laïcité). De l'autre, l'État est soumis à un impératif de résultats en matière de politique économique et sociale qui l'oblige à mettre en œuvre des dispositifs de plus en plus élaborés. Dans les tentatives pour résoudre ce dilemme, on assiste au retour de thèmes traditionnels (fonctions régulatrices de l'État, mécanismes de la solidarité) et de doctrines oubliées (solidarisme, socialisme libéral, néo-républicanismes) qui insistent moins sur la liberté laissée à la société civile qu'à son autonomie.
Thèmes envisagés pour les papiers : "liberté de" et "droit à" : individualisme et droits subjectifs; la réappropriation de la notion de liberté par la gauche (socialisme libéral, troisièmes voies); liberté religieuse/laïcité; le "sentiment de liberté" dans les démocraties contemporaines; justice sociale, inégalités, vulnérabilité; l'autonomie comme levier politique.

3. Liberté ou sécurité ? Les démocraties en situation d'exception : le cas du terrorisme
Responsable scientifique : Jean-Vincent Holeindre
A travers la montée en puissance des impératifs de "sécurité nationale", ce sont les libertés publiques – et leur éventuelle limitation – qui sont en jeu. D'une part, on cherche à mettre en place des politiques antiterroristes efficaces et adaptées à la menace. D'autre part, on souligne la nécessaire préservation des libertés comme fondement des institutions démocratiques. Jusqu'où celles-ci peuvent-elles limiter la liberté au nom de l'intérêt national ? Le terrorisme constitue dans cette perspective un phénomène topique pour étudier les dilemmes de la liberté démocratique aujourd'hui, au carrefour de la théorie politique, du droit et des relations internationales.
Thèmes envisagés pour les papiers :  la notion d'"état d'exception" : histoire et théories; divergences et convergences entre l'Europe et les États-Unis dans l'approche du phénomène terroriste : quel est le rôle des cultures politiques ?; les institutions démocratiques et leur rapport à la raison d'État; le rôle des citoyens dans les politiques publiques de lutte contre le terrorisme; les enjeux soulevés par la remise en cause de la distinction entre sécurité intérieure et sécurité extérieure; faire la guerre pour la liberté démocratique ? le renouveau des théories de la guerre juste.

Toute proposition de communication (3 000 signes environ) ne correspondant pas aux thèmes envisagés mais s'insérant dans l'un des trois axes de la section thématique sera examinée.