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ACTUALITE Agenda 2014-2015 / Lettre d'information sept. 2014 / Annuaire des membres du GRAM


Le multilatéralisme comme forme d’action collective internationale

Responsables scientifiques : Delphine Placidi-Frot et Charles Tenenbaum
gramgroupeafsp@gmail.com

Le Groupe de Recherche sur l’Action Multilatérale (GRAM) réunit actuellement plus de trente chercheurs de différents statuts, disciplines et institutions françaises et internationales. Ce groupe a pour finalité de produire une réflexion sur une controverse centrale pour la science politique : celle de l’action collective. A l’échelle internationale, le multilatéralisme est une forme d’action collective dont l’objectif est d’« établir un ordre international coopératif régissant les interdépendances internationales » [1] .

Le multilatéralisme englobe des formes de coopération internationale plus ou moins institutionnalisées : des organisations internationales aux groupes ad hoc que sont le G8, le G20, en passant par les conférences mondiales. Le multilatéralisme ne se réduit pas à une simple technique, contrairement à ce que suggère Robert Keohane [2] . Il constitue un espace majeur de négociation politique qui s’étend à un nombre croissant d’acteurs : les multiples « parties prenantes » (stakeholders) étatiques, non-étatiques, publiques et privées.

La littérature anglophone sur le multilatéralisme demeure assez peu développée, à l’exception des publications issues du programme Multilateralism and the United Nations System ou des monographies publiées par Routledge. Des objets de recherche proches comme les organisations internationales, les régimes internationaux ou la gouvernance ont concentré l’essentiel de la réflexion. Néanmoins, il existe peu d’ouvrages mettant en relation ces objets avec les transformations du multilatéralisme contemporain [3] . De même, l’analyse des politiques étrangères néglige souvent les ressources et les contraintes multilatérales de l’action extérieure. Plus généralement, les recherches empiriques restent peu nombreuses.

En étudiant la genèse des institutions de la coopération internationale et la sociologie des pratiques de ses acteurs, notre perspective de recherche s’inscrit dans une démarche socio-historique. Résolument transdisciplinaire, elle permet l’approfondissement des problématiques (ex : quels sont les facteurs du « changement international » ?, les négociations multilatérales ont-elles changé la politique internationale ?, quelles nouvelles frontières entre les acteurs étatiques et non étatiques ?, etc.) et des terrains d’investigation (les institutions onusiennes, les institutions de Bretton Woods, les organisations régionales, les « G » et les nouveaux dispositifs de la coopération transnationale). Replaçant enfin l’étude des relations internationales au cœur de la discipline, cette démarche entend faire de l’analyse des politiques étrangères et des organisations internationales un véritable objet d’étude de la science politique.

Le groupe est structuré autour de quatre axes de recherche qui sont autant d’ouvertures de la science politique des relations internationales vers la sociologie politique, l’analyse des politiques publiques, l’histoire et l’économie. Les trois premiers axes se présentent comme des programmes d’observation spécifique du multilatéralisme et des acteurs qui y prennent part (organisations, sociétés, groupes de pays). Le quatrième axe, plus transversal, étudie les négociations multilatérales en tant que processus sociopolitique.

Axe n°1 : Les nouveaux acteurs de la paix et de la sécurité dans le multilatéralisme

Coordinateurs : Milena Dieckhoff (doctorante, Sciences Po Paris) & Frédéric Ramel (Professeur des Universités, Sciences Po Paris)

L'environnement stratégique se diversifie et se décentralise puisque les Etats n'en sont plus les acteurs uniques. Cette diversification – qui remet en cause, au niveau conceptuel, le couple traditionnel Etat-sécurité – affecte empiriquement aussi bien les sources de l'insécurité que les processus de paix. Ainsi, les organisations intergouvernementales engagent des interactions variées ou des coopérations formelles avec de nouveaux acteurs, qu’ils s’agissent d’organisations transrégionales et linguistiques, d’organisations non-gouvernementales de pacification ou à vocation confessionnelle, ou encore de fondations philanthropiques. Mais de quelle manière l’articulation entre ses différents acteurs se manifeste-t-elle ? Avec quelle efficacité ?

Fondé sur une pluralité d'études de cas, cet axe vise à comprendre les modalités de la mise sur agenda de ces coopérations, à identifier leurs natures ainsi qu’à évaluer leurs incidences sur la pratique du multilatéralisme (c'est-à-dire une sociologie des interventions dans leurs dimensions décisionnelle et opérationnelle). Ces recherches seront menées en mobilisant des outils provenant des politiques publiques mais aussi des approches de théorie politique dans le domaine des études stratégiques et de sécurité. Ces travaux s’appuieront également sur des entretiens biographiques semi-directifs et le dépouillement d’archives.

Axe n°2 : Multilatéralisme, démocratie et société civile

Coordinateurs : Delphine Lagrange (Enseignant-Chercheur, Sciences Po Paris), Marieke Louis (doctorante, Sciences Po Paris) & Olivier Nay (Professeur des Universités, Université Paris 1)

La diversification des acteurs intervenant dans l’espace mondial remet en cause l’Etat comme seul acteur significatif pour comprendre les évolutions du système multilatéral. Aussi cet axe de recherche porte-t-il sur la place et le rôle des acteurs de la société civile dans l’élaboration de l’agenda des organisations internationales ainsi que dans leurs processus décisionnels. Il vise à intégrer les recherches de plus en plus nombreuses sur le multilatéralisme et la multiplication des acteurs non étatiques dans une réflexion plus générale sur la constitution, ou non, de pratiques démocratiques à l’échelle globale. Les recherches questionneront principalement les modes et les niveaux de représentation et de participation des divers acteurs de la société civile : de quel(s) type(s) de représentativité se prévalent-ils ; quelles stratégies de légitimation ces mêmes acteurs ainsi que les organisations internationales mobilisent-ils? Il s’agira de penser et d’analyser ces questions au centre de la science politique à l’échelon inter- et transnational.

Compte tenu de la dominante normative des travaux déjà existants sur la question, notamment dans le monde anglo-saxon, nos recherches privilégieront une démarche d’ordre sociologique, au croisement des différents champs de la science politique (théorie politique, sociologie politique et analyse des politiques publiques), en s’appuyant sur des études de cas mettant l’accent sur les pratiques et les discours des acteurs et des institutions impliqués. L’approche comparative sera encouragée dans une optique de généralisation des résultats obtenus. 

Axe n°3 : Les Suds dans le multilatéralisme

Coordinateurs : Mélanie Albaret (Maître de conférences des Universités, Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand), Delphine Alles (Professeur Assistant, Rouen Business School) & Guillaume Devin (Professeur des Universités, Sciences Po Paris)

Initialement, les institutions multilatérales ont été pensées et pratiquées comme une forme de « minilatéralisme » entre les principales puissances développées. Ce système n’a pas empêché un ralliement massif des pays du monde en développement aux institutions multilatérales, mais il s’est aussi accompagné d’une contestation persistante des modes de concertation et de coopération ainsi proposés. Après les confrontations Nord-Sud des années 1960-1970, les pays développés ont semblé reprendre la main tout en diversifiant les lieux et les modalités de l’action multilatérale pour mieux la contrôler. Où en est-on aujourd’hui ? La différenciation des Suds et l’affirmation de diplomaties influentes (celles des pays dits « émergents ») ont accru les pressions révisionnistes : celles-ci sont-elles de nature à modifier substantiellement l’organisation, le fonctionnement et les objectifs du multilatéralisme de l’après Seconde guerre mondiale ?

Afin d’analyser différentes pratiques multilatérales, l’étude portera sur des organisations internationales plus ou moins institutionnalisées : instances politiques généralistes (Conseil de sécurité, G20), organisations régionales et transrégionales (UA, OCI), enceintes multilatérales spécialisées (IFI, OMC, UNESCO, OMS, FAO). Ce travail de recherche s’appuiera sur le croisement de données recueillies à partir d’études qualitatives (entretiens d’acteurs à toutes les échelles) et d’études quantitatives (construction d’indicateurs statistiques pour mesurer la participation et l’influence des pays du Sud dans les instances étudiées). Il s’inscrira dans une perspective socio-historique, en faisant notamment appel à la sociologie des organisations, à l’histoire politique et à l’étude des négociations internationales. 

Axe n°4 : Négociations multilatérales

Coordinateurs : Auriane Guilbaud (doctorante, Sciences Po Paris) & Franck Petiteville (Professeur des Universités, Sciences Po Grenoble)

La négociation multilatérale constitue la « pratique sociale » qui « fait » le multilatéralisme au quotidien. Qu’on l’analyse comme jeu d’interaction stratégique dominé par des Etats animés par leurs « intérêts » ou comme processus de socialisation collective autour de normes partagées, la négociation multilatérale pose des questions importantes de science politique : les pratiques de négociation multilatérales sont-elles déterminées par l’asymétrie de la négociation ? Par le cadre institutionnel de celle-ci, et notamment les règles formelles de la délibération et de la décision ? Par l’usage qu’en font les acteurs ? Par les dynamiques de mobilisation collective (coalitions, blocs, groupes ad hoc, etc.) ?

C’est à ce type de questions que cherchent à répondre les membres du groupe de recherche impliqués dans cet axe en produisant des données quantitatives et qualitatives sur l’identité des négociateurs, les méthodes adoptées ainsi que sur l’objet des négociations internationales (sécurité, environnement, commerce, développement, etc.).

[1]     PETITEVILLE, Franck, Le multilatéralisme, Paris, Montchrestien, 2009, p. 13.
[2]     KEOHANE, Robert, « Multilateralism : an agenda for research », International Journal, automne 1990, 45(4), p. 731-764.
[3]     DEVIN, Guillaume et SMOUTS, Marie-Claude, Les organisations internationales, Paris, Armand Colin, 2011, 253 p.


ACTUALITES

Découvrir l'agenda 2014-2015...
Les séminaires de recherche du GRAM sont organisés en partenariat avecavec l’Ecole doctorale de Sciences Po et le CERI
Responsables scientifiques : Guillaume Devin (IEP de Paris, CERI), Noël Bonhomme (Paris IV, IRICE), Marieke Louis (IEP de Paris, CERI) et Chloé Maurel (ENS/IHMC)
Contacts : guillaume.devin@sciencespo.fr,  marieke.louis@sciencespo.fr, noel.be@hotmail.fr , chmaurel@yahoo.fr 
Les communications, articles, informations concernant les intervenants seront consultables en ligne une semaine avant la séance depuis l'interface CERI du séminaire : http://www.sciencespo.fr/ceri/fr/content/seminaire-de-recherche-sur-les-organisations-internationales

Télécharger La lettre d’information du GRAM-AFSP, Septembre 2014
Avec notamment :
Page 10 : Le programme du séminaire de recherche OI, 2014-2015
Pages 13 et 14 : Le calendrier des appels à contributions avec indication des dates limites pour soumettre vos propositions aux différentes manifestations scientifiques recensées.
Page 15 : Le calendrier prévisionnel du GRAM. La prochaine Assemblée générale est prévue le mercredi 5 novembre de 17h à 19h.



Télécharger L’annuaire complet des membres du GRAM
Version actualisée en septembre 2014.


Agenda


Participants & Contacts

Responsables scientifiques : Delphine Placidi-Frot et Charles Tenenbaum

Delphine Placidi-Frot

Professeur des Universités en Science politique à la Faculté de Droit & Sciences Sociales de l'Université de Poitiers et chercheur au Centre d'études sur la coopération juridique internationale (CECOJI), Delphine Placidi-Frot est docteur de Sciences Po Paris. Elle enseigne la sociologie politique, les relations internationales, l'espace mondial et la sociologie des mobilisations transnationales à Poitiers et à Sciences Po Paris (collège universitaire euro-latino-américain de Poitiers et Ecole doctorale).
Ses recherches portent sur les organisation internationales (en particulier onusiennes), les négociations multilatérales, ainsi que sur la politique extérieure de la France et de la Russie. Elle est responsable, avec Guillaume Devin et Bertrand Badie, du groupe de recherche sur les organisations internationales (CERI / Ecole doctorale de Sciences Po). Elle a récemment publié l'Atlas de la mondialisation, avec Marie-Françoise Durand, Thomas Ansart, Philippe Copinschi, Benoît Martin et Patrice Mitrano (Presses de Sciences Po, 2012, 6e éd., traduit en arabe, chinois, espagnol, portugais, russe) et co-dirigé Les grandes résolutions du Conseil de sécurité, avec Mélanie Albaret, Emmanuel Decaux et Nicolas Lemay-Hébert (Dalloz, 2012) et Négociations internationales, avec Franck Petiteville (Presses de Sciences Po, à paraître en 2013).

Charles Tenenbaum

Maître de conférences des Universités en Science politique à Sciences Po Lille où il dirige le programme Conflits et Développement, Charles Tenenbaum est docteur de Sciences Po Paris. Spécialiste des questions de résolution des conflits (prévention, négociation et médiation internationale), ses travaux de recherche portent également sur les relations transatlantiques, la question du genre dans la consolidation de la paix, les acteurs religieux dans les relations internationales et les organisations multilatérales. En 2005, il a été Fulbright Visiting Fellow à la School for Conflict Analysis and Resolution (George Mason University) et à l’International Peace Institute à New York. A Lille comme à Paris, il enseigne les relations internationales, la médiation internationale ainsi que les dynamiques de la coopération multilatérale.
Au CERI Sciences Po, Charles Tenenbaum coordonne les travaux du groupe de recherche sur les relations transatlantiques. Membre du groupe de recherche Irène sur les pacificateurs internationaux (ANR Paris-Ouest Nanterre), il a notamment publié, « La médiation des organisations intergouvernementales : un maillon essentiel », in Devin Guillaume (dir.), Faire la paix, La part des institutions internationales (Presses de Sciences Po, 2009) et « Une diplomatie globale : Conférences et Sommets mondiaux », in Guillaume Devin, Bertrand Badie (dir.), Le Multilatéralisme. Nouvelles formes de l'action internationale (La Découverte, 2007).

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Focus

Le séminaire "Organisations internationales" pour 2013-2014
En partenariat avec l’Ecole doctorale de Sciences Po et le CERI.
Responsables scientifiques : Guillaume Devin (professeur de science politique, Sciences Po, CERI), Marieke Louis  (doctorante en science politique, Sciences Po, CERI) et Noël Bonhomme  (doctorant en histoire, Université Paris 4).
Les organisations internationales, ces structures de la coopération internationale où se produisent des interactions, se nouent des liens d’interdépendance plus ou moins forts et plus ou moins coopératifs, et où s’élaborent différents types de régulation, sont devenues en l'espace d'un siècle (pour les plus anciennes) des acteurs incontournable de la scène internationale contemporaine. Elles attirent de ce fait de plus en plus l’attention de chercheurs, anthropologues, juristes, historiens, politistes, sociologues, économistes, qui voient en ces organisations des objets d’étude particulièrement intéressants, compte tenu de la variété et de l'ampleur des interactions et des phénomènes qui s’y déroulent. Trois numéros de la revue Critique internationale ont ainsi respectivement porté sur la socio-histoire des organisations internationales (n°52), le changement dans les organisations internationales (n°53) et l’anthropologie des organisations internationales (n°54), témoignant de cet intérêt croissant pour l'objet "organisation internationale". 
Ce séminaire, organisé pour la première fois en 2012-2013 et qui entame sa deuxième édition, s’appuie sur cet intérêt pluridisciplinaire de la communauté académique pour les organisations internationales et s’inscrit dans le prolongement du groupe de recherche sur les organisations internationales. 
En plus des neuf séances thématiques prévues, deux séances dites de présentation de projets permettront également à des jeunes chercheurs de présenter leurs travaux en cours (ouvrage, revue, thèse etc.). A partir de leur objet d’étude particulier, les intervenants sont invités à réfléchir à la fois à l'intérêt et la valeur ajoutée des approches et méthodes qu'ils utilisent, ainsi qu'aux implications plus générales de leur recherche pour l'étude des organisations internationales et de leur évolution au cours du temps. 


Publications

 

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