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"La représentation politique avant le gouvernement représentatif" (12-14 mars 2015) |
La représentation politique : histoire, théories, mutations
contemporaines
Responsables scientifiques : Virginie Dutoya, Emilie Frenkiel, Samuel Hayat, Yves Sintomer, Stéphanie Tawa Lama-Rewal
grepogroupeafsp@gmail.com
La représentation est au centre de la science politique. Plus exactement, elle devrait l’être : nombreux sont les travaux qui en éclairent telle ou telle facette, mais nous manquons de confrontations qui abordent explicitement cette catégorie – utilisée par les acteurs comme par les scientifiques – et qui permettent d’en saisir systématiquement toutes les dimensions. Cela est d’autant plus dommageable que le mot représentation et les termes qui lui sont associés (représentant, représentatif, etc.) désignent en français et dans la plupart des langues dérivées du ou influencées par le latin un ensemble de sens extrêmement hétérogènes qui, dans d’autres langues, ne peuvent être spontanément associés. La complexité des dynamiques que porte la représentation élective reste ainsi insuffisamment thématisée, tandis que la polyvocité de la représentation politique est trop vite plaquée sur le seul mandat électif. Par ailleurs, les travaux de science politique sur la représentation sont loin d’avoir pleinement intégré les apports d’autres disciplines, comme l’histoire, la philosophie, l’anthropologie, l’histoire et la sociologie des sciences, les études littéraires ou culturelles, qui construisent différemment cet objet.
L’objectif du groupe de projet est volontairement large : nous aimerions croiser les analyses des diverses formes de représentation politique. De façon éclatée, des études sociologiques, historiques, philosophiques, anthropologique, littéraires ou culturelles mettent en lumière la multiplicité des situations où l’on parle, agit ou décide au nom d’un collectif, et en particulier au nom du peuple, où l’on argue de la représentativité ou de la non-représentativité d’une instance ou d’un collectif, où l’on met en scène la personne du ou des représentants, où des « représentants » forgent des représentations qui contribuent à constituer les groupes censés être représentés. Notre ambition est de favoriser leur mise en dialogue, pour mieux cerner les points de convergence et les zones de tension et pour produire des perspectives nouvelles. Nous souhaitons articuler études empiriques et réflexions épistémologiques ou théoriques. Nous entendons promouvoir des échanges nourris entre les différentes sous-disciplines de la science politique. En particulier, nous souhaitons croiser les apports de la sociologie historique du politique, de l’histoire des idées en contexte, de la théorie politique et de la sociologie politique (sociologie électorale, sociologie des mouvements sociaux, sociologie de la démocratie participative, etc.). Nous souhaitons aussi favoriser l’interdisciplinarité, la prise en compte de la dimension de genre et une forte ouverture internationale.
Cette dernière constitue un fil rouge de notre projet. Comment pense-t-on la représentation politique dans une société divisée en castes, comme en Inde, dans un contexte où des pratiques participatives d’ampleur impliquant les mouvements sociaux se mettent en place jusqu’à l’échelle fédérale, comme au Brésil, ou dans un pays où les stratégies de démocratisation d’un système politique autoritaire présentent souvent l’instauration d’élections compétitives au-delà de l’échelle des villages comme problématique et peu efficace et se voit couplée à la mise en place de dispositifs participatifs innovants, comme en Chine ? Ces formes de décentrement du regard vise à permettre de « provincialiser l’Europe » et, a fortiori, la France, pour nous aider à repenser la représentation politique au-delà des frontières qui lui sont habituellement assignées.
Plusieurs pistes nous semblent particulièrement productives pour amorcer les travaux du groupe :
1. Les sens de la représentation
Depuis l’ouvrage fondateur d’Hanna Pitkin, la pluralité des significations de la représentation a donné lieu à de nombreuses explorations en théorie politique : différentes typologies ont été construites, enrichies, contestées, mises en relation avec d’autres galaxies conceptuelles. Parallèlement, des travaux d’histoire conceptuelle, menés principalement en Allemagne, ont permis de mieux cerner les formulations linguistiques des différentes significations de la « représentation ».
Cet axe de recherche entend faire un bilan de ces travaux sur les significations et les conceptualisations de la représentation et les prolonger en suivant quatre pistes intriquées. (1) Comment la représentation politique, dans ses acceptions différenciées, s’est-elle construite au croisement de ces sens contrastés, en empruntant à d’autres domaines ou en travaillant à la construction de réalités spécifiques ? Que s’est-il joué dans l’invention de « la » représentation politique en Occident, et en quoi la notion apporte-t-elle quelque chose d’irréductible à l’épistémè politique moderne ? (2) Nous essaierons également de nourrir notre réflexion par l’étude des autres façons de nommer « la » représentation, en particulier dans des contextes linguistiques extra-européens. (3) Par ailleurs, nous discuterons des différentes conceptualisations de la représentation politique qui sont aujourd’hui proposées à l’échelle internationale. (4) Enfin, nous procéderons à la mise en regard de l’histoire conceptuelle avec l’histoire sociale et avec les enquêtes sociologiques. En particulier, comment les mots utilisés par les acteurs servent-ils (ou non) à des épreuves de critique et de justification, dans les différents contextes étudiés ?
2. Les représentés dans le travail de représentation, les politiques de la présence et la représentation descriptive
Dans
la majeure partie des études de science politique sur la représentation, la
focalisation s’effectue sur le monde des représentants. Or, on gagne à se poser
la question de ce que signifie la représentation politique dans la perspective
d’une histoire ou d’une sociologie « par en bas ». Au-delà de la
simple délégation de pouvoir à des mandants, l’existence d’une relation de
représentation implique les représentés d’au moins trois façons. Tout d’abord,
le groupe des représentés est construit dans le travail même de la
représentation, comme l’ont montré Pierre Bourdieu mais aussi, quoiqu’avec des
attendus théoriques très différents, Bruno Latour et la sociologie des
controverses scientifiques. Ensuite, ce processus est au cœur des mécanismes
complexes par lesquels des groupes subalternes sont politisés, voire s’érigent
en acteurs de leur propre destin. Enfin, dans les systèmes démocratiques, la
représentation institutionnalise des épreuves (dont l’élection) au cours
desquelles les représentés effectuent des démarches de jugement public des
paroles et des actes des représentants.
Une dimension semble de ce point de vue particulièrement importante. La lutte contre la monopolisation du travail de représentation par les groupes dominants passe souvent par des théories et des expériences qui relèvent de la « représentation de groupe », qui vise à garantir une place spécifique aux groupes subalternes. La représentation de groupe constitue l’une des versions de la représentation descriptive, dont la conception doit historiquement beaucoup aux élaborations et aux pratiques des arts (notion de mimesis), de littérature et des sciences naturelles – mais qui est désormais forgée à l’aune des statistiques et de la sociologie en général. Au cours des dernières décennies, celles-ci ont particulièrement influencé une autre version politique de la représentation descriptive, liée aux pratiques impliquant les sondages et les mini-publics délibératifs tirés au sort – deux pratiques opposées quant à la manière de construire l’opinion mais unies par une référence commune à l’échantillon représentatif. Ces mini-publics, tout en visant eux aussi à contrer la monopolisation de la représentation par des individus issus de groupes sociaux restreints, diffèrent cependant de la représentation de groupe en ce qu’ils ne visent pas à favoriser l’organisation des groupes subalternes autour de la défense de leur valeur et de leurs intérêts et qu’ils privilégient une construction délibérative des réponses aux problèmes de la cité.
3. La représentation au-delà de l’élection
L’assimilation entre représentation et élection de gouvernants est une habitude dont il est difficile de se départir. Il est pourtant nécessaire de porter une attention plus grande aux pratiques politiques non électorales de participation, de délibération, de contestation, où apparaissent souvent des porte-parole, de la délégation, de l’incarnation. Des individus y émettent des prétentions à parler au nom des autres, y sont ou non considérés comme légitimes pour ce faire, et y sont confrontés à des élus face auxquels ils peuvent revendiquer d’autres types de représentativité. Dans le gouvernement représentatif, les élus sont désignés selon la règle majoritaire, pour une période de temps longue, en tant que professionnels, avec une compétence légale pour agir au nom des gouvernés. Au contraire, les porte-parole spontanés ne sauraient revendiquer une légitimité élective, ne disposent pas d’une structure hiérarchique qui leur garantirait l’obéissance de leurs sympathisants et ne peuvent s’appuyer sur des moyens de contrainte légale. Ils reposent ainsi sur une forme de représentation qui semble aux antipodes de la logique intrinsèque du gouvernement représentatif.
Les nouveaux mouvements sociaux des années 1970-1980, et en particulier le féminisme, sont de ce point de vue paradigmatiques. La représentation basée sur une structure organisationnelle faible a toujours existé, et fut importante dans la constitution progressive de la classe ouvrière au XIXe siècle, comme l’a montré E.P. Thompson. Le rétrécissement de la sphère d’influence des partis ou des organisations de masse, le rapport plus distancié à l’engagement, le développement d’Internet et des réseaux sociaux contribuent à renforcer son importance. Lorsque sont rassemblées sur une base volontaire des figures hétérogènes (représentants élus, porte-parole cooptés ou autoproclamés, lobbies organisés, militants ou citoyens actifs), les décisions prises par « consensus apparent » plutôt que par vote se multiplient. A l’échelle internationale, les sommets de l’environnement des années 2000 ou les Forums sociaux altermondialistes en constituent des exemples contrastés. A l’échelle nationale, de telles dynamiques sont loin d’être cantonnées aux révolutions antiautoritaires, comme en témoignent les mouvements des Indignés. Cet axe de recherche aura donc pour ambition de rendre compte de ces différentes façons de faire jouer la représentation en dehors de la relation électorale, en croisant approches théoriques et enquêtes empiriques.
4. Représentation élective et représentation symbolique
La centralité de l’élection dans l’étude
de la représentation s’est accompagnée de la mise entre parenthèse de l’étude
des aspects symboliques de la représentation politique. Le fait de parler et d’agir
au nom de collectifs est indissociable de la production de représentations de
ces collectifs et d’une mise en représentation des représentants, qui passe
notamment par les corps. Des images, des discours, des récits et des mises en
scène accompagnent le travail de représentation, amenant les groupes au nom
desquels on parle et on agit à se trouver doublement représentés : par
ceux qui s’autorisent d’eux, et par les symbolisations dont ils sont l’objet. Plus,
l’unité d’un groupe social ou d’une communauté politique dans son ensemble
passe par leur incarnation dans une ou des personnes dont les caractéristiques
sociales, de genre, raciales ou générationnelles et dont l’hexis corporelle a
de forts effets sur la représentation que les membres de la collectivité se
font de cette dernière. Elle implique aussi des rites, des objets et
dispositifs symboliques qui, quoiqu’interprétés différemment par les individus
et les groupes concernés, semblent permettre une certaine unité de la
multitude. En particulier, le travail de « visualisation de la
Nation », pour reprendre l’expression de Joan Landes, est indissociable de
la création d’une communauté politique, tout en charriant avec lui des
catégorisations qui agissent sur cette communauté. Or, la dimension symbolique
du rôle des élus dans le gouvernement représentatif reste insuffisamment
interrogée. Pourtant, ce qui a lieu dans leurs relations aux représentés ne
peut se réduire à la délégation d’un mandat. Si cet aspect de la représentation
politique est déjà l’objet de nombreux travaux dans d’autres contextes
nationaux (notamment en Allemagne) et disciplinaires (l’histoire des
représentations collectives, l’histoire de l’art, les arts plastiques et les
arts vivants, la littérature ou la Kulturwissenschaft),
la science politique française n’a commencé que récemment à s’en saisir. Il s’agit
donc là d’une piste particulièrement prometteuse à développer.
Political Representation: History, Theories, Contemporary
Evolutions
In
political science, works focusing on one specific facet of representation are
numerous while wide-encompassing studies dealing explicitly with this category
and allowing to grasp all its dimensions in a systematic manner are scarce. The
complexity of the dynamics underlying elective representation has been
insufficiently conceptualized and the equivocality of political representation is
often hastily reduced to the elective mandate. Besides, political science
research on the subject has not fully incorporated the input from other
disciplines.
The objective
of this project group is to share and compare the analyses of the multitudinous
situations when we talk, act or decide in the name of a collective group, and
in particular in the name of the people, when we debate on the
representativeness of an institution or group, when a representative – or
representatives – is set up as a character on stage, where spokespersons
offer representations which contribute to building groups supposed to be
represented and so on. Our ambition is to encourage dialogue between these
situations, in order to grasp how and where they converge and clash, and to
come up with new perspectives.
This
group's aim is to be a pluridisciplinary space of international discussion open
to all issues and research related to political representation. Some
orientations seem particularly productive and valuable at that early stage:
1. The
Meanings of Representation
The plurality of meanings representation can have has
given birth to many political theory and conceptual history examinations. The
aim of this research axis is to account for these works on the meanings and
conceptualisations of representation and to expand them further.
2. The Represented in the Workings of Representation, Politics of Presence and Descriptive Representation
Political science studies on representation mostly focus on the world of the representatives. However, the existence of a representation relationship involves the represented. This axis aims to explore representation from the perspective of the represented, with a specific attention on experiments connected to descriptive representation (group representation, deliberative mini-publics constituted through drawing lots etc.).
3. Representation Beyond Election
Assimilating representation and election of the rulers is an unfaltering habit. And yet greater attention should be paid on non electoral political practices of deliberation and protest, where spokespersons, delegation and embodiment often emerge. The ambition of this research axis will therefore be to document these various ways of bringing representation into play apart from the electoral relation and to cross-examine both theoretical approaches and empirical surveys.
4. Elective Representation and
Symbolic Representation
Talking and acting on behalf of collective groups cannot be separated
from producing representations, namely through the representatives' bodies, of
these collectives. Images, discourses, narratives and stagings are attached to the
workings of representation, which leads the groups representatives talk and act
in the name of to be doubly represented: by those authorized by them and by the symbols derived from them –
which is an extremely propitious track.
13 novembre 2012 — Séminaire du GrePo "L’histoire du concept de représentation"
Intervenant principal : Roger Chartier, professeur au Collège de France, chaire Ecrit et cultures dans l’Europe moderne pour une intervention intitulée "Défense et illustration de la représentation".
Son intervention sera discutée par Patrick Boucheron, maître de conférences en histoire du Moyen Age à l'Université Paris 1 et Yves Sintomer, professeur de science politique à l'Université Paris 8, membre de l’IUF. A cette occasion, Emilie Frenkiel, docteure du CESPRA (EHESS) et ATER en science politique à l’Université Paris 8, et Samuel Hayat, post-doctorant au CRESPPA (Paris 8), présenteront le GRePo et ses activités à venir.
Lieu & Horaire : 15h-18h30 au site Ulm du Collège de France (3 rue d'Ulm, Paris 5ème)
(En association avec La Vie des Idées).
11 décembre 2012 — Séminaire du GrePo "Quotas et représentation des femmes"
Animation de la séance :
Yves Sintomer, professeur de science politique à l’Université Paris 8.
Intervenantes principales :
Catherine Achin, professeure en science politique à l’Université Paris Est
– Créteil Val de Marne, et Virginie Dutoya, docteure de science politique
au CERI (IEP Paris).
Discussion : Katherine Opello,
professeure de science politique à la City University of New York.
Lieu & Horaire : 15h-18h30, FNSP, 98 rue de
l'Université 75007 Paris (salle Annick Percheron)
(En association avec l’Institut du Genre).
15 janvier 2013 — Table ronde du GrePo "Ethnographies de la participation"
A l’occasion de la parution du dossier "Ethnographies de la participation", coordonné par Marion Carrel, Daniel Cefaï et Julien Talpin, dans le numéro 2012-3 de Participations, revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté (éd. De Boeck), le GRePo accueille une table ronde le 15 janvier 2013 de 14h30 à 17h en présence des coordinateurs du numéro et de tous les contributeurs du dossier.
Le dossier rassemble six articles ayant fait le pari d’une ethnographie de la participation aux États-Unis, en Grande Bretagne, en Belgique, en Espagne, en Argentine et en France. http://www.revue-participations.fr
Le dossier sera discuté par Catherine Neveu, directrice de recherche CNRS (TRAM-IIAC-Laios/ Ehess) et Karel Yon, chargé de recherche CNRS (Ceraps/ Lille 2).
Cette table ronde, ouverte à toute personne intéressée, aura lieu à la FNSP, 27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris, en salle A 12.
5 février 2013 — Séminaire du GrePo "Retour sur Les principes du
gouvernement représentatif"
Animation
de la séance : Samuel Hayat, post-doctorant en science politique au
CRESPPA (Université Paris 8).
Intervenant principal : Bernard
Manin, directeur d’études à l’EHESS, chercheur au CESPRA, professeur de science
politique à New York University.
Discussion : Alice Le Goff,
maîtresse de conférences de philosophie, Université Paris Descartes et Charles
Girard, PRAG de philosophie à l’Université Paris 4.
Lieu & Horaire : 15h-18h30, FNSP, 56 rue Jacob
75006 (grande salle de conférences RDC)
12 février
2013 — Séminaire du GrePo "La représentation politique dans les
conférences nationales au Brésil"
Animation de la séance :
Samuel Hayat, post-doctorant en science
politique à l’Université Paris 8.
Intervenant principal :
Leonardo Avritzer, professeur de science politique à l’Université Fédérale du
Minas Gerais, président de l’Association brésilienne de science politique.
Discussion : Marie-Laure Geoffray, maîtresse de conférence en science
politique à l'Université Paris 3 et Marie-Hélène Sa Vilas Boas,
docteure en science politique de l'IEP d'Aix-en-Provence.
Lieu & Horaire : 15h-17h30, EHESS, 190 av. de France, Paris 13ème,
noyau A, 6ème étage, salle 638.
(En association avec le GIS Participation du public, décision,
démocratie participative).
Animation de la séance :
Gil Delannoi, directeur de recherche FNSP.
Intervenante principale : Nadia
Urbinati, professeure de science politique à Columbia University.
Discussion : Keith Sutherland,
chercheur en science politique à l’Université d’Exeter, et Samuel Hayat,
post-doctorant au CRESPPA (Université Paris 8).
Lieu & Horaire : 15h-18h30, FNSP, 98 rue de
l'Université 75007 Paris
(En association avec le CEVIPOF).
16 avril 2013 Reportée au 21 mai — Séminaire du GrePo "La représentation des basses castes en Inde"
Animation de la séance :
Stéphanie Tawa-Lama Rewal, chargée de recherche CNRS à l’EHESS.
Intervenant principal :
Christophe Jaffrelot, directeur de recherche CNRS au CERI (Sciences po Paris).
Discussion : Daniel Sabbagh,
directeur de recherche au CERI (IEP de Paris)
Lieu & Horaire : La séance aura lieu à l'EHESS 190 av. de France, Paris 13e, en salle 638, de 9h30 à 12h30.
mai
2013 — Séminaire du GrePo "La dimension théâtrale de la représentation politique"
Animation de la séance :
Yves Sintomer, professeur de science politique à l’Université Paris 8.
Intervenante principale : Doris
Kolesch, professeure de science du théâtre et directrice de l’UFR de
philosophie et sciences humaines de la Freie Universität Berlin : The
Theatrical Machinery of Representation: The Case of Louis XIV.
Discussion : Cécile
Cuny, maîtresse de conférences à l’Institut Français d’Urbanisme/Université
Paris Est Marne la Vallée.
Lieu & Horaire : 15h-18h30, lieu à définir.
4 juin 2013 — Journée d'étude du GrePo "The Transformation of Political Representation in China"
Animation
de la séance : Emilie Frenkiel, post-doctorante CRESPPA-CSU, Université
Paris 8.
Lieu & Horaire : 9h30-18h, 59-61 rue Pouchet 75019 Paris
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6 juin 2013 — Conférence du GRePo sur « le populisme de Chávez »
Le jeudi 6 juin de 17h à 19h, trois mois après le décès d’Hugo Chávez au Venezuela, le Groupe d’Études Interdisciplinaire sur le Venezuela (GEIVEN) et le Groupe Représentation Politique (GRePo- AFSP) ont le plaisir de recevoir, avec le soutien de l’Ambassade de France à Caracas , l’historienne Margarita López Maya* (Universidad Central de Venezuela – UCV) pour évoquer la nature de l’héritage politique laissé par celui qui a dirigé le pays pendant une quinzaine d’années, dans le cadre d’une conférence intitulée : « El populismo de Chávez: entre la democracia y el autoritarismo »
La conférence sera donnée en espagnol et sera suivie d’échanges en anglais ou en espagnol.
Lieu : Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) – Site Pouchet
Salle des Conférences
59-61 rue Pouchet, 75849 Paris
Accès : métro ligne 13, station Brochant ou Guy Moquet (Plan d’accès en PJ).
Vous pouvez retrouver l’annonce http://geiven.com/06-06-conference-le-populisme-de-chavez/ de la conférence sur le site du GEIVEN.
12 juillet 2013 — Journée d'étude du GRePo "Être porte-parole.
Approches de la représentation non électorale"
Organisateurs : Charles Girard et Samuel Hayat
Lieu : Sciences Po,
13 rue de l’Université 75007 Paris (Salle du Conseil d’Administration)
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17 octobre 2013 — Séminaire du GrePo
Présentation par Claire Bénit-Gbaffou, Associate professor en Urbanisme, Université du Witwatersrand (Johannesburg): "Community leadership and the construction of political legitimacy - A Bourdieusian approach in a South African city context"
Discutant : Julien Talpin, chargé de recherche CNRS au CERAPS (Lille 2)
Lieu et horaire : de 10h à 12h30, à l'EHESS (métro Quai de la gare), 6ème étage, salle 640-641.
Le séminaire est ouvert à toute personne intéressée.
14 novembre 2013 — Séminaire du GrePo
Avec André Rubiao (Centro de Estudos Sociais da América Latina-UFMG ; Faculdade de Direito Milton Campos-FDMC, Belo Horizonte, Brésil) sur le thème :
« Le nouveau constitutionnalisme latino-américain »
Discutant : Federico Tarragoni (Université Paris 7)
En collaboration avec l’école doctorale sciences sociales de l’Université de Paris 8 et le CRESPPA-CSU (CNRS-Université de Paris 8)
Lieu et horaire : de 10h30 à 12h30, CNRS Site Pouchet, 49-51, rue Pouchet, Paris 17°, salle de conférence
9 janvier 2014 – Séminaire du GrePo “Populisme/Contre-populisme”
En collaboration avec la revue Actuel Marx et l’Université de Paris 7, avec Etienne Balibar (Professeur émérite à l’Université Paris 10), Laurent Jeanpierre (Université Paris 8), Emmanuel Renault (Université Paris Ouest-Nanterre), Federico Taragoni (Université Paris 7).
Lieu et horaire : de 16h à 19h, Université Paris 7 – salle 580F Halle aux Farines – 10, Rue Françoise Dolto, Paris 13è
30 janvier 2014 – Séminaire du GrePo "L’acte de vote, un siècle et demi après l’instauration du suffrage universel masculin"
Avec Yves Déloye (Sciences Po Bordeaux)
Lieu et horaire : de 10h à 12h30, EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13è, 6ème étage, salle 640.
13 février 2014 – Séminaire du GrePo "Les dynamiques de représentation dans les conférences nationales brésiliennes"
Avec Alfredo Ramos (Université de Belo Horizonte-CRESPPA)
Lieu et horaire : de 10h à 12h30, EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13è, 6ème étage, salle 640.
13 mars 2014 – Séminaire du GrePo "La « démocratie narrative »"
Avec Pierre Rosanvallon (Collège de France)
Discutant : Charles Girard (Paris IV)
Lieu et horaire : de 10h à 12h30, Collège de France, 3 rue d’Ulm, Paris 5è
27 mars 2014 – Séminaire du GrePo "The representative claim"
Avec Michael Saward (Warwick University) en cooperation avec le CEVIPOF
Discutant : Alexandre Escudier (CEVIPOF)
Lieu et horaire : de 10h à 12h30, EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13è, 6ème étage, salle 638.
3 avril 2014 – Séminaire du GrePo "Représentation dans les organisations internationales et l’Union Européenne"
Avec Sandra Kröger (University of Exeter/Hanse-Wissenschaftskolleg) et Marieke Louis (CERI/Sciences Po)
Discutants : Sabine Saurugger (Sciences Po Grenoble) et Karel Yon (CERAPS)
Lieu et horaire : de 9h30 à 13h, CERI (Salle des conférences), 56 rue Jacob, Paris 7è
En collaboration avec le Groupe de Recherche sur l’Action Multilatérale (GRAM)
10 avril 2014 Reportée au 27 mai 2014 – Séminaire du GrePo "La représentation politique, une perspective franco-allemande"
En collaboration avec la revue Trivium et la Maison des Sciences de l’Homme (Paris) avec Samuel Hayat (CNAM), Paula Diehl (Université Humboldt, Berlin), Yves Sintomer (Université de Paris 8/Institut Universitaire de France).
Modération : Hinnerk Bruhns (MSH).
Lieu et horaire : de 17h-19h, EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13è, 6ème étage, salle 638.
24 avril 2014 – Séminaire du GrePo "La représentation syndicale"
Avec Sophie Béroud (Lyon 2)
Lieu: de 10h à 12h30, EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13è, 6ème étage, salle 638.
27 mai 2014 – Séminaire du GrePo "La représentation politique, une perspective franco-allemande"
En collaboration avec la revue Trivium et la Maison des Sciences de l’Homme (Paris) avec Samuel Hayat (CNAM), Paula Diehl (Université Humboldt, Berlin), Yves Sintomer (Université de Paris 8/Institut Universitaire de France).
Modération : Hinnerk Bruhns (MSH).
Lieu: 18h-20h EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13è, 6ème étage, salle 662.
Attention : Horaire inhabituel
3 juin 2014 – Journée d’étude du GrePo "POLITICAL REPRESENTATION IN INDIA.
CONTESTATIONS, INNOVATIONS,
TRANSFORMATIONS "
Voir le programme...
12 juin 2014 – Séminaire du GrePo "Représenter les agriculteurs"
Pour sa dernière séance de l'année, le séminaire du GRePo recevra Ivan Bruneau, Edouard Lynch, Juliette Rogers et Elise Roullaud pour discuter du numéro de la revue Politix récemment paru sur le thème "Représenter les agriculteurs" http://www.cairn.info/revue-politix-2013-3.htm
La séance aura lieu jeudi 12 juin, de 10h à 12h30 à l'EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13e, salle 662.
23 octobre 2014 – Séminaire du GrePo "Charisme et représentation"
Avec Francisco Roa Bastos (ISP) et Raphaëlle Laignoux (Paris 1)
Autour de Vanessa Bernadou, Félix Blanc, Raphaëlle Laignoux et Francisco Roa Bastos (dir.), Que faire du charisme ? retours sur une notion de Max Weber, Presses Universitaires de Rennes, 2014.
Discutant : Yves Sintomer (Université de Paris 8/Institut Universitaire de France)
Horaire : 14h30-17h
Lieu : Salle 638 – EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13è
19 novembre 2014 – Séminaire du GrePo "Représentation dans les campagnes référendaires"
Avec Bernard Voutat (Université de Lausanne)
Horaire : 14h30-17h
Lieu : CNRS, site Pouchet, 59/61 rue Pouchet, Paris 17
11 décembre 2014 Séance reportée au 18 décembre 2014 – Séminaire du GrePo "Race et représentation dans les Amériques"
Avec Audrey Célestine (Lille 3) et Thomas Grillot (EHESS)
Horaire : 14h00-17h
Lieu : CNRS, site Pouchet, 59/61 rue Pouchet, Paris 17
18 décembre 2014 – Séminaire du GrePo "Race et représentation dans les Amériques"
Avec Audrey Célestine (Université Lille 3) et Thomas Grillot (EHESS)
Discutante : Houda Asal (Université McGill/ERIS-Centre Maurice Halbwachs)
Horaire : 14h00-17h
Lieu : Salle 640 – EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13
12 janvier 2015 – Appel à communications du GrePo pour le colloque
"La représentation politique avant le gouvernement représentatif"
Colloque organisé les 12-13-14 mars 2015 par le GRePo (groupe de projet de l’Association française de science politique « La représentation politique : histoire, théories, mutations contemporaines »), le CRHEC (Centre de recherche en histoire européenne comparée, Université Paris-Est Créteil) et le CRESPPA (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris, CNRS-Université Paris 8 Saint-Denis et Paris Ouest)
En collaboration avec l’Ecole française d’Athènes, l’Ecole française de Rome, l’AFSP et l’Université de Lyon 2
Lieux : EHESS et Université Paris-Est Créteil.
Responsables scientifiques : Samuel Hayat, Corinne Péneau, Yves Sintomer
Télécharger l'appel à communications (format pdf)...
14 janvier 2015 – Séminaire du GrePo “La représentation sur internet”
Avec Dominique Cardon (Orange Labs)
Discutante : Stéphanie Wojcik (Université Paris Est Créteil)
Horaire : 14h30-17h
Lieu : Salle 640 – EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13
9 mars 2015 – Séminaire du GrePo "La représentation en Chine (conceptions impériales et représentation des travailleurs migrants en Chine contemporaine)"
Avec Eric Florence (Université de Liège, Cedem) et Guillaume Dutournier (EHESS)
Discutant : Pablo Blitstein (Université d’Heidelberg)
Horaire : 14h30-17h
Lieu : Salle 640 – EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13
12-13-14 mars 2015 – Colloque du GrePo « La représentation avant le gouvernement représentatif »
Organisé par le GRePo, le CRESPPA-CSU et le CRHEC
Responsables : Samuel Hayat, Corinne Péneau et Yves Sintomer
Lieux :
12/03 (14h-18h) : Institut historique allemand, 8 Rue du Parc Royal, Paris 3e
13/03 (9h30-18h) : EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13e, salles 638-640
14/03 (9h30-13h) : Université Paris-Est Créteil, 61 Avenue du Général de Gaulle, Créteil
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13 avril 2015 – Séminaire du GrePo sur le thème "Spectacle de la représentation"
Avec Noémie Villacèque (Université de Reims Champagne Ardennes) et Olivier Roueff (Cresppa-CSU)
Horaire : 10h00-13h00
Lieu : Salle 640 – EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13
25 avril 2015 – Rencontre du GRePo sur le thème "Démocratie et représentation en 1848"
Rencontre organisée par le GRePo et l’American University of Paris, avec la participation de la Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle
Lieu : American University of Paris, 147 rue de Grenelle, Paris 7ème, salle 44 de 13h30 à 18h30
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12 mai 2015 – Séminaire du GrePo sur le thème "Sémiotique et représentation"
Avec Bernard Lamizet (Triangle)
Horaire : 10h30-13h00
Lieu : Salle 640 – EHESS, 190-198 avenue de France, Paris 13
28 mai 2015 – Séminaire du GrePo sur le thème "Représentation et militantismes LGBT et féministes"
Avec Léa Morabito (CEE/Sciences Po)
Horaire : 14h00-16h30
Lieu : Centre Émile Durkheim – Site Victoire, Salle des Séminaires, Bordeaux
L'esprit du "Séminaire général" du GRePo ?
Nombreux sont les
travaux de science politique qui éclairent telle ou telle facette de la
représentation, mais nous manquons de confrontations qui abordent explicitement
cette catégorie – utilisée par les acteurs comme par les scientifiques
– et qui permettent d’en saisir systématiquement toutes les dimensions.
La complexité des dynamiques que porte la représentation élective reste ainsi
insuffisamment thématisée, tandis que la polyvocité de la représentation
politique est trop vite plaquée sur le seul mandat électif. Par ailleurs, les
travaux de science politique sur la représentation sont loin d’avoir pleinement
intégré les apports d’autres disciplines, comme l’histoire, la philosophie,
l’anthropologie, l’histoire et la sociologie des sciences, les études
littéraires ou culturelles, qui construisent différemment cet objet.
Responsables scientifiques : Virginie Dutoya, Emilie Frenkiel, Samuel Hayat, Yves Sintomer, Stéphanie Tawa Lama-Rewal
Virginie Dutoya est chargée de recherche au Centre Émile Durkheim (CNRS - Sciences Po Bordeaux). Elle a soutenu en 2012 une thèse de science politique à l’IEP de Paris, qui a été publiée en 2014 aux éditions Dalloz sous le titre La représentation des femmes dans les Parlements de l’Inde et du Pakistan. Ses recherches actuelles portent sur les pratiques et modèles de représentation dans une perspective sociohistorique et comparée, les articulations entre genre, nation et « modernité » en contexte colonial et postcolonial, et les mobilisations autour de la cause des femmes et du genre en Asie du sud.
Emilie Frenkiel est maître de conférences à l’Université Paris Est Créteil et chercheur au Largotec. Sa thèse en études politiques à l’EHESS portait sur le débat contemporain sur la réforme politique dans les universités chinoises. Elle a été publiée sous le titre Parler politique en Chine en mars 2014, PUF. Elle a également publié avec Jean-Louis Rocca La Chine en mouvements, PUF (collection "Vie des idées"), octobre 2013. Elle travaille actuellement sur l'introduction de dispositifs participatifs et délibératifs en Chine. Elle est co-rédactrice en chef de La Vie des Idées et Books&Ideas.
Samuel Hayat est post-doctorant au Conservatoire national des arts et métiers (Histoire des technosciences en société, HT2S). Il a soutenu en 2011 une thèse de science politique à l’Université Paris 8 Saint-Denis, intitulée « Au nom du peuple français ». La représentation politique en question autour de la révolution de 1848. Membre de la société Proudhon et des comités de rédaction des revues Tracés et Participations, il travaille principalement sur les pratiques et les théories démocratiques, ainsi que sur le mouvement ouvrier français et le socialisme du XIXe siècle. Il a récemment dirigé avec Yves Sintomer un dossier de Raisons politiques (n° 50) et avec Yves Sintomer et Paula Diehl un numéro de Trivium (n° 16) consacrés à la représentation politique. Il publiera en octobre 2014 La République et son double. Une histoire de la révolution de 1848 aux éditions du Seuil.
Stéphanie Tawa Lama-Rewal est chargée de recherche au Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud (CNRS-EHESS, Paris). Après avoir soutenu une thèse (en 1999) sur la représentation politique des femmes en Inde et au Népal, elle a réalisé son post-doctorat (2000-2001) à l’Institute of Social Sciences de New Delhi. Ses recherches portent sur la démocratie indienne, et plus précisément sur la représentation politique des groupes, la démocratie locale, la gouvernance urbaine, le développement des procédures participatives et les relations entre représentation et participation. Sur ces sujets, elle a notamment publié Femmes et politique en Inde et au Népal. Image et présence (Karthala, 2004), Electoral Reservations, Political Representation and Social Change in India. A Comparative Perspective (ouvrage collectif, Manohar, 2005), « Des républiques villageoises aux associations de quartier: Généalogie des dispositifs participatifs indiens » (Revue Tiers Monde, n°201, 2010), et (avec Charlotte Lemanski) « The ‘missing middle’: Participatory Practices in Delhi’s Unauthorized Colonies » (Transactions of the Institute of British Geographers, 2012).
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Le GrePo organise une section thématique dans le cadre du Congrès 2015 de l’AFSP, organisé en partenariat avec l'IEP d'Aix-en-Provence du 22 au 24 juin 2015.
L’appel à communications (date limite : 15 octobre 2014), puis les informations relatives à l’organisation de la section sont disponibles sur le site de l’AFSP.
Appel à communications
"Au-delà du mandat : pour une approche globale de la représentation politique"
Date limite d'envoi des propositions : 15 octobre 2014
Ces dernières années, outre la sociologie électorale classique, un nombre important de travaux de sociologie historique ont bouleversé les vues conventionnelles de l’élection. Ils ont permis de mieux comprendre la variété des logiques sociales qui ont sous-tendu celle-ci dans différents contextes temporels et sociaux (A. Garrigou, O. Ihl, Y. Deloye…), ainsi que la diversité des « prétentions à la représentation » (M. Saward) manifestées à travers l’élection, prétentions qui dépassent largement l’idée du mandat donné à des élus pour agir au nom d’électeurs censés avoir décidé en leur for intérieur quels seraient les meilleurs représentants. Les mutations du gouvernement représentatif ont également été explorées sous un angle plus théorique (B. Manin, P. Rosanvallon). Parallèlement, à travers les travaux sur le champ politique, une réflexion s’est engagée pour intégrer les analyses du « cens caché » (D. Gaxie) dans une conceptualisation plus globale de ce que peut signifier la représentation, intégrant les analyses sur le « fétichisme de la délégation » (P. Bourdieu) mais aussi les formes de « politique de la présence » (A. Phillips, I. Young) à l’œuvre dans les revendications de parité hommes/femmes en politique ou de représentation des minorités. De plus, nombre de travaux sur les dynamiques de représentation politique dans le « Sud global » ont apporté des contributions essentielles pour provincialiser certains de nos réflexes (localement) conditionnés (J.F. Bayart, C. Jaffrelot). Enfin, des travaux issus de l’histoire et de la sociologie des sciences ont insisté sur les parallèles potentiels entre la représentation scientifique et la représentation politique (B. Latour, M. Callon).
La présente ST vise de façon plus précise à dépasser une vision de la représentation uniquement focalisée sur le mandat unissant représentant et représentés pour l’envisager de façon plus globale, en incluant ses dimensions sociologiques, symboliques et culturelles. En particulier, nous aimerions orienter nos discussions autour de deux ensembles de questions qui renvoient à deux dimensions de la représentation cruciales mais sous-étudiées.
1. De l’étude de la représentation-mandat à l’analyse des systèmes représentatifs
Penser la représentation comme système est de première importance pour analyser les développements contemporains de la démocratie représentative, notamment parce que cela permet d’intégrer des éléments habituellement considérés comme hors de la représentation (les dispositifs participatifs, les mouvements sociaux) ou ne relevant pas de la représentation-mandat (quotas pour améliorer la représentativité descriptive, introduction de primaires). Comment proposer une analyse intégrée permettant de thématiser les représentants non élus (qu’ils émergent dans les mouvements sociaux ou dans de nouveaux dispositifs institutionnels), voire la représentation des non-humains ? Comment ordonner en types l’énorme diversité des prétentions à la représentation, et comment les évaluer empiriquement ou cognitivement ? Comment intégrer à cette vision « systémique » des conceptions de la démocratie comme la démocratie délibérative ou la démocratie participative ?
2. Penser la représentation symbolique
Comme l’a mis en lumière P.Bourdieu (s’inscrivant par là dans une tradition de pensée qui remonte à Hobbes), c’est en partie le représentant qui fait le représenté au nom duquel il parle. En cela, les dispositifs institutionnels et les prétentions à la représentation des groupes participent à ce que L.Boltanski a appelé l’« unification symbolique » des représentations sociales de ces groupes. Parce que la représentation comporte toujours une part de monstration, de mise en scène (R.Chartier), elle met en jeu des processus esthétiques dont il faut rendre compte : les formes de « représentation du pouvoir » sont consubstantielles du « pouvoir de la représentation » (L.Marin) de ceux qui se font reconnaître comme représentants légitimes. Intégrer la dimension symbolique à l’analyse de la représentation pourra passer par des études empiriques ou théoriques posant (notamment) ces questions : Quelle part joue la représentation symbolique, et dans quelle mesure est-elle distincte de la représentation-mandat ? Dans une perspective de construction sociale de la réalité, comment analyser les dynamiques et les effets de l’incarnation du groupe dans le ou les représentants qui sont censés le représenter ? Quelle est la part de « représentation » - au sens de la mise en scène – dans la légitimité des représentants ?
Cette section thématique accueillera une communication de Jane Mansbridge, qui parlera de la représentation comme système, et une autre de Horst Bredekamp, qui interviendra sur les aspects symboliques de la représentation. Ainsi, nous essaierons de faire pleinement dialoguer des approches françaises, anglo-américaines et allemandes de la représentation. Bien sûr, il ne s’agit pas de réduire le dialogue à ces perspectives, et des contributions présentant des travaux théoriques ou empiriques issus des pays dits du « Sud » sont particulièrement bienvenues.
Envoi des propositions par email aux responsables de la ST via l’adresse du groupe : grepogroupeafsp@gmail.com
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