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Agrégation de science politique

Présentation et historique

En France, les concours d’agrégation de science politique servent au recrutement d’une partie des professeurs des universités.

http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid22721/les-concours-nationaux-d-agregation.html

Textes de référence

Octobre 2022 / Modification de l’arrêté d’organisation des concours d’agrégation :
https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/les-concours-nationaux-d-agregation-46530

– Dématérialisation des candidatures. Les candidats enregistrent leur inscription par messagerie électronique et non plus par l’intermédiaire d’un rectorat. L’adresse de la messagerie sera précisée dans l’arrêté d’ouverture de chaque concours.
– Modification des spécialités pour les épreuves en loge en science politique
– Suppression de la 3e épreuve du concours science politique

Consultez l’arrêté d’organisation modifié du 17 octobre 2022…

Février 2022 /  Décret n° 2022-227 du 23 février 2022 modifiant le décret n° 84-431 du 6 juin 1984 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs et portant statut particulier du corps des professeurs des universités et du corps des maîtres de conférences
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045215524

Arrêté du 9 février 2012 / Arrêté modifiant l’arrêté du 13 février 1986 modifié relatif à l’organisation générale du premier concours d’agrégation pour le recrutement de professeurs des universités des disciplines juridiques, politiques, économiques et de gestion.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000025411763

Arrêté du 13 février 1986 / Organisation générale du premier concours d’agrégation pour le recrutement des professeurs des universités des disciplines juridiques, politiques, économiques et de gestion (choix des options)
http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/agregation/62/9/ARRETE_DU_13_FEVRIER_1986_-_1ER_CONCOURS_173629.pdf

Liens et documents utiles

Mise en place par le Ministère d’un groupe de travail (GT) relatif au concours national d’agrégation en science politique (Mars 2020)
A la demande du MESRI (DGESIP, DGRH), un groupe de travail (GT) relatif au concours national d’agrégation en science politique a été constitué au début du mois de mars 2020.
Ce GT est présidé par Yves DELOYE, avec l’appui d’Antonin COHEN, et est composé des collègues suivants : Catherine ACHIN, Céline BRACONNIER, Jean-Gabriel CONTAMIN, Brigitte GAITI, Olivier IHL, Sandrine LEVEQUE et Michel MANGENOT.
Le GT a pour objectif, à partir des différents rapports et motions déjà rédigés sur ce sujet, de proposer une réforme du concours externe d’agrégation en science politique et des dispositifs qui lui sont associés vers un décontingentement partiel du nombre de postes de PRU ouverts à d’autres voies de recrutement.
Télécharger le rapport du groupe de travail...

Motion de l’AFSP sur la réforme de l’accès au corps des Professeurs des Universités en science politique adoptée en Assemblée générale le 3 juillet 2019
Retrouvez ici notre motion

Rapport Sawicki – Pour une réforme des modalités d’accès au corps des professeurs en science politique (mars 2017)
A la demande du ministre, Frédéric Sawicki (professeur agrégé de science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, vice-président de la section C.N.U. 04 de 2011 à 2015 et membre du jury d’agrégation en 2008-2009) a fait un état des lieux approfondi des modalités de recrutement et de carrière des enseignants chercheurs en science politique.
Il en résulte que les modalités spécifiques de recrutement en science politique, différentes des autres disciplines de sciences humaines et sociales, conduisent aujourd’hui à des blocages dans le recrutement et le déroulement de carrière des professeurs des universités et des maîtres de conférences dans cette discipline. La règle du contingentement des postes de professeur [selon laquelle « Le nombre total des emplois mis aux concours dans la discipline ouverts en application de l’article 46.1 ne peut être supérieur au nombre des emplois offerts au concours d’agrégation »] affecte le recrutement en science politique et conduit à ce que des postes de professeurs vacants proposés par les universités ne soient pas pourvus  alors même que la science politique est classée parmi les disciplines « minoritaires » (moins de 400 enseignants-chercheurs (Rapport sur les disciplines rares par F. Blaise, P. Mutzenhardt, G. Roussel, 2014).
Cette situation est donc « particulièrement dommageable au moment où la science politique connaît une forte augmentation du nombre de ses étudiants notamment en raison de l’ouverture de nouveaux diplômes » selon F. Sawicki. Le rapport préconise la suppression, à titre expérimental, du contingentement, ainsi que de la distinction entre promotion et mutation sur le modèle des disciplines sans agrégation.
Lire le rapport…

La place des agrégés dans l’enseignement universitaire (rapport IGAENR, juillet 2016)
Le rapport analyse les conditions d’exercice des enseignants agrégés intervenant dans l’enseignement universitaire et la place qu’ils y occupent. Au terme de son enquête, la mission relève l’apport de ces enseignants et la place considérable qu’ils ont prise depuis trente ans dans le fonctionnement pédagogique et administratif des établissements d’enseignement supérieur, même si cet apport reste sans doute insuffisamment pris en compte et valorisé dans leur carrière. Elle estime par ailleurs urgent que soient clarifiés à la fois la place des enseignants du second degré dans l’enseignement universitaire et le rôle respectif des agrégés et des certifiés dans le continuum bac-3/ bac +3.
Télécharger le rapport…

L’agrégation, en pratiques ?
« Toute personne titulaire d’un doctorat de science politique (ou d’un titre reconnu équivalent) peut se présenter à ce concours. Il n’est pas nécessaire d’avoir une expérience de l’enseignement pour être candidat. Un jeune docteur de 25 ans (âge minimum requis) qui vient de soutenir sa thèse peut se présenter au même titre qu’un maître de conférences ayant plusieurs années d’ancienneté. En cas de succès, il pourra choisir l’un des postes à pourvoir dans une université de région (les postes des universités parisiennes centrales, réputées les plus prestigieuses, ne sont jamais mis au concours et sont pourvus par voie de mutation). On peut ainsi accéder très jeune au grade le plus élevé de la hiérarchie universitaire. Comme les candidats à ce concours d’agrégation ne sont pas nécessairement des universitaires déjà titulaires d’un poste, il est appelé agrégation  » externe  » (celle dont nous parlerons dans cet article), par opposition à l’agrégation  » interne « , qui est ouverte à des maîtres de conférences ayant au moins dix années d’ancienneté dans l’enseignement supérieur. Ces deux concours d’agrégation, interne et externe, sont des concours nationaux. Ils se déroulent devant un jury national de sept personnes (professeurs des universités françaises, parfois un voire deux professeurs étrangers, directeurs de recherche au CNRS…). Le président de ce jury est nommé par le ministre. Il est chargé de composer le jury. Les candidats du concours externe de science politique subissent quatre épreuves. D’abord une  » soutenance des travaux « , c’est-à-dire une audition de 45 minutes, pendant laquelle ils présentent leurs écrits (thèse, articles, communications, rapports, ouvrages individuels, contributions à des ouvrages collectifs) et répondent aux questions des membres du jury à leur sujet. A l’issue de cette première épreuve, le jury établit une liste des candidats dont le niveau scientifique est jugé suffisant et qui sont admis à poursuivre le concours. Ces candidats sont dits  » sous-admissibles « . Ils subissent alors une deuxième épreuve qui consiste en une  » leçon  » de 30 minutes, sur un sujet tiré au sort dans une  » sous-spécialité  » de la science politique (sociologie politique, relations internationales, philosophie et théorie politiques, analyse des politiques publiques, méthodologie). Cette leçon est préparée pendant 8 heures dans une salle de bibliothèque appelée  » loge « . Les candidats choisissent en principe la sous-spécialité qui leur est la plus familière. A l’issue de cette seconde épreuve, le jury établit la liste des candidats admis à poursuivre le concours. Ils sont dits  » admissibles « , et environ deux fois plus nombreux que de postes à pourvoir. Ils subissent alors une troisième épreuve sur  » les institutions et la vie politique nationales et internationales depuis le début du XIXe siècle « . Jusqu’en 2004, le candidat disposait de 24 heures pour préparer une leçon de 45 minutes, suivie d’un quart d’heure de questions des membres du jury sur un sujet tiré au sort dans ce domaine des institutions et de la vie politique comparées. Il pouvait utiliser tous les moyens de documentation de son choix, et même se faire aider par des collègues et amis. En pratique, les candidats constituaient une équipe d’une quinzaine de personnes, dirigée par un chef d’équipe choisi pour ses compétences scientifiques et ses talents d’animateur d’équipe, afin de travailler avec lui sans interruption durant 24 heures. Les Parisiens utilisaient leur appartement. Les  » provinciaux  » devaient se débrouiller pour se faire prêter un appartement, trouver un foyer d’accueil, ou payer de leur poche et réserver plusieurs chambres d’hôtel. Cette  » leçon en 24 heures  » était du même coup très critiquée. Elle était source d’inégalité entre les candidats. Elle ne sanc tionnait pas nécessairement leurs compétences scientifiques et pédagogiques. Il suffisait en effet de consti tuer une bonne équipe pour faire une bonne leçon sur un sujet que l’on ignorait. L’épreuve des questions elle-même pouvait se préparer avec l’équipe, et son importance était secondaire. La  » leçon en 24 heures  » a été récemment supprimée et remplacée par une épreuve identique, mais avec une préparation en loge pendant 8 heures et sans équipe. Les candidats de l’agrégation externe doivent enfin subir une quatrième épreuve consistant en un commentaire d’un dossier sur une sous-spécialité différente de celle choisie pour la deuxième épreuve. Le candidat dispose de 30 minutes pour présenter l’analyse d’un ensemble de documents ou de textes qu’il aura préparée en loge durant 8 heures. Il doit ensuite répondre aux questions des membres du jury pendant un quart d’heure. A l’issue de ces épreuves, le jury établit le classement des candidats déclarés reçus. Ils vont alors choisir leur poste dans l’ordre de ce classement ».
Extrait de : Agrégation de science politique : le pour, le contre et les réformes possibles
Par Daniel Gaxie in L’Économie politique 2004/3 (no 23)
https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2004-3-page-35.htm