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Franchir les frontières bureaucratiques. Acteurs et ressorts des débordements sectoriels dans l’action publique

Deux journées d’étude se tiendront les 4 et 5 avril 2018 à Lille sur le thème « Franchir les frontières bureaucratiques. Acteurs et ressorts des débordements sectoriels dans l’action publique », co-organisées par deux partenaires institutionnels de l’AFSP : le CERAPS et le CRESPPA-LabToP. Ces journées, qui réuniront des sociologues et des politistes, bénéficient également du soutien du laboratoires SAGE et de l’ENA.

Coordinateurs : Vincent Lebrou, Luc Sigalo Santos, Julien O’Miel, Anne-Cécile Douillet

« Transversalité », « intersectorialité », « interministérialité », « trans-sectorialité », « approche intégrée », « projet global », « mainstreaming »… Les termes abondent pour évoquer la combinaison de domaines d’action publique habituellement distincts. La multiplication et la diffusion de ces termes accompagnent la remise en cause de l’organisation sectorielle de l’action publique, produit historique de l’institutionnalisation de l’intervention de l’État dans la société. Si cette dynamique a été établie par de nombreux travaux francophones et internationaux de science politique, ceux-ci tendent souvent à présenter cette dynamique comme le résultat (inéluctable) de la « complexification » et de « l’interdépendance » croissantes des problèmes publics. Pourtant, si l’on s’accorde avec Joseph Gusfield (2009) sur le fait les politiques contribuent à construire les « problèmes » qu’elles se donnent pour objet de traiter, le franchissement des frontières bureaucratiques n’a rien d’évident. Plus encore, il est redevable d’un examen scientifique approfondi visant à en identifier les acteurs et les ressorts, les tentatives réussies tout autant que les résistances et les échecs. Cette double journée d’étude propose ainsi de penser l’association de domaines d’action publique, à la fois à partir de mots d’ordre et de normes politico-bureaucratiques et au prisme de la division des rôles professionnels et des pratiques concrètes de travail.

Dans le prolongement d’une section thématique organisée en juillet 2017 au Congrès de l’Association française de science politique, on analysera ici les conditions de félicité et de mise en échec des « débordements sectoriels » de l’action publique : pourquoi et comment l’action publique devient-elle « transversale » ? Au nom de quoi, et dans quelles conditions, certains remettent-ils en cause le partage établi entre différents segments bureaucratiques, qu’il s’agisse, par exemple, de coopération entre domaines distincts (« intersectorialité »), ou de l’incorporation de certains enjeux dans l’ensemble des domaines (« transsectorialité ») ? Pour répondre à ces questions, nous faisons le pari que le concept de « frontière bureaucratique » peut permettre de penser à nouveaux frais les modalités de franchissement, de transgression, voire de déstabilisation des limites entre les différents domaines d’intervention publique.

Comme indiqué dans le programme (en pièce jointe), les deux journées seront organisées autour de quatre axes thématiques, portant sur l’Europe (axe 1), les territoires (axe 2), les professions (axe 3) et les problèmes publics (axe 4).
Et le mercredi 4 avril en fin de journée, une table ronde plénière donnera lieu à un échange entre Philippe Bezès, Vincent Dubois, Charlotte Halpern et Sophie Jacquot, sur le thème : « Secteurs, action publique et division du travail bureaucratique ».

 

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