Module 1 "Histoire" La science politique au prisme de son passé

fleche animée Actualité ! janvier 2009 : mise en ligne du site des archives virtuelles de l'AFSP

Dans le cadre des activités visant à commémorer le 60ème anniversaire de la naissance de l’AFSP (1949-2009), le Comité scientifique d'organisation du Congrès de Grenoble a choisi de consacrer un module disciplinaire (MD) à l’histoire de l’institutionnalisation de la science politique en France. En introduction à cette séance, Yves Déloye (AFSP, Université Paris I Panthéon-Sorbonne) reviendra sur l’histoire de l’Association Française de Science politique et la contribution de cette dernière à la compréhension de l’histoire intellectuelle et sociale de la discipline en France. Cette séance plénière est organisée en lien avec la mise en ligne des Archives virtuelles de l’AFSP qui permet désormais de consulter de nombreux documents archivistiques relatifs à l’histoire de l’AFSP. Une exposition temporaire est aussi organisée dans les locaux de Sciences Po Grenoble à ce propos. A la suite de cette introduction, deux exposés seront proposés et suivis d’un débat animé par Pierre Favre (Sciences Po Grenoble) qui présidera cette séance. Le premier exposé sera assuré par Loïc Blondiaux et Brigitte Gaïti (Université Paris I Panthéon-Sorbonne) qui mènent depuis plusieurs années une vaste enquête relative aux conditions paradoxales d’institutionnalisation de la discipline en France. En contre point de cette présentation, Thibaud Boncourt (Sciences Po Bordeaux) présentera les premiers résultats d’une recherche doctorale en cours visant à insérer cette histoire disciplinaire dans son environnement international. Ce module (MD 1) consacré au passé de la discipline sera prolongé le lendemain par une séance plénière consacrée à la présentation de trois enquêtes inédites réalisées afin de mieux connaître les perceptions ordinaires des politistes français relatives à leur métier et à leurs activités scientifiques (MD 2).

 

fleche animée Une science sans savants ? La constitution de la « science politique » française en tant que discipline (1949-1972)

par Loïc Blondiaux et Brigitte Gaïti (Université Paris I Panthéon-Sorbonne, CRPS)

Le processus d’institutionnalisation de la « science politique » française en tant que discipline, tel qui s'engage après la seconde guerre mondiale peut sembler rétrospectivement rapide. En moins d'un quart de siècle - de la création de l'AFSP en 1949 à la naissance de l'agrégation de science politique en 1972 - la chose semble presque jouée. Mieux, les dix premières années de la période sont marquées par la naissance de deux associations (AFSP et AISP-IPSA), d'une revue (RFSP), de centres de recherches, d'enseignements et de diplômes spécialisés... La question se pose de comprendre comment cette mise en institutions s'est effectuée, d'analyser les conditions dans lesquelles l'action d'une poignée d'hommes d'institution, essentiellement liés à l'IEP Paris, a pu contribuer à l'émergence de cette discipline improbable autour d'alliances avec des acteurs aussi différents que les fondations américaines, des juristes, sociologues et historiens de l'Université, des hommes politiques, des fonctionnaires de la direction des enseignants du supérieur ou des chercheurs américains ou européens... On se propose de suivre cette entreprise de création disciplinaire qui paraît doublement paradoxale ; science sans savants, sans savoirs constitués, sans méthodes, elle émerge dans un lieu de formation des élites qui semblait l'un des moins faits pour porter une discipline savante nouvelle.


fleche animée Une science politique parmi d’autres : la science politique française dans la structuration d’un champ international (1947 – 1970)

par Thibaud Boncourt (Sciences Po Bordeaux, SPIRIT)

Objet d’étude longtemps frappé d’illégitimité, l’histoire sociale de la science politique a, au cours de la dernière décennie, acquis ses lettres de noblesse. Ce processus de normalisation s’arrête cependant là où se dressent les frontières nationales : les travaux qui entreprendraient de passer les récits nationaux au révélateur de la comparaison sont encore, pour ainsi dire, inexistants. On se propose de contribuer à combler cette lacune en replaçant l’institutionnalisation de la science politique française dans le contexte de structuration d’un champ international de science politique après la seconde Guerre Mondiale. On montre ainsi que, au cours d’une période bornée par deux « temps forts » – la création de l’Association Internationale de Science Politique (1949) et la fondation du European Consortium for Political Research (ECPR, 1970) – la position internationale de la science politique française change, pour des raisons qui tiennent moins à sa propre évolution interne qu’à une reconfiguration sociale et intellectuelle du champ international. Par un jeu d’alliances contingentes et ponctuelles entre agents académiques et extra-académiques, pour des motifs tant politiques que scientifiques, la structure du champ est en effet bouleversée – de sorte que la science politique française s’y trouve tantôt centrale, tantôt marginalisée, tantôt stigmatisée.

One political science among others: French political science in the light of the structuration of an international field (1947 – 1970), by Thibaud Boncourt (Sciences Po Bordeaux, SPIRIT).

The social history of political science has long been considered as an illegitimate field of study, before gaining in popularity over the last decade. However, this normalisation process does not go as far as to overcome national boundaries: studies that would undertake a comparison of different national histories are still too few. This paper aims at contributing to filling this gap by studying the institutionalisation of French political science in the context of the structuration of an international field of political science after the second World War. It is thus shown that, between 1949 – the year of the foundation of the International Political Science Association – and 1970 – the year of the creation of the European Consortium for Political Research (ECPR) – French political science’s position on the international stage changes, not so much because of its own internal evolution, but because of a change in the social and intellectual structure of the international field. That structure is indeed changing as a result of occasional contingent alliances between academics and extra-academics, for scientific as much as political reasons – and this makes French political science’s position shift from central to marginal, or even stigmatised.

 

Horaires & Lieu

Module Histoire
(MD1)
lundi 7 septembre 2009 / 19h15-20h30 IEP / Amphi A

 

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