Section thématique 12.1

Regards critiques : le local comme objet global ?

f Responsables

Charlotte Halpern (FNSP, PACTE Sciences Po Grenoble) charlotte.halpern@sciences-po.org
Jean-Philippe Leresche (UNIL, Lausanne, IEPI) Jean-Philippe.Leresche@unil.ch

Présentation scientifique

Dates des sessions

Programme Résumés Participants

 

f Présentation scientifique


Cette Section Thématique est organisée par le groupe « Local & Politique » de l’AFSP en partenariat avec les groupes « Politiques Locales » et « Politiques Publiques » de l’Association Suisse de Science Politique (ASSP) et avec la collaboration d’une collègue de l’Université d’Ottawa. L’objectif est de réaliser un état de l’art dans le domaine de l’analyse des relations du local au global.

Cette démarche, menée en concertation avec la Section Thématique 12.2 « La démocratie locale en débat », part de trois préoccupations scientifiques qui sont au cœur des travaux du groupe « Local & Politique » de l’AFSP :
- La synthèse des nombreux colloques et séminaires de science politique consacrés depuis quelques années à la décentralisation et aux changements d’échelles dans l’action publique.
- L’état des lieux sur les thèses qui ont récemment proposé des avancées théoriques remarquables et/ou révélé des données sociopolitiques inédites.
- Un débat collectif sur les défis méthodologiques liés aux grandes enquêtes empiriques dans ce domaine, et notamment sur leur dimension comparative.

Dans cet esprit, cette Section Thématique souhaite encourager un temps de capitalisation académique, avec une attention particulière portée aux travaux de la jeune recherche qui sont consacrés aux enjeux de la territorialisation des politiques publiques et à la gouvernance urbaine et régionale en Europe et en Amérique du Nord. Il semble que l’originalité de ces recherches provient souvent de la combinatoire des questionnements qui est proposée, mariant des réflexions sur l’administration, sur la compétition politique, sur les groupes d’intérêts et sur les mouvements d’opinion. Ces travaux favorisent l’expression d’une grande diversité de cadres conceptuels et méthodologiques, avec des démarches intellectuelles qui s’émancipent visiblement des approches par courant ou par sous-discipline (par exemple engagées dans une tradition analytique localiste ou statocentrée) et qui esquissent des hypothèses stimulantes sur l’émergence d’une démocratie « différentielle » d’une configuration urbaine ou régionale à l’autre.

Les attendus de la Section Thématique 12.1
Un rapide bilan des travaux francophones de science politique consacrés au « local » dans les années 1990-2000 montre une ouverture et une diversification des analyses.
Le local n’est plus seulement abordé dans ses relations avec le niveau national, mais aussi dans ses interactions/imbrications avec les niveaux européen et international.
Les acquis de ces travaux reposent en particulier sur la mise en évidence des interdépendances non seulement entre les échelles d’action mais aussi entre celles de l’analyse, du local au global, en passant par le niveau européen. Les chercheurs se sont efforcés d’intégrer ces processus multiscalaires dans leurs analyses de plus en plus multi-scopiques. Dit rapidement, il apparaît que des enjeux locaux/régionaux se sont européanisés et/ou internationalisés à travers différents processus, normes, instruments, politiques. Réciproquement, des phénomènes ou processus européens ou globaux se sont progressivement territorialisés/localisés à travers par exemple des normes ou des politiques liées aux restructurations économiques, à l’environnement, aux changements climatiques en général, à l’enseignement supérieur et la recherche…

On trouve ainsi des actions publiques locales/urbaines/régionales en quelque sorte impulsées, voire « imposées » par des normes ou instruments internationaux. A l’inverse, la littérature a aussi relevé des problèmes construits comme « locaux » qui ne peuvent être résolus sans l’intervention d’autres niveaux de gouvernement et/ou qui appellent d’autres échelles de régulation. La littérature scientifique s’est aussi interrogée sur les effets sociopolitiques de la globalisation sur le gouvernement des villes ou des régions, tout comme le(s) rôle(s) des collectivités infranationales dans la gouvernance européenne ou internationale ont été investigués. Dans ce double mouvement descendant et ascendant, des processus de différenciation territoriale ont ainsi été particulièrement identifiés, qui rendent compte de capacités d’action renouvelées et hétérogènes des divers niveaux d’action publique. On voit ainsi apparaître des « modèles » locaux ou régionaux d’action collective qui, selon les politiques, s’inscrivent plus ou moins dans des traditions nationales et qui sont plus ou moins européanisés/internationalisés. La genèse, l’ampleur et la portée de ces processus méritent toutefois d’être examinées de façon approfondie, en particulier à travers des études empiriques, alors que l’analyse du fait « local/urbain » ou du fait « régional » introduit de plus en plus l’échelle internationale/globale qui se surajoute à la dimension européenne. Cette section thématique sera organisée en deux ateliers.

Atelier 1 : Pourquoi réinterroger l’objet « Local » ?

L’enjeu consistera ici à analyser les raisons pour lesquelles les chercheurs réinterrogent l’objet « Local » en se demandant selon quelles perspectives d’analyse ils observent (ou non) des changements et dans quelle mesure les facteurs mobilisés par les chercheurs interviennent dans ce processus de renouveau. Quel rôle jouent par exemple les facteurs d’internationalisation, d’européanisation et de fédéralisation dans la transformation des modes de gouvernance, avec quels mécanismes d’hybridation, de convergence et de transfert ?
Ce premier atelier permettra donc d’engager un travail d’analyse de la genèse et des termes du tournant observé en matière d’études locales, urbaines et régionales dans le concert européen et nord-américain. Pour monter en généralité sur les évolutions constatées, un temps d’échange sera consacré à la question des paradigmes mobilisés par la recherche sur les politiques locales, territoriales et multiscalaires (depuis les analyses post-marxistes jusqu’au constructivisme, en passant par les choix rationnels et le comparatisme, et en cherchant à croiser les évolutions diachroniques et les spécificités nationales).

Atelier 2 : Formes, manifestations et effets du changement

Cet atelier sera plus spécifiquement centré sur les formes, manifestations et effets du changement, la comparaison internationale devant ici permettre de documenter le rôle des systèmes politiques en la matière et sur les manières dont ils peuvent influencer le choix des objets issus de contextes nationaux différents. Peut-on mettre en évidence des « manières » nationales ou régionale (Union européenne) de construire les objets locaux et de penser le changement ? Peut-on identifier, grâce à la démarche comparative, des conséquences ou effets spécifiques des changements ? Comment rendre compte des résistances et des freins au changement ? S’agit-il de nouveaux objets, de nouveaux concepts ou d’un nouvel agenda de recherche ? Comment appréhender l’articulation entre les transformations empiriques et les changements de cadres d’analyse ? Existe-t-il des « academic styles » construits en effets miroir des « policy styles » ? En dépit d’une circulation internationale des concepts et approches, les cadres nationaux spécifient-ils toujours les interrogations des chercheurs ?
Autrement dit, ce second atelier cherchera à lire le changement en restant attentif à la façon dont les chercheurs intègrent ou non les traditions institutionnelles fédérale, décentralisée ou unitaire. Il s’agira aussi de discuter « l’exportabilité » dans d’autres contextes institutionnels et politiques des travaux français centrés sur les notions de « territoire » et de « territorialisation ».

Comité d’organisation
Thierry Berthet (SPIRIT IEP Bordeaux), Anne-Cécile Douillet (PACTE-Université de Franche-Comté), Alain Faure (PACTE / IEP Grenoble), Charlotte Halpern (FNSP -
PACTE / IEP Grenoble), Jean-Philippe Leresche (IEPI/OSPS-Université de Lausanne), Anne Mévellec (Université d’Ottawa), Pierre Muller (CEVIPOF Paris), Stéphane Nahrath (Institut Universitaire Kurt Bösch-IUKB, Sion).


Critical perspectives on the « local » as a global issue.

This thematic section aims at critically reviewing existing approaches, both in Europe and Northern America, on the relationship between the “local” and the “global” and how changes (or the absence of changes) in these approaches influence our understanding of the relationship between the "local" and the "global". This section is organized by the working group "Local & Politics" of the AFSP, in partnership with colleagues from the Swiss Political Science Association and from Ottawa University.
It is complementary to Thematic Section 12.2 on "Critical perspectives on local democracy".

A quick literature review shows that the way in which local political and social processes is now analyzed has Europeanized and / or internationalized through various standards, instruments and policies. Conversely, the analysis of European and / or global processes and phenomena has gradually acquired a territorial / local dimension. While the socio-political effects of globalization on the government of
cities and regions are addressed, these authors also explore the role played by sub- national communities on European/international forms of governance. In this double upward and downward movement, processes of territorial differentiation have been identified, reflecting the renewed and heterogeneous capacity for action of various levels of government. As a result, the emergence of local / regional patterns of
collective action has been identified, which, depending on policy domains, are more or less structured by national traditions and are subsequently more or less Europeanized / internationalized. However, the origin, magnitude and scope of such processes deserve careful scrutiny, while the analysis of "local / urban" and "regional" issues increasingly require adding the international / global scale to the European dimension.

In its first session, Thematic Section 12.1 will focus on the reasons why scholars, both in Europe and in Northern America, have recently readdressed the issue of the"Local": through which approaches? How do they prioritize explaining factors? How do these choices influence their analysis of the "Local"? In its second session, the Thematic Section will aim at identifying forms, outcomes and impacts of processes of change. In this regard, the comparative perspective will help highlighting the role of political systems, and the way they influence research designs in various national contexts.



f Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 5 : 9 septembre 2009 9h-11h20
Session 6 : 9 septembre 2009 14h-16h20
Voir planning général...

Lieu : UPMF / Galerie des Amphis (Amphi 4)


f Programme

Axe 1
Pourquoi réinterroger l’objet « Local » ?

Discutants : Pierre Muller (CNRS-Cevipof/Sciences Po Paris), Emmanuel Négrier (CNRS-CEPEL / Université de Montpellier I), Mariona Tomas (Université de Barcelone)

Axe 2
Formes et effets du changement du local en politique

Discutants : Stéphane Boisseaux (IEPI Université de Lausanne / IDHEAP), Patrick Le Galès (CNRS-CEE / Sciences Po Paris), Anne Mévellec (Université d’Ottawa)


f Résumés des contributions

Axe 1

Chiasson Guy (Université du Québec en Outaouais, Canada), Gauthier Mario (Université du Québec en Outaouais, Canada), Mévellec Anne (Université d’Ottawa, Canada)

La territorialisation à l’épreuve des grands espaces : quel usage de la territorialisation de l’action publique au Québec et au Canada ?

Le Québec est marqué par une conception traditionnelle du territoire opposant l’urbain au régional. De plus, les gouvernements municipaux et régionaux sont considérés, tant par ses acteurs que par la majorité des chercheurs comme étant apolitique. Enfin, au Québec, la notion de territoire renvoie à des pratiques endogènes du développement plutôt qu’à des questions d’action publique. Dans ce contexte, l’approche française de la territorialisation de l’action publique est-elle valable au Canada et au Québec? Les concepts et les outils analytiques de cette approche permettent-ils d’appréhender la question du « local », du « régional » et de l’« urbain » au Québec? Quelle est la place du « territoire » dans l’action publique au Québec et au Canada ? Les approches développées par les chercheurs québécois peuvent-elles accommoder des concepts provenant de contextes nationaux différents? C’est à partir de ces questions et sur la base de travaux récents portant, d’une part, sur les récentes réformes institutionnelles territoriales au Québec et, d’autre part, sur la gestion des ressources (eau, forêts), la planification territoriale et les politiques urbaines, que nous proposerons une réflexion sur l’état des lieux, la pertinence et les adaptations nécessaires au contexte québécois et canadien.

Territorialisation in vast spaces, the uses of the French “territorialisation de l’action publique” approach in Quebec and Canada

In terms of territories, the Quebec perspective has been dominated by a traditional dichotomy between rural and urban spaces. In addition, regional and municipal governments are considered, by both actors and the majority of researchers in urban and regional studies as apolitical. Finally, in Quebec, the term territory refers primarily to endogenous development practices rather than issues of framing public action. In this context, to what extent is the French “territorialisation de l’action publique” approach valid for the Quebec and Canadian contexts? Do the concepts and analytical tools developed by Quebec researchers allows to understand the issue of "local", the "regional" and "urban" and their political nature? What is the role of "territory" in public life in Quebec and Canada? Are these questions, concepts and approaches developed by researchers in Quebec nationally specific or can they accommodate foreign (in this case French) conceptualisations? It is from these questions and on the basis of recent work on the institutional reforms in Quebec, resources management (water, forests) as well as land-use planning and urban policies, that we propose a reflection on the relevance and the necessary adjustments of French perspectives in the Quebec and Canadian setting.

Lassalle Marine de (IEP de Strasbourg, GSPE-PRISME)

Des territoires « compétitifs » ? : Genèse, usages, pratiques de catégories d’action publique et articulation des niveaux de gouvernement

Dans la perspective de développement des travaux théoriques et empiriques permettant de penser les conditions de possibilité d’articulation entre « niveaux » de gouvernement, la communication proposée - qui fera la synthèse de travaux présentés lors d’un colloque tenu à Strasbourg en novembre 2008 - consistera à rendre compte des modalités d’invention, de stabilisation et de circulation de concepts et de catégories d’action publique (concurrence, compétitivité, ou encore innovation des territoires) dans une double perspective :
La première portera sur la genèse et la circulation de productions (scientifiques, expertes, politiques) destinées à promouvoir, justifier ou objectiver de territoires « innovants » ou « compétitifs ». Portant sur les usages politiques diversifiés de ces catégories, elle s’attachera à réfléchir aux conditions de circulation des dispositifs et des instruments de politique publique. La seconde sera consacrée aux conditions de mise en œuvre de ces « nouveaux » modèles d’action publique dans les territoires insistera sur les pratiques politiques et administratives auxquelles elles donnent lieu. L’attention sera focalisée sur l’émergence progressive des marchés « européo-locaux », constitués autour d’entrepreneurs spécifiques, ainsi que sur les processus de spécialisation et de professionnalisation qui concourent à la production des biens et produits (préceptes, instruments, structures institutionnelles, etc.) qui s’échangent sur ces marchés.

« Competitive » territories. Origins and uses of categories of public action and the articulation of levels of government

In the perspective of developing theoretical and empirical studies which would allow to consider the conditions of possibility of the articulation between government levels, the paper proposed, synthesising the research presented during a workshop held in November 2008 in Strasbourg, will focus on the modalities of invention, stabilisation and circulation of concepts and categories of public action (competition, competitiveness or innovation of the territories), with two main interests.
The first interest is the genesis and the circulation of (academic, expert, political) productions aimed at promoting, justifying or objectivating ‘innovating’ or ‘competitive’ territories. Studying the diversified political uses of these categories, this section will strive to shed light on the conditions of circulation of systems and instruments of public policy.
Our second main interest is the conditions of implementation of these new models of public action in the territories, with emphasis on the ensuing political and administrative practices that result from them. There will be particular attention devoted to the progressive emergence of ‘Europeo-local’ markets around specific entrepreneurs, and to the processes of specialisation and professionalisation at work in the production of goods and products (precepts, instruments, institutional structures, etc.) exchanged on these markets.

Donzel André (CNRS-LAMES, Aix en Provence), Maisetti Nicolas (CRPS, Paris I Panthéon-Sorbonne)

Réseaux politiques locaux et internationalisation des villes : Marseille et le projet euroméditerranéen

Cette communication propose d’interroger les conditions contemporaines de l’invention du projet euroméditerranéen par les élites urbaines marseillaises. La redéfinition de l’espace d’épanouissement des fonctions urbaines s’inscrit dans le contexte de promotion de projets urbains internationalisés. Une analyse des réseaux politiques locaux contribue à comprendre l’enchâssement de groupes d’acteurs, d’échelles et de champs d’action différenciés agglomérés autour de la focale euroméditerranéenne. L’internationalisation de la ville agit en retour dans la fabrique d’un pouvoir métropolitain.
Le méta-projet euroméditerranéen trouve son origine dans la recomposition des processus productifs et du système politique au niveau local. Il vise à positionner Marseille comme place marchande internationale et à faire émerger un nouveau pouvoir métropolitain apte à réguler les échanges politiques entre les territoires et les groupes sociaux qui en sont partie prenante.
Le projet euroméditerranéen sera considéré ici à partir de deux de ses concrétisations majeures. L’opération d’aménagement urbain et de développement économique Euroméditerranée, d’une part, et la désignation de Marseille-Provence au titre Capitale européenne de la culture pour 2013, seront appréhendés comme des référentiels imposant le champ euroméditerranéen dans l’émergence du pouvoir métropolitain.

Local Policy Networks and internationalization of Cities: Marseilles and the Euromediterranean Project

The following paper aims to analyse the contemporary terms that led to the invention of the Euromediterranean project in Marseilles. The redefinition of space for urban functions fulfilment is rooted in the broader context of internationalised urban projects promotion. An analysis of local politcy networks enables to understand the entanglement of actors, scales and fields for action which all agglomerate around the Euromediterranean focal point. The internationalisation of the city in return acts as maker of a metropolitan power.
The Euromediterranean meta-project originates in the reshaping of local production processes, as well as that of the government system. One of the objectives of the project is to build a metropolitan power in Marseilles, able to regulate political exchanges between territories and social groups, and to place the city at the heart of global economic flows.
In this analysis, the Euromediterranean project will be considered from the angle of two case studies: first, the Euromediterranée urban planning and economic development; second, the European Capital of Culture for 2013 award. Both will be approached as political referential, that impose the Euromediterrean scope in the emergence of metropolitan power.

Epstein Renaud (ISP – ENS Cachan)

La différenciation territoriale à l’épreuve des réformes néomanagériales de l’Etat français

Le modèle historique d’administration républicaine du territoire, dans lequel l’Etat occupait une position centrale, n’a pas résisté à la décentralisation, à l’européanisation et à la globalisation. Ce système unifié de gestion des affaires locales a laissé place à des systèmes hétérogènes et contingents. Les politistes ont souligné la portée du processus de différenciation territoriale qui en résultait, lequel s’observait à la fois dans les configurations de l’action collective et les modalités de l’exercice démocratique, dans les buts poursuivis et les actions mises en œuvre.
De nombreux indices laissent cependant penser que le mouvement d’affaiblissement de l’Etat et d’autonomisation du local vis-à-vis de l’échelon national, au fondement de cette différenciation, correspondait à un intermède historique, auquel les réformes néo-managériales de l’Etat du début des années 2000 ont mis fin. Car si l’Etat se retire de la cogestion des territoires, en confiant aux élus locaux la pleine responsabilité de la mise en œuvre et de la mise en cohérence des politiques publiques, il reprend subtilement en main la définition des finalités et du contenu de ces politiques à l’aide d’instruments fondés sur l’incitation, la persuasion, la fixation de standards, l’audit et le reporting. Autant d’instruments soft de pilotage qui incitent les acteurs locaux à se conformer en toute liberté aux attentes du niveau national, et mettent ainsi fin au cycle de différenciation territoriale.

Localist approaches put to the test by neo-managerial State reforms

The French political and administrative system based on State centrality didn’t survive decentralization, europeanisation and globalization. The standardized model of local government described at length by numerous scholars has collapsed in the 1980s. It was replaced by more and more heterogeneous and contingent local systems. Most political scientists acknowledge that local authorities have continuously gained in autonomy toward central government over the last quarter of a century. The result of this is a growing differentiation in local government structures and policies implemented across the country.
This differentiation process, corollary to the declining role of central government in local policies, seems to be taken for granted. It merits nevertheless closer examination, in a context of drastic administrative changes due to a string of neo-managerial reforms initiated at the beginning of the 2000s. State agencies go through drastic downsizing at the local level, giving the local authorities full responsibility for implementation and integration of public policies. In actual fact, the retreat of the State doesn’t end up in greater local differentiation. This is due to the introduction of soft tools of government based on incentive and persuasion (benchmarking, performance indicators, auditing and reporting…) rather than authority, allowing the State to steer at a distance local government, which freely conform to central expectations.

Pflieger Géraldine (IEPI, Université de Lausanne)

Entre échelle locale et communautaire, les nouvelles régulations croisées des politiques de transports urbains.

L’objet de cette communication est d’étudier les relations qui s’établissent entre la Commission européenne et les collectivités locales dans le cadre de l’élaboration des politiques de transports urbains. A-t-on assisté à une européanisation des politiques locales, par le haut, ou à une diffusion du modèle de politiques de transport français au plan européen ? D’un côté, le propos s’intéresse à la place des villes au sein du réseau de lobbying établi à Bruxelles, dans un contexte de construction d’une nouvelle politique européenne des transports urbains. L’étude de la politique européenne des transports urbains montre que les collectivités locales occupent une place importante, légitimant l’engagement inédit de l’Europe dans un domaine jusqu’alors exclusivement réservé aux Etats. D’un autre côté, nous nous intéressons à l’impact du projet européen CIVITAS, mis en œuvre dans les quatre villes françaises participantes – Nantes, La Rochelle, Lille et Toulouse – dans une perspective comparative. Nous verrons que les villes françaises se saisissent des programmes européens avec une habileté telle que les financements de CIVITAS renforcent les politiques déjà engagées localement, plus qu’ils ne participent à la diffusion des préceptes communautaires en la matière. Entre le local et l’Europe, cette analyse dessine un nouveau modèle de politiques publiques, avec des collectivités qui parviennent à jongler avec les échelles tout en restant maîtresses du jeu.

Between local and European scales : local authorities and EU regulations on urban transport Policy

The aim of the presentation is to set out how the European Commission and local authorities interact when it comes to the development of urban transport policies. Have local policies become “Europeanised” from the top down, or has Europe adopted the French public transport model? The focus of the article will be twofold. First, we shall look at the part played by cities within the Brussels lobbying network during the construction of a new European urban transport policy. Our study of European urban transport policy shall show the importance of local authorities in that they legitimise the unprecedented involvement of the European Commission in an area that had hitherto been the exclusive reserve of the EU Member States. Second, we shall compare the impact of the EU project CIVITAS in the four French participating cities – Nantes, La Rochelle, Lille and Toulouse. We shall show how French cities manage to embrace EU programmes so adroitly that CIVITAS funding actually strengthens existing local policies, while not actually helping to propagate EU doctrine in this regard. The analysis will explore a new public policy model, in which local authorities succeed in manoeuvring at all different levels of the policy-making process, while still remaining in complete control.

Pradella Sébastien (FUCAM, Académie de Louvain), Verger Solange (FUCAM, Académie de Louvain, IEP de Grenoble / PACTE)

L’action publique territoriale en Belgique. Retour sur les traditions de recherche

Au sein du G.R.A.D.T. des FUCAM, nos recherches analysent les politiques en France et en Belgique dans une perspective comparative. Nous pouvons faire quelques observations concernant les façons d’appréhender « l’objet local ».
En Belgique, les études scientifiques sur le local sont rares. Pourtant, l'université francophone belge est influencée tant par des courants français qu’anglo-saxons qui ont insisté dernièrement sur les facteurs politiques locaux. Aucun grand programme ou institutions de recherche n'étudie le "local" en Belgique. Comment expliquer ce paradoxe ?
Deux facteurs sont à mettre en évidence. D’une part, le champ universitaire privilégie les disciplines juridiques. D’autre part, le parcours historique belge de fédéralisation a attiré l’attention des politistes sur l’échelon régional. Enfin, le développement territorial de la Belgique, marqué par un sous-développement des centres urbains denses au bénéfice d’un péri-urbain en constante extension, a limité l’intérêt des chercheurs pour la question des gouvernements urbains.
En conclusion, la Belgique se démarque par son absence d’intérêt pour ces questions alors que les universités des deux pays entretiennent une interaction permanente et sont les témoins et acteurs de phénomènes communs (globalisation). Suivant une hypothèse néo-institutionnalisme historique, le poids des spécificités nationales influent les choix scientifiques.

Territorial public action in Belgium. A view from the different research traditions.

Inside the G.R.A.D.T. (Public Action and Territorial Development, our team is specialized in comparing local and regional policy or institutions in Belgium and in France. So we can make some observations about the way "local" are studied in both countries and academic traditions.
One must know that in French-speaking Belgium studies about local politics are especially under-investigated. However, Belgian universities experience both French and anglo-saxon "way of doing political science" that have put a greater emphasis on territorial factors in policy-making process. In Belgium no big research institutions are exclusively working on local political studies. Why this relative disinterest for local politics in this state proud of this federal nature? The case is interesting to answer this session questions about the "local object" in different contexts.
We identify two main causes. On the one side, academic organizations favour historically law cursus. On the other side, national political trajectory of Belgium has shed light mainly on the region-community level. Finally, because of liberal land use planning, important Belgian urban sprawl make impossible a urbanity feeling.
In conclusion, Belgian political science shows little interest for local politics. Exchanges or even transnational streams (e.g. globalization) haven't changed research work on local. We can hypothesize a historical new institutionalist proposition that national tradition impact on scientific view.

Axe 2

Audikana Ander (LVMT / Université Paris Est & Pacte / IEP de Grenoble)

Les territoires de l’Europe en interaction : l’hispanisation basque de la grande vitesse ferroviaire.

Plus qu’un objet scientifique en soi-même, le territoire est abordé ici comme une perspective d’analyse propice aux réflexions sur les évolutions de l’action publique. Alors que la sociologie met en question la notion de société, la science politique tente de comprendre le gouvernement en l’absence de la territorialité omniprésente de l’Etat. Comment gouverner sans territorialité mais dans un contexte à forte territorialisation ? En se plaçant dans la tradition de l’analyse des politiques publiques, nous allons étudier une politique particulière, celle de la grande vitesse ferroviaire en Espagne à partir du projet de ligne à grande vitesse au Pays Basque. La question de la grande vitesse en Espagne a subi durant les vingt dernières années une forte politisation qui s’explique notamment par l’intervention de multiples acteurs constitués par rapport à des échelles territoriales divergentes. Cette interaction territoriale a comme résultat un modèle décisionnel que nous qualifierons « d’incrementalisme territorial » et qui transforme non seulement le processus décisionnel, mais aussi le contenu et la légitimité de la politique publique. Pour rendre compte de ces transformations, nous allons esquisser d’abord l’évolution du processus décisionnel et essayer d’approcher ensuite le changement à partir d’une analyse interprétative du discours. Nous considérerons finalement la nécessité de faire dialoguer l’approche territoriale avec les travaux sur la question de l’européanisation.

European territorial interaction: the Basque hispanization of the high speed rail

As analytical perspective, territorial studies provide interesting ways to think about policy making process. Whereas some sociologists questioned the concept of society, political scientists try to study government in the absence of the nation-state territoriality. How to govern without the nation-state territoriality in the context of strong territorialisation? This paper examines high speed rail policy in Spain and more particularly the decisional process on the Basque regional high speed rail line project. Over the last twenty years, high speed rail has become a field for political competition, because of the intervention of multi-scalar territorial agents. This territorial interaction leads to a “territorial incrementalism” decisional model transforming the process, contents and the legitimacy of policy making process. We first analyse this decisional logic and we will then identify the direction of policy change through an interpretative discourse analysis. Finally, we will advocate for a dialogue between territorial studies and Europeanisation research.

Berthet Thierry (SPIRIT / IEP de Bordeaux), Conter Bernard (IWEPS, Belgique)

La stratégie européenne pour l’emploi : de l’ambition communautaire à la concrétisation régionale et locale en Belgique et en France

Cette communication étudie la mise en œuvre territorialisée des préconisations européennes en matière d’emploi à partir de deux angles d’analyse : la territorialisation croissante de ces politiques et les changements qualitatifs affectant ces politiques publiques. Fondée sur le principe d’une gouvernance multi-niveaux, la mise en œuvre de la Stratégie européenne pour l’emploi (SEE) demeure pourtant largement conditionnée par les compromis institutionnels établis par l’Union avec les administrations nationales alors même que les Etats membres connaissent des processus croissant de territorialisation de la mise en œuvre des politiques publiques qui découlent de l’institutionnalisation de ces compromis. Par ailleurs, la Stratégie européenne pour l’emploi accompagne un changement de paradigme de la politique de lutte contre le chômage qui s’appuie sur des exigences accrues de flexicurité et d’activation. La comparaison des exemples belge et français permet de mettre en valeur le rôle de deux variables clés dans ces processus de transformations : les contextes institutionnels d’un côté et les instruments d’action publique de l’autre.

The European employment strategy: how the Union’s objectives are locally implemented in Belgium and France

This paper aims at studying the local implementation of the European employment policy from two points of view: territorialisation and policy paradigm shift. Despite the fact that most of the member states are ongoing a growing territorialisation of their social policies on the one hand, and that the European employment strategy is theoretically ruled by multilevel governance on the other one, this implementation process remains largely submitted to policy compromises build with national administrations. This strategy is also supporting a major shift in labour market policies with growing concerns to activation and flexicurity processes. The comparison of the Belgium and French cases presented here focuses on the role played by two central elements: institutional framework and policy instruments.

Fourot Aude-Claire (Centre d’études européennes, Sciences Po Paris)

Les mécanismes du changement institutionnel au niveau local

Les études consacrées au « local » ont intéressé plusieurs chercheurs qui voient l’échelon local comme un échelon privilégié pour expliquer le changement. Cependant, encore peu d’analyses ont été dédiées à la recherche des mécanismes qui sous-tendent le changement des institutions locales. Nous montrons que les mécanismes de médiation avec les immigrants et les minorités ethnoculturelles ont façonné les gestions politiques de l’intégration de deux grandes municipalités canadiennes. Montréal et Laval ont connu des trajectoires contrastées sur le plan de la gestion politique de l’intégration parce qu’elles dépendent de configurations institutionnelles et d’un mécanisme de changement spécifique. À un mécanisme de médiation ouverte correspond une gestion politique de l’intégration ouverte, soit une gestion politique qui reconnaît la légitimité de la représentation des intérêts des immigrants. Inversement, un mécanisme de médiation fermée conduit à une gestion politique de l’intégration fermée, qui ne reconnaît pas de légitimité à la représentation de ces intérêts. La décentralisation et la régionalisation des mécanismes renvoient à des inflexions du mécanisme du point de vue de l’échelon de la représentation, dans le cas de Laval, le mécanisme s’est régionalisé, dans le cas de Montréal, il s’est décentralisé. Enfin, nous discuterons des avantages de généraliser sur les mécanismes plutôt que sur les résultats pour les études locales.

Mechanisms of institutional change at the local scale

Over the last several years, researchers have been interested in the “local”, privileging it as the favored scale in order to explain institutional change. However, there are still too few analyses focusing on the mechanisms that underlie institutional change at the local scale. I show that the mechanisms of mediation for immigrants and ethnocultural minorities have shaped the political management of integration in two large municipalities in Canada. Montréal and Laval have followed different trajectories with respect to the political management of integration of immigrants and ethnocultural minorities because of their distinct institutional configurations and mechanism of changes. I show that an open political management of integration is characterized by the municipality’s recognition of the legitimacy of immigrants and ethnocultural groups’ interests. Conversely, a closed political management of integration is one in which the municipality does not recognize the legitimacy of group representation. The political management of integration is also structured by an adjustment in the mechanism of intermediation. Institutional innovations in Laval were shaped by the regionalisation of the mechanism of closed mediation, while in Montréal, institutional innovations followed from a mechanism of open intermediation that was decentralized. As such, I discuss the advantages of generalizing about mechanisms rather than outcomes in studies about the local.

Méasson Ludovic (PACTE)

La territorialisation ou le double investissement politique de l’espace

La nature et le degré des changements engendrés par la territorialisation de l’action publique française, en particulier depuis le début des années 90, continuent d’alimenter une controverse académique importante.
En matière de développement territorial, la construction de la capacité d’action collective est au cœur des préoccupations des élus en raison de l’accroissement de l’incertitude territoriale. Celle-ci est le fruit d’une interaction entre la construction des ressources politiques collectives et la valorisation des ressources locales de développement.
L’analyse historique de la création et de la conduite de plusieurs territoires de projet (LEADER, Communauté de communes) montre une évolution de cette interaction. La territorialisation de l’action publique conduit parfois les élus à écarter certaines ressources locales présentes, et/ou à inventer de nouvelles.
Ces choix s’expliquent de plus en plus par l’anticipation stratégique des élus quant aux comportements des territoires voisins ou des autres niveaux territoriaux, et de manière de plus en plus relative par un jeu politique classique entre les sociétés locales et leurs représentants locaux.
Ainsi, la définition du bien commun territorial est de moins en moins locale. Elle s’est élargie et épaissie au sens où il intègre l’univers stratégique interterritorial et multi-scalaire. Elle est également le produit d’un double investissement politique de l’espace : les territorialités qui s’expriment sur un territoire sont soient codées et institutionnalisées et rendues visibles, soient conservées invisibles.

Territorialisation of public action: interactions between territories and interactions between levels

There is an important debate about the kind of and the extent of political behavioural changes, produced by the territorialisation in France.
About the territorial development policies, the construction of the collective capability is a central issue for the local elected representatives because of the increase of territorial incertitude (uncertainty). It is the consequence of the interaction between the political resources construction and the local resources activation for the socio-economic development.
The historical study of several « territories of project » (LEADER, Communauté de communes) shows an evolution about this interaction. Sometimes, the representatives don’t activate any local resources, or/and create new ones.
The explanation is that the representatives base increasingly their strategic choices on the anticipation of the neighbouring territories and other levels behaviours. The negotiation between the local society and their representatives becomes more relative.
Thereby, the local common interest construction is less and less local ! It is more « broad » – interactions between territories – and « thickly » – interactions between levels. Furthermore, it is the product of a double political spatial deployment : one visible, one invisible.

Menu Sabine (CEE/Sciences Po Paris)

Vers un mode de gouvernance territorialisé des politiques des clusters ? Expériences croisées en Ile de France et Vénétie depuis 2000

La communication porte sur les politiques des clusters qui ont été lancées en Ile de France et en Vénétie depuis 2000. Par « politique des clusters », nous entendons les initiatives prises par les pouvoirs publics, en partenariat avec les entreprises et les centres de recherche, pour promouvoir l’innovation et la compétitivité des entreprises dans un domaine et sur un territoire donnés. Concrètement, ceci renvoie aux pôles de compétitivité en France et aux districts industriels ou technologiques en Italie.
En termes d’action publique, ces initiatives sont celles des Etats : elles sont la traduction nationale des engagements pris par les Etats collectivement avec la stratégie de Lisbonne, et qui vise à faire de l’Europe la première économie de la connaissance au monde. Dans le même temps, elles s’appuient sur la valeur de la compétitivité territoriale et sur les pratiques des réseaux publics-privés pour et par les régions développées depuis les années 80.
La communication présente des résultats empiriques très actuels sur les deux régions française et italienne pour répondre aux questions suivantes : quelles sont les logiques d’acteurs et d’échelle des politiques des clusters ? En quoi les territoires régionaux sont-ils un moyen de coaliser les acteurs et les responsables publics-privés de l’innovation : en particulier quel rôle jouent-ils dans l’apprentissage de nouveaux modes d’action ? Voit-on émerger des gouvernances territorialisées des politiques des clusters ?

Cluster policies and territorial governance: a comparison of Ile de France and Veneto region since 2000

The main goal of my paper is to present up-to-date data on cluster policies led in the French region Ile de France and in the Italian Venetian region since 2000. “Cluster policies” can be defined as initiatives taken by public authorities to promote the concentration of companies and research centres in a particular technologic area and territory, in order to improve the innovation capability and competitiveness of territory-based firms. In practice, this refers to the pôles de compétitivité in France and the industrial or technological districts in Italy.
In terms of policy process, cluster policies are national responses to the collective commitment made by European Member states in the frame of the Lisbon strategy, which aims at establishing Europe as the first knowledge economy in the world. However, they are also based on the territorial competitiveness value and on the public-private networks that have developed since the 1980s by and for the regions.
The following questions will be studied: what are the rationales and modalities of action of actors committed in cluster policies at the local, regional, national and European level? What is the role of regions in bringing those actors together and shaping networks? In particular, what kind of learning process within the two regions can we observe in the frame of cluster policies? Are we witnessing the emergence of territorial governances(s)?

Tatham Michaël (IUE, Florence)

With or Without You? Une réévaluation du court-circuitage territorial de l'Etat dans la représentation des intérêts auprès de l'Union européenne.

Le nombre et les pouvoirs des entités sub-étatiques au sein de l’Union européenne se sont accrus. Pour représenter leurs intérêts européens, ces entités sub-étatiques recourent à des voies intra- et extra-étatiques. L’intensification du recours extra-étatique a encouragé la recherche universitaire à se pencher sur la ‘paradiplomatie’ émergente conduite par ces entités. La paradiplomatie sub-étatique peut toutefois être conduite à la fois en tandem avec l’Etat membre et en le court-circuitant. Cet article tente de mieux comprendre de tels schémas d’interaction entre représentation des intérêts étatiques et sub-étatiques. A partir de données quantitatives issues d’un questionnaire en ligne, cinq hypothèses portant sur les déterminants du court-circuitage et du non court-circuitage de l’Etat sont testées. Les résultats indiquent que le niveau de décentralisation des pouvoirs et les logiques partisanes sont des facteurs pertinents pour analyser la fréquence d’une représentation des intérêts coopérative ou court-circuitant l’Etat membre. D’autres facteurs, comme ceux qui relèvent des effets de taille, du niveau des ressources financières ou de la durée d’exposition au processus d’intégration européenne, ne semblent pas jouer un rôle prépondérant.

With or Without You? Revisiting territorial state-bypassing in EU interest representation

Both the number and the powers of sub-state entities in the European Union have grown. These sub-state entities represent their European interests using both intra- and extra-state channels. The increasing use of the latter has encouraged scholarly literature to focus on the emerging “paradiplomacy” of these entities. Sub-state paradiplomacy, however, can be both conducted in tandem with its member state or bypassing it. This article seeks to better understand such patterns of interaction between state and sub-state interest representation. Using original survey data, it tests five different hypotheses about the determinants of state bypassing and non-bypassing. It argues that devolution of powers and party politics are relevant factors explaining the frequency of bypassing and cooperative interest representation. Other factors, including size, financial resources, and length of exposure to the integration process, do not seem to play such a role.


f Participants

Audikana Ander audikana@enpc.fr
Berthet Thierry t.berthet@sciencespobordeaux.fr
Chiasson Guy Guy.Chiasson@uqo.ca
Conter Bernard bco@iweps.be
Donzel André Donzel@mmsh.univ-aix.fr
Epstein Renaud renaud.epstein@free.fr
Lassalle Marine (de) marine.de.lassalle@free.fr
Leresche Jean-Philippe jean-philippe.leresche@unil.ch
Fourot Aude-Claire audeclaire.fourot@sciences-po.fr
Gauthier Mario Mario.Gauthier@uqo.ca
Halpern Charlotte charlotte.halpern@sciences-po.org
Maisetti Nicolas Nicolas.Maisetti@univ-paris1.fr
Méasson Ludovic ludovicmeasson@yahoo.fr
Menu Sabine sabine.menu@wanadoo.fr
Mévellec Anne mevellec@uottawa.ca
Pflieger Géraldine Geraldine.Pflieger@unil.ch
Pradella Sébastien pradella@fucam.ac.be
Tatham Michaël tatham.michael@gmail.com
Verger Solange verger@fucam.ac.be