Section thématique 34

Représentants et représentés : élus de la diversité et minorités visibles

f Responsables

Martina Avanza, (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, CNRS / EHESS) martina.avanza@ens.fr
Eric Fassin, (Ecole normale supérieure, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, CNRS / EHESS) eric.fassin@ens.fr

Présentation scientifique

Dates des sessions

Programme Résumés Participants

 

f Présentation scientifique

En France, c’est dans le prolongement de l’instauration de la parité que fait irruption dans le débat public la question dite de la « diversité » en politique. Sans doute celle-ci se pose-t-elle en des termes différents. D’une part, c’est dans la loi qu’est inscrite l’exigence de parité, tandis que la diversité est laissée au bon vouloir des acteurs politiques. D’autre part, si l’état civil permet de dénombrer les hommes et les femmes, dans la société comme dans la classe politique, les « minorités visibles » ne peuvent être comptées dans la société, sinon dans la vie politique. Toutefois, la double émergence de la parité et de la diversité en politique renvoie à une même logique. Comme les femmes, les élus qu’on dit volontiers « issus de la diversité » auraient aujourd’hui vocation à rapprocher la politique de la société, et donc de remédier à la « crise de la représentation ».
Aussi convient-il de s’interroger sur ce qu’à l’instar de la parité, la diversité apporte à la représentation politique. En premier lieu, on peut se demander si la participation des minorités visibles à la vie politique, en France et peut-être ailleurs, ne se joue pas davantage, comme pour les femmes, par l’effet de nominations, comme dans le gouvernement, plutôt que d’élections, nationales ou locales. En second lieu, lorsqu’on parle de représentation, s’agit-il seulement des représentants, ou bien en même temps des représentés ? On hésite en effet : les élus de la diversité sont-ils aussi élus par la diversité ? Autrement dit, incarnent-ils (et souvent elles) seulement le principe abstrait de la diversité, ou bien, plus spécifiquement, sont-ils (ou elles) censés représenter telle ou telle minorité ?  Bien sûr, la question a déjà été posée pour les femmes : les élues de la parité ont-elles vocation à faire entrer la différence des sexes dans la représentation nationale, ou bien (aussi) à représenter les femmes ?
Poser cette question permet de développer des comparaisons avec d’autres pays, comme le Canada, où la diversité politique renvoie à une logique politique ancrée dans le multiculturalisme, ou bien les Etats-Unis, où le vote noir ou hispanique semble presque un fait d’évidence, comme le montrent les batailles autour du découpage racial des circonscriptions. Les Noirs votent-ils plus volontiers pour les Noirs, et les Blancs pour les Blancs ? Voit-on converger Noirs et Latinos dans un même vote minoritaire ? La question est bien sûr au centre de l’élection présidentielle de 2008. Sans doute la situation est-elle différente en Europe, où, effet différé de l’immigration postcoloniale, la prise de conscience d’un vote dit « ethnique » est plus récente – mais où elle a déjà favorisé l’émergence d’élus issus de ces populations.
En France, conformément à la rhétorique républicaine dominante, l’élu noir (ou maghrébin) se défendra plus souvent d’être élu par sa « communauté », soit par le vote noir (ou maghrébin). Or l’absence de statistiques dites « de la diversité » ne permet guère d’aller au-delà du constat initial de l’invisibilité des minorités visibles – même s’il apparaît déjà qu’on peut distinguer, dans les classes populaires, entre le vote des minorités visibles et ce qu’il faut bien appeler un vote « blanc », le premier bien plus fortement ancré à gauche que le second. Mais, faute de candidats non moins que de chiffres, comment mesurer la réalité d’un vote où l’électorat « issu de la diversité » se porterait de préférence vers des élus des minorités visibles ?
Ces questions sont pourtant décisives pour appréhender les stratégies mises en œuvre par les partis pour favoriser, ou non, la présence dans leurs rangs d’élus de la diversité. S’agit-il de conquérir l’électorat que ceux-ci sont censés représenter ? Ou sinon, qu’est-ce qui justifiera l’effort requis pour s’engager dans cette voie ? A défaut d’une prise de conscience des conséquences sociales désastreuses de l’exclusion politique des minorités visibles, l’affichage d’une modernité ouverte à la diversité peut-il suffire à changer la politique des partis ? Ou bien faut-il changer de paradigme, en justifiant le volontarisme en la matière, non pas au nom de la représentation de la diversité, mais pour combattre les discriminations raciales dans la sphère politique, au même titre que dans tout autre univers social ?
L’atelier organisé sur ce thème vise à aborder ces questions générales à partir d’enquêtes particulières. En introduction, Martina Avanza et Eric Fassin aborderont la comparaison internationale : dans quelle mesure les questions se posent-elles en des termes semblables dans des contextes nationaux différents ? C’est l’occasion de réfléchir à nouveaux frais à ce qui est souvent appréhendé comme une exception française liée à la tradition républicaine. En retour, on s’interrogera sur l’opportunité de partir d’espaces politiques francophones, contournant la référence aux Etats-Unis où ce domaine de recherche est pourtant établi de plus longue date.
La première partie de l’atelier sera ensuite consacrée aux « représentés », à partir de deux papiers rendant compte de deux enquêtes – différentes dans leur définition géographique (Belgique et France) et méthodologiquement complémentaires (avec des dimensions quantitative et ethnographique). Le premier s’intitule : « Les modalités de vote des minorités ethniques lors des élections locales de 2006 à Bruxelles », et il réunit plusieurs chercheurs de l’ULB : Dirk Jacobs, Céline Teney, Andrea Rea et Pascal Delwit. Le second sera présenté par Camille Hamidi (Lyon-II) sous le titre : « Présidentielle 2007 : le vote des jeunes du quartier du Mas-du-Taureau. Un vote ethnique ? ». Ces enquêtes sur les électeurs feront l’objet d’une discussion par Céline Braconnier (Cergy-Pontoise) et Jean-Yves Dormagen (Montpellier-I), à la lumière de leurs propres travaux.
La deuxième partie de l’atelier sera organisée autour de deux autres exposés sur les « représentants ». Vincent Geisser (IREMAM / CNRS) et El yamine Soum (CADIS) s’appuieront sur des recherches engagées de longue date pour poser la question de « La promotion de la diversité partisane : une réponse politique aux discriminations ? » Cette analyse des partis politiques français face à la diversité sera complétée par la présentation d’un terrain à l’échelle micro, enquête menée par Marie Cartier (Nantes), Isabelle Coutant (IRIS / CNRS), Olivier Masclet (Paris-V) et Yasmine Siblot (Paris-I) : « La recomposition de la liste municipale en 2008 à Gonesse : la prise en compte de la ‘diversité’, élément du succès électoral ? ». Carolle Simard (UQAM) jouera le rôle de discutante, en s’appuyant elle aussi sur ses propres recherches au Canada, afin d’introduire une dimension comparative également dans cette seconde partie.
Certains de ces travaux permettent, et ce sera un des thèmes importants de la discussion générale, de ne pas s’enfermer dans deux types d’enquêtes qui se déploieraient en parallèle – les unes consacrées aux électeurs, les autres aux élus, ce qui reviendrait à reconduire une opposition entre les citoyens et les partis qui est au cœur des discours sur la crise de la représentation. En effet, l’un des objectifs de cet atelier, pour aborder cette question vouée sinon à la spéculation théorique, est de réfléchir à l’articulation entre représentants et représentés dans une perspective comparative. Il s’agit là d’échapper aux évidences du cas français, mais aussi du contraste souvent invoqué avec « l’Amérique », en s’attachant aux méthodes d’enquête qui permettent un éclairage empirique.

Minority Voters and Minority Representatives

In France, the introduction of gender parity has paved the way for debates about so-called racial and ethnic diversity. Both women and minority politicians are expected to embody civil society, and thus remedy the “crisis” of political representation. But is not the appointment of minority politicians more frequent than their election?  And despite the Republican tradition, are minority representatives expected to represent minority voters? Conversely, despite the lack of racial and ethnic statistics in France, while we already know that minority voters do behave differently from their “White” counterparts (i.e. they vote more for the left), is it possible to evaluate how much they may favor minority candidates? Finally, how specific is the French context – not only by comparison to the United States, but also to other French-speaking countries, such as Belgium or Canada? These questions are crucial if we are to understand on what grounds political parties could be encouraged to invest in diversity.
Our workshop will open with an introduction by Martina Avanza and Eric Fassin devoted to a discussion of the French case replaced in the international context, with a comparison of French and English-speaking literatures on these issues. The first of two parts will focus on voters through two papers: one, by Dirk Jacobs, Céline Teney, Andrea Rea, and Pascal Delwit, will present a quantitative survey of minority voters in the 2006 local elections in Brussels, while the other, by Camille Hamidi, starts from the French presidential election of 2007 with a study of minority youths at a micro-level. Céline Braconnier and Jean-Yves Dormagen will rely on their own research to start the discussion. The second part of the workshop also includes two papers, this time with a focus on representatives: one by Vincent Geisser and El yamine Soum on diversity in French political parties and the other by Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet, and Yasmine Siblot, on the 2008 municipal elections at a micro-level. Discussant Carolle Simard will introduce a comparison based on her work in Canada.
The general discussion will be devoted to articulating research on voters on the one hand and representatives on the other in a comparative perspective with an emphasis on methodologies.


f Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 1 : 7 septembre 2009 14h-16h20
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Lieu : IEP (salle 17)


f Programme

Axe 1

Discutants : Céline Braconnier (Cergy-Pontoise) et Jean-Yves Dormagen (Montpellier-I)

Axe 2

Discutante : Carolle Simard (UQAM)


f Résumés des contributions

Axe 1

Jacobs Dirk, Céline Teney, Rea Andrea, Delwit Pascal (ULB Bruxelles)

Les modalités de vote des minorités ethniques lors des élections locales de 2006 à Bruxelles

Ces dernières années, les minorités issues de l’immigration sont devenues un groupe électoral non négligeable dans les villes belges. De nombreuses études menées en Belgique se sont penchées sur le lien entre vie associative immigrée et participation politique ainsi que sur les profils des candidats politiques issus de l’immigration. La recherche portant sur les préférences et les caractéristiques électorales de la population issue de l’immigration reste cependant très lacunaire. Cette contribution vise à combler cette lacune en utilisant des données de sorties des urnes lors des élections locales de trois municipalités de la région bruxelloise. Nous avons tenté de découvrir si les électeurs issus de l’immigration non européenne ont des préférences électorales particulières, qui ne peuvent être expliquées par d’autres caractéristiques sociodémographiques, telles que le niveau d’éducation ou encore la position socio-économique. Nous examinons également la question du vote préférentiel en faveur des candidats issus de l’immigration. Selon la théorie des structures d’opportunités politiques, on aurait pu s’attendre à une place peu importante du vote ethnique dans le contexte belge (dans lequel les mobilisations ethniques sont découragées discursivement). Le vote ethnique, cependant, s'avère être un élément prépondérant dans le contexte bruxellois.

Voting Patterns among Ethnic Minorities in Brussels during the 2006 Local Elections

In recent years immigrant origin ethnic minorities have become a non-negligible electoral group in Belgian cities. Numerous studies have been undertaken in Belgium on the link between immigrant associational life and political participation and on the profiles of politicians of immigrant origin, but not yet on party choice and voting patterns among ethnic minority groups. In this article we present the first analysis of voting patterns of ethnic minority groups in Belgium, making use of exit-poll data on the local elections for three municipalities of the Brussels Capital Region. We investigate whether non-EU immigrant origin voters have a particular party preference which cannot be explained by other background variables such as educational level or socio-economic position. We also look into the issue of preferential voting for candidates of immigrant origin. According to the theory on political opportunity structures one would expect a lesser importance of ethnic voting in the Belgian context (in which ethnic mobilisation is discursively discouraged). Ethnic voting, however, turns out to be quite important in the Brussels' context.

Hamidi Camille (Université Lyon II, Triangle)

Présidentielle 2007 : Le vote des jeunes du quartier du Mas-du-Taureau. Un vote ethnique ?

Cette communication vise à tester l’hypothèse d’un vote ethnique à partir de l’étude du comportement électoral des jeunes du quartier du Mas-du-Taureau, à Vaulx-en-Velin, lors de l’élection présidentielle de 2007. En effet, les travaux sur le comportement politique des populations françaises issues de l’immigration et leurs spécificités éventuelles sont encore lacunaires. Les études quantitatives sur le sujet sont rares, et posent parfois de sérieux problèmes méthodologiques, tandis que les recherches qualitatives, souvent monographiques, n’offrent pas toujours de points de comparaison avec des groupes témoins qui permettraient d’appréhender la spécificité de ces populations. C’est pourquoi nous avons choisi d’adopter une approche écologique, en centrant l’étude sur un quartier qui a fait l’objet d’une attention soutenue des acteurs de la politique de la ville, et en sélectionnant une tranche d’âge particulière. A côté des facteurs explicatifs classiques du comportement électoral, cette double entrée permet de faire la part de ce qui tient à des communautés d’expériences sensibles liées à la vie dans un quartier populaire, à des expériences partagées de discriminations et au sentiment d’appartenance ethnique. Nous pouvons ainsi saisir la façon dont les identités sociales, ethniques et territoriales interagissent et structurent le comportement politique. L’étude s’appuie sur le traitement de questionnaires « sortie des urnes » et sur une trentaine d’entretiens semi-directifs.

The 2007 Presidential Elections. Is there an ethnicisation of the electoral behaviour of young suburbans ? The case of le Mas-du-Taureau.

Is there a process of ethnicisation of social relationships in France nowadays? We would like to test that hypothesis by studying the political behaviour of the young inhabitants of a suburb of Lyon called le Mas-du-Taureau during the presidential elections of 2007. So far, studies on the political behaviour of people from foreign descent are still inconclusive on that matter. Survey data are scarce and sometimes open to criticism on methodological grounds, whereas qualitative researches, quite often monographs, usually lack control groups to identify the specificity of those populations. That’s why we chose an ecological approach: we decided to focus on a suburb that experienced urban riots in the 1970’ and the 1990’, and got a lot of attention from public planners, and we decided to pick a specific age bracket (18-35 years old) so that we could compare people from different descent in that category. In addition to the classical determinants of political behaviour (education, socioeconomic factors, etc.), that double entry should enable us to identify the impact of the territorial belonging to a popular suburb, the influence of racial and territorial discriminations, and the impact of ethnic belonging. Therefore, we should be able to sort out how social, ethnic and territorial identities interact and how they influence political behaviour. Our study is based on both quantitative and qualitative data.

Axe 2

Geisser Vincent (CNRS-Aix-en-Provence), Soum El Yamin (CADIS-Paris)

La promotion de la diversité partisane : une réponse politique aux discriminations ?

La diversité est devenue aujourd’hui une thématique dominante du champ politique français, les deux principaux partis de gouvernement (UMP et PS) se livrant même à une véritable course pour décrocher le label de l’exemplarité en ce domaine. Sa diffusion rapide au sein des partis se développe en écho aux nouvelles mobilisations sociopolitiques contre les discriminations, les états-majors des partis ayant le sentiment de devoir rattraper un « retard » en la matière, en promouvant des figures emblématiques des minorités dites « visibles », à la fois dans leurs instances internes (fédérations, conseils nationaux, bureaux politiques…) et dans les mandats électifs locaux et nationaux. Dans le même temps, cette diversité communicationnelle, qui s’inspire très largement des méthodes de recrutement du secteur privé, pose clairement la question de la lutte contre les discriminations structurelles. N’existe-t-il pas, en effet, le risque d’un décrochage entre une « diversité de casting », affichant quelques leaders issus des minorités pour la photo de groupe et une « lutte réfléchie » contre les discriminations qui sévissent au sein des appareils partisans ? De ce point de vue, la diversité pourrait davantage s’apparenter à une opération de « diversion politique » plus qu’à une mobilisation partisane contre les discriminations ethniques. Notre communication se propose d’aborder la question de la diversité dans le champ politique français sous trois angles principaux : la politisation de la notion (1), les modes opératoires de la diversité partisane (2) et les modes de réception et d’instrumentalisation par les militants des minorités dites « visibles » (3).

Promotion of partisan diversity: a political answer to discrimination?

Diversity is now a dominant theme of the French political field, the two main politics parties (UMP and PS), are engaged in a race to get the label of 'exemplary' in this area. Its rapid spread within the parties is growing in response to new social mobilizations against discrimination, the staffs of the parties having a sense of needing to catch up a "delay" in the subject, promoting minority figures known as "visible", both their organs (federations, councils, boards ...) and the local and national elected levels. At the same time the visible diversity, which draws heavily on the recruitment methods of the private sector, asks the question of the fight against the structural discrimination. Is there not, in fact, the risk of a gap between a “diversity selected”, displaying some minority leaders on the "group photo" and a "efficient fight" against the discrimination that exists within appliances supporters? From that standpoint, diversity might be more linked to an operation of "political diversion" more than a partisan mobilization against ethnic discrimination. Our communication is to address the issue of diversity in the French policy under three main angles: the politicization of the concept (1), operating the partisan diversity (2) and modes of reception and exploiting by minority activists said to be "visible" (3).

Cartier Marie (Université de Nantes), Coutant Isabelle (IRIS-CNRS, Paris), Masclet Olivier (Université Paris 5), Siblot Yasmine (Université Paris 1)

Les listes prennent des couleurs... Promotion et marginalisation des candidats de la «diversité » dans une commune de la banlieue parisienne

À partir d’une enquête auprès des candidats aux élections municipales de 2008 à Gonesse, en région parisienne, nous nous intéressons aux personnes entrées sur la scène politique à cette occasion, qu’il s’agisse des nouveaux candidats sur les listes habituelles (PS et UMP), ou des nouvelles listes (Modem et sans étiquette). Les changements observés montrent que la « diversité » fut un enjeu important. Nous mettons en évidence le lien entre « diversification » des listes et transformations de la population et étudions les caractéristiques sociales de ceux qui ont été désignés ou se sont désignés pour représenter ce renouvellement. Il apparaît que cette « diversification » recouvre d’autres formes de sélection. Si le maire PS met en avant l’engagement local, il a aussi privilégié des personnes aux ressources professionnelles et/ou scolaires importantes. Parmi eux, ce sont des femmes ou des jeunes qu’il a choisis, répondant du même coup aux injonctions à la parité et au rajeunissement. Ce qui s’est joué autour de la liste sans étiquette témoigne à l’inverse de la marginalisation d’autres représentants de la « diversité », dont les prétentions politiques sont apparues illégitimes (la liste sans étiquette, jugée trop « colorée », étant taxée de « communautariste »). Ces candidats disqualifiés demeurent relativement proches des classes populaires. S’intéresser à l’ensemble des listes permet ainsi de rendre compte du double processus d’ouverture et de fermeture du jeu politique local.

Promotion and marginalization of minority candidates in a suburbian area near Paris

The presentation is based on a fieldwork settled in Gonesse, a suburb near Paris. We conducted a research on the candidates at the last local elections and we focalized on the people who entered the local political life during these elections : the new candidates on the two tradititionnal lists (PS and UMP) but also the two new lists (Modem and independent). The ethnic « diversity » took an important part in these elections. We underline the relationship between the renewal of the lists and the evolutions in the population and we study the social background of the people considered as representatives of the « diversity » of the population. According to the socialist mayor, the main criteria was the civic and local commitment ; in fact he choosed people with high professional position or high schooling level. Among the new candidates, he prefered to pick up women (reaching at the same time gender parity) and young people. The composition of the independent list suggests on the contrary the marginalization of other minority representatives whose political ambitions have been considered as illegitimate. The list has been labelled as « communautarist ». These disqualified candidates also appear to be closer to more dominated social groups than the others. Paying attention to all the lists in competition allows us to put in light both the opening and the closing process of the local political game.


f Participants

Avanza Martina Martina.Avanza@ens.fr
Braconnier Céline celinebraconnier@yahoo.fr
Cartier Marie marie.cartier@univ-nantes.fr
Coutant Isabelle isabelle.coutant@ens.fr
Delwit Pascal pdelwit@ulb.ac.be
Dormagen Jean-Yves jean-yves.dormagen@univ-montp1.fr
Fassin Eric eric.fassin@ens.fr
Geisser Vincent vincent.geisser@wanadoo.fr
Hamidi Camille camillehamidi@hotmail.com
Jacobs Dirk dijacobs@ulb.ac.be
Masclet Olivier o.masclet@club-internet.fr
Rea Andrea area@ulb.ac.be
Siblot Yasmine yasmine.siblot@univ-paris1.fr
Simard Carolle simard.carolle@uqam.ca
Soum El Yamine soumelyamine@yahoo.fr
Teney Céline celine.teney@ulb.ac.be