Etudier les comportements électoraux : bilan de la recherche francophone

f Responsables

Annie Laurent (CNRS-CRAPS, Lille 2) annie.laurent@univ-lille2.fr
Nicolas Sauger (CEVIPOF) nicolas.sauger@sciences-po.fr

f Date limite : 15 octobre 2008
Les propositions de communications sont à envoyer par courriels aux responsables de la ST.

 

Session 1. Individus et contexte
Depuis le début des années 1980 avec la multiplication des enquêtes nationales, l’approche par le local, le contexte, avait été de moins en moins sollicitée, voire quasiment abandonnée. Parallèlement, via des analyses quantitatives menées sur le long terme rendant compte du processus de nationalisation de la vie politique et des comportements électoraux, tant en France que dans les pays de l’Europe de l’Ouest, se renforçait l’idée que les lieux ne seraient plus, ou seraient de moins en moins, hétérogènes mais auraient un impact uniforme sur tous les citoyens. Pourtant, ces dernières années ont suscité une explosion des recherches prenant l’étude du vote « par le bas », au moins en France. Elles questionnent via l’individu, saisi dans son bureau de vote, son quartier, voire « sa banlieue », les effets des facteurs endogènes (le local) sur l’inscription et la participation électorales, l’orientation du vote, les stratégies des acteurs… (sans d’ailleurs toujours contrôler les résultats par le poids des facteurs exogènes, c’est-à-dire extérieurs au local, au contexte). On s’interrogera tout à la fois sur le retour de cette approche, sur le flou lexical des concepts utilisés (quand on parle de local, de contexte, de quoi parle-t-on ?) mais aussi sur l’apport et les limites de cette approche s’appuyant le plus souvent, mais pas exclusivement sur des méthodes qualitatives. On questionnera les possibilités de « généralisation » des effets de contexte, autrement dit la possible construction de grilles à visée comparative et donc les indicateurs et instruments de mesure mobilisés ou à mobiliser.

Selon les propositions reçues, on pourra envisager que cette session soit commune aux groupes MOD et GAEL.

Session 2. La comparaison
La comparaison historique a été l’un des piliers fondateurs des études électorales. C’est bien par l’observation de l’ancrage territorial de certains comportements que Siegfried mettait à jour des « tempéraments ». Paradoxalement, cette comparaison historique est aujourd’hui en retrait (excepté dans certains domaines comme l’étude du vote de classe où elle demeure centrale) alors que, fait nouveau, la comparaison géographique est apparue massivement dans le champ des études électorales. Cette comparaison géographique a beaucoup bénéficié de la mise en place de grands instruments de comparaison (European Social Survey, Eurobaromètres,…) dont certains spécifiquement destinés à l’étude du choix électoral (ICORE, European Election Studies, Comparative Study of Electoral Systems,…) même si un courant d’analyse au niveau agrégé se maintient, et innove même avec, par exemple, les propositions de G. King sur l’inférence écologique. Cette perspective comparative (tant au niveau historique que géographique) a été largement permise par l’existence de paradigmes communs de l’analyse électorale. La question est aujourd’hui celle de l’apport de cette démarche pour la discipline (quels résultats, pour quel type de question, avec quelles limites ?) et celle des liens entre démarche comparative et modèles explicatifs du vote.

Cet appel ne se limite pas à des contributions visant explicitement à l’histoire de la discipline. Toute proposition théorique ou empirique permettant de présenter des approches, concepts ou résultats spécifiques d’un secteur de l’étude des comportements est bienvenue. Le point essentiel est que chacune de ces contributions s’efforce d’expliciter autant que possible la démarche qu’elle met en œuvre, en précisant son positionnement à l’intérieur du champ des études électorales. Les propositions devront donc préciser l’approche qu’elles entendent illustrer, les principaux concepts employés ainsi que les matériaux empiriques utilisés le cas échéant.