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Section Thématique 10

Sociologie politique des agendas
(Emploi du temps, activité quotidienne des acteurs du politique et gouvernement des territoires)

Political Sociology of Diaries
(Schedules, daily activity of political actors and the government of territories)

Responsables

Laurent GODMER (Université Paris-Est Marne-la-Vallée/EEP) laurent.godmer@univ-paris-est.fr
Guillaume MARREL (Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse/LBNC) guillaume.marrel@univ-avignon.fr
Renaud PAYRE (Sciences Po Lyon/TRIANGLE) renaud.payre@sciencespo-lyon.f

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Rarement saisi sous l'angle de sa quotidienneté dans une perspective scientifique, le travail politique concret des divers professionnels qui en vivent, peut faire l'objet d'une approche ethnographique. Celle-ci peut commencer par la constitution d'un corpus de sources largement sous-utilisées en science politique : les agendas personnels des acteurs du politique. Cette section vise à rassembler et évaluer les expériences d'analyse du politique testées par des chercheurs d'horizons divers, à partir de l'exploitation expérimentale du contenu d'agendas mis à leur disposition. Elle s'inscrit donc dans le sillage d'une démarche ethnographique de suivi d'acteurs (élus, collaborateurs, administrateurs, experts etc.). L’emploi du temps est ici considéré comme un point d’entrée empirique d'une grande richesse, qui permet d’étudier finement les modalités de gouvernement des territoires politiques. Dans une perspective à la fois empirique et méthodologique, les communications aborderont tout ou partie des quatre éléments de cadrage suivant :
Les historicités de l’emploi du temps en politique
L’agenda est cet instrument individuel ou collectif de gestion et de domestication du temps qui peut servir à l’objectivation de la construction temporelle du leadership. Son étymologie renvoie à l’inscription des affaires d’une église, puis par extension à celle des affaires du royaume. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’agenda a encore un usage rétrospectif. C’est un mémorandum où on écrit ce que l’on a fait. Au milieu du XIXe siècle, l’agenda devient le régulateur de l’existence, l’instrument de la planification de l’avenir. Ce moment correspond à une transformation des formes de communication, notamment des déplacements sur le territoire. En politique, il renvoie également à l’ouverture des marchés électoraux et aux transformations de la conquête des mandats. L’agenda contemporain est bien souvent un agenda électronique et partagé dont l’usage est encore plus systématique. L’agenda – restitué dans son historicité – aide ainsi à penser ensemble transformations du métier politique, innovation technologique et gestion du temps, dans une meilleure compréhension de la construction des territoires politiques et des réseaux d'action publique.
L'objectivation de l’emploi du temps quotidien des acteurs politiques
Saisir la politique par sa quotidienneté, c'est d'abord recenser les différentes manières d'objectiver la succession des activités, l’enchaînement des rendez-vous et des réunions, les déplacements qui constituent le quotidien des différents acteurs politiques. L'objet-agenda constitue a priori la source principale de cette démarche, sous les diverses formes matérielles qu'il recouvre, des simples carnets aux iCal embarqués sur smartphone. Mais l'objectivation de l'emploi du temps d'acteurs publics suppose de s'interroger sur la variété des sources « agenda », des méthodes et des outils mobilisables (analyse de contenu, analyse statistique, analyse de réseau, cartographie, entretiens et récits de vie, observation participantes et suivis ethnographiques...), et des conditions d'accès à ces informations, selon les périodes et les acteurs observés.
Le champ politique saisi par des emplois du temps variés
Les agendas des professionnels de la politique attestent les logiques de différenciation des multiples acteurs du politique : élus locaux, nationaux ou européens, collaborateurs, permanents des partis politiques, militants, fonctionnaires de l'Etat déconcentrés et des collectivités territoriales, consultants, experts, journalistes politiques etc. Mais l'agenda permet aussi d'objectiver la construction de l’ubiquité ou de la disponibilité, de la professionnalisation ou de la rationalisation de pratiques quotidiennes des différentes catégories d’acteurs. L’entrée par l’agenda autorise à rendre compte de la variété des activités des acteurs politiques (spécificité des élus cumulants, choix d’une stratégie davantage locale, nationale ou partisane...) au-delà de leur apparente homogénéité. L’étude de l’emploi du temps des élus par exemple conduit à distinguer ainsi entre des élus pratiquant une rationalisation de leur travail (par une professionnalisation de l’agenda) et les élus qui, au contraire, préservent une dimension « floue » dans la gestion de leur activité. L’agenda est donc un analyseur inégalable de l’activité des décideurs politiques, puisqu’il donne à voir les modalités précises du « management » de la ressource limitée et précieuse qu’est le temps.
Les usages politiques de l’agenda
L'agenda n'est pas un simple instrument neutre et fonctionnel. S'il participe manifestement de la rationalisation et de l'optimisation des usages du temps en politique, il fait également l'objet d'usages plus latents. La section sera l'occasion d'en éprouver quelques uns relevant notamment de la collectivisation et de la managérialisation du travail politique (articulation des agendas individuels et collectifs, agenda-reporting), du travail de maillage des territoires (agenda-réseau et agenda-géolocalisation), ou encore de la communication politique (agenda-présentation-de-soi communiqué à la presse ou mis en ligne sur les blogs personnels, ou encore conservés pour la rédaction des mémoires)

 
The understanding of the use of time is of a great help when one aims at studying the government of territories.
This workshop focuses on the uses of diaries in political work.The presentations will cover four issues:
1.    The historical dimension of schedules in the political spheres. Diaries evolved from the nineteenth century to the twentieth century. They are more and more “electronic diaries”. Analyzing their transformation helps to understand the mutations of the political profession.
2.    The objectification of political actors’ daily schedules.  To deconstruct the succession of activities, it is necessary to use diaries, but, to do so, one has to take into account their diversity: “time” may be organized thanks to classical “paper diaries” but also with sophisticated software used on a last-generation smart phone.
3.    The variations of the types of schedules. (Schedules tell a lot about the diversification of politicians: for instance, they may cumulate mandor focus on one, they may have “local” or “national” strategies, they may prefer to “over-rationalize” their use of time or on the contrary maintain many gray areas in their diaries.) J'ai du mal à comprendre ce point
4.     The non-neutrality of the diary.À politician may use a diary for various purposes: as part of a PR strategy, to cover a tertio, to shape the way she/he manages her/his team and/or her/his activities.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 2 : 10 juillet 2013 14h-16h45
Session 3 : 11 juillet 2013 15h15-18h

Voir planning général...

Lieu : Batiment J (13 rue de l'Université), salle J S07


Programme

Introduction : Laurent Godmer, Guillaume Marrel, Renaud Payre

Axe 1 / L'objet agenda d'élu : production et usages de l'emploi du temps du représentant

Discutant :  Nicolas Mariot (CURAPP)

Axe 2 / L'agenda focale : une fenêtre sur le métier et l'activité politique

Discutant :  Rémi Lefebvre (Université de Lille2/CERAPS)


Résumés des contributions
 
Willy Beauvallet (SAGE - Université Strasbourg)
 
Usage et construction de l’agenda politique. Le cas d’élus des départements-régions d’outre-mer

La communication se propose de revenir sur la construction et les usages de l’agenda d’élus ultramarins, parlementaires et titulaires de divers mandats locaux, comme point d’entrée dans l’analyse des entreprises politiques. Cette étude de la construction et des usages du temps politique s’organise autour de trois éléments principaux. Le premier s’interroge sur les dispositifs concrets qui encadrent la construction du ou des agendas des élus : comment sont-ils constitués, consultés et modifiés, quels sont les supports mobilisés, combien d’agendas différenciés sont en réalité construits, etc. Le second s’intéresse au caractère multidimensionnel de ces agendas. Ils révèlent les tentatives de rationalisation d’entreprises politiques dont les ramifications se déploient dans une multitude d’arènes de fait entremêlées les unes dans les autres et dont la gestion s’avère d’autant plus complexe qu’elle s’inscrit dans une double distanciation à la fois géographique et sociopolitique vis-à-vis du champ politique central. Le troisième cherchera, en conséquence, à rendre compte du caractère à la fois collectif et concurrentiel de la construction des agendas politiques et institutionnels. Cette recherche repose sur une compilation de sources issues d’observations participantes associée au rôle « d’agenda-setter parmi d’autres » rempli par l’enquêteur pendant plusieurs années et d’entretiens formels ou informels avec l’entourage des élus étudiés.  
 
Use and construction of personal political agendas. The case of overseas members of the French Parliament

As a way to analyse political activity, the paper proposes to revisit constructions and uses of personal agendas of members of the French parliament, coming from overseas departments, and moreover holders of various local mandates. This study is organized around three main elements. The first examines the concrete mechanisms that govern the construction of these personal agendas: how they are made, viewed and modified ; what are the medias mobilized ; how much differentiated agendas are actually built ; etc. The second focuses on the multidimensional nature of these diaries. They reveal attempts to rationalize political action whose ramifications unfold in a multitude of arenas actually interwoven into each other and whose management is complicated because of a double distance, both geographical and socio-political, vis-à-vis the central political arena. The third seeks, therefore, to reflect the character both collective and competitive of construction of political and institutional agendas. This research is based on a compilation of different sources, from observations linked to a participating role of « agenda-setter » completed by the investigator, to formal and informal interviews with various members of parliamentary teams of MPs.
 

Eric Treille (CRAPE - Université de Rennes 1)

Le calendrier de l’avant : L’agenda ou la fabrique ordinaire du temps politique
 
Domestiquer le temps est pour les élus locaux un impératif, surtout si la maîtrise du quotidien leur échappe. Pour cela, l’agenda constitue l’un des instruments privilégiés. Il permet d’organiser la vie pratique des élus et surtout de donner à voir par anticipation l’action politique. C’est un emploi du temps à prendre au pied de la lettre car de sa fabrication dépend une certaine mise en scène du pouvoir. Cette fabrication ne va cependant pas de soi. La constitution d’un agenda est en effet un exercice fortement contraint. Instrument de planification stratégique, l’emploi du temps est aussi le réceptacle de toutes les dépendances. Tout l’enjeu est pour l’élu et son entourage d’objectiver sur papier figures libres et figures imposées. C’est ce double mouvement contradictoire qui va retenir notre attention. Nous souhaitons montrer que l’agenda est un outil essentiel pour s’intéresser à la dimension ordinaire du travail de l’élu local, pour observer de près la politique « en train de se faire ». Car l’emploi du temps est tout sauf un instrument rationnel. Il joue au contraire le rôle clé d’une mini chambre d’enregistrement des tensions pesant sur le politique. Chercher à manager son temps, c’est de facto devoir établir des compromis, par nature précaires, entre différentes logiques et registres d’action qui encadrent le métier d’élu, politiques, institutionnelles, médiatiques ou encore humaines et pratiques.
 
The politician's diary or how politics' time is built up

Controling time is of most importance for local councillors, especially for those who are carried along by their everyday life. The official diary is one of the most useful means for that. It not only helps organizing politicians' everyday life but also features the political action in advance. Elaborating this diary is not far from writing a political show. But this process is not that simple. Used for strategic planning, the diary also reflects all the constraints, tensions and subordinations under which the politician stands. The point for the elected representative and his entourage is than to objectivize on the paper both compulsory figures and freestyle.


Alix Galibert (CRAPE - Université de Rennes 1)
 
L’agenda comme outil communicationnel : l’étude de deux agendas de députés mis en ligne sur leur site personnel

Notre communication se propose d’analyser les usages politiques de l’agenda mis en ligne par les députés sur leur site personnel. Ces agendas permettent d’analyser à la fois l’activité quotidienne des élus, mais aussi les stratégies de communication utilisées par ces professionnels de la politique. À partir de deux cas d’étude, nous tenterons de répondre à une série de questions : Quelles activités officielles, protocolaires, mais aussi officieuses et informelles les députés choisissent-ils de mettre en avant ? Comment se répartissent géographiquement ces activités, entre l’Assemblée Nationale et la circonscription ? La combinaison d’analyses à la fois qualitative et quantitative permet de classer les activités recensées en fonction de leur lieu géographique, mais également en fonction de leur contenu sur une échelle chronologique. Le but est de dégager des variations dans la communication des activités en fonction de la temporalité politique, mais aussi de souligner des régularités montrant une facette « routinière » du métier politique. Enfin, les résultats obtenus permettent d’alimenter une réflexion plus générale autour des registres politiques mobilisés par les députés pour expliciter et objectiver aux yeux des électeurs l’ensemble des savoirs-faire et des pratiques sociales qui fondent le métier politique.
 
The agenda as a resource of communication: the example of French deputies’ agendas posted on their personal websites

Our paper proposes an analysis of the political uses of the electronic agendas posted by deputies on their personal websites. These agendas not only open the way to analysis of the daily activities of politicians, but also to the communication strategies used by professional politicians. Using two case studies, we will try to answer a series of questions: Which activities, be they official and formal or unofficial and informal do deputies choose to highlight? How are these activities divided geographically between the National Assembly and deputies’ constituencies?
The combination of both qualitative and quantitative analysis of the activities listed allows us to classify them according not only to their geographical location, but also according to their nature, all within the framework of a timeline. The purpose is to identify variations in the activities communicated in terms of the political timescale, but also to highlight patterns which underline the more ‘routine’ aspect of a politician’s job. Finally, the results obtained can be used for a more general reflection about the political repertoire employed by politicians, in order to make clear and objectify to electors the package of expertise and social practices that constitute a politician’s job.

 
Delphine Dulong (CESSP - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Le rôle du Premier ministre au travers des agendas de M. Debré et G. Pompidou à Matignon

De toutes les institutions politiques de la France contemporaine, le Premier ministre est de loin la moins connue. Mises à part les monographies consacrées à certains acteurs ayant occupé cette position, la plupart des études s’intéressent moins au rôle politique du Premier ministre qu’à son entourage, son cabinet, ses services, ou encore à l’administration centrale et à l’organisation du travail gouvernemental. On ne sait ainsi guère ce que fait, concrètement, le Premier ministre sous la Ve République : quelle est l’étendue réelle de ses pouvoirs ? Quelles sont les tâches qui lui incombent au sein du pouvoir exécutif ? A quoi sert au fond le Premier ministre ? A ces questions, l’examen des agendas de M. Debré et G. Pompidou n’apporte pas de réponse simple. Il incite plutôt à penser que le flou qui entoure le rôle du Premier ministre n’est pas que lié à la méconnaissance que nous en avons ; c’est sans doute la principale caractéristique de ce rôle. D’une part, l’emploi du temps de M. Debré et de G. Pompidou ne donne pas à voir une division nette des tâches entre Matignon et l’Elysée mais au contraire une véritable coopération dans tous les domaines de compétence du pouvoir exécutif – y compris dans ceux qui relèvent normalement de la seule compétence du Président, comme la grâce ou la définition de l’ordre du jour du Conseil des ministres. D’autre part, la comparaison des agendas de M. Debré et G. Pompidou montrent une gestion du temps variable d’un Premier ministre à l’autre qui est avant tout fonction de leur trajectoire respective, de leurs réseaux, de leurs relations avec le général de Gaulle et des types de capitaux qu’ils ont chacun à leur disposition.
 
The role of the Prime Minister in Fifth Republic through the Matignon diaries of M. Debre and G. Pompidou
 
The study of the diaries of the two firts Prime minister of the Fifth Republic (Michel Debr é et Georges Pompidou) is very helpfull to understand one of the most important but also less known institution of this political regime.  It helps us to understand that the vagueness surrounding this role, less established in law than in practice, is not a lack of scientific knowledge but one of its main feature. Firstly, the schedules of Debre and Pompidou do not show a clear division of tasks between the Elysee and Matignon but rather a cooperation in all fields of competence of the executive. Secondly, it shows a variable time management from one Prime minister to another which is primarily based on their respective tracks, their relationships with General de Gaulle and types of capital they possess. Finally, we argue that this blur, far from being a political “anomaly” is one of the condition of the primacy of President in the Fifth Republic.
 
 

Sylvain Laurens (EHESS-SIMMEL)

Dans les pas d’un ministre / Dans les rouages d’un ministère : Le temps dédoublé d’un directeur de cabinet sous la Ve République

Le directeur de cabinet occupe en France une place toute particulière dans la division du travail ordinaire au sein d’un cabinet ministériel. Véritable chef d’équipe du ministre, son recrutement fait l’objet d’attentions particulières aussi bien de la part du ministre nommé que des équipes du Premier ministre voire de l’Elysée. Courroie de transmission entre plusieurs scènes sociales, le directeur de cabinet est le point focal sur lequel se réfracte les tensions propres à plusieurs sphères du travail administratif et politique. A partir de l’analyse d’un agenda d’un directeur de cabinet d’un ministre en charge du dossier très médiatisé de l’immigration à la fin des années 1970, nous souhaiterions dans le cadre de cette contribution analyser comment ce rôle charnière entre plusieurs sphères d’activité disposant de leurs règles propres s’articule et s’organise au quotidien de façon pratique. Pour ce faire, notre propos s’articulera en trois temps. Dans un premier temps, ces agendas seront exploités statistiquement afin de saisir les logiques d’organisation du travail d’un directeur de cabinet et partant appréhender la façon dont l’occupation d’un tel rôle nécessite au quotidien d’arbitrer entre les différentes temporalités des activités administratives, politiques et médiatiques. A partir d’un comptage du nombre de réunions ou de personnes rencontrées, on pourra notamment se demander quelle proportion du temps de travail est effectivement consacrée à chacune de ses relations de « clientèle » que le directeur de cabinet est obligé de tisser avec des interlocuteurs très différents.  Dans un second temps, il sera possible d’appréhender si la répartition du temps entre ces différentes attentes est stable ou non sur la durée du mandat d’un ministre. Dans un troisième temps, ces agendas seront, ainsi, utilisés afin d’appréhender la stabilité ou la variabilité des processus de division du travail au sein de l’équipe même du ministre. Source rare permettant de rendre compte des pratiques concrètes des acteurs politico-administratifs, l’agenda permettra ici de saisir les contraintes concrètes qui pèsent sur un rôle administratif et politique jusqu’ici relativement peu étudié.
 
In the footsteps of a Minister / In the wheels of a Department : The split time of a Cabinet director under the Fifth Republic

In France, Cabinet director of a Ministry plays a keyrole in the division of administrative and politics labor. True team leader alongside the Minister, his recruitment is subject to special attention both from Prime Minister and/or Elysée. Transmission belt between several social scenes, this chief of staff is the focal point on which the tensions from many political and administrative tasks join and refract. Analyzing a diary of a cabinet director in charge of migration policy in the late 1970s, our contribution analyzes how this central role between several spheres of activity is structured and organized daily. To do this, our discussion will be divided into three stages. At first, we will use quantitative methodology to analyze these diaries and to understand the organization of work logics. It will help to understand how the occupation of such a role requires daily balance or “arbitrage” between different temporalities. In a second step, it will be possible to understand if time sharing between these different expectations changed or not during the term. In a third step, these diaries will be useful to understand the stability or variability of the process of division of labor within the minister’s team. Diaries and agendas are very rare archives and are useful to grasp political actors and high ranking civil servant practices. It will help in that case to shed a new light on the practical constraints faced by a central political and administrative actor.

 
Nathalie Del Vecchio (LGCO, Université Toulouse III), Johanna Edelbloude (IRMAPE, ESC Pau)
 
Analyse des réseaux d’un candidat en campagne à partir de ses agendas

Cet article montre comment les agendas peuvent être utilisés comme principale source écrite pour produire des données relationnelles. L’étude de cas porte sur un ancien conseiller municipal, Serge Arné, universitaire, membre de l’UDF (Union pour la démocratie française), candidat au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques en 1979. En identifiant les personnes rencontrées et les ressources échangées, l’explicitation du contenu des agendas par le candidat met en lumière les mécanismes de mobilisation et la nature des ressources captées dans la campagne. L’analyse de la campagne à travers les agendas illustre la diversité des réseaux de soutien mobilisés et donne ainsi à voir la manière dont le candidat occupe un territoire politique. D’une part, l’utilisation des agendas pour délimiter empiriquement le réseau social du candidat permet d’obtenir une vision quasi-exhaustive de ses interactions quotidiennes sur la période concernée (1978-1979). D’autre part, les agendas offrent de quantifier l’activité politique (par rapport aux autres activités du candidat (activités d’enseignement, sportive, familiale, associative). Enfin, les agendas rendent compte à la fois du calendrier officiel de campagne du candidat (réunions de sections du parti, visites de type porte-à-porte) que des ressources échangées de manière informelle.

Analysis of social networks of a campaigning candidate through his agendas

This paper shows how agendas can be used as a main written source to product relational data. The case study concerns a former municipal councilor, Serge Arné, an academic, member of the French Union pour la Démocratie Française (UDF), candidate to the General Council of the French Pyrénées-Atlantiques department in 1979. By identifying persons encountered and resources exchanged between them, clarification of the content of his agendas by the candidate himself highlights resource mobilization mechanisms and the nature of captured resources during the campaign. The analysis of the campaign, through his agendas, illustrates the diversity of support networks and provides indications of how the candidate occupies a political territory. On the one hand, the use of agendas to define empirically the social network of the candidate allows obtaining an almost complete overview of his day-to-day interactions over the period in question (1978-1979). On the other hand, agendas are useful for quantifying the political activity compared with other activities of the candidate (such as teaching, sport, family or associative activities). Finally, agendas reflect both the official calendar of the campaign of the candidate (meetings, door-to-door visits, telephone conversations) and the informally exchanged resources.


Nicolas Ferran (CEPEL - Université Montpellier 1)
 
L’adjoint au maire et son agenda : réseaux et territoires d’un leadership politique
 
Dans le sillage de la loi dite de proximit é de 2002, le maire de Montpellier, Georges Frêche, met en application trois dispositions phares du texte : découpage de la ville en sept quartiers, mise en place de conseils citoyens et d’adjoints chargés de les animer. Au-delà d’un hypothétique effet démocratisant, cette offre municipale montpelliéraine a été essentiellement portée par des outsiders politiques qui ont trouvé dans les conseils citoyens des leviers d’optimisation de leur capital relationnel. Aussi, dix ans après leur installation, ces dispositifs font désormais partie intégrante du travail de capitalisation politique des adjoints référents. L’étude de l’agenda professionnel de l’adjoint en charge de la démocratie de proximité à Montpellier entre 2009 et 2010 tend à conforter ces premiers résultats : dans un premier temps, ce dernier entretient avec les acteurs de l’offre participative (administratifs, politiques et associatifs) des échanges fortement routinisés, plus ou moins formalisés (de la réunion de travail aux déjeuners en passant par les visites de quartiers). Enfin les degrés d’intégration des réseaux d’acteurs investis recoupent en partie une approche différenciée des territoires sociopolitiques de la ville. L’agenda présente donc le double intérêt de rendre compte de la structuration des réseaux de l’adjoint à l’aune de ses stratégies d’ancrage territorial.
 
Local councilor’s schedule: networks and territorial political leadership

Once the law called “démocratie de proximité” has been voted by the French parliament in 2002, the mayor of Montpellier, Georges Frêche, applies three key measures of the text: the division of the city in seven districts and the creation of citizen councils leading by new local councilors. Beyond a hypothetical democratizing effect, this municipal offer is essentially carried out by political outsiders who found in those citizen councils the way to optimize their social resources. Ten years after the law, those councils have been completely integrated in councilors’ political capitalization strategies. The study of the professional schedule of political councilor in charge of citizen participation from 2009 to 2010 tends to consolidate these results: first, he maintains daily exchanges with actors involved in the participatory offer (political, administrative et associative), more or less formalized (from the working meeting to lunches, passing by districts visits). Then the degrees of integration of those actors networks partially corresponds to different approaches of social and political territories. I this way, the schedule presents the double interest of reporting councilor’s networks enlightened by his territorial strategies.


Participants

BEAUVALLET Willy w.beauvallet@yahoo.fr
DEL VECCHIO Nathalie  nathdelvecchio@yahoo.com
DULONG Delphine delphine.dulong@gmail.com
EDELBLOUDE Johanna joedelbloude@yahoo.fr
FERRAN Nicolas nicolasferran@hotmail.fr
GALIBERT Alix alix.galibert@univ-rennes1.fr
GODMER Laurent laurent.godmer@univ-paris-est.fr
LAURENS Sylvain laurens@ehess.fr
LEFEBVRE Rémi  remi.lefebvre@univ-lille2.fr
MARIOT Nicolas nicolas.mariot@ens.fr
MARREL Guillaume guillaume.marrel@univ-avignon.fr
PAYRE Renaud  renaud.payre@sciencespo-lyon.f
TREILLE Eric eric.treille@laposte.net

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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