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Section Thématique 27

Le « nouveau » Front national en question
About the “new” French National Front

Responsables

Alexandre DÉZÉ (UM1, CEPEL) alexandre_deze@hotmail.com
Nonna MAYER (CEE, Sciences Po) nonna.mayer@sciences-po.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Si le Front national (FN) a longtemps constitué un objet d’étude privilégié en sociologie politique, au moins jusqu’à l’élection présidentielle de 2002, l’intérêt pour ce parti semble depuis avoir décliné : la plupart des livres parus sur le FN au cours de ces dernières années ont été écrits par des journalistes et les rencontres scientifiques sont devenues rares.
Cette section thématique se donne pour ambition de réinvestir le champ de l’analyse sociologique du FN. Une telle perspective ne se trouve pas seulement justifiée par la relance de la dynamique électorale du parti (15,1% au premier tour des élections cantonales de 2011, 17,9% au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, 13,6% au premier tour des élections législatives de 2012) et par le besoin de compréhension et d’explication qu’elle suscite. Elle puise également ses fondements dans l’appréciation critique des interprétations dominantes qui ont été produites sur le phénomène frontiste depuis l'élection de Marine Le Pen à la présidence du parti, en janvier 2011. Avec le renouvellement du leadership frontiste s’est installée l’idée selon laquelle le FN serait devenu un « nouveau » parti, un « parti comme les autres » – une transformation qu’il conviendrait d’attribuer à la « stratégie de dédiabolisation » de Marine Le Pen. Or cette lecture de la réalité frontiste apparaît oublieuse de l’histoire et de la sociologie du parti frontiste. La stratégie de Marine Le Pen a été présentée comme inédite, alors même qu’elle s’insère dans la logique ordinaire des stratégies de « respectabilisation » du FN et mobilise des ressorts déjà utilisés par le passé (ajustements programmatiques, euphémisation du discours, modération de l’image, captation du capital de légitimité de personnes ressources, etc., cf. Crépon 2012 ; Dézé 2012). On a cru de la même manière diagnostiquer pour la première fois un glissement entre vote de protestation et d’adhésion, alors même que ce phénomène est discuté depuis la fin des années 1980 (cf. Mayer, 2002). On a affirmé encore que le FN avait changé, sans même se rappeler que tout changement partisan engage une série d’opérations nécessairement complexes, à commencer par un travail de redéfinition des orientations programmatiques qui n’a toujours pas débuté au sein de ce parti.
Pourtant, la « nouveauté » du FN ne s’est pas moins imposée comme l’une des problématiques dominantes de la campagne électorale et mérite d’être tout à la fois prise au sérieux et déconstruite. C’est précisément l’objectif que se fixe cette section thématique.
La question de la « nouveauté » frontiste sera tout d’abord abordée à l’aune d’un examen renouvelé des principales dimensions constitutives du phénomène frontiste. Les contributions s’appuieront sur les outils ordinaires de l’analyse sociologique et historique, en mobilisant autant que possible des données d’enquête originales et en cherchant à mettre en perspective le FN « mariniste » avec le FN « lepéniste ». Le premier axe de cette section s’intéressera à l’évolution de la géographie et de la sociologie électorales du FN. Le vote frontiste s’est-il nationalisé ? A-t-il vraiment progressé dans les zones rurales ? Observe-t-on un « effet Marine Le Pen » sur le vote des femmes en faveur de l’organisation frontiste ? Qu’en est-il des rapports entre droite et FN au niveau local ? Autant d’interrogations auxquelles on s’efforcera de répondre par un examen empirique approfondi. Le deuxième axe portera plus spécifiquement sur l’organisation frontiste. On s’interrogera sur un éventuel renouvellement du personnel FN lié au changement du leadership frontiste. On tentera également de prendre la mesure des actions entreprises par les responsables du parti pour renforcer sa capacité d’attraction (insertion dans la société civile, création d’un think tank, développement de la formation interne…). Le troisième axe, enfin, sera consacré à l’examen du programme du FN. Les orientations économiques et sociales du parti ont-elles vraiment évolué depuis janvier 2011 ? Avec l’élection de Marine Le Pen à la présidence du FN, les frontistes sont-ils devenus plus « modernes » ou plus « libéraux » sur la question des mœurs ? Qu’en est-il par ailleurs des positions du parti sur l’Union européenne ou sur le conflit israélo-palestinien ?
La question de la « nouveauté » frontiste sera ensuite appréhendée dans une perspective comparative. L’évolution récente du FN gagne sans conteste à être rapportée à la progression qu’enregistrent en Europe des formations telles que le Parti de la Liberté aux Pays-Bas, la Nouvelle Alliance flamande en Belgique, le Parti du Progrès en Norvège ou l’Union démocratique du Centre en Suisse. Ces organisations extrêmes droitières apparaissent en rupture avec l’extrême droite historique. Loin d’attaquer frontalement les fondements des systèmes politiques dans lesquels ils évoluent, les responsables de ces formations cherchent à se les approprier pour mieux dénoncer l’Islam, les immigrés, l’Union européenne ou encore la mondialisation. Le discours « républicain » et « laïc » de Marine Le Pen pendant la campagne électorale de 2012 semble précisément témoigner d’un alignement du FN sur le registre discursif de ces partis en Europe. D’où l’intérêt de recourir à l’analyse comparée. Cette tâche incombera plus particulièrement aux discutants des différents axes retenus. Spécialistes français et étrangers de l’extrême droite européenne, ils se chargeront de jeter un éclairage croisé sur le FN et sur ses homologues afin de mieux en faire ressortir les singularités actuelles.    
 
Since the 2002 presidential election and the record score of J-M. Le Pen, academic interest for the French National Front has declined and most of the recent books devoted to the party and its new leader Marine Le Pen have been written by journalists. The dominant interpretation is that under her leadership, the FN has become a “new” party, a party “like the others”, that she has managed a successful “de-diabolization” explaining its good results in the 20l2 presidential election (17.9% of the valid votes in the 1st round). The goal of this Thematic Section is to revisit this assumption, in a historical and sociological perspective. The FN has already in the past, at the time of Bruno Mégret for instance, adopted such strategies of moderation and respectabilisation. And genuine party change is a complex and long term endeavour.
We shall question the “newness” of the FN along the three main dimensions of the process, electoral, organisational and programmatic. The first part of the ST will be devoted to the evolution of the FN’s electoral sociology and geography. Is there a nationalization of the votes for the FN? Is it developing in rural areas? Is there a « Marine Le Pen » effect making women more likely to vote for it? What are its relations with the local moderate right? The second part will focus on the party organisation, evaluate the renewal of the party membership and leadership, and the strategies implemented to extend its audience (links with the civil society, creation of a think tank, training of new members). The last part will examine the FN’s programme changes since January 2011. What are their socioeconomic orientations? Are they more libertarian; more modern on gender and sexual issues? Have they changed on the European integration issue or on the Israeli-Palestinian conflict?  
The newness of the FN will also be put in a comparative perspective, taking into account the new style of parties such as the Freedom Party in the Netherlands, the Progress Party in Norway, or the People’s party in Switzerland. In sharp contrast with the old extreme rights, they, presenting their attacks of Islam and immigrants as a defence of democratic values. And the “republican” and “secular” stands of Marine Le Pen are in the same line.
The contributions will mobilize the conceptual and methodological tools of historical and sociological analysis, drawing as much as possible on original empirical data and comparing the « marinist » FN to the « lepenist » FN.


Bibliographie

Crépon S, 2012, Enquête au coeur du nouveau Front national, Paris, Editions du Nouveau monde.
Dézé A., 2012, Le Front national : à la conquête du pouvoir ?, Paris, Armand Colin.
Mayer N., 2002, Ces François qui votent Le Pen, Paris, Flammarion.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 2 : 10 juillet 2013 14h-16h45
Session 3 : 11 juillet 2013 15h15-18h

Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), salle A 35 (Eugène d'Eichtal)


Programme

1ère session

Introduction
Alexandre Dézé (UM1, CEPEL), Nonna Mayer (CEE Sciences Po – CNRS)

Axe 1 / Une implantation électorale élargie ?

Discutant : Jean Faniel (CRISP)
Débat

Axe 2 / Une force d’attraction partisane accrue ?

Discutant : Jean-Yves Camus (IRIS)
Débat

2ème session

Axe 3 / UNE OFFRE PROGRAMMATIQUE RENOUVELÉE ?

Discutants : Sarah de Lange (Université d’Amsterdam), Michael Minkenberg (Europa-Universität Viadrina)
Débat

Conclusion
Alexandre Dézé (UM1, CEPEL)


Résumés des contributions

Joël Gombin (Université Picardie Jules Verne)

« Nouveau » FN, vieille carte électorale ? Les territoires du vote pour le Front national de 1995 à 2012

Au-delà du niveau atteint par le vote en faveur de Marine Le Pen lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012, c’est sa structure, et ses évolutions supposées, qui ont retenu l’attention de nombre de commentateurs. À nouveau Front national, nouvelle géographie électorale, semblaient-ils ainsi suggérer. L’audience accrue du FN dans les territoires périurbains ainsi que dans l’Ouest ont notamment été  largement soulignées, dessinant ainsi une géographie électorale opposée à celle, urbaine et orientale, que connaissait jadis le Front. Pour évaluer dans quelle mesure ce récit de « renouveau » frontiste se vérifie en matière de géographie électorale, il est nécessaire d’inscrire les résultats obtenus par Marine Le Pen le 22 avril 2012 dans la durée. Il est également nécessaire d’analyser dans un même mouvement l’évolution du niveau et de la structure du vote pour le FN. Pour cela, un modèle multiniveau de croissance est utilisé, à partir des résultats du FN aux élections présidentielles de 1995, 2002, 2007 et 2012 au niveau communal. Il permet de mesurer les évolutions de la structure géographique du vote pour le FN sur la période considérée, mais aussi des structures sociales sous-jacentes à ce vote. L’hypothèse défendue est que, loin de relever d’une nouveauté radicale, le vote en faveur du FN en 2012 s’inscrit dans des évolutions de longue durée, devant davantage aux transformations de la société française et du corps électoral qu’au renouvellement affiché du leadership frontiste.
 
A “new” Front national, an old electoral map ? The FN electoral territories (1995-2012)

Beyond the level reached by the vote for Marine Le Pen at the first round of the 2012 presidential election, it is its structure, and its alleged evolutions, which were the subject of many commentaries. With a new Front National should come a new electoral map, they suggested. A larger reach of the FN in suburban territories as well as in the Ouest were largely noted, thus sketching an electoral geography opposed to the former urban and Eastern electoral map of the Front. In order to assess the validity of this Frontist renewal narrative, one must put the 2012 results in historic perspective. One should also analyse both the FN vote’s level and structure evolutions. For that purpose, a multilevel growth model is used, with the 1995, 2002, 2007 and 2012 presidential elections commune-level returns. This allows to measure the evolutions of the geographical structure of the FN vote during that time span, as well as of its underlying social structure. The hypothesis is that, far from a radical novelty, the FN vote in 2012 is better understood as part of long term evolutions, explained by the transformations.


Christèle Marchand-Lagier (Université d’Avignon)

Le pari « mariniste » d’une implantation locale durable : une nouvelle stratégie ? Analyse des rapprochements locaux et des progressions électorales du FN dans le Vaucluse

Cette communication s'intéresse à la stratégie  de Marine Le Pen d'« exportation du modèle Hénin-Beaumont partout en France » qui s'accompagne d'alliances locales que l'étiquette « Rassemblement Bleu marine » a très bien illustrée lors des élections législatives 2012. Marine Le Pen visibilise ainsi la dimension « conglomérale » de sa formation politique. La région PACA, terre d'élection du FN, apparaît comme un terrain d'observation privilégié des marges de progression électorales offertes par une telle stratégie. Si nouveauté du FN il y a, n'est-ce pas dans cette volonté de maillage local du territoire français qui pourrait conduire à la dissolution progressive de la marque FN reçue en héritage par Marine Le Pen ? Cette hypothèse est sous-tendue par l'exploitation de trois types de matériaux d'enquête originaux. D'abord le croisement systématique de données électorales à l'échelle des bureaux de vote avignonnais et des données sociales à l'échelon IRIS permettant de repérer les lieux où le FN s'institutionnalise. Ensuite, la confrontation de questionnaires sortis des urnes et des résultats électoraux sur un bureau de vote avignonnais lors des scrutins électoraux de 2012. Enfin, un retour sur le terrain auprès de militants FN d'Orange, Carpentras et Cavaillon en 2010, 10 ans après notre première rencontre.
  
The bet of a long-lasting local settlement:Could be the new strategy of « mariniste » National Front?Analyze of local links and election results in Vaucluse

This presentation aims to describe the strategy of Marine Le Pen who wants to export the « Henin-Beaumont » model everywhere in France. This strategy comes along local arrangements like the « Rassemblement Bleu Marine » shows us during general elections in 2012. Like this, Marine Le Pen spread out the « conglomerale » dimension of her party. The region of Provence-Alpes-Côte-d'Azur, where National Front's results increase over the last thirty years, seems to be a very good ground of observation. If there is a new French National Front, we suppose that is in this local strategy all over the french territory, which is threatening the label « FN » passed down from Jean-Marie Le Pen to his daughter. These hypothesis is underlied by the analyze of three sorts of original survey's materials. First, the systematic crossing of electoral and social datas collected on polling stations and IRIS (territorial unit of INSEE) to spot where the FN is established in Avignon. Then, the comparative analyze between questionnaires collected during 2012's elections and electoral results on the same polling station. Last, a returning towards National Front activits of Orange, Carpentras and Cavaillon, ten years after our first meeting.


Sylvain Barone (IRSTEA), Emmanuel Négrier (CEPEL)

Le nouveau désordre frontiste. Voter Le Pen en milieu rural

Depuis le 22 avril 2012, les commentaires pleuvent sur les espaces, les ressorts et les motivations du vote FN. L’approche géographique en fait le symptôme d’une distance problématique à la ville, une nouvelle périphérie, reléguée aux marges du modèle métropolitain. Pour d’autres, le vote FN serait l’expression de crispations identitaires, que l’on retrouverait au sein d’espaces différents : périurbain, ruralité en déshérence, quartiers résidentiels et populaires des villes elles-mêmes. L’explication du vote FN suscite le retour de très anciennes controverses sociologiques, comme celles qui opposent les tenants d’approches culturalistes, sensibles aux traditions locales ou aux identités religieuses, par exemple, et les partisans de variables a priori plus quantifiables, telles que la catégorie sociale, les niveaux scolaires ou de revenus, etc. Pour d’autres encore, à commencer par le Front National lui-même, le vote Le Pen signifierait que « le peuple s’invite à la table des élites », qu’il constituerait le « vrai » vote populaire. La ruralisation du vote FN n’est pas totalement nouvelle mais a pris en 2012 une ampleur remarquée. Bien que demeurant à un niveau plus faible que la moyenne, ce vote a fortement progressé dans les communes de moins de 500 habitants. En saisir le sens implique, nous en faisons l’hypothèse, de se démarquer des approches évoquées plus haut. Pour cela, nous nous appuyons sur une enquête longitudinale réalisée dans deux communes rurales de l’Hérault distantes de quelques kilomètres, à travers laquelle nous avons suivi la plupart des élections entre 2007 et 2012 à l’aide d’entretiens, de questionnaires sorties des urnes et d’observations ethnographiques. Parmi les résultats de l’étude, ceux qui concernent le vote FN sont apparus riches d’enseignements, pour différentes raisons : parce qu’ils montrent à quel point les motivations et les sens du vote Le Pen (père ou fille) sont divers, y compris au sein de petites entités territoriales ; parce qu’ils abordent, en plein ou en creux, la question de la respectabilité, pierre angulaire du « nouveau » Front national, et de la manière dont les électeurs se sentent aujourd’hui autorisés à parler de Le Pen en dehors de leur cercle privé ; et parce que, de manière générale, ils permettent d’analyser des trajectoires de vote dans leur environnement. Cette approche ouvre ainsi des perspectives intéressantes, que ce soit sur les perméabilités inter-partisanes de celles et ceux qui, un jour, ont déposé dans l’urne un bulletin FN ou sur les injonctions interpersonnelles et les incitations collectives à voter Le Pen à l’échelle d’un village. Elle permet non seulement de documenter ce que signifie voter Le Pen en milieu rural, mais aussi de rendre compte des recompositions contemporaines du vote Front national à partir des espaces où le parti a le plus progressé lors des dernières élections.

The new Frontist Disorder. Le Pen Voters in Rural Areas

Since April 22th, 2012, comments are crowding about areas, patterns and motives of the FN vote. The geographical approach interprets it as a symptom of a problematic distance to the city, a new periphery, relegated to the margins of the metropolitan model. For others, the FN vote expresses a crisis of identity, that would be found within different areas: suburbs, rural declining zones, popular neighborhoods and cities themselves. The explanation of the FN vote raises the return of very old sociological controversies, such as those between the proponents of culturalist approaches, sensitive to local traditions or religious identities, for example, and supporters of more quantifiable variables, such as social class, level of education or incomes, etc. For still others, including the National Front itself, the Le Pen vote would mean that "the people invited himself at the elites’ table", or that it would voice the "real" popular vote.
Ruralization of the FN vote is not totally new but took in 2012 a remarkable extent. While staying at a lower level than the average, this vote has risen sharply in municipalities with less than 500 inhabitants. To understand this evolution, we hypothesize that we need to distance from the approaches mentioned above. For this, we rely on a longitudinal study conducted in two rural communities of the southern department of Hérault, within which we followed most elections between 2007 and 2012 through interviews, survey and ethnographic observations. Among the results of the study, those about the FN vote appeared interesting for different reasons  among which the following : a) they show how the motivations and purposes of voting Le Pen (father or daughter) are diverse, including in small territorial entities, because they deal in full or hollow, the question of respectability, the cornerstone of the "new" National Front; b) they show how voters feel now allowed to publicly assume their political preference out of their private circle, and c) they make possible to analyze trajectories of vote within a specific environment. This approach opens interesting perspectives, i.e the inter-partisan permeabilities of those who, one day, have filed a FN ballot in the box; or FN injunctions interpersonal and collective incentives to vote Le Pen at a village scale. It allows not only to document what it means to vote for Le Pen in rural areas, but also to account for the contemporary changes of the vote for National Front in areas where the party has grown the most during the last election.


Mauro Barisione (Université de Milan), Nonna Mayer (CEE Sciences Po - CNRS)

Marine Le Pen et les femmes : la fin du « Radical Right Gender Rap » en Europe ?  

Le “Radical Right Gender Gap”, ou tendance systématiquement plus élevée chez les hommes que chez les femmes à voter pour les partis d’extrême droite en Europe, semble avoir disparu en France lors de l’élection présidentielle de 2012. Marine Le Pen fait presque le même score chez les électeurs et les électrices, et quand on contrôle par âge, diplôme, profession, le genre n’est plus statistiquement significatif. Ce phénomène se prête à plusieurs interprétations, selon qu’il est mis en relation avec les caractéristiques personnelles de la candidate (effet Marine Le Pen), les effets de la crise économique (prolétarisation et féminisation du secteur des services), ou au nouveau discours plus policé commun à plusieurs droites radicales européennes (Pays Bas, Norvège) se présentant comme les défenseurs des droits et es libertés des femmes, des homosexuels, des juifs face à l’Islam. Cette communication analyse d’abord l’évolution du « gender gap » dans le vote pour le FN et ses facteurs explicatifs depuis 1988 ; elle compare ensuite le radical right gender gap français avec celui des principaux partis d’extrême droite en Europe au cours des années 1990 et 2000, et propose enfin des modèles prédictifs du « Radical Right Gender Gap » à partir d’une analyse comparative plus approfondie entre le FN et les cas suivants: FPO en Autriche, Lega Nord en Italie, Vlaams Belang/Blok en Belgique et Dansk Folkeparti au Denmark. La base de données porte sur les enquêtes post-électorales françaises (1988-2012) pour le FN, et sur les enquêtes European Election Studies (1989-2009) pour la comparaison avec les autres partis européens.

Marine Le Pen and women: the end of the "Radical Right Gender Gap" in Europe?

The "Radical Right Gender Gap" - or a tendency to vote for extreme right parties in Europe that is consistently higher among men than women - seems to have disappeared in France at the 2012 presidential election. Marine Le Pen has almost the same score among male and female voters, and when controlling for age, education, and occupation, gender becomes no longer statistically significant. This can be interpreted in terms of the personal characteristics of the candidate (Marine Le Pen effect), the effects of the economic crisis (proletarianization and feminization of the service sector), or the new more polished discourse that is common to several radical right parties in Europe (Netherlands, Norway) presenting themselves as the defenders of rights and freedoms of women, gays, Jews against Islam. This paper first analyses the evolution of the “gender gap” among FN voters and its explanatory factors since 1988; it then compares the radical right gender gap to that of the main French far-right parties in Europe during the 1990s and 2000s, and it finally presents a set of predictive models for the “Radical Right Gender Gap” from a closer comparative analysis between the FN and the following cases: FPO in Austria, Northern League in Italy, Vlaams Belang/Blok in Belgium, and the Danish People's Party in Denmark. The database consists of the French post-election surveys (1988-2012) for the FN and the European Election Studies (1989-2009) for the comparative analysis.

Aurélia Troupel (Université Montpellier 1)

Les candidats du FN aux élections locales de 2011 : un nouveau personnel frontiste ?

En dépit d’une imposante littérature, peu de travaux se sont intéressés aux candidats et aux élus du FN aux élections locales. Pourtant, à l’occasion des élections cantonales de 2011, le parti de Marine Le Pen a renoué avec une dynamique électorale positive, de nombreux candidats frontistes ayant réussi à se maintenir au second tour alors même que le mode de scrutin leur était a priori défavorable. D’une part, parce le scrutin majoritaire uninominal à deux tours avantage habituellement les candidats bénéficiant d’une certaine notoriété locale et fait donc la part belle aux notables locaux. D’autre part, parce que le seuil d’accès au 2ème tour a été rehaussé (12,5% des inscrits au lieu de 10%). Or, dans un contexte de faible mobilisation, renforcé par le fait que ces cantonales n’étaient couplées à aucune autre élection, la position des candidats frontistes apparaît encore plus intéressante à étudier. Si l’objectif latent était de « faire barrage » au FN en rendant les conditions d’élection plus difficiles, force est de constater qu’il n’a pas été totalement atteint. Quels ressorts ont alors permis à ces candidats de prendre part aux duels du second tour ? Doivent-ils essentiellement leur qualification à la bannière sous laquelle ils se sont présentés ou observe-t-on une tendance à l’alignement sur les caractéristiques des autres candidats ? Pour répondre à ces questions, on étudiera principalement la notoriété et la carrière élective des candidats FN du Languedoc-Roussillon.

FN candidates in local elections: the case of cantonal 2011

Despite an extensive literature, few studies have focused on far right candidates and elected candidates in local polls. However, during the local elections of 2011, the party of Marine Le Pen has returned with a electoral positive dynamic, many far right candidates managed to won their way into the second-round run-off, even though the voting was a priori unpropitious. On the one hand, because the single majority vote in two rounds benefit usually candidates with some local notoriety and therefore to local community leaders. On the other hand, because the threshold for access to the second round was raised (from 10% to 12.5% ​​of those registered). However, in a context of low turnouts, strengthened by the fact that these cantonal elections were paired to any other election, the place of National Front / far right candidates seems to be even more interesting to study. If the latent objective was to stop the FN, making conditions of the race more difficult, it is clear that it hasn’t been fully achieved.
How to explain that these candidates could take part in the second round run-off? Do they essentially owe their qualification to the label under which they are standing or do we observe a tendency to align with the characteristics of other candidates?To answer these questions, we mainly consider the reputation and career of far right candidates in Languedoc-Roussillon.


Valérie Igounet (IHTP)

Le militant FN : un soldat politique

Le recrutement et la formation des militants demeure une des priorités du FN depuis sa création, en 1972. Ces deux aspects prennent une réelle dimension avec l'arrivée de Bruno Mégret au sein du parti. La création de l'Institut de Formation Nationale (1989) propose des stages « théoriques » aux militants frontistes qui permettent aux fédérations d'assurer une formation de base à leurs meilleurs « candidats ». Techniques de propagande, gestion, organisation interne, stratégie, missions du militant, réponses à l'adversaire, devoirs des responsables et des adhérents, etc : le militant modèle doit connaître, maîtriser et respecter l'ensemble de ces règles de comportement. Pendant les années 90, le délégué général met ainsi en place un véritable encadrement afin de « fabriquer » un soldat frontiste. Cette contribution s'attache à revenir sur la formation des militants frontistes (FN et FNJ). Elle montre les permanences et lignes de ruptures, inhérentes à l'évolution du parti. Il s'agit également d'insister sur des moments clés de cette histoire comme celui de la scission du FN qui traduit, non seulement, un profond décalage entre la base militante du FN et la direction mais aussi une crise du militantisme frontiste sans précédent. Le FN a toujours manqué de militants. Ces hommes et femmes sont la vitrine du parti. Depuis l'accession de Marine Le Pen à la présidence du FN, certains sont exclus du mouvement... stratégie de dédiabolisation oblige.

The National Front militant : a political soldier

The recruitment and the training of the militants is still one of the NF priorities since its creation in 1972. It becomes more and more important as Bruno Mégret joins the party.
"L'Institut de Formation Nationale" (IFN) created in 1989 offers the militants theoretical training courses. It allows the National Front federations to give a basic training to their best "candidates". Here is what all exemplary militant should know and respect : propaganda techniques, management, intern organisation, strategy, militant missions, answers to the opponent, duties of officials and party members. During the nineties, the general representative creates a real managerial staff in order to "make" a National Front soldier. This contribution wants to come back to the National Front militants' training (FN and FNJ). It shows breaking down points, inherent in the party's evolution. It is important to insist on some major periods of this history, such as the split of the party. This split not only shows a deep difference between the militants and the leadership but also a crisis in he NF militancy as never before. The NF has always been short of ideas. These men and women are the party "shop window". Since Marine Le Pen is at the head of the party, some members have been excluded, they are the victims of a new strategy of "de-demonization''.


Nicolas Lebourg (Université de Perpignan)

Le think tank « Idées Nation »

Fondé en 2011, le club Idées Nation est le think tank du FN. Son but initial est la production d'évènements et idées permettant de faire évoluer le FN vers un statut de « parti de gouvernement ». Depuis l'été 2012, il a aussi une fonction de formation des cadres. Cette double mission en implique une troisième, informelle : un lobbying interne quant à la définition de la ligne du FN.

The think tank “Idées Nation”

Founded in 2011, the club Ideas Nation is the think tank of the FN. Its original purpose is the production of events and ideas to evolve the FN to a status of "party of government." Since the summer of 2012, he was also a function of management training. This dual mission involves a third : an informal internal lobbying on the definition of the line of FN.

Marion Ballet (Sciences Po Paris)

« Nouveau » FN, nouveaux affects ? Analyse émotionnelle comparée des discours électoraux de Jean-Marie et de Marine Le Pen

Partant du principe que « l’émotionnel dit du politique », cette contribution se donne pour objectif de déterminer dans quelle mesure les affects mobilisés par Jean-Marie et Marine Le Pen dans leurs campagnes présidentielles témoignent de ruptures ou de continuités dans la communication frontiste. Une analyse comparée de leurs discours entre 1988 et 2012, mêlant approches quantitative et qualitative, met à jour de très fortes permanences émotionnelles entre les deux candidats – que ce soit en termes d’intensité ou de registres affectifs sollicités (peur, espoir, compassion, indignation, passion nationale). Puisant leurs rhétoriques dans un « répertoire émotionnel » stable, grandement conditionné par la culture politique frontiste, les propagandes électorales de Jean-Marie et de Marine Le Pen ne se distinguent réellement qu’à la marge, témoignant ce faisant un peu plus de la rigidité doctrinale de ce mouvement, peu enclin à « faire du neuf ».

« New » National Front, New Affects? A Comparative Analysis of Emotional Appeals in Jean-Marie and Marine Le Pen’s Electoral Discourses.

Considering that politics has an essential emotional dimension, this communication aims at determining the evolution of the National Front’s propaganda through an analysis of the affective patterns of Jean-Marie Le Pen and Marine le Pen’s discourses during French presidential campaigns. A comparative analysis of their speeches from 1988 to 2012, based on both qualitative and quantitative approaches, reveals strong similarities between both candidates, in terms of intensity of their emotional appeals as well as the kind of affects they use to influence voter’s attitude (fear, hope, sympathy, loathing, pride). It underlines the strong influence of ideology and habits on the Front’s communication strategy.

Gilles Ivaldi (URMIS - Université de Nice)

Vers un nouveau chauvinisme du welfare ? La transformation du programme économique du Front national (1984-2012)

Après les défaites électorales de 2007, le Front national (FN) a réalisé sa meilleure performance lors de l’élection présidentielle de 2012. Ce papier analyse le processus d’adaptation par la formation lepéniste à la demande publique croissante en matière de protection et de redistribution dans un contexte marqué par la crise économique et l’augmentation du chômage en France. Sous l’égide de Marine Le Pen, les politiques économiques du FN ont connu une évolution notable, tendant vers le modèle original de « chauvinisme du welfare » défini par Kitschelt, modèle qui combine exclusionisme, autoritarisme et politiques étatiques de redistribution en matière économique. A partir d’une analyse longitudinale systématique des positions du FN sur l’axe économique depuis le milieu des années 1980, ce papier analyse la magnitude et la signification de cette évolution programmatique, et dans quelle mesure la formulation d’un agenda économique renouvelé a permis au parti d’occuper une position centrale dans la compétition présidentielle de 2012. Les implications éventuelles de cette évolution pour la définition du phénomène de droite radicale et la structure compétitive du système de partis français sont discutées.

Successful Welfare-Chauvinism? The transformation of the Front National’s economic programme (1984-2012)

After shallow electoral waters in 2007, the Front national (FN) has achieved its best electoral performance ever in the 2012 French presidential election. This paper looks at how the party has striven to adapt to the public demand for protection and redistribution in the context of France’s economic crisis and growing unemployment. Under Marine Le Pen’s leadership, the FN’s economic policies have undergone significant change towards Kitschelt’s original model of ‘welfare-chauvinism’ which combines exclusionism, authoritarianism and statist redistributive economic policies. Based on a systematic longitudinal analysis of the FN policy preferences on the economic axis since the mid-1980s, this paper examines the magnitude and significance of this strategic programmatic shift by the FN, and to which extent the formulation of a renewed economic agenda has enabled the party to move towards a more beneficial position in the 2012 presidential race. Possible implications for both the nature of the radical right phenomenon and the competitive shape of the French party system are discussed.



Sylvain Crépon (Sophiapol)

Le « nouveau Front National » au prisme de la question des mœurs

Lors des dernières élections présidentielles, Marine Le Pen est parvenue rassembler une proportion identique d’électeurs féminins et masculins ainsi qu’un taux d’électeurs homosexuels correspondant sensiblement à son score global, ce à quoi n’était jamais parvenu son père. Une orientation en phase avec les évolutions sociales en matière de mœurs qui voient les Français toujours plus permissifs en la matière. En présentant les immigrés de confession musulmane et leurs descendants comme ontologiquement rétifs à l’ « hédonisme occidental », et donc inassimilables aux fondements démocratiques, ce nouveau Front national, fortement inspiré des mouvements néo-populistes européens (PVV néerlandais, UDC suisse) a su adroitement adapter sa logique nationaliste aux reconfigurations politiques contemporaines. A partir d’une enquête, toujours en cours, menée auprès de cadre et sympathisants frontistes, cette communication interroge les logiques de ce revirement en matière de mœurs de la part du Front national de Marine Le Pen, sa portée idéologique, ses succès électoraux et sa réception au sein même de la mouvance de l’extrême droite.
 
The “new” Front national and the sexual permissively

In the last presidential election Marine Le Pen has succeeded in collecting the same rates of female and male votes, and the same rates of homosexual and heterosexual votes as is found in the French society, a success her father never achieved. This change is in keeping with the growing moral permissiveness prevailing in European countries. By describing Muslim migrants and their children as naturally hostile towards “Western hedonism” and therefore unable to become integrated, the new Front National, widely inspired by such populist movements as the PVV in the Netherlands or the UDC in Switzerland, has shown its ability to adapt its nationalist ideology to the new present political configurations. Based on a survey, still in progress, of Front national leaders and supporters, this presentation questions the rationale behind this sudden change, its ideological impact, the reasons for its success and the way it is received within the extreme right sphere.

Brigitte Beauzamy (University of Warwick)

Le « nouveau Front National » et les transformations de la mise sur agenda du conflit israélo-palestinien

Un des éléments les plus marquants de la rénovation du discours frontiste associée au « nouveau FN » est la prise de distance vis-à-vis du socle idéologique et culturel du parti : Marine Le Pen a multiplié les déclarations rompant avec l'héritage négationiste et antisémite de certains segments du Front, et avec la stratégie médiatique de son père. Cette stratégie est généralement rapportée à un désir de séduire l'électorat juif français, en adoptant un ton pro-sioniste affirmé et en abondant dans les thèses communément défendues par les organisations communautaires et en particulier le CRIF, arguant que la recrudescence de l'antisémitisme en France est à rapporter à une « Intifada des cités » portée par les immigrés. L'analyse portée par les cadres frontistes du conflit israélo-palestinien est cependant moins tranchée qu'il n'y paraît, et le soutien à Israël est un élément idéologique facteur de clivage. L'objectif de cette communication est d'analyser les modalités de l'élaboration de la doctrine du FN en matière de politique étrangère concernant Israël, le monde arabe et le conflit israélo-palestinien. A partir de l'analyse de la littérature du parti et de déclarations de ses responsables, on mettra en lumière les composantes concrètes de cette position programmatique, en terme de processus de paix israélo-palestinien et de relations France-Israël et Europe-Israël.

Has the « new Front National » changed its position vis-à-vis the Israel/Palestine conflict

One of the most striking changes attesting the mutation of the Front National into a « new » form lies in its distancing from several aspects of its ideological foundations, including Jean-Marie Le Pen's negationist and anti-Semitic heirloom serving as strategy for media outreach. It is often claimed that this shift aims at attracting a new, Jewish electorate by adopting a Zionist position in matters regarding Israel and by aligning with major Jewish communitarian institutions such as the CRIF in denouncing anti-Semitic attacks performed by young people – generally depicted as coming from a migrant background – who would be identifying the Palestinian cause and duplicating an Intifada in the French banlieues. Yet the FN leadership is not nearly as unanimous in this regard as it seems and support to Israel still serves a an ideological cleavage within the party. This paper aims at examining how the FN new foreign policy doctrine with regards to the Israel/Palestine conflict and its repercussions in the the Arab world is elaborated. Based on a discourse analysis of policy documents and speeches from party leaders, it shall map the concrete aspects of the FN programme concerning MENA issues, especially with regards to the peace process but also to bilateral relations between France and Israel, but also between Europe and Israel.
 
Emmanuelle Reungoat (Université Paris 1 Sorbonne)

Le FN et l’Union européenne : la radicalisation comme continuité ?

L’analyse de la gestion de l’enjeu européen par la nouvelle équipe dirigeante du FN permet de dégager à la fois la continuité globale dans laquelle s’inscrivent le programme et les stratégies mises en place à l’échelle inter et intra partisane à partir de l’enjeu européen, ainsi que les inflexions impulsées dans ces domaines. La radicalisation récente parfois observée de la critique frontiste envers l’intégration européenne se révèle réelle et circonscrite. Comme par le passé, les échelles inter et intra-partisanes s’enchevêtrent pour conduire à cette évolution puisqu’il s’agit de poursuivre une stratégie de différenciation quand les discours partisans sur l’Europe ont évolué depuis 2005, d’affirmer un leadership en interne, tout en produisant un discours permettant de renforcer un récit identitaire d’opposition radicale à l’U.E. C’est également la continuité d’une inscription dans des logiques d’adaptation et de démarcation au sein du système partisan qui ressort. La mise en perspective de la position frontiste sur l’Europe avec celles de l’ensemble du système partisan permet de faire ressortir la part relationnelle de sa constitution depuis les années 1990. Dans la continuité des décennies précédentes, l’enjeu européen constitue enfin une ressource à usage interne. Les élections européennes viennent renforcer la patrimonialisation du parti et l’échéance de 2009 permet d’affirmer la domination de la nouvelle équipe dirigeante au sein de l’appareil et d’écarter les concurrents en interne.

FN and European Union: radicalization as continuity?

The way the new president of the FN and her team deal with the European issue appears as a clue of the global continuity of FN program and strategies at the intra and inter–party level. Its study also reveals a few changes in this regard. The so-called “radicalization” of the FN criticism about the E.U. is true but limited. As before, this evolution of FN position is rooted both at intra and inter-party level. Facing the changes of others party discourses on Europe since 2005, FN has to keep its difference. This evolution on Europe is also a way for the new leadership to establish its own position inside the party and to strengthen its collective identity, built on radical opposition to the E.U. The comparison between the position of FN and others parties underlines the influence of the belonging to national political space on the definition the European position. European discourse is used by FN as a tool to normalize and/or to distinguish itself inside party system. As before, European issue is also used to control intra-party competition, as we saw with the elimination of old challengers during the 2009 European election, and to fortify the control of the party kept by the leader. 


Participants

Andolfatto Dominique dominique.Andolfatto@u-bourgogne.fr
Ballet Marion marion.ballet@gmail.com
Barisione Mauro mauro.barisione@unimi.it
Barone Sylvain sylvainbarone@hotmail.com
Beaumazy Brigitte brigitte.beauzamy@gmail.com
Camus Jean-Yves jycamus75@yahoo.fr
Choffat Thierry thierry.choffat@univ-lorraine.fr
Crépon Sylvain screpon@hotmail.com
De Lange Sarah s.l.delange@uva.nl
Dézé Alexandre alexandre_deze@hotmail.com
Faniel Jean j.faniel@crisp.be
Gombin Joël joel.gombin@gmail.com
Igounet Valérie valerie.igounet@gmail.com
Ivaldi Gilles gilles.ivaldi@unice.fr
Lebourg Nicolas nicolaslebourg@yahoo.fr
Marchand-Lagier Christèle christele.marchand@univ-avignon.fr
Mayer Nonna nonna.mayer@sciences-po.fr
Minkenberg Michael minkenberg@europa-uni.de
Négrier Emmanuel negrier@univ-montp1.fr
Reungoat Emmanuelle emmanuelle.Reungoat@malix.univ-paris1.fr
Troupel Aurélia aureliatroupel@hotmail.com

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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