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Section Thématique 34

L’analyse de réseaux comme méthode pour la science politique
Network Analysis: A Method for Political Science

Responsables

Camilo ARGIBAY (Triangle, ENS de Lyon) camilo.argibay@gmail.com
Claire LEMERCIER (CSO, CNRS-Sciences Po) claire.lemercier@sciences-po.org

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Ceux qui la pratiquent présentent en général l’analyse de réseaux sociaux plutôt comme une méthode que comme une théorie. Il s’agit d’une façon particulière de regarder la réalité, qui met l'accent sur les relations plus que sur les propriétés des individus ou organisations, et sur les structures dessinées par ces relations (Granovetter, 1990). Depuis les années 1980, le développement d'outils adaptés a permis à cette approche de faire naître des études empiriques novatrices. Pourtant, à quelques exceptions près (Payre, 2005 ; Combes, 2009 ; Gutierrez, 2010 ; Argibay, 2011), la science politique française n'a guère utilisé dans des travaux empiriques les formalisations correspondantes. Ailleurs, les revues de science politique ne laissent guère plus de place à ce type de traitements, malgré un frémissement récent (Fowler et al., 2011 ; Lazer, 2011 ; McClurg et Young, 2011 ; Ward et al., 2011) ; en dehors de l'étude des mouvements sociaux (Diani et McAdam, 2003), les recherches de ce type sont encore peu cumulatives. Pourtant, l'analyse de réseaux peut apporter des clés pour deux questionnements de science politique, sur la multipositionnalité des acteurs et les processus de circulation.
La question de la multiplicité des espaces d’engagement a été posée, surtout à propos du militantisme et des élites politiques et administratives, depuis les années 1970 (Boltanski, 1973). Ainsi, le renouvellement des enquêtes sur les partis politiques a été marqué par l’analyse des milieux partisans, portant attention aux relations consolidées entre différents groupes (Sawicki, 1997). Mais elles en restent souvent au récit de trajectoires individuelles, là où l’analyse de réseau formalisée permet d’étudier conjointement l’individuel et le collectif, en prenant au sérieux la coappartenance synchrone de différents individus à une même institution et d’un même individu à différentes institutions. Cette méthode permet notamment de repérer les frontières de l’espace social étudié, d’en discerner les sous-groupes et leurs relations, et enfin de penser les engagements individuels dans cet espace donné (voir par exemple Rebmann, 2011). Elle est à cet égard complémentaire de l’analyse factorielle et de l’analyse de séquences.
L’analyse des processus de circulation, qu’ils concernent des individus ou des savoirs, s’est forgée autour de l’étude du niveau transnational, en se démarquant d’une lecture linéaire et unidirectionnelle de type émetteur-récepteur, pour privilégier l’étude d’un espace de circulation. Elle procède à une sociologie fine des acteurs qui circulent et font circuler (Hassenteufel, 2005). L’entrée par les réseaux permet de cartographier ces espaces pour repérer les circuits, les zones d’intrication et d’éventuelle convergence, mais aussi de non circulation entre différents mondes (voir par exemple Rosenthal et al., 1985, Beauguitte, 2010). En donnant un contenu précis à la notion d’ « intermédiarité », l’analyse de réseaux permet d’objectiver la position de certains passeurs (individuels ou collectifs) et, de manière complémentaire, de pointer les zones de non circulation.
Cette section permettra de discuter le traitement formalisé (par la quantification et/ou la représentation graphique) de données relationnelles issues d’une enquête de terrain – aucune des communications ne s'en tenant à un emploi métaphorique de la notion de réseau. Les auteurs présenteront précisément leur protocole d’enquête ainsi que l’apport de la méthode à leur travail, ce qu'ils n'auraient pas pu saisir sans elle. Les thèmes abordés seront la multipositionnalité, au sein tant de mouvements sociaux que d'institutions consultatives, la diffusion d'idées et la circulation de publics entre lieux culturels, ainsi que l'analyse de prises de décision en termes de réseaux narratifs. Les articles étant disponibles avant le Congrès, leur présentation sera très courte, afin de laisser la plus large place à la discussion générale, introduite par deux discutants.
 
Its practicioners generally define network analysis as a method, rather than a theory. It is in fact a specific way to look at social processes, that puts emphasis on relationships and on the structures that emerge from their patterns (Granovetter, 1990). The use of social network analysis in empirical studies is still exceptional in French-speaking political science (Payre, 2005 ; Combes, 2009). Publications in other languages generally focus on social movements (Diani et McAdam, 2003); other works in political science using social network analysis are scarce and isolated. However, there is great potential in using this method to investigate two key general issues of political science: multiple belongings and circulation processes (Fowler et al., 2011 ; Lazer, 2011 ; McClurg & Young, 2011 ;Ward et al., 2011).
Since the 1970s (Boltanski, 1973), researchers have repeatedly pointed out the prevalence of multiple belongings in e.g. organizations involved in social movements or institutions defining the political or administrative elite. Studies on political parties have taken into account formal relationships between various sorts of groups. However, it has generally been done on the sole basis of narratives of individual trajectories. On the contrary, network analysis allows to simultaneously study individual and collective dimensions, and thus helps to define borders or subgroups in complex social spaces.
Circulation processes, whatever is supposed to circulate, are more and more studied at the transnational level. Research in this field has put emphasis on the spaces where circulation takes place and the actors who make it possible (Hassenteufel, 2005). Network analysis also allows to point out not only possibilities of circulation, but also obstacles that hinder it; in addition, it precisely defines "betweenness", helping to better study individual or collective bridges or translators (see e.g. Rosenthal et al., 1985).
This session will discuss formal empirical studies of relational data, conducted by political scientists or sociologists. Multiple belongings and circulations will be the main themes. Multiple belongings will be investigated in the contexts of social movements and advisory bodies; circulations of ideas, of people between cultural places and of arguments between texts will be addressed. The authors will precisely present their methods and discuss of what they allowed them to discover that they would otherwise have missed.

 
Bibliographie/References

Argibay Camilo, De l’amphithéâtre à l’hémicycle ? Socialisation au métier politique et réseaux militants des dirigeants étudiants de la MNEF, thèse de science politique, Université de Lyon, 2011, p. 259-344.
Beauguitte Laurent, « Les votes à l’Assemblée générale de l’ONU de 1985 à nos jours. Pistes (carto)graphiques », M@ppemonde, 97, 2010.
Boltanski Luc, « L’espace positionnel : multiplicité des positions institutionnelles et habitus de classe », Revue française de sociologie, 14, 1, 1973, p. 3-26.
Combes Hélène, « Pour une sociologie du multi-engagement : réflexion sur les relations partis - mouvements sociaux à partir du cas mexicain », Sociologie et sociétés, 41, 2, 2009, p. 161-188.
Diani Mario et McAdam Doug, Social movements and networks: relational approaches to collective action, Oxford, Oxford university press, 2003.
Fowler James H., Heaney Michael T., Nickerson David W., Padgett John F. et Sinclair Betsy, « Causality in Political Networks », American Politics Research, 39, 2, 2011, p. 437-480.
Granovetter Mark S., « The Myth of Social Network Analysis as a Special Method in the Social Sciences », Connections, XIII, 1-2, 1990, p. 13-16.
Gutierrez Carolina, Une décentralisation en kit : analyse des trajectoires des politiques de régionalisation et de décentralisation dans la construction de l’Etat au Chili (1964-1996), thèse de science politique, Université Lille 2, 2010, 503 p.
Hassenteufel Patrick, « De la comparaison internationale à la comparaison transnationale. Les déplacements de la construction d’objets comparatifs en matière de politiques publiques », Revue française de science politique, 55, 1, 2005, p. 113-132.
Lazer David, « Networks in political science: back to the future », « Network analysis and political science », Annual Review of Political Science, 14, 2011, p. 61-68.
McClurg Scott D. et Young Joseph K., « A relational political science. Editors' introduction », PS: Political Science & Politics, 44, 1, 2001, p. 39-43.
Payre Renaud, « Un savoir « scinetifique, utilitaire et vulgarisateur » : la ville de La vie urbaine, objet e science et objet de réforme (1919-1939) », Genèses, 60, 3, 2005, p. 5-30.
Rebmann Frédéric, « Le réseau des commissions extra-parlementaires (1910-2000) : essor et déclin d’une expression institutionnelle du néocorporatisme helvétique », Redes, 21, 2011, p. 498-537.
Rosenthal Naomi, Fingrutd Meryl, Ethier Michele, Karant Roberta et McDonald David, « Social Movements and Network Analysis: A Case Study of Nineteenth-Century Women’s Reform in New York State », American Journal of Sociology, 90, 5, 1985, p. 1022-1054.
Sawicki Frédéric, Les réseaux du Parti socialiste. Sociologie d’un milieu partisan, Paris, Belin, 1997, 340 p.
Ward Michael D., Stovel Katherine, Sacks Audrey, « Network analysis and political science », Annual Review of Political Science, 14, 2011, p. 245-264.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur la session suivante :
Session 1 : 9 juillet 2013 14h-16h45
Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), salle A14


Programme

Camilo Argibay (Triangle, ENS de Lyon) et Claire Lemercier (CSO, CNRS-Sciences Po)
Introduction

Laurent Jeanpierre (Labtop, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)
Discussion


Résumés des contributions

Fabien Eloire et Mathilde Pette (Clersé, Université Lille 1)
 
L’engagement militant envers la cause des étrangers. Une analyse structurale de la multipositionnalité dans les réseaux associatifs.
 
La littérature en science politique et en sociologie sur le militantisme révèle la coexistence de deux viviers de recrutement des militants, l’un chrétien, l’autre d’extrême gauche. Notre enquête par questionnaire, menée entre 2009 et 2012 auprès de quatre cents militants de la cause des étrangers dans le Nord de la France, indique qu’ici aussi, ces deux traditions structurent fortement cet espace d’engagement Elles se trouvent, en effet, d’après nos analyses formalisées, au principe des pratiques de multi-engagement des militants interrogés. Notre étude montre que, généralement, au cours de leur vie, ces derniers sont (ou ont été) affiliés à plusieurs organisations (syndicats, partis politiques, associations, mouvements de jeunesse, organisations religieuses). Grâce à une analyse de réseaux sociaux, nous positionnons ces associations les unes par rapport aux autres et faisons ainsi apparaître des sous-groupes d’associations au sein desquels certaines, plus centrales, semblent en fédérer d’autres. L’analyse de réseaux permet aussi de mettre en lumière la présence de plusieurs constellations d’associations qui sont plus ou moins imperméables entre elles et qui renvoient aux deux viviers de recrutement. Nos résultats suggèrent de ce fait l’existence de processus sociaux, tels que la multi-positionnalité ou l’encastrement organisationnel.
 
Be involved in foreigners cause. A structural analysis of the multipositionality in association networks.
 
Political science and sociological literature dealing with activism reveals the coexistence of two recruiting pools for activists: one relates to Christians, the other relates to leftist. Our investigation, based on a questionnaire administered from 2009 to 2012, to four hundred activists of the foreigners cause in Northern France, shows that in this case too, these two traditions strongly structure this space of involvement. Indeed, according to our formalized analysis, they structure the multi individual and associative involvements. Our study shows that generally, in their life course, activists are (or have been) affiliated to different organizations (labour unions, political parties, non-profit groups, youth movements, religious associations). With a social networks analysis, we position these organizations from each other, and some sub-groups of organizations appear. Among these organizations, some occupy a central position, federating others around them. Social networks analysis reveals too several organizational constellations, that are more or less impermeable to one another and refers to the two pools of activists’ recruitment. Therefore, our results suggest the existence of social processes, such as multipositionality or organizational embeddedness.

Jeremy Clairat (PACTE, IEP de Grenoble)
 

Le pouvoir de la multipositionnalité ? L’apport de l’analyse de réseaux pour explorer les liens entre positions des acteurs et circulations des savoirs. Le cas du Conseil d’analyse économique, 1997-2010.
 
Cette communication vise à interroger le lien entre la multipositionnalité des acteurs et la circulation des savoirs à partir d'un travail d'enquête sur le Conseil d’analyse économique. Cette institution créée en 1997 constitue un terrain d’observation privilégié : espace intermédiaire entre le savant et le politique, elle va être investie par des économistes extérieurs à l'administration dont certains cherchent à diffuser leurs analyses en s’engageant dans différents espaces et différentes institutions à la frontière des champs académiques, politiques, administratifs et du monde de l’entreprise. Nous souhaitons réfléchir aux apports spécifiques d'une analyse de réseaux par rapport à une analyse factorielle (ACM) pour analyser le lien entre les caractéristiques de ces « passeurs » et leur influence supposée. Dans quelle mesure peut-on passer du constat de l’existence d’acteurs « centraux » dans un réseau à l’idée que ces acteurs seraient réellement « influents » ? La circulation des savoirs est-elle parallèle à la circulation des personnes ? Peut-on passer du constat de l’observation de la multipositionnalité à l’hypothèse d’un « pouvoir multipositionnel » ? C’est donc une double visée, inséparablement méthodologique – la pertinence du regard de l’analyse de réseaux par rapport à d’autres méthodes – et théorique – la question du lien entre positions des individus et circulation des savoirs – que cette communication se propose d’explorer.
 
A multipositionnal power? The contribution of network analysis to the study of the relation between actors' position and knowledge circulation. The case of the French Council of Economic Analysis, 1997-2010
 
Based on a study of the French Council of Economic Analysis, this communication seeks to investigate the relation between actors' multipositionality and knowledge circulation processes. Created in 1997, this institution constitutes an intermediary space between science and power which has been used by some economists, different from the traditional administrative ones, to disseminate their analysis. These economists belong to different institutions and circulate between the academic, political, administrative and business fields. We wish to examine the relevance of social network analysis, compared to factor analysis (MCA), to study the links between the positional and social characteristics of these go-betweens and their alleged influence. Do multiple belongings imply knowledge circulation? Is it possible to talk about a "multipositional power" when we observe multipositional actors? We'll try to answer these questions by examining the methodological and theoretical problems they raise.


Sébastien Michon, Pierre-Edouard Weill (GSPE-PRISME, CNRS, Université de Strasbourg)

 
Politique de la culture et reproduction sociale des pratiques culturelles. Les apports de l’analyse de réseaux
 
Notre communication vise à jeter un pont entre sociologie des politiques culturelles et sociologie des pratiques culturelles, tout en soulignant le gain heuristique lié à la combinaison de l’analyse structurale de réseau avec d’autres méthodes quantitatives (analyse des correspondances multiples, régression logistique) et qualitatives (archives, entretiens). Appliquée à des données sur les pratiques culturelles des étudiants alsaciens (4557 réponses à un questionnaire et 70 entretiens), complétées par une enquête auprès d’acteurs institutionnels locaux, cette combinaison de méthodes permet de montrer comment la politique de la culture contribue au maintien de la valeur distinctive des pratiques culturelles les plus légitimes.
Modélisant les flux de circulation des publics, l’analyse structurale de réseau fait apparaître des sous-ensembles d’établissements entre lesquels les flux sont plus intenses. Combiné à l’analyse statistique des propriétés sociales et aux récits de pratiques de sociabilité recueillis par entretiens, le repérage de ces sous-ensembles améliore la compréhension des effets de prescription en matière de pratiques culturelles. L’analyse structurale de réseau fournit également des indicateurs qui mesurent à quel point les publics de certains établissements culturels en fréquentent d’autres. Les résultats sont mis en perspective avec les caractéristiques sociales des publics On contribue enfin à la sociologie de l’action publique en rapportant les moyens investis à la stratification sociale des publics des établissements culturels.
 
Cultural Policy and Social Reproduction of Cultural Practices. The Benefits of Networks Analysis

Our paper aims to connect sociology of cultural practices with sociology of cultural policy, while highlighting the heuristic gain of combining structural networks analysis with other quantitative (correspondence analysis, logistic regression) and qualitative methods (archives, interviews). We combine these methods in the analysis of Alsatians student’s cultural practices (4557 answers to questionnaire and 70 interviews), completed by an inquiry into institutional local actors. This enables to show how cultural policy contributes to maintain the distinguishing valor of the most legitimate cultural practices.
By modeling public’s circulation flows, structural networks analysis makes appear subgroups of establishments between whom the circulation flows are more intense. Combined with statistical analysis of the social characteristics of the publics and with interview’s results concerning the practices of sociability, the highlighting of these subgroups improves the understanding of the effects of prescription in matter of cultural practices. Structural networks analysis also provides indicators which measure how some cultural establishment’s publics are frequenting to some others. The results are compared with the public’s social characteristics. We finally contribute to sociology of cultural policy by reporting investments to the social stratification of cultural establishments’ publics.
 

Gaëlle Pellon (Institut ISPOLE / UCL)
 
La gestion en réseaux des conflits par les organisations internationales : dynamiques structurantes et disjonctions structurales de la coopération inter-organisationnelle dans les conflits
 
La gestion internationale des conflits a toujours été une activité complexe caractérisée par l'intervention, plus ou moins coordonnée, d'une multitude d'acteurs (Etats, organisations internationales, etc.). L'existence de ces configurations interorganisationnelles complexes  interroge notre compréhension de l’intervention des organisations internationales dans les conflits. Parmi toutes les questions soulevées, celle de la dynamique de ces configurations particulières est centrale. La mise en réseaux des organisations internationales brouille, en effet, les frontières connues du cadre de l'action des organisations internationales et laisse place à une forme d'action, complexe et méconnue, qui a lieu, cette fois-ci, dans un espace transorganisationnel. Cet article propose une perspective innovante d’analyse de la gestion collective de conflits.  A travers les cas de l’Ossétie du Sud et du Kosovo, et en se basant la nouvelle base de données DIORc, la gestion de conflits est construite comme un phénomène d'affiliation. Notre contribution consistera alors à examiner la mécanique de ce système multi-acteurs organisée autour d’une double dynamique. Entre logique collective et logique individuelle, entre dynamiques structurantes et disjonctions structurales, entre niveau d'analyse global et local, l’analyse approfondie de la mise en réseaux des organisations internationales démontre que le multilatéralisme international fonctionne ‘en résistances’ ce qui affecte l’efficacité du système de gestion collective des conflits mis en place en Ossétie du Sud et au Kosovo.
 
Networked forms of conflict management: understanding the dynamics of contemporary collective conflict management

Contemporary collective conflict management (CCM) is a complex activity characterized by the increase of joint interventions of third parties (States, intergovernmental organizations…). These new forms of conflict management challenge our understanding of third parties interventions in conflicts. One of the most interesting issues deals with the dynamics of these very specific forms of action. Indeed, networked and transorganisational forms of collective management defy classical IR analysis of intergovernmental organisations' actions. This article is an innovative contribution to the study of collective conflict management. Using the new database DIORc, it aims at examining the processes of conflict management that take place in the conflicts of South-Ossetia and Kosovo. In order to provide a more fine-grained analysis, the systems of third parties interactions are built as temporal and multirelational bipartite networks.  This methodological framework enables us to reveal the complex dynamic of CCM characterized by the coexistence of a systemic and a strategic dimension. These dimensions illustrate both the intricacy and multi-layering aspects of CCM and the existence of obstacles related to ‘the costs of networks’ that hold back the performance of networked actions implemented in South-Ossetia and in Kosovo.  


Participants

ARGIBAY Camilo camilo.argibay@gmail.com
CLAIRAT Jérémy jeremy.clairat@gmail.com
ELOIRE Fabien eloire.fabien@wanadoo.fr
JEANPIERRE Laurent ljeanpierre@free.fr
LEMERCIER Claire claire.lemercier@sciences-po.org
MICHON Sébastien sebastien.michon@misha.fr
PELLON Gaëlle Gaelle.Pellon@uclouvain.be
PETTE Mathilde mathilde.pette@gmail.com
WEILL Pierre-Edouard pierre-edouard.weill@misha.fr

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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Téléphone : 01 45 49 77 51
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