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Section Thématique 36

La division du travail exécutif. Distribution, différenciation et appropriation des postes exécutifs
The Division of Executive Roles. Distribution, differentiation and ownership of executive positions

Responsables

Nicolas BUÉ (Université de Nice-Sophia Antipolis / ERMES et CERAPS) nicolas.bue@unice.fr
Nicolas KACIAF (UVSQ / VIP et CERAPS) kaciaf@yahoo.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

La sociologie des dirigeants politiques n’a guère accordé d’attention aux modalités différenciées de conquête et d’exercice du pouvoir selon les secteurs sur lesquels les gouvernants exercent leur emprise. La recherche se concentre en effet sur les traits communs de l’élite au pouvoir, ceux qui distinguent « la classe politique » du reste de la population (voire des autres types d’élites dans le paradigme pluraliste), délaissant ainsi ce qui distingue les élites politiques entre elles au-delà de l’appartenance partisane. Si la sociologie politique a bien montré que, selon les contextes, certaines professions et certains types de capitaux favorisent l’accès aux plus hautes fonctions politiques, tout se passe comme si la division du travail exécutif s’opérait ensuite de façon relativement indifférenciée entre les professionnels de la politique [voir les indication bibliographiques, notamment les travaux de Birnbaum, Dogan, Estèbe, Gaxie, Guttsman, Lewis, Putnam, Tavares de Almeida, ainsi que Garraud sur les élites locales].
Bien que chacun puisse convenir qu’être affecté aux questions budgétaires, éducatives, judiciaires, militaires, agricoles ou encore sportives engage des compétences, ressources, relations, apprentissages, marges de manœuvre et rétributions spécifiques, peu de travaux ont érigé la division du travail exécutif, à l’échelle nationale (ministères) ou locale (vice-présidences de conseils régionaux et généraux, délégations municipales et intercommunales), en objet de recherche à part entière.
Cette section thématique entend ainsi se focaliser sur les logiques de distribution, de différenciation et d’appropriation des postes exécutifs. La diversité des terrains d’enquête, des échelons territoriaux et des contextes sociohistoriques est ici privilégiée tant elle permet de travailler cette variable « sectorielle » et d’en évaluer les effets propres sur les carrières des professionnels de la politique comme sur les dynamiques de conquête et d’exercice du pouvoir. Différencier les postes exécutifs selon leurs « domaines » d’intervention respectifs permet en effet de réinterroger et d’articuler deux objets majeurs de la sociologie des gouvernants : les logiques de recrutement politique et d’accès aux positions de pouvoir d’une part, les formes de rétribution associées à l’exercice du pouvoir d’autre part.
 
1.            On interrogera tout d’abord la place des différents postes exécutifs dans les trajectoires et carrières politiques. Quels sont par exemple les ministères et délégations les plus spécifiquement convoités, selon les niveaux territoriaux, les conjonctures, les formations politiques, les profils sociaux des acteurs et leurs « clientèles » politiques, etc. ? Quels sont les ressources, compétences, règles [Nay, 1998], réseaux d’alliés et/ou trophées antérieurs qu’il faut mobiliser, maîtriser ou faire valoir pour prétendre occuper tel ou tel portefeuille ou délégation ? On sait par exemple que la répartition des postes exécutifs s’éclaire au regard du genre [CURAPP, 1990 ; Davis, 1997] ou de l’appartenance partisane dans le cas des gouvernements de coalition [Budge et Keman, 1990 ; Laver et Shofield, 1990 ; Laver et Shepsle, 1996 ; De Winter, 2001 ; Verzichelli, 2006], mais qu’en est-il d’autres propriétés et ressources individuelles et sociales ? Si les postes les plus « techniques » vont généralement aux représentants les moins dotés [Gaxie et Offerlé, in Birnbaum, 1985] et les « grands » ministères aux plus dotés, peut-on objectiver plus précisément les logiques sociopolitiques de distribution des portefeuilles ?
 Plus généralement, dans quelle mesure le découpage et le partage des secteurs exécutifs sont-ils au cœur des luttes au sein des partis ? Comment s’effectuent alors les arbitrages entre prétendants concurrents au sein des partis ou entre eux lors de la formation d’un gouvernement ? Ces interrogations, indicatives et non exhaustives, constitueront l’un des fils directeurs communs aux communications de cet atelier. La comparaison spatiale et temporelle, et l’attention aux jeux d’échelle doivent permettre d’apprécier si l’inégal prestige associé aux différentes fonctions exécutives est relativement stable dans le temps et l’espace ou, au contraire, contingent, c’est-à-dire redevable des types de configurations politiques, des règles du jeu, des acteurs en présence et de ce que leurs négociations mettent en jeu.
 
2.            Si ces postes sont différentiellement convoités, c’est qu’ils offrent à leurs détenteurs des gratifications, ressources et rétributions singulières. D’une part, les protagonistes peuvent escompter d’un poste exécutif des ressources inégalement déterminantes pour la poursuite de leurs carrières politiques : notoriété et capacité d’accès aux médias ; production d’images de soi et d’« identités stratégiques » ; contrôle d’administrations et de budgets ; transactions privilégiées avec telles ou telles catégories d’acteurs de la « société civile », etc. La question des usages, personnels ou collectifs, de ces ressources institutionnelles et politiques se pose alors, tant pendant l’occupation du poste qu’après. Comment les acteurs politiques les investissent-ils dans la compétition partisane ou électorale ? Dans quelle mesure ces ressources leur permettent-ils de s’affranchir de la discipline partisane ou gouvernementale ? Avoir occupé un poste ne peut-il pas marquer durablement certains individus au point parfois de limiter les possibles évolutions de carrières et les « reconversions » vers d’autres secteurs d’action publique ?
 D’autre part, ces gratifications et rétributions peuvent être recherchées pour elles-mêmes, dans une logique d’appropriation personnelle des ressources publiques [Fauré, Médard, 1995 ; Briquet, Faverel-Garrigues, 2008]. Prendre en compte la diversité des postes ministériels permet alors non seulement d’analyser la pluralité potentielle des pratiques de patrimonialisation (qui ne se réduisent évidemment pas à la seule prédation financière) mais surtout de ne pas réserver la question de la porosité des frontières du public et du privé aux seules sociétés extra-occidentales [Médard, 2000 ; Bach, 2011].

The sociology of political leaders has paid too little attention to the different ways to conquer and exercise power, depending on the sectors on which leaders exert their influence. If everyone can agree that being assigned to the budgetary, educational, judicial, military, agricultural or sporting issues requires skills, resources, networks, learning, leeway and specific rewards, few researchers have directly focused on the division of executive roles, in a national or local scale. This workshop intends to question the principles of distribution, differentiation and ownership of executive positions.
Firstly, we will examine the order of executive positions in the political careers. What are the departments and delegations most specifically sought, depending on sociohistorical configurations? What are the resources, skills, networks of allies or trophies that political leaders need to mobilize or control for occupying the different executive positions? During the formation of a government, how are competitions between contenders performing?
Secondly, these positions are differentially coveted because they offer singular gratifications and rewards. On the one hand, competitors can expect from an executive position more or less critical resources to pursue their political careers: ability to access media, production of “strategic identities”, control of administrations and budgets, transactions with groups of “civil society”, etc. We will ask the question of the uses of these institutional and political resources, not only during the occupation of the position but also after. On the other hand, these gratifications may be sought for themselves, in a sense of personal appropriation of public resources. Take into account the diversity of positions can be useful to analyze the different kinds of patrimonialism.


 
Bibliographie indicative

Bach D., 2011, « Patrimonialisme et néopatrimonialisme : lectures et interprétations comparées », in Bach D., Gazibo M., dir., L’État néopatrimonial, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, p. 37-78.
Birnbaum P., 1977, Les Sommets de l’Etat, Paris, Seuil.
Birnbaum P., dir., 1985, Les Élites socialistes au pouvoir, Paris, PUF.
Briquet, J.-L., Favarel-Garrigues, G., dir., 2008, Milieux criminels et pouvoir politique, Paris, Karthala
Budge I., Keman H., 1990, Parties and Democracy. Coalition Formation and Government Functioning in Twenty States, Oxford, Oxford UP.
CURAPP, 1990, Le Social transfiguré, Paris, PUF.
Davis R., 1997, Women and Power in Parliamentary Democraties, Lincoln and London, University of Nebraska Press.
De Winter L., 2001, « Parties and Government Formation, Portfolio Allocation, and Policy Definition », in Richard K. R., Müller-Rommel F., eds., Political Parties in the New Europe, Oxford, Oxford UP.
Dogan M., 1967, « Les filières de la carrière politique », Revue française de sociologie, vol. 8, 5, p. 468-492.
Estèbe J., 1982, Les Ministres de la République (1871-1914), Paris, Presses de la FNSP.
Fauré Y.-A., Médard, J.-F., 1995, « L’Etat-business et les politiciens entrepreneurs » in Fauré Y.-A., Ellis S., dir., Entreprises et entrepreneurs africains, Paris, Karthala/Ed. de l’ORSTOM, p. 289-305.
Garraud P., 1988, « La sélection du personnel politique local », Revue française de science politique, vol. 38, 3, p. 402-432.
Gaxie D., 1980, « Les logiques du recrutement politique », Revue française de science politique, vol. 20, 1, p. 5-45.
Gaxie D., 1983, « Facteurs sociaux de la carrière gouvernementale sous la cinquième République de 1959 à 1981 », Revue française de sociologie, vol. 24, 3, p. 441-465.
Genieys W., 2011, Sociologie politique des élites, Paris, A. Colin.
Guttsman W. L., 1963, The British Political Elite, New York, Basic Books.
Laver M., Shofield N., 1990, Multiparty Government, Oxford, Oxford UP.
Laver N., Shepsle K., 1996, Making and Breaking Government, Cambridge, Cambridge UP.
Lewis E. G., 1970, « Social background of French Ministers (1944-1967) », Political Research Quaterly, vol. 23, 3, p. 564-578.
Médard J.-F., 2000, « L’Etat et le politique en Afrique », Revue française de science politique, vol. 50, 4, p. 849-854.
Nay O., 1998, « Les règles du recrutement politique », Politix, 44, p. 161-190.
Putnam R. D., 1976, The Comparative Study of Political Elites, New Jersey, Prentice Hall.
Sotiropoulos D. A., Borikas D., 2003, « Les élites ministérielles en Grèce de 1974 à l’an 2000 », Pôle Sud, 18, p. 79-89.
Tavares de Almeida P., Costa Pinto A., Berméo N., 2003, Who governs southern Europe ? Regime Change and Ministerial Recruitment, 1850-2000, London, Franck Cass.
Verzichelli L., 2006, « Portfolio allocation », in Strøm K., Muller W. C., Bergman T., eds, Cabinets and Coalition Bargaining, Oxford, Oxford UP.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 1 : 9 juillet 2013 14h-16h45
Session 2 : 10 juillet 2013 14h-16h45

Voir planning général...

Lieu : Batiment J (13 rue de l'Université), salle J 307


Programme

Axe 1 / Légitimité et légitimation différenciées des gouvernants

Discutant : Nicolas Bué (Université de Nice-Sophia Antipolis – ERMES / CERAPS)

Axe 2 / Les logiques de distribution des postes exécutifs

Discutant : Nicolas Kaciaf (UVSQ – VIP / CERAPS)


Résumés des contributions
 
Juliana Lima (Université Paris I – CEMAF)
 
Le ballet des nominations au pouvoir exécutif en période de crise : stratégies de domination, de légitimation et d'accumulation de ressources en Angola
 
Dans l’histoire politique contemporaine de l’Angola, la distribution des postes au sein de l’exécutif est un instrument de domination assurant l’hégémonie du parti au pouvoir depuis l’indépendance et la « stabilisation » de la paix dans la période post guerre. Ce papier étudie l’économie politique du régime à partir de l’analyse des nominations présidentielles aux postes de ministres et de gouverneurs provinciaux depuis l’indépendance. Cette démarche permet d’appréhender les logiques de distribution du pouvoir dans un contexte formellement démocratique, mais où l’autocratie du pouvoir du président est au centre de reconfigurations arbitraires au sein de l’exécutif, laissant peu de marge à l’appropriation des fonctions par les hommes politiques nommés. Par ailleurs, l’étude des trajectoires des hommes politiques et du statut et des rétributions associées à certains postes clés permettent de comprendre la logique de différentiation politico-sociale au sein de la société. A travers l’étude des parcours biographiques de deux personnalités emblématiques de la scène politique angolaise nous illustrerons le « ballet des nominations », qui permet de comprendre à la fois la dynamique de légitimation et de dé-légitimation de certaines figures politiques et le processus d’accumulation de ressources individuelles.
 
The “ballet of executive appointments” in times of crisis: strategies of domination, legitimization and accumulation of resources in Angola.
 
Throughout Angolan’s contemporary political history, the distribution of power among executive offices has been an instrument of domination assuring the hegemonic control of the party in power and the "stabilization" of peace after war resumed. This paper presents the political economy of the regime through the analysis of presidential appointments to ministries and provincial governments since independence. This approach allows to an understanding of the dynamics of power distribution in a formally democratic context where, however, the autocracy of presidential power remains at the center of a number of random office reconfigurations leaving little margin to real appropriation of political functions by those invested in office. On the other hand, the study of political trajectory and of symbolic and non monetary benefits associated to the status granted to certain key positions enables a better understanding of the logics of social distinction within political society.  Through the study of two emblematic personalities political paths we shall illustrate the "ballet of executive appointments" enabling a better comprehension of the political dynamics of legitimization and de-legitimization of politicians and the process of accumulation of individual resources.

 

Igor Martinache (Université de Lille 2 – CERAPS)
 
Les ambivalences du rôle de ministre des sports en France sous la Ve République
 
Les activités physiques et sportives constituent un secteur d’action publique particulier : simultanément très exposé médiatiquement et relativement marginal dans le champ politique, tant d’un point de vue budgétaire que de la politisation des enjeux qui entourent son organisation. Pour autant, cette dernière relève d’un ministère spécifique, et qui présente par ailleurs un autre paradoxe spécifique en ce qui concerne le recrutement de ces titulaires depuis le commencement de la Ve République. A première vue, ces derniers semblent en effet présenter deux profils bien distincts : d’un côté des « professionnels de la politique » pour lesquels le portefeuille semble constituer une étape dans une carrière particulière, et de l’autre des « profanes » issus de la « société civile », et plus particulièrement du mouvement sportif. Il s’agira ici d’éprouver la pertinence d’une telle opposition en examinant plus précisément quels peuvent être les facteurs qui conduisent à ce poste particulier, puis dans un second temps de mettre en évidence la diversité des appropriations de celui-ci par ses titulaires. S’il a en effet pu constituer pour certains un stigmate sanctionnant une relégation dans le champ politique, d’autres ont au contraire su l’utiliser comme un « tremplin » dans une trajectoire ascendante, caractérisée en particulier par la capacité à utiliser la popularité conférée par ce dernier en même temps que de celle à sortir du cantonnement à ce seul domaine.
 
Visible but marginal ? The ambiguity of the role of Sports minister in France under the Fifth Republic

Physical and sport activities as a public action field present a paradoxical specificity: even though they benefit from a broad media exposure, it appears also quite relegated in the political field, as well as what regards the part of the national budget that is dedicated to them as for the weak politicization of its specific stakes. They nevertheless resort to the action of a peculiar Minister in the French government for many decades. The recruitment of its holders all along the Fifth Republic regime reveals by the way another paradoxical specificity. Two quite radically different profiles : on the one hand, some of them can be labelled as “professional politicians” for whom such an appointment seems to constitute a specific step in the career, and on the other hand many “laymen” as for the political field can be spotted, who generally stem from the sport movement. The aim of this paper is to test the validity of such a binary opposition through an attentive analysis of the biographical factors that could have driven to be appointed to such a position. Then, attention will be paid to the very different manners these individuals may have “take ownership” of this one. It will be most notably shown that it could have represented a “stigma” for some of them, ratifying a kind of relegation in the political field, whereas it could on the contrary have worked as a ladder position for others, as far as they managed to capitalize on the potential popularity linked to this position meanwhile they succeed in getting out of the relegation of the sport field.


Nicolas Kaciaf (UVSQ – VIP / CERAPS)

 
La “popularité” des ministres français en question(s). De l’objectivité des hiérarchies ministérielles à la construction des indicateurs
 
Cette communication vise à interroger les mécanismes de production des hiérarchies ministérielles dans la France contemporaine, à travers l’examen des baromètres de popularité (qualifiés de « popus » dans l’univers sondagier) que proposent, depuis plusieurs décennies, trois instituts de sondages : TNS Sofres, IFOP et Ipsos. L’enjeu de l’enquête est double. Il s’agit, d’une part, de s’appuyer sur ces indicateurs mensuels pour saisir d’éventuelles régularités dans les résultats de ces enquêtes d’opinion et ainsi se demander si la notoriété et l’approbation respectives des ministres testés tient davantage à leur domaine d’intervention (et à leur spécificité en termes de visibilité médiatique et d’entretien de clientèles) qu’à leur crédit politique personnel. Mais au-delà de ce travail d’objectivation statistique, il convient, d’autre part, de ne pas seulement considérer ces baromètres comme des outils administrant des preuves scientifiquement acceptables et immédiatement mobilisables par le chercheur, mais également comme des construits dont il faut identifier les logiques de fabrication et les usages dans l’univers politique.  À partir d’une enquête auprès de sondeurs et d’anciens membres de cabinets ministériels, on pourra notamment interroger les principes de sélection et d’exclusion des personnalités qui intègrent ou quittent ces baromètres, au regard notamment de l’évolution de leur position gouvernementale.
 
The "popularity" of the French Ministers. From the objectivity of the ministerial hierarchies to the construction of indicators.
 
This communication aims at questioning the mechanisms of production of the ministerial hierarchies in contemporary France, through the examination of the barometers of popularity (considered as "popus" in the polls universe) that propose, for several decades, three polling organizations: TNS Sofres, IFOP and Ipsos. The stake in the investigation is double. On one hand, we will lean on these monthly indicators to seize possible regularities in the results of these opinion surveys and so wonder if the fame and the approval of the tested Ministers holds more their field of intervention (and in their specificity in terms of media visibility and maintenance of clienteles) than on their personal political credit. But beyond this work of objectification, it is advisable, on the other hand, to consider these barometers not only as tools administering scientifically acceptable and immediately mobilizable proofs, but also as constructed on which we will try to identify the logics of manufacturing and the uses in the political universe. From a investigation with pollsters and with former members of minister's personal staffs, we can question in particular the principles of selection and exclusion of the personalities who integrate or leave these barometers, in particular with regard to the evolution of their governmental position.


Michel Koebel (Université de Strasbourg – équipe de recherche « Sport et sciences sociales »)
 
Logiques sociales dans la répartition des postes d’adjoint-e-s aux maires des villes moyennes françaises
 
Cette communication propose d’explorer les logiques sociales de l’attribution des postes d’adjoint-e au maire. Il s’agit de démontrer notamment que l’accès à l’exécutif municipal et, en son sein, au sommet de sa hiérarchie (en terme de rang dans la liste mais également de prestige attribué aux différents domaines) reproduit la sélection sociale déjà visible dans l’accès au champ politique et plus largement dans l’intérêt pour les questions politiques (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle et degré de clarté de l’engagement partisan). Un travail plus spécifique sera réalisé sur quelques domaines d’attribution « classiques » dans les municipalités, comme le « sport » et le « social », pour montrer l’importance de l’âge et du sexe mais également des logiques de genre qui pèsent dans l’accès aux responsabilités locales.
Cette analyse s’appuie sur un échantillon de 819 adjoint-e-s au maire de 76 villes moyennes françaises tiré du répertoire national des élus. Les données d’âge, de sexe, de profession déclarée, d’appartenance politique et de rang d’adjoint, tirées du répertoire, ont été complétées par les domaines d’attributions des adjoint-e-s via les sites web des communes correspondantes. Ces domaines ont fait l’objet d’une double classification en fonction des hypothèses à vérifier.
 
Social logics in the distribution of posts of deputy mayors in French medium-sized towns
 
This paper intends to investigate the social implications at work in the attribution of the positions of deputy mayors. In particular, the aim is to demonstrate how the access to the municipal executive power and, at the heart of it, to the top of its hierarchy (in terms of rank in the list but also of prestige associated to the various domains) duplicates the social selection already visible in the access to the political sphere and, to a greater extent, in the interest taken in political matters (age, gender, socio-professional category and degree of clarity in the partisan commitment). Some “classic” areas of municipal remit, such as “sport” and “social matters”, will be more specifically examined in order to show the influence of age and gender but also that of gender logics in the access to local responsibilities.
This analysis is based on a sample of 819 deputy mayors from 76 medium-sized towns taken from the national directory of elected officials. The data concerning age, gender, stated occupation, political affiliation and rank as deputy, all taken from the directory, were complemented by the deputies’ areas of responsibility via the Internet websites of the corresponding cities. These fields were subjected to a twofold classification according to the assumptions to be confirmed.


Audrey Freyermuth (Université de Strasbourg – SAGE)
 
Appropriations et usages pluriels d'un poste executif municipal aux contours variables. L'exemple des adjoints municipaux en charge de la délinquance
 
Alors que les politiques municipales de sécurité ont été abondamment traitées, les trajectoires, les propriétés sociales et les positions des maires adjoints en charge du traitement municipal de la délinquance restent encore peu étudiées. Or, non seulement savoir qui sont ces adjoints municipaux  et quelles sont leurs attributions constitue une question incontournable pour comprendre les conditions de production des traitements municipaux de la délinquance mais de surcroît et c'est ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, les modalités de traitement municipal de la délinquance constituent une entrée originale pour saisir, à travers l'exemple des adjoints municipaux en charge des questions de délinquance, les logiques de distribution, les conditions de définition et d'appropriation des postes exécutifs. Notre proposition de contribution à cette section thématique s'appuie d'abord sur un triple constat. Le rang politique accordé aux adjoints en charge de la sécurité d'une part, leurs propriétés sociales, leurs positions, leur trajectoire d'autre part et enfin la manière dont ils investissent leurs délégations se révèlent hétérogènes. La double comparaison dans le temps et dans l'espace des traitements municipaux de la délinquance et des profils d'adjoints municipaux en charge de la délinquance permet de révéler comment les configurations politiques locales imputent un prestige inégal à cette délégation et font varier la valeur des ressources mobilisées par les adjoints.
 
Appropriations and uses of municipal executive positions. The example of town concillors assigned to delinquency issues

Local security policies have been abundantly treated. But the careers, the social proprieties and the positions of the deputy mayors in charge of the security policies remain not much studied. Though, to know who they are and what they do is an important question to understand how the delinquency is treated by municipal authorities and the local policies of security are an original access to the analyse of the casting, the definition and the appropriation of executive positions. Our contribution is based on an observation. The political value of the deputy mayors on the one hand, their social proprieties, positions and their careers on the other and the way they use their delegation are plural. The comparison of the local treatments of delinquency and of the profiles of the deputy mayors assigned to delinquency issues shows how local configurations attribute a different prestige to that delegation and how they change the value of the ressources they mobilise.

Valentin Behr (Université de Strasbourg – SAGE), Sébastien Michon (CNRS – SAGE)

 
La division du travail gouvernemental: logiques de distribution des portefeuilles et carrières gouvernementales
 
Notre communication vise à cerner les logiques sociopolitiques de la distribution des portefeuilles ministériels au cours de la deuxième moitié de la Ve République.
Une première dimension interroge les logiques d’accès aux portefeuilles gouvernementaux selon leur prestige et leur « technicité ». Cette analyse doit permettre d’élaborer une typologie de la division du travail exécutif au niveau gouvernemental, de repérer les effets produits par la configuration politique, et d'identifier les individus qui, au sein du personnel gouvernemental, sont les plus capitalisés et donc les plus susceptibles d'avoir multiplié les fonctions ministérielles au cours de leur carrière. Une deuxième dimension a pour objectif d’étudier les trajectoires à la sortie du gouvernement afin de proposer une typologie des carrières post-gouvernementales et de déterminer si la détention de certains portefeuilles ministériels favorise certains types de trajectoire (ascension politique, reconversion dans d’autres champs, …).
La communication repose sur l’analyse d’une base de données, constituée par nos soins, sur les caractéristiques sociopolitiques des membres de gouvernement français entre 1986 et 2012.
 
The social and political logics of government portfolio assignment (1986-2012)
 
Our paper aims at understanding the social and political logics in the assignment of government portfolios under the French 5th Republic (1986-2012).
A first step consists in analysing what are the logic of government portfolios assignment according to their prestige and technical nature. This analyse permits to work out a typology of the division of the executive work at the governmental level, to emphasize the effects of the political configuration and to identify the members of government which, because they benefit from the highest social and political capitals, are able to hold many different portfolios during their career. A second step aims at working out a typology of post-governmental trajectories in order to determine whether the experience of a certain portfolio favours a certain type of trajectory (political advancement, start of a new career in another social field…).The paper is based on the analysis of a database that we have created from the biographies of French members of government. It gathers data about the social and political features of members of government from 1986 to 2012.


Gilles Riaux (IRSEM)
 
Carrière politique et division sectorielle du travail parlementaire. Les logiques d’accès à la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale (1997-2012)
 
Au sein des parlements, les représentants se répartissent par commission permanente dont le périmètre comprend un ou plusieurs secteurs d’action publique. Cette division du travail est un enjeu pour les parlementaires qui mettent en œuvre différentes ressources pour tenter d’accéder à la commission qu’ils souhaitent. Se dessine ainsi une hiérarchie tacite qui assigne un prestige variable à chacune des commissions. Cette communication traite des logiques d’accès à la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale afin de rendre compte des liens entre carrière politique et division sectorielle du travail parlementaire. Elle s’appuie sur une étude statistique des députés ayant siégé à la commission des affaires étrangères lors de trois législatures (1997-2002/2002-2007/2007-2012) et des entretiens avec un échantillon de ces mêmes députés. Outre leur âge plus avancé, les députés spécialisés sur les questions diplomatiques ont un parcours politique marqué par un nombre plus élevé de postes ministériels ou/et de mandats parlementaires. La commission des Affaires étrangères apparaît alors comme une chasse gardée pour des hommes politiques qui ont une longue et belle carrière derrière eux et peuvent ainsi justifier des compétences nécessaires pour s’occuper de politique étrangère. Ainsi la division sectorielle du travail telle qu’elle se pratique à l’Assemblée nationale participe au maintien de la différenciation entre high et low politics dans le champ politique.
 
Political Career and Sector Division in Parliamentary work. How to become a member of the Foreign Affairs Committee of the French National Assembly
 
In parliaments, representatives join a standing committees whose scope includes at least one major public policy. This division of labor is an issue for representatives that mobilise various resources to try to get the committee they aspire. As a consequence, there is an unwritten hierarchy between the committees whose prestige differs. This communication deals with the rules to get in the Foreign Affairs Committee of the French National Assembly. It aims to examine the relations between political career and the sector division in parliamentary work. This study is based on a statistical survey of the representatives who were member of the Foreign Affairs Committee between 1997 and 2012. Additional data has been collected with interviews of a sample of representatives sitting in this committee. In addition to being older, representatives specialized in diplomatic matters have a political career marked by a higher number of ministerial posts and / or parliamentary mandates. The Foreign Affairs Committee draws mainly politicians who have a long and successful career behind them and can justify the necessary skills to deal with foreign policy. And the sector division of labor as practiced in the National Assembly participates in maintaining the differentiation between high and low politics in the political field.


Participants

BEHR Valentin valentin.behr@gmail.com
BUÉ Nicolas nicolas.bue@unice.fr
FREYERMUTH Audrey audrey.freyermuth@hotmail.fr
KACIAF Nicolas kaciaf@yahoo.fr
KOEBEL Miche mkoebel@unistra.fr
LIMA Juliana ju.lvcpm@gmail.com
MARTINACHE Igor igor.martinache@univ-lille2.fr
MICHON Sébastien sebastien.michon@misha.fr
RIAUX Gilles riauxgilles@yahoo.fr

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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