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Section Thématique 48

Les diplomaties des pays émergents
Diplomacies of Emerging powers

Responsables

Mélanie ALBARET (Université d’Auvergne) melanie.albaret@udamail.fr
Delphine ALLES (Rouen Businesss Schoo) dal@rouenbs.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

L’expression « pays émergents » est issue d’un discours d’acteurs économiques et financiers, repris et contesté par des acteurs politiques. Plus récemment, la multiplication des occurrences de ce qualificatif dans le monde universitaire l’a converti en objet de recherche, en France comme à l’étranger (publications d’ouvrages, constitutions de groupes de recherche, sujets de thèses).
La définition de l’émergence ne fait cependant pas l’objet d’un consensus. Les pays concernés, dont la géométrie est variable, diffèrent en effet par leurs systèmes politiques et sociaux, leurs poids démographiques ou économiques ainsi que leurs discours et stratégies diplomatiques. Ils partagent néanmoins les caractéristiques d’une croissance forte et d’une économie axée sur les exportations. Le phénomène d’émergence signale surtout leur insertion internationale, économique et politique. Ils deviennent ainsi des acteurs essentiels du système international contemporain, tant en raison de leur position au cœur des interdépendances économiques que du fait de leur poids politique croissant dans les différentes instances du multilatéralisme.
S’interroger sur ces acteurs à partir de l’analyse comparée de leurs diplomaties constitue une donc une entrée pertinente, quoique très peu développée à ce jour. La plupart des travaux publiés sur ce thème sont en effet des monographies, portent sur une coalition spécifique (BRICS, IBAS) ou s’intéressent éventuellement à la coopération sud-sud, mais peu d’efforts ont été dévolus à la comparaison des stratégies et des acteurs diplomatiques.
La problématique générale de cette section thématique consacrée aux diplomaties des pays émergents consiste à s’interroger sur leurs caractéristiques communes, les conséquences de la situation d’émergence sur les enjeux et stratégies diplomatiques des pays concernés, et les transformations du système international qui en résultent. Deux questionnements guideront plus précisément cette section thématique : les diplomaties des pays émergents, leurs instruments, leurs acteurs, leurs pratiques, sont-ils marquées par des traits communs qui seraient spécifiques à leur récente affirmation internationale ? Quels sont les effets de ces stratégies et discours diplomatiques sur la configuration du système international ?
Différentes échelles seront considérées, des jeux internes au système international. Seront ainsi abordés :
- L’évolution des trajectoires des pays émergents, de la Guerre froide à la création du G20 en passant par la conférence de Bandung et le G77,
- Les transformations des acteurs et de l’organisation des administrations diplomatiques des pays concernés, au fil de leur évolution d’un statut de pays en développement à celui de pays émergent,
- Le rôle des émergents dans les nouvelles enceintes de dialogue ou de négociations globales (G20), et les effets de leurs contestations et propositions au sein des cadres les plus institutionnalisés du système international (Conseil de sécurité des Nations unies, FMI, Banque Mondiale),
- L’éventuelle spécificité de stratégies émergentes, illustrée dans des positionnements communs à l’ensemble de ces Etats.
 
Adapted from the language of practitioners in the economic and financial fields, the notion of « emerging powers » has been adopted and criticized by political actors. More recently, the ubiquitous use of this term in the academia has converted it into a research object.
The definition of emergence, however, is far from being consensual. So-called emerging powers vary in political and social systems, economic and demographic weights, as well as diplomatic strategies. However, they share the characteristics of having a strong economic growth and an export-based economy. More importantly, emergence qualifies their international insertion, on both the political and the economic levels. Because of their position at the heart of the global economic interdependences, and the fact that their political weight is increasing within the different multilateral forums, they have become essential actors in the contemporary international system.
Addressing these actors through a compared analysis of their diplomacies therefore constitutes a relevant yet seldom considered option. Most works published on the theme of emerging powers are monographs deal with specific coalitions (BRICS, IBSA) or explore some aspects of south-south cooperation, but very few studies have compared their strategies and diplomatic actors.
Therefore, the general ambition of this thematic section is to raise the question of emerging powers’ common characteristics, to analyze the consequences of the emerging condition on their diplomatic stakes and strategies, and to address the ensuing transformations of the international system. Two questions, more precisely, have guided the selection of the papers which will be presented in this context: are the emerging powers’ diplomacies, their instruments, their actors and their practices characterized by specific common tendencies, linked with their recently acquired international assertiveness? What are the effects of these countries’ diplomatic strategies and discourses on the configuration of the contemporary international system’s?


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur la session suivante :
Session 1 : 9 juillet 2013 14h-16h45
Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), salle A22


Programme

Discutants :
Guillaume Devin (IEP de Paris)
Carlos Milani (Institut d’études sociales et politiques de l’Université de l’Etat de Rio de Janeiro (IESP-UERJ), Association brésilienne de science politique)


Résumés des contributions

Antoine Bondaz (Sciences Po Paris/CERI, Asia-Centre)
 
La Chine et la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies : la position de Pékin face à la candidature des émergents

La diplomatie chinoise vis-à-vis des émergents est sous étudiée, non seulement à l’étranger mais aussi en Chine. Le concept même de BRICS est souvent détourné en Chine. Présenté comme une alliance informelle afin de servir de contrepoids aux puissances occidentales, il représente en réalité une association de circonstance entre (re)émergents et cache de profonds désaccords entre ses membres.
Ce papier est l’occasion d’étudier les perceptions chinoises des relations entre la Chine et les émergents en prenant un cas concret, la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSONU). Comment concilier pour la Chine la volonté de se montrer soudée dans un groupe informel comme les BRICS ou vis-à-vis des émergents asiatiques (notamment l’Indonésie), tout en conservant sa position avantageuse en tant que membre permanent du CSONU, disposant ainsi d’un droit de veto ? Comment promouvoir une réforme du CSONU en y poussant la nomination du Brésil ou de l’Afrique du Sud tout en évitant celle de l’Inde ou du Japon ? La Chine peut-elle prendre le risque d’attiser les tensions entre émergents dans le cadre d’une réforme où la défense de ses intérêts la pousse à bloquer une telle réforme ?
Contrairement à la plupart des études, nous nous efforcerons de travailler sur des sources chinoises, diplomatiques et universitaires. Une ligne directrice nous anime : « Que pense la Chine d’une réforme du CSONU? »
 
China and the reform of the United Nations Security Council: China’s position on emerging countries’ membership

China’s diplomacy towards emerging countries is understudied, not only in the United States or Europe, but also within China. Even the concept of BRICS is often misused in China. Presented as an informal alliance aimed at balancing Western countries, this concept is rather an association of convenience between (re)emerging countries and should not hide deep disagreements among its members.
This paper aims to study Chinese perceptions on China’s relationships with emerging countries through a case study: the reform of the United Nations Security Council (UNSC). How can China conciliate its will to further institutionalize informal groups such as the BRICS or its relationships with Asian emerging countries such as Indonesia, while keeping intact its golden seat among the five veto-wielding permanent members of the UNSC? How can China promote a reform including Brazil or South Africa as permanent members, while opposing the membership of India or Japan?
Our study will use mostly Chinese sources, either official diplomatic or academic ones. The backbone of our research will be: “What does China think about the reform of the UNSC?”

 
Elodie Brun (Sciences Po Paris/CERI, France)
 
Les émergents latino-américains et les stratégies Sud-Sud

L’objectif principal de cette communication est de souligner la diversité des stratégies diplomatiques Sud-Sud mises en place par plusieurs gouvernements latino-américains, dont les critères d’appartenance aux « émergents » s’avèrent tout aussi pluriels.
Nous entendrons par Sud-Sud, les liens développés par des acteurs latino-américains (Brésil, Chili, Colombie, Mexique, Venezuela) avec les États en développement extracontinentaux, c’est-à-dire d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient.
Fondée sur une analyse empirique, à partir de données primaires dans leur majorité officielles (bulletins, rapports, discours, rhétorique), cette présentation s’attachera dans un premier temps à montrer les dissemblances entre les diplomaties étudiées, tant dans les moyens dont elles disposent que dans leurs objectifs et leurs tactiques de mise en relation avec le monde en développement.
Malgré cet éventail très épars, parfois contradictoire, de stratégies, il nous semble important de souligner également ce qu’elles révèlent de ces diplomaties émergentes, et quels sont les éléments qui nous permettent de les rassembler sous ce même label. Nous insisterons en particulier sur trois tendances communes : le désir de réformer le système mondial établi en 1945, la construction de revendications à partir du cadre normatif existant et le rôle primordial joué par les acteurs politiques, accentué par une relative absence de participation sociétale coordonnée.
 
Latin American Emerging Countries and South-South Strategies: a Diverse Landscape

This communication aims at underlining the diversity of the South-South diplomatic strategies that have been undertaken by Latin American governments described as “emerging”, according to a very flexible set of criteria.
In this presentation, South-South relations will include the links developed by several Latin American actors (Brazil, Chile, Colombia, Mexico and Venezuela) with extra-regional developing countries, namely in Africa, Asia and the Middle East. The analysis will follow an empirical approach; it will be based mainly on primary and official sources (bulletins, reports, discourses, rhetoric).
First, we will point out the differences between the selected diplomacies, regarding the amount of resources at their disposal, as well as the objectives and tactics they choose to stimulate their connections with the developing world.
In spite of this diverse and sometimes contradictory background, we will also highlight what these strategies reveal about emerging diplomacies, and determine some basic elements that allow us to gather them under this label. Three common trends will be emphasized: the desire to reform the global system established in 1945, the construction of demands including the existing normative rules, and the essential role played by political actors, intensified by the relative absence of a coordinated social participation in the South-South rapprochement.

 
Moda Dieng (Département de science politique, Université de Montréal, Canada)
 
L'Afrique du Sud et la Chine en Afrique : une cohabitation difficile ?

L’Afrique du Sud occupe une position prééminente en Afrique, grâce à sa trajectoire historique particulière et son poids économique dans un continent en développement. Mais avec la montée en puissance de la Chine, ce leadership se trouve à un tournant. En effet, cette évolution semble bouleverser l’équilibre des forces en Afrique, convoitée davantage pour ses ressources. La concurrence entre l’Afrique du Sud et la Chine pour les investissements et les contrats est au cœur de ce processus. L’Afrique du Sud est la première puissance africaine et aspire à le rester. Elle a lié sa destinée à celle de l'Afrique. La Chine, troisième partenaire commercial de l'Afrique, a également l’ambition de se hisser en pole position. De ces aspirations résultent des interactions compétitives dont les enjeux seraient intéressants à analyser.
Mais les relations entre l’Afrique du Sud et la Chine s’expriment-elles uniquement sur le registre de la concurrence? La réponse est évidemment négative, car pour renforcer sa croissance économique, l’Afrique du Sud a besoin d’investissements directs étrangers. Dans cette perspective, la Chine demeure un acteur de premier ordre. De même, pour mieux asseoir sa position internationale, la Chine s’appuie sur l’Afrique du Sud, une porte d’entrée importante en Afrique. Ces facteurs, tout comme les points de convergence tels que le rééquilibrage des relations Nord-Sud, la gouvernance mondiale, devraient également pousser à plus de coopération. Par ailleurs, les projections de ces deux pays émergents sont diversement appréciées sur le continent. Ces perceptions ainsi que la nature des relations qui en découlent, sont également des perspectives d’analyses à mettre à profit dans notre intervention.

South Africa and China in Africa: a difficult cohabitation?

South Africa currently holds a preeminent position in Africa thanks to its particular historical trajectory and its economic weight as a developing country. However, with the rising power of China, its leadership is at a crossroads. In fact, this evolution seems to upset the balance of the forces in play in Africa, an continent coveted mostly for its resources. The rivalry between South Africa and China for investments and contracts is at the heart of this contention. South Africa is the major African power and intends to remain as such. Its destiny now relies more and more on Africa. China, the third largest financial African partner, has the ambition to contest that position of influence. These aspirations for more power results in competitive interactions, creating a political arena which is interesting to analyse.
Nevertheless, do those relations between South Africa and China only manifest themselves in a framework of conflicting dynamics? The answer is apparently negative since reinforcing South Africa’s economic growth requires direct foreign investments. With this perspective, China can keep its role as a primary investor. Moreover, to better assert its international position, China relies on South Africa to act as an entry point to the African market. Other factors, such as the recalibrating of the North-South relations, organisations of global governance and collaboration within the BRICS should result in further cooperation between those two powers. Meanwhile, on the continent, the development influence of South Africa and China, these two emerging major financial figures, remains controversial. Those perspectives along with the nature of the relations that they generate will be addressed in our presentation.

 
Alice Ekman (Institut français des relations internationales (Ifri), France)

Pratiques et institutions de la diplomatie chinoise à l'heure de la professionnalisation : une approche comparée pays émergents – développés

Alors que la Chine est parvenue à établir des relations diplomatiques avec la quasi-totalité des Etats du monde, et que son Ministère des affaires étrangères s’est professionnalisé au fil de l’ouverture du pays, la pratique de la diplomatie chinoise comporte encore de nombreuses spécificités, qui dans certains cas influent sur le résultat des rencontres et négociations multilatérales. Quelles sont ces spécificités? Comment expliquer leur persistance dans un contexte d’ouverture et de normalisation des relations diplomatiques? Sont-elles le fruit de l’héritage communiste? Existe-t-il d’autres éléments d’influence à prendre en compte? La communication permettra d’apporter des éléments de réponse à ces questions, à partir des résultats d’une vaste enquête de terrain conduite auprès de diplomates chinois, taiwanais et européens entre 2008 et 2012. La comparaison avec les pratiques diplomatiques de plusieurs pays développés soulignera les spécificités de la diplomatie chinoise en tant que puissance émergente.

China’s diplomatic practices and institutions at a time of professionalisation: a comparative perspective emerging - developped countries

While China progressively established official diplomatic relations with the vast majority of the existing states, and its Ministry of Foreign Affairs went through an accelerated professionalisation process during the era of reform and opening up, particularities remain among China’s diplomatic practices, which in some cases impact the country’s international encounters and negotiations. What are these particularities? How could their prevalence be explained, in a context of advanced opening up and normalisation of the country’s diplomatic relations? Are they mainly a result of China’s Communist legacy? Should other sources of influence be taken into consideration? The presentation will address these questions, based on the results of interviews conducted between 2008 and 2012 with Chinese, European and Taiwanese diplomats. Comparisons with the diplomatic practices of several developed countries will underline the particularities of China’s diplomacy as an emerging one.
 
Anaïs Marin (Finnish Institute of International Affairs (FIIA), Helsinki, Finlande)
 
Émergents, autoritaires… et influents ? Analyse comparée du pouvoir de nuisance ‘dictaplomatique’ de deux autocraties post-soviétiques (Bélarus et Azerbaïdjan)

Si le lien entre émergence économique et système autoritaire de gouvernement a déjà été largement étudié, la question des stratégies diplomatiques auxquelles recourent les régimes autoritaires de certains pays émergents pour s’affirmer politiquement sur la scène internationale n’a pas encore fait l’objet de recherches systématiques. Pourtant, l’actualité montre que les régimes autoritaires gagnent en influence, tant du fait de leur capacité de déstabilisation dans certains conflits régionaux, que lorsque la vigueur de leur croissance économique leur permet de légitimer un mode non-démocratique de gouvernance. La consolidation du soft power propre aux pays autoritaires et émergents constitue en ce sens une nuisance pour la paix démocratique mondiale. C’est le cas notamment dans l’espace post-soviétique, où plusieurs pays en transition qui affichent d’arrogants taux de croissance, mobilisent, à l’instar de la Russie, un arsenal diplomatique spécifique pour résister à la « contagion démocratique » portée par le projet européen. Pour l’étudier, on recourra au paradigme de la « dictaplomatie », proposé par Daniel Freedman pour analyser la diplomatie nord-coréenne. Il permettra de décrypter et comparer les stratagèmes par lesquels deux régimes dictatoriaux, au Bélarus et en Azerbaïdjan, assoient leur autonomie et imposent leur pouvoir de nuisance dans la région.
 
Emerging, authoritarian… and influent? A comparative analysis of the “dictaplomatic” nuisance power of two post-Soviet autocracies (Belarus and Azerbaijan)

Whereas the link between economic emergence and an authoritarian system of government has already been widely studied, the diplomatic strategies relied upon by the authoritarian regimes of some emerging countries for asserting themselves politically in world affairs is an issue that has not yet been systematically researched. Current trends illustrate, however, that the influence of authoritarian regimes is on the rise due to their destabilisation capabilities within some regional conflicts, but also when the strength of their economic growth helps them to legitimise their non-democratic governance model. In fact, the consolidation of a soft power specific to countries which are both authoritarian and emerging represents a nuisance for world democratic peace. This is notably the case in the post-Soviet space, where several transition countries which boast arrogant growth rates, mobilise, like Russia does, a particular diplomatic arsenal in order to counter the “democratic contagion” carried out by the European project. To study it, this research builds upon the “dictaplomacy” paradigm, coined by Daniel Freedman for analysing North-Korean diplomacy. It will help decipher and compare the stratagems whereby two dictatorial regimes, Belarus and Azerbaijan, establish their autonomy and impose their nuisance power in the region.

 
Folashadé Soulé-Kohndou (Sciences Po Paris/CERI, France)
 
Le rôle des forums IBAS et BRICS dans la diplomatie d’émergent de l’Inde

Depuis son accession à l’indépendance, la politique étrangère de l’Inde a été marquée par un fort engagement dans des formes multiples de multilatéralisme. Cet engagement se reflète en pratique par un fort activisme dans les organisations internationales à membres élargis comme l’ONU mais également en parallèle dans des formes plus sélectives de coopération multilatérale comme les forums d’émergents : IBAS (Inde-Brésil – Afrique du Sud) et BRICS (Brésil – Russie – Inde – Chine – Afrique du Sud) ou encore le G20.
Depuis sa participation à la création du Mouvement des Non Alignés suite à la Conférence de Bandung de 1955, l’importance accordée aux relations sud-sud est fluctuante mais demeure présente dans la politique étrangère de l’Inde. L’Inde est le pays émergent qui figure le plus parmi les forums d’émergents (IBAS, BRICS, RIC, BASIC). Projetant une identité de leader du « Sud » dans ces forums, l’Inde y défend souvent un ensemble d’intérêts politiques et économiques nationaux. Nous nous proposons d’analyser plus particulièrement le rôle des forums IBAS et BRICS dans la diplomatie d’émergent de l’Inde et de nous interroger sur les fonctions et usages multiples de ces clubs diplomatiques dans sa politique étrangère, mais également les tensions entre coopération et compétition suscitées par des relations bilatérales parfois tendues notamment avec la Chine.
 
The diplomatic logics of minilateralism : a case study of the role of IBSA and BRICS in India’s foreign policy

Since its accession to independence, India’s foreign policy has been marked with a strong engagement in multiple forms of multilateralism. This engagement has been marked through a strong activism in international organizations with large-membership such as the United Nations, and in parallel, in selective forms of multilateralism such as the India-Brazil-South Africa (IBSA) and the BRICS (Brazil-Russia-India-China-South Africa).
Following its participation in the creation of the Non-Aligned Movement after the Bandung Conference in 1955, the evolution of south-south relations has been a fluctuant but lasting component in India’s foreign policy. Among other emerging economies, India is the rising power with the highest membership in these selective groupings (IBSA, BRICS, RIC, BASIC). Projecting the identity of a leader of the South in these forums, India largely uses these coalitions for its own political and economic interests.  This paper will analyze more specifically the role of IBSA and BRICS in India’s emerging power diplomacy and the functions and multiple uses of these diplomatic clubs for India’s foreign policy. The tensions between cooperation and competition within its members, especially the India-China dilemma, will also be highlighted.

 
Hilaire de Prince Pokam (Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, Université de Dschang, Cameroun)
 
Les diplomaties des pays émergents en Afrique: le cas de la Chine et du Brésil envers le Cameroun

Le Brésil et la Chine ont, depuis dix ans, accéléré la diversification de leurs relations extérieures en accordant une attention particulière à l’Afrique, notamment le Cameroun qui a entrepris de s’orienter vers les pays émergents.  Si le Brésil a noué des relations précoces avec ce pays dès son indépendance (1960), la coopération entre les deux Etats n’a pas été constante. A l’inverse, la Chine et le Cameroun entretiennent des relations diplomatiques depuis 1971 seulement, mais leur coopération suivie explique la forte présence chinoise dans le pays actuellement.
De plus en plus, les relations entre les deux pays et le Cameroun s’intensifient. Bien que la Chine et le Brésil diffèrent par leur histoire, leur situation géographique et leur architecture institutionnelle, leurs diplomaties présentent des similarités qui éclairent leurs interactions avec le Cameroun. Elles sont des diplomaties à voies multiples, utilisant un certain nombre de structures et de stratégies et partageant de nombreux enjeux. Elles divergent cependant sur d’autres aspects, eu égard à la spécificité de l’identité de chaque pays tant au niveau des acteurs, des stratégies que des enjeux.
En somme, le Brésil et la Chine, depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques avec le Cameroun, mènent une intense activité diplomatique dans ce pays. Ils mobilisent à cet effet plusieurs acteurs, stratégies et instruments. Leurs formes d’intervention modifient le champ de la coopération internationale et contribuent à leur stature internationale. Cependant, leurs diplomaties sont source de concurrence au Cameroun. Celle-ci peut contribuer à faire décoller l’économie de ce pays, mais prête matière à réflexion.
 
Emerging countries’ diplomacies in Africa: the case of China and Brazil’s diplomacies towards Cameroon

During the last decade, Brazil and China accelerated their external relations with Africa and particularly with Cameroon, which began moving towards emerging countries. If Brazil has forged early relationships with Cameroon since its independence in 1960, it has not taken advantage of this situation to maintain constant cooperation with its partner. China, on the contrary, established diplomatic relations with Cameroon in 1971 only but has since then strengthened its cooperation and presence in the country.
The relations between the two countries and Cameroon increasingly grow in many sectors. Although China and Brazil differ in their history, geographical location and institutional architecture, their diplomacies have some similarities which contribute to highlight their interactions with Cameroon. They are multi-track diplomacies, use a number of structures and strategies, and share many issues. These diplomacies differ in other respects, however, given the specificity of each country’s identities, actors, strategies and issues.
In sum, Brazil and China have been active in Cameroon since the establishment of diplomatic relations with this country. Motivated by similar or more specific issues, they mobilize several actors, strategies and instruments. Their forms of intervention alter the field of international cooperation and enable them to gain international stature. However, their diplomacies are a source of competition which should not only contribute to the country’s economic take off, but also be food for thought.


Participants

ALBARET Mélanie melanie.albaret@udamail.fr
ALLES Delphine dal@rouenbs.fr
BERTRAND Gilles g.bertrand@sciencespobordeaux.fr
BONDAZ Antoine antoine.bondaz@sciences-po.org
BRUN Elodie elodie.brun@gmail.com
DEVIN Guillaume guillaume.devin@sciences-po.org
DIENG Moda moda.dieng@umontreal.ca
ECKMAN Alice ekman.ext@ifri.org
MARIN Anaïs Anais.Marin@fiia.fi
MILANI Carlos crsmilani@gmail.com
POKAM Hilaire de Prince princepokamh@yahoo.fr
SOULE-KOHNDOU Folashade folashade.soulekohndou@sciences-po.org

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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