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Section Thématique 52

Sociologie politique de l’international
International Political Sociology

Responsables

Didier BIGO (Science Po Paris/ King’s College Londres) didier.bigo.conflits@gmail.com
Laurent BONELLI (Université Paris-Ouest-Nanterre) laurent.bonelli@u-paris10.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

La section thématique « sociologie politique de l’international » (SPI) entend articuler la science politique, la sociologie et l’international, en faisant ressortir les lignes de tensions qui relient ces trois éléments. Aux traditionnelles « Relations internationales » (RI), longtemps dominées par le tandem de l’école réaliste et de l’école libérale transnationaliste, puis par une forme de constructivisme limité à l’analyse des discours et l’enchâssement des valeurs et des normes dans ces discours, la SPI entend opposer des analyses empiriquement fondées des institutions, des acteurs et des processus qui composent l’ordre international.
Il s’agit d’abord d’en finir avec de fausses oppositions, de celle d’un « international » qui pourrait se penser de indépendamment du « national » (et qui serait redevable d’outils spécifiques d’analyse) à celle d’une étanchéité entre acteurs « publics » et « privés », en passant par celle « gouvernements » / « sociétés civiles ». Penser les Etats comme des groupes, étudier les luttes entre ces groupes et les alliances – y compris transnationales – qu’ils peuvent nouer pour redéfinir les Etats à leur image ; analyser les compétitions entre acteurs internationaux et nationaux pour imposer ou adapter des « règles » internationales permet de penser les RI en termes de pratiques plutôt que de normes de valeurs ou encore d'intérêt et de choix rationnel.
La SPI adopte une approche relationnelle, attentive tant aux interactions qu’aux interdépendances. En étudiant dans leur historicité les liens existants au-delà des frontières entre professionnels du droit, de la sécurité, de l'humanitaire, etc. ; en étudiant la structuration de réseaux élitaires transnationaux ; en s'intéressant aux trajectoires sociales et institutionnelles des acteurs de l'international, en s'efforçant de saisir les phénomènes migratoires et les conflits dans leur complexité, etc., elle permet d’apporter un regard renouvelé sur des thèmes comme « la globalisation », la « construction européenne » ou la « justice internationale ».
L’ambition de cette ST est double : rendre visible le travail déjà réalisé, en France et à l’étranger, sur certains objets et ouvrir le débat avec des chercheurs qui ne sont pas nécessairement familiers de cette perspective.
Deux sessions sont organisées. La première porte sur la production et la reproduction des élites transnationales et de l’Etat, la seconde sur l’articulation entre la sécurité et les conflits.

Axe 1. Production et reproduction des élites transnationales et de l’Etat
Le thème du dépérissement de l'État était en vogue à la fin des années 1990, en raison de la « mondialisation ». L'ampleur de la crise économique et financière semble avoir remis à l'ordre du jour le retour d'un État régulateur. Pourtant, on ne peut guère comprendre les multiples facettes de ces phénomènes, si on ne prend pas en compte la dimension élitiste des processus d'internationalisation. L'import/export de modèles et de savoirs d'État, la constitution d'espaces transnationaux professionnels, ou la construction d'institutions internationales nouvelles – dans le cadre européen notamment – peuvent ainsi être analysés comme une internationalisation des luttes entre différentes fractions d'élites nationales. Les plus cosmopolites d’entre-elles jouent ainsi le rôle de « courtiers » entre un espace national – qu'elles contribuent à redéfinir – et celui des pratiques internationales – qu'elles modèlent à leur image. Qu’il s’agisse de champs professionnels ou d’institutions, le lien entre stratégies d’internationalisation et affrontements domestiques sera au cœur des contributions de cette session. Le mode de formation des élites variant d’un Etat à l’autre, la diversité des configurations nationales sera privilégiée.  

Axe 2. Sécurité et conflits
Sécurité et conflits ont longtemps fait partie de champs d’études séparés, recoupant des divisions canonisées comme interne et externe ; civil et militaire ou acteurs étatiques / non étatiques. La configuration politique de la Guerre froide favorisait cette perspective, y compris au sein des sciences sociales. Pourtant ces frontières résultent surtout des affrontements entre les différents acteurs engagés sur ces terrains pour délimiter des monopoles et apparaissent comme beaucoup plus poreuses en réalité. Les processus de construction européenne, dans lesquels naissent des organisations nouvelles (comme Europol, Eurojust, Frontex ou Sitcen) ; la reconfiguration des opérations extérieures ou des institutions de coopération militaire (l’OTAN par exemple) ; le renforcement de la coopération policière dans la lutte contre le terrorisme, l’émergence d’expertises de gestion de crise ou de post-conflits ; le développement de la sous-traitance privée en matière de gestion de la violence ou de l’information ; etc. traduisent ce brouillage, en même temps qu’elles l’autorisent. De nouveaux récits voient le jour, liant migration, guerre, crime et terrorisme, que des acteurs concurrents essaient d’agencer au mieux de leurs intérêts pratiques et symboliques. Ces luttes, inséparablement nationales et internationales, de même que les savoirs et les savoirs-faire qu’elles mobilisent seront explorés dans cette session, à partir d’une sociologie fine des acteurs qui les mènent.

 
IPS is a line of thought, coming from International Relations, sociology of globalisation and transnational social movements, political anthropologists, political theorists, geographers, critical criminologists to work together in order to discuss seriously some of the shortcomings in the so-called foundational assumptions of their respective disciplines. Initially it comes from a series of dissatisfactions concerning sociology, political science and IR, and the way they reproduce standard narratives where knowledge and dogmas are intertwined. Far from being a new “synthesis” trying to hide the difficulties to think an international space of societies of individuals IPS want to raise a set of “uncomfortable questions” concerning the reduction of the international, not only to an interstate space, but also as a separate matter from the internal life of societies constructed as if they were, in all their domain of activities, bounded by the embrace of the state. So, to say it differently, IPS questions the rationale under which IR has defined the international, political science has coined politics, sociology has conceptualised society. Subsequently IPS tries to reconnect some branches of humanities and challenges the so-called autonomisation of some disciplines
IPS proposes a series of different alternatives (sometimes non compatible) as a way to think the international of diverse “plural” universes, different social worlds, either bounded territorially or professionally, whose networks are quite always transnational in their scope.
The aim is to decolonise the study of practices of the “transnational societies of individuals” from a specific disciplinary approach. In order to avoid a long series of dualism (agency structure, state society, public private), which survive through the division between academic knowledge, IPS discusses the different episteme at work and analyses the socio genesis of the practices of actors in their different professional and cultural universes. IPS looks specifically to their struggles for power and is centrally interested into the processes of politicisation and (in)securitisation. IPS is therefore constructivist in the sense that its authors are reflexive and deconstruct essentialist claims to knowledge. IPS is empiricist inasmuch as the authors are sensitive to the practices of human beings and their relationships to objects and start their theories from these sociological and historical relationships always embedded in specific locations and time, rather than by applying abstract categories to so-called ‘case studies’. Of course empiricism does not mean positivism, and constructivism does not mean an idealistic perspective where norms, ideas and beliefs lead the world. IPS has developed a research agenda concerning the emergence and transformation of transnational elites, of the process of securitization, and reflections concerning conflict, migration, refugees, human rights.

 

La revue International Political Sociology publie depuis 5 ans les articles sur ces thèmes.
Les membres de l’international studies association peuvent y avoir accès gratuitement :
http://onlinelibrary.wiley.com/journal/10.1111/%28ISSN%291749-5687/


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 1 : 9 juillet 2013 14h-16h45
Session 2 : 10 juillet 2013 14h-16h45

Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), salle A25


Programme

Axe 1 / Production et reproduction des élites transnationales et de l’Etat

Axe 2 / Sécurité et conflits


Résumés des contributions

Yves Dezalay (CNRS, Centre de sociologie européenne)

La re-production internationale du capital juridique : entre stratégies élitistes et politiques hégémoniques d’Etat

Dans nos précédentes recherches nous avions analysé la circulation internationale des savoirs d’Etat et les transferts institutionnels comme le moyen et le produit d’une compétition entre différentes fractions des élites  d’Etat. Celle ci se joue tant entre puissances impériales qu’au sein même de ces sociétés hégémoniques qui exportent leurs luttes domestiques dans leurs zones d’influence. Ces luttes de palais contribuent à alimenter des politiques impériales qui exacerbent  la concurrence entre des clientèles de protégés cosmopolites dont elles cautionnent la domination sur ces ‘Etats importés’.
En s’appuyant sur ces résultats empiriques, la présente communication vise à approfondir et systématiser cette direction d’analyse autour d’hypothèses sur la reproduction internationale des élites nationales, dont le corollaire est la construction internationale des savoirs et des institutions des Etats-nations.  En effet, cette reproduction internationalisée des héritiers des lignées cosmopolites n’est pas l’apanage des sociétés dominées, elle vaut aussi pour des sociétés européennes dont les institutions et les savoirs d’Etat sont aussi ‘importés’.
Ces hypothèses s’appliquent tout particulièrement aux champs nationaux de savoirs et de pratiques juridiques qui, depuis leur genèse dans l’Europe du XIIème siècle, se sont structurés dans ces luttes de pouvoir autour de stratégies de double jeu qui ont permis à ces héritiers lettrés et cosmopolites de s’imposer à la fois comme les gestionnaires des institutions étatiques nationales et les garants de leur légitimité, mais aussi dans l’espace des relations internationales sous les multiples facettes du courtier – diplomate, du proconsul colonial et de l’agent d’affaires, tout en se réclamant d’ordres juridiques à vocation universelle dont ils se veulent les porte parole, voire les missionnaires.  Cette  double compétence nationale et internationale leur permet aussi de prospérer  dans les périodes de transitions ou de révolutions : « en construisant l’Etat contre l’Eglise, mais avec des ressources d’Eglise », comme le souligne Bourdieu ; mais aussi de manière similaire en utilisant les ressources de savoirs coloniaux pour se reconvertir en ‘pères’ de l’indépendance de nouveaux Etats nations à travers lesquels se perpétue la domination néo - coloniale.  
 
Antonin Cohen (Université de Paris-Ouest-Nanterre, Institut des Sciences sociales du Politique UMR 7220)

Le processus de monopolisation s’est-il arrêté aux portes du 20e siècle ?

Cette contribution entend discuter du destin de l’État au-delà des nations. En partant du paradigme du « mécanisme de la monopolisation » (Weber, Elias, Tilly, Bourdieu), elle vise, non seulement à ré-ouvrir un débat théorique trop rapidement fermé, celui de la formation d’un État transnational européen, mais surtout à ouvrir des pistes de recherches empiriques à partir de différents terrains de recherche sur l’institutionnalisation du champ du pouvoir européen au 20e siècle. Cette contribution entend donc s’interroger sur la construction de l’objet « construction européenne », en montrant les apories de la division du travail scientifique traditionnelle et les angles morts laissés par les principales théories existantes

Philippe Blanchard (Université de Lausanne), François-Xavier Dudouet (CNRS – Université Paris Dauphine), Eric Grémont (OpesC) et Antoine Vion (Université de la Méditerranée)

L’élite des affaires de la zone euro. Une analyse structurale et séquentielle des élites économiques transnationales

Notre communication traite de la structuration du champ du pouvoir économique européen à travers la trajectoire professionnelle des dirigeants économiques qui participent aux réseaux d’administrateurs (ou interlocking directorate) transnationaux. L’expression interlocking directorate fut créée au début du XXe siècle pour désigner les directions encastrées des grandes entreprises américaines au travers des mandats croisés dans les conseils d’administration. L'espace transnational des interlocks, moins dense qu'au niveau national, est cependant plus développé en Europe qu’au niveau global. Pourtant seule une poignée d’individus portent les liens interlocks au niveau transnational. Quels points communs dans leurs trajectoires pourraient expliquer leur position. Celle-ci relève-t-elle du complet hasard ou existe-t-il des processus de production des élites transnationales révélés par certains types de trajectoires ?
L'étude porte sur cinq pays (Allemagne, Belgique, France, Italie, Pays-Bas), 150 entreprises et 2 000 individus entre 2005 et 2008. Elle combine une méthodologie reconnue, l'analyse de réseau, avec une autre en voie d'émergence, l'analyse de séquences. Comparer les séquences de carrière de ceux qui sont au centre de l’Europe des affaires permet de dégager une typologie des parcours qui conduisent à tenir des positions-clés au niveau transnational. Les types de séquences sont distingués suivant la nature, la durée et l'ordre de succession des institutions et des secteurs auxquels les individus se trouvent affiliés au cours de leur carrière. Ceci rend possible une description statistique et graphique des parcours et de leur encastrement dans l'histoire du réseau des institutions d'appartenance, ainsi que l'identification des principaux interlockers. L’identification des quelques dizaines d’interlockers transnationaux les plus actifs dans la période étudiée permet de comprendre ainsi quels sont les parcours, compétences et dispositions qui produisent ces élites transnationales des affaires.

The Eurozone Business Elite. Structural and Sequential Analysis of Transnational Elites
 
Our communication studies how the field of European economic power structures through work trajectories of transnational elites, namely, the members of interlocking directorates. The expression “interlocking directorates” means crossed membership in boards of directors. It was used first at the beginning of the XXth century by the US Congress for interlocked leadership in large US companies. The interlocking space is less dense at transnational level than at national level, yet transnational interlocking is more developed in Europe than at global level. We observe that interlocking ties at transnational level are supported by a limited number of individuals. What do their trajectories have in common? Are they completely random or are there typical processes of elite production? Our study is carried on five countries (Belgium, France, Germany, Italy and the Netherlands), 150 companies and 2,000 individuals between 2005 and 2008. It combines a well-established method, network analysis, with an emerging one, sequence analysis. Imported from genetics and computer science, sequence analysis has spread to sociology of work and family, demography and life course studies. It is less known in political science, yet it has brought new light to the understanding of political violence, international development processes and voting behaviours. Combined with network analysis, it enables comparing the careers of the members of the core European business elite and classifying them according to the nature, length and order of institutions and sectors interlockers have gone through. Then trajectories are described statistically and graphically, as well as their embedment in the dynamic network of companies and the main interlockers. Finally, we identify a few dozens of most active interlockers in order to understand their specific background, skills and dispositions.

Médéric Martin-Mazé (Sciences Po-CERI)

Corsaires et missionnaires : trajectoires d’internationalisation et réforme de la gestion des frontières en Asie centrale

L’OSCE, l’Union européenne, l’UNODC et l’OIM mettent en œuvre des projets visant à réformer la gestion des frontières inter-républicaines en Asie centrale (Ouzbékistan, Kirghizstan, Kazakhstan, Tadjikistan, Turkménistan). Ceux-ci forment un espace transnational d’intervention dont on constate l’émergence depuis  le début des années 1990.  Il est possible d’analyser ce terrain centrasiatique de la gestion de frontières comme débouché, détour ou étape dans la trajectoire des employés et experts qui travaillent en tant que consultants de court terme ou expatriés de long terme pour ces projets. Parmi ces derniers, nous distinguerons plus précisément deux figures: les corsaires et les missionnaires.
Le premier terme décrit les acteurs dont l’internationalisation ne suffit jamais à rompre tout à fait la loyauté qui les relie à leur institution d’origine. Ainsi leur passage par le terrain centrasiatique de la gestion de frontières ne vaut-il que comme détour, prélude à un retour plus ou moins bien négocié dans l’organisation d’où ils proviennent. Au-delà de cette fidélité que la métaphore de la lettre de marque exprime, l’image suggère aussi que ces trajectoires sont entre autres déterminées par des enjeux bien spécifiques : les prises. Les corsaires occupent en effet des positions dans les projets internationaux à partir desquelles ils peuvent redistribuer toutes sortes de profits économiques ou symboliques à leurs pairs restés dans l’institution d’origine. Se dégage de cette manière une sorte de guerre de courses où, par exemple, les gardes-frontières hongrois et finlandais sont particulièrement investis.
Si les corsaires ne font que passer par le terrain centrasiatique, les missionnaires y demeurent quant à eux durablement – ce que la métaphore missiologique veut suggérer. Le principe de cette permanence est protéiforme. Les missionnaires de carrière épousent étroitement la trajectoire collective que forme la série de déploiements ou de redéploiements de l’organisation pour laquelle ils travaillent. Leurs itinéraires professionnels se décrivent donc par une double spécialisation : géographique et institutionnelle. Ce second ancrage est en revanche relâché en ce qui concerne les missionnaires par projets. Alors que les premiers s’inscrivent dans une ascension carriériste verticale, les seconds s’engagent quant à eux dans une succession horizontale de projets : traversant les membranes organisationnelles, ils passent d’institutions en institutions au gré des activités qu’ils implémentent.
En réglant sa focale sur les trajectoires professionnelles des courtiers en gestion de frontières, cette contribution souhaite affiner la compréhension des circuits de production des élites transnationales

Privateers and missionaries; the internationalisation of trajectories and border management reform in Central Asia

The OSCE, the European Union, UNODC and IOM implement border management projects in Post-Soviet Central Asia (Uzbekistan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Kazakhstan, Turkmenistan). Thus emerges a transnational space of intervention whose genesis can be traced back to the early 1990s. We shall argue that this Central Asian field of border management can be fruitfully fathomed as an “outlet” or a “step” in the professional trajectories of the experts involved. Amongst those, we will more precisely bring to categories to the fore; the privateers and the missionaries.
Privateering means that the internationalization of professional trajectories never quite winds up the bond linking the actor to the home organization. Thus, their presence in the field amounts to a detour, prelude to a home-coming well-negotiated or otherwise.  This form of loyalty is expressed through the “letter of Marque” metaphor. Besides, this representation also suggests that the internationalization is underpinned by specific stakes; the spoils. Privateers hold positions in international projects from which they channel all kinds of material and symbolic profits to the “stay behind”, their peers still working in the home organization.
Privateers are only intermittently present in the Central Asian field but missionaries are here to stay. Career missionaries follow in their organization’s footsteps to the extent that the latter’s dispatching of organizational assets in this zone form a beaten path that one only has to go along with. In other words, they as much geographically as institutionally specialized. This latter characteristic must relaxed if one is to account for project missionaries. Whilst the former climb up the career ladder, the latter string together a succession of projects, thus crossing organizational membranes in the field.
By attending to border managers’ professional trajectories of, this paper wishes to contribute to a better understanding of how transnational elites are produced.

 
 Thibaud Boncourt (Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim)

Des loyautés enchevêtrées. Une sociologie d’officiers militaires « internationalisés »

Plusieurs travaux de sociologie politique et militaire ont mis en évidence l’existence de tensions marquant les institutions militaires européennes (liées à la Politique Commune de Sécurité et de Défense) et internationales (OTAN) ainsi que les opérations multinationales. Cette communication vise à comprendre ce caractère conflictuel en envisageant plusieurs facteurs explicatifs possibles. Dans la lignée d’une littérature en sociologie des champs transnationaux et européens, il pose l’hypothèse que la fréquence importante des mobilités militaires internationales au cours de la formation comme de la carrière des officiers contribue à construire au niveau individuel des loyautés plurielles et enchevêtrées. Les luttes internationales auraient ainsi des dimensions à la fois nationales (rivalités stratégiques entre nations), organisationnelles (rivalités entre organisations internationales type OTAN, et institutions de l’Union Européenne) et professionnelles (rivalités entre différentes branches des forces armées). Sur le plan empirique, la mise à l’épreuve de cette hypothèse s’appuie sur un matériau qualitatif collecté à partir d’entretiens conduits auprès d’officiers français ayant occupé des postes au sein d’institutions et d’opérations internationales.
 
Intertwined loyalties. A sociology of “internationalised” military officers

Several studies in political and military sociology show that social tensions mar European and international military institutions (such as the Common Security and Defence Policy and NATO) as well as multinational operations. This paper aims at understanding these tensions by taking into account different potential explanations. Following literature in the sociology of transnational and European fields, its main hypothesis is that the high frequency of international mobility in the course of military officers’ training and careers generates multiple and intertwined loyalties at the individual level. International struggle would thus have national (strategic rivalries between nations), organisational (rivalries between international organisations such as NATO and CSDP institutions) and professional components (rivalries between branches of the armed forces). At the empirical level, the test of this hypothesis relies on qualitative material drawn from interviews with French officers who occupied positions in international military institutions and operations.
 
Bernard Lacroix (Université de Paris-Ouest-Nanterre, Groupe d’Analyse Politique)

Deux ou trois remarques sur la distinction entre l’interne et l’international

La distinction savante entre « disciplines » parait, non sans quelques justifications rétrospectivement antérieure aux distinctions établies entre des « domaines » au sein de ces disciplines : les mathématiques semblent ainsi antérieures à la distinction entre l’algèbre et la géométrie. On partira, dans cette perspective d’un matériel empirique extraordinairement limité qui met en scène la distinction entre interne et international sous la plume de spécialistes éminents de la science politique : l’intervention militaire de la France au Mali. Ce sera l’occasion de revenir sur le caractère intellectuellement a priori, en pratique surplombant et d’un point vue génétique, transcendant de cette catégorie de l’analyste qui est la distinction entre les questions de politique intérieure et les affaires internationales. L’occasion aussi de revenir en pratique sur l’utilisation, la perpétuation et la routinisation de cette distinction comme de ses effets de conservatisme intellectuel. C’est en ce sens qu’une expression comme celle de « sociologie politique de l’international » est paradoxalement aussi pédagogiquement indispensable que dépourvue de pertinence dans l’analyse sauf pour les professionnels des congrès.

Jef Huysmans (Open University)

Security Unbound

Security is unbound. Language and images of insecurity are everywhere. Migration, global warming, proliferation of weapons of mass destruction, bugs in the house, pedophiles, civil wars, crime statistics, collapsing economies, weapon proliferation, Mexican flu, genocide, terrorism, riots, salmonella, water pollution, energy insecurity; and, the list can go on and on. Our lives and times seem to be defined by multiplications of dangers, threats, risks, uncertainties, anxieties. To account for this some speak of the rise of cultures of fear; others of the dominance of risk management and pre-emptive government; some focus on widening conceptions of insecurity, others on the making of neurotic citizens; some highlight the commodification of security, others the mobilisation of existential threats for political and professional legitimacy. If the multiple languages, images, technology and institutions of insecurity are indeed defining of our times, what does that mean? What is politically at stake when security unbinds?
The many insecurities are not equivalent, do not co-exist in one site and do not systematically reinforce one another. Neither do they come together in a global threat, or a more loosely defined global assemblage of dangers. They are dispersed, different, and sometimes connected, sometimes not. Sociological approaches that synthesize them around a global threat, a grand cultural or civilizational change, or a hegemonic order will give the impression of a homogeneity that does not really exist. They will misrecognize the contemporary liquidity of security as solidifying, as if there is a fixed landscape in which dangers are organized in hierarchies ranking them in terms of importance and in light of global developments such as a changing geopolitical order with rising and falling great powers or an expanding socio-economic and governmental order, often named ‘neoliberal’.
The diffusion of insecurities is therefore one of the current processes that introduce questions about how the social, political and international are re-connected and disconnected in ways that cannot take the distinction between internal and external, state and international, local and global as disciplinary divides or as organizing devices of sociological and political analysis. International political sociology creates a platform where categories and methodologies for analyzing developments such as the diffusion of insecurities can be re-envisioned at the interstices between IR, politics, and sociology.

Emmanuel-Pierre Guittet (Université de Manchester), Julien Jeandesboz (Université d’Amsterdam) et Amandine Scherrer (Open University)

La stratégie européenne de sécurité intérieure : genèse et acteurs

La mise en place d’une Stratégie Européenne de Sécurité Intérieure (ISS) en 2010 ne peut être considérée indépendamment de l’adoption du traité de Lisbonne (2009) qui met fin au système de pilier et qui change en profondeur l’organisation des politiques européennes en matière de justice et d’affaires intérieures.
Les questionnements relatifs à un « champ européen de la sécurité » se posent ici avec une acuité particulière. En effet, la stratégie européenne de sécurité intérieure ne peut se comprendre sans tenir compte de la genèse des orientations stratégiques qu’elle préconise, et des acteurs qui en ont été à l’origine.
Cette contribution propose de revenir sur cette genèse, et de dégager les modalités de recherche propre à la compréhension de la sédimentation des rapports d’autorité, des luttes de pouvoir, des échanges et/ou concurrences de savoirs et savoirs-faire. Il s’agira d’identifier les acteurs en présence, leurs relations et leurs interactions. Il s’agira également de discuter les possibilités d’un vaste agenda de recherche de sociologie politique de l’international dédié aux acteurs et aux agences en charge de la sécurité au niveau européen.

Stephan Davidshofer (Université de Genève), Jonas Hagmann (Center for Security Studies, ETH Zurich), Francesco Ragazzi (Université de Leiden) et Amal Tawfik (Université de Genève)

Vers une analyse sociologique des processus d’européanisation de la sécurité : enjeux et éléments de méthode quali-quantitative

Cette contribution pose la question de la constitution d’un espace de sécurité intérieure européenne au travers de questions méthodologiques. Elle s’inscrit dans l’agenda de recherche consacré au développement d’outils sociologiques des phénomènes dits « d’européanisation ». Elle se démarque des approches institutionalistes ou menée en termes de « niveau » en proposant une analyse des relations entre différents groupes de professionnels de la sécurité, qui ont en commun l’Europe comme objet significatif de leurs activités. Plus précisément, l’objectif est d’apporter des éléments nouveaux liés à une analyse empirique rigoureuse des enjeux liés aux carrières des agents qui s’inscrivent dans le jeu de l’européanisation de la sécurité. L’espace de la sécurité intérieure européenne est-il façonné au gré de stratégies d’imports-exports symboliques de différents agents positionnés dans les champs nationaux de différents Etats ou assiste-t-on à l’émergence d’un capital et d’un habitus spécifiques aux agents rompus à l’Europe ?
Les éléments de méthode abordés seront de type quantitatif et qualitatif, tels que la construction de variables afin de mener une analyse de correspondance multiple (ACM) ou le choix de l’échantillon pertinent pour une analyse prosopographique. Il sera également question de l’opportunité de combiner des échelles d’analyse institutionnelle et individuelle afin d’affiner l’analyse. Des résultats préliminaires seront présentés autour de données collectées dans plusieurs pays (France, Pays-Bas et Suisse).

Towards a sociological analysis of europeanization processes of security: some quali-quantitative methodological stakes

This paper addresses some methodological stakes raised by the study of an emerging European security space by drawing on the recently developed research agenda dedicated to a sociological analysis of Europeanization processes. It aims at overcoming some shortfalls of so-called institutional approaches, which usually reproduce analyses in terms of "levels", through a relational analysis of several security professions (métiers), who deal with European issues. More specifically, the main objective of this paper is to develop new insights to conduct a rigorous empirical analysis of agents careers imbedded into European security processes, and to grasp the following question: is the European internal security space gradually shaped through  import-export national symbolic strategies  operated by agents positioned within national fields, or on the contrary , are we witnessing the emergence of a specific European capital and habitus?
The both qualitative ant quatitative methodological elements that will be discussed are, among others: the variables construction in order to conduct a Multiple correspondence analysis; relevant sampling for a prosopographic analysis; and how to combine institutional and individuals scales of analysis. Preliminary results on data collected in France, the Netherlands, and Switzerland, will also be presented.

Anthony Amicelle (Peace Research Institute Oslo (PRIO) / Cesdip (CNRS))

Sécurité, bases de données, population

Cette contribution propose de revenir sur les pratiques européennes et transatlantiques de gestion de l’(in)sécurité par les bases de données. Au travers d’une présentation du programme UE-US de « traque du financement du terrorisme » (Terrorist Finance Tracking Program), il s’agit d’étudier comment l’accès à des bases de données commerciales et le traitement des informations qui y sont entreposées sont de plus en plus appréhendés comme un enjeu primordial en termes d’égalité entre entités souveraines, ici entre l’Union européenne et les Etats-Unis. En effet, nous souhaitons démontrer que la mise en place de telles pratiques de collecte massive de données personnelles participe d’une déstabilisation de cette égalité de principe entre entités souveraines sur laquelle a été pensé le système westphalien en tant qu’archétype de l’ordre international. En analysant le rôle central dévolu à l’Office européen de police (Europol) dans le cadre du Terrorist Finance Tracking Programme, nous souhaitons également prolonger l’idée selon laquelle la possession de bases de données s’apparente à une forme de capital symbolique cruciale pour les professionnels du « champ européen de la sécurité ».  

Security, databases, population

Our contribution aims to analyze European and transatlantic practices of (in)security management through databases. We will focus on the EU-US agreement on the Terrorist Finance Tracking Program (TFTP) to show how the access to commercial databases increasingly represents a critical issue regarding equality between sovereign entities such as the European Union and the United States of America. We will question how the massive collection of personal data destabilizes this principle of equality which is one the basis of the Westphalian system as the archetype of the international order. With regards to the role of the European Police Office (Europol) about the TFTP, we will argue that the ownership of databases constitutes a form of symbolic capital for the professionals of the European field of security.   

Christophe Wasinski (Université Libre de Bruxelles)

Mondialisation de l’inquiétude et zones transnationales de chalandise sécuritaire

DefExpo en Inde, DSEI à Londres, Eurosatory en France, IDEX aux Emirats Arabes Unis, INTERPOLITEX en Russie, ou encore SOFEX en Jordanie sont, parmi de nombreux autres, des lieux où industriels, militaires, policiers, membres des services de renseignements et autres d’experts du monde entier peuvent échanger sur les nouveaux équipements dévolus à la sécurité interne/internationale. En dépit de leur importance, les approches critiques/constructivistes de sécurité ne se sont pas encore beaucoup penchées sur ces « bazars aux armements », pour reprendre un concept en vogue au cours des années 1970. Prenant acte de cette situation, nous désirons dans cette analyse poser quelques jalons à partir d’une approche sociologique sur la mondialisation de l’insécurité. Plus précisément, nous  cherchons à savoir : (1) comment les salons en matériels militaires et sécuritaires s’intègrent dans et contribuent à produire un champ transnational des professionnels de l’insécurité et ; (2) participent à la production et à la reproduction de la doxa sécuritaire. Pour ce faire, nous nous interrogeons non seulement sur la « matérialité » de ces expositions (où elles se déroulent ? A quelle fréquence ? Quelles catégories de matériels sont exposées ? Quel public est drainé ? Que représente ce public sur un plan quantitatif ?) mais sur leur capacité à jouer le rôle de « trading zone ». Autrement dit, nous nous demandons comment les foires au matériel sécuritaire sont des lieux où des acteurs issus de milieux variés (forces armées, services de sécurités, industries) parviennent à dialoguer et, le cas échéant, élaborer un discours (« créole ») commun. Enfin, nous soulevons la question des rituels qu’exercent les professionnels impliqués dans ces expositions en vue de délimiter et pérenniser le champ sécuritaire. A ce propos, on peut par exemple songer aux rituels liés aux accès sécurisés des lieux de ces événements (qui peuvent renforcer un sentiment d’appartenance au champ) ou aux mises en scènes spectaculaires du matériel en vue de provoquer l’adhésion
 
Globalization of unease and trasnational security trading zones

DefExpo in India, DSEI in London, Eurosatory in France, IDEX in the United Arab Emirates, INTERPOLITEX in Russie, or even SOFEX in Jordan are, among numerous others, places where industrials, soldiers, police officers, members of intelligence services or civilian experts coming from everywhere in the wold can share their views about new equipments devoted to both internal/international security. In spite of their importance, the critical/constructivit approaches to security have not yet seriously tackled the problem of these so-called « arms bazzar » (to use a concept fashionable in the 1970’s) . Taking stock of this situation, this presentation aims at laying the groundwork needed to investigate these events from a sociological perspective focussed on the globalization of insecurity . Specifically, our intention is to question : (1) how are the military and security material exhibitions integrated into and contributes to the production of a transnational field of the professionals of unease and ; (2) how do fairs participate to the production and reproduction of a security doxa. For that purpose, we will not only question in the « material » aspect of arms exhibitions (where do they take place ? What is their frequency ? What kind of material is exposed ? Who is the audience ? How many people do attend these events?) but also their capacity to act as « trading zone ». Otherwise said, we try to assess to what extent arms exhibitions are places where actors from varied professional origins (armed forces, security services, industries) manage to dialogue and, if this a the case, to create a common discourse (a « créole ») . Lastly, we question the effects of the professional rituals of the people involveld in the arms exhibitions in the delimitation and maintainance of the security field. On this point, one can for example think of the rituals linked to the restricted access of these events (that can contribute to a strenghtening of the feeling of belonging of to the field) or of the spectacularity of the performance used to provoke feelings of adhesion.

Gabriel Périès (Télécom Ecole de Management)

De la lutte contre la  délinquance intérieure à la coalition d’Etats contre la subversion internationale. Contribution à la sociologie politique d’une technologie de l’identification policière et de son dispositif normatif en Amérique latine : l’exemple de la dactyloscopie dans les années 1891-1920.

Dans le cadre d’une recherche effectuée dans les archives Vucetich en Argentine, il s’agira de restituer non seulement l’émergence de la dactyloscopie en tant que technique d’identification policière en s’intéressant à son institutionnalisation grâce au travail de Juan Vucetich (Hvar 1858, Dolores 1925), mais surtout comment cette technique s’est constituée en une véritable techno-logie de la sécurité en organisant un bloc de normativité très spécifique qui perdurera jusqu’à la dictature des Juntes (1976-1983). Car il s’agit bien, dans une approche socio-historique, de signaler cette dimension éminemment instituante d’une technique qui a eu précisément pour fonction de structurer l’espace coercitif entre « délinquants » et « gens honnêtes » autour de la notion de subversion, tant sur le plan des acteurs politiques que sur celui des technique de communication de l’époque en légitimant l’action de la police ou de l’Armée. C’est qu’un nouveau champs est alors en construction dans l’espace latino-américain entre 1891 et 1920 : celui de l’émergence, dans le Cône sud de l’Amérique latine, des nouvelles technologies de l’information et de l’identification au service de la Défense sociale et de la Sécurité nationale alors émergentes, c’est-à-dire au service de l’Etat moderne mis en réseau à l’échelle continentale.
 
The fight against domestic crime and the coalition of states against international subversion. From the fight against domestic crime to the coalition of states against international subversion. Contribution to a political sociology of police identification technology and its normative system in Latin America: the example of fingerprinting in the years 1891-1920.
 
As part of a research project in the Vucetich archives in Argentina, this paper is the reconstitution not only of the emergence of fingerprinting as a police identification technique. It focuses, too, on its institutionalization through the work of Juan Vucetich (Hvar 1858, Dolores 1925), as well as on how this technique consists in an authentic techno-logy of security thanks to the organization of a unit of very specific normativity which lasted until the dictatorship of the Juntas (1976-1983).
In a socio-historical approach to this subject my research notably shows the institutionalization of a technique that specifically had as function the structuring, around the notion of subversion, of a coercive space between "criminals" and "honest people," both among political actors as well as concerning technical communication of the times, and which would legitimize the actions of the police or the army.
In effect, there is a new field under construction in the Latin American region between 1891 and 1920. It is part of the emergence, in the Southern Cone, of new information and identification technologies serving the then developing Social Defense and National Security, which are the arms of the modern networked state on a continental scale.  


Participants

AMICELLE Anthony anthony.amicelle@gmail.com
BIGO Didier didier.bigo.conflits@gmail.com
BLANCHARD Philippe philippe.blanchard@unil.ch
BONCOURT Thibaud t.boncourt@gmail.com
BONELLI Laurent laurent.bonelli@u-paris10.fr
COHEN Antonin Antonincohen@aol.com
DIVIDSHOFER Stephan stephan.davidshofer@unige.ch
DEZALAY Yves dezalay@msh-paris.fr
DUDOUET Francois-Xavier francois_xavier.dudouet@dauphine.fr
GRÉMONT Eric eric.gremont@opesc.org
GUITTET Emmanuel-Pierre emmanuel.pierre.guittet@gmail.com
HAGMANN Jonas hagmann@sipo.gess.ethz.ch
HUYSMANS Jef j.p.a.huysmans@open.ac.uk
JEANDESBOZ Julien julien.jeandesboz@gmail.com
LACROIX Bernard lacroix_b@yahoo.fr
MARTIN-MAZÉ Médéric mederic.martinmaze@gmail.com
PÉRIÈS Gabriel gperies@wanadoo.fr
RAGAZZI Francesco f.ragazzi@fsw.leidenuniv.nl
SCHERRER Amandine amandine.scherrer@gmail.com
TAWFIK Amal Amal.Tawfik@unige.ch
VION Antoine antoine.vion@univ-amu.fr
WASINSKI Christophe christophe.wasinski@gmail.com

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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