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Section Thématique 53

L’option violente. Combattants et insurgés dans les soulèvements populaires
The Violent Option. Fighters and Insurgents in Popular Uprisings

Responsables

Amin ALLAL (CHERPA – IEP d’Aix-en-Provence) amin.allal@gmail.com
Olivier GROJEAN (CERIC/UMR 7318 – Aix-Marseille Université) olivier.grojean@free.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

La contemporanéité de luttes radicales prenant la forme de soulèvements populaires contre des pouvoirs en place nous rappelle que la politique est aussi affaire d'affrontements physiques. En Grèce, au Bahreïn, au Sénégal, en Egypte ou en Libye de nombreux individus et groupes s’engagent dans des luttes violentes, des affrontements avec les forces de l’ordre, avec des milices ou d’autres unités militaires, voire avec l’armée. En faisant le choix de ne pas opérer de distinction a priori entre ces situations politiques contrastées (notamment avec un état d’encadrement militaire ou de contrôle policier différent, des expériences d’actions violentes précédentes ou non, etc.), et sans préjuger de leur issue (défaite ou victoire du mouvement), nous ambitionnons dans cette ST de dépasser deux types d’approches. Il s’agira ainsi de réévaluer tout autant les lectures structurales et macrologiques de l’émergence de la violence dans les mobilisations (Tarrow, 1994 ; Della Porta 1995 notamment) que les théories de la frustration (Gurr, 1971 ainsi que certaines théories sur les révolutions et les analyses du « terrorisme ») pour nous focaliser, à un niveau microsociologique, sur la violence et le rapport à la violence des protagonistes de ces soulèvements populaires (cf. Guichoua, 2011). En effet, « concentrer l’analyse sur les combattants, c’est à la fois rendre compte des conflits par le bas et se donner les moyens de mieux objectiver les trajectoires sociales de leurs principaux protagonistes, sans s’interdire le cas échéant de restituer le sens qu’ils donnent à leur expérience combattante » (Buton et Gayer, 2012).

Ainsi, fondé le plus possible sur un matériau ethnographique (ou documents d’archives) visant à analyser la violence « en situation » (Collins, 2008), les participants à cette ST étudieront ces pratiques violentes, en s’attachant à les décrire de manière détaillée (Lavergne et Perdoncin, 2010) et en en restituant au maximum le sens donné par les acteurs. Pour autant, la perspective pragmatiste apparaît parfois trop peu attentive à l’expérience accumulée des acteurs. Ainsi, Collins insiste à juste titre sur l’apprentissage de « techniques interactionnelles » favorisant l’usage de la violence, mais rejette vigoureusement les analyses de la violence qui s’appuient sur les trajectoires sociales des individus. Selon nous au contraire, l’analyse des dispositions sociales construites au cours des trajectoires biographiques de ces « manifestants », « insurgés », ou « combattants », inscrites dans un contexte mouvant (avec des ruptures d’intelligibilité constitutives d’événements « générateurs »), paraît la seule à même de dégager des « logiques de situations » (Dobry, 2007) permettant de comprendre le recours à l’action violente, sans retomber dans les analyses « motivationnelles » de la violence (Mariot, 2003).
 
Les contributions prennent appui sur des terrains variés (Afrique sub-saharienne, Amérique Latine, Asie du sud-est, Europe, Maghreb, et Machrek), et s’intéressent à des soulèvements le plus souvent contemporains. Quatre dimensions peuvent être analytiquement distinguées :
 
- Qui sont les insurgés ? Il apparaît d’abord nécessaire de s’intéresser aux dispositions sociales (origine sociale, sexe, âge, etc.) et aux trajectoires d’engagement des insurgés (réseaux de sociabilité, expériences préalables, modalités de recrutement…), afin de mieux cerner les caractéristiques de la division sociale du travail « révolutionnaire ». Il s’agit alors d’analyser la socialisation à la violence, les imaginaires mobilisés dans les combats, et les « raisons » de l’engagement des acteurs dans la violence (peut-on par exemple affirmer qu’il relève souvent de logiques privées comme le soutient Kalyvas (2006) ?)

- Une violence organisée ? Si une majorité des travaux de sciences sociales insiste sur le caractère organisé des mobilisations contestataires, nombre d’émeutes et de soulèvements naissent pourtant sans organisation préalablement vouée à une telle « fonction » contestataire. Il convient ainsi de repenser le degré de structuration des individus et des groupes mobilisés, et les dispositifs organisationnels (formation, normes et règles, etc.) susceptibles de faciliter le recours à l’option violente, mais aussi sa perpétuation (économie des combats, phénomènes miliciens et plus généralement économie des situations conflictuelles et des crises).

- L’analyse diachronique du passage à la violence et du maintien des activités violentes. Il s’agit ici d’observer quand intervient le passage à la violence, comment s’articulent trajectoires biographiques, trajectoires organisationnelles et dynamiques du conflit. Peut-on par exemple mettre en évidence des seuils, des événements « générateurs » - qu’ils soient objectifs et/ou subjectifs – permettant de comprendre le « basculement » dans l’action violente ? Quelles sont les conséquences réelles de ce qu’on nomme souvent les « effets de cliquet » de l’entrée dans la violence ?

- La violence en pratiques. Si la violence n’est bien souvent qu’une activité parmi d’autres des engagements contestataires individuels, nous cherchons néanmoins ici à mieux comprendre en quoi consistent les combats. Il s’agit aussi de montrer en quoi les modes d’action violents sont tout à la fois tributaires des espaces dans lesquels ils s’inscrivent (interactions avec les dispositifs de répression), dépendants de l’identité des acteurs mobilisés, et fortement déterminés par l’existence d’un public « spectateur ».
 
Contemporary radical struggles taking the form of popular uprisings remind us that politics are also a matter of physical confrontation. In Greece, Bahrain, Senegal, Egypt, or Libya, many individuals and groups engaged in violent struggles, clashed with security forces, militia or other military units, or even armies. By choosing not to make a distinction between a priori contrasting political situations (with different state of military or police supervision, experiences of previous violent actions or not, etc.), and without prejudging the outcomes of these movements, in this Thematic Section we aim at going beyond two approaches. By focusing micro-sociologically on violence, and on the protagonists' relation to violence (cf. Guichaoua, 2011), our intention is to revaluate structural and macrological analysis of the emergence of violence in protests (especially Tarrow, 1994 ; Della Porta 1995), as well as  numerous theories of frustration (Gurr, 1971, some theories of the revolutions, and “terrorism studies”). Indeed, “focusing the analysis on fighters allows one to give a grassroots account of conflicts, to better objectivize their protagonists' social trajectories, and to explain, if appropriate, the sense given to their fighting experiences” (Buton and Gayer, 2012).
 
Thus, using as much ethnographic material (or archival documents) as possible in order to analyze violence “in situation” (Collins, 2008), contributors of this Thematic Section will study these violent practices both trying to describe them in details (Lavergne et Perdoncin, 2010), and explaining the meanings actors give to these practices. However, the pragmatist perspective sometimes shows too little attention to the actors' accumulated experiences. Collins rightly insists on how the learning of “interactional techniques” influences the recourse to violence, but strongly denounces analysis based on social trajectories of individuals. Instead, we believe that the study of social dispositions built during the social life of these “protesters”, “insurgents” or “fighters”, and taking place in a changing context (with breaks of intelligibility which are parts of “generator events”), seems the only way to analyze “logics of situation” (Dobry, 2007), and to understand violent actions while avoiding the biases of “motivational analysis” of violence (Mariot, 2003).
 
The contributions will be based on various fieldworks (Europe, North Africa, Sub-Saharan Africa, Middle East, Southeast Asia and Latin America), and will focus mostly on contemporary uprisings.


Bibliographie

Buton, François et Gayer, Laurent (dir.), « Sociologie des combattants », Pôle Sud, n°36, 2012.
Collins, Randall, Violence: A Micro-sociological Theory, Princeton, Princeton University Press, 2008.
Della Porta, Donatella, Social Movement, Political Violence and the State. A Comparative Analysis of Italy and Germany, Cambridge, Cambridge University Press, 1995.
Dobry, Michel, « Ce dont sont faites les logiques de situation », in Favre, Pierre, Fillieule, Olivier et Jobard, Fabien (dir.), L’atelier du politiste, Paris, La Découverte, 2007, p. 119-148.
Guichaoua, Yvan (dir.), Understanding Collective Political Violence, New York, Pallgrave MacMillan, 2011.
Kalyvas, Stathis N., The Logic of Violence in Civil War, Cambridge, Cambridge University Press, 2006.
Lavergne, Cécile et Perdoncin, Anton (dir.), « Décrire la violence », Tracés, n°19, 2010.
Gurr, Ted, Why Men Rebel, Princeton, Princeton University Press, 1971.
Mariot, Nicolas, « Faut-il être motivé pour tuer ? Sur quelques explications aux violences de guerre », Genèses, n°53, 2003, p. 154-177.
Tarrow, Sidney, Power in Movement. Social Movements, Collective Action and Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 1994.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 2 : 10 juillet 2013 14h-16h45
Session 3 : 11 juillet 2013 15h15-18h

Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), salle A31 pour la session 2 et A23 pour la session 3


Programme

Introduction : Amin Allal (CHERPA – IEP d’Aix-en-Provence) et Olivier Grojean (CERIC/UMR 7318 – Aix-Marseille Université)

Axe 1 / Apprendre et désapprendre la violence : dispositions, ressources, contextes
 
Des moments disruptifs ? Violences et trajectoires individuelles

Discutant : Olivier Fillieule (CRAPUL - IEPI, Lausanne)
 
Acquisition de capitaux et division du travail

Discutant : Gilles Dorronsoro (CESSP - Université Paris 1-Panthéon Sorbonne)

Axe 2 / La violence politique en actes : situations, configurations et interactions

Logiques de configuration et répertoires violents

Discutante : Amélie Blom (IISMM, Sciences Po Le Havre-Campus Asie)
 
Ethnographier les interactions violentes

Discutant : David Garibay (Triangle - Université Lyon 2)

 
Synthèse et mise en perspective : Isabelle Sommier (CESSP - Université Paris 1-Panthéon Sorbonne)
Conclusion : Amin Allal (CHERPA – IEP d’Aix-en-Provence) et Olivier Grojean (CERIC/UMR 7318 – Aix-Marseille Université)


Résumés des contributions

Valeria Alfieri (Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Naples L’Orientale)

Partis politiques et mode d’action violent : trajectoires de militants-combattants

Les explications à propos de la violence qui s’est répandue sur le continent africain à partir des années 1990 alternent volontiers entre des thèses économicistes sur l’avidité et les activités illicites et criminelles des rebelles, et des approches politiques et anthropologiques qui mettent l’accent sur la notion de « crises » (crises de l’Etat et/ou de la société, des valeurs culturelles et des mécanismes de régulation sociale, etc.). La dimension plus strictement politique est souvent évacuée au profit d’explications d’ordre économique et sociologique. Pour ce dont on peut en juger, la « crise » burundaise ne se résume pas au symptôme d’un dérèglement social ou d’un affaiblissement de l’Etat, elle répond plutôt à un mode de participation politique et de confrontation partisane qui est apparu dans le champ politique institutionnel quand les répertoires d’action politique non violents ont été épuisés. Or, rarement sont analysés le lien entre violence et partis politiques, ou encore l’usage de la force armée comme modalités éventuelle d’action et de confrontation partisane (d’ailleurs les formations politiques sont des objets délaissés des sciences sociales sur le continent).
À travers l’étude de quelques trajectoires de combattants des années 1990, qui étaient ou sont devenus des militants de partis agréés, on voudrait insister sur cet aspect, en relevant ce que la prise d’armes est à l’engagement politique (et inversement), en montrant comment le combat par les armes exprime la continuité ou le début d’une participation militante et repérer les déterminants du passage par la violence.

Political Parties and Violence: Militant-Fighters Biographical Paths

Giving an explanation to the conflicts that characterize the current African society, means focusing above all on the rebel’s greed and criminal activities or on the concept of “crises” (e.g.: State collapse, crises of society, crises of cultural values, social regulation dynamics). The political dimension is often set aside in favor of an economic and sociological one. But, based on the holding data, the Burundian “crises” can’t be seen exclusively by these point of views: it seems instead to answer to a way of political participation and of parties competition that started following the exhaustion of non-violent action repertoires. Rarely, the connection between violence and political movements is examined as well, or even the use of armed force as an aspect of political competition between parties (the study of African political parties after all, is quite overlooked by the social sciences). Through the analysis of the biographical paths of some ‘90s fighters who were or have become officially recognized political organizations militants, we would just insist on this aspect.  We are going to analyze, in particular, the correlation between the use of violence and partisan political activity, especially pointing out  the transition  to  the violent action, and showing how the passage through the weapons (rather than to the weapons) represent the continuation or the beginning  of a militant participation.

Éric Lair (Universidad del Rosario – Bogotá)

L’expérience combattante des FARC-EP (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple) depuis les années 1980 : Conditions, modalités et représentations

Créées dans les années 1960, les FARC constituent le plus puissant mouvement insurgé du conflit armé en Colombie. Au fil des décennies, les FARC ont fait montre de capacités d’adaptation et de cohésion dans un environnement tumultueux. En effet, jusqu’à la seconde moitié des années 1970, les FARC sont restées repliées, dans des zones rurales isolées, en proie aux divergences sur le sens à donner à la lutte armée. Puis, au début des années 1980, l’organisation a été profondément restructurée. Des stratégies offensives ont été adoptées avec pour ambition de jeter les bases d’un soulèvement populaire massif. Dès lors, le mouvement, renommé FARC-EP, a bénéficié de multiples sources de financement qui lui ont permis de recruter des combattants, d’acquérir du matériel et de se déployer à une échelle sans précédents. Les factions sont apparues comme des pouvoirs de fait dans de nombreuses régions mettant à l’épreuve l’autorité de l’État. Toutefois, les FARC-EP ont été régulièrement confrontées à l’ascension de milices paramilitaires privées, aujourd’hui en partie démobilisées, dans une escalade de la violence contre les civils. De plus, au cours des dernières années, les troupes régulières ont repris l’initiative militaire. Ce qui a eu pour effet de précipiter la capture et la défection d’un grand nombre de membres de l’organisation.
À mesure qu’il s’est développé, le conflit a été l’objet d’une abondante littérature dans les milieux académiques. De manière spécifique, les FARC-EP ont été souvent décrites comme un groupe criminel et terroriste, pris dans des activités hautement lucratives, qui s’est éloigné de ses origines marxistes-léninistes. Par contraste, les expériences des combattants des FARC-EP ont suscité un intérêt limité après un demi-siècle d’insurrection. À partir d’entretiens conduits en Colombie entre 2002 et 2012 auprès de plus de 30 combattants, ce travail se propose de mettre en lumière les transformations du mouvement depuis les années 1980 en privilégiant une approche « par le bas ». Il cherche en particulier à comprendre les processus complexes de participation à - ou de retrait de - la lutte armée (ethos, idéaux politiques, considérations pragmatiques, etc.).

The Fighting Experience of the FARC-EP (Revolutionary Armed Forces of Colombia - People’s Army) since the 1980s: Conditions, Modalities and Representations

Created in the 1960s, the FARC constitutes the most powerful insurgent movement of Colombia’s internal war. Over the decades, it has not only maintained cohesion but has also showed the capacity to adapt to the environment. Indeed, until the latter part of 1970s, the FARC remained confined to rural areas rife with factionalism due to disputes about the meaning of the armed struggle. In the early 1980s, the leaders restructured significantly the organization. They embraced offensive strategies founded upon the ambition of generating a massive popular uprising. Since then, the renamed FARC-EP has benefited from multiple sources of financing to recruit combatants, acquire materiel and spread out on an unprecedented scale. The factions have steadily established themselves as de facto powers in different regions, challenging the State. Nevertheless, the FARC-EP has been confronted with private paramilitary militias, now partially demobilized, within a context of growing violence against civilians. In addition, the regular troops have recovered the military initiative in recent years, provoking the capture or the defection of numerous FARC-EP members.
As it has developed, the conflict has spawned abundant literature among scholars. Specifically, the FARC-EP has often been depicted as a criminal and terrorist group, involved in highly profitable activities, far removed from its Marxist-Leninist origins. By contrast, scant attention has been paid to the experiences lived by the FARC-EP combatants after half a century of insurgency. Drawing on more than 30 interviews with combatants, conducted in Colombia between 2002 and 2012, this work undertakes to highlight the transformation of the movement since the 1980s following a “bottom-up” approach. It seeks in particular to understand the complex processes of participation in - or disengagement from - the armed struggle (ethos, political ideals, pragmatic considerations, etc.).


Youssef El-Chazli (CRAPUL - IEPI, Lausanne) et Chaymaa Hassabo (PACTE - IEP de Grenoble / Collège de France)

Trauma, violence et jeunes égyptiens en révolution (Alexandrie – Le Caire)

La journée du 25 janvier 2011 inaugure un cycle violent dans la gestion des mobilisations de rue dans les villes principales d’Egypte (Le Caire, Alexandrie, Suez). Les dizaines, puis centaines de milliers d’Egyptiens qui prennent la rue pour protester font face à une répression qui s’intensifie de jour en jour. Si la répression et la violence existent bel et bien avant cette date, la variation dans l’échelle et l’intensité de celles-ci a un impact observable sur l’engagement des jeunes égyptiens. Avec le départ de Moubarak, et la « réussite » de la révolution représentée par le départ du Président, le recours à la violence est présenté comme illégitime, tour à tour par les militaires au pouvoir, les principaux mouvements politiques (Frères musulmans en tête) et les médias. Cette situation pousse à interroger l’impact de la violence sur les engagements politiques et les carrières des jeunes militants. L’observation ethnographique des épisodes violents et le recours aux témoignages des acteurs resituent la violence dans toute son ambivalence. Loin des visions naturalisantes (« ce sont des groupes “violents” ») ou excessivement stratégistes (« la violence est un mode d’action comme un autre »), il s’agit de ramener les moments violents aux situations qui les voient émerger. C’est ce que nous nous proposons de faire à partir d’enquêtes menées au Caire et à Alexandrie.

Egyptian Youth and Traumatic Violence During the Revolution (Alexandria – Cairo)

On the 25th of January 2011, a violent cycle of protest managing was initiated in the streets of Egypt’s main cities (Cairo, Alexandria, Suez). The tens, then hundreds of thousands of Egyptians who took the streets to protest faced a harsh repression. If repression and violence both existed before that date, its renewed intensity and its wide range had an impact on the political participation of Egyptian youth. After the fall of Mubarak, portrayed as the « success of the Revolution », violent interactions during protests were considered illegitimate, notably by the ruling Military Council, the main traditional political groups (e.g. the Muslim Brotherhood) and the media. In these circumstances, it is interesting to question the effect of experiencing traumatic violence by protestors on their political careers. The ethnographic observation of violent interactions and the use of first hand testimonials can help us understand violence and its ambiguities. Setting aside naturalizing narratives (« these are violent groups in essence ») as well as excessively strategic narratives (« violence is a repertoire like any other »), we want to understand violence by studying the situations and interactions in which it occurs. We hope to do so based on extensive ethnographic fieldwork in both Cairo and Alexandria.

Khalila Aude Coëffic (Cherpa/IREMAM)

Les déclinaisons de l’habitus guerrier au Liban-Sud et dans les Territoires palestiniens

Cette communication se propose d’analyser l’engagement dans des luttes violentes pour une cause au Liban-Sud et dans les Territoires palestiniens. Suite à la guerre de 1967, la lutte armée s’est imposée comme moyen de libérer la Palestine. Et les cultures militantes construites par les différentes organisations partisanes sont marquées par la violence et notamment celle exercées par les siens auxquels il convient de rendre hommage et de témoigner de la gratitude (glorification des opérations de résistance, héroïsation des combattants martyrs, etc.) à des fins de mobilisation. Différents dispositifs de sensibilisation à la cause (iconographie, pièces de théâtre, clips vidéos, commémorations) participent du façonnage d’un habitus guerrier.
Aussi, à partir d’enquêtes de terrain au Liban-Sud et en Cisjordanie, nous questionnerons cet habitus guerrier, construit par et dans le cadre de la lutte contre l’occupation, d’observer les formes différenciées que prennent les engagements violents, en s’intéressant aussi bien au façonnage par les branches armées des groupes politiques, à la radicalisation, au phénomène milicien et aux réseaux mafieux et d’en restituer le sens donné par les acteurs. La question de la déclinaison plurielle des habitus guerriers (du militant politique au trafiquant, en passant par le milicien) permettra d'alimenter la réflexion sur le brouillage de la figure du combattant et sur la capacité de cette figure mobilisatrice par excellence de la lutte contre l’occupation israélienne.

Manifestations of the Warrior Habitus in South Lebanon and Palestinian Territories

This paper analyzes forms of engagement in politically motivated violent struggles in South Lebanon and the Palestinian Territories. Following the 1967 war, armed combat became a means to the liberation of Palestine. And the militant cultures established by the various partisan organizations are marked by violence, particularly as manifested by the combatant activists to whom homage is to be paid and gratitude to be shown publicly for purposes of mobilization (glorification of acts of resistance, heroizing of the martyrs of armed struggle etc.). Various ways of raising awareness of the cause (iconography, plays, video clips, commemoration ceremonies) take part in the construction of a warrior habitus.
Based on fieldwork carried out in South Lebanon and in the West Bank, I question this warrior habitus, which has emerged in the context of the struggle against the occupation. I analyze the various forms of violent engagement, observing as well the construction of identity by the armed factions of political groups, the processes of radicalization, the phenomenon of militias and mafia networks, and the sense the different agents make of these phenomena. The question of the wide variety of manifestations of a warrior habitus (from the political activist to the smuggler and the militia man) shows to which degree the figure of the combatant has become blurred and leads to reflections on the capacity of this highly mobilizing figure in the context of the struggle against the Israeli occupation.


Nedjib Sidi Moussa (CESSP – Université Paris 1)

Le capital militaire : acquisition, transmission et valorisation. Le cas des indépendantistes algériens

Dans le cadre d'une recherche en cours qui porte sur les trajectoires de dirigeants indépendantistes algériens du courant de Messali Hadj – principalement engagés au sein du Mouvement national algérien, rival du Front de libération nationale –, je propose de rendre compte des enjeux du recours à la lutte armée chez ces révolutionnaires en situation coloniale et colonisés en situation révolutionnaire.
Je tenterai de formuler une première définition du capital militaire – dans son interdépendance dialectique avec le capital politique et le capital militant, en particulier dans le contexte algérien de 1954 à 1962 –, et de mettre en lumière les conditions de son acquisition, de sa transmission et de sa valorisation.
Par la restitution de trajectoires de dirigeants messalistes et la confrontation avec leurs propriétés diverses, je mettrai en relief la spécialisation dans le travail militant qui s'opère entre politiques, syndicalistes ou guerriers – en me focalisant surtout sur cette dernière catégorie –, et je tenterai de comprendre jusqu'à quel point le cloisonnement prévalant en situation de paix, se trouve ébranlé en situation de guerre.
Sur le plan des sources et du matériau mobilisés, je m'appuierai sur des entretiens réalisés avec des anciens messalistes, des documents consultés dans les archives publiques et privées, sans oublier la presse, généraliste ou militante.

The Military Capital: Acquisition, Transmission and Valuation. The Case of the Algerian Freedom Fighters

Within the framework of a current research which concerns the trajectories of Algerian pro-independence leaders of the current of Messali Hadj – mainly committed within the Algerian National Movement, the rival of the National Liberation Front – , I suggest reporting stakes in the appeal to the armed struggle at these revolutionaries in colonial situation and colonized in revolutionary situation.
I shall try to formulate a first definition of the military capital – in its dialectical interdependence with the political capital and the militant capital, in particular in the Algerian context from 1954 till 1962 –, and to bring to light the conditions of its acquisition, its transmission and its valuation.
By the restoration of trajectories of messalists leaders and the confrontation with their diverse properties, I shall accentuate the specialization in the militant work which takes place between politics, union activists or warriors – by focusing me especially on this last category –, and I shall try to understand to what extent the subdivision prevailing in peace situation, is shaken in war situation.
From the point of view of sources and material mobilized, I shall lean on interviews realized with former messalists, documents consulted in the public and private archives, without forgetting the press, the general or the activist.


Lionel Baixas (CERI - Science Po Paris)

Entre mouvement pour la restauration de la démocratie et mouvement ethnonationaliste séparatiste : un soulèvement populaire peut en cacher un autre. Bifurcation et polarisation comme sources du passage à l’action violente au sein du soulèvement de 1983 dans le Sind pakistanais

Le soulèvement populaire, qui a eu lieu durant l’été 1983 dans le Sind pakistanais, est généralement décrit comme une ramification du Mouvement pour la restauration de la démocratie (MRD) qui,  initié en 1981 sous l’égide du Parti du peuple pakistanais (PPP), réclamait la restauration de la Constitution de 1973 et la tenue d’élections législatives générales libres et justes. Une telle conception empêche, cependant, de comprendre pourquoi et surtout comment ce soulèvement populaire a pris un caractère de masse et une tournure violente dans le Sind alors qu’il est demeuré pacifique et marginal dans les autres provinces du Pakistan. Il apparaît, en réalité, que ce qui a débuté comme une nouvelle phase du MRD a ensuite rapidement bifurqué dans le Sind où il s’est doublé, avant d’être dépassé par un mouvement ethnonationaliste séparatiste sindhi, déjà en gestation depuis une dizaine d’année, dirigé contre le régime militaire du général Zia ul-Haq et revendiquant la création d’un Etat sindhi souverain et indépendant du Sindhudesh. Fondée sur des enquêtes d’archives et des entretiens semi-directifs auprès d’acteurs des deux mouvements, cette contribution propose d’appréhender, au niveau microsociologique, l’émergence du soulèvement populaire sindhi de 1983 en tant que rupture d’intelligibilité constitutive d’événements « générateurs » qui ont provoqué la bifurcation du Mouvement pour la restauration de la démocratie et la polarisation de la mouvance ethnonationaliste sindhie.

Between a Movement for the Restoration of Democracy and an Ethno-nationalist Separatist Movement: A Popular Uprising May Hide Another. Bifurcation and Polarization as Sources of Taking Violent Action in the 1983 Uprising in Sindh, Pakistan.

The popular uprising that took place during the summer of 1983 in Sindh, Pakistan, is generally described as an offshoot of the Movement for the Restoration of Democracy (MRD), started in 1981 under the aegis of the Pakistan People's Party (PPP), which called for the restoration of the 1973 constitution and the holding of free and fair general elections. Such a design prevents, however, to understand why and how this particular uprising took a mass character and turned violent in Sindh while it remained peaceful and marginal in the other provinces of Pakistan. It appears, in fact, that what started as a new phase of the MRD, then quickly bifurcated in Sindh where it got doubled before being overtaken by an Sindhi ethno-nationalist separatist movement, already in the making for ten years, against the military regime of General Zia ul-Haq and demanding the creation of a sovereign and independent State of Sindhudesh. Based on surveys of archives and semi-structured interviews with actors of the two movements, this contribution is meant to understand, at the micro level, the emergence of the Sindhi popular uprising of 1983 as an intelligibility break constitutive of events “generators” that led to the bifurcation of the Movement for the restoration of Democracy and the polarization of Sindhi the ethno-nationalist movement.

Yvan Guichaoua (University of East Anglia)

De la revendication nationaliste au Jihad. Les glissements de la contestation armée au Mali

Cette communication cherche à expliquer les transformations des logiques combattantes irrégulières observées depuis une décennie au nord-Mali. Plus précisément, elle s’intéresse à l’éviction partielle (et peut-être réversible) du militantisme nationaliste touareg par un militantisme religieux appelant à l’imposition locale de la Charia et au Jihad. Le glissement d’une logique combattante vers l’autre est le produit de conversions individuelles de chefs militaires et de leurs hommes, de confrontations entre factions antagoniques mais surtout d’alliances complexes. La communication trace les étapes du recouvrement de la logique combattante nationaliste par la logique jihadiste en insistant sur le rôle catalyseur essentiel joué dans ce changement par des processus exogènes : étatique, économique ou politique. En s’appuyant sur des réflexions théoriques conduites par Stathis Kalyvas, la communication s’efforce ainsi de combiner l’analyse des dynamiques micro de mobilisation violente à celle des « macro-clivages » qui les façonnent.   

From Tuareg Nationalism to Jihad: Changing Patterns of Militancy in Mali

This paper explains the transformations of logics of irregular militancy in northern Mali over the past ten years. Namely, it focuses on the partial (and possibly reversible) eviction of Tuareg nationalist militancy by religious militancy advocating the local enforcement of the Sharia Law, as well as the Jihad. The shift from one sort of militancy to another results from individual trajectories of conversion among leaders and followers, from confrontations between antagonistic factions, but also, crucially, from complex alliances. The paper traces the major historical steps that have produced these dramatic changes. It insists on the exogenous processes catalyzing it, whether State-driven, economic and political. Ultimately, following theoretical insights put forward by Stathis Kalyvas, the paper tries to reconcile the analysis of micro-level dynamics of violent mobilization with the analysis of the “macro-cleavages” shaping them.

Philippe Roseberry, (Queen's University, Kingston, Canada)

Combattre perpétuellement ? Formations irrégulières et persistance des conflits en Croatie et en Bosnie-Herzégovine (1991-1995)

Cette communication remet en question l'approche macro-analytique de la violence politique en se penchant sur le problème des formations armées irrégulières dans la dynamique des conflits intra-étatiques de nature identitaire. Souvent désignées comme « spoilers » par la littérature anglo-saxonne, ces formations politiques et militaires perçoivent la paix issue d'une négociation comme menaçant leur pouvoir, leur vision du monde et leurs intérêts. La persistance de la violence en situation de guerre civile facilite leur mobilisation et leur organisation en élargissant leurs moyens d'action et en diminuant le risque de sanctions contre elles. Ces formations montre souvent une préférence absolue pour la poursuite des hostilités étant donné la faible probabilité qu'elles maintiendront leur prestige, leur identité et leurs ressources dans un environnement post-conflit. La communication s'intéresse aux groupes ayant émergé de façon « endogène » aux conflits en Bosnie-Herzégovine et en Croatie, soit ceux engendrés par les conditions du conflit entamé plutôt que par des clivages préexistants. À travers une étude de terrain et des sources documentaires, la communication retrace l'émergence de ces formations dans la première phase de dissolution de l'ex-Yougoslavie (1991-1995) et évalue son impact sur le degré de persistance des conflits au sein de cette période.

Fighting Perpetually? Irregular Units and the Persistence of Conflict in Croatia and Bosnia-Herzegovina (1991-1995)

This paper challenges macro-analytic approaches to political violence by drawing attention to the problem of irregular armed formations in the dynamics of identity-related intrastate conflict. Often designated as spoilers, these military and political formations perceive peace emanating from negotiations as a threat to their power, worldview and interests. The persistence of significant violence in a civil war context gives impetus to their mobilization and organization efforts by enlarging the range of their means of contention and by diminishing the risk of sanctions against the group. These formations often display an absolute preference for continued hostilities given the low likelihood of maintaining their prestige, identity and resources in a post-conflict environment. This paper focuses on those groups that emerged “endogenously” to the conflicts in Bosnia-Herzegovina and Croatia, that is those that emerged because of wartime conditions as opposed to pre-war cleavages. Through a field study and documentary sources, this paper tracks the emergence of those formations in the first phase of Yugoslav dissolution (1991-1995) and evaluates its impact on the persistence of conflicts within that historical period.

Matthijs Gardenier (LERSEM composante IRSA/CRI - Université Paul Valéry Montpellier 3)

Organisations horizontales des pratiques violentes, l’exemple du contre-sommet de l’OTAN du 2 au 4 avril 2009.

Ce que l’on appelle « l’option violente », c’est à dire la violence politique, peut prendre différentes formes, et s’inscrire dans différentes pratiques du conflit. Dans cette contribution, nous nous concentrerons sur les liens entre les événements de « foule » (compris comme les interactions entre de nombreux acteurs réunis dans un lieu public), et la violence politique. Nous nous appuierons sur une observation de terrain effectuée du 2 au 4 avril 2009 lors du contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg.
Nous avons pu constater d’un côté un impressionnant dispositif des forces de l’ordre. De l’autre, lorsque les affrontements éclatent, nous pouvons voir à l’œuvre une « foule » qui conteste clairement à l’Etat le monopole de la violence légitime au cours des manifestations du 2 et du 4 avril 2009.
On observe un répertoire d’action qui s’inscrit clairement dans cette logique : structuration de la manifestation en Black Bloc, destructions symboliques de banques, de mobilier urbains, d’une station de douane (qui défrayeront la chronique médiatique).
Pour mieux comprendre ces « pratiques violentes », nous analyserons le répertoire d’action des participants pour dégager leurs objectifs, leur finalité. Nous ferons l’hypothèse que celle-ci, qui a pour objectif de contester le monopole de la violence légitime a avant tout une dimension symbolique, la prise du pouvoir politique n’étant pas un enjeu immédiat.

Studying the Horizontal Organization of Collective Violence Through the Example of the NATO Counter Summit of 2009 in Strasbourg

What is called “the violent option”, or political violence, can take various forms. It can also happen in different kind of conflicts. In this paper, we will focus on the links between crowd dynamics (what happens when numerous social actors are gathered in a public space), and political violence. We will use the findings of a field observation conducted from the 2nd to the 4th of April 2009 during the NATO counter summit in Strasbourg.
On one side, we saw an impressive deployment of law enforcement forces (French and German). On the other side, when the confrontations broke out, we were able to see “crowd” action, aiming to contest the monopoly of the violence to the State.

We observe a repertoire of action clearly aimed towards this logic: the demonstration is structured in a Black Block, there are symbolic destructions of banks, as well as street furniture, and a disaffected custom agency (this act of arson will draw the focus of international media).
In order to better understand these “violent practices”, we will analyze the protesters tactical repertoire of action in regard to their ends and means. We shall make the hypothesis that this course of action, which aims to contest the monopoly of the legitimate violence to the State, has a symbolic dimension, grasping actual political power not being immediately at stake.


Arthur Quesnay (Paris-1, Panthéon Sorbonne / IFPO-Irak)

L’option violente en Libye : les ancrages sociaux de l’insurrection libyenne

Nous reviendrons ici sur la construction sociale des mécanismes de recours à la violence au cours de l’insurrection libyenne. Il s’agit d’analyser les trajectoires d’acteurs mobilisés afin de mettre en perspective la pluralité des « logiques de situation » qui sous-tendent le moment révolutionnaire libyen ; et animent les prolongements sociaux et politiques du conflit.
A partir des résultats d’enquêtes de terrain réalisés en Libye sur la base d’observations participantes, nous adopterons une lecture plurielle de l’insurrection libyenne. Nous dégagerons trois principaux exemples de mobilisations dont le développement repose sur des temporalités et des contextes d’affrontements radicalement différents. De fait, si le rapport de la population libyenne à l’Etat est un élément central dans la construction d’un soulèvement national, différents mécanismes de production de la violence coexistent, avec pour chacun des ancrages sociaux spécifiques dont l’étude nous éclaire sur la reconstruction actuelle des rapports de forces en Libye. Le passage à l’acte violent a permis de mettre à bas la dictature de Kadhafi, mais est également un moyen individuel d’émancipation pour les combattants mobilisés. La question de l’autonomisation de ces derniers par rapport à leur groupe sociaux d’origine est plus que jamais centrale pour la stabilité du pays.

The Violent Option in Libya: the Social Anchors of Libyan Uprising

We will return here on the social construction of violence mechanisms during the Libyan uprising. It involves analyzing the trajectories of actors mobilized to put into perspective the plurality of “logique de situation” behind the Libyan revolutionary moment, and host extensions social and political conflict.
From the results of field surveys, carried out in Libya on the basis of participant observations, we adopt a plural reading of the Libyan uprising. We will bring three major examples of mobilization that were developed based on temporalities and contexts clashes radically different. In fact, if the ratio of the Libyan population in the State is a central element in the construction of a national uprising, different production mechanisms of violence coexist, each with specific social anchors, the study sheds light on reconstruction current balance of forces in Libya. The transition to the violent act helped bring down the dictatorship of Gaddafi, but is also a means of empowerment for individual fighters mobilized. The issue of empowerment of these groups in relation to their social origin is more than ever central to the country's stability.


Participants

ALFIERI Valeria valeria.alfieri@hotmail.com
ALLAL Amin amin.allal@gmail.com
BAIXAS Lionel lionel.baixas@gmail.com
BLOM Amélie amelie.blomkhan@gmail.com
COEFFIC Aude Khalyla k.a.coeffic@gmail.com
DORRONSORO Gilles gilles.dorronsoro@gmail.com
EL-CHAZLI Youssef ysfelchazli@gmail.com
FILLIEULE Olivier olivier.fillieule@unil.ch
GARDENIER Matthijs algardenier@yahoo.fr
GARIBAY David david.garibay@univ-lyon2.fr
GROJEAN Olivier olivier.grojean@free.fr
GUICHAOUA Yvan y.guichaoua@uea.ac.uk
HASSABO Chaymaa chaymaahassabo@gmail.com
LAIR Eric ericlair@yahoo.fr
QUESNAY Arthur quesnay.arthur@gmail.com
ROSEBERRY Philippe philippe.roseberry@queensu.ca
SIDI MOUSSA Nedjib nedjib.sidi-moussa@univ-paris1.fr
SOMMIER Isabelle sommier@univ-paris1.fr

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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