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Congrès organisé en partenariat avec

Module pédagogique et professionnel 1

Enseigner les relations internationales. Expériences croisées
Teaching IR: models, broken mirrors and aspirations for eminence

Responsables

Thierry BALZACQ (Université de Namur et Université d’Edimbourg) tbalzacq@yahoo.fr
Frédéric RAMEL (Sciences Po Paris, CERI) framel@free.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

L’histoire académique des Relations internationales en tant que discipline se confond avec celle des Etats-Unis (Vennesson). Quand bien même son origine se situe en Grande-Bretagne après la Première Guerre mondiale (La première chaire de Relations internationales est créée à Aberystwyth au Pays de Galles en 1919), ses ponctuations résultent de controverses outre-atlantiques présentées aux étudiants sous forme de « grands débats ». Dans un article fameux, Stanley Hoffmann qualifiera ainsi les Relations internationales de « science sociale américaine » (Hoffmann). Issue d’une « greffe qui prend », cette science aura pour fondement le réalisme classique importé par un exilé européen du nom de Morgenthau. Celui-ci diffuse sur le sol des Etats-Unis les conceptions de Treitschke ou de Weber, étrangères à l’histoire culturelle et intellectuelle du pays. Les prédispositions intellectuelles sont l’un des trois facteurs identifiés par Hoffmann comme favorables à cette entreprise scientifique. Les deux autres sont les circonstances politiques offertes par la victoire de 1945 – les Etats-Unis sont une grande puissance et supplantent définitivement la Grande-Bretagne - et les facilités institutionnelles – la présence de grandes fondations du type Carnegie, Ford ou Rockfeller qui financent largement la recherche. Le projet de Morgenthau peut se concrétiser : fonder une science selon des principes rigoureux conformément à l’esprit de l’époque qualifié par Dahrendorf d’« applied Enlightenment ». Croyances en la pertinence des sciences sociales fondées sur les apports des sciences de la nature qui bénéficient d’un prestige sans égal après la Seconde guerre mondiale, voilà le terreau dans lequel a germé ce qui deviendra le paradigme de la discipline. Il est incontestable que la production savante trouve l’un de ses noyaux durs aux Etats-Unis et ce encore aujourd’hui (Nossal).
 
Discipline majeure dans le monde anglophone, donc, les Relations internationales mènent une existence paradoxale dans la plupart des Etats francophones. Pourtant, plusieurs institutions d’enseignement supérieur proposent un portefeuille varié de formations approfondies (Masters, par exemple) estampillées « Relations internationales ». De plus, durant les trois dernières décennies, la population d’étudiants se spécialisant dans ce champ disciplinaire a considérablement augmenté. Ce module permettra, en partie, de discuter certaines réflexions du Traité de Relations internationales (Presses de Sciences Po, 2013), et de les mettre en résonance avec les publications anglophones récentes. Mais, il a une ambition supplémentaire, plus large. Il s’agira en effet de fixer les modalités d’une réflexion continue sur les pratiques pédagogiques des internationalistes, en rapport notamment avec la formation des jeunes enseignants-chercheurs.

Le module s’articule autour de trois axes, dont le premier permet concerne l’identité de l’enseignement des relations internationales dans un contexte de « globalisation académique ».

Le rapport au « noyau » américain et à son expansion
. Les expériences académiques observées démontrent une grande vitalité de la production savante extérieure à l’anglosphère, au même moment où celle-ci voit émerger la discipline, c’est-à-dire en 1919. Ces voies parallèles se modifient un jour ou l’autre. En d’autres termes, il n’y a que peu d’autarcie ou d’îlots nationaux puisque ces voies croisent les références de langue anglaise et rencontrent leur vague d’expansion. Celle-ci peut revêtir quatre dimensions : territoriale (au-delà des nations occidentales), disciplinaire (à l’intérieur de la Science politique), substantielle (dans la définition de programmes de recherche labellisés Relations internationales), théorique (outils et approches) (Hellmann).
 
Les modes de transmission des connaissances. Comment enseigner cette matière ? Quels instruments sont privilégiés ? La révolution des technologies de l’information influe-t-elle sur les modes de transmission ? A ces questions qui relèvent de la transmission pédagogique, il convient d’ajouter au moins une autre composante de la transmission, celle de nature académique (circulation des savoirs dans la communauté savante). La diffusion des connaissances emprunte plusieurs supports : ouvrages (personnels ou collectifs) ou articles dans des revues à comité de lecture (c’est-à-dire soumise à l’évaluation des universitaires) mais aussi blogs parfois accueillis par des revues à l’instar de Foreign Affairs ou Foreign Policy. Quel usage pédagogique envisagé pour ces supports académiques ?
 
L’identification de convergences pédagogiques. Une des questions abordées dans la production académique contemporaine correspond à l’éclosion des Relations internationales en tant que discipline globale (thèse défendue par Holsti). Elle diffère de la logique qualifiée d’hégémonique (pression des agendas de recherche et des résultats fournis par les savants américains) mais aussi des perspectives nationales (thèse de Tickner et Waever). Une discipline globale entend équilibrer les flux académiques provenant de diverses traditions de pensée et de recherche. Le troisième axe de ce module consistera à articuler ces interprétations avec la dimension pédagogique. La comparaison des syllabus et des pratiques permet-elle d’identifier des convergences au-delà des cadres nationaux ? Cette même comparaison met-elle en évidence des références incontournables, des équilibres dans la façon de structurer les approches de cet objet ?

The aim of this module is to explore the practices which structure IR teaching across different countries, with an eye toward deriving essential, and transferable skills. In particular, it asks: how is IR taught or, rather, how should it be taught? Can any PhD holder teach IR courses? What is central and what is marginal to the curricula? Is IR so unique as to warrant distinctive strategies of knowledge dissemination and learning? What explains and characterizes variations among pedagogical practices developed by IR scholars in different countries?
The module is organized around three specific directions:

Relations with the American IR core and its expansion. The scientific production of the Anglo-American sphere tends to ignore or eclipse research insights generated by scholars working in a different linguistic tradition. In this context, it is often easy to come to the conclusion that, to survive, French speaking IR programs need to mimic the Anglo-American experience(s). This module investigates what this means for IR in French speaking countries, and the extent to which these countries conform to or resist the pressure to “Americanize”. In addition, the module endeavors to unpack the routes different French speaking countries have followed in designing the identity of IR in their context, emphasizing in particular the relationships between IR and other social sciences.

Strategies of knowledge production and dissemination.  Technology, we know, has exploded in the past decades. Thus, the module examines the different ways in which new technologies are changing students’ expectations and behaviors, as well as traditional methods of teaching and knowledge dissemination. This axis insists, moreover, on the rising power of think tanks and other private stakeholders in the domain of IR expertise.

Pedagogical convergences. This axis takes a very practical approach to the subject, comparing teaching instruments (e.g. textbooks, syllabi, etc.) in order to better to grasp the specificities of different disciplinary and teaching traditions, as they relate to the field of IR. It includes, on the other hand, a targeted analysis of the implications that the practices of double degree programs can have on the evolution of different traditions, in particular French and English. Throughout, this axis assesses the costs and benefits of French and Anglo-American institutions entering each other’s orbits.




Bibliographie

Hellmann, Gunther, 2011, “International Relations as a Field of Study”, International Encyclopedia of Political Science. 2011. SAGE Publications.
http://www.sage-ereference.com/view/intlpoliticalscience/n295.xml
Hoffmann Stanley, [1977] 2001, “An American Social Science : International Relations”, in Nossal Kim Richard, “Tales that Textbooks Tell : ethocentricity and Diversity in American Introductions to IR”, in Robert M.A. Crawford, Darryl S. L. Jarvis, ed., International Relations – Still an American Science ? Towards Diversity in International Thought, New York, State University of New York Pres.
Tickner Arlene B., Waever Ole, 2009, ed., International Relations. Scholarship around the World, London & New York.
Pettman, Ralph, 2010, “Is There a Discipline of IR? A Heterodox Perspective”, International Studies Encyclopedia Online. Denemark, Robert A. Blackwell Publishing, 2010. Blackwell Reference Online. 09 March 2010
http://www.isacompendium.com/subscriber/tocnode?id=g9781444336597_chunk_g978144433659711_ss1-59
Robert M.A. Crawford, Darryl S. L. Jarvis, ed., International Relations – Still an American Science ? Towards Diversity in International Thought, New York, State University of New York Press, pp. 27-52.
Vennesson Pascal, 1998, “Les relations internationales dans la science politique aux Etats-Unis”, Politix, 41, pp. 176-194.
Waever Ole, 1998, “The Sociology of a not so international discipline : American and European developments in International Relations”, International Organization, 52, 4, pp. 687-727.


Sessions

Les travaux du MPP se dérouleront le :
9 juillet 2013 17h15-18h45
Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), amphi Sorel/Beaulieu


Programme


Résumés des contributions


Participants

BALZACQ Thierry tbalzacq@yahoo.fr
GRENIER Félix grenier.felix@gmail.com
GROOM AJR ajrgroom@hotmail.com
JÜTERSONKE Oliver oliver.jutersonke@graduateinstitute.ch
RAMEL Frédéric frederic.ramel@sciences-po.org

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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