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Module transversal 1

Le futur des études électorales en France
The future of election studies in France

Responsables

Paul BACOT (Sciences Po Lyon UMR Triangle) paul.bacot@sciencespo-lyon.fr
Céline BRACONNIER (Université de Cergy Pontoise/CEPEL) celinebraconnier@yahoo.fr
Nonna MAYER (CEE-Sciences Po-CNRS) nonna.mayer@sciences-po.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

La plupart des pays européens ont aujourd’hui institutionnalisé des enquêtes électorales nationales périodiques sur le modèle des ANES (American National Election Studies. Les SELECTS (Swiss Election Studies), les GLES (German Longitudinal Election Studies), les AUTNES (Austrian Election Studies) sont des programmes de grande ampleur, associant les meilleurs équipes de recherche du pays concerné, couvrant des périodes longues (12-15 ans), dans une perspective pluridisciplinaire, articulant études des campagnes, des candidats et des électeurs, et panachant les approches méthodologiques (données individuelles et agrégées, études quantitatives et qualitatives, expérimentations, panels et rolling cross sections, etc.). Ce n’est pas le cas en France, où en dépit d’une longue tradition de géographie électorale, et de l’existence d’enquêtes de qualité, le champ des recherches reste fragmenté, hexagonal, et le financement des opérations de recherche électorales problématique
L'objectif de cette MTED est donc de rassembler pour une demi-journée des chercheur.e.s travaillant sur l'objet électoral selon des approches et des modalités variées (Cartelec, TriElec, Enquêtes Cevipof, SPEL, géographie électorale etc.) et de ménager un espace de discussion ouvert à tous sur l'avenir des études électorales en France.
Il ne s'agira pas tant de rendre compte des résultats des travaux dans lesquels nous sommes engagés que de présenter brièvement le type de recherche que nous menons, nos positionnements épistémologiques, nos outils méthodologiques, de façon à dessiner un panorama de la recherche électorale en France dans toute sa richesse et sa diversité, et que soit mise en évidence une éventuelle spécificité par rapport à ce qui se fait ailleurs, avec l'aide de chercheurs étrangers susceptibles d'avoir un autre regard sur nos travaux.
A 4 ans des prochaines échéances électorales majeures, le moment est propice, non seulement pour rendre plus visible ce qui se fait en France, mais aussi pour réfléchir aux formes de structuration de la recherche qui seraient les plus à même de pérenniser ces entreprises et de mettre sur pied, à terme, une French National Election Study, pluridisciplinaire et pluri institutionnelle.
La première partie du module devrait porter sur l'inventaire des recherches en cours, la seconde préparer l'avenir, en discutant de sujets comme l'accès aux sources de financement, l'inscription dans des dispositifs internationaux de collectes de données ou de recherche (notamment au niveau européen, cf ERIC : European Research Infrastructure Consortium ), l’articulation de la géographie et de la sociologie électorale, le renouvellement méthodologique. 


Most European countries have institutionalised periodical National Election Studies, on the model of the ANES (American National Election Studies. The SELECTS (Swiss Election Studies), the GLES (German Longitudinal Election Studies), AUTNES (Austrian Election Studies) are large scale programmes bringing together the best research teams in the country, covering a long span of time (12-15 years), in a cross disciplinary perspective, articulating studies of campaigns, candidates and voters, and mixing methodologies (individual and agregate data, qualitative and quantitative studies, experimentations, panels and rolling cross sections, etc.). This is not the case in France. In spite of a longlasting tradition of electoral geography, and of the quality of existing surveys, the research field remains fragmented, parochial, and the funding of electoral research projects problematic.
The aim of this transversal section is to bring together for a half day academics working in the electoral field with various approaches and ways (Cartelec, TriElec, Cevipof Surveys, SPEL, electoral geography etc.) and set up a space for debates open to all on the future of electoral studies in France.
The point is therefore not so much to present the results of our ongoing work than to briefly expose the type of research we are leading, our epistemological positioning, our methodological tools, in order to sketch out a panorama of electoral research in France, in all its diversity and scope, and point at its possible specificity compared to research elsewhere, with the help of scholars from other countries likely to look at our work with a different eye.
Four years ahead of the next major electoral contests, the time is ripe, not only to make French research more visible, but also to think about the best ways to restructure research in order to consolidate these attempts and, in the long run, set up a French National Election Study, cross cutting disciplines and institutions.
The first part of the session should be an assessment of existing research, the second part prepare the future, tackling issues such as access to funding resources, integration in international data collection or research programmes (for instance at the European level such as ERIC, European Research Infrastructure Consortium ), articulation of electoral geography and electoral sociology approaches, methodological renewal.

Sites de référence / Websites

ERIC (European research infrastructure) : http://ec.europa.eu/research/infrastructures/index_en.cfm?pg=eric
Projet “The True European Voter” : http://true-european-voter.eu/
SPEL (Sociologie Politique des Elections) : http://blogs.mediapart.fr/edition/sociologie-politique-des-elections
TriElec : http://www.trielec2012.fr/
CEE : http://www.cee.sciences-po.fr/fr/elections-2012.html
CDSP (Banque de données socio politiques de Sciences Po) : http://cdsp.sciences-po.fr/
CEVIPOF : http://www.cevipof.com/fr/2012/

National Election Studies:
Suisse/Swiss : http://www2.unil.ch/selects/?lang=fr
Allemande/German : http://www.gles.eu/index.en.htm
Autrichienne/Austrian : http://www.autnes.at/


Sessions

Les travaux du MTED se dérouleront le :
10 juillet 2013 8h30-12h30
Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), amphi Sorel


Programme

Ouverture

Axe 1 / Bilan des opérations de recherche électorale en 2012

Axe 2 / Articuler les programmes de recherche pour 2017 : pourquoi et sur quelles bases ? Quelques suggestions….

Axe 3 / Discussion sur le futur possible des études électorales en France


Résumés des contributions

Daniel Boy (Sciences Po CEVIPOF /FNSP), Bruno Cautrès (Sciences Po CEVIPOF /CNRS), Flora Chanvril (Sciences Po CEVIPOF /CNRS), Jean Chiche (Sciences Po CEVIPOF /CNRS)
 
Données pré et post électorales au CEVIPOF : printemps 2012 : Présidoscopie 2012,  la Boussole électorale, Mediapolis,  enquêtes post-électorales, données écologiques

La séquence électorale de 2012 a été l'occasion pour le CEVIPOF à la fois de prolonger ses dispositifs habituels d'enquêtes électorales (panel et enquête post-électorale) et de proposer de nouveaux dispositifs. Sans constituer l'équivalent français des grands dispositifs d'enquêtes internationaux (type British election studies par exemple), ces différents dispositifs représentent une contribution significative à l'ensemble de la production de données réalisée par la science politique française en 2012. Cette contribution montre les apports du CEVIPOF à cette dynamique des études électorales en 2012 et leurs complémentarités: l’enquête par panel Présidoscopie (6000 répondants) qui permet d’analyser l’évolution des changeurs d’intentions de vote tout au long du printemps électoral ; les enquêtes post-électorales constituées de deux sondages menés simultanément, en CATI et en CAWI, dans la période suivant immédiatement le second tour de l’élection présidentielle ; le dispositif Boussole présidentielle 2012, première application universitaire en France des enquêtes en ligne de type Voting Advice Application (VAA), en collaboration avec Kieskompas (application développée par André Krouwel, Université Libre d'Amsterdam) ; les enquêtes de l’ANR Mediapolis permettant de saisir et mesurer les pratiques informationnelles des Français. Enfin, comme après chaque scrutin le Cevipof enrichit la base de données électorales nationale à tous les niveaux géographiques.

The election studies at CEVIPOF in 2012 : Présidoscopie 2012, Presidential Compass, Mediapolis,  Post-election surveys, ecological data

The 2012 elections sequence was the occasion for CEVIPOF both to extend its usual election studies (panel study and post-election study) and to develop new and innovative surveys. Without being the French equivalent of the large infrastructures developed in some other European countries (such as British election studies, for example), these different surveys and data collections represent a significant contribution to the overall production of data produced by the French political science in 2012. This paper shows the different contributions of the CEVIPOF election studies in 2012 and their complementarities: the Présidoscopie panel study (6000 respondents); the post-election surveys are constituted by two simultaneous polls, CATI and CAWI, in the period following immediately the second ballot of the presidential election; the presidential Compass 2012 is the first academic application in France of Voting Advice Application (VAA) surveys, in association with Kieskompas (application developed by André Krouwel, VU University Amsterdam; the ANR Mediapolis surveys allows to measure and to understand the informative practices of the French people.  Finally, as after every election, Cevipof enriches the national electoral database at every geographical level.

Bernard Denni (Sciences Po Grenoble – Pacte)

Le dispositif Triélec 2012. Suivi de la campagne et des électeurs avec un baromètre électoral et un panel qualitatif en ligne (Bulletin Board Online-BBOL)
 
Pour l’analyse des élections de 2012, TriÉlec a associé trois équipes de recherche de Sciences Po Bordeaux, Grenoble et Paris spécialisées dans l'étude des élections, des opinions et de la communication politique. Ce dispositif avait pour objectif de coordonner des programmes de recherche portant sur l’analyse de la campagne électorale, les réactions des électeurs à cette campagne et leurs votes. Ainsi l’analyse des médias et de la communication des candidats a accompagné plusieurs dispositifs d’enquêtes : le baromètre national de juillet 2011 au 6 mai 2012, un panel qualitatif national en ligne de novembre 2011 au 24 avril 2012, une enquête qualitative auprès de populations pauvres ou exclues du vote à Bordeaux, Grenoble et Paris.
La communication présentera ces différentes opérations, quelques résultats forts et tentera un bilan scientifique de ce programme de recherche en tirant des enseignements pour les élections à venir.

The Triélec programme 2012. The monitoring of campaign and electors with an electoral barometer and an Bulletin Board Online-BBOL

To analyse the 2012 elections, TriÉlec brought together 3 Sciences Po Bordeaux, Grenoble and Paris research teams specialised in the study of elections, opinions and political communication. The programme aimed to coordinate research programmes centred around analysing the electoral campaign, electors’ reactions to this campaign and their vote. Thus, the media and candidates’ communication were analysed, and  several survey tools used : the national barometer from July 2011 to May 6 2012, an online national qualitative panel from November 2011 to 24 April 2012, and a qualitative survey of poor or excluded populations in Bordeaux, Grenoble and Paris.
This paper will present these different operations, some of the main results and will attempt to draw scientific conclusions from this research programme to see what can be learnt for the elections to come.


Eric Agrikoliansky (Université Paris-Dauphine/ IRISSO), Julie Gervais (Université Paris I Panthéon-Sorbonne/ CESSP), Patrick Lehingue (Université de Picardie/ CURAPP)

Sociologie Politique des Élections : comment étudier les temps forts et les temps faibles de l'effervescence démocratique ?

L’objectif de cette communication est de présenter les recherches collectives engagées depuis 2011 dans le cadre du projet SPEL (Sociologie Politique des Élections) qui associe plusieurs dizaines de chercheurs et une demie douzaine de laboratoires (Aix, Amiens, Bordeaux, Lille, Lyon, Paris, Toulouse, etc.) autour d’un triple objectif :
1.    d’abord, désenclaver l’analyse des comportements électoraux en l’intégrant à une réflexion d’ensemble sur les acteurs non partisans de la mobilisation électorale (électeurs, mais aussi médias, groupes d’intérêts, etc.) ;
2.    ensuite, de mettre en place un suivi longitudinal avant, pendant et après les élections et la période de campagne, de manière à réfléchir aux conditions de l’effervescence, mais aussi aux temps faibles de la compétition politique et aux degrés d'attention que ces temporalités suscitent ;
3.    enfin, de rompre avec une approche strictement quantitative des comportements électoraux basés sur des sondages atomistiques en privilégiant, à l’inverse, soit l’étude de populations situées (par exemple, les étudiants), soit l’usage d’entretiens approfondis panélisés.

Political Sociology of Elections: Studying Routine and Contentious Moments in Democratic Politics
 
The aim of this paper is to present a collective research started in 2011 which gathers academics associated to different centers for research (in Aix, Amiens, Bordeaux, Lille, Lyons, Paris, Toulouse, etc.). The originality of this research project lies in the diversity of the public investigated and in the ambition of studying political attitudes and perceptions during and after contentious electoral times. One of the common hypothesis is that political attitudes and perceptions of the various types of public of the political field are the product of complex interactions between their individual dispositions and contexts.
 Whatever the methodology is (repeated close-ended questionnaires or open-ended in-depth repeated interviews), the dispositions of the members of the various categories under scrutiny are grasped through a thorough examination of their backgrounds in the widest sense. In this very perspective, we wish to analyze the activities of interest groups as actors both within and outside the political field. Effects of political contexts are also at the heart of the SPEL program’s methodology, thanks to its repeated surveys over an extended period of time, including moments of electoral excitement and periods of political routine.

 
Céline Braconnier (Université de Cergy-Pontoise/CEPEL), Jean-Yves Dormagen (Université de Montpellier 1/CEPEL)


De l’observation à l’expérimentation. Pour une diversification des méthodes d’analyse de la participation

Le basculement depuis la fin des années 1980 dans un cycle de basse mobilisation électorale explique que l’abstention ait été constituée en quelques années en  enjeu politique et scientifique majeur. La multiplication des travaux s’est accompagnée d’une diversification des méthodes et d’une compréhension plus fine des facteurs explicatifs de la participation. Nous voudrions montrer l’intérêt que présente dans ce cadre la mise en œuvre d’un cycle de recherche incluant phase d’observation et phase d’expérimentation. 1-L’analyse par plans d’observation localisés permet d’énoncer des hypothèses précises, qui reposent sur l’analyse et le croisement de données solides et diversifiées produites sur le temps long, ce qui permet le suivi de cohortes, la constitution de panels et  la prise en compte de la variation d’intensité des campagnes. Les listes d’émargement à partir desquelles on reconstitue les parcours individuels de participation sont interprétées à l’aide des entretiens approfondis réalisés avec les électeurs, des questionnaires sortie d’urnes systématiquement proposés et de l’ensemble des données contextuelles . Les non inscrits et les malinscrits sont identifiés grâce à l’enquête de terrain et leur comportement est mieux décrypté .2-La phase expérimentale, encore très rarement mise en œuvre en science politique française sous la forme de field experiments, permet de valider les hypothèses énoncées à partir de ce type d’ observations localisées et de monter en généralité. Le chercheur qui intervient sur des groupes socialement et politiquement homogènes constitués par la méthode de la randomisation tente de modifier les comportements de participation des individus qui les composent. En comparant l’évolution des comportements dans un groupe de contrôle et dans les groupes ayant subi les interventions,  il dispose de données solides pour éclairer l’origine des évolutions de comportements qu’il enregistre.
 
From observation to  field experiment. For a diversification of the analysis of voter turnout

The growth of abstention  since the late 1980s explains that it became a major scientific and political issue. The multiplication of studies goes with a diversification of methods and a more detailed understanding of the factors explaining participation. We want to show in this communication the interest of a research cycle including an observation phase and an experimental phase.
1-The located observation phase allows specific hypotheses, based on the analysis and combination of  strong data produced for a long time, allowing the monitoring of cohorts, the constitution of panels and the inclusion of the intensity variation of the partisan mobilization. Lists of voters from which we reconstruct individual trajectories of participation are interpreted using in depth interviews with voters, exit polls questionnaires routinely offered and all contextual data. The unregistered and those who are  still registered in a place they moved from, are identified through field survey and their behavior is better decrypted .
2-The experimental phase, still rarely implemented in French political science in the form of field experiments, allows to validate assumptions set from this type of observations and gives the possibility to generalize. Researchers who work on socially and politically homogeneous groups randomly formed attempt to modify the behavior of individuals who participate in them. By comparing the evolution of behavior in a control group and in groups who underwent interventions, it gives solid evidence to inform the origin of the behavioral changes recorded.


Annie Laurent (Université de Lille 2, CERAPS)

Les expérimentations de laboratoire en science politique : Quels atouts pour l’étude des effets des modes de scrutin ?

Les années 2000 marquent le début d’un changement profond. Aujourd’hui, les expérimentations de laboratoires sont régulièrement utilisées en science politique pour étudier les campagnes électorales, en particulier les messages politiques, l’image des candidats, mais aussi, le comportement des électeurs… ou encore les effets des modes de scrutin. Plusieurs raisons expliquent ce nouvel engouement. D’une part, l’accumulation des connaissances, permet au chercheur de mieux maîtriser le protocole, au cœur même de tout dispositif expérimental. D’autre part, le coût, en termes financiers, de temps et d’énergie, est aujourd’hui réduit. Le recours à l’informatique, voire plus récemment à internet, simplifie fortement la tâche. Il permet au chercheur de ne plus se limiter à des populations captives, le plus souvent étudiante, et donc de limiter fortement les interrogations sur la validité externe des résultats. Enfin, les expérimentations de laboratoire sont reproductibles, permettant ainsi une plus grande confiance dans leurs résultats. Certes, certains problèmes sont toujours en débat, notamment le fait de rémunérer ou non les « sujets ». Néanmoins les expérimentations de laboratoire ont fait leurs preuves. Comme en rendent compte plusieurs travaux, il est possible de retrouver expérimentalement les principaux résultats sur lesquels s’appuie la science politique. Qui plus est, elles offrent au chercheur l’opportunité de faire naître, et de tester, de nouvelles hypothèses de recherche. Dans le cadre de ce module, nous nous appuierons, à titre d’exemple, sur l’apport des expérimentations de laboratoire à la connaissance des effets des systèmes électoraux.
 
Laboratory experiments in Political Science: What are the advantages for the study of the effects of electoral systems ?

The 2000s mark the beginning of a profound change. Today laboratory experiments are regularly used in political science to study electoral campaigns, images of the candidates, but also voters’ behaviour … and also the electoral systems’ effects. Two main reasons can explain this new craze. On the one hand, there is the accumulation of knowledge that allows the researcher to better control its protocol, which is at the core or any experimental procedure. On the other hand, nowadays we have lower costs, in terms of money, time and energy. The use of computers, and more recently of the Web, greatly simplifies the researcher’s task and allows him not to be restricted to captive populations, as students. As a consequence, the question about the external validity of the results is greatly limited. Moreover, experiments can be reproduced in different settings, thus allowing greater confidence in  the results. Some aspects are still debated, including the consequences of offering financial incentives for participation to the experiments. Nevertheless, laboratory experiments have proven their worth. As several studies have shown, by employing experiments it is possible to prove the main findings on which political science is based. Furthermore, they offer the researcher the opportunity to generate and to test new hypotheses. In this module, as an example of how laboratory experiments can enhance political science research, we will focuse on the effects of electoral systems.


Michel Bussi (Université de Rouen)
 
Fondations, échelles et horizons de la géographie électorale

Le futur des études électorales en France sera nécessairement pluridisciplinaire. A partir de ce constat, la géographie apparait comme l’une des disciplines participant à ce dialogue. Trois évolutions majeures de la géographie électorale doivent être prises en compte : l’accès à des données socio-électorales de plus en plus nombreuses et précises, l’ouverture internationale de la démocratie et des sources d’information associées, l’importance de la prise d’un contexte multiscalaire et mobile. La première évolution a permis des progrès importants au cours des quinze dernières années (données communales) et offre de nouvelles perspectives (données au bureau de vote à travers le programme Cartelec). La deuxième évolution ne doit pas être négligée, notamment en termes de transfert de compétences  et de partage d’expérience vers des démocraties nouvelles où désormais, les données socio-électorales peuvent être mobilisées. La troisième évolution interroge le rôle du contexte dans la décision électorale. Les courants qui traversent la géographie offrent un point de débat intéressant l’ensemble de la science électorale : soit on entre par le territoire, perçu comme un enjeu (identité, représentation, participation, mobilisation, conflits…), soit on entre par l’espace, perçu comme un filtre d’analyse (relégation, mobilités, distance, proximité, voisinage…). Le futur des études électorales s’enrichira du dialogue entre les deux entrées.
 
Foundations, scales and future of electoral geography
 
The future of electoral studies in France is multidisciplinary, and geography appears as a discipline that can participate in this dialogue. Three major changes in electoral geography must be taken into account : new access to data, international diffusion of democracy, multiscalar and mobile context. The first evolution allowed progress during the last fifteen years (municipal data) and offers new perspectives (polling station data through the program Cartelec). The second evolution is important in terms of transfer of competencies and sharing of experiences to new democracies. The third evolution question the role of the place for electoral decision. The discussion inside geography can interest all the electoral science: either the territory is perceived as an issue (identity, representation, participation, mobilization, conflicts ...) either you enter through the space, perceived as an filter for the analysis (relegation, mobility, distance, proximity, neighborhood ...). The future of electoral studies will be enriched  by dialogue between the two inputs.

 
Jean Rivière (UMR “Espaces et sociétés” 6590 du CNRS, Institut de Géographie et d’Aménagement de l’Université de Nantes)
 

Quelques jalons pour une géographie électorale critique
 
À l’image des clivages existants entre les électoralistes au sein de la science politique ou de la sociologie, la géographie électorale ne constitue pas une branche homogène de la géographie. Elle est ainsi caractérisée par une diversité théorique et méthodologique, qui renvoie plus largement à la manière dont les différents courants de la discipline se sont approprié l’étude des questions électorales en France. L’objet de cette communication sera justement d’essayer de montrer en quoi la dimension spatiale des inégalités sociales et des rapports de domination pèsent sur la production des choix électoraux. On montrera d’abord en quoi une telle géographie électorale nous semble devoir privilégier la mise en relation de la distribution spatiale des comportements électoraux avec celle des ségrégations sociales. Ensuite et dans le champ des sciences sociales, on soulignera l’intérêt d’une telle géographie électorale pour l’étude des effets de contextes, ce qui permet de raisonner en termes de positions sociales locales mais implique un changement d’unité d’analyse (c’est-à-dire le recours à des données individuelles contextualisées plutôt qu’à des données agrégées classiquement utilisées dans les approches « écologiques »). Enfin et pour contribuer à la mise à jour des rapports de domination, on insistera sur la nécessité de déconstruire les processus de (dé)valorisation des espaces et des groupes sociaux que la sphère médiatique contribue à produire lors des périodes électorales.
 
Towards a critical electoral geography?
 
Divisions exist between electoralists from the political sciences and from sociology; similarly, electoral geography does not constitute a homogeneous branch of geography. It is characterised by a theoretical and methodological diversity that more generally reflects the way in which different branches of the discipline have approached the study of electoral issues in France. Indeed, the aim of this paper is to try to show why the spatial dimension of social inequalities and of power relationships contribute to the electoral behaviours study. First, we shall explain why we feel the priority for this particular electoral geography ought to be the establishment of links between the spatial distribution of electoral behaviour and the spatial distribution of social segregations. Second, in the field of social sciences, we shall highlight the advantages of this electoral geography for the study of contextual effects, which enables reasoning in terms of local social positions, but calls for a change of unit of analysis (namely the use of contextualised individual data rather than the aggregated data typically employed in “ecological” approaches). Finally, as our contribution to the latest research on domination relationships, we shall insist on the need to deconstruct the processes of promotion or denigration of spaces and social groups that the media helps to produce during electoral campaigns.

 
Nonna Mayer (Sciences Po-CEE-CNRS)

Le modèle des enquêtes électorales nationales autrichiennes (AUTNES) et allemandes (GLES)

Cette communication montrera comment ont été créés et financées les Enquêtes Electorales Nationales allemandes (GLES, 2008) et autrichiennes (AUTNES, 2009),  les choix théoriques et méthodologiques qui les sous-tendent, et dans quelle mesure leur design peut servir de modèle  pour la mise sur pied d’une Enquête nationale électorale française (ENEF) intégrée. GLES et AUTNES sont centrés sur le changement électoral de court et long terme (désalignements et réalignements, abstentionnisme intermittent, volatilité électorale), ils intègrent les différents niveaux d’élections (local, national, européen, de premier ou second rang).  Et les facteurs de la demande, traditionnellement privilégiés (qui vote pour qui et pour quoi) sont articulés avec l’offre politique (candidats, partis, programmes), la dynamique de campagne (effets de cadrage, d’agenda ) et le cadre institutionnel (système électoral, réglementation de la communication et des financements).  L’élection  devient l’unité d’analyse, qui ne livre son sens que comparée systématiquement d’une part aux élections précédentes, sur le temps long, en panachant les méthodes (analyse de cohortes, enquêtes répétées, panel internet entre les élections, rolling cross section), d’autre part aux élections des autres pays.  

The National Austrian Election Study (AUTNES) and the German Longitudinal Election Study (GLES) as a model

This presentation will show how the German Longitudinal Election Study (GLES, 2008) and the National Austrian Election Study (AUTNES, 2009)  were set up and funded,  their underlying theoretical and methodological choices, and to what extent they can serve as a model for setting up the first large scale integrated French National Election Study (FNES). GLES and AUTNES focus on short term and long term electoral change (dealignments and realignments, intermittent abstention, electoral volatility), they integrate the different levels of election (local, national and  European, first and second order). And the electoral demand side, traditionally favoured (who votes for whom and why),  is articulated with the supply side (candidates, parties, programmes), the campaign dynamics (framing and agenda effects) and the institutional setting (electoral system, legislative framework regulating political finance and media access). The  election becomes the unit of analysis and it only makes sense if systematically compared to previous elections on the one side, in the long run, mixing methods (cohort analysis, repeated  cross section surveys, internet panel between elections, rolling cross sections), with elections in other countries on the other side.
 
Nicolas Sauger (Sciences Po – Centre d’études européennes)
 
Un ancrage comparatif pour les études électorales en France

Les études électorales représentent l’un des secteurs de la science politique où l’ancrage national reste prépondérant. Pour autant, on assiste également depuis les années 1990 au développement d’outils de comparaison de plus en plus fins à l’échelle européenne et internationale, et ce au niveau des données agrégées comme des données individuelles. La consolidation d’une infrastructure nationale française pour les recherches électorales est de ce point de vue nécessaire à la consolidation d’une démarche comparative, à condition, bien sûr, d’intégrer cette dimension au cœur de son projet.

A comparative  anchoring for electoral studies in France

Electoral studies remain largely anchored at the national level. Meanwhile, more and more tools have been made available since the 1990s to compare electoral behavior across Europe or even worldwide. They include both a micro and an aggregate perspective. The consolidation of a French national infrastructure for electoral research is thus necessary to participate in these dynamics, but should put this comparative perspective at the heart of its definition.

 
Florent Gougou (Sciences Po/CEE), Vincent Tiberj (Sciences Po/CEE)

Dynamob : un panel politique de long terme en France

Le projet « Dynamiques de mobilisation » (Dynamob) met en œuvre le premier panel politique de long terme en France. Il suit les mêmes individus de 2013 à juin 2017, en les réinterrogeant au moins quatre fois par an. L’enquête s’inscrit dans le cadre du panel ELIPSS de DIME-SHS, développé afin de disposer enfin d’un outil pour ce type d’enquête, à la fois représentatif de la population française et susceptible de pallier au problème classique de l’attrition. Sur cette base, Dynamob permettra d’analyser les logiques de formation des préférences et de choix face à différents types d’élections (municipales et européennes en 2014, régionales en 2015, présidentielle et législatives en 2017), en somme de passer des individus aux électeurs. Par ailleurs, le projet vise à mieux comprendre la « politique des temps ordinaires » : hors élections, les individus sont-ils plutôt conformes aux attendus du paradigme minimaliste (Converse 1964) ou se rapprochent-ils des « monitorial citizens » (Schudson 1998), capables de « garder un œil sur la scène » tout en menant leurs autres activités sociales ?
Dynamob est animé par des équipes issues de Sciences Po Bordeaux, Sciences Po Grenoble et Sciences Po Paris. Particulièrement attaché à l’ouverture aux communautés scientifiques nationales et internationales, il rendra les données accessibles à l’ensemble de la communauté scientifique dès leur production, suivant les bonnes pratiques de l’ESS.
 
Dynamob: a long-term panel study of the French electorate

The project “Dynamics of mobilization” (Dynamob) develops the first long-term panel study of the French electorate. This panel will follow the same individuals from 2013 to June 2017, and survey them at least four times a year. This project is part of the ELIPSS DIME-SHS panel, which presents promising characteristics (it will be representative for the French population and have special procedures to overcome attrition). Dynamob seeks to analyze the logics of preference formation and electoral choices in different elections (municipal and European elections in 2014, regional elections in 2015, presidential and legislative elections in 2017). Moreover, it aims at understanding the “politics of ordinary time” and assessing the way citizens behave beyond elections: do citizens conform to the minimalist paradigm (Converse, 1964) or are they “monitorial citizens” (Schudson 1998), able to “keep an eye on politics” while conducting other social activities?
Dynamob research teams come from Sciences Po Bordeaux, Grenoble and Paris. Yet, the project is particularly committed to encouraging work with other national and international teams. Thus, data will be made available very quickly and research teams interested in the project could join it.


Jean-Marc Francony, Françoise Papa (Université de Grenoble Alpes, UMR PACTE)


Horizon 2017: suivi en temps réel de l’évolution de l’opinion et de l’ajustement stratégique de l’action des candidats à partir des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont aujourd’hui pleinement intégrés à la communication des acteurs politiques. Connectés en direct et de manière permanente aux événements survenant dans l’espace public, ces sous-espaces du web constituent une source de données à très grande échelle, exploitable grâce aux traces d’interactions et de publication auxquelles les spécialistes de la fouille de données peuvent accéder. À l’horizon 2017, un des enjeux pour les spécialistes de la mesure de l’opinion comme pour les acteurs politiques est de réaliser un monitoring de la campagne présidentielle au plus près de l’évolution des opinions publiques afin d ‘évaluer et d’orienter l’action des candidats.
Une campagne électorale, événement majeur dans la vie démocratique, mobilise les citoyens qui trouvent dans l’instantanéité sur web 2,0 un espace d’expression de leurs affects. Pour le chercheur, le suivi en temps réel de l’évolution de l’opinion et de l’ajustement stratégique de l’action des candidats à partir de l’analyse des traces d’activité sur les réseaux pose des questions stimulantes. Il lui faut caractériser les opinions et les comportements des individus et des groupes affinitaires remarquables et analyser la dynamique d’évolution des centres d’intérêt et des préoccupations qui s’expriment sur le web au fil de la campagne. Reconstruire un état de l’opinion et des sentiments à partir de ces traces n’est toutefois envisageable que si nous parvenons à une modélisation linguistique des affects exprimés dans les messages et à une modélisation des interactions qui donne une lecture collective et polyphonique à des représentations individualisées.
Ce sont ces deux axes que nous proposons d’explorer.
 
Horizon 2017: real-time monitoring, from social networks, of the evolution of public opinion and of the strategic adjustment of the action of candidates
 
Social networks are now fully integrated in the communication of political actors. As they are  directly and permanently connected to events occurring in the public sphere, such subspaces of the web are a source of data on a large scale. Data mining specialists can are exploit these data thanks to traces of  interaction and publications. In 2017, one of the challenges for public opinion analysts as for political actors, is to achieve a monitoring of the presidential campaign closer to the evolution of public opinion in order to evaluate and direct the candidates strategies.
An election campaign, a major event in the democratic life, mobilizes citizens who find in the immediacy of the web 2.0 a space to express their emotions.
For the researcher, the real-time monitoring of the evolution of public opinion and of the strategic adjustment of the action of candidates from the analysis of traces of activity on networks, poses challenging questions.
He must characterize the opinions and behaviors of remarkable individuals and peer groups, and analyze the dynamic of interests and concerns expressed on the web throughout the campaign.
Rebuild a state of opinion and feelings from these traces, however, is possible only if we reach a linguistic modeling of affects expressed in all posts and a modeling of interactions that gives a collective and polyphonic reading of individualized representations.
We propose to explore these two axes.

 
Joël Gombin (CURAPP/Université de Picardie-Jules Verne)

Pour une ANES à la française, contextuelle et multiniveau
 
La communauté scientifique des électoralistes a besoin d'une grande enquête de référence. Plusieurs contributions présentées dans ce MTED dessinent les contours de ce que pourrait être son cahier des charges. Je voudrais souligner l'une des dimensions qui me semble essentielle : la nécessité pour cette enquête d'être contextuelle et permettant une analyse multiniveau, ce qui permettra à la sociologie électorale française aussi bien de renouer avec ses traditions (Siegfried, Goguel, Mayer...) que de dialoguer avec la sociologie électorale contemporaine internationale.
Par « contextuelle », il faut entendre que le jeu de données livré doit fournir non seulement les données individuelles issues de l'enquête, mais aussi des données relatives au(x) contexte(s) (géographiques, mais aussi résidentiel, familial, professionnel...) au(x)quel(s) appartient l'enquêté. Plusieurs options méthodologiques pouvant être envisagées pour atteindre cet objectif seront explorées.
« Multiniveau » fait référence à l'exigence d'un échantillonnage permettant une analyse multiniveau des résultats – idéalement, au niveau du département et/ou de l'aire urbaine, de manière plus réaliste peut-être au niveau de la région, en fonction de la taille de l'échantillon total retenu.
 
Towards a contextual and multilevel French NES

The students of French elections need a great reference survey. Several papers presented in this panel describe what its shape might be. I would like to stress one dimension that seems crucial to me: the need for this survey to be contextual and to make a multilevel analysis. Thus, French election studies will be both faithful to their traditions (Siegfried, Goguel, Mayer...) and capable of connecting with today's international election studies.
By “contextual” I mean that the dataset delivered to the researchers ought to provide not only individual data, but also data relating to the (geographical, but also residential, familial, professional...) context(s) to which the individuals belong. Several methodological options can be explored to achieve this aim.
“Multilevel” refers to the need of a sampling design making a multilevel analysis possible – ideally, at the département or aire urbaine level; potentially more realistically at the région, taking into account the total sample size.


Participants

AGRIKOLIANSKY Eric Eric.Agrikoliansky@dauphine.fr
BACOT Paul paul.bacot@sciencespo-lyon.fr
BOY Daniel daniel.boy@sciences-po.fr
BRACONNIER Céline celinebraconnier@yahoo.fr
BUSSI Michel michelbussi@yahoo.fr
CAUTRES Bruno bruno.cautres@sciences-po.fr
CHANVRIL Flora flora.chanvril@sciences-po.fr
CHICHE Jean jean.chiche@sciences-po.fr
DENNI Bernard bernard.denni@sciencespo-grenoble.fr
DORMAGEN Jean-Yves jean-yves.dormagen@univ-montp1.fr
FOUCAULT Martial martial.foucault@umontreal.ca
FRANCONY Jean-Marc jeanmarc.francony@umrpacte.fr
GERVAIS Julie gervais_julie@yahoo.fr
GOMBIN Joel joel.gombin@gmail.com
GOUGOU Florent florent.gougou@sciences-po.org
LAURENT Annie annie.laurent@univ-lille2.fr
LEHINGUE Patrick plehingue@yahoo.fr
MAYER Nonna nonna.mayer@sciences-po.fr
PAPA Françoise Francoise.Papa@u-grenoble3.fr
RIVIERE Jean Jean.Riviere@univ-nantes.fr
SAUGER Nicolas nicolas.sauger@sciences-po.fr
STIMSON Jim jstimson@email.unc.edu
TIBERJ Vincent vincent.tiberj@sciences-po.fr
 

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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