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Section Thématique 28

La coordination des partis et des électeurs dans les systèmes politiques bipolarisés
Parties and voters coordination in bipolarized electoral systems.

Responsables

Bernard DOLEZ (Paris 1) bernard.dolez@univ-paris1.fr
Annie LAURENT (CNRS-CERAPS, Lille 2 ) annie.laurent@univ-lille2.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Nous proposons d’interroger, au travers d’études comparatives ou d’études de « cas », les effets des règles électorales sur la coordination des partis (la formation des coalitions électorales) et des électeurs (le vote stratégique, ou utile) dans les systèmes politiques multi partisans bipolarisés, ou « two‐bloc politics »,autrement dit dans les systèmes politiques où deux blocs politiques s’affrontent. Plus précisément, il s’agit de mesurer si cette division du paysage politique en deux blocs accentue ou, au contraire, atténue les effets des principales variables qui impactent le système partisan.

Cette section est constituée de 2 sessions, organisées autour de 4 thématiques principales, n’excluant pas d’autres entrées dès lors qu’elles auront été justifiées. L’accent sera prioritairement mis sur la dimension comparative, entendue au sens large. En d’autres termes les contributions porteront soit sur une comparaison transnationale entre deux ou plusieurs pays, soit sur une comparaison dans le temps, lorsqu’il s’agit d’études de cas. Seront aussi privilégiées les communications s’appuyant sur des travaux empiriques de première main.

1. Les dimensions de l’espace politique
Selon la littérature scientifique, il est bien établi que le nombre de dimensions de l’espace politique a un impact sur le nombre de partis. Les dimensions de l’espace politique ont-elles également un effet sur la division du système partisan en deux blocs ? Les blocs sont-ils idéologiquement homogènes ?

2. La construction des blocs
Les règles électorales à l’oeuvre dans différents pays ont-elles un effet sur la construction des blocs ? La division du système partisan en deux blocs conduit telle à son tour à des effets sur la coordination partisane, c’est à dire sur la constitution des coalitions électorales ?
 
3. La géographie électorale
L’existence de deux blocs favorise-t-elle la nationalisation des comportements électoraux ? Observe t-on des cas où elle constituerait un frein, voire où elle conduirait à une dénationalisation du vote ? D’un scrutin à l’autre, quelle est la part de la mobilité intra-bloc et de la mobilité inter-bloc ? Celle-ci évolue t-elle dans le temps ?

4. Le vote stratégique
Les modalités du vote stratégique varient d’un pays à l’autre, dans la mesure où le système électoral est différent. En quoi l’existence de blocs limite-t-elle la possibilité des électeurs d’avoir un comportement stratégique ?


We propose to inquiry, by using comparative studies or single case-studies, the effects of electoral laws on the coordination of parties (formation or electoral coalitions) and electors (strategic or “vote utile”) in multiparty systems, or “two-blocs politics”, that is, in political systems having two blocs facing each other. More precisely, we want to verify whether this division of the political landscape in two blocs increases or, as opposing, mitigates the effects of the main variables affecting the partisan system.
 
This section is composed of two panels, which focus on four themes. However, others approaches we will not be excluded, as long as they are justified. We will privilege a comparative perspective. The papers will focus either on transnational comparisons between two or more countries, or on a longitudinal comparison across the time when they propose a single case study. Original empirical papers proposing innovative approaches will be privileged.

1. The dimensions of political space.
According to the literature, it was demonstrated that the number of political space dimensions has an impact of the number of parties. Do the political space dimensions have an effect on the division of the party system into two blocs as well? Are these blocs ideologically homogeneous?

2. The construction of blocs.
Are the current electoral regulations of different countries having an effect on the construction of blocs? Is the division of the electoral systems into blocs causing effects on the parties’ coordination, that is, on the formation of electoral coalitions?

3. Electoral geography.
Does the presence of two blocs encourage the nationalization of voting behaviours? Is it possible to observe situations in which electoral geography shows obstacles or in which we can observe a de-nationalization of voting behaviours? When considering two subsequent elections what is the quota of intra-bloc and inter-bloc swing voters? Is the nationalization of voting behaviours changing across time?

4. Strategic vote.
Strategic vote features change across countries according to their current electoral system. Are there conditions under which the presence of two blocs would limit voters’ strategic behaviour possibilities?


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 1 : 9 juillet 2013 14h-16h45
Session 2 : 10 juillet 2013 14h-16h45

Voir planning général...

Lieu : Batiment J (13 rue de l'Université), salle J S08


Programme

Axe 1 / Nouvelles règles, nouveau jeu

Axe 2 / Electeurs et électorats : vieilles contraintes, nouveaux enjeux


Résumés des contributions

Aldo Di Virgilio (Université de Bologne), Bernard Dolez (Université de Paris 1), Annie Laurent (CERAPS, Université de Lille 2)

La coordination partisane aux élections législatives en France et en Italie : mode de scrutin, stratégies électorales et construction de blocs

Comme le souligne Gary Cox (1997),  dans un système électoral donné, la coordination des partis et celle des électeurs sont indissolublement liées : la « coordination explicite » des partis, c’est-à-dire la formation de coalitions électorales, rendant moins nécessaire la « coordination implicite » des électeurs, c’est-à-dire le vote stratégique, aussi qualifié d’utile en France. Dans les système bipolarisés, « la compétition politique tend à s’organiser autour de deux pôles constitués par des alliances de partis qui occupent la totalité ou la quasi-totalité de l’espace politique, condamnant à la marginalisation, voire à la disparition, les formations qui refusent de s’associer à l’une ou l’autre de ces coalitions » (Platone, 2001). La notion de bipolarisation ou de two-bloc politics renvoie à l’idée familière que « le pays est coupé en deux », en dépit de l’émiettement du système partisan. En d’autres termes, il existerait un fossé presque « infranchissable » entre les deux blocs, tant pour les partis que pour les électeurs (Grofman, 2011). Le système électoral n’y est pas étranger comme l’avance Maurice Duverger, dès les années 1950, dans « Les partis politiques » (1951). Mais, il n’est pas tout, comme l’affirme Gary Cox, suggérant que les effets des modes de scrutin ne peuvent s’apprécier seuls (1997).
Cette contribution a deux objectifs. Il se propose tout d’abord de revenir sur les concepts de bloc et de coalition dans les systèmes bipolarisés en s’appuyant sur les exemples de la France (1993 à 2014) et de l’Italie (1994-2013). En France, « coalitions » et « blocs » se superposent, et les notions ne sont pas clairement distinguées, comme le suggère la définition que propose François Platone. En Italie, en revanche, les coalitions électorales n’épousent pas les frontières du clivage gauche/droite mais sont plutôt des « agrégats hétérogènes » (Di Virgilio et Katô, 2001). Il s’agira d’autre part, de  mesurer l’impact de la division du paysage politique en deux blocs sur la coordination des partis, tant en France qu’en Italie, deux pays qui présentent un certain nombre de similitudes - non seulement un « multipartisme polarisé » pour parler comme Sartori, mais aussi une division du système partisan en deux blocs-, mais aussi des caractéristiques très différentes, tant sur le plan constitutionnel qu’électoral.

Parties’ coordination in French and Italian elections: voting procedures,  electoral strategies and bloc construction.

As Gary Cox (1997) points out, in a given electoral system, the coordination of parties and voters are indissolubly linked: the explicit coordination of parties (that is, the formation of electoral coalitions) makes the voters’ implicit coordination (that is, the strategic vote or “vote utile”, as it is called both in France and Italy) less necessary. In the bipolarized systems the electoral competition tends to organize itself around the two coalitions which occupy almost the entire political space, by dooming the parties not joining one of the coalitions to play a marginal role or to disappear (Platone 2001). The notion of bipolarization, or two-blocs politics, refers to the idea that the country is divided in two, in spite of the intermittency of the partisan system. In other words, there is a nearly insurmountable hole between the two blocs, both for parties and voters (Grofman 2011). The electoral system is not unrelated to this dynamic, as Maurice Duverger suggested in the 1950s (“Les partis politiques”, 1951). However, the electoral system is not everything, as Gary Cox states when suggesting that the effects of voting procedures cannot be appreciated if considered only by themselves (1997).
This paper has two goals. First of all, it aims to go back on the concepts of bloc and coalition in the bipolarized systems, by employing Italy and France as cases study. In France coalitions and blocs have a perfect overlap, and these two concepts are not clearly distinguished, as in the definition of François Platone. Whilst in Italy the electoral coalitions do not match the left/right boundaries, being heterogenic aggregations (Di Virgilio and Kato, 2001).
The second goal consists in measuring the impact of the political landscape’s division into two blocs at the level of party coordination, both in France and in Italy. These two countries share several characteristics – not only a polarized multiparty system, as Sartory says, but also a partisan system dived into two blocs –, nonetheless they are very different as well, i.e. with regard to the constitutional and electoral levels.
This paper will analyze both the making and the political consequences of parties’ coordination. We will consider the period between 1994 and 2013 for Italy and between 1993 and 2014 for France.


Camille Bedock (Institut universitaire européen de Florence, Italie), Nicolas Sauger (Centre d’Etudes Européennes de Sciences Po, Paris)

La coordination des partis dans les systèmes électoraux proportionnels avec bonus majoritaire : l’exemple des élections régionales en France et en Italie

La France et l’Italie sont deux systèmes politiques qui associent deux caractéristiques bien particulières : la bipolarisation de leur système partisan autour de deux partis principaux et l’usage de coalitions pré-électorales pour coordonner les partis au sein des deux principaux blocs. Ces deux pays partagent également, pour les élections régionales, un système électoral non-conventionnel aux effets encore relativement méconnus : un système de représentation proportionnelle avec bonus majoritaire, ou, en d’autres termes, un système combinant l’allocation proportionnelle des sièges par des listes et un bonus de sièges au compétiteur arrivé en tête. Un tel système implique une logique majoritaire prédominante, avec de clairs effets de seuil, puisque le compétiteur arrivé en tête bénéficie d’un avantage considérable et décisif dans la compétition. Pourtant, en pratique, ce système électoral pose des problèmes complexes de coordination stratégique entre les partis, notamment dans un contexte favorisant la formation de coalitions pré-électorales. Du fait de l’existence d’un système à deux tours en France, ou de par les normes explicites réglementant les coalitions en Italie, il apparaît que la disproportionnalité qu’impliquent ces systèmes reste limitée, malgré la prime majoritaire.
Empiriquement, les cas retenus sont les élections régionales en France et en Italie pendant la décennie 2000. A partir d’une analyse au niveau agrégé, nous montrons comment ce mode de scrutin influence tant la bipolarisation que la proportionnalité relative de la compétition électorale. Une des raisons principale est à trouver dans l’usage commun de coalitions électorales avec surplus, au sein desquelles les sièges sont distribués de manière proportionnelle entre leurs membres.

Party coordination in PR systems with majority bonus: the example of regional elections in France and Italy

France and Italy are both political systems with specific characteristics: the bipolarization of their party system around two main parties and the use of pre-electoral coalitions to coordinate parties within these blocks. These two countries also share an understudied, non-conventional electoral system, for their regional elections: a proportional system with majority bonus, i.e. a system combining the proportional allocation of seats to lists of candidates and a bonus of seats to the leading list. Such a system implies a predominant majoritarian logic, with clear threshold effects as the leading list benefits from a considerable and decisive advantage in the competition. Yet, in practice, this electoral system raises complex issues in terms of party strategic coordination, especially in a context favorable to the formation of pre-electoral coalitions. Because of the existence of a two-round system in France, or because of explicit norms for coalition formation in Italy, disproportionality is in fact limited in these systems, despite the majority bonus.
The paper is based on the study of regional elections in France and Italy throughout the 2000s. From an analysis of aggregate electoral results, we show how this electoral system shapes the bipolarization and disproportionality of electoral competition. One of the main reasons for this is to be found in the shared usage of surplus electoral coalitions, within which seats are distributed proportionally among members.

 
Antonio Garrido (Université de Murcia), Ana Caballero (Université de Murcia)

La coordination stratégique dans les systèmes multipartisans bipolarisés : le cas de la France dans une perspective comparée
 
L’usage du scrutin à deux tours pour les élections présidentielles provoque une prolifération des candidatures et pose ainsi le problème de la coordination des partis et des électeurs. Quand il y a plus de trois candidats, les électeurs sont conduits à voter stratégiquement. Dans cette communication, nous analyserons les conséquences particulières du vote stratégique propre au scrutin à deux tours, en raisonnant à partir de l’exemple des élections présidentielles françaises. Dans un premier temps, nous tenterons d’expliquer pourquoi ce mode de scrutin peut favoriser l’élection d’un candidat qui n’est pas le candidat médian. Dans un second temps, nous nous attarderons plus spécifiquement sur le cas du Centre, qui apparait souvent divisé et dont l’électorat peut être tenté de voter stratégiquement. Enfin, nous envisagerons les conséquences électorales d’une coordination partisane défaillante, en raisonnant sur l’exemple d’une gauche fragmentée en une multitude de candidats, alors que la droite présente seulement deux candidats. Dans ce cas, il est tout à fait possible que les deux candidats de droite se qualifient tous les deux pour le second tour, provoquant ainsi l’élection d’un Président de droite, même si la gauche est majoritaire en voix comme l’a montré le “21 avril 2002”.

Strategic coordination under balanced and lopsided bipolar multipartism: France in a comparative perspective

Presidential elections with a run-off reinforce the proliferation of parties and the problems of coordination among voters and parties. Under run-off rules with three or more candidates, voters always face incentives to vote strategically. In this paper we analyze some consequences of this strategic vote. First, we discuss the evidence in support of the hypothesis that the problems of coordination enhanced by the electoral system made “nonmedian voter’s candidates” elected Presidents: De Gaulle, Mitterrand, Chirac or Sarkozy were not the median voter’s candidates. Secondly, the case of the divided center involves a large center split into two or three parties with a single right-wing or left-wing clear leader in the first round. In this scenario elites will have incentives to promote strategic behaviour. Thirdly, the case of “lopsided bipolar multipartism” involves a fragmented left (or right) with three or four candidates or parties and a large right split into two candidates or parties and it would be likely, that the two rightist candidates would finish in the top two spots in the first round.  

Daniela Giannetti (Université de Bologne), Rémi Lefebvre (CERAPS, Université de Lille 2), Frédéric Sawicki (Université de Paris 1)

Les primaires  en France et en Italie

La sélection des candidats par des "primaires" ne cesse de se développer, et la France et l'Italie ne font pas exception. Cette contribution se propose d'analyser comment les "primaires" ont été introduites dans ces deux pays, la gauche utilisant désormais ce procédé pour choisir en France son candidat à l'élection présidentielle (2006 et 2011) et, en Italie, son candidat à la présidence du conseil (2005 et 2012). Elle se propose plus précisément d'analyser les primaires françaises et italiennes sous deux angles théoriques envisageant respectivement les primaires comme un moment privilégié de la campagne permettant une meilleure mobilisation du corps électoral (Serra, 2011) et comme un mécanisme permettant d'élargir les soutiens partisans (ou internes) du futur candidat (Hortala Valve and Muller 2010). Plusieurs éléments seront envisagés : la participation au scrutin, le nombre effectif de   candidats, le caractère serré ou non de la compétition, la performance  électorale du candidat ainsi désigné, mais aussi  les conséquences des  primaires sur l'organisation des partis eux-mêmes.

Primary elections in France and Italy

Empirical research shows that political parties have increasingly moved away from highly closed processes such as candidate selection exclusively by parliamentary party members to more inclusive procedures such as open primaries. France and Italy are no exception to this trend. This paper will analyze the introduction of primary elections within center-left parties in France and Italy. In particular the paper will focus both on the primary elections for selecting the center left prime ministerial candidate in Italy in 2005 and 2012 and on primary elections for selecting the socialist presidential candidate in France in 2006 and 2011. The paper will analyze the choice of adopting more inclusive methods of candidate selection by party leaders in light of two theoretical perspectives. The first one sees primary elections as a tool to increase the expected campaigning skill of party nominee (Serra 2011). The second one focuses on primary elections as a commitment device to accommodate the political objectives of under-represented factions within a party (Hortala Valve and Muller 2010). Moreover, the paper will analyze voting turnout, mobilization, effective number of candidates, closeness of competition and electoral performance of winning candidates as well as consequences of primary elections for party organization.

Vincent Tiberj (Centre d’Etudes Européennes de Sciences Po, Paris)

Les logiques d’incorporation des enjeux culturels dans les alignements électoraux : une comparaison France, Etats-Unis et Pays-Bas »

Une « révolution culturelle » (Inglehart, 1979) en matière de tolérance envers les immigrés, les minorités sexuelles et les moeurs a eu lieu mais ses conséquences électorales sont encore en débat. Pour certains, la dimension culturelle n’a pas sa place dans le vote  (Bartels, 2005). D’autres supposent le remplacement de la vieille politique à base socioéconomique par une politique postmatérialiste (Inglehart, 1984, Marthaler, 2008). Enfin, une troisième hypothèse suppose que le remplacement d’un clivage par l’autre n’a pas eu lieu mais qu’ils coexistent désormais dans une « politique des deux axes » (Achterberg, Houtman, 2008, Tiberj, 2012).
On tentera  ici de contribuer à l’explication de l’incorporation ou non des questions culturelles dans les logiques du vote en explorant l’impact du mode de scrutin. Pour ce faire On étudiera les logiques de vote et de préférences partisanes aux Etats-Unis, en France et en Hollande. On utilisera pour ce faire trois fichiers cumulés d’enquêtes électorales permettant de saisir les dynamiques électorales des années 80 à aujourd’hui.

Incorporating the cultural issues in the vote: a comparison between France, Netherlands and Untied States

The silent revolution has deeply affected individual level of tolerance on cultural issues in advanced democracies, but its electoral consequences is still debated: do voters follow the traditional social divide? Has the “new politics” replace the “old one”? Or are voters choosing following a two-axis politics? This paper will contribute to this debate by investigating the impact of the rule of voting. Three countries will be compared (France, USA and Netherlands) using three cumulative files of electoral surveys from the 80’s to nowadays.

Lorenzo De Sio (Université de Luiss, Rome), Anne Jadot (Université de Lorraine), Luana Russo (CERAPS, Université de Lille 2)

La (dé)nationalisation du vote dans les systèmes politiques bipolarisés : une comparaison France- Italie

Cette proposition vise à mesurer l’évolution géographique du vote des électeurs des deux principaux blocs politiques, tant en France qu’en Italie. Elle s’inscrit dans la problématique de  la nationalisation des comportements électoraux qui, selon Caramani (1994), traduit un changement dans les politiques et les clivages territoriaux, désormais dominés par la dimension politique nationale. En d’autres termes, ce processus conduit à des spécificités régionales de moins en moins marquées et à un alignement du vote des électeurs sur les clivages nationaux. Les études ont montré que cette tendance touchait la quasi-totalité de l'Europe, dont la France (Caramani 2004). Toutefois, certains pays, tels que l'Italie, échappent à la règle puisque, les différences régionales s’étant renforcées dans le temps, on peut dès lors parler de dénationalisation (Caramani 2004, Chiaramonte et Emanuel 2012).
Notre proposition est concentrée prioritairement autour de deux questions : 1) Le niveau comparé de l’hétérogénéité géographique du vote en France et en Italie ; 2)leurs évolutions respectives au cours du temps, en d’autres termes, les changements dans les choix de vote ;  Par ailleurs, plusieurs facteurs explicatifs de la nationalisation, pour la France, et de la dénationalisation, pour l’Italie seront testés : la persistance des identités historiques, susceptibles de freiner le processus de nationalisation des votes ; La « dimension » géographique du vote, qui sera approchée de plusieurs manières : pour exemple par la taille de la commune - plus celle ci est importante, plus le vote pourrait s’être nationalisé -, ou encore la distance géographique aux centres politiques et économiques, qui pourrait contribuer à modifier le processus d’homogénéisation des comportements politiques.
Sous l’angle méthodologique, notre analyse s’appuie sur des données écologiques, saisies à l’échelon soit des communes soit des bureaux de vote, lors des deux dernières élections nationales tant françaises qu’italiennes.
 
The nationalization of vote in France and Italy: a two-bloc perspective.

The aim of our proposal is to systematically explore the geographical features of the (de-) nationalization of politics concerning the voting behaviours in France and Italy with regard the two main political blocs.
We will investigate the issue through a systematic exploration of the geographical features of voting behaviour in France and Italy, with a specific reference to the within-nation heterogeneity of voting behaviour, and its change through time. The analysis will be based on ecological data from the 2007 and 2012 French elections and the 2006 and 2008 Italian elections.

 
Thomas Marty (Université de Strasbourg)

L'espace français de la compétition majoritaire : circonscriptions et candidats depuis les années 1960

La réforme électorale de 1986 a sans doute introduit un nouvel élément dans la compétition politique proprement départementale des élections législatives. L’objectif de cette contribution est de montrer que le nombre effectif de partis et de candidats que leurs profils sociopolitiques peuvent évoluer sensiblement quand bien même le système électoral reste le même.
Notre communication porte donc sur une sociologie des profils et des transactions entre candidats et candidats à la candidature dans une configuration spatiale définie par une montée en puissance de la variable départementale. Ce dernier échelon contraint en effet le circuit de sélection partisane puisqu'il redouble bien souvent le mode d'organisation interne des partis.
L'enquête porte prioritairement sur la population des candidats aux élections législatives de 2012. Le but méthodologique est de compléter le fichier des candidats du ministère de l'intérieur en recueillant le même niveau d'information biographique et en y intégrant les données démographiques de l'INSEE. L'enquête archivistique complémentaire (sur les circonscriptions parisiennes) permet de vérifier que l'émergence des blocs peut s'expliquer en deçà même des résultats électoraux (lois du cube, du quatre) par la description d'un système d'allocation des ressources spatiales autour de stratégies politiques départementales.

The French space of majoritarian competition: constituencies and candidates.

The 1986 electoral reform has certainly introduced an element of renewal in the political competition at the department level. This paper aims to demonstrate that both the effective number of parties and candidates and their socio-political profiles can appreciably changed over time, even when the electoral rules are the same. In order to test our hypothesis, we use the 2012 legislative candidates’ population.  By employing the demographic data of the INSEE, we will complete dataset of the Minister of the Interior, being able to maintain the same level of biographical information. Furthermore, by carrying out a complementary records’ inquiry on the Parisian electoral districts, it will be possible to verify whether the electoral results can explain the appearance of political blocks in this system, by adopting a spatial perspective which takes into account the resources’ allocation based on the political strategies of the departments.


Participants

CABALLERO Ana ana.caballero.maside@gmail.com
DEBOCK Camille camille.bedock@eui.eu
DE SIO Lorenzo ldesio@luiss.it
DI VIRGILIO Aldo aldo.divirgilio@unibo.it
DOLEZ Bernard bernard.dolez@univ-paris1.fr
GARRIDO Antonio agarrido@um.es
GIANNETTI Daniela daniela.giannetti@unibo.it
JADOT Anne anne.jadot@univ-lorraine.fr
LAURENT Annie annie.laurent@univ-lille2.fr
LEFEBVRE Remi remi.lefebvre@univ-lille2.fr
MARTY Thomas thomas.marty@unistra.fr
RUSSO Luana luana.russo@gmail.com
SAUGER Nicolas nicolas.sauger@sciences-po.fr
SAWICKI Fréderic frederic.sawicki@univ-paris1.fr
TIBERJ Vincent vincent.tiberj@sciences-po.fr

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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