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Section Thématique 61

Quelle place pour le comparatisme en histoire des idées politiques et en théorie politique ?
What is the place of comparativism in the history of ideas and political theory?

Responsables

Erwan SOMMERER (CREDA / Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine, Groupe d’études sieyèsiennes / NOSOPHI – Paris 1) erwan.sommerer@hotmail.fr
Jean ZAGANIARIS (CERAM/EGE, École de Gouvernance et d’Économie de Rabat et CURAPP / Université de Picardie Jules Verne) zaganiaris@yahoo.fr

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Le comparatisme occupe une place importante au sein de la science politique. Pour certains, la « politique comparée » serait même un champ à part entière au sein de la discipline, avec une démarche qui lui serait propre (Thiriot, Marty et Nadal, 2000 ; Lichbach, Zuckerman, 2009). Toutefois, lorsqu’on parle de comparatisme, ce sont principalement les régimes politiques, les institutions ou les politiques publiques qui sont étudiés. Il n’est guère habituel d’employer ce vocable au sujet de l’histoire des idées et de la théorie politique. Dans la science politique française, les débats autour de ces deux domaines de recherche ont plutôt été focalisés sur leur place au sein de la discipline, sur les nouveaux courants émergeants en leur sein ou encore sur la nécessité de développer une « histoire sociale des idées ».  

Pourtant, dans leur ouvrage sur la politique comparée, Bertrand Badie et Guy Hermet commencent par évoquer ces « théoriciens de la comparaison » que sont Platon, Tocqueville et Max Weber (Badie, Hermet, 2001), et laissent entrevoir des pistes de réflexions fructueuses pour penser la place du comparatisme en histoire des idées ou en théorie politique. Cette section thématique souhaite donc se pencher sur la démarche comparatiste et réunir un ensemble de chercheurs ayant décidé d’intégrer cette approche au sein de leurs travaux.

Dans le domaine anglo-saxon, depuis les prémices méthodologiques posées par le linguistic turn (Skinner, 1988) à l’apport de March (2009) ou de Fred Dallmayr (2010), la comparaison connait un essor important. Au début des années 2000,  les recherches de Castiglione et Hampsher-Monk ont ainsi ouvert la voie à une « histoire des idées en contexte national » (Castiglione, Hampsher-Monk, 2001). Leur objectif était de questionner la cécité traditionnelle de ce champ envers les spécificités culturelles que les manuels tendent à ignorer au profit d’une perspective occidentalo-centrée. Il ne s’agissait alors pas tant de contester la dimension universaliste de la pensée que de prêter une attention nouvelle à la façon dont les idées politiques peuvent être attachées à un contexte spécifique. Le comparatisme doit permettre de comprendre leurs modalités d’énonciation, de circulation et de réappropriation, tout en évitant les pièges de l’anthropocentrisme culturaliste.

En France, un ensemble de travaux ont intégré une dimension comparative forte sans pour autant se présenter explicitement comme étant « comparatistes ». Nous pensons à ceux de Serge Audier mettant en perspectives les lectures de Machiavel par Raymond Aron, Merleau-Ponty et Claude Lefort (Audier, 2005), ou à ceux d’Olivier Compagnon sur la pensée catholique argentine (Compagnon, 2003). D’autres ont été plus explicites dans leur recours à la comparaison. Jean Leca a réalisé à de nombreuses reprises des comparaisons entre les démocraties occidentales et le monde arabe en indiquant qu’il serait souhaitable de ne pas évincer trop rapidement les pays arabo-musulmans des théories comparatistes concernant les valeurs et les régimes démocratiques (Leca, 1994, Meny, Surel, 2009). D’autres domaines de recherche au sein de laquelle la théorie politique est utilisée se réclament également de l’approche comparatiste, notamment au sein des travaux sur le genre (Vianello, Siemienska, Damian, 1990), dans les postcolonial studies (Mahoney, 2010) ainsi que dans les études islamiques (Gutas, 2005).

L’objectif sera de réunir des chercheurs qui ont posé la question de la comparaison en histoire des idées et en théorie politique, afin de réfléchir en commun sur un ensemble de questions. Il faudra ainsi se demander de quelle façon se fait la comparaison au sein de ces champs, et à partir de quelle position épistémologique et de quelle démarche méthodologique on opère une comparaison entre les objets retenus. Puis, plus précisément, il s’agira de comprendre la nature des éléments comparés : quels sont les types d’objets concernés et de quelles façons sont-ils définis ? Enfin, nous interrogerons la pertinence scientifique de cette approche : quel est son caractère heuristique ? Quel est l’apport du comparatisme au sein d’une recherche en histoire des idées ou en théorie politique ?

Comparativism is an essential component of the political scientist’s methodological toolbox. An entire sub-field is, of course, dedicated to this approach and is mostly concerned with issues of public policy or problems involving political institutions and regimes. The comparativist approach is rarely applied in the history of ideas or political theory. Despite Bertrand Badie and Guy Hermet’s encouraging view that authors such as Plato, Tocqueville and Weber were precursors and instigators of an overall comparativist paradigm.
In the Anglophone world, comparative political theory is now a thriving sub-field. Interest in this approach started with the linguistic turn and has steadily grown, as the recent contribution of Andrew March and Fred Dallmayr can testify. Similarly in early 2000, the work of Dario Castiglione and Ian Hampsher Monk applied a comparative framework to the study of national political thought.
This round table seeks to bring together a number of scholars who work in comparative political theory. The questions raised will be of a methodological and epistemological tenor: What concepts can be compared and how? How should they be defined? What is the overall scientific value or use of this approach? Does it have a merely heuristic function? What concrete contribution does it make to the history of ideas and political philosophy?



Bibliographie

S. Audier, Machiavel, conflit et liberté, Paris, Vrin-EHESS, 2005
B. Badie, G. Hermet, La politique comparée, Paris, Armand Colin, 2001
D. Castiglione, I. Hampsher-Monk (ed.), The History of Political Thought in National Context, Cambridge, Cambridge University Press, 2001
F. Dallmayr, Comparative political theory: an introduction, Palgrave Maccmiland, 2010
D. Gutas, Pensée grecque, culture arabe, Paris, Aubier, 2005
J. Leca, « La démocratisation dans le monde arabe : incertitude, vulnérabilité et légitimité », in G. Salamé (dir.), Démocraties sans démocrates, politique d’ouverture dans le monde arabe et islamique, Paris, Fayard, 1994
J. Mahoney, Colonialism and post colonial development : Spanish America in comparative perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 2010
A. F. March, « What is comparative political theory? », The Review of Politics, vol. 71, 4, 2009, pp. 531-565
Y. Meny, Y. Surel, Politique comparée. Les démocraties, Paris, Montchrestien, 2009.
O. Compagnon, Jacques Maritain et l’Amérique du Sud. Le modèle malgré lui, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2003
M. Irving Lichbach, A. S. Zuckerman (eds.), Comparative Politics: Rationality, culture and structure, Cambridge, Cambridge University Press, 2009
Q. Skinner, "Meaning and understanding in history of ideas", in J. Tully (ed.), Meaning and context: Quentin Skinner and his critics, Oxford, Polity Press, 1988
C. Thiriot, M. Marty, E. Nadal (dir.), Penser la politique comparée, Paris, Karthala, 2000
M. Vianello, R. Siemienska, N Damian, Gender inequality: a comparative study of discrimination and participation, London, Sage, 1990


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur la session suivante :
Session 3 : 11 juillet 2013 15h15-18h

Voir planning général...

Lieu : Batiment J (13 rue de l'Université), salle J S09


Programme


Résumés des contributions

Alberto Vergara (SSHRC / The Weatherhead Center for International Affairs, Harvard University)  

Les libéralismes latino-américains comparés: La pensée politique d’Octavio Paz et de Mario Vargas Llosa

Dans un texte classique, Charles Hale a noté que l’expérience distinctive du libéralisme politique en Amérique latine fut d’être implantée dans un territoire qui lui était hostile (Hale 1989). Ainsi, d’emblée, il y a une relation vive entre idées politiques et expérience historique; entre texte et contexte. Toutefois, cette expérience du libéralisme ne fut pas homogène parmi les pays latino-américains. Il y eut des différences dans le domaine des idées, de même que dans la mise en place des institutions politiques dans chaque pays. Dans ce papier j’observe les dynamiques entre texte et contexte à l’aide de l’œuvre de deux auteurs majeurs – tous deux prix Nobels de littérature – du libéralisme latino-américain au vingtième siècle: Octavio Paz et Mario Vargas Llosa. La comparaison se fait à deux niveaux. D’abord, la comparaison au niveau textuel, c’est-à-dire qu’elle porte sur leurs ressemblances et différences sur le plan des idées. Dans un deuxième temps, la comparaison se déplace vers l’expérience historique du Mexique et du Pérou (Paz étant mexicain et Vargas Llosa péruvien). C’est-à-dire, il s’agit d’un examen comparé des contextes nationaux où les discours germent (Castiglioni & Hampsher Monk 2001). Le but de cette comparaison à deux niveaux est, en définitive, de comprendre les lieux de rencontre entre texte et contexte, et la façon dont les intellectuels publics latino-américains peuvent avoir un impact sur leurs contextes ainsi qu’être façonnés par ceux-ci.   

Latin American Liberalisms Compared: The Political Thought of Octavio Paz and Mario Vargas Llosa

In a classic text, Charles Hale noted that the distinctive experience of political liberalism in Latin America was to be established in a hostile territory (Hale 1989). Thus, from the outset, there is a strong relationship between political ideas and historical experience; between text and context. Nevertheless, the experience of liberalism was not homogeneous among Latin American countries. There were differences in the realm of ideas, as well as in the development of political institutions in each country. In this paper I look at the dynamic between text and context through the work of two major authors —both Nobel laureates in Literature— of the Latin-American liberalism during the twentieth century: Octavio Paz and Mario Vargas Llosa. The comparison is done at two levels. First, I compare the textual level, that is, the comparison focuses on similarities and differences in the realm of ideas. The comparison then moves to the historical experience of Mexico and Peru (Paz being Mexican and Vargas Llosa, Peruvian). Hence, it is a comparative examination of national contexts where speeches germinate (Castiglioni & Hampsher Monk 2001). The purpose of this comparison is twofold: to understand the place of encounter between text and context, and how public intellectuals in Latin America may both have an impact on their contexts and be shaped by contexts.


Félix Blanc (EHESS - CESPRA/IRSEM) 

Étude comparée des transferts et innovations institutionnelles en période révolutionnaire (France/Etats-Unis) : entre théorie et pratique

Dans cette communication, je présenterai une étude comparée des débats constitutionnels américain et français de la fin du dix-huitième siècle afin de comprendre comment ont été alors redistribués les pouvoirs de paix et de guerre alors que prévalait l’absolutisme royal. Les principes fondateurs des régimes représentatifs modernes ont alors subi de profondes reformulations qui ont donné lieu à des innovations institutionnelles majeures dans le développement de ces régimes. En procédant à une analyse comparée des arguments et concepts utilisés par plusieurs acteurs de ces révolutions, je démontre que le mécanisme de concurrence of powers ou de concours des pouvoirs a constitué un opérateur conceptuel de transferts idéologiques et institutionnels entre les deux Révolutions. Il fut à la fois un moyen rhétorique efficace pour convaincre les adversaires de la Révolution du bien fondé du compromis entre les différents prétendants à la souveraineté, mais aussi une innovation politique décisive majeure qui pose les fondements d’une réflexion sur les limites du gouvernement représentatif.

Comparative study of institutional innovations and transfers during revolutionary era (France/USA): between theory and practice

In this presentation, I study the French and American constitutional debates of the revolutionary era, when both countries tried to allocate peace and war powers as a reaction towards absolute monarchies. They recast the founding and core principles of representative governments, as they needed to find out new institutional designs in order to settle such an issue. The comparative analysis of the arguments and concepts, which they used during these debates, shows that a genuine institutional mechanism – the concurrence of powers or concours des pouvoirs – was a device well designed to operate conceptual, institutional and ideological transfers between both Revolutions. It was an efficient rhetorical tool, which convinced in both cases the opponents to the well-grounded compromise settled between those who claim an exclusive exercise of sovereignty, but also a major political innovation, which paved the way towards a constructive reflection on the limits of representative governments. 

Frédéric Boily (University of Alberta) 

De la comparaison des droites en Amérique : une analyse comparative États-Unis / Canada

Nous proposons de procéder à une analyse comparative de deux ensembles idéologiques nord-américains : la droite canadienne et la droite américaine. Nous présumons, comme le faisait Seymour Martin Lipset, que la comparaison entre les deux pays est fructueuse (Continental Divide, 1990). Cet examen comparatif se présente cependant sur une toile de fond qui est celle de la crainte d’une présence trop forte quant à l’influence des États-Unis sur son voisin nordique. C’est pourquoi la comparaison ne va pas de soi. Il s’agira d’identifier les autres défis méthodologiques posés par une telle comparaison, comme de tenir compte de plusieurs facteurs, allant du contexte historique à la nature du régime politique, qui modèlent les idéologies et qui compliquent l’effort comparatif. Après avoir établi les limites de la comparaison, nous nous interrogerons sur les influences intellectuelles qui ont façonné, d’un côté et l’autre de la frontière, la droite canadienne et américaine. Quels sont les auteurs de prédilection qui ont animé le projet des conservateurs américains et canadiens? Nous verrons notamment que la particularité du cas canadien repose sur une double influence, celle des auteurs anglo-saxons qui ont influencé la droite canadienne-anglaise et les intellectuels de la droite française qui ont marqué celle du Québec.

Comparing the Right in North America: A Canada/U.S.A. Comparative Analysis

We propose a comparative analysis of two North American ideological sets: the Canadian and American political Right. We assume, as did Seymour Martin Lipset, that Canada/US comparisons can be fruitful (Continental Divide, 1990). Nevertheless, this comparison must take account of a significant asymmetry, stemming from a certain fear, in Canada, of too much influence from its southern neighbour. Our study identifies this and other methodological challenges inherent to a comparison of the two countries, examining several factors ranging from different historical contexts to the nature of each political regime, that at once shape ideology and complicate comparative efforts. Having established the limits of comparative analysis, we investigate some of the intellectual influences that have shaped, on either side of the border, the Canadian and American Right. Who are the authors that most strongly animate Canadian and American conservatives? We find that what sets apart the Canadian model is its double influence, as English Canadian conservatives have been mostly influenced by Anglo-Saxon authors, while those of Quebec have looked primarily to the French Right.


Yusuke Inenaga (EPHE - GSRL)  

La confusion entre l’État et la religion au XIXe siècle : étude comparative des conceptions de la souveraineté monarchique en France et au Japon

Cet exposé porte sur la cohésion morale-religieuse, prise comme fondement de la monarchie constitutionnelle, dans l’élaboration d’une réflexion sur la conception de la souveraineté en France et au Japon. En soulignant la médiation intellectuelle entre les deux pays, cette visée se développera à partir de deux axes. Le premier analysera l’importation de la conception française de la souveraineté, menant au nationalisme de l’ère Meiji (1868-1912). Nous nous appuierons sur les textes de Katsunan Kuga, journaliste et traducteur, en 1885, de l’Étude sur la souveraineté de Joseph de Maistre : cette traduction est à la fois considérée comme une réaction contre l’introduction des idées rousseauistes dans les années 1870-80, et comme une affirmation du lien de l’État au shintoïsme. Nous nous attacherons, d’autre part, à la question de la démocratie et mobiliserons la traduction de 1887 par Chômin Nakae, le traducteur du Contrat social, de La morale dans la Démocratie de Jules Barni, considéré comme le maître spirituel de Léon Gambetta. Dans l’approche comparative des deux assises culturelles de l’État – catholique d’une part et syncrétique (néo-confucianiste, shintoïste et bouddhiste) d’autre part, cette intervention prend pour hypothèse que, dans des doctrines théocratiques en France comme au Japon, les sujets intériorisent des normes d’inhibition religieuse, de soumission volontaire à l’autorité royale et d’incitation au service de la patrie, fondée sur une religion d’État.

The confusion between State and religion in the nineteenth century : Comparative approach to conceptions of monarchical sovereignty in France and Japan

This paper is devoted to moral and religious cohesion as a foundation of constitutional monarchy for a comparative analysis of both French and Japanese ideas of sovereignty. We will emphasize the intellectual mediation between the two countries, following two directions. First, we will deal with the importation of the French conception of sovereignty and its impact on Meiji era nationalism (1868-1912), basing our reflection on the texts by Katsunan Kuga, a journalist who translated Joseph de Maistre’s Study on Sovereignty in 1885, received both as a reaction to the typical democratic ideas of the 1870’s and as an assertion of the link between State and Shintoism. Then we will focus on the issue of democracy, with the writings of Chômin Nakae, the translator of Jean-Jacques Rousseau’s Social Contract, who, in 1887, translated Morality in Democracy by Jules Barni, Léon Gambetta’s spiritual master. Comparing the cultural foundations of the State – on one hand catholicism, on the other a syncretic blend of neo-confucianism, shintoism and buddhism –, this study will lead to the hypothesis that, in theocratic doctrines, in both France and Japan, individuals integrate inhibiting religious norms, based on a State religion, making them willingly submissive to royal authority and prompting them to serve the country.


Arnaud Alessandrin (Université de Bordeaux / Centre Émile Durkheim), Jean Zaganiaris (CERAM/EGE Rabat)

Conclusion : Intégrer de nouveaux objets dans la Théorie politique comparée : La question Queer dans les aires non-occidentales

La théorie Queer a souvent porté son regard au-delà de nos frontières (Puar, 2012). Mais peut-on pour autant parler de Queer dans des aires « non occidentales », c’est-à-dire en dehors du contexte américain et européen ? Si pour Joseph Massad, les thèses de Judith Butler sont difficilement transposables dans le monde arabe, les apports de la queer theory offrent à des chercheurs tels que Afsaneh Najmabadi des perspectives heuristiques pour penser l’ambivalence de genre dans des pays tels que l’Iran. A partir de l’approche analogique, au sens où l’entendent Jean Claude Passeron ou bien Philippe Corcuff,  il nous semble possible de pourvoir mettre en perspective les concepts de la queer theory et les cultures transidentaires « non occidentales ». Les catégories binaires et réifiées, du type « Orient/Occident », sont insuffisantes pour penser les hybridités culturelles de nos sociétés. Comparer les différents discours sur le queer est une façon de mettre en avant les « affinités électives » des différents discours LGTB, notamment ceux tenus au sein du monde arabe. Si l’on part de l’idée que la Queer Theory a fait elle-même l’objet d’usages sociaux au sein de pays européens comme la France, il est dès lors important de voir les autres utilisations dont elle a pu faire l’objet, notamment dans le monde arabe.  

Integrating new elements in comparative politics theory: The Queer issue in “Non-Western” world

Queer theory has often had a focus beyond our borders (Puar, 2012). But can we truly speak of Queer in "non-Western" environments, outside the U.S. and European context? If Joseph Massad considers that Judith Butler's theses are hard to transpose in the Arab world, the contributions of queer theory offer researchers such as Afsaneh Najmabadi heuristic prospects for thinking gender ambivalence in countries such as Iran . From an analogical approach, and according to Jean Claude Passeron or Philippe Corcuff, it seems possible to compare the concepts of the "non-Western" queer theory and transgender cultures. The binary categories, such as "East / West" are not enough to think the cultural hybridities of our societies. Comparing different discourses on the queer theory is a way to highlight the "elective affinities" of LGBT’s different discourses, including those held in the Arab world. If one starts from the idea that the Queer Theory has been the subject matter in European countries such as France, it is therefore important to see how this particular theory has been subject to social practices, notably in the Arab world.


Participants

ALESSANDRIN Arnaud arnaud.alessandrin@gmail.com
BLANC Félix fb.blanc@gmail.com
BOILY Frédéric fboily@ualberta.ca
INENAGA Yusuke yuinenaga@gmail.com
SOMMERER Erwan erwan.sommerer@hotmail.fr
VERGARA Alberto vergarapaniagua@gmail.com
ZAGANIARIS Jean zaganiaris@yahoo.fr

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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