Accueil

Inscriptions

Programme

Sessions
(ST, MTED, CP)

Evénements

Index

Partenaires

Infos pratiques
(accès, transports, hébergement)

Contacts

Congrès organisé en partenariat avec

Module transversal 3

Les études européennes entre interdisciplinarité et normalisation
European studies between interdisciplinary and mainstreaming

Responsables

Michel MANGENOT (Université de Lorraine, AFSP) michel.mangenot@univ-lorraine.fr      
Sabine SAURUGGER (Sciences Po Grenoble, IUF) sabine.saurugger@sciencespo-grenoble.fr

Présentation scientifiqueDate de la session Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

L’objectif est de s’interroger sur les études européennes en France d’un point de vue intra et interdisciplinaire. Il ne s’agit pas d’établir un nouveau bilan du traitement européen par la science politique française (Belot, Magnette et Saurugger, 2008), ni d’évoquer ses enjeux en termes d’enseignement (Politique européenne, 2004/3) mais d’envisager les études européennes en science politique de façon interdisciplinaire et comparée. Cette interdisciplinarité sera abordée par le prisme méthodologique dans le cadre de ce qui a été appelé, sans toujours être totalement questionnée, une normalisation (Hassenteufel et Surel, 2000). En d’autres termes : existe-t-il des méthodes spécifiques selon les disciplines, qui, dans le contexte des études européennes seraient combinées, rendant cette sous-discipline si spécifique ? Jusqu’où va et doit aller cette normalisation (Tortola, 2014) ?
 
Si les débats français ont longtemps été singuliers, ils semblent aujourd’hui similaires à ceux que l’on observe à l’échelle internationale : clivages entre positivisme /post-positivisme, quali/quanti, constructivisme et sociologie critique/choix rationnel. Alors que les études européennes ont vu longtemps s’affronter l’ensemble des sous-champs de la science politique : politiques publiques contre relations internationale, sociologie politique contre théorie politique, elles se développent depuis dix ans vers des approches nouvelles qui constituent autant de « tournants » : socio-historique, sociologique, anthropologique, en termes d’administration publique et, plus récemment, « représentatif » ou « narratif ».

En termes de structuration, seront questionnés dans un premier temps les « tournants européens » de plusieurs sous-disciplines : théorie politique, sociologie politique, analyse des politiques publiques et administration publique : c’est-à-dire une normalisation par le bas. Dans une seconde partie, nous engagerons le dialogue au-delà de la science politique et de la sociologie avec le droit, l’économie et l’histoire, permettant ainsi de relier l’intra et l’interdisciplinaire.
 
 
The aim of this panel is to analyse how interdisciplinary approaches contribute to expanding our knowledge in European studies – or on the contrary whether they hinder research in this area. We do not seek to establish a new diagnosis of where French approaches of European studies stand (if ever there was such a thing as a French approach to European Studies (Belot, Magnette & Saurugger, 2008), nor to study the use of European studies in teaching (Politique européenne, 2004/3). On the contrary, in analysing European Studies comparatively and from an interdisciplinary perspective, the panel aims to delve into methodological issues. In other words, do methodological specificities exist in different sub-disciplines of political science and different disciplines more generally that make European studies a specific research area, going far beyond classical area studies? This brings us back to the well-known ‘normalization’ question (Hassenteufel and Surel, 2000) in this field. Is normalization just a step too far, as has been recently argued (Tortola, 2014)? Tortola shows that the majority of EU scholarship has increasingly conformed to mainstream political science by becoming more diverse, causal in nature and empirically inclusive. Are these transformations desirable?
 
While French debates in EU studies have been considered distinct from other European studies, they seem today more and more similar to those found at the international level: cleavages between positivism and post-positivism, qualitative vs quantitative studies, constructivism and critical sociology vs rational choice. In France, however, where European studies have for a long time been framed by a conflict between two sub-disciplines – public policy vs international relations, we have observed the emergence of a number of turns for the last ten years: a socio-historical, sociological, anthropological, public administration turn and, more recently, a “representative” or “narrative” turn.
 
In a first part of this panel, we will deepen our knowledge of the “European turns” in a number of political science sub-disciplines such as political theory, political sociology, public policy or public administration. These papers will address the question of bottom-up normalisation, or in other words the use of mainstream concepts of political science to study European integration. In a second part, we will engage a dialogue beyond political science and sociology such as law, economics and history that will allow us to link inter and intra-disciplinary studies.

 
 
BELOT Céline, MAGNETTE Paul, SAURUGGER Sabine, dir. (2008), Science politique de l’Union européenne, Paris, Economica.
HASSENTEUFEL Patrick, SUREL Yves (2000), « Des politiques publiques comme les autres ? Construction de l'objet et outils d'analyse des politiques européennes », Politique européenne, 1 (1), 8-24.
KREPPEL Annie (2012), “The normalization of the European Union”, Journal of European Public Policy, 19 (5), 635-645.
MANGENOT Michel (2013), «Science politique et histoire. Dialogues croisés sur la construction de l’Europe » in Vincent DUJARDIN & Pierre TILLY, dir., Hommes et réseaux : Belgique, Europe et Outre-Mers. Liber amicorum Michel Dumoulin, Bruxelles, Peter Lang.
Politique européenne, 2004/3 “Enseigner l’Europe”
ROWELL Jay, MANGENOT Michel, eds. (2010), A political sociology of the European Union. Reassessing constructivism, Manchester University Press.
SAURUGGER Sabine (2010), Théories et concepts de l’intégration européenne, Presses de Sciences Po.
TORTOLA, P. D. (2014), “The Limits of Normalization: Taking Stock of the EU‐US Comparative Literature”, JCMS: Journal of Common Market Studies, 52(6), 1342-1357.


Sessions

Les travaux du MTED se dérouleront sur le 24 juin 2015 de 8h30 à 12h30.

Lieu : salle D101, Espace Philippe Seguin


Programme

Introduction, présidence et discussion :

Axe 1 / Des tournants « européens » sous-disciplinaires ?

Axe 2 / Débats interdisciplinaires au-delà de la science politique et de la sociologie ?


Résumés des contributions

Janie Pélabay (CEVIPOF, Sciences Po Paris)
 
Que peut nous dire la théorie politique de l’intégration européenne et de l’UE ?
 
Le « tournant européen » de la théorie politique s’est d’abord produit, pour l’essentiel, sous la forme d’une application à l’UE de controverses philosophiques plus générales, où se confrontent des visions divergentes de l’intégration politique (libéralisme politique, pensée communautarienne, néo-républicanisme, cosmopolitisme, multiculturalisme, etc.). Ainsi l’intégration européenne a-t-elle donné lieu à des débats théorico-normatifs centrés sur trois grands thèmes : l’identité, la communauté et la légitimité. Après avoir présenté les axes d’affrontement de ces trois débats, nous poserons, dans un second temps, la question de la « normalisation » des recherches théoriques et philosophiques sur l’objet européen, en regardant comment elles s’attachent à (re)penser les catégories de la politique européenne (innovation ou rattrapage conceptuel, développement de concepts en « post », pluralisation des concepts), et, pour finir, en se demandant comment s’y joue l’articulation difficile entre théorie et pratique, entre normatif et empirique.
 
What Can Political Theory Tell Us about European Integration and the EU?
 
As far as political theory is concerned, the so-called “European turn” essentially began with the application of philosophical debates to the EU. These discussions were of a general nature and set diverging views on political integration (pertaining to political liberalism, communitarianism, neo-republicanism, cosmopolitanism, multiculturalism) against each other. Thus, European integration has been theoretically and normatively analyzed with regard to three major issues: identity, community, and legitimacy. I will begin by giving a broad outline of the different perspectives within each of these debates. I will then consider the question of “normalization” as applied to European studies in political theory and philosophy. To this end, I will examine how they endeavor to (re)think the basic notions of European politics (conceptual catching-up or innovation, fast-developing “post” concepts,  pluralized concepts), and how they deal with reconciling the difficulties between theory and practice, and between normative and empirical approaches.


Mark Thatcher (London School of Economics and Political Science)
 
Etudier les idées et le néo-libéralisme en analyse des politiques publiques

Pendant les deux dernières décennies, l’analyse des politiques publiques a été dominée par l’étude des institutions et des intérêts. Bien que les idées aient été incluses comme paramètre, elles sont généralement considérées comme secondaires ou analysées comme des variables indépendantes. Toutefois, pourquoi certaines idées sont influentes alors que d’autres passent inaperçues ne semble pas mériter davantage de réflexion. Ceci est particulièrement vrai en Europe où l’on observe des cadrages politiques nationaux divergents. En partant de l’exemple du néo-libéralisme, j’étudierai les explications concurrentes afin de comprendre pourquoi certaines idées ont résisté dans les politiques et l’économie politique de l’Union européenne alors que d’autres ont perdu en influence. Les idées structurent le débat européen afin de déterminer quelles politiques en Europe doivent être considérées comme « orthodoxes » et quelles idées sont « non orthodoxes » et donc menacées comme phénomènes qui méritent une analyse.  
 
Studying ideas and neo-liberalism in public policy analysis

Public policy over the past two decades has been dominated by the study of institutions and interests. Although ideas have been included, they usually are secondary and only examined as independent variables. Yet why certain ideas are adopted and others are not is worthy of examination. This is especially true in Europe due to strong competing political frameworks. Using the example of neo-liberalism, I will look at competing explanations for why some ideas have remained resilient in European public policy and political economy, while others have faded. Ideas that structure debate about which policies in Europe are ‘orthodox’ or ‘unorthodox’ are thus treated as phenomena worthy of analysis in themselves.

Virginie Van Ingelgom (F.R.S. – FNRS, Université Catholique de Louvain)
 
Les attitudes à l’égard de l’intégration européenne : quel tournant de la sociologie politique ?
 
Cette communication se propose tout d’abord de rendre compte des différents paradigmes ayant structuré le champ de l’étude des attitudes à l’égard de l’intégration européenne. On observe qu’une interrogation en termes de soutien et d’identité a cédé le pas à un questionnement en termes de résistances et d’Euroscepticisme(s), et par là, de politisation. Cette présentation souligne les ressorts communs à ces différentes approches, notamment leur rapport à la légitimation du processus d’intégration européenne. La deuxième partie revient sur trois enjeux majeurs dont le traitement semble nécessaire au « tournant européen » de la sociologie politique et à sa normalisation : la mise à distance du clivage quanti-quali pour penser la complémentarité de ces approches; l’importance de déplacer le regard des élites aux citoyens et s’interroger sur la façon dont les autres vivent les transformations politiques à l’œuvre sur le continent, ce qui amènera à dépasser la lecture des attitudes à l’aide du dyptique Europhile/Eurosceptique ; l’urgence qu’il y a à refuser de penser le niveau européen indépendamment des niveaux régional et national et du processus de globalisation ; et enfin la nécessité de combler le déficit théorique relatif à la légitimité politique de l’UE du point de vue des citoyens. De ce point de vue, cette communication conclue à la nécessité de délaisser une approche en termes d’identité européennes ou de rejet au profit d’approches posant la question de l’articulation entre policy et politics. Ramener une perspective multi-niveaux dans l’équation européenne impliquera de penser empiriquement, méthodologiquement et théoriquement le lien entre sociologie politique et politiques publiques.
 
Attitudes towards the European integration: a turning point for political sociology?
 
First, this paper aims to discuss the paradigms that have structured the study of attitudes towards European integration. Analyses in terms of support to the EU and European identity have given way to a questioning in terms of resistance to the EU and Euroscepticism(s), and thereby to politicization. The communalities shared by these different approaches are highlighted, in a first place their contribution to the legitimation of the European integration process. Second, the paper focuses on four major issues, key to trigger a new European direction of political sociology, as well as the mainstreaming of Europe as a topic for political sociology: i. bypassing the quanti-quali opposition to be able to provide fuller analyses; ii. shifting the focus from the elites to citizens and study how they experience the political transformations at work on the continent, which may result in going beyond the standard Europhile / Eurosceptic diptych; iii. analyzing the European level together with the regional and national levels and the globalization process; and iv. bridging the theoretical gap on the political legitimacy of the EU from the perspective of citizens. This paper concludes to the need to abandon an approach in terms of European identity or resistance to the EU and, instead, work on the relationships between policy and politics. Bringing in a multilevel perspective in the European equation involves studying empirically, methodologically and theoretically the link between public policies and political sociology.

 
Fabrice Larat (Ecole nationale d’administration)
 
Etudes européennes et administration publique

Dans un système de gouvernance à niveaux multiples comme l’UE, la question de la modification des équilibres au sein de ce système en termes de pouvoir et de ressources, entre les différents niveaux ou entre les différents types d’acteurs, ne peut ignorer l’effet de ces transformations sur la sphère administrative. Cela concerne aussi bien l’administration propre à l’UE que celle des Etats membres. Les nouveaux éclairages des travaux sur le fonctionnement de l’UE permettent de revisiter des thèmes aussi centraux pour la science administrative que l’identité de l’administration (rapports à l’Etat), ce qu’est l’espace administratif (évolution des domaines d’intervention), le pouvoir administratif (relations entre administration et politique), l’appareil administratif (transparence,  évolution du  modèle bureaucratique),  de  l’action administrative (rôle dans le cycle des politiques publiques) et de son idéologie (transformation des valeurs de service public et des cultures administratives). Notre intervention suivra une double approche : l’analyse de l’apport des études européennes à la compréhension du phénomène administratif sera croisée avec celle de la contribution de la science administrative à la compréhension de la gouvernance européenne. Nous poserons la question de la nature des transformations qui touchent l’administration publique en Europe sur la base de facteurs endogènes à l’intégration européenne (européanisation des administrations nationales) ou exogènes (influence du New public management), ainsi que des enjeux qui en découlent en termes de coopération, de coordination ou de contrôle et de reddition des comptes.

European Studies and Public Administration

Changes in the balance of power inside the EU’s multilevel system of governance - between the different levels or the various kinds of actors – automatically have consequences for the public administration of the EU and for the administration of its member states. From this perspective, studies on the way the Union works bring new insights on key issues for administrative science, such as how to define public administration as with regards to its relationships with the state, how the administrative space evolves in terms of its fields of intervention ; what is administrative power and how autonomous it is from the political sphere ; what are the challenges (transparency, changing patterns of bureaucratic work) to the administrative apparatus ; the role of administration in the policy cycle ; as well as the ideological fundament of public administration with regards to the transformation of public service values and of administrative cultures. The approach we will follow is twofold:  the analysis of the contribution of European studies to a better understanding of the administrative phenomenon will be combined with the contribution of administrative science to EU governance. We will raise the question of the nature of the diverse transformations affecting public administration in Europe, based on exogenous factors deriving from the process of European integration (e.g. Europeanization of national administrations), or on endogenous ones such as the influence of the new public management. Special attention will be paid to their consequences in terms of cooperation, coordination, control and accountability.


Fabien Terpan (Sciences Po Grenoble)
 
Les approches juridiques de l'intégration européenne en dialogue avec la science politique : entre technicité et normativité
 
En France, la science politique a émergé en tant que discipline autonome en prenant ses distances par rapport au droit. Parallèlement, les juristes se sont retranchés sur des questions purement juridiques et de plus en plus techniques, plutôt que de défendre une approche visant à placer le droit dans son contexte social. Cette séparation entre le droit et la science politique a marqué la façon dont les deux disciplines étudient les questions européennes.   Les politistes ignorent souvent la dimension juridique, ou tendent à la considérer comme un discours reflétant les rapports de pouvoir, sans prendre en compte les contraintes issues du raisonnement juridique. Les juristes oublient souvent le contexte social dans lequel le droit est élaboré, ou le prennent en compte de manière « normative », jugeant le droit en fonction de ce qu’ils considèrent « bon » ou « mauvais ». Bien entendu, il y a des exceptions, et cette tendance générale, bien qu’elle ne soit pas limitée à la France, est moins marquée dans d’autres pays, en particulier dans le monde anglo-saxon. Dans des revues telles que le European Law Journal, ou des lieux tels que l’IUE de Florence, le dialogue entre science politique et droit est encore possible. Toutefois, des progrès restent à faire avant que les approches politiques et juridiques n’apportent une contribution conjointe à l’étude de l’Union européenne.  Plus précisément, les auteurs devraient, au-delà de la tradition de l’ « intégration par le droit », tirer les bénéfices des deux disciplines pour étudier des sujets tels que le rôle de la Cour de justice et ses relations avec les acteurs  nationaux et européens, l’institutionnalisation des politiques publiques européennes,  l’évolution des normes, la nature de l’UE en tant que Polity…
 
Legal approaches to European integration in dialogue with political science: between technicality and normativity

In France, political science has developed into an autonomous discipline of social sciences by distancing itself from law. In parallel, lawyers have increasingly focused on technical legal issues, instead of maintaining a more comprehensive approach putting law into its social context. This clear-cut distinction between law and political science still has important consequences on the way both disciplines deal with European issues. Political scientists often ignore the legal dimension, or tend to consider it through the lenses of power politics, oblivious of the constraints inherent to the legal reasoning. Lawyers often ignore the social context in which law is embedded, or take it into account in a rather ‘normative’ way, judging law in terms of what they consider ‘good’ or ‘bad’. Of course there are exceptions, and this general trend, although not limited to France, is less prominent in other countries, notably in Anglo-Saxon countries. In journals such as the European Law Journal, and in places such as the EUI in Florence, the dialogue between law and political science is still possible. However, there is room for cross-fertilization between law and political science in the field of European studies. More specifically, scholars should go beyond the ‘integration through law’ tradition, and use the benefits of both disciplines to study the role of the Court of justice and its relation with European and national actors, the institutionalization of EU public policies, the evolution of norms, as well as the nature of the EU as a polity.


Robert Salais (CNRS-IDHES)
 
L’Europe, un objet singulier qui « perfore » nos disciplines et les disqualifie
 
L’histoire de la construction européenne qui est d’ordinaire délivrée aux Européens par les institutions européennes ou par les manuels d’histoire est, avant tout, un Récit de fondation. C’est l’histoire linéaire de la réalisation de l’Idée. Récit sans cesse repris, actualisé et brodé par les acteurs et les spécialistes de l’Europe. L’économie comme la science politique n’y ont que trop participé, ce qui bloque leur accès à la critique. Contourner l’obstacle demande un retour vers l’histoire de la construction européenne. Il y a sans doute bien des manières de faire. Celle que j’ai tentée dans le livre Le viol d’Europe  est de concevoir cette histoire comme une conjonction de cristallisations imprévues, de refoulements, mais aussi de survivances telles des lucioles d’un passe originel enfoui. D’où le centrage sur les débats, les conflits et le contenu des propositions faites sans succès à des moments cruciaux, mais qui peuvent réapparaître comme possibilités plus tard.
 
Europe as non-identified Object: conjectures on how to cope with it
 
What is delivered to the Europeans as history of the European construction is, above all, a Foundation Story. It’s the history of linear progress towards the realization of the Idea. Such a tale is continuously rewritten and improved by the actors and specialists of Europe. Economics as well as political science have, until now, far too much participated to this undertaking, which blocks their access to critique. To circumvent obstacles requires coming back to history. There are presumably many ways to do so. In my book, The rape of Europe, I have conceived the history of Europe as a conjunction of unpredictable crystallizations of events, of past repelling, as well as of survivals like fireflies from a past which, though dissimulated, continues to live over time; hence the focus on debates, on conflicts and on the content of proposals which have been made unsuccessfully at crucial moments, but could nevertheless reappear latter as possibilities.

 
Laurent Warlouzet (Université d’Artois)
 
Vers l’histoire des coopérations européennes
 
Après les luttes épiques entre fédéralistes et intergouvernementalistes dans les années 1990, l’histoire de l’intégration européenne est aujourd’hui arrivée à maturité en se déployant dans trois directions. L’axe majeur reste l’histoire des Communautés européennes à travers une méthode qui a évolué pour prendre en compte les spécificités du domaine : une perspective internationale et le développement d’institutions internationales originales. Cette dimension centrale est aujourd’hui dépassée tant sur le plan chronologique que sur celui des acteurs. La période d’étude remonte souvent à 1919, lorsque les premiers projets européens soutenus par des décideurs publics émergèrent. Les acteurs pris en compte ne sont plus seulement les Etats et les institutions communautaires, mais aussi les acteurs non-étatiques et les institutions internationales (notamment celles ayant une forte dimension européenne comme l’OECE/OCDE). Enfin, la dimension interdisciplinaire reste présente à travers les liens avec la science politique, tant du côté des historiens intéressés par les concepts de science politique, que par les politistes rédigeant des ouvrages d’histoire. L’interdisciplinarité est plus limitée avec le droit ou l’économie. Il ne s’agit plus d’une histoire de l’intégration européenne mais bien d’une histoire des coopérations européennes. Bibliographie : Warlouzet Laurent, « Dépasser la crise de l'histoire de l'intégration européenne », Politique européenne, 2014/2.
 
Toward the history of European cooperation
 
After the rows of the 1990s between the federalists and the intergovernmentalists, the history of European integration has now become mature. Three main dynamics can be underlined.The core of the domain still remains the history of the Communities. Historians has had to adjust to the specificities of this topic by undergoing multi-archival research in several countries and taking into account the European institutions. Beyond this classical topic, new approaches has been developed both with regard to the chronology and in terms of actors. Many studies now come back to 1919 when the first project of European integration were devised. Historians are scrutinizing not only member-states and European institutions but also non-state actors and other international institutions (in particular those which have a strong European dimension like the OEEC/OECD). Interdisciplinary is still present, in particular through a dialogue with political science, both thanks to historians interested in concepts developed by political science, and by political scientists writing book of history. An academic debate also exists with economy and with law but it is more limited. As a result, the expression « History of European integration » seems today too narrow and should probably be replaced by the more general expression « History of European cooperation ». Reference : Warlouzet Laurent, « Dépasser la crise de l'histoire de l'intégration européenne », Politique européenne, 2014/2.


Participants

Larat Fabrice Fabrice.LARAT@ena.fr
Mangenot Michel michel.mangenot@univ-lorraine.fr  
Pélabay Janie janie.pelabay@sciencespo.fr
Salais Robert rsalais@wanadoo.fr
Saurugger Sabine sabine.saurugger@sciencespo-grenoble.fr
Terpan Fabien fabien.terpan@sciencespo-grenoble.fr
Thatcher Mark m.thatcher@lse.ac.uk
Van Ingelgom Virginie virginie.vaningelgom@uclouvain.be
Warlouzet Laurent laurent.warlouzet@univ-artois.fr

 

13ème Congrès de l’AFSP à Aix-en-Provence du 22 au 24 juin 2015 à Sciences Po Aix

© Copyright 2014 Association Française de Science Politique (AFSP)
27 rue Saint-Guillaume 75337 Paris Cedex 07 France
Téléphone : 01 45 49 77 51
Courriel : afsp@sciencespo.fr