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Section Thématique 11

Enjeux théoriques et méthodologiques d’une cartographie dynamique des espaces militants
A Dynamic Cartography of Activist Spaces. Theoretical and Methodological Issues

Responsables

Mathilde Pette (Université Lille 1 – CLERSÉ /CERAPS) mathilde.pette@gmail.com
Olivier Fillieule (Université de Lausanne – IEPI-CRAPUL and CESSP, Paris I Sorbonne) Olivier.fillieule@unil.ch

Présentation scientifiqueDates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Après plus de deux décennies de travaux centrés sur le niveau des organisations, la sociologie des mouvements sociaux a opéré dans les années 1990 un retour au contexte et à son poids dans l’émergence, le développement et les chances de succès des mouvements collectifs et des luttes sociales. Toutefois, le contexte n’est pensé qu’au travers des opportunités de mobilisation qu’il offre ou des contraintes qu’il impose aux organisations de mouvement social. En opérant une distinction entre « challengers » et « élites » ou « contestataires » et « État » (McAdam, Tarrow, Tilly 2001), la contentious politics ne parvient pas à penser les mouvements dans leur environnement. Une approche plus relationnelle et dynamique se développe cependant depuis quelques années, s’appuyant sur un ensemble de concepts apparentés, comme les notions de champ (Bourdieu 1992; Crossley 2003, Péchu, 2006), de champ organisationnel (DiMaggio et Powell 1983, 1991), de secteur (Scott et Meyer 1983), de jeu (Scharpf 1997), d’arène (Hilgartner et Bosk 1988, Jasper 2011), de réseau (Melucci 1989 ; Powell et al. 2005 ; Diani et Bison 2004), de marché (Fligstein 1991, 2001), de policy domain ou de polity systems and subsystems (Sabatier 2007), de communauté de mouvement social (Buechler 1990, Taylor Whittier 1992), d’espace (Pinell and al 2002; Mathieu 2012 ; Bereni 2012) ou de strategic action field (Fligstein, McAdam 2012).
Au-delà de tout ce qui les différencie, ces concepts ont pour point commun de saisir le militantisme comme un espace (concret et symbolique) de lutte qui agrège pour un temps plus ou moins durable un ensemble de groupements et d’individus, alliés ou opposés autour d’un ou de plusieurs enjeux liés. Si des travaux récents se sont penchés sur la question des espaces militants, ils n’ont pas pour autant dépasser la réflexion théorique et par voie de conséquence un usage plutôt métaphorique de la notion. L'objectif de cette section thématique méthodologique est de tenter de combler ce manque en invitant à une réflexion sur les outils disponibles pour penser, décrire et représenter les espaces militants. Comment rendre opérationnel l’outil sociologique d’espace ?
À travers cette section thématique, nous tenterons de répondre à des questions telles que :
- Comment penser, décrire et représenter les contours d’un espace militant ?
- Comment penser, décrire et représenter la structure d’un espace militant ?
- Comment s’articulent les différentes échelles auxquelles existent et se pensent les espaces militants (locales, translocales, nationales, internationales et transnationales) ?
- Comment y associer une dimension concrète ou encore géographique ?
- Comment penser, décrire et représenter de manière dynamique des espaces militants ?
- Comment comparer des espaces militants ?

Nous prêterons donc une attention particulière à la dimension méthodologique des communications. Avec quelles méthodes et quels outils peut-on analyser les espaces militants ? S’interroger sur les moyens disponibles pour « cartographier » les espaces militants impliquera de prêter attention à ce que signifie représenter et à ce que l’on choisit de mesurer.
En guise d’exemples, l’analyse des réseaux sociaux peut permettre de saisir la structure des espaces étudiés en fonction des liens d’affiliation établis entre des organisations, des familles de mouvements et/ou des causes. Cette technique permet d’aboutir à une représentation graphique de l’espace étudié au regard des liens entre des organisations qui participent à des manifestations ou des grèves (Fillieule et Witzig 2014) ou des pratiques de multi engagement des militants (Fernandez, McAdam 1988 ; McAdam et Fernandez 1990, Fillieule et Blanchard 2004 ; Pette 2012), à quoi il faut bien sûr ajouter les techniques prosopographiques (Stone 1972 ; Charle 2001 ; Verboven, Carlier, Dumolyn). La cartographie des espaces militants aboutit à l’étude de liens de nature variée, de leur intensité et de leur stabilité dans le temps tout autant qu’à l’identification de phénomène de polarité et de constellations d’organisations (Pagis, Pette 2014). Les diverses méthodes d’analyse géométrique de données (e.g. analyse de correspondance, structured data analysis), initiées autour de la théorie bourdieusienne des champs (Bourdieu, Saint-Martin 1978 ; Desrosières 2008 ; Saint-Martin 2013, ARSS 2013), et depuis développées dans diverses directions (Le Roux, Rouanet 2004), fournissent aussi des pistes de recherche fertiles.
Il peut également s’agir de représenter graphiquement l’ancrage territorial des espaces en vue de saisir la spatialisation des réseaux militants. En effet, quels sont les usages militants de l’espace urbain ? Dans quelle mesure existe-t-il des lieux militants ? Où se situent-ils (locaux syndicaux, associatifs et politiques, salles de réunions, lieux de rassemblements, trajets de manifestations, etc.) ? Comment se manifestent spatialement les sociabilités militantes et les réseaux d’interconnaissances ? Il est nécessaire ici de se tourner vers les apports des géographes. En effet, si les concepts de « réseau », de « centralité », de « nœud » sont utilisés couramment en géographie, ils peuvent aussi être opérationnels pour saisir les espaces militants. Par exemple, comment les centralités ouvrières (Le Mouvement social, 1982) ou immigrées (Toubon et Messamah, 1992 ; Chabrol, 2013) permettent d’expliquer les implantations territoriales des lieux militants et les vécus du militantisme dans l’espace géographique par les individus ? Ici aussi, la perspective historique explorée notamment par Gould (1993, 1995) ou encore par Harvey (2003) peut être questionnée : comment les transformations urbaines impactent-elles les espaces militants ? Les lieux militants et les centralités militantes se déplacent-ils ? (Nicholls, Miller et Beaumont 2013).
Les analyses de réseau, les analyses géométriques de données, la prosopographie et la cartographie sont donc au cœur de la section. De ce fait, la section thématique est aussi une invitation à un dialogue avec d'autres disciplines des sciences sociales, au premier rang desquelles la géographie et l'histoire. Nous espérons aussi des soumissions de collègues étrangers avec lesquels nous sommes d'ores et déjà en discussion sur ces thèmes. Par exemple J. Jasper et D. McAdam aux USA, M. Diani en Italie, C. Haug en Suède ou encore L. Bozi à l'Institut européen de Florence et des collègues géographes, notamment de l'équipe de J. Levy à l'UNIL.
 

In the 1990s, after more than two decades of work on mobilizing structures (SMOs), social movement studies returned to context and its role in the appearance and evolution of collective movements and social conflicts. Nonetheless, context is only considered in terms of mobilizing opportunities, which it offers or constraints on social movement organisations. In distinguishing between "challengers" and "elites," or "protesters" and "the state," contentious politics has trouble situating movements in their environment. However, a more relational and dynamic approach has been emerging in the last few years, based on a collection of related concepts, such as the notions of field (Bourdieu 1992), organisational field (DiMaggio and
Powell 1983, 1991), sector (Scott and Meyer 1983), game (Scharpf 1997), arena (Hilgartner and Bosk 1988), network (Melucci 1989; and Diani and Bison 2004), market (Fligstein 2001), policy domain or polity systems and subsystems (Sabatier 2007), social movement community
(Buechler 1990,), space (Pinell et al 2002; and Mathieu 2012 ) and strategic action field
(Fligstein, and McAdam 2012).
 
Beyond their distinguishing features, these concepts all understand activism as a space (concrete and symbolic) of conflict, which assembles a collection of groupings and individuals, allied or in opposition, around one or several issues for varying lengths of time. While recent research has focussed on the question of activist spaces, it has still not moved beyond theoretical reflection. The objective of this methodological section is to attempt to fill this gap by proposing an examination of the tools available for thinking about, describing and depicting activist spaces. How can we operationalise the sociological tool of space ?
Thus, we will pay particular attention to the methodological dimension of the proposed contributions. Which methods and tools will enable us to analyse activist spaces?
 
As examples, the analysis of social networks may allow us to understand the structure of spaces studied as a function of ties established between organisations, families of movements and/or causes. This technique allows us to present a graphic representation of the space under study with respect to the links between organisations which participate in demonstrations or strikes or multisectorial activist involvement (Fernandez, and McAdam 1988; Fillieule and Blanchard 2004; and Pette 2012), to which prosopographic techniques must be added (Stone 1972; and Charle 2001). The diverse methods of geometric analysis of data (e.g. analysis of correspondence, and structured data analysis), arising from Bourdieusian field theory (ARSS 2013), and since developed in various directions (Le Roux, and Rouanet 2004), also offer promising avenues of research.


Bibliographie

ARSS (2013) Théorie du champ, n°200, déc.
Bereni, L. (2012) « Penser la transversalité des mobilisations féministes. L’espace de la cause des femmes », Pp 27-41 in Bard, Ch. (Dir.) Les féminismes de la deuxième vague, Rennes, PUR.
Bourdieu, P. (1992) Les règles de l'art : genèse et structure du champ littéraire, Paris, Seuil.
Bourdieu, P., Saint-Martin, M. (1978) « Le patronat », ARSS, 20, 20-21 :3-82.
Buechler, S. M. (1990) Women’s Movements in the United States: Woman Suffrage, Equal Rights, and Beyond, New Brunswick, Rutgers University Press.
Chabrol, M. (2013) « Continuités d'usages et maintien d'une centralité commerciale immigrée à Château-Rouge (Paris) », Les Annales de la Recherche Urbaine, n°107.
Charle C., (2001), « Prosopography (collective biography) », in International Encyclopedia of the Social and Behavioral Sciences, Oxford, Elsevier Science Ltd, vol. 18, pp. 12236-12241.
Crossley, N. (2003) « From reproduction to transformation: social movement fields and the radical habitus ». Theory, Culture, & Society, 20(6) : 43-68.
Desrosières A. (2008) « Analyse des données et sciences humaines: comment cartographier le monde social ? », Journ@l Electronique d’Histoire des Probabilités et de la Statistique, http://www.emis.de/journals/JEHPS/Decembre2008/Desrosieres.pdf <http://www.emis.de/journals/JEHPS/Decembre2008/Desrosieres.pdf> .
Diani, M., Bison, I. (2004) « Organizations, coalitions, and movements. » Theory and Society 33: 281-309.
DiMaggio, P., W. W. Powell (1983) « The iron cage revisited: Institutional isomorphism and collective rationality in organizational fields.» American Sociological Review 48:147 170.
DiMaggio, P., W. W. Powell (1991) The New Institutionalism in Organizational Analysis, Chicago, University of Chicago Press.
Fernandez , R.M., McAdam, D. (1988) « Social Networks and Social Movements: Multiorganizational Fields and Recruitment to Mississippi Freedom Summer. » Sociological Forum 3:357-382
Fillieule, Blanchard et alii (2004) « L'altermondialisation en réseaux. Trajectoires militantes, multipositionnalité et formes de l'engagement: les participants du contre-sommet du G8 d'Evian », Politix, Vol. 17, N° 68 :13-48.
Fillieule, O., Witzig, P. (2014) «Marseille années 1970. Conflictualité sociale et manifestations de rue », Conference Political Protest and Activism in Context. Field Concepts in political analysis, CRAPUL, Unil, Lausanne.
Fligstein, N. (1991) « The structural transformation of American industry: an institutional account of the causes of diversification in the largest firms, 1919-1979. » Pp. 311-336 In Walter W. Powell and Paul J. DiMaggio (Eds.), The new institutionalism in organizational analysis. Chicago, IL: University of Chicago Press.
Fligstein, N. (2001) « Social Skill and the Theory of Fields. » Sociological Theory, 19(2) : 105-125.
Fligstein, N., McAdam, D. (2012) A Theory of Fields, Oxford, New York, Oxford University Press.
Gould, R. V. (1995) Insurgent Identities, Class, Community and Protest in Paris from 1848 to the Commune, University of Chicago Press.
Gould, R. V. (1993) « Trade Cohesion, Class Unity, and Urban Insurrection : Artisanal Activism in the Paris Commune », American Journal of Sociology, vol.98, number 4 : 721-754.
Harvey, D. (2003) Paris, Capital of Modernity, New York, Routledge.
Hilgartner, S., C. L. Bosk (1988) « The Rise and Fall of Social Problems: A Public Arenas Model », American Journal of Sociology, 94, 1 :53-78.
Jasper, J. M. (2011) “Introduction: From Political Opportunity Structure to Strategic Interaction”, Pp. 1-33 in Goodwin, Jeff, and James M. Jasper (eds.) Contention in Context. Political Opportunities and the Emergence of Protest, Stanford, CA, Stanford University Press.
Le Mouvement social (1982), n°118, Numéro spécial « Ouvriers dans la ville », sous la direction d’Yves Lequin.
Le Roux, B., Rouanet, H. (2004) Geometric Data Analysis : From Correspondance Analysis to Structured Data Analysis, Dordrecht, Kluwer.
Levy, J., Lussault, M. (2003) Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris, Belin.
Mathieu, L. 2012. L’espace des mouvements sociaux, Paris, Le Croquant.
Mc Adam D., Tilly C., Tarrow S. (2001), Dynamics of Contention, Cambridge Universty Press.
McAdam, D., Fernandez, R.M. (1990) « Microstructural Bases of Recruitment to Social Movements. » Research in Social Movements, Conflicts and Change 12:1-33.
Melucci, Alberto. 1989. Nomads of the Present.
Nicholls W., Miller B., Beaumont J. (eds) (2013), Spaces of Contention: Spatialities and Social Movements, Farnham: Ashgate.
Pagis J., Pette M.,  (2014), « L’analyse de réseaux pour visualiser la structuration d’un espace militant », Conference Political Protest and Activism in Context. Field Concepts in political analysis, CRAPUL, Unil, Lausanne.
Péchu, (2006) Droit Au Logement, genèse et sociologie d'une mobilisation, Paris, Nouvelle Bibliothèque de Thèses, Dalloz.
Pette, M. (2012) S’engager pour les étrangers. Les associations et les militants de la cause des étrangers dans le Nord de la France, thèse pour le doctorat de sociologie, Université Lille 1.
Pinell, P.  (dir). (2002) Une épidémie politique. La lutte contre le sida en France (1981-1996). Paris: PUF
Powell W.W., White D.R., Koput K.W., (2005) « Network Dynamics and Fiel Evolution: The Growth of Inter-organizational Collaboration in the Life Sciences » American Journal of Sociology, 110(4):1132-1205
Sabatier, P. (ed) (2007) Theories of the Policy Process. 2nd Edition Boulder.
Saint-Martin, M. de (2013) « Les tentatives de construction de l’espace social, d’Anatomie du goût à la Distinction. Quelques repères pour l’histoire d’une recherche » Pp 29-44 in Coulangeau, P. Duval, J. (dir) Trente Après, LA Distinction, Paris, La Découverte.
Scharpf, F. W. (1997) Games Real Actors Play. Actor-centered Institutionalism in Policy Research, Boulder.
Scott, W. R., Meyer J. W. (1983) “The organization of societal sectors.” In John W. Meyer and W. Richard Scott (eds.) Organizational Environments: Ritual and Rationality, 129-53, Beverley Hills, CA, Sage.
Stone L. (1972), The Causes of the English revolution, 1529-1642, Ark Paperbacks.
Taylor, V., Whittier, N. (1992) « Collective Identity in Social Movement Communities. Lesbian Feminist Mobilization », Pp. 104-129 in Aldon. D Morris and Carol M. Mueller (eds.) Frontiers in Social Movement Theory, New Haven, Yale University Press.
Toubon J-C., Messamah K., (1992), Centralité immigrée. Le quartier de la Goutte d’Or, Recherches universitaires et migration, Paris, L’Harmattan.
Verboven K, Carlier M, Dumolyn J, (non daté) A Short Manual to the Art of Prosopography, http://prosopography.modhist.ox.ac.uk/images/01%20Verboven%20pdf.pdf


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 3 : mardi 23 juin 9h00 – 12h00
Session 4 : mercredi 24 juin 14h00 – 17h00

Lieu : voir le planning des sessions


Programme

Axe 1
Présidence de séance : Mathilde Pette (Université Lille 1 – CLERSÉ / CERAPS) et Olivier Fillieule (IEPI-CRAPUL et CESSP, Paris I Sorbonne)
Discussion : Choukri Hmed (Université Paris-Dauphine, IRISSO)

Axe 2
Présidence de séance : Mathilde Pette (Université Lille 1 – CLERSÉ / CERAPS) et Olivier Fillieule (IEPI-CRAPUL et CESSP, Paris I Sorbonne)
Discussion : Julie Pagis (CERAPS/ Université Lille 2)


Résumés des contributions

Paul Cormier (Sciences Po Bordeaux - Centre Emile Durkheim Centre de recherche sur l’action politique de l’Université de Lausanne)
 
Opérationnaliser les espaces du militantisme en contexte répressif, enjeux théoriques et méthodologiques. Le cas de la gauche radicale turque dans les années 1970 à Ankara et Istanbul

Ces dernières années de nombreux travaux ont tenté de penser l’espace social des mobilisations tandis que d’autres se sont préoccupés de réintégrer la dimension spatiale dans l’analyse de l’action collective. Il faut désormais travailler à les opérationnaliser concomitamment sans perdre de vue l’entrée par les « carrières militantes » qui a permis de dépasser le biais structuraliste et mécaniste des analyses dites du « processus politique ». Cela implique, théoriquement autant qu’empiriquement, de déployer une analyse multidimensionnelle tentant de se confronter à la question de l’espace social et physique de l’action collective afin de resituer les militants dans les environnements sociaux et physiques qu’ils investissent en tenant compte des conflictualités, connexions, communications et circulations au sein de ceux-ci. Ainsi, reconstituer des espaces militants de manière très concrète est, à la fois un outil méthodologique permettant de mieux circonscrire et mieux situer le terrain de l’enquête, et en même temps un enjeu et un objet d’analyse garantissant une meilleure intelligibilité des parcours biographiques. La communication proposée tentera d’apporter quelques éléments à ce chantier prometteur à travers le cas des organisations illégales d’origine étudiante de la gauche radicale turque depuis les années 1970 et de leurs militants confrontés à la répression qui précède et suit le coup d’Etat militaire de 1980.
 
Operationalize Spaces of Activism in Repressive Context: Theoretical and Methodological Issues. The Case of the Turkish Radical Left in the 1970s in Ankara and Istanbul
 
In recent years many studies have tried to think about the social spaces of mobilizations while others were concerned about reinstating their spatial dimension into the analysis of collective action. These two concepts should now be simultaneously operationalized without undermining the “career” approach which helped to overcome the structuralist and mechanistic bias of the "political process analysis". This implies, theoretically and empirically, to deploy a multivariate analysis attempting to confront the question of the social and physical space for collective action to relocate the activists in the social and physical environments they invest while taking into account conflicts, connections, communications and circulations. Thus, reconstitute the social spaces of activism in a very concrete way is a useful methodological tool to identify and situate an investigative field and, at the same time, an issue and a subject of analysis for the intelligibility of biographical courses. The proposed paper will attempt to provide some elements of this encouraging perspective through the case of illegal student organizations of the Turkish radical left since the 1970s and their members, who confronted repression before and after the 1980 military coup.


Etienne Pingaud (Institut des Sciences sociales du politique/ Université de Nanterre)

Comment rendre compte d’un espace militant « en train de se faire » ? A propos des mobilisations contre la « loi Taubira »
 
A partir d’une enquête ethnographique réalisée sur les mobilisations parisiennes d’opposition au Mariage pour tous, cette communication propose quelques pistes pour rendre intelligible un « espace » militant pendant la dynamique de sa construction. Le mouvement concerné s’est en effet caractérisé par quelques traits distinctifs : l’imposante proportion de nouveaux venus dans l’action collective, la centralité d’un collectif aux frontières floues qui a réussi à s’imposer comme le principal prescripteur de pratiques, et le foisonnement parallèle de petits groupes militants proposant des activités particulières, sans logique de recrutement ou de pérennisation. Cette configuration singulière, qui s’accompagne d’une évolution rapide des enjeux de lutte interne, rend difficile l’utilisation de méthodes classiques dans l’analyse des mouvements sociaux, qui s’appuient sur des relations durablement établies ou des appartenances institutionnalisées, comme l’analyse de correspondances ou l’analyse de réseaux fondée sur la notion de multipositionnalité. On voudrait montrer ici l’intérêt de partir en la matière des catégorisations et des principes de classement utilisés par les agents mobilisés eux-mêmes. S’appuyer sur ces taxinomies ordinaires en effet révélé fort heuristique pour prendre en compte des logiques infra-organisationnelles décisives pour la structuration de l’espace, qui définissent des alliances et des oppositions, des circulations possibles et impossibles pour les protagonistes engagés dans le mouvement, comme le rôle des réseaux de sociabilité et des relations affectives.
 
How to restitute a social movement space in the making ?About the mobilizations against same-sex wedding in France
 
Based on an ethnographic fieldwork made around activists involved in the movement against the same-sex wedding in Paris, this paper aims to propose a few baselines to restitute a social movement « space » during the time of its foundation. Several key aspects of this mobilization must be emphasized: the proportion of the newcomers; the central role of a specific gathering of organizations ; the birth of many small activist groups for specific activities, without perspective of recruitment or duration. Due to this configuration, some common tools of the social movements study appear to be inappropriate, because they need established relationships or solid forms of belonging in organizations. It is the case for example for correspondence analysis or network analysis based on multi-positions. We argue in this paper that it is useful to start directly from the categories and classification used by the people active in the movement themselves. Considering the ordinary taxonomies allows emphasizing non organizational but central logics in the building of the “space”, as the role of networks of sociability, or the affective relationships, that define forms of alliances and oppositions, and possible ways of circulation for activists.

 
Sylvie Ollitrault (CRAPE, CNRS)

 
Spatialiser l’engagement et l’action collective : dynamiques locales, circulation des pratiques et représentations protestataires
   
La communication a pour projet de rappeler les différentes manières d’appréhender dans le cadre de l’exemple rennais, le terme spongieux d’espace qui renvoie autant à des théories de sociologie, d’anthropologie, qu’à un outil de géographie, d’histoire du social. En prenant l’option d’étudier la spatialisation, l’analyse portera sur la dynamique propre à chaque espace militant  sous l’angle du rapport à l’espace physique des acteurs, des groupes militants  tout en travaillant le caractère dynamique de cet espace du point de vue des rapports entre groupes. Loin de penser l’espace militant rennais de manière autocentré (c'est-à-dire une lutte entre groupes en contestation), le projet est de proposer un certain nombre de variables permettant de comprendre les effets de circulation entre les différents espaces militants via les déplacements d’acteurs, l’appropriation de moyens de contestation pensés ou utilisés ailleurs (national ou international). Le phénomène de circulation entre les espaces militants locaux, nationaux voire internationaux des formes de répertoires d’action, de dispositifs argumentaires (les journaux maos, gays etc) pourront amener à prendre en considération à la manière de Boudey, MacAdam (2012) à la fois des singularités locales et des formes d’homogénéisation qui permettent ensuite à chaque groupe dans son espace d’être labellisé par son mouvement social.
 
Spatialization of activism and collective action : local dynamics, circulation of protest practices and representation
 
This paper aims to analyze the different ways to analyze « space » with the example of the post-68 activism at Rennes. Space could be studied with the conceptual tools provided by sociology, anthropology, geography and social history. Our conception consists to describe the specific dynamic of a space of activism with the constraints (and opportunities) of physical geography. But, our purpose is to explain that a social space of activism is not isolated but more a space of circulation of different types of resources (ideological, strategical and cultural). The spaces of activism are social spaces but even more space of hybridization of national or international influences (maoïsm, feminist and gay movement :  press) which are a part of resource (Boudey, MacAdam 2012)  to transform the geography of local activism and certificate new forms of activism.

  
Lilian Mathieu (Centre Max Weber / CNRS, ENS de Lyon)
 
Espèces d’espaces. Ou les limites d’une cartographie de l’extrême gauche lyonnaise post-soixante-huitarde
 
Les théories de la différenciation sociale ont fréquemment recours aux analogies géographiques, notamment lorsqu’elles s’intéressent à la délimitation des « frontières » entre les divers « champs » qui composent le monde social. Cette tendance est plus accentuée au sein de la sociologie des mobilisations où prolifèrent les métaphores topographiques : champ, secteur, espace, etc. Elle est accentuée par le recours à des méthodes qui, comme l’analyse de réseau, produisent des représentations cartographiques des univers militants. Cet imaginaire topographique possède d’indéniables vertus heuristiques, mais présente certaines limites et ambiguïtés. Ainsi, la complexité du monde social fait qu’il se prête difficilement à une figuration sur la surface à deux dimensions d’une carte. Surtout, l’objectivation cartographique constate mais ne restitue pas le travail social de délimitation des groupes, courants ou mouvances qui structurent les « mondes » de la contestation. La difficulté s’est accentuée ces dernières années avec le développement d’une approche spatiale des mobilisations : une confusion tend à s’établir entre le vocabulaire métaphorique de l’espace et celui de l’inscription territoriale concrète. Les données recueillies lors de la première phase d’enquête du volet lyonnais de la recherche Sombrero permettront d’aborder cette question des apports et des limites du vocabulaire géographique.
 
Species of spaces, the limits of a cartography of the post-68 extreme left in Lyon
 
Theories of social differenciation frequently refer to geographical analogies, especially when they are interested in the delimitation of the frontiers between different “fields” that compose the social world. This tendency is accentuated within the sociology of mobilisations where topographic metaphors proliferate: field, sector, space, etc. It is accentuated by the use of methodologies, such as network analysis, that produce cartographic representations of activist domains. This cartographic imaginary presents undeniable heuristic virtues, but present some limits and ambiguities. The complexity of the social world makes it hard to figurate on the two dimensions surface of a map. Chiefly, a cartographic objectivation notes but cannot retrace the social work of delimitation of groups, currents or movements that structure the “worlds” of contention. The difficulty is becoming harder with the development of a spatial approach of mobilisations: a confusion is appearing between the metaphoric spatial vocabulary and the study of the concrete territorial inscription of contention. Data from the first phase of the Sombrero study in Lyon will offer the opportunity to question the contributions and the limits of the geographic vocabulary.

 
Marie Hrabanski (UMR ARTDEV, CIRAD, Montpellier) et Patience Le Coustumer (Master2, Université de Montpellier)
 
Cartographie des contestataires des instruments de marché dans les arènes internationales de l’environnement
 
Depuis les années 1990, l’approche par les instruments de marché connaît un engouement important dans les arènes internationales de l’environnement. Dans le secteur de la biodiversité cet intérêt a été plus tardif mais s’exprime aujourd’hui via le succès des mécanismes de paiements pour services environnementaux ou encore via les banques de compensation. Des acteurs contestent toutefois l’utilisation des instruments de marché dans le secteur de l’environnement plus généralement en mobilisant différents registres argumentatifs (marchandisation de la Nature, déséquilibre Nord/Sud, faible efficacité…). Depuis 2010, ces contestataires expriment leurs inquiétudes en signant des appels internationaux hostiles aux instruments de marché dans le complexe de régime du climat, de la biodiversité et de la forêt. Pour cartographier le réseau militant des organisations mobilisées à l’échelle internationale contre l’usage des instruments de marché, le papier propose une méthodologie spécifique fondée 1-sur la construction d’une base de données des organisations contestataires et 2- sur le traitement par analyse de réseau des relations entre ces organisations via l’étude des cosignataires de ces appels. Cette cartographie permet dès lors de caractériser les organisations qui circulent au sein de ce réseau militant en identifiant les organisations multi positionnées entre plusieurs appels, de cerner les stratégies de spécialisation de certaines d’entre elles et de répondre plus largement à la question de la segmentation des réseaux militants (climat, biodiversité, forêt).
 
Cartography of market based instruments’ protesters in global environmental arenas
 
Since the 1990’s, marked-based instruments approach knows a growing interest in global environmental arenas. In biodiversity sector, this interest was delayed but now is very successful as the success of payment for environment services and biodiversity offsets mechanisms showed. Nevertheless, some actors protest against the development of marked-based instruments in environmental sector in using several argumentative registers (Nature’s commodification, North/South imbalance, weak efficacy…). Since 2010, these protesters showed their concern by signing international calls which are opposed to market based instruments in climate, biodiversity and forest regime complexes. To set cartography of the protest network of internationals organizations involved against market based instrument, this paper proposes a specific methodology based on 1) the construction of protests organizations database and 2) a social network analysis of organizations in studying the cosignatories of these calls. Then, this cartography allows to characterize organizations which are multi-situated in several regimes complexes and calls, and to provide a global approach regarding to the problem of protest networks segmentation (climate, biodiversity, forest etc.).


Maricel Rodriguez Blanco (EHESS/CESPRA)

Cartographie d’un espace militant : les organisations de chômeurs en Argentine, entre contestation et gestion
 
Cette communication se propose, à partir d’une approche prosopographique et d’une analyse des correspondances multiples (ACM), de rendre compte de la structuration d’un espace militant et des processus individuels et collectifs d’engagement. Le matériau traité ici, dans le prolongement d’un travail de terrain de longue durée (2000-2008), résulte d’une enquête prosopographique (et par entretiens approfondis) réalisée sur un échantillon à choix raisonnés des leaders des organisations de chômeurs (N=76). L’analyse met au jour l’existence d’un espace conflictuel d’organisations polarisé entre un « militantisme pur » d’un côté et un « entrepreneuriat » économique et moral de l’autre. Si les organisations de gauche dont leurs leaders proviennent souvent des fractions déclassées des classes moyennes, s’engagent davantage dans des pratiques anti-institutionnelles, celles plus proches du pôle entrepreneurial, dirigées par des militants de longue date appartenant aux fractions hautes des classes populaires, sont plus à même de développer des pratiques de gestion mieux ajustées aux contraintes managériales des politiques sociales. Entre ces deux polarités, se trouve un ensemble de groupes traditionnellement liés aux mouvements catholiques de gauche qui, eux, se dédient plutôt au travail social dans les quartiers.
 
Mapping protest spaces: The unemployed people's organizations in Argentina, between protest and management
 
This paper aims to show the importance of collective biography (prosopography) and factorial analysis, in particular multiple correspondence analysis (ACM), in grasping the logics structuring the social movements’ net. On the basis of data about 76 trajectories of unemployed movement leaders and also about organizations, combined with qualitative material collected from fieldwork (interviews and direct observation conducted between 2000 and 2008), this research looks at individual and collective processes of activism and engagement and seeks to improve understanding of the stakes in the conflict over control of goods and public services, which widely opposes “autonomous” and “managerial” organizations. If left-wing and radical left organizations, whose leaders often come from middle class groups touched by downward social mobility, develop anti-institutional practices (creative ateliers of art, popular education experiences …), those organizations situated closer to the managerial pole of the space, having at the head former militant activists belonging to the middle class, are more likely to adjust its behavior to the requirements derived from the implementation of social policy. Between these two poles, we can find a third group of organizations linked with the catholic left which characterizes by social work practices in working class neighborhoods.

 
Pablo Zamith (Sciences Po Paris & Université de Montréal)

“Mais vous allez faire quoi de tous nos noms ?” Une utilisation de l'analyse de réseaux pour formaliser l’espace militant des communistes dieppois entre 1965 et 1982
 
Si les réseaux organisationnels du Parti socialiste français font depuis longtemps l’objet d’une importante littérature encore bien trop peu de travaux académiques se sont focalisés sur le conglomérat politique des communistes pour étudier, dans un espace situé et selon une séquence temporelle précise, ses principes de structuration interne. A la suite d'une étude ethnographique qui a permis le recueil d'un grand nombre de listes nominatives, produites par des institutions (tableaux municipaux, procès verbaux des comités de section, fiches de présence des associations etc.) ou issues de la mémoire de différents militants (obtenues en entretien, de discours publics ou d'écrits biographiques), nous utilisons les techniques de l'analyse de réseaux pour formaliser la « nébuleuse » du PCF de la ville de Dieppe au moment de son accession au pouvoir local. En premier lieu, en proposant une visualisation schématique des liens inter-individuels et inter-organisationnels, nous montrerons comment la spatialisation d’un graphe relationnel permet de rendre intelligible une configuration sociale dont la présence d’un grand nombre d’acteurs a obscurci la lecture. Nous nous intéresserons ensuite, à l'aide de ces mêmes outils anaytiques, au repérage des frontières de l’espace sur lequel porte l’enquête ainsi que l’identification des sous-groupes cohésifs (et leurs relations) qui le structurent. Enfin, nous présenterons un certain nombre de mesures statistiques de la configuration relationnelle du réseau qui nous offriront également la possibilité d’opérationnaliser des concepts abstraits permettant de repérer certains individus en caractérisant leur rôle (e.g. de passeur, de médiateur, de coordinateur etc.).

“What are you going to to with all our names ?” Using network analysis to rethink the activist space of the French Communist Party at a local level
 
Compared with the other French political parties, the structure and the function of the communists' organisational networks haven't yet been sufficiently documented in the literature. An ethnographic research, which was conducted in the small city of Dieppe, allowed the collection of a significant number of activists name lists — either institutionally produced (composition of city councils, minutes of association meetings, attendance lists etc.) or stemming from militant memories (obtained in interviews, public speeches, biographies etc.) — and hence the use of social network analysis techniques to formalize and study the communists' action system at the time of their rise to power. With the presentation of a schematic representation of inter-individual and inter-organisational relations, we will first show how the spatialization of a network can make more intelligible a social configuration with a large number of actors. We then show how such a graph may also help us define the scope of our fieldwork and identify the structuring subgroups. Finally, we introduce different statistical measures which aim at characterizing activists according to their position in the network.

 
Alain Clémence (UNI de Lausanne) et Olivier Fillieule (UNI de Lausanne et CESSP)

Représentation temporelle de l’espace militant au moyen d’une approche multidimensionnelle d’une base de données  d’événements protestataires. L’exemple des manifestations dans les Bouches du Rhône, 1966-1982
 
Cette communication se propose, à partir d’une analyse multidimensionnelle d’une base de données  d’événements protestataires, de rendre compte de la structuration d’un espace militant à Marseille dans les années 1966 – 1982. Le matériau sur lequel repose l’exploration a été recueilli dans le cadre d’une enquête collective  financée par l’Agence nationale de la recherche (Projet sombrero, http://www.unil.ch/files/live//sites/iepi/files/shared/crapul/SOMBRERO_WEBPAGE.pdf).  
Le dépouillement systématique des archives administratives (préfecture, Renseignements généraux) concernant les conflits sociaux dans les BDR au cours de la période étudiée a permis d’établir une base de données des manifestations, aux fins de décrire comment évoluent dans le temps les  conflits socio-politiques, comment se nouent et se dénouent les alliances entre groupes organisateurs, en fonction des revendications mises en avant. La communication présente la structure des relations entre les organisations actives dans les manifestations et son évolution temporelle. Elle s’attache également à montrer comment les caractéristiques des manifestations (nombre de participants, type de revendications, actes de violence, etc.) sont associées à cette structure et son évolution. Enfin, elle offre à la discussion une réflexion sur les avantages et les limites de ce type de matériau et son analyse multidimensionnelle  pour  la reconstitution d’un espace militant.

Temporal figuration of a space of contention based on a multidimensional scaling analysis of a protest event database. Marseille, Bouches-du-Rhône, 1966-1982

Based on a multidimensional scaling analysis of a protest events database, the paper aims at describing how a space of contention did structure in the wake of 1968 in Marseille, and evolved subsequently till the beginning of the 1980’. To do that, we have recourse to a systematic reading and coding of administrative archives (intelligence services reports, police reports on demonstrations and social conflicts) that has been conducted in the framework of a collective research project financed by the National Agency for research (SOMBRERO, http://www.unil.ch/files/live//sites/iepi/files/shared/crapul/SOMBRERO_WEBPAGE.pdf). Analysis allows us to show how contentious politics as well as alliances between protest groups evolved over time at the local level, depending among other factors on changing claims.  We present the structure and the temporal development of the relations between the groups organizing the demonstrations. We also show how some characteristics of the movements (e.g. number of participants, king of claims, violence) are associated with the structure and its evolution. Finally, we offer a discussion on advantages and limitations of the data and the analysis we used to build structural and temporalized spaces of contention.


Participants

Clemence Alain alain.clemence@unil.ch
Cormier Paul paul.cormier14@yahoo.fr
Fillieule Olivier Olivier.fillieule@unil.ch
Hmed Choukri choukrihmed@gmail.com 
Hrabanski Marie marie.hrabanski@cirad.fr
Mathieu Lilian lilian.mathieu@ens-lyon.fr
Ollitrault Sylvie s.ollitrault@yahoo.fr
Pagis Julie julie.pagis@univ-lille2.fr
Pingaud Etienne etienne.pingaud@gmail.com
Pette Mathilde mathilde.pette@gmail.com
Rodriguez Blanco Maricel :rblancomaricel@yahoo.fr
Zamith Pablo pablo.zamith@sciencespo.fr

13ème Congrès de l’AFSP à Aix-en-Provence du 22 au 24 juin 2015 à Sciences Po Aix

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