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Congrès organisé en partenariat avec

Section Thématique 20

Sociologie des entourages politiques
Sociology of political staffs

Responsables

Willy BEAUVALLET-HADDAD (Triangle, Lyon 2) willy.beauvallet@univ-lyon2.fr
Sébastien MICHON (CNRS, SAGE, Strasbourg) Sebastien.Michon@misha.fr

Présentation scientifiqueDates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

L’analyse des équipes parlementaires ou politiques est un domaine d’étude à part entière des Legislative studies (voir entre autres, Mayhew, 1974 ; Fiorina, 1977 ; Fenno, 1978 ; Johannes, 1983 ; DeGregorio, 1988 ; Romzek et Utter, 1997). Délaissé pendant longtemps en France, ce champ de recherche est en plein développement (Courty, 2005 ; Demazière et Le Lidec, 2014) avec des travaux sur divers types de collaborateurs politiques : permanents d’un parti (Aldrin, 2007), membres de cabinet ministériel (Rouban, 2012, Nollet, 2014), staffers du Congrès américain (Darviche, Genieys, Hoeffler, Joana, 2013), collaborateurs des députés en poste à l’Assemblée nationale (Frétel et Meimon, 2005) ou en circonscription (Le Lidec, 2008 ; Kerrouche, 2009), ceux des eurodéputés (Michon, 2014) ou encore d’élus territoriaux (Biland, 2012), sans omettre certaines fonctions administratives les plus proches des décideurs politiques, qu’ils soient ministres (Eymeri, 2003) ou présidents d’exécutifs locaux (Gardon et Verdier, 2013). L’originalité des travaux français réside dans la perspective adoptée, de sociologie politique ou de sociologie du travail politique, qui diffère de celles des auteurs anglo-saxons inspirés des approches néo-institutionnalistes ou des théories du choix rationnel. En apportant des éléments de connaissance sur les modes d’organisation des équipes et les profils de ceux qui les composent, elles contribuent à mettre à jour les logiques d’exercice du métier politique, les modalités de la professionnalisation politique et les conditions de circulation des acteurs au sein du champ politique.
Dans le prolongement de ces travaux, la section thématique souhaite réunir des chercheurs qui s’intéressent aux entourages politiques. L’objectif est d’apporter des éléments de compréhension sur les logiques d’emboitement des configurations caractéristiques d’une activité politique qui mobilise quantité d’autres acteurs que les seuls élus. En se concentrant sur les pratiques et sur les trajectoires des membres des entourages, il s’agit de préciser la cartographie des espaces politiques aussi bien locaux que nationaux ou européens, et d’adopter une analyse globale des entourages, qui ne se limite pas aux fonctions institutionnalisées. La section privilégiera, en ce sens, trois axes complémentaires.
 
1. Les membres des entourages politiques
Si l’on dispose d’éléments sur plusieurs fonctions (collaborateur parlementaire, membre de cabinet de ministres), tel est moins le cas sur d’autres postes pourtant importants dans l’activité quotidienne des élus. Qui sont par exemple les administrateurs des commissions ou les conseillers des groupes politiques dans les institutions parlementaires, ceux qui occupent les postes les plus en lien avec les acteurs politiques dans les cabinets ministériels (conseillers parlementaires, conseillers spéciaux des ministres), ou encore les directeurs de cabinet dans les cabinets d’exécutifs locaux ? Sachant que les frontières des entourages sont labiles (Demazière et Le Lidec, 2014), la section a aussi vocation à rassembler des interventions sur ceux qui entourent les élus et les influencent potentiellement, sans toujours occuper une fonction institutionnalisée (membres de la famille, conjoint, amis, « proches », « compagnons de route », experts divers, etc.). Qui sont-ils? Quels rôles exercent-ils ? La connaissance de ces invisibles du point de vue de l’institution doit permettre de renseigner certains ressorts de leurs activités plurielles.
 
2. Les logiques de division du travail autour des élus
Constitués de multiples acteurs, les entourages représentent des configurations complexes et conflictuelles assises, dans la plupart des cas, sur plusieurs espaces institutionnels, qui mettent en relation des types de légitimités et de ressources très divers. Ces configurations ont été peu étudiées. Sont donc attendues des contributions sur l’analyse des interactions entre les divers membres des entourages et la manière dont la division du travail en leur sein repose sur des logiques de « coopérations-concurrentielles » constamment rejouées. Des communications pourront également porter sur les effets de l’apparition ou du renforcement de nouvelles fonctions auprès des élus (comme les chargés de communication) ou des collectifs politiques (conseillers des groupes parlementaires), ou encore sur les relations entretenues par les entourages d’élus avec les journalistes et les représentants d’intérêt présents auprès des instances législatives ou exécutives nationales mais aussi locales.
 
3. Les trajectoires des collaborateurs politiques
Un troisième axe vise à approfondir la connaissance des trajectoires des collaborateurs, en particulier des processus de sortie de ces fonctions et de circulation des postes et des ressources d’un espace à l’autre. Quand et comment le passage par un poste de collaborateur fait-il office « d’accélérateur de carrière » dans le cadre d’une carrière politique ou élective ? Comment passe-t-on d’une position de collaborateur parlementaire à celle de conseiller d’un groupe politique ou d’une équipe ministérielle et inversement ? Comment se donnent à voir les passages du monde politique à d’autres espaces d’activités (journaliste, représentation d’intérêt…) ? Comment comprendre les nouvelles formes de « pantouflage » qui voient des professionnels du service aux élus s’engager dans des carrières aux services de la défense d’intérêts privés ou sociétaux extérieurs aux institutions publiques ? Quels effets ces mobilités peuvent-elles avoir dans la manière de concevoir l’activité élective et représentative ? Poser la question de la circulation de ces positions dans les carrières professionnelles permet d’interroger sous un angle original les mécanismes assurant l’intégration ou la différenciation des espaces sociopolitiques les uns par rapport aux autres.
 
 
The section deals with the sociology of political staffs (staffers) and political circles (i.e. not only institutionalized positions). The aim is to understand how political staffs and political circles contribute to structure the political field. Thus, by focusing on their practices and careers, the section contributes to the mapping of local and national political fields. Papers adopt a comprehensive analysis of these different actors. The section covers three complementary areas: the plurality of positions and practices of staffers; the division of labor between these various positions, often linked with different levels (local, national) or institutions (Parliament, city council, etc.); the study of social, occupational and political backgrounds of members of political staffs.

 
Bibliographie

Aldrin P. (2007), « Si près, si loin du politique. L’univers professionnel des permanents socialistes à l’épreuve de la managérialisation », Politix, n°79, p. 25-52.
Biland E. (2012), La fonction publique territoriale, Paris, La Découverte, coll. Repères
Courty G. (dir.) (2005), Le travail de collaboration avec les élus, Paris, Michel Houdiard.
Darviche M.-S., Genieys W., Hoeffler C., Joana J. (2013), « Des « long timers » au sommet de l’Etat Américain. Les secteurs de la défense et de la santé (1988-2010) », Gouvernement et action publique, vol. 2 (1), p. 9-38.
DeGregorio C. (1988), « Professionals in the U.S. Congress: An Analysis of Working Styles », Legislative Studies Quarterly, vol. 13 (4), p. 459-476.
Demazière D., Le Lidec P. (dir.) (2014), Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, Rennes, PUR.
Eymeri J.-M. (2003), « Frontières ou marches ? De la contribution de la haute administration à la production du politique », Lagroye (Jacques) (dir.), La politisation, Paris, Belin, p. 47-77.
Fenno R. (1978), Home Style: House Members in their Districts, Boston, Little Brown and company.
Fiorina M. (1977), Congress: Keystone of the Washington Establishment, New Haven, Yale University Press.
Fretel J., Meimon J. (2005), « La vie en coulisses. Les collaborateurs parlementaires à l’Assemblée nationale (2002-2007) », in Courty (Guillaume) (dir.), Le travail de collaboration avec les élus, Paris, Michel Houdiard, p. 136-156.
Gardon S., Verdier E. (2013), « Entre travail politique et action administrative : les directions générales des services en région », Formation emploi, n°121.
Johannes J. (1983), « Explaining Congressional Casework Styles », American Journal of Political Science, vol. 27 (3), p. 530-547.
Mayhew D. (1974), Congress: the Electoral Connection, New Haven, Yale University Press.
Michon S. (2014), Les équipes parlementaires des eurodéputés. Entreprises politiques et rites d’institution, Windhof, Promoculture-Larcier, 2014.
Nollet J. (2014), « La production des décisions dans les cabinets ministériels. A propos de la gestion politique de la « vache folle », in Demazière (Didier), Le Lidec (Patrick) (dir.), Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, Rennes, PUR, p. 91-108.
Romzek B., Utter J. (1997), « Congressional legislative staff: political professionals or Clerks? », American Journal of Political Science, vol. 41 (4), p. 1251-1279.
Rouban L. (2012), « L'Etat à l'épreuve du libéralisme : les entourages du pouvoir exécutif de 1974 à 2012 », Revue française d'administration publique, 142, p. 467-490.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 2 : lundi 22 juin 14h45 – 17h45
Session 3 : mardi 23 juin 9h00 – 12h00

Lieu : voir le planning des sessions


Programme

Axe 1 / Composition, frontières et organisation des entourages

Discutant : Delphine Dulong (Université Paris 1, CESSP)

Axe 2 / Trajectoires des collaborateurs politiques

Discutante : Lucie Bargel (Université de Nice, Ermes et CESSP)


Résumés des contributions

Martin Baloge (Université Paris-1 CESSP-CRPS)

Les administrateurs du parlement. Contribution à une sociologie des entourages politiques

Les administrateurs jouent un rôle déterminant dans l’accompagnement du travail quotidien des élus les plus investis au parlement. Au service de tous les députés et sénateurs, ils ont pour mission d’assister ces acteurs dans l’élaboration et la rédaction de notes, de rapports, d’amendements ou encore de propositions de lois. En ce sens, ils appartiennent pleinement à l’entourage des parlementaires. Se décrivant eux-mêmes comme des « schizophrènes » (ils ont un devoir de réserve et ont fait vœu de neutralité), leur action au service de tous les partis les conduit à perpétuellement s’adapter aux attentes de leurs interlocuteurs. Véritables spécialistes d’un domaine spécifique dont ils ont la charge, leur rôle  au sein du parlement est central, puisqu’ils sont souvent les seuls à pouvoir traiter des sujets extrêmement techniques et complexes. Cette communication entend donc proposer une analyse du travail des administrateurs auprès des parlementaires. Trois questions complémentaires seront ainsi abordées : qui sont les administrateurs ? Comment travaillent-ils ? Quelle influence exercent-ils dans l’élaboration des politiques publiques ? Cette communication s’appuie sur des entretiens (n=14) réalisés auprès d’administrateurs du Parlement dans le cadre de notre thèse.

The civil servants of the parliament. Contribution to a sociology of political staffs

Civil servants play an important role in the everyday assistance of the most invested MP’s. They help every deputy and senators and have for mission to help these actors in the creation and writing of notes, reports, amendments and bills. Thereby they are an important actor among the entourage of MPs. They describe themselves as “schizophrenic” (they have made a pledge of non-disclosure and must remain neutral) since their action is not limited to one party. Since they work for every single MP they have to adapt their analysis and proposition in various situations. They are specialists of one precise theme that they are in charge of. They role among the parliament is central since they are often the only one who can deal with extremely specialized issues. These communication intends to propose an analysis of their work next to the MPs. Three complementary question will be analyzed: who are these civil servants, how do they work? What is their influence in the elaboration of public policies? The communication will be based on in-depth interviews (n=14) realized as part of my thesis.  


Desfontaines Hélène (Université Catholique de l'Ouest, CENS) et Robin Jean-Yves (Université Catholique de l'Ouest, EA CRF, CNAM Paris)


Le DGS, fonctionnaire manager ou entrepreneur politique ?

Parce qu’ils dépendent directement des élus pour leur recrutement et qu’ils s’insèrent dans l’organisation des collectivités territoriales,  les Directeurs Généraux de Service (DGS) font partie de ces professionnels qui composent, explicitement, leur entourage. En charge de la conduite de l’action publique locale, leur rôle apparait lui aussi avec clarté et précision : à l’élu et son équipe la question politique, aux DGS la mise en œuvre administrative de celle-ci. Appréhendé, perçu et mentionné comme le deuxième pilier de l’organisation locale, le DGS apparait comme un dirigeant territorial dont le travail consiste à collaborer avec l’élu en mettant au travail les agents fonctionnaires. Pour autant, et en dépit des apparences,  les attributs de flou et d’invisible sont particulièrement opérants pour qualifier le travail des cadres dirigeants de collectivités territoriales, quel que soit d’ailleurs le statut d’emploi dans le sens où « … la poursuite des finalités publiques passe par l’émergence de missions et de rôles qui ne sont pas configurés de façon opératoire et doivent être investis, interprétés et pris en charge par les acteurs au travail. L’inscription organisationnelle de l’activité dans un rapport subordonné sous injonction de travail collaboratif à un élu employeur confère ainsi au travail réel du DGS un caractère intrinsèquement incertain parce que relationnel. Il s’agit alors pour lui, d’intégrer la relation au cœur de l’activité pour assurer l’efficacité de l’action publique. La construction de la relation est une dimension invisible et cruciale, structurante du contenu même du travail du DGS à travers ce qu’elle révèle du sens donné à la fonction, au travail ou pour l’élu, à son mandat. Ainsi, au quotidien, le DGS rejoue en permanence la partition des rôles qui lui sont assignés statutairement et professionnellement. En cela, agir en situation au nom d’une fonction et selon le registre d’action du service public, permet au DGS de ne pas entrer frontalement en concurrence avec l’élu tout en coproduisant le travail politique.
La communication s’appuie sur une recherche collective en cours auprès des DGS et DGA ayant suivi plusieurs sessions de formations professionnelles. La méthode privilégiée est celle de l’entretien.

The DGS: a state manager or a political entrepreneur?

Because they depend directly on the elected officials for their recruitment and that they are in charge of the local administrative public action, the General Managers of Service (DGS – Directeur General de Service) are among those professionals who explicitly belong to the close circles of politicians. Their role appears with clarity and precision in a territorial organization: the elected representative and his team deal with the political orientation while the DGS implement its administrative side. However, turning an initially political program into a series of public actions for the benefit of all the inhabitants, if it states a project, does not say anything about the concrete activity necessary to its achievement. The fact that he assumes the finalities entrusted to him through the work of his agents and the mobilization of his expertise, which is mainly jurisdictional, thus reinforces the blurred effective role of this territorial chief executive. As an “in-between” job, a most significant part of his activity consists in mobilizing both cognitive and discursive resources for “his” representative, so that the political orientation may succeed. A man of power with no decisional authority, the DGS has to build the relationship to work efficiently.
This subtle role play between a relational distance and proximity towards the representative can at times reveal a prosaic tension between two polarities, apparently distinct but in fact consubstantial to public action, the political one on one side, the administrative one on the other.   


Christelle Gris (Université Paris I, CESSP)

Sociologie des entourages politiques. Le cas des femmes d’élu

La question du rôle des femmes d’élu dans la construction de la carrière politique est très peu étudiée par la science politique. Pourtant, ce rôle est loin d’être négligeable. Outre leur éventuel capital social et la prise en charge de toute une série de tâches qui permettent à l’élu de se rendre disponible pour se consacrer à ses activités politiques, les conjointes apparaissent comme un élément de stabilité à côté d’une profession particulièrement chronophage et incertaine. C’est ce point aveugle des recherches sur l’entourage politique que nous proposons d’éclairer dans cette communication. À partir d’un corpus de plus de 50 entretiens réalisés auprès de femmes d’élu dans le cadre de notre thèse, nous tâcherons de préciser leur rôle aux côtés de leur conjoint. Comme nous le montrerons, ce rôle, dès lors qu’il est très faiblement objectivé, est endossé de manière variable en fonction de nombreux facteurs : degré de professionnalisation de l’élu, caractéristiques territoriales du mandat, moment de la mise en couple par rapport à la carrière politique, origine sociale…

Sociology of Political Circles. Spouses of Elected Officials: A Case Study.

Political science rarely mentions the part played by the spouses of elected officials in the career path of their partners. Yet, they have an essential role. They may contribute with their social capital or by taking care of a series of tasks that allow officials to fully commit to their political activities. Spouses also appear as an element of stability for those who pursue this highly time‑consuming and unpredictable occupation. In our contribution, we will take a closer look at this rather unknown aspect of the research on political circles. Based on the 50 interviews we conducted with spouses of elected officials as part of our PhD research, we will try to define how they team up with their partners. We will show that, in the absence of an existing definition, the role of the spouse rolls out in various ways, depending on many factors: level of professionalization of the official, territorial features of the mandate, starting point of the relationship vs. timing of the political career, social origin…


Adeline Denis (Centre Maurice Halbwachs - équipe ETT)

La division genrée du travail politique au sein des entourages municipaux

Cette communication vise à explorer les ressorts et les formes de domination genrée en vigueur dans les entourages politiques locaux, grâce à une enquête ethnographique menée dans plusieurs mairies de banlieue parisienne. Un premier axe interroge la division du travail en mairie : à qui le/la maire délègue-t-il/elle quelles tâches ? Il s'agira de mettre à jour les critères de hiérarchisation et de délégation du bon comme du sale boulot, en soulignant que les logiques genrées ne sont pas univoques, les femmes disposant de ressources variées pour opérer un « salto du stigmate » (Achin & Paoletti) et utiliser certaines activités reléguées comme un tremplin dans leur trajectoire ascendante. Un second axe a pour objectif d'analyser les rôles non institutionnels, moins visibles et pourtant cruciaux, que jouent les conjoint(e)s et proches. Il faudra alors comprendre comment s'articule travail politique et domestique. Dans certains cas, la distribution genrée des tâches est la source de formes atypiques de professionnalisation politique, « en pointillé », et participe à la dynamique de construction et de reconfiguration des entourages.

The gender division of labour among political staff at the municipal level

This communication aims at questioning the mechanisms and forms of gender domination occurring among local political staff. For that purpose, we conducted an ethnography in several municipalities in the suburbs of Paris. First, we examine the division of labour among the official staff: what kind of tasks does the mayor delegate? To whom ? We will try to highlight the criteria of hierarchy and delegation of good as well as dirty work, pointing out that gender logics are not unequivocal, as women can draw from various resources to perform a “salto of stigma” (Achin & Paoletti) and can transform relegated activities into assets in their upward trajectory. Secondly, we will focus on the non-institutional, less noticeable, but crucial roles played by spouses and close relations. We will examine how political and domestic works intertwine. In some cases, the gender distribution of tasks has produced atypical and sporadic forms of political professionalization, thus contributing to the dynamics and reconfiguration of the staff itself.


Julien Fragnon (IEP Lyon, Triangle)


Qui gouverne ? Configuration de l’entourage des maires et prise de décision dans les communes

Cette communication s’attache à illustrer le travail politique local comme une activité collective et diffuse. A travers l’étude des processus de prises de décision au sein de villes urbaines, nous montrerons la diversité et la fluidité des acteurs participant à l’entourage des maires. L’activité décisionnelle est donc le produit bricolé d’interactions entre des acteurs variés, insérés dans un environnement contraint et porteurs de pratiques et de représentations professionnelles et de stratégies de légitimité spécifiques. Nous nous attacherons à définir ces différents groupes d’acteurs dont la relation au maire est structurée autour de principes divers et entremêlés : l’expertise technique, la proximité partisane ou amicale, les soutiens électoraux, etc. Cette configuration est mouvante car elle dépend à la fois des représentations de chaque élu, de la structure de chaque collectivité et évolue en fonction du temps et de la nature de la décision. Si le processus de prise de décision est ainsi l’occasion d’un réajustement permanent entre les acteurs, elle constitue aussi le lieu de déploiement d’une lutte structurante et sous-jacente : celui de la recherche d’une proximité avec le maire qu’elle soit réelle, supposée ou alléguée. Cette étude nous donne ainsi à voir une forme d’irrationalité du pouvoir politique, tout à la fois éloignée des mises en scènes symboliques d’un maire, seul décisionnaire sur son territoire, et de la rationalité revendiquée des structures démocratiques et administratives.

Who governs? Political circles’ mayor between unsteady configurations and struggle for closeness

This paper focus elected representatives’ work as a collective and uncertain activity. We show the diversity and flow of political staffs and political circles in urban towns through an analysis of decision-making process. The political labor is the result of unsteady interactions between members with their normative conceptions and role in a constrained environment (political, administrative or institutional). We describe every member of professional groups in their relation with the mayor. The relation could be a technic expertise (with the managers of municipal services), a political relationship (with the town councilors or members of the staff) or with electoral supports. Configuration is unsteady because it depends on councilors’ representations, city hall’s structure and history and that plays out during the time and with the typical of the decision. If the making-decision process is a permanent adjustment, she is also the space of a conflict whose the goal is the nearless with the mayor.


Sébastien Gardon (ENSV, VetAgro Sup) et Eric Verdier (LEST, Aix Marseille Université et Cnrs)


L’entourage politique des exécutifs locaux : Logiques de recrutement et de fonctionnement des cabinets en Région

Au sein des collectivités locales, le rôle et le poids des cabinets et des collaborateurs politiques sont assez largement méconnus. Traditionnellement, l’intervention du cabinet porte sur les enjeux de représentation, de protocole ou de communication. Pourtant, selon les configurations institutionnelles locales, il peut aussi prendre en charge d’autres dimensions, au contenu très politique, qui confortent la centralité de cette instance. L’objectif de cette proposition est d’appréhender le rôle des cabinets à travers un questionnement sur le travail politique afin de mieux saisir leurs activités dans une configuration relationnelle large et toujours mouvante. Cette contribution propose donc de décrypter ces articulations en revenant sur le rôle des cabinets dans l’organisation du travail politique régional. Il s’agira de questionner leurs caractéristiques, les logiques de recrutement qui les animent, le profil des agents qui les composent et les tensions politiques auxquels ils doivent faire face au sein des configurations régionales diverses et changeantes.

Recruiting and working with cabinet members. The political entourage of Region’s executives in France

Sociologists and political scientists in France have not investigated properly the role of cabinet members and their logics in local government. One could expect cabinet members to take charge of political communication and organize the official representation of the political executive in the media. A detailed analysis of their local practices, however, shows a more complex picture of their day-to-day work. This paper takes it into account. It sheds light on some unexpected practices of cabinet members, in an all-but-stable political context at the regional level. It also questions their social characteristics, as well as the processes through which they become members of the cabinet.


Nicolas Kaciaf (Science po Lille, CERAPS)

Les professionnels de l’ « Opinion », entre instituts, ministères et cabinets. Sociologie d’une expertise floue et de ses praticiens

Cette communication vise à présenter les premiers résultats d’une enquête consacrée aux professionnels de l’« Opinion » dans l’espace politique français. Nous choisissons ici de regrouper, sous une même appellation, des acteurs rarement associées dans les analyses savantes, en raison de l’hétérogénéité de leurs organisations respectives : salariés des départements « Opinion » des instituts de sondages, prestataires free lance sur les questions d’opinion, conseillers « Opinion » au sein des cabinets ministériels, agents des services de communication des ministères affectés aux études et aux sondages, etc. Seule une perspective aussi large permet d’appréhender les mécanismes de circulation entre des positions inégalement stables et rémunératrices, ainsi que les principes de reconversion des ressources relationnelles accumulées au cours des trajectoires professionnelles. Cette recherche résulte notamment d’une interrogation sur les logiques sociales autorisant ces agents à se poser en spécialistes des mouvements d’opinion et conduisant les professionnels de la politique à accorder du crédit à leurs analyses et leurs préconisations.  
Il s’agira ainsi de revenir sur les enjeux théoriques et méthodologiques de l’enquête, avant de se pencher sur les caractéristiques de ces trajectoires professionnelles, d’un point de vue synchronique et diachronique. Il conviendra notamment, d’une part, d’apprécier une sensible évolution parmi les compétences académiques associées à de telles fonctions, les « talents » commerciaux appréhendés en termes de capacité à « vendre » des études se substituant tendanciellement aux compétences transverses que sanctionnent notamment les diplômes d’IEP. Il faudra, d’autre part, se préoccuper des critères de reconnaissance qui définissent ce que sont les « bons » analystes de l’opinion et garantissent leur accès aux positions les plus convoitées, celles exercées au plus près des plus hauts dirigeants politiques.

The French professionals of "Public Opinion". Sociology of a fuzzy expertise and its practitioners

This communication aims at presenting the first results of a research dedicated to the professionals of "Public Opinion" in the French political field. We choose here to include under the same label some actors rarely associated in scientific analysis, because of the heterogeneity of their organizations: employees of “Opinion” departments in polling institutes, “Opinion” advisers within ministerial cabinets, agents allocated to the opinion polls in the communication services of the ministries, etc. This wide perspective allows us to observe the mechanisms of circulation between those unequally stable and remunerative positions, as well as the principles of reconversion of the relational resources accumulated during the careers. This inquiry results in particular from an interrogation on the social logics which authorize these agents to define themselves as specialists of the movements of Opinion and which lead the politicians to give credit to their analyses and their recommendations.
After having explained the theoretical and methodological stakes of the investigation, we will deal with the characteristics of the careers within these universes, from a synchronic and diachronic point of view.  On one hand, we will try to show an evolution among the academic skills associated with such functions, the commercial abilities defined in terms of capacity "to sell" studies substituting itself in the cross-functional skills which is established in particular with the diplomas of Sciences Po. It will be necessary, on the other hand, to take into account the criteria of recognition within this professional universe which define who are the "good" analysts of the Opinion and guarantee their access to the most important positions.


Vanessa Jérôme (LabEx TEPSIS-EHESS, CESSP)

Collaborateur d'élu(s): une voie toute tracée ?

L’attention portée à la fonction de collaboration est jusque-là restée relativement marginale, et n’a le plus souvent concerné que les collaborateurs d’élus aux échelons électifs supérieurs, supposément les plus professionnalisant (cabinets ministériels et attachés parlementaires). Dans l’attente d’une analyse approfondie des trajectoires de professionnalisation des collaborateurs de collectivités territoriales, nous présentons ici un premier point d’étape, centré sur quelques collaborateurs EELV de l’Assemblée nationale. Nous inscrivant dans une démarche biographique, et utilisant ensemble, comme dans notre thèse, les concepts d’habitus, de socialisation et de carrière, nous avons tenté de saisir les logiques sociales, institutionnelles et partisanes qui président à l’effectuation d’une carrière — même momentanée — de collaborateur d’élu vert. Retraçant les trajectoires familiales, scolaires et militantes des enquêtés, nous pouvons montrer que toutes les trajectoires de collaborateurs ne sont pas nécessairement une manière, pour des jeunes diplômés et politisés, d’échapper à une forme de misère de position provoquée par le tarissement des recrutements dans la fonction publique, et qu’à certaines conditions, la fonction de collaboration peut a contrario leur permettre d’envisager des formes de professionnalisation (par le) politique tout à fait inespérées. Quant à l’analyse des modalités d’entrée et d’exercice dans le métier de collaborateur politique, il semble que si la formation « sur le tas » est toujours d’actualité, l’ensemble des savoirs et des savoir-faire spécifiques qui sont nécessaires à l’occupation de cette fonction est désormais le plus souvent acquis dans les IEP. Par ailleurs, entrés par cooptation (notamment via le réseau des Jeunes verts), ou sur sélection en bon et due forme par les élus, les collaborateurs EELV de l’Assemblée nationale apprennent, pour beaucoup, le dégoût de la fonction élective. Autant de premières données qui contredisent en partie les travaux existants et nous permettent de contribuer à la compréhension de l’articulation entre fonction de collaboration et fonction élective, et à celle des enjeux différenciés mais complémentaires qui président à leurs exercices respectifs.

Collaborators of elected representative (s): an all mapped out way?

The attention carried on the function of collaboration remained up until now relatively marginal, and mostly targeted only the collaborators of elected representatives in the superior elective levels, allegedly the most professionalizing (minister's personal staffs and parliamentary collaborators). Looking forward to a thorough analysis of the trajectories of professionalization of the others collaborators, we here present a first point of stage, centred on some EELV collaborators of the National Assembly. Registering us in a biographical approach, and using together, as in our thesis, the concepts of habitus, socialization and career, we tried to seize the social, institutional and partisan logics which preside over the effectuation of a career - even momentary - of collaborator of green elected representative. Redrawing the family, school and militant trajectories of the investigated, we can show that all the collaborators' trajectories are not inevitably a way, for young graduates and politicized, to escape a form of poverty of position caused by the drying up of the recruitments in the public service. On the contrary, under certain conditions, the collaboration function can allow them to envisage forms of completely unexpected political professionalization. As for the analysis of entrance and exercise modalities in the job of political collaborator, it seems that if the training "on the heap" is still up to date, all the knowledges and the specific know-how which are necessary for the occupation of this function is most of the time acquired from now on at the IEPs. Entered either through cooptation (in particular via the network of the Young greens), or through a classical hiring process conducted by the elected representatives, many of the collaborators learn besides the disgust of the elective function. So many first data which contradict partially the existing works and allow us to contribute to the understanding of the articulation between collaboration functions and elective functions, and to that of the differentiated but complementary stakes which preside over their respective exercises.


Grégory Hû (Université de Strasbourg, SAGE)

De nouvelles carrières électives : le renouvellement par les auxiliaires d’élus du personnel politique local socialiste (1990-2012)

Cette communication interroge le niveau de professionnalisation du personnel politique local en étudiant le renouvellement du personnel politique socialiste, devenu le premier parti d’élus locaux au début des années 2000. Elle s’intéresse aux types et modalités de renouvellement des cadres partisans ainsi que candidats aux élections législatives et cantonales entre 1990 et 2012 au sein de départements (le Nord, Paris et le Bas-Rhin) où le parti socialiste est plus ou moins durablement implanté et/ou doté en ressources et mandats. A partir d’archives (presse, partisane…), d’entretiens, d’observations, de données issues de dictionnaires biographiques ou de la consultation de sites internet, nous avons établi une base de données réunissant 1468 (dont 1.285 renseignés) individus renseignant leur parcours professionnel, militant et politique.
Nous démontrerons le renouvellement endogène au champ politique et au sous-champ partisan du personnel politique socialiste en établissant l’accroissement de la part des auxiliaires d’élus d’abord parmi les cadres partisans puis au sein des candidats aux élections cantonales et législatives. Nous articulerons ces résultats statistiques à une analyse plus fine des carrières militantes des auxiliaires d’élus devenus candidats afin de mieux saisir les ressources et capitaux que mobilisent ces militants pour entrer sur la scène politique.

New elective careers: A renewal from the staff members of local socialist leaders (1990-2012)

This presentation pays attention to the level of professionalization of local politicians by studying changes in the recruitment of socialist politicians. The Socialist Party became the main party local officials belong to in the early 2000s. This research deals with the forms and modalities of a renewal of local party leaders, candidates for parliamentary as well as cantonal elections between 1990 and 2012 within departments (the North, Paris and Bas-Rhin) where the Socialist Party is relatively well settled. Thanks to a survey using archives (press, Socialist Party...), interviews, observations, data from biographical dictionaries and consultation of websites, I created a database of 1,468 individuals relative to their professional and political trajectories.
By showing an increase of former staff members amongst the socialist leaders at the local level, I demonstrate an endogenous renewal of the political field. I link these statistical results to a qualitative analysis of the trajectories of socialist staff members who became elected officials in order to deepen the understanding of the resources they use for entering into the political scene.


Rémi Lefebvre (Université Lille 2, CERAPS)

Entre les coulisses et la scène. Carrières et stratégies de professionnalisation des collaborateurs d’élus au Parti socialiste

La professionnalisation d’un nombre croissant d’élus locaux ou de parlementaires, entendue ici comme l’acquisition d’un mandat électif,  passe de plus en plus par l’exercice préalable de responsabilités administratives dans les collectivités locales ou de collaborateurs d’élus. Une nouvelle filière élective s’est ainsi développée depuis quelques années. Elle apparaît particulièrement prégnante au parti socialiste dont le nombre d’élus locaux a beaucoup augmenté entre 2002 et 2012 et qui valorise fortement l’élection comme un débouché naturel du militantisme. Aux dernières municipales, les candidats têtes de listes socialistes à Nantes, Nancy, Rennes, Grenoble… ont été assistants ou collaborateurs après avoir été formés à la science politique (Lefebvre, 2014). La figure modale de l’élu socialiste enseignant, apparu dans les années 1970, a fait place au profil de l’élu assistant ou fonctionnaire territorial, de plus en plus visible, reconnue voire décriée (cf le post du Blog de l’ex-ministre Michel Delaunay en septembre 2014). Ces formes d’entrée en politique si elles sont avérées ont été peu étudiées (les travaux sur les collaborateurs d’élus n’ont pas traité frontalement cette question : si le devenir assistant et les « professionnels-non élus » sont désormais documentés, la question du devenir élu à partir d’une position d’assistant a été peu investie).
On s’appuiera ici sur une enquête dans une fédération puissante du Nord de la France. A partir d’une sociographie de la direction fédérale (bureau et secrétariat fédéraux), on a identifié une population de collaborateurs d’élus aspirants à l’élection, semi-professionnalisés, ou professionnalisés représentant plus de 35% de ces instances. Une campagne d’entretiens approfondis a été engagée avec les membres de cet échantillon. On s’appuiera ici sur une définition extensive du statut de « collaborateur » ou membre des entourages d’élus. Ne seront pas considérés uniquement comme tels les assistants (parlementaires, cabinets de collectivités ou de groupe politique) mais aussi les auxiliaires d’élus engagés comme contractuels dans les services (ces divers postes ayant pour point commun d’être sous la dépendance des élus).  

Between corridors of power and stage. The careers and policies (strategies) of professionalization of the representatives in the socialist party

The professionalization of an increasing number of local representatives or members of parliament, considered here as the acquisition of an electoral mandate, comes behind the previous exercise of administrative responsibilities in the local communities. So a new electoral channel has been developing for some years. It particularly appears as important in the socialist party in which the number of local representatives has much increased between 2002 and 2012 and which valorises the elections as a normal opportunity of militancy.
In the last municipal elections, the candidates who were heads of the socialist electoral rolls in Nantes, Nancy, Rennes, Grenoble have been very often collaborators or assistants after being graduated in political science. The profile of the representative’s assistant or territorial civil servant has become a model. We’ll rely on an enquiry in a powerful federation in the north of France. From the sociography of the federal management onwards, we have identified a group of representatives ‘ collaborator longing to be elected, half-professionalized representing more than 35% of the authorities. A campaign of detailed interviews has been started with the members of this sample.


Laurent Olivier (Université de Lorraine, IRENEE)

Fluidité autonomisation et professionnalisation des réseaux partisans locaux des entourages politiques : le cas du PS en Meurthe et Moselle

Les collaborateurs qui entourent les personnels politiques sont par leur trajectoire et l'objet de leur activité, plus ou moins politisés même si la notion d'entourage politique est très fluide. Pourtant, au delà des différences statutaires, de l'appartenance partisane, des compétences, ils sont souvent issus d'un même réseau de socialisation politique et partisane, parfois interchangeables. On étudiera alors les processus sociaux, politiques, sociologiques, voire psychologiques qui ont amené les ressortissants de ce milieu  à  constituer un vivier au service d'un élu. La filière sympathisante permet de constituer ponctuellement et rapidement, une ressource basée sur des capitaux individuels et un dévouement éprouvé lors d'une campagne électorale. La filière militante, demeure au PS celle qui procure le plus de ressources aux candidats à l'entourage politique professionnel. Le militant peut être passé tour à tour voire simultanément à la fonction d'animateur d'association, de secrétaire fédéral et d'élu local, sans que ce multipositionnement puisse assurer un statut professionnel dans l'entourage politique.
Au delà de leurs spécificités, ces collaborateurs croisent en permanence leur expérience et construisent un savoir commun et constituent une forme de communauté épistémique située entre les élus et le parti. Ce « corps » que constitue l'entourage des politique obéit certes à des stratégies individuelles mais tend aussi à s'autonomiser par rapport aux logiques nationales et à former un milieu politico administratif local spécifique. On analysera donc les ressorts de l'appropriation par ces acteurs, de ressources collectives et individuelles, renforcées par le cumul des mandats. Cette analyse contribue à identifier un modèle alternatif à celui des élites nationales issue des grands établissements (ENA, INET). Localement en effet, ces entourages politiques sont beaucoup moins dotés en ressources de prestige. Ils révèlent le phénomène de plus en plus fréquent de la professionnalisation précoce du politique, le passage direct du statut de collaborateur politique à celui d'élu, sans être passé par l'étape de la « société civile »

Fluidity, empowerment and professionalisation of local political staffs and circles: the case of PS in Meurthe et Moselle

Staffs surrounding political representatives are, by their trajectory and the object of their activity, more or less politicized even if the notion of political staff or circle of acquaintances is very fluid. Nevertheless, beyond the statutory differences, beyond the partisan membership, the level of competence, they often arise from the same network of political partisan socialization, and sometimes are interchangeable. We will then consider the social, political, sociological, even psychological processes, which brought the people from this environment to constitute a pool serving elected representative. The sympathizer network allows to establish punctually and quickly, a resource based on individual capital and dedication attested during an election campaign. Activist stream remains, in the PS the one that provides the most resources to the candidates for the professional political circle of acquaintances. The activist can have passed alternately or simultaneously in charge of association, federal secretary and local elected representative, without this multipositioning can insure a professional status in the political circle of acquaintances.
Beyond their specificities, these staffs permanently cross their experience and build a common knowledge and establish (constitute) a shape of epistemic community located between the elected representatives and the party. This "body" establishing the political circle certainly obeys individual strategies but also tends to become autonomous, with regard to the national logics, and to shape a politico administrative local specific environment. We will therefore analyze the process of the appropriation by these actors, of collective and individual resources, strengthened by the multiple office-holding. This analysis contributes to identify an alternative pattern to that of the national elites coming from the large institutions (ENA, INET). Locally indeed, these political circles of acquaintances are much less endowed in prestigious resources. They reveal the more and more frequent phenomenon of the early political professionalization, the direct shift of the status of political collaborator to that of the elected representative, without going through by the stage of the " civil society”


Participants

Baloge Martin mbaloge@gmail.com
Bargel Lucie Lucie.BARGEL@unice.fr
Beauvallet-Haddad Willy willy.beauvallet@univ-lyon2.fr
Denis Adeline adenis@phare.normalesup.org
Desfontaines Hélène Helene.desfontaines@uco.fr
Dulong Delphine delphine.dulong@gmail.com
Fragnon Julien fragnonjulien@yahoo.fr
Gardon Sébastien gardon.sebastien@gmail.com
Gris Christelle christelle.gris@gmail.com
Hû Grégory gregory.hu@wanadoo.fr
Jérôme Vanessa vanessa0jerome@gmail.com
Kaciaf Nicolas kaciaf@yahoo.fr
Lefebvre Rémi remi.lefebvre@univ-lille2.fr
Michon Sébastien sebastien.michon@misha.fr
Olivier Laurent laurent.olivier@univ-lorraine.fr
Robin Jean-Yves Jean-yves.robin@uco.fr
Verdier Eric eric.verdier@univ-amu.fr

 

13ème Congrès de l’AFSP à Aix-en-Provence du 22 au 24 juin 2015 à Sciences Po Aix

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