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Section Thématique 26

Démocratie sans croissance : théories, institutions et pratiques
Democracy without growth: theories, institutions and practices

Responsables

Mathilde SZUBA (Cetcopra, Paris 1) mathilde.szuba@sciencespo-lille.eu
Luc SEMAL (Cesco, MNHN, Paris) lsemal@mnhn.fr

Présentation scientifiqueDates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Cette Section thématique (ST) vise à relayer, dans le champ de la science politique, les interrogations soulevées par le récent regain des travaux menés en économie sur le thème de l’après-croissance. Divers ouvrages récents comme celui de l’économiste britannique Tim Jackson (Prospérité sans croissance, 2010), ou ceux en France de Jean Gadrey (Adieu à la croissance, 2011) et Dominique Méda (La Mystique de la croissance, 2013), ont témoigné de l’actualité de cette réflexion scientifique depuis la crise économique mondiale de 2008 d’une part, et d’autre part de l’assèchement des perspectives de conciliation entre impératifs environnementaux et économiques jusqu’alors promises par le développement durable.
Si les économistes – et notamment ceux issus du courant de l’économie écologique – se penchent sur ce que pourrait être un modèle macro-économique post-croissance, ils soulèvent par la même occasion de nombreuses questions quant aux organisations sociopolitiques qui pourraient ou devraient accompagner ce modèle. Historiquement, les démocraties modernes se sont affirmées dans un contexte de disponibilité énergétique et de croissance économique qui les a implicitement structurées (Mitchell, 2013), en consolidant leur projet démocratique de développement (Rist, 2013) et de progrès (Gras, 2003). L’hypothèse d’un assèchement de la croissance, voire d’une forme de décroissance, interpelle donc fortement la communauté des chercheurs en sociologie et en science politiques : que serait une « démocratie sans croissance » ? Ce n’est pas seulement l’imaginaire démocratique qui est ici interrogé, mais aussi l’organisation effective des systèmes démocratiques – dans la mesure où ces systèmes ne peuvent être réduits à de simples normes procédurales déclinables à l’identique dans tout contexte géographique, historique ou économique.
Pour aborder collectivement cette hypothèse de « démocraties sans croissance », cette ST propose de s’ancrer dans une approche de théorie politique environnementale (green political theory). Mais ce cadrage n’étant pas exclusif, les contributions issues d’autres courants disciplinaires seront aussi les bienvenues : sociologie de l’action publique, sociologie des mobilisations, histoire des idées, économie politique, philosophie politique, etc. Il s’agit, en effet, d’initier un dialogue scientifique sur un objet non stabilisé, à la croisée de plusieurs disciplines, et représentant un certain défi méthodologique. Cette ST encourage donc les contributions ouvertes à l’interdisciplinarité, en français ou en anglais.
Les contributions particulièrement attendues pour cette ST s’articulent autour de trois axes, non exhaustifs :
1) Théories démocratiques post-croissance. La théorie politique environnementale a fait de la question des limites à la croissance un axe structurant de ses analyses depuis les années 1990. L’hypothèse initiale selon laquelle les démocraties modernes seraient essentiellement inconciliables avec un arrêt de la croissance (Ophuls et Boyan, 1992) a depuis été relativisée par plusieurs travaux sur la délibération environnementale, la citoyenneté écologique ou la justice écologique. Il n’en reste pas moins des tensions récurrentes entre le procéduralisme démocratique d’une part, et le conséquentialisme écologique d’autre part (Goodin, 1992). Les contributions pourront proposer des éléments d’explications et de clarifications théoriques pour identifier les chantiers conceptuels participant à cette conciliation. La question des temporalités politiques fera l’objet d’une attention particulière.
2) Institutions démocratiques post-croissance. En suivant l’hypothèse que les problèmes écologiques présentaient des caractéristiques inédites que les institutions modernes ne sont pas spontanément disposées à saisir (globalité, irréversibilité, inertie, invisibilité, etc.), des propositions institutionnelles sophistiquées ont été émises dans le champ de la philosophie politique pour écologiser les démocraties (Bourg et Whiteside, 2010). D’autres travaux se sont plutôt concentrés sur des dispositifs participant à l’invention d’une action publique en situation de contraction matérielle, autour par exemple de la notion de rationnement (Szuba, 2013). Les contributions pourront donc étudier les modalités de conciliation des institutions démocratiques, au sens large, avec les contraintes politiques et sociales qu’engendrerait une économie post-croissance.
3) Pratiques démocratiques post-croissance. L’enjeu des démocraties sans croissance a enfin des implications en termes de pratiques démocratiques, posant la question de la continuité entre conditions sociales et engagements politiques. Les contributeurs sont donc invités à analyser la place de l’après-croissance dans les mobilisations politiques contemporaines, écologistes ou autres. Une attention particulière sera accordée aux études de terrain, et à celles ancrant leur analyse dans une approche territoriale des politiques de l’après-croissance.


This thematic section (ST) aims to take the questions raised by the recent revival of the work in economics on the topic of the post-growth into the field of political science.
Economists - including ecological economists - have focused on what a post-growth macroeconomic model might look like, and they implicitly raise many questions about the socio-political organizations that could or should accompany this model. In particular, we need to ask, given that modern democracies have emerged in a context of economic growth and energy availability, whether democracy without growth is possible, and if so, what it might look like.
One approach to this question is via ‘green political theory’, but this framing is not exclusive. Contributions from other disciplinary currents are also welcome, such as the sociology of public policy, sociology of mobilization, history of ideas, political economy, political philosophy, etc. the idea here is  to initiate a scientific dialogue on what is after all a movable target – the nature of post growth democracy – at the crossroads of several disciplines. This represents a methodological challenge which this ST aims to try to meet. Interdisciplinary contributions in French or English are welcomed.
The following list of areas is indicative rather than exhaustive:
1) post-growthdemocratic theories. Environmental political theory has made the question of the limits to growth a structural axis of its analysis since 1990. The initial assumption that modern democracies are essentially irreconcilable with the end of growth (Ophuls and Boyan, 1992) has since been qualified by several studies on the environmental democracy, ecological citizenship or ecological justice. There remain recurring tensions between democratic proceduralismon the onehand, and ecological consequentialism on the other (Goodin, 1992). Contributions might seek to clarify and/or explain these tensions, and seek ways of reconciling them. The issue of political temporality could receive special attention.
2) post-growth democratic institutions. Assuming that environmental problems exhibit unique features that modern institutions have difficulty with (irreversibility, inertia, invisibility, etc.), sophisticated institutional proposals have been made in the field of philosophy policy for greening democracies (Bourg and Whiteside, 2010). Other work has focused on instruments for the development of public action in situations of material contraction, for example around the concept of rationing (Szuba, 2013). Contributions in this area may therefore consider the ways in which democratic institutions might deal with the political and social constraints brought about by a post-growth economy.
3) post-growth democratic practices. The challenge of democracy without growth has implications in terms of democratic practices, raising the question of the continuity between social and political commitments. Contributors are invited to analyze the role of post-growth in contemporary political movements - environmentalist and others. Particular attention will be given to empirical studies, and those anchoring their analysis in a territorial approach to policy in a post-growth world.

 
Bibliographie

Bourg (Dominique) et Whiteside (Kerry), Vers une démocratie écologique. Le citoyen, le savant et le politique, Paris, Seuil, 2010.
Goodin (Robert), Green Political Theory, Cambridge, Polity Press, 1992.
Gras (Alain), Fragilité de la puissance. Se libérer de l’emprise technologique, Paris, Fayard, 2003.
Mitchell (Timothy), Carbon Democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole, Paris, La Découverte, 2013 (2011 pour la 1ère éd.).
Ophuls (William) and A. Stephen Boyan, Jr., Ecology and the Politics of Scarcity Revisited: the Unravelling of the American Dream, New York, W.H. Freeman, 1992.
Rist (Gilbert), Le Développement. Histoire d’une croyance occidentale, Paris, Presses de Sciences Po, 2013 (1997 pour la 1ère éd.).
Szuba (Mathilde), « Régimes de justice énergétique », in Agnès Sinaï (dir.), Penser la décroissance. Politiques de l’Anthropocène, Paris, Presses de Sciences Po, 2013, p.119-138.
Blewitt (John) et Cunningham (Ray) (eds.), The Post-Growth Project: How the end of economic growth could bring a fairer and happier society, Greenhouse, London, London Publishing Partnership, 2014.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 1 : lundi 22 juin 9h00 – 12h00

Lieu : voir le planning des sessions


Programme

Résumés des contributions

Bruno Villalba (AgroParisTech)
 
Autorité politique et décisions écologiques dans une démocratie sans croissance. Une perspective écofasciste ?
 
Les contraintes environnementales révèlent les contradictions entre un imaginaire démocratique — basé sur l’absence de limites — et des enjeux environnementaux qui imposent des limites (Bourg, Whiteside, 2010). La perspective d’une démocratie sans croissance suppose une modification substantielle du projet démocratique (l’émancipation des individus par la satisfaction des besoins et désirs). Cela interroge les conditions de la gouvernementalité. Dans la continuité de l’approche de Goodin (1992), il s’agit d’examiner deux orientations possibles : 1) la voie régressive de l’idéal démocratique : le choix d’une démocratie élaborant un cadre plus restrictif des activités de ses citoyens à partir d’une rationalisation technique et juridique des choix individuels (Welzer, 2009 ; Riesel René, Semprun Jaime, 2008) ; 2) la voie d’un écofascisme : une orientation clairement écologique des politiques publiques au nom de la préservation d’intérêts supérieurs (les générations futures, les ressources, etc.). Cette question, largement controversée et lacunaire dans la théorie de l’écologie politique (Ophuls, Boyan, 1977), sera principalement examinée. Elle sera l’occasion de tester les conséquences d’une reformulation de l’organisation démocratique à partir des contraintes environnementales.  
 
Political authority and ecological decisions in demcracy without growth. A prospect of ecofascism?
 
Environmental constraints emphasize existing contradictions between our democratic imaginary and environmental limits (Bourg, Whiteside, 2010). The prospect of a democracy without growth implies radical changes for our current democratic project that envisions individual emancipation through the fulfilment of needs and desires. It thus questions the conditions of a « governmentality ». In line with Goodin’s research (1992), this communication will analyse two orientations : 1) a path where we step back from our democratic ideal to implement a democratic system able to implement a more restrictive framework for citizens’ activities by rationalizing individual choices through technical and legal tools (Welzer, 2009 ; Riesel René, Semprun Jaime, 2008) ; 2) an Eco-fascist path embodied by public policies based on ecological constraints and implemented in the name of our best interest (future generations, resources …). This communication aims at tackling this controversial question, largely put aside within political ecology theories (Ophuls, Boyan, 1977). It will be an opportunity to explore the potential consequences of a democratic organization though through environmental constraints.

 
Nicolas Le Dévédec (Université de Montréal)
 
Croissance et démocratie, deux imaginaires antinomiques selon Cornélius Castoriadis
 
Que serait une « démocratie sans croissance » ? Mais la démocratie est-elle en soi conciliable avec l’idée d’une croissance illimitée ? À l’encontre de l’idée longtemps acceptée que la démocratie et la croissance sont en soi coextensives, le philosophe politique Cornélius Castoriadis est l’un des premiers penseurs à avoir souligné combien, loin d’être complémentaires, croissance et démocratie apparaissent plutôt fondamentalement antithétiques. La croissance et la démocratie relèvent en effet selon lui de deux imaginaires opposés : l’imaginaire de la maîtrise et l’imaginaire de l’autonomie.  Au fondement de l’idéal démocratique et du principe d’autonomie, ainsi que le définit Castoriadis, il y a l’idée d’ « autolimitation ». Celle-ci présuppose une grande responsabilité et la reconnaissance du fait premier de l’ancrage de l’humain dans l’ordre limité de la nature et du vivant. Au contraire, l’imaginaire de la maîtrise qui sous-tend l’idéal de la croissance repose sur la dénégation de toute limite naturelle. Répondant à la logique du Progrès technoscientifique et économique, cet imaginaire contrevient ontologiquement à la viabilité d’une démocratie digne de ce nom. Cette communication présentera de manière détaillée cette position iconoclaste défendue par Cornélius Castoriadis, dont la pertinence n’a jamais été aussi évidente, à l’heure où l’idéal d’une croissance illimitée est rattrapé par la crise environnementale et menace l’édifice démocratique.
 
 
Growth and democracy, two antithetical imaginaries according to Cornélius Castoriadis
 
What would be a "growth without democracy"? But is democracy in itself compatible with the idea of ​​an unlimited growth? Unlike the long accepted idea that democracy and growth are coextensive, political philosopher Cornelius Castoriadis is one of the first thinkers to have stressed that, far from being complementary, growth and democracy appear rather fundamentally antithetical. Growth and democracy depends on two opposite imaginary: the imagination of mastery on the one hand, the imagination of autonomy on the other hand. At the foundation of the democratic ideal and the principle of autonomy, as well as Castoriadis sets, there is the idea of ​​"self-restraint". This presupposes a great responsibility and the recognition of the first anchor of human in the limited order of nature and living things. On the contrary, the imaginary of mastery behind the ideal of growth is based on the denial of any natural limit. Responding to the logic of the techno-scientific and economic progress, this imaginary contravenes ontologically to the viability of a real democracy. This paper will present in detail the iconoclastic position defended by Cornelius Castoriadis, whose relevance has never been obvious at the time when the ideal of unlimited growth is overtaken by the environmental crisis and threatens the democratic edifice.

 
Gildas Renou (Laboratoire SAGE (UNR CNRS 7363), Université de Strasbourg)
 
La place des arguments bioéconomiques dans le débat politique pour des sociétés post-croissance

Un nombre de plus en plus important de mouvements sociaux contemporains sont impliqués dans l’anticipation de la transition écologique des sociétés industrielles et dans la revendicationd’une justice environnementale globale (« Global Environmental Justice »). Ils sont souvent amenés à arrimer leurs protestations à des discours scientifiques dont la légitimité leur fournit un crédit précieux dans les débats publics. Parmi ces discours scientifiques nouvellement élaborés pour penser et objectiver les processus de destruction de la biosphère par l’activité humaine depuis l’ère industrielle, une place centrale est occupée par les travaux relevant de l’ « économie écologique » dite aussi « bio-économie ». Voici la définition que proposait René Passet, l’un des pionniers de ce paradigme: « Par “bioéconomie” nous entendons (…) une démarche qui ouvre l’économie sur la biosphère dont elle ne constitue qu’un sous-système –, et non point l’intégration dans une logique strictement économique qui l’engloberait ».
Autour de cette bannière, un vaste réseau international de chercheurs qui, dans leurs pays respectifs, ont longtemps oeuvré assez isolément, en marge du champ académique de la science économique et en relation mais avec d’autres champs disciplinaires (géographie, anthropologie, etc.). Ces chercheurs ont peu à peu créé, à partir de la fin des années 1980, un espace de discours et de savoirs qui s’est autonomisé pour devenir une discipline reconnue internationalement. Celle-ci s’est progressivement institutionnalisée dans des revues académiques spécifiques (EcologicalEconomics, Journal of Bioeconomics) autour d’auteurs-phares (le catalan Joan Martinez-Alier, l’australo-américain Robert Costanza, etc.) et des pères fondateurs révérés (Georgescu-Roegen,Boulding).
Dans cette communication qui s’inscrit dans une recherche plus large réalisée avec L. Centemeri (CEMS-CNRS), nous présenterons d’abord les linéaments d’une rapide histoire sociale de ce champ de recherche. Puis on suggère d’examiner les grandes caractéristiques de ces discours. La plus importante est certainement la commune volonté d’envisager la science économique comme une « science de la vie » (Daly) et d’en tirer les conséquences conceptuelles, d’abord pour penser les apories de la science économique « standard », puis pour dégager les bases d’un paradigme alternatif dans lequel les modèles issus de la thermodynamique ont longtemps occupé une place centrale, avant d’être hybridés avec d’autres approches.
Nous étudierons ensuite les modalités des réceptions des discours émanant la bio-économie dans de débat politique relatif à la transition écologique et à la préparation de l’après-croissance, en mettant en évidence tout d’abord l’écart qu’impliquent ces travaux par rapport aux références économiques traditionnelles des mouvements contestataires, en particulier de l’héritage marxiste, puis en contrastant la perspective bioéconomique et les approches praxéologiques et éthiques de la décroissance.
Cette tâche nous conduira à saisir enfin les possibles conditions d’articulation des recherches et savoirs générés par la bio-économie et l’économie écologique avec les dynamiques propres à de nombreux mouvements environnementaux. Ces derniers sont souvent profondément situés et ancrés dans des lieux et dont la démarche ouvertement modeste est orthogonale à l’ambition d’une mesure totalisante des processus bioéconomiques à l’échelle planétaire. Nous tenterons aussi de mesurer la difficulté d’accorder ces approches avec les formes dominantes de la rationalité économique des Etats et des organisations internationales majeurs qui restent largement tributaire d’une conception de la valeur qui reste en forte contradiction avec le paradigme bioéconomique. Nous tâcherons in fine de souligner la dépendance du discours bioéconomique envers le geste propre du discours scientifique moderniste et par conséquent, d’en saisir la limite quant à son efficacité politique. Il s’agira d’inscrire la pertinence politique de cette approche dans un cadre qui prenne aussi compte des formes incommensurables de valorisation (Centemeri 2014), dont certaines se prêtent mal à une expression dans les formats exigés par le débat public, qu’il soit politique (le forum, la réunion intergouvernementale) ou scientifique (la mesure et la modélisation).
 
Bio-Economic arguments in the Public Debate for the Emergence of Post-Growth Societies
 
A lot environmental social movements are nowadays involved in the preparation of the ecological transition of industrial societies and, simultaneously, in reclaiming the implementation a global environmental justice. They often anchor their protest to scientific knowledge which is precious to gain credibility in the public sphere. Among the new sciences elaborated to measure environmental of industrial growth, a peculiar but central place has been given to concepts developed in economical economics and bio-economics. What is bio-economics? In the 1980s, researchers from various countries - who had for a long time worked separately but in collaboration with other human sciences like geography or anthropology - have begun to create a vast international network. They have progressively built a new system of empiric methods and conceptual tools. A new discipline was born, internationally recognized through academic reviews (Ecological Economics, Journal of Bioeconomics) and professional associations of scholars.Founding fathers have been celebrated (Georgescu-Roegen 1971, Boulding 1978)whereascentral contemporary authors have been embodying this new science (Joan Martinez Alier, Robert Costanza…).  
In this communication that takes place in a larger common work realized with L. Centemeri (CEMS-CNRS), I would like first to present a sketch of what could be named a “social history” of a new field of research.  Then I will present the main feature of this discourse, especially the way to consider “economic science as a life science” (Daly 1968).
Finally we can study the conditions of using theses picked up from this scientific knowledge into political environmental protest. Are they compatible with the Marxist legacy that is still strong in the Global Justice movements? On the other hand, are these scientific theses compatible with the valuation of “places” developed by grassroots environmental movements, strongly anchored in places? We here can identify some specific constraints generated by the global public debate on ecological transition that aims at privileging arguments presented in a certain way, an objective point of view from outside that seem to be in contradiction with the currently emerging valuations of environment.

 
Yannick Rumpala (Université de Nice)
 
Une démocratie post-représentative et post-gouvernementale pour une société post-croissance ? Comparaison et confrontation de répertoires de propositions

Cette contribution propose d’étudier les explorations relativement formalisées qui ont en commun de considérer non seulement que la croissance n’est pas forcément une condition à la démocratie, mais aussi que cette dernière peut être appuyée sur d’autres logiques économiques que les logiques d’accumulation. Plus précisément, l’objectif est de comparer et confronter les propositions présentes dans ces différentes formes d’explorations relevant de la pensée politique (principalement celles de courants contestant le modèle économique dominant : écologie sociale, écosocialisme, décroissance, convivialisme…), de la spéculation prospective et de l’imaginaire littéraire de la science-fiction, en accordant une attention particulière aux schémas d’organisation politique qui sont ainsi avancés ou décrits. Dans une perspective de théorie sociale critique, ces constructions intellectuelles peuvent être intéressantes à travailler, parce que, par rapport à un modèle dominant qui tend à verrouiller croissance économique et démocratie dans une même vision politico-économique, elles constituent à la fois des formes de problématisation et des lignes de fuite.

A post-representative and post-governmental democracy for a post-growth society? Comparison and confrontation of repertoires and proposals

This paper proposes to explore the contention that growth is not necessarily a prerequisite for democracy, and that the latter can be based on other economic logics than logics of accumulation. More precisely, the objective is to compare and contrast the proposals present in different forms of exploration within political thought (mainly currents challenging the dominant economic model: social ecology, eco-socialism, degrowth, conviviality), forward-looking speculation and the literary imaginaries of science fiction, paying particular attention to the patterns of political organization that they put forward or describe. From the perspective of critical social theory, it can be interesting to work on these intellectual constructions because, compared to the dominant model that tends to lock economic growth and democracy in the same politico-economic vision, they are both forms of problematization and lines of flight.


Participants

Le Dévédec Nicolas ledevedecnicolas@gmail.com
Renou Gildas grenou@unistra.fr
Rumpala Yannick rumpala@unice.fr 
Sémal Luc lsemal@mnhn.fr
Szuba Mathilde mathilde.szuba@sciencespop-lille.eu
Villalba Bruno bruno.villalba@sciencespo-lille.eu

 

13ème Congrès de l’AFSP à Aix-en-Provence du 22 au 24 juin 2015 à Sciences Po Aix

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