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Section Thématique 1

Crise, insécurité sociale et comportements électoraux
Crisis, social insecurity and electoral behaviour

Responsables

Céline BRACONNIER (Université de Cergy-Pontoise/Sciences Po Saint Germain en Laye) celinebraconnier@yahoo.fr
Nonna MAYER (Centre d’études européennes de Sciences Po/CNRS) nonna.mayer@sciencespo.fr

Présentation scientifiqueDates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Cette ST porte sur les effets politiques de « l’insécurité sociale ». Robert Castel (2005) définissait celle-ci comme « le fait d’être à la merci du moindre aléa de l’existence, par exemple une maladie, un accident, une interruption de travail qui rompent le cours de la vie ordinaire et risquent de vous faire basculer dans l’assistance, voire dans la déchéance sociale. En ce sens, on peut dire que l’insécurité sociale a été une donnée permanente de l’existence de la composante la plus importante de la population, ce qu’on appelait autrefois ‘le peuple’. C’était le fait de vivre ‘ au jour la journée’ comme on disait autrefois, de ne pas avoir de réserves pour maîtriser l’avenir, d’être à la merci du moindre événement fâcheux ». Au lendemain de la seconde Guerre mondiale l’installation de l’Etat providence et le compromis fordien ont permis de faire reculer cette insécurité, mais depuis la fin des Trente Glorieuses et l’arrêt de la croissance, elle est de retour et accentuée par la crise économique de 2008 .
 
Le taux de chômage en France dépasse les 10%. De nouvelles formes de pauvreté « disqualifiantes » sont apparues. Parallèlement  les formes de travail dites atypiques (peu qualifié, mal rémunéré, à durée déterminée) sont en plein essor, reflétant la dualisation croissante du marché du travail. Leur développement, partout en Europe, est lié à la désindustrialisation, l’essor des services, la mondialisation, la concurrence de la main d’œuvre des pays émergents, la féminisation de la main d’œuvre, les flux migratoires. Mais le phénomène est amplifié par les politiques sociales, qui accroissent le clivage entre insiders protégés et outsiders vulnérables (Emenegger et al., 2012). Si on combine pauvreté monétaire, privation matérielle sévère et emploi à basse intensité, 19,3 % de la population française peuvent être considérée comme « à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale » (vs 24,2% dans l’Europe des 27). Si l’on adopte une définition sur la base de la profession exercée,  comme Silja Haüsermann et Hanna Schwander, dans un pays comme la France à Etat providence « continental » dans la terminologie d’Esping Andersen, où la protection sociale est la contrepartie du contrat de travail,  la proportion d’outsiders, définis par la probabilité d’être affectés par le chômage ou des emplois atypique, est estimée à beaucoup plus, quelques 43% de la population active .
 
L’enjeu politique est donc de taille. Robert Castel  s’inquiétait déjà de l’impact politique de l’insécurité sociale: recul des solidarités collectives, exclusion politique,  ressentiment social alimentant les votes ethnocentristes pour le FN et ses homologues européens : « Cette logique du ressentiment se porte sur les catégories sociales les plus proches, plutôt que vers le haut de la hiérarchie. On ne tourne pas son agressivité contre le gérant de fonds de pension qui réside en Californie, ou le contre le PDG de l’entreprise qui a son siège à Francfort et dont, en général, on ne connaît même pas le nom ; on s’attaque à son voisin de palier, surtout s’il est arabe ou noir et on le rend responsable de tous nos malheurs ». Ce sont les conséquences politiques de l’insécurité sociale que nous proposons d’explorer dans cette ST .
 
Notre questionnement croise plusieurs champs disciplinaires. Les travaux classiques sur la participation, des grandes enquêtes américaines de l’après guerre aux enquêtes européennes contemporaines,  suggèrent que quelle que soit la période  les inégalités sociales nourrissent l’inégalité politique, que les plus démunis en capital économique et culturel s’excluent du vote et font moins entendre leur voix. La première hypothèse est que l’insécurité sociale favorise l’abstention et le retrait. L’économie politique de la redistribution, dans la perspective ouverte par Anthony Downs et son théorème de l’électeur médian, lie croissance des inégalités et vote de gauche. Le modèle classique d’Allan Meltzer et Scott Richard, par exemple, stipule que plus le revenu de l’électeur descend en dessous du revenu moyen plus sa demande de redistribution par l’impôt sera forte et donc également son soutien aux partis de gauche, plus redistributifs par principe que ceux de droite. Un troisième bloc de travaux insiste sur la radicalisation des classes populaires, liée à la disparition de la classe ouvrière industrielle, au déclin des partis et des syndicats parlant en son nom, et à la montée d’un prolétariat des services, peu qualifié, mal rémunéré, peu protégé. Ces « perdants de la mondialisation », ces « outsiders», ce « précariat », alimenteraient le vivier électoral des nouvelles droites populistes et xénophobes qui se développent en Europe depuis la fin des années 80, si tant est que le s plus précaires aillent voter.
 
Mais la base empirique de ces travaux est fragile. Les personnes les plus touchées par la crise et la perte de revenus sont traditionnellement sous représentées dans les enquêtes par sondage. Elles forment le gros des « répondants fantômes » qui ne sont jamais sollicités par l’enquêteur (sans domicile fixe, hébergements d’urgence, foyers) et qui s’ils le sont préfèrent ne pas répondre. Même quand elles sont prises dans les mailles de l’enquête, il est difficile d’évaluer avec précision leur situation économique et son degré réel d’insécurité. Les enquêtes de l’INSEE, ou l’enquête européenne EU- SILC (European Union Statistics on Income and Living Condition) ont d’excellents instruments de mesure de la pauvreté, de la précarité et d e l’exclusion sociale, mais elles ne posent pas de questions politiques et ces indicateurs ne sont pas repris dans les enquêtes électorales qui se contentent généralement du revenu, de l’activité et de la catégorie socioprofessionnelle. Nombre de travaux sous estiment l’hétérogénéité de la population touchée par l’insécurité sociale et des trajectoires qui y conduisent : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, étudiants sans ressources, familles monoparentales, intermittents du spectacle, n’ont sans doute pas le même rapport au vote  et à la politique. Enfin cette insécurité varie selon le type d’Etat providence et de politiques sociales mises en œuvre.
 
Il s’agit donc de réinterroger le lien entre insécurité sociale et politique dans une perspective comparative,  et privilégiant la réflexion méthodologique, tant sur les mesures de l’insécurité sociale, dans le  prolongement du débat ouvert par Jan et Allison Rovny, Maria Oskarson, Silja Haüsermann et Hanna Schwander dans le cadre européen,  que sur l’évaluation de l’abstention d’une part, des votes pour les partis de droite extrêmes d’autre part, deux phénomènes là encore difficile à saisir dans les enquêtes par sondage et hors contexte électoral.

 
This panel explores the political impact of social insecurity, in line with sociologist Robert Castel’s work on the transformation of labour and social welfare and with the research on the dualization of post industrial labour markets, opposing “insiders” to “outsiders” with unskilled, low wage, fixed term contract jobs, a process that the Great Recession of 2008 is increasing.
Our questioning borrows from several disciplinary fields. Classical studies of political participation suggest that social inequalities feed political inequality, that the most disadvantaged withdraw from the electoral scene, and are less heard. Political economy research stemming from Down’s pioneer work links rising  inequalities with support for the Left. Meltzer and Richard, for instance, state that the lower the median voter’s income falls below the mean income, the higher will be his/her support for redistribution and hence for left wing parties, more redistributive than those of the right. A third group of studies stress the radicalization of the working classes, with the disappearance of the industrial workers and the  parties and unions that used to speak in its name, and the rise of a service proletariate, with low skills, low wages, little social protection and no political representation. These “globalization losers” (Kriesi et al, 2008), these “outsiders”( Lindvall; Emmenegger et al, 2012),  this “precariat” (Standing, 2011), insomuch as they go to the polls,  would be the potential reservoir of the populist radical rights developing in Europe (Bornshier, Kriesi, 2012).
Yet the empirical base of much of this research is fragile. The most vulnerable people, the most likely to be hit by the recession and income loss are under-represented in opinion polls. They form the bulk of the “phantom respondents” who are never interviewed (homeless, in emergency shelters, social care institutions) or if they happen to be, don’t want to answer. Even when they are part of the sample, it is difficult to measure precisely their economic situation and their actual degree of insecurity. National (INSEE surveys) and international large scale surveys (such as EU- SILC/(European Union Statistics on Income and Living Condition) have excellent measures of poverty, precariousness and social exclusion, but they do not ask questions about politics. While electoral surveys do, but lack the proper socio economic indicators. And many of these studies tend to underestimate the heterogeneity of the socially insecure populations and of their previous trajectories (working poor, unemployed with no more benefits, penniless students, artists with fixed contracts, single parents etc.)  
This panel will therefore focus on the relationship between social insecurity and politics in a comparative perspective, with a focus on methodological issues such as how to measure more accurately than in standard surveys social insecurity, electoral abstention, far right votes.


Références

-Hans-Georg Betz (1994). Radical Right-Wing Populism in Western Europe, London: Palgrave MacMillan.
-Simon Bornschier, Hanspeter Kriesi (2012),‘The populist right, the working class, and the changing face of class politics,’ in J. Rydgren (ed) Class Politics and the Radical Right, London and New York: Routledge, pp.10-29.
-Robert Castel (2005),  « Quelle insécurité sociale ? », Politique autrement, Lettre N°37, octobre. http://www.politique-autrement.org/spip.php?article156.
-Patrick Emmenegger, Silja Häusermann, Bruno Palier, and Martin Seeleib-Kaise (2012), The Age of Dualization The Changing Face of Inequality in Deindustrializing Societies, Oxford, Oxford University Press.
-Silja Haüsermann and Hanna Schwander (2012), ‘Varieties of Dualization? Labor Market Segmentation and Insider-Outsider Divides Across Regimes’ in P. Emmenegger,, S.Häusermann, S., B.Palier, and M. Seeleib-Kaiser (eds.)  op.cit. pp.27-51.
-Hanspeter Kriesi et al. West European Politics in the Age of Globalization, Cambridge: Cambridge University Press, 2008.
-Lindvall, J and Rueda, D. (2012) ‘Insider-Outsider Politics: Party Strategies and Political Behavior in Sweden’, in P. Emmenegger, S. Häusermann, B. Palier and M. Seleib-Kaiser (eds.) The Age of Dualization: The Changing Face of Inequality in De-industrializing Societies, New York: Oxford University Press, pp. 277–303.
-Nonna Mayer (2014) ‘The Electoral Impact of the Crisis on the French Working Class: More to the Right?’ in N. Bermeo and L. Bartels (eds.) Mass Politics in Tough Times: Opinions, Votes and Protest in the Great Recession, New York: Oxford University Press, pp. 266–297.
-Serge Paugam (2009), La disqualification sociale : essai sur la nouvelle pauvreté, Paris, PUF.
-Alison and Jan Rovny(2014), “Blank and not blue: outsiders at the ballot box”” http://resources.statsvet.uu.se/repository/1/snes/Rovny_Allison_Blank%20and%20Not%20Blue.%20Outsiders%20at%20the%20Ballot%20Box.pdf (consulté le 5 mai 2014).
-Hann Schwander, Silja Häusermann (2013), Who is in and who is out? A risk-based conceptualization of insiders and outsiders“, <http://www.mwpweb.eu/SiljaHaeusermann/publication_1667.html>   Journal of European Social Policy 23(3): 248–269.-Guy Standing (2011),  The Precariat: The New Dangerous Class London: Bloomsbury.


Sessions

Les travaux de la Section Thématique se dérouleront sur les sessions suivantes :
Session 1 : lundi 22 juin 9h00 12h00
Session 2 : lundi 22 juin 14h45 – 17h45

Lieu : voir le planning des sessions


Programme

Axe 1/ Dualisation, précarité et politique : l’apport des grandes enquêtes

Axe 2/ Approches contextuelles et localisées des effets politiques de la précarité


Résumés des contributions

Bruno Palier (Centre d’études européennes de Sciences Po/CNRS)
 
Les dualisations en Europe

Les évolutions récentes en matière sociale et d’emploi en Europe ne sont plus caractérisées par une convergence progressive des situations entre les États membres, contrairement à ce qui s’observait jusqu’à la crise. Depuis 2008, les pays du Nord ainsi que certains pays de l’Est se sont montrés plus résistants face à la crise que les pays du Sud de l’Europe. Les écarts se creusent dans plusieurs domaines – le niveau de richesse des États, l’emploi, la pauvreté, la situation de la jeunesse. Ce phénomène de divergence sociale s’explique en partie par les politiques suivies avant la crise, mais aussi par la dynamique interne à la zone Euro. La convergence sociale apparente – évolutions des salaires, niveaux de dépenses sociales publiques, taux de chômage – s’est faite parallèlement à un recul relatif de la productivité globale des facteurs et à une divergence réelle entre les économies du Sud et du Nord de la zone euro. Depuis 2010, l’impact différencié des plans d’ajustement a contribué à creuser les écarts de performances sociales entre ces pays, sans reposer suffisamment les fondements d’une convergence réelle des économies.
 
The dualizations of Europe

Recent developments in the social and employment in Europe are no longer characterized by a gradual convergence of situations between Member States, contrary to what was observed up to the crisis. Since 2008, the northern countries and some Eastern European countries were more resilient to the crisis than the countries of southern Europe. Widening gaps in several areas - Growth level, employment, poverty, the situation of youth. This social divergence can be explained in part by the policies before the crisis, but also by the internal dynamics in the euro zone. The apparent social convergence before the crisis - wage trends, levels of public social spending, unemployment rate - has been paralleled by a relative decline in total factor productivity and real divergence between the economies of the South and North of the area euro. Since 2010, the differential impact of adjustment programs has contributed to rising social performance differences between these countries.
 
Allison Rovny (Centre for European Research (CERGU), University of Gothenburg, Suède), Jan Rovny (Centre d’études européennes de Sciences Po/FNSP), Nicolas Sauger (Centre d’études européennes de Sciences Po/FNSP) et Nonna Mayer (Centre d’études européennes de Sciences Po/CNRS)
 
Précarité, classe sociale et vote lors des élections européennes de 2014

Les votes ont longtemps été considérés comme structurés par les conflits de classe. Toutefois, lors des élections européennes de 2014, le vote ne semble pas significativement structuré par les classes sociales. Les sociétés post-industrielles sont au contraire confrontées au déclin de la classe ouvrière traditionnelle et au dualisme croissant sur le marché du travail entre individus protégés (insiders) et individus exposés (outsiders). Comment ces changements socio-économiques se traduisent-ils dans le champ politique ? A partir de la littérature émergente sur la précarité et des données d’un sondage conduit après les élections européennes de 2014, cet article montre que les clivages de classe traditionnels ont un impact limité sur les comportements électoraux et que la distinction entre insiders et outsiders a surtout des effets négatifs, accroissant l’abstention et diminuant le soutien aux grands partis de droite. Le meilleur facteur explicatif des votes est l’évaluation subjective par les répondants de leur position sociale et de sa trajectoire ascendante  ou descendante.
 
Outdsiderness and votes in the 2014 European elections

Votes have for a long time been considered to be structured by class conflict. However, in the 2014 European elections, vote does not seem to be significantly structured by traditional class. Instead, contemporary European societies face the melting down of the traditional working class and an increasing dualism between labour market “insiders” and “outsiders”. How do these socio-economic changes translate into politics? Building on the emerging literature on outsiderness and a survey conducted after the European elections of 2014, this paper shows that traditional class divides have a limited electoral impact and that the insider-outsider divide tends to have only “negative” effects, decreasing voting turnout as well as support for the major right wing parties. The best predictor of voting behaviour is the subjective assessment by the respondents of their social position and its upward or downward trajectory.  
 
Camille Peugny (Université Paris 8, CRESPPA-CSU)

De nouvelles fractures au sein des classes populaires : extériorité au marché du travail, rapport à la politique et attitudes à l’égard de l’immigration

Trop souvent, les « classes populaires » sont présentées comme un ensemble homogène, doté d’un comportement politique propre. Or, au cours des dernières décennies, de profondes mutations (tertiarisation des emplois, précarisation du contrat de travail, etc.) ont fait apparaître de nouveaux clivages qui traversent les catégories populaires. A partir des données des six vagues cumulées de l’European Social Survey et de l’enquête Participation électorale de l’Insee, nous montrons que ces nouvelles formes de polarisation contribuent à produire des attitudes politiques différenciées. Nous présentons des résultats concernant la participation politique et les attitudes à l’égard de l’immigration, en mobilisant notamment une nomenclature permettant de distinguer 15 catégories d’employés et d’ouvriers ainsi que plusieurs indicateurs de la fragilité de la position sur le marché du travail. Concernant la participation politique, des différences importantes existent, assez largement expliquées par les déterminants classiques de la politisation. De ce fait, les employés non qualifiés des services, parmi lesquels sont surreprésentés les femmes, les non diplômés et les immigrés, apparaissent comme les plus éloignés du politique. Concernant les attitudes à l’égard de l’immigration, deux types d’effets sont mis en évidence. Tout d’abord, la fragilité économique est à l’origine d’une plus grande hostilité à l’immigration. Ensuite et surtout, toutes choses égales par ailleurs, le secteur d’activité est un élément clivant : les salariés de l’industrie sont les plus inquiets quant aux conséquences de l’immigration. Nous concluons en formulant des hypothèses sur les nouvelles formes de polarisation introduites par la mondialisation des échanges et leurs effets sur les attitudes politiques des classes populaires.

New cleavages among the working classes : labour market outsiderness, political participation and attitudes towards immigration

The working classes are too often considered as an homogeneous group endowed with its own political behaviour. However, during the last decades, profound transformations (development of the service sector, increase in job insecurity) have produced new divisions among working classes. Thanks to the data of the first six rounds of the European Social Survey and of the ‘participation électorale’ survey (INSEE), we aim to show that these new types of polarizations contribute to produce differentiated political attitudes. We present some results for political participation and attitudes towards immigration using a class map allowing us to distinguish 15 groups among workers and employees. We also use several indicators measuring the fragility of the position on the labour market. Concerning the political participation, substantial differences are noticed, closely linked to the classical determinants highlighted in a lot of research. Therefore, unskilled service workers seem to be the furthest from politics, among wich women, unqualified people and immigrants are overrepresented. Concerning the attitudes towards immigration, we show two types of effects. First, economic fragility can be linked to a higher hostility towards immigration. Second and foremost, all other things being equal, the economic sector  is often a decisive variable : industrial workers are the most worried about the consequences of immigration. We conclude by making some assumptions about new types of polarization caused by the globalization and its effects on political attitudes of the working classes.
 
Elie Michel (European University Institute)

La pertinence des questions de redistributions pour les électeurs de droite radicale en Europe

Depuis les années 1990, l’électorat de droite radicale se « prolétarise » et ce réalignement incite à reconsidérer des facteurs socioéconomiques pour expliquer le succès de ces partis. Quelques contributions ont déjà établi que les attitudes égalitaristes, de populisme social ou de chauvinisme social sont des déterminants significatifs de de ce vote. Néanmoins ces analyses sont théoriquement incomplètes et empiriquement limitées à quelques cas. Cette contribution fournit donc une analyse comparative de l’importance des questions de redistribution pour les électeurs de la droite radicale en Europe de l’Ouest. Il s’agit donc de relier deux pans de la littérature encore trop distincts : l’explication du comportement électoral et la sociologie politique de l’état providence. Cette contribution présente deux hypothèses pour expliquer la relation entre questions de redistribution et vote pour les partis de droite radicale. « L’hypothèse de protection » – fondée sur une conception que repose sur l’intérêt personnel – suppose que les perdants de la globalisation, confrontés à une grande insécurité économique expriment une demande de protection en votant pour les partis de droite radicale, qui sont farouchement opposés à ces transformations structurelles. « L’hypothèse de différentiation » – qui repose sur une conception normative des préférences en matière de redistribution – suppose que les individus qui en perçoivent d’autres violer les normes cardinales de la redistribution, soutiennent les partis de droite radicale parce qu’ils sont essentiellement des mouvements d’exclusion. L’analyse multivariée de l’European Social Survey (2008), dans 7 pays où la droite radicale est électoralement importante, valide ces hypothèses complémentaires.

The relevance of welfare politics for the radical right voters in Western Europe

Since the 1990’s, the radical right electorate is experiencing “proletarisation”; this realignment is an incentive to reconsider socioeconomic factors to explain the electoral success of these parties. Some contributions have established that attitudes such as egalitarianism, welfare populism, or welfare chauvinism are determinants of this vote. Yet these contributions are theoretically incomplete and empirically limited to single case studies. This contribution provides a comparative analysis of the relevance of attitudes towards redistribution for the radical right voters in Western Europe. The aim is to bridge two fields that are still too distinct: voting behavior and the political sociology of the welfare state. This contribution provides two hypotheses to account for the relation between welfare politics and the radical right vote. The “protection hypothesis” – based on a self-interest conception of the welfare state – assumes that the “losers of globalization”, faced with great economic insecurity, express a demand for protection by voting for radical right parties, which fiercely oppose these structural transformations. The “differentiation hypothesis” – based on a normative conception of welfare preferences – supposes that individuals who perceive others to be violating the core norms of redistribution support the radical right parties, as they are essentially movements of exclusion. Multivariate analysis of the European Social Survey (2008) in 7 countries that have an electorally significant radical right party supports these complementary hypotheses.

 
Hyeok Yong Kwon, Yangho Rhee et Eunju Chi (Korea University, Séoul)
 
La précarité de l’emploi, la politique insider-outsider et le choix de l’électeur en Corée du Sud
Cet article a pour l’objet d’explorer les modèles dynamiques de choix des électeurs déterminé par des évaluations individuelles de la situation de l'emploi. Nous examinons les modèles de l’alternance de vote et les facteurs qui déterminent les changements dans le choix de vote. Nous soutenons que les préoccupations croissantes au sujet de la situation de l'emploi conduisent les électeurs à appuyer en alternance un parti de centre-gauche avec les attentes de la protection sociale et les politiques publiques de croissance de l'emploi. Mais nous pouvons dégager une idée importante – le lien entre la précarité de l’emploi et l’alternance de vote est subordonnée à la façon dont la politique de insiders et outsiders se joue. Quand un parti de centre-gauche affirme la primauté des outsiders sur des insiders, les électeurs ne sont pas susceptibles de changer leur choix de vote pour soutenir le parti de centre-gauche. Par contre, si un parti conservateur promet des politiques qui font beneficier des outsiders d’un faveur, une alternance de vote vers la droite peut être observée. Une analyse d'un modèle de chaîne de Markov de l’alternance de vote, en utilisant le Korean Election Panel Study, trouve des preuves qui appuient notre argumentation.
 
Job Insecurity, Insider-Outsider Politics and Vote Choice in South Korea

This paper explores dynamic patterns of voter choice induced by individual assessments of the employment situation. We examine patterns of vote switching and the factors that drive changes in vote choice. We argue that increasing concerns about the employment situation induce voter transition to support a center-left party with the expectations of social protection and public policies of employment growth. But we make an important qualification—the job insecurity-voter transition link is conditional upon how the politics of insiders and outsiders plays out. When a center-left party prioritizes insiders over outsiders, voters are not likely to change their vote choice to support the center-left party. Conversely, if a conservative party promises policies that favor outsiders over insiders, a rightward vote switching is likely to be observed. Analysis of a Markov chain model of voter transition, using the Korean Election Panel Study, finds evidence that supports our argument.
 
Emmanuel Pierru (CERAPS-CNRS/Université Lille 2) et Sébastien Vignon (CURAPP-ESS (UMR 7319 CNRS)-Université de Picardie Jules Verne)
 
Votes frontistes et vulnérabilités sociales dans les mondes ruraux. Pertinence d'une approche « microscopique » des comportements électoraux

Depuis le 21 avril 2002, le vote FN enregistre ses scores les plus élevés dans les mondes ruraux. Parallèlement on enregistre dans ces espaces une montée de l’abstentionnisme. Cet enracinement du FN dans les campagnes est souvent présenté comme une « nouvelle » tendance de fond dans la société française. Pour éviter les approches par trop globalisantes  - Le vote FN comme le vote des « pauvres » - notre communication se donne pour objectif d'aller sociologiquement au plus près de la réalité des mondes ruraux pour comprendre comment s’y traduisent électoralement certaines inégalités socio-économiques et culturelles. A partir des données d’une enquête menée dans la Somme, on montrera la complexité des votes FN qu’il faut, pour les comprendre, ré-encastrer dans leur substrat social. Il s’agit de mettre en évidence les formes de mobilisation de proximité menées par des candidats frontistes « du coin » dans un contexte de décomposition des sociabilités anciennes imputables, au moins partiellement, à la montée de la précarité économique et sociale.      
 
“Votes for the FN and social vulnerabilities in the rural worlds. Relevance of a “microscopic”approach of electoral behaviour

Since April 21st, 2002, the FN drew its highest scores in the rural worlds, places  where in parallel one finds rising abstentionism. This rooting of the FN in the countryside is often presented like “a new” major trend in French society. To avoid excessively globalizing approaches –presenting the FN votes as votes of the “poor” – the objective of our communication is to study sociologically more closely the reality of the rural worlds, to understand how certain socio-economic and cultural inequalities get translated electorally. Data from a survey conducted in the department of the Somme will show the complexity of the votes for the FN. They need, to be understood, to be re-embedded in their social context. We shall highlight the forms of “proximity mobilization” carried out by FN “local” candidates in a context where old sociabilities are crumbling down, at least partially, as an effect of rising  economic and social precariousness.     

Jean Rivière (Espaces et sociétés"–CNRS/Institut de Géographie et d'Aménagement de l'Université de Nantes)

Les effets électoraux de la précarité au travail en contexte(s) périurbain(s) lors de la présidentielle 2007

L’objet de cette communication est de discuter des effets électoraux de la précarité dans le monde du travail dans un type de contexte résidentiel – les espaces périurbains – caractérisé par la surreprésentation de ménages souvent biactifs et souscripteurs de crédits bancaires aux montant élevés, pour lesquels la perte (ou la perspective de la perte) d’un emploi peut remettre en cause la viabilité financière du projet d’accession à la propriété, entraînant des sentiments de désillusion qui ne peuvent pas être sans effets sur les choix électoraux. Pour cela, on reviendra sur une enquête par questionnaire réalisée à l’occasion du scrutin présidentiel de 2007 dans des types de contextes périurbains socialement contrastés. Outre sa volonté de participer au renouveau des approches contextuelles dans le champ des études électorales françaises, cette enquête a en effet tenté de saisir les mutations contemporaines d’un monde du travail caractérisé par la précarisation croissante du régime du salariat. Parallèlement aux questions classiques sur les statuts des contrats de travail (Fonctionnaires, CDI, CDD et autres contrats précaire) et sur le temps de travail (temps partiel subi, notamment par les femmes), on a ainsi cherché à approcher d’une part les sentiments éprouvés par les enquêtés dans le poste qu’ils occupent (impression d’être reconnu à sa juste valeur, impression du travail bien fait, impression d’être reconnu à sa juste valeur, sentiment d’être exploité, sentiment d’ennui, sentiment que n’importe qui pourrait faire son travail) et d’autre part les rapports à l’avenir dans le monde du travail (probabilité d’avoir une promotion dans l’année qui vient, ou à l’inverse de perdre son emploi).
 
The electoral impact of precariousness at the work place work in suburban’s contexts in the 2007 presidential election

The aim of this paper is to discuss the electoral effect of job insecurity in a residential context – the suburban areas – characterized by the weight of dual-income households with home loan. In those contexts, the likelihood of job loss could affect the financial viability of the homeownership projects, resulting in feelings of disillusionment which cannot be without effects on electoral choices. We have used a survey conducted at the 2007 presidential election in different type of suburban contexts: upper-middle class neighborhood, worker neighborhood, suburban fringes… Besides its willingness to participate in the renewal of contextual approaches in the field of French electoral studies, this investigation has attempted to understand the contemporary changes of a labour market characterized by the increasing casualization of wages system. In parallel to the classical questions on the status of labor contracts (State employee, CDI, CDD and other precarious contracts) and working time (parttime work, especially for women), this paper try to approach feelings experienced by respondents in their job (printing to be recognized at fair value, printing of job well done, feeling exploited, or boredom feeling that anyone could do the job) on the one hand, and their perception in the future in the world of work (likelihood of promotion in the coming year, or conversely of losing his job) on the other hand.
 
Joël Gombin (CURAPP-ESS / Université de Picardie-Jules Verne)
 
Inégalités économiques, précarité sociale et vote . Une approche territorialisée

Afin de comprendre les rapports entre inégalités économiques, précarité sociale et vote au sein de l'Aire métropolitaine marseillaise, nous analysons tant la participation électorale que l'orientation du vote, lors des élections présidentielles de 2012 et européennes de 2014 (afin de pouvoir contraster des conjonctures électorales d'intensité très différente) au niveau du bureau de vote, en articulant, comme variables explicatives, la composition socioprofessionnelle de la population (issue du recensement), des variables relatives au niveau, à la distribution et à la composition des revenus (dispositifs RFLM et RDL), et des variables relatives à la précarité sociale (type d'emploi, bénéficiaires CAF…).
Il s'agit donc de procéder à une « écologie politique de la métropole » (Sellers, Kübler, Walter-Rogg, Walks, 2013) marseillaise. Mais, par rapport au travail de Hoffman-Martinot et Sellers (2013) ou à notre travail de thèse, il s'agit ici de « descendre d'un niveau » dans l'analyse multiniveau : on ne compare plus des aires urbaines entre elles, mais on tente de mieux comprendre les processus à l'œuvre au sein d'une aire métropolitaine, à un niveau plus fin que le niveau communal utilisé jusqu'à présent (et qui masque d'importantes disparités infracommunales, en particulier dans les communes centrales).
 
Economic inequalities, social precariousness and votes : a territorialised approach

In order to understand the relationship between economic inequalities, social insecurity and vote in Marseilles' metropolitan area, we analyse electoral participation and the vote orientation at the 2012 presidential election and the 2014 European election (so that we may compare contexts with very different levels of electoral intensity) at the polling station level. Explanatory variables include the sociodemographic breakdown of the population, the distribution and the composition of income, and variables related to social insecurity (employment status, social benefits...).
We plan to make a “political ecology of the metropolis” in Marseilles (Sellers, Kübler, Walter-Rogg, Walks, 2013). But, comparatively to Hoffman-Martinot and Sellers (2013) or to our own PhD work, this communication is about “going a level down” in the multilevel analysis: it is not urban areas which are compared, but we try to better understand the processes inside a metropolitan area, at a finer level that the communal level usually used (which masks important infracommunal disparities, in particular inside central communes).

 
Antoine Jardin (Centre d’études européennes de  Sciences Po) et Jessica Sainty (PACTE / Sciences Po Grenoble)
 
When place matters. Rapport au quartier des précaires et politisation différenciée.

Cette communication étudie l'effet du “quartier” sur la politisation des personnes en situation de précarité. Si vivre dans un “quartier” peut être un handicap pour la participation politique, ce peut aussi être une ressource lorsque s'y déploient des réseaux de sociabilité. Notre hypothèse est que les espaces de vie agissent comme des prismes de politisation : ils rendent saillants certaines thématiques, façonnent les représentations et structurent les effets des variables sociales lourdes. Il ne s'agit pas d'y voir un effet « pur » du lieu en lui-même, mais des conséquences d'une expérience particulière des différents enjeux sociaux et politiques.
Nous étudions trois cas enquêtés dans le cadre du programme VOTPAUVR (Paris, Saint-Denis et l’agglomération grenobloise), qui ont pour caractéristique commune d’appartenir à des régions dynamiques, où des poches de pauvreté subsistent,  mais présentent des différences au plan politique. Ainsi, il s’agit de contextualiser les discours des enquêtés au moyen de données agrégées pour montrer comment le quartier constitue selon les cas un obstacle et/ou une ressource pour la mobilisation politique. Nous analysons ensuite ces discours pour en dégager les principales formes de rapports au politique, en insistant sur les mécanismes de mobilisation/démobilisation et de confiance/défiance. Enfin, croiser ces deux démarches permet d’établir une typologie de l'effet du quartier sur les comportements politiques des individus en situation de précarité.
 
When place matters. Relationship to the neighborhood and differentiated politicization among disenfranchised individuals

This paper focuses on the neighborhood effect on politicization of disenfranchised individuals. If living in a poor neighborhood could be a disadvantage for political participation, it could also be a resource when it is a space of sociability networks. Our hypothesis is that living environment acts as a filter for politicization: it highlights some issues, draws representations and structures effects of socioeconomic determinants. Thus, we’re not looking for an “absolute” effect of place for itself, but some consequences of a particular experience of various social and political issues.
This paper is based on three-way fieldwork (Paris, Saint-Denis and Grenoble’s metropolitan area) investigated during the VOTPAUVR qualitative study. All those places are located in well-off regional areas, yet poverty remains important in some neighborhoods and local political contexts differ significantly. Aggregate data will be used to contextualize interviewee’s discourse. This will give us the ability to demonstrate why the neighborhood can be an obstacle and/or a resource for political participation. We will also focus on interviewee’s discourse to identify different kinds of relationship to the political sphere, while laying emphasis on mechanisms of engagement and demobilization. Finally, those results are combined to define a typology of several hypothetical and observed neighborhood effects on the political behavior of disenfranchised individuals.

 
Christine Fauvelle-Aymard (Université de Tours) et Abel François (Université de Strasbourg)
 
Base électorale des maires et pauvreté des territoires

Cette communication s’intéresse à la base électorale des maires élus en 2014 et étudie dans quelle mesure elle varie en fonction des caractéristiques des communes et plus particulièrement du niveau de pauvreté et d’inégalité de la commune.
La base électorale du maire correspond au pourcentage d’habitants français de plus de 18 ans de la commune ayant voté pour la liste du maire élu. Elle fournit une estimation du poids politique ou de la représentativité du maire au sein de sa commune. Elle est d’autant plus réduite que l’inscription est faible. Elle dépend également du taux de participation et de la marge de victoire de la liste gagnante.
La mobilisation politique est d’autant plus faible que les populations connaissent des problèmes d’insertion socio-économique. Dans le même temps, les travaux sur le vote des classes populaires ne permettent pas de conclure sur la relation entre pauvreté et choix électoraux. Partant, seule l’analyse empirique peut permettre de savoir si les maires des communes pauvres sont mieux ou moins bien élus que ceux des communes les plus riches.
S’il est avéré que la base électorale des maires est plus faible dans les communes les plus pauvres, alors cela implique que dans ces communes une large part de la population ne prend pas part aux décisions concernant l’élaboration des politiques municipales. On peut alors se demander dans quelle mesure ces politiques municipales, en retour, prennent en compte les populations situées hors du jeu politique.
 
Mayors’ electoral base and poverty in territories

This paper focuses on the electoral base of the mayors elected in 2014 and examines how it varies according to the characteristics of municipalities and in particular the level of poverty and inequality in the municipality.
The electoral base of the mayor corresponds to the percentage of French people over 18 years living in the municipality who voted for the list of the elected mayor. It provides an estimate of the political support or the representativeness of the mayor in his municipality. The electoral base is low when electoral registration is low. It also depends on the participation rate and on the margin of victory of the winning list.
Political mobilization is particularly low among population suffering from socio-economic integration problems. At the same time, researches done on the vote of the lower classes do not provide conclusions on the relationship between poverty and electoral choices. Accordingly, only the empirical analysis can reveal whether mayors of poor municipalities have been well or badly elected compared to those elected in wealthiest municipalities.
If it is found that the electoral base of Mayors is lower in the poorest municipalities, then this implies that in these municipalities a large part of the population does not take part in decisions concerning the development of municipal policies. One may wonder how these municipal policies, in turn, take into account populations located outside the political game.


Participants

Braconnier Céline  celine.braconnier@sciencespo-saintgermainenlaye.fr
Chi Eunju  chyole@korea.ac.kr
Fauvelle-Aymar Christine fauvelle@univ-tours.fr
François Abel   abel.francois@unistra.fr
Gombin Joël   joel.gombin@u-picardie.fr
Yong Kwon Hyeok hkwon@korea.ac.kr
Jardin Antoine  antoine.jardin@sciencespo.fr
Mayer Nonna   nonna.mayer@sciencespo.fr
Palier Bruno bruno.palier@sciencespo.fr
Peugny Camille  camille.peugny@gmail.com
Pierru Emmanuel emmanuelpierru@aol.com
Rhee Yangho rheeyaho@naver.com
Rivière Jean jean.riviere@univ-nantes.fr
Rovny Allison  allison.rovny@gmail.com
Rovny Jan  jrovny@gmail.com
Sainty Jessica jessainty@hotmail.com
Sauger Nicolas nicolas.sauger@sciencespo.fr
Vignon Sébastien sebastienvignon@yahoo.fr

 

13ème Congrès de l’AFSP à Aix-en-Provence du 22 au 24 juin 2015 à Sciences Po Aix

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