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Alain Lancelot

Né en Suisse en 1937, docteur ès lettres et sciences humaines et en études politiques, il est d’abord assistant de l’Association Française de Science Politique (1959-1962) avant de devenir Secrétaire général de cette dernière le 7 novembre 1970. Dès avril 1968, Jean Touchard, entendant faire une place à la « jeune génération » au sein du Conseil d’Administration de l’AFSP, songe déjà de lui « repasser un jour prochain le secrétariat de l’Association » (correspondance en date du 25 avril 1968). Il démissionne de ce poste en juin 1975 pour rejoindre le CEVIPOF qu’il dirige jusqu’en 1987. Il devient alors Directeur de l’IEP de Paris et administrateur de la FNSP (1987-1996). Il est membre du Conseil Constitutionnel de 1996 à 2001 avant de rejoindre la Commission de Venise du Conseil de l’Europe en 2002. Il préside actuellement le Comité scientifique de la Fondation Robert Schuman. Il est membre du Conseil scientifique de la Revue Française de Science Politique depuis sa création en 1991 et a effectué plusieurs mandats comme membre du Conseil d’Administration de l’AFSP (1968-1976).

Après un court séjour au CNRS où il est attaché puis chargé de recherches (1963-1967), il effectue le reste de sa carrière académique à la FNSP où il est notamment professeur de 1968 à 1999. Il participe, en autres activités, au développement de l’Observatoire interrégional du politique (OIP) qu’il dirige de 1996 à 1999. Il est notamment l’auteur d’une enquête sociologique classique sur L’abstentionnisme électoral en France (A. Colin, Coll. « Cahiers de la FNSP » n°162, 1968) issu de sa thèse de doctorat dirigée par René Rémond. Il est également l’auteur de plusieurs manuels fondateurs de la discipline, notamment celui avec Jean Meynaud, sur Les Attitudes politiques (PUF, Coll. « Que sais-je ? » n°993, 1962) ou sur Les élections sous la Ve République (PUF, Coll. « Que sais-je ? » n°2109, 1983). Il a aussi dirigé de nombreuses éditions des Chroniques électorales du CEVIPOF et notamment celles engagées à l’origine sous les auspices de l’AFSP et relatives au référendum de septembre et aux élections législatives de novembre 1958.

Dès son arrivée au Secrétariat général de l’AFSP, il oriente l’action de cette dernière dans le sens de la professionnalisation et de l’internationalisation de la discipline. À ce titre, il ne cesse de lutter contre « le francocentrisme » de la science politique française. Il est membre de la « Commission ad hoc » chargée de réfléchir à l’instauration d’un concours national d’agrégation en science politique (1968-71). Il contribue aussi à renforcer la place des questions méthodologiques dans les activités de l’AFSP. En 1971, il lance une réflexion « sur les problèmes que pose la création au sein de l’Association de groupes de recherches permanents en liaison avec les groupes de recherches de l’[AISP-IPSA] » (PV du Conseil en date du 8 janvier 1971). Ces groupes, parfois délocalisés, doivent permettre, selon lui, de lutter « contre le « parisianisme » voir un « Saint-Guillaume » excessif de la science politique » (PV du Conseil du 24 juin 1975). En 1972, il est co-responsable avec M. Dogan de la Table ronde sur « Les ouvriers et la politique en Europe occidentale ». C’est aussi lors de son mandat que la physionomie des adhérent(e)s de l’AFSP évolue pour s’ouvrir « largement aux jeunes spécialistes de la discipline » (AG du 13 novembre 1973) : de fait, le nombre des membres de l’association augmente sensiblement sous son mandat en passant de 330 en 1969 à près de 580 en 1974. Il est aussi à l’origine des « communications scientifiques », qui à partir de la rentrée universitaire 1973, permettent à un chercheur de présenter une enquête en cours (les premières interventions sont celles de Pierre Bourdieu, Frédéric Bon, Pierre Clastres, Guy Hermet, Jérôme Jaffré, Annick Percheron…).

Notice biographique rédigée par Yves Déloye

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