Après un court séjour au CNRS où il est attaché puis chargé de recherches (1963-1967), il effectue le reste de sa carrière académique à la FNSP où il est notamment professeur de 1968 à 1999. Il participe, en autres activités, au développement de l’Observatoire interrégional du politique (OIP) qu’il dirige de 1996 à 1999. Il est notamment l’auteur d’une enquête sociologique classique sur L’abstentionnisme électoral en France (A. Colin, Coll. « Cahiers de la FNSP » n°162, 1968) issu de sa thèse de doctorat dirigée par René Rémond. Il est également l’auteur de plusieurs manuels fondateurs de la discipline, notamment celui avec Jean Meynaud, sur Les Attitudes politiques (PUF, Coll. « Que sais-je ? » n°993, 1962) ou sur Les élections sous la Ve République (PUF, Coll. « Que sais-je ? » n°2109, 1983). Il a aussi dirigé de nombreuses éditions des Chroniques électorales du CEVIPOF et notamment celles engagées à l’origine sous les auspices de l’AFSP et relatives au référendum de septembre et aux élections législatives de novembre 1958.
Dès son arrivée au Secrétariat général de l’AFSP, il oriente l’action de cette dernière dans le sens de la professionnalisation et de l’internationalisation de la discipline. À ce titre, il ne cesse de lutter contre « le francocentrisme » de la science politique française. Il est membre de la « Commission ad hoc » chargée de réfléchir à l’instauration d’un concours national d’agrégation en science politique (1968-71). Il contribue aussi à renforcer la place des questions méthodologiques dans les activités de l’AFSP. En 1971, il lance une réflexion « sur les problèmes que pose la création au sein de l’Association de groupes de recherches permanents en liaison avec les groupes de recherches de l’[AISP-IPSA] » (PV du Conseil en date du 8 janvier 1971). Ces groupes, parfois délocalisés, doivent permettre, selon lui, de lutter « contre le « parisianisme » voir un « Saint-Guillaume » excessif de la science politique » (PV du Conseil du 24 juin 1975). En 1972, il est co-responsable avec M. Dogan de la Table ronde sur « Les ouvriers et la politique en Europe occidentale ». C’est aussi lors de son mandat que la physionomie des adhérent(e)s de l’AFSP évolue pour s’ouvrir « largement aux jeunes spécialistes de la discipline » (AG du 13 novembre 1973) : de fait, le nombre des membres de l’association augmente sensiblement sous son mandat en passant de 330 en 1969 à près de 580 en 1974. Il est aussi à l’origine des « communications scientifiques », qui à partir de la rentrée universitaire 1973, permettent à un chercheur de présenter une enquête en cours (les premières interventions sont celles de Pierre Bourdieu, Frédéric Bon, Pierre Clastres, Guy Hermet, Jérôme Jaffré, Annick Percheron…).
Notice biographique rédigée par Yves Déloye