Né à Paris en 1909, il est diplômé de l’Ecole Libre des Sciences Politiques. Il entre aux services législatifs du Sénat en 1931 et est nommé directeur du service de la séance au Conseil de la République en 1948. Il en devient le Secrétaire général (1954-1958), puis celui du Sénat (1958-1971). Il quitte ce poste en février 1971 pour entrer au Conseil Constitutionnel où il siège jusqu’en 1980.
Professeur à l’IEP de Paris de 1948 à 1970, il s’attache tout particulièrement au développement de l’enseignement et de la science politique en tant que Secrétaire général de la FNSP (1945-1946), puis Président de cette dernière (1971-1981). Il participe à la conférence inaugurale de l’AISP-IPSA sous les auspices de l’UNESCO en septembre 1950 et devient le premier Secrétaire exécutif de l’AISP-IPSA et son trésorier (1949-1950). Il devient Président de l’Association Française de Science Politique en 1967 et le restera jusqu’en 1982. A ce titre, il joue un rôle majeur dans la création de l’agrégation de l’enseignement supérieur en science politique (1971). Il fait aussi partie du Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (1971-1979).
Dans le cadre de l’AFSP, il assure la responsabilité scientifique de plusieurs manifestations importantes : en 1954, la table ronde sur « Le travail parlementaire en France, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Suisse » ; en 1966, la table ronde consacrée à « Paris et sa région » (29-30 avril) ; en 1970, la table ronde de l’AFSP consacrée au « Rôle du Parlement dans les démocraties modernes du type libéral » (6-7 novembre) ; en 1978, la journée d’études sur « Les élections législatives des 12 et 19 mars 1978 » (19 mai). Dès sa création, il rédige régulièrement des articles (pas moins de 46) et comptes-rendus (au nombre de 26) pour la Revue Française de Science Politique au « Comité de direction » de laquelle il participe dès 1951.
Dans le sillage d’André Siegfried, il est considéré comme un des fondateurs de la géographie électorale française. Dans cette perspective, il édite le premier fascicule des Cahiers de la FNSP : Etudes de sociologie électorale (Paris, A. Colin, Coll. « Cahiers de la FNSP », 1947). La même année, il publie une Initiation aux recherches de géographie électorale (Paris, Centre d’Etudes Sociologiques). Quelques années plus tard, il publie sa Géographie des élections françaises de 1870 à 1951 (Paris, A. Colin, Coll. « Cahiers de la FNSP », 1951, nouvelle édition remaniée 1970) et avec Georges Dupeux : Sociologie électorale. Esquisse d’un bilan, guide de recherches (Paris, A. Colin, Coll. « Cahiers de la FNSP » n°26, 1951). Une suite collective est donnée à ces travaux pionniers avec la publication de Nouvelles études de sociologie électorale (Paris, A. Colin, Coll. « Cahiers de la FNSP » n°60, 1954). Les Presses de la FNSP et les éditions Fayard publient ses Chroniques électorales relatives à la vie électorale française de la IVe et Ve République (1981-1983) dont il a rendu compte régulièrement dans la presse et dans les revues intellectuelles (Esprit, par exemple).
Il meurt à Paris le 15 avril 1999.
Notice biographique rédigée par Yves Déloye
→ Sources archivistiques : Fonds François Goguel déposé dans les Archives d’histoire contemporaine du Centre d’Histoire de Sciences Po.
→ Références bibliographiques :
- Pierre Benoist, « François Goguel, haut fonctionnaire et politiste », Les Cahiers du Cevipof, 50, janvier 2009.
- John Coackley & John Trent, History of International Political Science Association (1949-1999), Dublin, AISP, 2000.
- François Goguel, « Géographie électorale et science politique : un itinéraire », in J. Lévy (éd.), Géographie du politique, Paris, Presses de la FNSP, 1991.
- René Rémond, « François Goguel », in J.-F. Sirinelli (ed.), Dictionnaire historique de la vie politique française, Paris, PUF, 1995, p. 443-445.
