Au décès d’André Siegfried, il devient le deuxième Président de l’Association Française de Science Politique, responsabilité qu’il occupe jusqu’en juin 1967. Il est membre du Conseil d’Administration de l’AFSP dès sa création en 1949 et du « Comité de direction » de la Revue Française de Science Politique de 1951 à sa mort.
Membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques, section « Législation, droit public et jurisprudence », fauteuil n° 4 où il succède, en 1964, à René Coty), il est alors Professeur agrégé à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Paris où il a exercé une grande partie de sa carrière. Spécialiste de la vie politique britannique contemporaine (il est notamment l’auteur d’un ouvrage consacré à L’évolution de l’Empire britannique paru en 1930), il a également enseigné l’histoire de la pensée politique à l’Ecole Libre des Sciences Politiques où il inaugure, à la rentrée 1943-1944, un enseignement consacré à la « Littérature politique » qui devient vite un « Cours d’Histoire des idées politiques » qu’il continue à enseigner à l’Institut d’Etudes Politiques de [l’Université] de Paris après la guerre. Auteur de plusieurs ouvrages d’histoire des idées et des doctrines politiques [dont un livre, préfacé par Gabriel Hanotaux, consacré à Barnave ou les Deux faces de la Révolution (1761-1793), Paris, Payot, Coll. « Bibliothèque historique », 1936], il rédige plusieurs manuels appelés à devenir des opus classiques de l’enseignement des Facultés de Droit, comme des Instituts d’Etudes Politiques : Histoire des institutions politiques de la France de 1789 à nos jours (Paris, Dalloz, 1952) ; Les Grandes œuvres politiques : de Machiavel à nos jours (Paris, A. Colin, Coll. « Sciences Politiques », 1949, avec une préface d’André Siegfried qui rappelle que l’ouvrage inaugure une nouvelle collection publiée sous les auspices de la FNSP qu’il préside alors). Il a, en outre, rédigé une Histoire de la pensée politique (Paris, Payot, Coll. « Bibliothèque historique », 1979, 3 tomes) encore aujourd’hui rééditée. C’est dans cette matière, fortement présente dans les premières livraisons de la Revue Française de Science Politique dont il est un rédacteur régulier (une vingtaine de notices bibliographiques), qu’il a assuré les premiers enseignements de niveau doctoral en France dès le début des années 1950.
Il joue aussi un rôle important en 1969 dans la création du premier département universitaire de science politique autonome des Facultés de Droit : le Département de Science Politique de la Sorbonne (Université Paris I Panthéon-Sorbonne).
Il décède en 1983.
Notice biographique rédigée par Yves Déloye
→ Référence bibliographique :
Pierre Raynaud, Notice sur la vie et les travaux de Jean-Jacques Chevallier (1900-1983), Paris, Palais de l’Institut, Coll. « Institut de France » n° 11, 1987.
