Né à Paris en 1937, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (1960) où il a notamment rédigé, sous la direction de Jean Touchard, une recherche consacrée aux attitudes politiques des Algériens d’origine européenne au moment de la crise du 13 mai 1958, il est dès 1964 attaché de recherches à la FNSP où il réalisera toute sa carrière académique : chargé de recherches (1973), maître de recherches (1982), directeur de recherches (1987), directeur de recherches émérite (depuis 2002)
Spécialiste des institutions et de la vie politique française sous la Vème République qu’il enseigne à l’IEP de Paris, il est l’auteur, en collaboration avec Roland Cayrol et Colette Ysmal, d’une des premières études sociologiques consacrée en France au personnel parlementaire (Le Député français, Paris, A. Colin, Coll. « Travaux et recherches de science politique » n° 23, 1973). Il avait publié, dès 1962, un ouvrage consacré aux Rapports entre le législatif et l’exécutif sous la Vème République, ouvrage qui sera réédité sous une forme actualisée et complétée en 1972 (Paris, A. Colin, Coll. « Travaux et recherches de science politique » n° 17, 1972). À cet intérêt pour les institutions de la Vème République, il ajoute une véritable passion pour la compréhension des cycles électoraux et l’analyse des attitudes et opinions politiques afférentes. Il sera ici notamment à l’origine d’une conceptualisation devenue classique relative aux « élections intermédiaires » et fera bénéficier l’IFOP de sa compétence d’électoraliste en tant que consultant. Compétence qui le conduit aussi à publier régulièrement dans le Journal du Dimanche son avis sur les évolutions de l’opinion publique française, en utilisant notamment les indices de popularité du personnel politique français.
Coopté en janvier 1968 comme membre de l’AFSP, il en devient le Secrétaire général en 1980 et incarnera l’Association pendant près de 20 ans, ne quittant ce poste qu’après le Congrès national de l’AFSP de Rennes en 1999 pour être remplacé par Pierre Muller. À la mort de Georges Lavau, il cumule cette activité avec celle de directeur de la rédaction de la Revue Française de Science Politique, responsabilité qu’il quitte à la fin de l’année 2008. Cette longévité exceptionnelle dans l’histoire de l’AFSP fait des « années Parodi » un moment crucial dans le développement de l’Association. C’est lui notamment qui va lancer avec un succès jamais démenti à ce jour le principe des Congrès nationaux de l’AFSP dont la première édition aura lieu à Paris, dans les locaux de la FNSP, du 22 au 24 octobre 1981. À lui seul, il assume la responsabilité de plus de la moitié des Congrès de l’AFSP (Paris, 1981 ; Grenoble, 1984 ; Bordeaux, 1988 ; Paris, 1992 ; Aix-en-Provence, 1996 et Rennes, 1999). C’est aussi sous son mandat que l’AFSP sera l’association hôte du XIIIème Congrès de l’AISP-IPSA dont il sera, avec Serge Hurtig, la cheville ouvrière (Paris, 15-20 juillet 1985). Cet engagement associatif le conduit aussi à renouveler la formule des « Matinées de l’AFSP » qu’il anime avec constance de 1980 à 1990 avec le souci permanent d’ouvrir largement la science politique aux autres sciences sociales (histoire, anthropologie, sociologie…). Il sera aussi co-responsable scientifique de quelques grandes manifestations scientifiques qui permettront d’asseoir la notoriété de l’AFSP dans les décennies 1980 et 1990 : colloque du 25ème anniversaire de la Constitution de la Vème République (Paris, 8-9 mars 1984, dont il publiera les actes avec Olivier Duhamel l’année suivante) ; colloque du 30ème anniversaire de la Constitution de la Vème République : « L’écriture de la Constitution » (Aix-en-Provence, 8-10 septembre 1988 en collaboration avec l’Association Française des Constitutionnalistes) ; colloque « L’hérédité en politique » dont il publie les actes avec Claude Patriat en 1992 ; colloque sur « Les primaires ou la sélection des candidats présidentiels » conçu en collaboration avec Claude Emeri en mai 1994 ; ou encore celui sur « Les indicateurs socio-politiques » publié avec Elisabeth Dupoirier en 1997. À cette abondante activité éditoriale, il conviendrait encore d’ajouter l’animation de très nombreux rendez-vous concacrés aux commentaires à chaud des résultats des élections françaises ou européennes. C’est dire si l’AFSP a changé de nature sous ses différents mandats et voit son répertoire d’actions scientifiques s’intensifier tout en se diversifiant. Changements qui seront largement plébiscités par les membres de l’Association dont le nombre est presque doublé en vingt ans pour atteindre presque mille dont 75 % de cotisants à la fin du XXème siècle.
Notice biographique rédigée par Yves Déloye
→ Sources archivistiques :
- Archives AFSP, Fonds Jean-Luc Parodi, 102 cartons dont vous trouverez l’inventaire sur ce site. Ce fonds sera ultérieurement complété par un dépôt complémentaire relatif à l’activité de Jean-Luc Parodi en tant que directeur de la RFSP.
