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Le temps des doutes ou le défi de la professionnalisation (1969-1978)

Dès la clôture du VIIe Congrès de l’AISP-IPSA qui se tient à Bruxelles en septembre 1967, les autorités de l’Association Française de Science Politique s’inquiètent de la place de la science politique française dans l’espace scientifique international. Aux espérances de la période fondatrice de l’association qui se confond avec celle de la discipline succède une période de doutes et d’inquiétudes quant à la capacité de la science politique française à remplir sa mission au niveau européen et mondial.
ipsaLe pessimisme dont témoignent tant les comptes-rendus des réunions du Conseil d’Administration de l’AFSP de l’époque que les premiers rapports de conjoncture du CNRS se nourrit notamment d’un indicateur statistique rudimentaire mais révélateur : la taille de la délégation française au dernier Congrès mondial de l’AISP-IPSA. Malgré un travail important du secrétariat général de l’AFSP incitant les « spécialistes français de la science politique » à se mobiliser en vue de ce Congrès qui réunit plus de 750 congressistes dans la capitale belge (soit un effectif en augmentation de près de 45 % par rapport à celui du précédent Congrès de Genève en 1964), la délégation française ne comprend qu’une dizaine de membres. Selon la note que rédige Jean Touchard, en octobre 1967, « trois membres du Conseil seulement avaient pu se libérer pour la circonstance et le nombre de professeurs français d’enseignement supérieur présents à Bruxelles n’excédait pas la dizaine, encore la plupart d’entre eux ne sont-ils restés que deux ou trois jours à Bruxelles ». Plus gravement encore, c’est le niveau scientifique de la discipline qui est pointé et notamment sa capacité à infléchir la grammaire conceptuelle et théorique d’une discipline où l’influence anglo-américaine est perçue comme une menace de plus en plus forte : « Une sorte de cercle international à dominante américaine mais dont font partie quelques européens, comme M. Rokkan ou M. Sartori, tend à se constituer, sans qu’aucun spécialiste français en fasse partie ». L’inquiétude est d’autant plus grande que, lors des séances plénières du Congrès de Bruxelles consacrées à la « typologie des régimes politiques », domaine dans lequel l’influence internationale d’un Maurice Duverger – membre du Conseil d’Administration de l’AFSP depuis sa création – était traditionnellement forte, l’apport de ce dernier a été réfuté « sans qu’aucune mention fût faite des travaux français postérieurs à la publication de cet ouvrage [Les régimes politiques, Paris, PUF, Coll. « Que-sais-je ? », 1948], et sans qu’aucun orateur français intervint dans [une] discussion » critique introduite par un G. Sartori particulièrement sévère à l’égard des travaux de M. Duverger1. Face à cette situation délicate, une certitude subsiste toutefois : l’AFSP doit jouer un rôle crucial dans l’urgente adaptation de la politique scientifique de la discipline pour mettre fin à cette marginalisation internationale jugée inquiétante2. De la même manière qu’elle a assumé une responsabilité majeure dans l’institutionnalisation réussie de la discipline dans les années cinquante, elle s’estime devoir agir au nom de la discipline pour la hisser à un niveau de professionnalisation qui lui permette de compter au niveau européen et mondial. Observons que la même problématique (celle du nécessaire mais délicat passage d’une discipline constituée d’un nombre limité d’« amateurs » éclairés de la vie politique, souvent issus des marges du champ universitaire juridique et/ou proches des institutions politico-administratives, à une discipline académique disposant de ses propres critères de sélection professionnelle et de cursus distinctifs de formation méthodologique) est à l’origine, en 1970, de la création du Consortium Européen de Recherche Politique3. Dans le cas français, le diagnostic posé par Jean Touchard, tant dans sa note destinée aux membres du Conseil d’Administration de l’AFSP que dans sa contribution au rapport de conjoncture du CNRS en 1968, repose sur deux observations convergentes : la science politique française manque de méthodologie pour avoir la prétention de concurrencer la discipline au niveau mondial et, notamment sur un plan théorique jugé crucial du point de vue de l’influence scientifique internationale. Ce double retard (méthodologique et conceptuel) doit inciter l’AFSP à inscrire ces deux préoccupations au cœur de son agenda scientifique et entraîner, en conséquence, une mutation notable, même si elle se fera progressivement, de son répertoire d’action scientifique. Si le répertoire inauguré en novembre 1949 (fait principalement de journées d’études périodiques souvent suivies par un public limité et de manifestations ouvertes sur la société sur le modèle des Entretiens du samedi lancés en 1964) a permis de donner une réelle visibilité à la science politique française (notamment auprès d’un certain nombre de décideurs administratifs, médiatiques et/ou politiques souvent cooptés au sein de l’association), il est néanmoins encore insuffisant, tant du point de vue de son intensité que de sa diversité, pour développer véritablement la formation scientifique et l’enseignement de la discipline en France. On peut alors comprendre que le Conseil d’Administration de l’AFSP formule plusieurs propositions décisives visant à renforcer, voire à engager, la professionnalisation d’une discipline qui, rappelons-le, n’existe pas au moment de la création de l’AFSP en 19494.

La première décision, prise dès le mois de janvier 1968, vise à réaliser un « bilan des lacunes de la science politique française par rapport à ses voisines ». Prévue à l’origine pour la fin de l’année 19685, cette Journée d’études aura finalement lieu le samedi 8 mars 1969. Elle est précédée par l’envoi aux membres de l’association, le 4 février, d’une note introductive rédigée par Serge Hurtig qui a été, avec Alfred Grosser, Georges Lavau et Alain Lancelot, chargé par le Conseil de l’AFSP de préparer ce bilan. Cette note, largement informée par l’expérience internationale de l’ancien Secrétaire général de l’AISP-IPSA, constitue un document déterminant pour l’histoire de la science politique française qui justifie que le site des Archives virtuelles de l’AFSP le reproduise ici intégralement. Marquant une prise de conscience lucide sur l’état d’une « discipline [désormais considérée] à vocation analogue à celle des autres sciences sociales », ce document atteste aussi de l’émergence d’un ensemble partagé de critères professionnels [cursus distinct de formation préalable, sentiment d’appartenance à une « communauté » savante, réseau spécifique de diffusion des savoirs et des recherches (revues spécialisées, collections éditoriales dédiées), développement de laboratoires spécialisés dans la recherche en science politique et disposant des équipements nécessaires (la note en établit une liste non exhaustive : « bibliothèque recevant les principales revues et un grand nombre d’ouvrages, instruments de calcul et de traitements de l’information, etc »)…] permettant d’évaluer la production scientifique d’une discipline classée alors dans la famille « des sciences sociales nomothétiques ». Et, Serge Hurtig de préciser que « de cette parenté avec la sociologie, la psychologie sociale, l’anthropologie socio-culturelle, l’économie politique, la science politique a retiré un enrichissement considérable, et une transformation de ses méthodes d’enquête et de formalisation ». Transformation qui la conduit à distendre les liens anciens que la science politique avait noué avec « la philosophie politique, l’histoire et le droit »6. sallesiefried1 Ce tournant, qualifié plus tard de « sociologique »7, de la science politique se traduit par le développement de nouveaux paradigmes théoriques (S. Hurtig mentionne le « modèle cybernétique de Easton », celui de Karl Deutsch, les approches structuro-fonctionnalistes, celles du changement et de la modernisation politique…) et par l’amélioration notable des méthodes d’enquête et de recherche, souvent empruntées à d’autres sciences sociales et de plus marquées par la révolution béhavioriste8. La crainte formulée concerne le décalage qui existe, dès ce moment, entre les pays capables de suivre ce mouvement de développement scientifique (notamment du point de vue des infrastructures de recherche, des banques de données socio-politiques et de la qualité des cursus d’enseignement supérieur) et ceux qui s’enferment dans une « production locale dont le caractère malhabile et périmé est souvent – mais pas toujours – reconnu, et dont la valeur folklorique est de moins en moins souvent proclamée »9. Sans bien sûr confondre la situation française avec cette « production locale » en voie de marginalisation scientifique, la note rédigée par S. Hurtig n’hésite pas à pointer les défis que doit impérativement relever très vite la science politique française : « améliorer la connaissance que les politistes français, qu’ils soient à titre principal enseignants ou chercheurs, doivent avoir de l’état général de leur discipline et des problèmes qui se posent ailleurs dans leur spécialité » ; « améliorer la qualité de l’enseignement, et cela à tous les niveaux » ; rationaliser les « programmes de recherche (…) qui permettent de mieux connaître la réalité politique française (et étrangère et internationale), et contribuent au progrès de la science politique en tant que discipline » ; réfléchir aux adaptations nécessaires des équipes de recherche (faut-il « multiplier » ou au contraire « concentrer » ces dernières ?) et à l’équipement (notamment documentaire et informatique) de ces dernières10.

Pour tenter de réaliser ce programme, le Conseil d’Administration de l’AFSP prend une deuxième décision. Il ne suffit pas, en effet, pour ce dernier de « faire prendre conscience aux spécialistes français et aux pouvoirs publics du retard qu’est en train de prendre la science politique française » ; il convient aussi de formuler « des propositions précises afin de remédier à ce retard ». Parmi ces solutions, le Conseil d’Administration de l’AFSP, alors principalement composé de professeurs issus des Facultés de Droit ou de Lettres (11 sur 16 membres), opte pour la mise en place d’une « Commission ad hoc » chargée « d’examiner les principaux problèmes de structure dont la solution conditionne l’avenir de la science politique française »11. Présidée par François Goguel, Président de l’AFSP, cette commission entend réfléchir aux conditions de possibilité d’un concours national d’agrégation de science politique et, en amont, à une réforme des formations de 3ème cycle spécialisées en science politique. Comme l’indique la notice historique consacrée sur ce site à cette « Commission ad hoc », le choix d’un tel concours vise à remplir deux objectifs congruents : élever sensiblement le niveau de formation et d’exigence professionnelle (notamment méthodologique et théorique) de ceux et celles qui auront à l’avenir la mission d’assurer le développement et l’enseignement de la discipline et autonomiser, par le choix d’une procédure de sélection (et donc d’inclusion et d’exclusion) distincte de celles des autres disciplines académiques, le recrutement futur de la science politique française12. La nature des épreuves imaginées pour ce concours, qui voit officiellement le jour en 1971, reflète assez fidèlement les préoccupations débattues tant au sein du Conseil d’Administration de l’AFSP de l’époque que lors de la Journée d’études du 8 mars 1969 évoquée plus haut. Pour tenter de combler le déficit méthodologique de formation des enseignants-chercheurs de l’époque, la première épreuve du concours consiste en « l’analyse d’un dossier destiné à permettre d’apprécier l’aptitude du candidat à l’utilisation des méthodes de la science politique ». La deuxième épreuve d’admissibilité entend apprécier la connaissance de la littérature scientifique jugée nécessaire à l’exercice de l’enseignement de la discipline. Il s’agit, selon les termes de l’avant-projet d’août 1969, d’une « discussion portant sur des ouvrages inscrits sur une liste établie par le jury ». Le choix des matières de spécialisation de la 2ème épreuve d’admission vise aussi à infléchir la formation et la sélection en faveur de secteurs disciplinaires jugés incontournables pour mettre à niveau la culture professionnelle des futurs agrégés. L’ordre retenu est intéressant à noter : « Théorie politique, sociologie politique, histoire de la vie politique et des idées politiques, relations internationales, sciences administratives, structures économiques et politique économique ». Si cette liste reflète bien sûr les débats et compromis internes à la Commission chargée de rédiger cet avant-projet, elle tend aussi à privilégier le développement de certaines orientations disciplinaires au détriment d’autres13.

Une troisième décision complète ce plan de refonte de la discipline qui entend remédier à sa « pauvreté » tant du point de vue de la « science politique expérimentale [que de celui de la] science politique théorique »14. L’AFSP souhaite, en effet, par sa propre programmation scientifique contribuer à cette professionnalisation de la discipline. Toutefois, et assez logiquement, cette ambition se traduit moins par un changement brusque du répertoire d’action scientifique de l’association que par une mutation incrémentale de ce dernier qui reflète aussi la personnalité et les options scientifiques des Secrétaires généraux de l’association appelés à succéder à Jean Touchard qui quittera son poste en novembre 1970 (Alain Lancelot jusqu’en juin 1975, puis Jean Charlot). Dans la continuité de son action scientifique passée, l’AFSP va programmer, lors de cette décennie, un certain nombre de Tables rondes ou de colloques visant à faire le point de l’état des connaissances disponibles à l’époque. C’est ainsi que de manière cumulative avec l’ouvrage publié par Jacques Fauvet et Henri Mendras en 1958, l’association programme les 29 et 30 mai 1970 un nouveau colloque sur « Les paysans français et la politique ». En novembre 1972, c’est la question des rapports au politique des ouvriers qui est l’objet d’une manifestation importante qui est contemporaine des premiers travaux que Guy Michelat et Michel Simon, entre autres, consacreront à ce thème15. Les questions institutionnelles continuent aussi à occuper l’agenda scientifique de l’association (notamment en novembre 1970 avec une Table ronde proposée par François Goguel sur « Le rôle du Parlement dans les démocraties modernes de type libéral » ou encore en mai 1976, au moment du Bicentenaire des Etats-Unis, avec un colloque prestigieux consacré à « L’évolution récente du système américain »). Sous l’influence d’Albert Mabileau qui a fait son entrée dans le Conseil d’Administration de l’AFSP en mai 1968, les questions locales sont l’objet de plusieurs manifestations : en novembre 1969 à Bordeaux (« Les facteurs locaux de la vie politique nationale »), en février 1973 avec la tenue à Paris d’une Journée d’études consacrée par Henri Mendras au « pouvoir local », à un moment où ce dernier fait l’objet d’un vif débat qui se poursuivra, en novembre de la même année, par la publication d’un article célèbre de Pierre Birnbaum dans la Revue Française de Sociologie 16. De manière originale, l’association programme également quelque temps avant la publication événement de La France de Vichy de Robert Paxton (Seuil, 1973, 1ère édition américaine 1972) un colloque sur « Le gouvernement républicain sous Vichy et la Révolution Nationale » (6-7 mars 1970) dont la responsabilité scientifique est assurée par René Rémond. En aval de la réforme des universités issue des manifestations de 1968, le thème du « pouvoir » dans les universités est à l’ordre du jour d’une Journée d’études, le 16 juin 1973, pilotée également par René Rémond avec la collaboration de Jean-Louis Quermonne, tous deux bons connaisseurs de la gouvernance universitaire. En novembre 1978, une Table ronde sur « Les nouveaux développements de la presse écrite, parlée et audiovisuelle » est aussi proposée aux membres de l’association à l’initiative de Roland Cayrol. Les Entretiens du samedi font l’objet en 1975 d’une refonte et entendent désormais proposer sous la forme de conférences-débats des thèmes d’actualité souvent centrés sur la publication d’ouvrages considérés comme importants pour le débat politique de l’époque. On trouvera ici la liste de ces conférences-débats dont le principe sera reproduit dans les premières années de la décennie 1980. L’actualité politique est aussi l’objet de plusieurs journées d’études ouvertes sur la société contemporaine et ses mutations, notamment en 1978, avec deux manifestations consacrées respectivement aux « Elections législatives des 12 et 19 mars 1978 » (19 mai) et à « La nouvelle Constitution soviétique » (19 février). Les effets de la crise pétrolière seront eux abordés de manière originale, lors de la Table ronde des 20-21 octobre 1977, sur « Les stratégies de développement et changements sociaux dans les pays producteurs de pétrole d’Afrique et d’Asie » (organisée en collaboration avec le Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique et l’Asie modernes de l’EHESS). Les conséquences de la crise pétrolière pour les pays occidentaux avaient déjà fait l’objet d’une Journée d’études organisée avec succès, en mars 1975, par Jean-Claude Casanova, Pierre Hassner et Stanley Hoffmann. L’ouverture croissante à des aires étrangères et à des problématiques internationales traduit aussi la volonté de l’association de lutter contre le « gallo-centrisme » de la science politique française dénoncé par J. Touchard lors de son intervention du samedi 8 mars 196917 Cette ouverture comparative se retrouve notamment dans la Table ronde, proposée par Léo Hamon, les 6-7 mai 1977, consacrée à « La sortie des dictatures » qui donne lieu ultérieurement à une publication ainsi que dans la Table ronde organisée en partenariat avec le CEAN sur les problèmes politiques de l’Afrique Noire (Bordeaux, février 1977). Cette programmation « classique » est complétée par une série de manifestations qui reflètent parfaitement la contribution nouvelle que souhaite apporter le Conseil d’Administration de l’AFSP à la professionnalisation de la discipline. À ce titre, les questions relatives à la théorie politique18 ou à la méthodologie des recherches en science politique sont logiquement privilégiées. C’est ainsi que, dès le mois d’avril 1970, un colloque se tient sur « L’analyse systémique en science politique » (avec des interventions de Charles Roig, Jean-William Lapierre et Annick Percheron) ; perspective théorique qui sera prolongée par l’organisation, en octobre 1973, d’une Table ronde visant à faire le bilan des travaux récents de théorie politique (26 octobre 1974, sous la responsabilité scientifique de Pierre Birnbaum et François Bourricaud). Par ce type de manifestations, l’association entend, plus que jamais depuis sa création, jouer un rôle socialisateur et professionnalisant. Il s’agit bien là de favoriser la diffusion experte des avancées les plus récentes de la science politique au niveau international en prorokkanposant aux membres de l’association des mises au point régulières de l’état des savoirs disponibles. Cette préoccupation se retrouve dans les journées proposées respectivement, le 26 avril 1971, sur « La socialisation politique » (sous la responsabilité scientifique d’Annick Percheron) et, le 17 novembre 1973, sur « l’étude des relations internationales » (animée par Jean Meyriat). Les questions méthodologiques font aussi une entrée marquée dans l’agenda scientifique de l’AFSP avec l’organisation de plusieurs journées d’études spécialisées : « L’analyse écologique quantitative » (le 9 janvier 1971, sous la responsabilité scientifique de Stein Rokkan et Mattei Dogan qui viennent de consacrer un ouvrage collectif à cette question) ; « L’apport de la psychanalyse à la science politique » (le 27 novembre 1971, sous la responsabilité scientifique d’Alain Besançon et de Raoul Girardet) ; « Logique économique et science politique » (le 22 avril 1972, sous la responsabilité scientifique de Jacques Attali, Jean-Claude Casanova et Serge Hurtig) ou encore, l’organisation d’une Journée d’études sur les « Modèles et données pour l’histoire politique comparée des pays européens » avec Stein Rokkan (4 décembre 1976) qui permet au politiste norvégien de présenter en version française sa fameuse carte conceptuelle de la genèse de l’Etat occidental dont il avait esquissé le projet lors du VIIIe Congrès de l’AISP-IPSA qui s’est tenu à Munich du 31 août au 5 septembre 1970. Enfin, un groupe de travail permanent sur « l’utilisation des modèles mathématiques à la science politique » est créé en 1973 probablement à l’initiative de Raymond Boudon devenu membre du Conseil d’Administration de l’AFSP lors de son renouvellement en 197019.

À la rentrée universitaire 1973, l’AFSP met également en œuvre, à l’initiative d’Alain Lancelot alors Secrétaire général de l’association, une autre préconisation discutée lors de la Journée d’études du 8 mars 1969 : favoriser la discussion collective et critique de travaux de recherches (individuels ou issus d’équipes de recherche). Comme l’anticipent plusieurs intervenants lors du débat de 1969, il s’agit là d’une véritable révolution mentale dans une communauté scientifique déjà marquée par un fort individualisme et très peu ouverte aux critiques tant ses membres aspirent souvent à « livrer un produit brut soumis à l’admiration universelle ! » pour reprendre la formule sarcastique de J. Touchard20. Voici la liste des « communications scientifiques » destinées à présenter des travaux en train de se faire :

  • 22 novembre 1973 : Pierre Bourdieu sur « Formes d’action politique et mode d’existence des groupes » ;
  • 13 décembre 1973 : Annie Geoffroy et Pierre Lafon sur l’ « Analyse lexicométrique d’un corpus de texte de tracts de mai 1968 » ;
  • 17 janvier 1974 : Pierre Gaborit et Hervé Le Bras sur « Structure sociale et comportement électoral : analyse des données et formulation des modèles » ;
  • 21 février 1974 : Monique Chemillier-Gendreau et Jean-Pierre Colin sur « Les méthodes d’interprétation en droit international » ;
  • 21 mars 1974 : Frédéric Bon et Jérôme Jaffré sur « L’analyse typologique des données électorales » ;
  • 6 juin 1974 : Roland Cayrol, Jean-Luc Parodi et Colette Ysmal sur « Les députés français : nouveaux aspects à partir d’une enquête effectuée en 1970 » ;
  • 21 novembre 1974 : Annick Percheron sur « la socialisation politique des enfants. Les problèmes de mesure de la proximité idéologique » ;
  • 27 février 1975 : Guy Hermet sur « Les problèmes de l’analyse des situations autoritaires » ;
  • 24 avril 1975 : Jean-Claude Vatin sur « Les problèmes de la formation nationale, à propos du cas algérien » ;
  • 22 mai 1975 : Gérard Adam et Jean-Daniel Reynaud sur « Conflits et négociations dans la politique sociale en France » ;
  • 19 juin 1975 : Pierre Clastres sur « La Société contre l’Etat, à propos du livre qu’il publie alors aux Editions de Minuit ».

Toutes ces initiatives21 attestent de la volonté de l’Association Française de Science Politique de sortir de « sa discrétion » pour reprendre un terme utilisé par Jean Touchard lors de la Journée d’études du 8 mars 1969. Répondant à la prise de parole d’Annie Kriegel qui invitait la FNSP à renforcer son action en faveur du développement de la discipline22, le Secrétaire général de l’AFSP qui est aussi celui de la FNSP considère que « l’Association, dans le passé, a été trop discrète, mais je pense aussi qu’elle doit sortir de cette discrétion, car c’est au fond à elle, institutionnellement, et non pas à la Fondation, quels que soient les liens qui doivent continuer à subsister entre ces deux institutions distinctes, c’est à elle qu’il appartient de réfléchir sur l’état de la science politique en France et de faire un certain nombre de propositions précises et d’établir des priorités… »23. Prononcées quelques mois avant son départ du secrétariat général de l’association, ces paroles – presque testamentaires – consacre une émancipation institutionnelle qui donne à l’AFSP une responsabilité scientifique dirimante. Une façon élégante de fêter la majorité légale d’une association dont le nombre de ses membres a presque doublé en une décennie pour atteindre les 600 membres en 1978.

 

Notice historique rédigée par Yves Déloye


Notes


  1. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Note concernant le VIIe Congrès mondial de science politique rédigée par Jean Touchard en date du 31 octobre 1967. Cette note sera communiquée aux membres du Conseil d’Administration de l’AFSP le 28 décembre 1967 en vue de la réunion du Conseil du 25 janvier 1968. 

  2. Comme l’indique Andrew Abbott, des facteurs externes (ici un congrès international propice à la comparaison des performances scientifiques) sont souvent à l’origine des phénomènes de professionnalisation. Sur ce point, voir A. Abbott, The System of Professions. An Essay on the Division of Expert Labor, Chicago, The University of Chicago Press, 1988, p. 91 et suiv. 

  3. Sur les attendus de la création de l’European Consortium of Political Research, voir le témoignage historique de Jean Blondel, « Amateurs into Professionals », in H. Daalder ed., Comparative European Politics. The Story of a Profession, Londres, Pinter, 1997, p. 120-122. 

  4. Cette inflexion est explicitée dans une note destinée aux membres de l’AFSP datée du 6 mars 1968. Après avoir présenté le programme courant de l’association, Jean Touchard indique que « le Conseil [d’Administration] de l’Association lors de sa dernière réunion [celle du 25 janvier 1968] s’est préoccupé d’établir un programme général d’activités permettant non seulement de donner aux membres de l’Association l’occasion de participer à des rencontres périodiques mais aussi de contribuer au développement de la science politique française. À cet égard, le Conseil se propose d’une part de promouvoir une coordination plus étroite entre les recherches accomplies dans diverses institutions et, d’autre part, de s’attacher à combler un certain nombre de lacunes de la science politique française qui sont clairement apparues aux membres du Conseil qui ont participé au Congrès mondial de Bruxelles » (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, note en date du 6 mars 1968, souligné par nous). 

  5. Comme l’indique le compte-rendu de la réunion du Conseil d’Administration de l’AFSP du 26 novembre 1968, « en raison des événements, cette manifestation n’a pu être organisée à la date prévue, mais il serait souhaitable de reprendre ce projet et de le faire aboutir aussi rapidement que possible » (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, compte rendu de la réunion du Conseil d’Administration de l’AFSP du 26 novembre 1968, p. 3). 

  6. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Note introductive à la Journée d’études sur l’état de la science politique du 8 mars 1969, pp. 1-2. Précisons que les Archives de l’AFSP conservent un exemplaire du compte-rendu dactylographié intégral des interventions et des débats de cette Journée d’études du 8 mars 1969 (Fonds historique, carton 1 AFSP 14 bis). Un autre exemplaire de ce document est conservé à la Bibliothèque de Sciences Po sous la cote COL 4°2513 (10)

  7. Sur ce tournant sociologique, voir Y. Déloye & B. Voutat, « Entre sociologie et histoire : l’hybridation de la science politique », in Y. Déloye & B. Voutat eds., Faire de la science politique, Paris, Belin, Coll. « Socio-Histoires », 2002, p. 7-24. Pour un bilan de cette sociologisation de la discipline, on se reportera notamment à D. Gaxie, « La science politique dans les sciences sociales », in É. Darras & O. Philippe eds, La science politique une et multiple, Paris, L’Harmattan, Coll. « Logiques politiques », 2004, p. 127-153. 

  8. Voir ici A. Somit & J. Tanenhaus, The Development of Political Science from Burgess to Behavioralism, Boston, Allyn and Bacon, 1967. Sur les effets structurels de cette révolution scientifique, voir Christopher G. Bryant, « Le positivisme instrumental dans la sociologie américaine », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 78 (1), 1989, p. 64-74. 

  9. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Note introductive à la Journée d’études sur l’état de la science politique du 8 mars 1969, p. 1-2. 

  10. Ibid., p. 8. 

  11. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Compte rendu de la réunion du Conseil d’Administration de l’AFSP du 26 novembre 1968. 

  12. Là encore, les travaux inspirés par A. Abbott ont bien montré l’importance de ce contrôle de l’accès à une profession dans l’organisation interne de cette dernière, et plus encore, sur l’élévation de son niveau d’exigence (parfois de prétention) professionnelle. Cf. A. Abbott, The System…, op. cit., p. 86 et suiv. 

  13. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Avant-projet d’arrêté visant à organiser un concours d’agrégation de science politique daté d’août 1969. On notera au passage, sans pouvoir le développer dans cette courte notice, que les questions de « Théorie politique » et de « Sociologie politique » seront, dès le début des années 1970 et donc de manière contemporaine, à l’origine de plusieurs programmes éditoriaux français. Qu’il s’agisse de l’édition des premiers recueils de textes destinés aux étudiants (notamment ceux proposés par Pierre Birnbaum qui va bientôt rejoindre le Département de science politique de l’Université Paris I crée en 1969 et François Chazel) ou encore de la traduction de travaux américains ou européens (songeons ici à la collection « Analyse politique » proposée par Serge Hurtig chez Armand Colin qui accueille, par exemple, les premières traductions françaises de David Easton, de Robert Dahl, de Giovanni Sartori), l’activité éditoriale en science politique manifeste une vitalité nouvelle. Notons toutefois que cette ouverture croissante à la littérature internationale n’empêche pas le développement d’une lecture critique de ces ouvrages théoriques dont témoigne la publication en 1975 de l’ouvrage de Pierre Birnbaum, La fin du politique (Paris, Seuil). Dès ce moment, la science politique française adopte un point de vue original qui tend à accorder à l’historicité des phénomènes politiques et à leur dimension conflictuelle une place distinctive par rapport aux paradigmes dominants aux Etats-Unis. On lira ici avec intérêt le témoignage biographique publié par P. Birnbaum dans l’ouvrage dirigé par Hans Daalder, Comparative European Politics…, op. cit., p. 177-185. Lors de la Journée d’études du 8 mars 1969, la séance du matin sera presque entièrement consacrée à l’importance (plus ou moins grande) que la science politique française doit accorder à la formalisation conceptuelle voire à la modélisation théorique. Ce débat animé, dont vous retrouverez ici quelques extraits, oppose notamment un Maurice Duverger qui continue à estimer que le niveau de formalisation ne peut être, en l’état de la discipline, qu’un « niveau intermédiaire » à un Georges Lavau, particulièrement marqué par l’approche systémique à laquelle il consacre alors plusieurs publications (dont un article appelé à devenir classique dans la Revue Française de Sociologie en 1971), et qui entend promouvoir « l’élaboration de catégories d’analyses, la fabrication d’outils conceptuels et (…) de façon plus générale la modélisation ». Point de vue partagé par Jean Charlot, qui deviendra Secrétaire général de l’AFSP en 1975 au moment où Alain Lancelot quitte ce poste, mais nuancé déjà par un Guy Michelat qui observe, à juste titre, « que le fait de séparer la théorisation de l’opérationnalisation est très grave, en ce sens qu’on ne peut progresser dans la conceptualisation et dans la théorisation que par le passage par l’opérationnalisation » (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 14 bis, Compte-rendu dactylographié de la Journée d’études du 8 mars 1969, tome 1, respectivement p. 21 et p. 84). 

  14. Pour reprendre les termes d’Annie Kriegel lors de son intervention le 8 mars 1969 (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 14 bis, Compte rendu dactylographié de la Journée d’études du 8 mars 1969, tome 1, p. 85). 

  15. Cette manifestation vise « à préparer le Congrès de l’Association Internationale de Science Politique à Montréal [20-25 août 1973] » qui a également inscrit ce thème à son agenda à l’initiative de l’AFSP (Archives AFSP, Fonds historique, compte rendu de la réunion du Conseil d’Administration de l’AFSP en date du 8 janvier 1971). 

  16. Suite à ce débat, Pierre Birnbaum propose à l’association une Table ronde en forme de clin d’œil aux travaux de Robert Dahl qu’il a traduit et largement commenté sur « Le pouvoir politique : qui gouverne la France ? » (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Compte rendu de l’Assemblée générale de l’AFSP du 10 février 1973). En raison de « son ambition », ce projet n’aboutira pas. 

  17. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 14 bis, Compte-rendu dactylographié de la Journée d’études du 8 mars 1969, tome 2, p. 5. Cette ouverture internationale est au cœur du mandat de son successeur, Alain Lancelot (1970-1975), qui ne cesse lors des réunions du Conseil d’Administration de l’AFSP de dénoncer le « francocentrisme » des recherches françaises (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, compte rendu de la réunion du Conseil d’Administration de l’AFSP en date du 26 octobre 1970). 

  18. Dès juin 1961 toutefois, Raymond Aron avait dirigé un numéro spécial de la Revue Française de Science Politique consacré à la théorie politique tant dans ses rapports à la philosophie politique qu’à la recherche empirique. Ce dossier comprend des articles d’Eric Weil, Richard Wollheim, Isaiah Berlin, Henri Lefebvre, Anthony Downs, Bertrand de Jouvenel et Stanley Hoffmann. 

  19. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Procès-verbal de l’Assemblée générale de l’AFSP du 10 février 1973. Ce groupe sera animé par Jacques Attali en partenariat avec l’Institut de Recherche et d’Information en Sciences Economiques (IRIS) de l’Université Paris IX – Dauphine. Dès son arrivée à la tête du Secrétariat général de l’association en novembre 1970, Alain Lancelot a lancé la réflexion sur la création de « comités de recherches » sur le modèle des groupes de travail de l’AISP-IPSA. Cette création avait été également évoquée par Jean Touchard lors de son intervention du samedi 8 mars 1969 et débouchera plus tard, dans les années 1980, par la multiplication de ces regroupements affinitaires permettant de faire état des recherches en cours sur un domaine donné ou d’engager des recherches collectives. Ce patronage accordé par l’AFSP vise, comme l’indique le procès-verbal de la réunion du Conseil de l’association du 12 décembre 1973 à soutenir « les efforts de coordination interuniversitaire et interdisciplinaire favorables au développement de la science politique tout en manifestant son souci de voir maintenu le caractère unitaire de l’Association (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Compte rendu de l’Assemblée générale de l’AFSP du 12 décembre 1973). Lors de cette réunion, deux groupes obtiennent le patronage de l’AFSP : un groupe franco-britannique d’études politiques animé par Monica Charlot et Vincent Wright, en partenariat avec le Groupe de Recherches en Civilisation Britannique Contemporaine de l’Université Paris III, et un « groupe interuniversitaire lorrain » animé par Serge Bonnet. En juin 1975, le Conseil d’Administration de l’AFSP approuve la création d’un nouveau groupe de travail sur l’étude des Parlements (bientôt appelé GETUPAR) animé par Dominique Damamme et Jean-Luc Parodi et ce en lien avec le Centre d’Etudes des Parlements de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Procès-verbal de la réunion du Conseil d’Administration de l’AFSP du 24 juin 1975 ; Bulletin de liaison, 1, décembre 1975-janvier 1976, p. 10-11). En avril 1976 un Groupe d’étude sur le Parti socialiste se constitue à l’initiative de Roland Cayrol et avec le partenariat de Jean-Claude Colliard et de Maurice Benassayag (sur le lancement de ce groupe, voir le Bulletin de liaison, 2, 1976, p. 8-9). Dans le cadre des activités de ce groupe, René Mouriaux publie notamment une Note sur le PS et le syndicalisme des salariés, 1971-1976 (Paris, FNSP, 1976). A l’automne 1976, lla création d’un « groupe Azuréen de science politique » est envisagé à Nice à l’initiative de Jacques Antoine Basso (Bulletin de liaison, 3, octobre 1976, p. 9-10). Quelques mois plus tard, en avril 1977, c’est un projet de création d’un « groupe alsacien de science politique » qui est évoqué dans le Bulletin de liaison de l’association (Bulletin de liaison, 5, avril 1977, p. 6-7). À l’automne 1977, deux autres groupes sont créés : l’un sur « les Hauts-fonctionnaires et la politique » (animé Francis de Beacque et Jean-Louis Quermonne en prévision de la Table ronde qu’ils organiseront en 1979) et un nouveau groupe sur « la politique britannique » (animée par Monica Charlot). Un autre groupe fonctionne lors de cette décennie, il est animé par Lilly Marcou et rassemble les personnes intéressées par les études sur le « mouvement communiste ». En 1978, ce groupe entendra notamment Anne-Marie Le Gloannec, Georges Lavau, Jorge Semprun, Jacques Leclerc (Bulletin de liaison, 7, octobre 1978, p. 4). Il est co-organisé avec le CERI et poursuivra ses activités jusqu’au début des années 1980. 

  20. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 14 bis, Compte rendu dactylographié de la Journée d’études du 8 mars 1969, tome 2, p. 21. 

  21. Signalons encore la « rencontre » organisée, en 1974, lors du passage à Paris du prix Nobel d’économie Kenneth Arrow (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Procès-verbal de la réunion du Conseil d’Administration de l’AFSP en date du 11 décembre 1974) et la Journée d’études « Cinéma et politique », proposée par le Cycle d’études d’histoire du 20e siècle de la FNSP et patronnée par l’AFSP, organisée le 8 mai 1976. Cette journée vise à faire un rencensement des sources cinématographiques utiles pour l’étude des faits politiques passés et présents (Bulletin de liaison, 2, 1976, p. 5-6). 

  22. À ce titre, l’AFSP lance en avril 1969 une enquête documentaire visant à recenser les travaux de science politique en cours de réalisation et à éditer un « répertoire » de ces travaux afin de favoriser la circulation des savoirs disponibles et une rationalisation des recherches effectuées en France. Une première version de ce répertoire sera communiquée aux membres de l’AFSP le 9 février 1970 (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Note en date du 9 février 1970). Depuis 1962, la Revue Française de Science Politique publie de son côté avec l’aide des services de documentation de la FNSP un inventaire « des travaux inédits de science politique ». Dans la même perspective, l’association lance en janvier 1973 une enquête visant à « procéder à un inventaire minutieux des recherches et des enseignements relevant de la science politique de façon à établir un plan de développement raisonné » et ce en étroite association avec la nécessité d’inscrire dans la durée le recrutement agrégatif de la discipline dont le premier concours se déroule en 1973 (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 4 ter, Note en date du 11 janvier 1973). 

  23. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 14 bis, Compte rendu dactylographié de la Journée d’études du 8 mars 1969, tome 2, p. 4. 

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