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Le moment fondateur (1948-1949)

Jeudi 14 juillet 1949, en ce jour de fête nationale, le Journal Officiel de le République Française, publie en dernière page une longue série de déclarations officielles de création de nouvelles associations visant pêle-mêle à favoriser la pratique de la « gymnastique », d’améliorer la qualité des produits de « l’industrie du caoutchoutage des tissus pour vêtements », ou encore d’encourager « la musique sacrée française »… Au centre de la 2ème colonne de cet inventaire associatif, les politistes curieux découvriront l’acte de naissance juridique officiel d’une autre association : l’Association Française de Science Politique dont le siège social est déjà le 27, rue Saint-Guillaume à Paris (7ème) et dont l’objet déclaré est de « favoriser la recherche et les échanges internationaux dans le domaine de la science politique ».

dessin_siegriedOn appréciera la concision d’un propos qui rend parfaitement compte de l’activité passée comme présente de l’AFSP. On notera avec intérêt aussi le singulier retenu1. Alors que quelques années auparavant, lorsque l’Ecole Libre des Sciences Politiques née avec la défaite de Sedan est nationalisée et transformée en deux institutions complémentaires (l’Institut d’Etudes Politiques [de l’Université] de Paris et la Fondation Nationale des Sciences Politiques dont la vocation est d’ « assurer le progrès de la diffusion en France et à l’étranger des sciences politiques, économiques et sociales », pour reprendre les termes de l’ordonnance n°45-2284 du 9 octobre 1945), le pluriel s’imposait encore presque naturellement ; il semble que l’émergence d’un savoir disciplinaire relativement unifié rend désormais possible le singulier de la distinction scientifique et de la spécialisation des savoirs et des méthodes, en somme, le temps de l’affirmation identitaire.Nombre d’observateurs ultérieurs y verront à juste titre le signe d’une mutation importante de la science politique française : celle qui va engager la « deuxième institutionnalisation » de la discipline pour reprendre la formulation de Pierre Favre2. Prenons toutefois soin de ne pas voir dans cet acte officiel plus qu’il n’est raisonnable d’y déceler : à l’évidence, nous le savons, l’institutionnalisation de la discipline dont atteste à sa manière la création de l’AFSP comme la naissance contemporaine des premiers Instituts d’Etudes Politiques (celui de Paris et de Strasbourg en 1945, ceux de BordeauxGrenobleLyon et Toulouse en 1948, celui d’Aix-en-Provence en 1956) précède le développement d’une culture savante disciplinaire partagée. Comme le note Loïc Blondiaux, « dans le cas français, tout se passe comme si les lieux, les financements, le cadre institutionnel avaient précédé le développement des savoirs »3. Paradoxe apparent qu’illustre parfaitement la genèse bricolée de l’AFSP, comme le lancement de ses premières journées d’études en novembre de la même année. Certes, plusieurs publications phares sont éditées dans ces années fondatrices. Sans avoir la prétention à l’exhaustivité, citons notamment l’ouvrage classique de François Goguel4 sur Les partis politiques sous la IIIème République (Seuil, 1946, 2 volumes), la publication du premier fascicule de la collection des « Cahiers de la FNSP » consacré aux Etudes de sociologie électorale (A. Colin, 1947) – collection qui publiera plus de 200 autres titres jusqu’à sa disparition en 1976 -, le « Que sais-je ? » de Maurice Duverger5 consacré aux Régimes politiques (PUF, n°289, 1948), le livre d’André Siegfried visant à poursuivre l’enquête du Tableau politique de la France de l’Ouest (A. Colin, 1913) et consacré à La géographie électorale de l’Ardèche sous la IIIème République (A. Colin, Coll. « Cahiers de la FNSP » n° 9, 1949), celui de Jean-Jacques Chevallier sur Les grandes oeuvres politiques de Machiavel à nos jours (A. Colin, 1949, préfacé par A. Siegfried), ou encore le premier tome du Traité de science politique de Georges Burdeau (LGDJ, 1949). Si ces savoirs restent encore largement adossés à des disciplines ou des régions de la connaissance scientifique déjà constitués (la géographie, le droit, l’histoire des idées), la multiplication convergente de ces publications, souvent dans des collections ad hoc ; l’usage de plus en plus fréquent du vocable de « science politique » ; la multiplication des lieux d’enseignement et bientôt de recherche dédiés à la discipline, attestent d’une transformation académique que l’AFSP contribuera, avec d’autres, à accompagner et à encourager notamment avec le lancement, en 1951, de la Revue Française de Science Politique qu’elle co-édite avec la FNSP.

Les traces archivistiques relatives à la création de l’AFSP sont encore largement inédites et malheureusement lacunaires6. Elles permettent toutefois de reconstituer globalement le contexte de sa naissance et d’évoquer les acteurs alors engagés dans cette institutionnalisation indissociable d’une prétention scientifique : celle de porter un regard neuf et autonome sur le monde social. Notons tout d’abord le fait que cette genèse est étroitement liée aux transformations du paysage institutionnel international des sciences sociales après la Seconde Guerre Mondiale. Convaincue que le savoir scientifique peut contribuer à l’idéal de paix qu’elle entend servir, l’UNESCO, née officiellement le 4 novembre 1946, va très vite encourager la création d’associations disciplinaires internationales7. Dans ce cadre, l’organisation internationale inscrit sur son agenda, dès sa deuxième Conférence générale de Mexico (6 novembre-3 décembre 1947), un projet d’enquête internationale sur les « méthodes des sciences politiques »8. Le Département des sciences sociales de l’UNESCO se voit alors chargé d’ « encourager l’étude des sujets et des problèmes traités par les spécialistes de science politique (…) ; d’encourager également l’étude des différents points de vue, de la valeur accordée à ces problèmes, des méthodes, des techniques et de la terminologie utilisée »9. La mise en oeuvre de ce projet se traduira l’année suivante par le lancement d’une ambitieuse enquête internationale visant à faire un premier bilan des études de science politique. Avant même la publication partielle de cette enquête dirigée par William Ebenstein, alors professeur de science politique à l’Université de Princeton en détachement auprès de l’UNESCO10, une Conférence est organisée en septembre 1948 à la Maison de l’UNESCO à Paris pour discuter de différents points relatifs à cette vaste enquête qui portera au final sur plus de 80 pays. Cet événement sera le véritable déclencheur direct du projet de création, sous les auspices de l’UNESCO, d’une Association Internationale de Science Politique11 et indirectement de l’AFSP. Et ce notamment parce que la déclaration finale de la Conférence de 1948 décide de convoquer pour l’année suivante une conférence constitutive de l’AISP-IPSA qui doit se tenir à Paris du 12 au 16 septembre 1949. Parmi les membres du Comité restreint préparatoire à cette nouvelle Conférence internationale, on mentionnera notamment la présence de Raymond Aron qui va très vite se tourner vers la FNSP pour assurer une présence française forte et durable au sein de la future structure internationale.

Dans cette perspective, une « réunion d’information relative à la constitution d’une Association Française de Science Politique » se tiendra, le 6 novembre 1948, à l’invitation d’André Siegfried dans les locaux de la FNSP que ce dernier préside alors12. Outre les questions juridiques relatives au statut de l’association et celles relatives à son périmètre d’action par rapport notamment à l’association internationale en cours de constitution, le débat porte aussi sur le nom de l’association et particulièrement sur la question de « savoir s’il faut employer Science Politique au singulier ou au pluriel car, note J. Donnedieu de Vabres, si l’on peut dire que les sciences politiques ont en commun l’unité de l’objet, leurs méthodes sont très diverses, si bien que l’emploi du singulier suppose une doctrine sous-jacente et une prise de parti sur les problèmes fondamentaux ». Au final, sans que le compte-rendu permette d’en savoir plus sur cette question devenue classique, les « membres présents décident qu’il est préférable d’employer le singulier »13.
facade27Très vite, un « Comité initial » est mis en place par la FNSP pour lancer le projet d’une Association Française de Science Politique « de façon à assurer avec l’autorité nécessaire la représentation de la France au sein de [l’AISP-IPSA] ». Association, précise André Siegfried dans le courrier en date du 5 janvier 1949 qui lance le projet associatif, « qui regrouperait des personnalités particulièrement intéressées par l’ensemble des disciplines relevant de la science politique, telle qu’elle a été définie par [la] Conférence internationale [de 1948] »14. Et l’auteur du Tableau politique de la France de l’Ouest de préciser que « cette Association se constituerait dans le cadre de la loi de 1901 ; elle ne réunirait au départ, qu’un petit nombre de spécialistes qualifiés15 par leur activité ou travaux antérieurs (le nombre initial des membres pourrait varier entre 50 et 70). Elle utiliserait les services de la Fondation Nationale des Sciences Politiques qui serait prête à lui donner un siège social et un secrétariat et à mettre à la disposition de ses membres, comme principaux instruments de travail, sa Bibliothèque, ses Centres de documentation et ses différents fichiers d’ouvrages et d’articles. Elle mettrait à l’étude un certain nombre de problèmes concernant la science politique tels que : – définition des principaux termes de la science politique ; – structure comparée des partis politiques en Europe occidentale »16. Le « Comité initial » évoqué par A. Siegfried se compose des personnes « qui ont participé effectivement aux premiers échanges de vue » relatifs à la création de l’AFSP. Outre André Siegfried, ce comité fondateur comprend donc : Raymond Aron, alors professeur à l’ENA et rapporteur pour la France à la Conférence internationale de l’UNESCO de 194817 ; Jacques Chapsal, alors directeur de l’IEP de Paris ; Jean-Jacques Chevallier, professeur à la Faculté de Droit de Paris ; Jacques Donnedieu de Vabres, maître des requêtes au Conseil d’Etat ; Maurice Duverger, alors professeur à la Faculté de Droit de Bordeaux et futur directeur de l’IEP de Bordeaux avant de devenir l’un des fondateurs du Département de science politique de la Sorbonne ; François Goguel, alors directeur du service de la séance au Conseil de la République et professeur à l’IEP de Paris ; Jean Meynaud, alors secrétaire général de la FNSP et futur secrétaire exécutif de l’AISP-IPSA de 1950 à 1955 ; Robert Pelloux18 professeur à la Faculté de Droit de Lyon et Jean Stoetzel19, fondateur en 1938 de l’IFOP et auteur en 1943 d’une thèse sur la Théorie des opinions (PUF, Coll. « Bibliothèque de Philosophie contemporaine. Psychologie et sociologie »). À la suite de cette initiative, André Siegfried convoque à la date du jeudi 28 avril 1949 une réunion constitutive de l’AFSP qui se tiendra dans les locaux de la FNSP avec l’ordre du jour suivant : « Adoption des statuts de l’Association ; Désignation du Conseil d’administration ; Fixation d’un programme de travail dans le cadre des indications de ma première lettre [celle du 5 janvier 1949] »20. Cette convocation a été envoyée aux 50 personnalités « ayant accepté de faire partie de l’Association Nationale de Science Politique » (sic) dont la liste dactylographiée est disponible ici. On y trouve aussi bien des historiens de renom [dont plusieurs incarnent le mouvement des Annales : Fernand Braudel qui vient tout juste de publier La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II (A. Colin, Coll. « Les sources », 1949), Lucien Febvre avec qui André Siegfried est en relation épistolaire depuis la fondation des Annales au comité de rédaction duquel il participera symboliquement21 mais aussi Louis Chevalier, Ernest Labrousse, Pierre Renouvin), des sociologues (dont Raymond Aron, Georges Davy, Henri Lefebvre, Gabriel Le Bras ou encore Jean Stoetzel), des juristes (dont Maurice Duverger, Jean Rivero, Robert Pelloux, Marcel Prélot, Georges Vedel), des économistes (Jean Fourastié, Jean-Marcel Jeanneney, François Perroux), des ethnologues (notamment Marcel Griaule), des géographes (en particulier, André Allix), un démographe (Alfred Sauvy) mais aussi des hauts fonctionnaires, des hommes politiques ou des journalistes de renom (Bernard Chenot, Michel Debré, Jacques Donnedieu de Vabres, Henry Puget, Roger Seydoux qui quitte alors la FNSP pour rejoindre le corps diplomatique, Pierre Gaxotte, alors journaliste au Figaro). Lors de cette réunion, le principe et le contenu d’une convention qui liera l’AFSP et la FNSP sont notamment discuté. Dans la foulée de cette réunion constitutive, une « Déclaration de constitution d’une association » (voir la déclaration et le récépissé) est rédigée. Elle sera déposée auprès des services de la Préfecture de Police de Paris le 28 juin 1949 à des fins d’enregistrement. Le 8 juillet suivant, l’AFSP en cours de constitution règlera la somme de 490 francs au service des Journaux Officiels : ce qui rend possible la publication de l’annonce légale dans l’édition du 14 juillet à la page 6908. Un communiqué de presse rédigé le 20 juin 1949 rendra public cette création22. Le premier Conseil d’administration de l’AFSP est ainsi composé : André Siegfried (Président), Jean-Jacques Chevallier (Vice-président), Jacques Chapsal (Trésorier), François Goguel (Secrétaire) Raymond Aron, Georges Bourgin (Conservateur honoraire des Archives Nationales, qui remplace Ernest Labrousse prévu dans une première version du document), Maurice Duverger, Lucien Febvre, Henry Puget, et Pierre Renouvin. Le secrétariat administratif de l’association est confié à Jean Meynaud qui cumule cette activité avec celle de Secrétaire général de la FNSP.À peine constituée, l’AFSP participera à la Conférence constitutive de l’AISP-IPSA des 12-16 septembre 194923. Avec l’Association Américaine de Science Politique (APSA, née en 1903), l’Association Canadienne de Science Politique (née en 1913 sur une base interdisciplinaire) et l’Association Indienne de Science Politique (née en 1938), elle devient dès ce moment l’un des premiers membres collectifs de l’AISP-IPSA dont le siège social est alors fixé à Paris avant de l’être à Bruxelles en 1967, puis plus tard à Montréal.

L’AFSP réunira son Conseil d’Administration pour la première fois le 23 novembre 1949 (dont vous pouvez télécharger le compte-rendu ici) et organisera ses premières Journées d’études les 26 et 27 novembre suivants.

 

Notice historique rédigée par Yves Déloye


Notes


  1. On notera toutefois que, dans la correspondance relative à la création de l’AFSP, l’hésitation entre le singulier et le pluriel subsiste comme dans cette lettre en date du 20 (19 ?) avril 1949 rédigée par André Siegfried à des fins de convocation de la réunion constitutive de l’AFSP (Centre d’Histoire de Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine, Fonds Jacques Chapsal, 2 SP 43). 

  2. Voir notamment P. Favre, « Histoire de la science politique », in M. Grawitz & J. Leca (eds.), Traité de science politique, Paris, PUF, 1985, tome 1, p. 37. On invite le lecteur à se reporter à la rubrique « Bibliographie » de ce site pour s’informer des autres travaux disponibles sur ce sujet. 

  3. L. Blondiaux, « Pour une histoire sociale de la science politique », in Y. Déloye & B. Voutat (eds.), Faire de la science politique. Pour une analyse socio-historique du politique, Paris, Belin, Coll. « Socio-histoires », 2002, p. 59. 

  4. François Goguel, qui jouera un rôle crucial dans le développement de l’AFSP dont il sera le président de 1967 à 1982, publie aussi en 1949 une Initiation aux recherches de géographie électorale (Paris, Centre d’Etudes Sociologiques). 

  5. M. Duverger avait publié, le 29 février 1944, un autre « Que sais-je ? » sur Les Constitutions de la France (PUF, n° 162). 

  6. Elles sont principalement conservées au Centre d’Histoire de Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine, Fonds Jacques Chapsal, notamment dans le carton 2 SP 43. Cette dimension lacunaire des sources explique la prudence de certaines de nos formulations et peux permettre de comprendre, sans la justifier, l’absence de travaux conséquents consacrés à cet épisode pourtant important dans l’histoire de la science politique en France. 

  7. Voir ici l’article ancien de Michel Conil-Lacoste, « Vingt ans d’activité de l’UNESCO dans le domaine des sciences sociales », Revue Française de Sociologie, 9(3), 1968, p. 390-404 et surtout le travail récent de John Coakley : « Evolution dans l’organisation de la science politique : la dimension internationale », Revue Internationale des Sciences Sociales, 179, mars 2004, p. 189-203 à qui nous empruntons nos informations. 

  8. Voir William Ebenstein, « Instruction and Research toward International Collaboration in Political Science : a Report on the UNESCO Project, ‘Methods in Political Science’ », The American Political Science Review, 42(6), décembre 1948, p. 1181-1189. Sur le parcours intellectuel de W. Ebenstein, voir Gerhard Loewenberg, « The Influence of European Emigré Scholars on Comparative Politics, 1925-1965 », The American Political Science Review, 100(4), novembre 2006, p. 507-604. 

  9. Bulletin international des sciences sociales, 1(1), 1949 cité par J. Coakley, art. cit., p. 196. 

  10. UNESCO, La science politique contemporaine. Contribution à la recherche, la méthode et l’enseignement, Paris, UNESCO, 1950, VII-738 p. Ouvrage introduit par Massimo Salvadori. Cet ouvrage contient notamment les deux rapports consacrés à la situation française : celui de Raymond Aron, « La science politique en France » (p. 52-63) et celui de Lazare Hopelmanas, « L’enseignement de la science politique en France » (p. 668-675). Télécharger les extraits de l’ouvrage 

  11. Sur l’histoire de l’AISP-IPSA, voir J. Coakley & J. Trent, History of the International Political Science Association (1949-1999), Dublin, AISP, 2002. 

  12. Outre André Siegfried, le compte-rendu de cette réunion mentionne la présence de Raymond Aron qui y précisera « l’historique du problème » et le travail effectué par l’UNESCO, Jacques Chapsal, Jacques Donnedieu de Vabres, Maurice Duverger, François Goguel, Jean Meynaud, Massimo Salvadori et Jean Stoetzel. 

  13. Centre d’Histoire de Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine, Fonds Jacques Chapsal, 2 SP 43, compte-rendu dactylographié de la réunion du 6 novembre 1948. 

  14. Le courrier type d’André Siegfried (non daté, envoyé en fait très probablement le 5 janvier 1949) est accompagné d’une note annexe intitulée « Le domaine de la science politique » qui reprend les quatre éléments de définition du périmètre de la discipline approuvés par la Déclaration finale de septembre 1948 évoqué plus haut, à savoir : « I. Théorie politique, II. Institutions politiques, III. Partis, groupements et opinion publique, IV. Relations internationales ». Sur ce point, voir J. Coakley, art. cit., p. 197. 

  15. Qui sont justement les destinataires du courrier cité. La correspondance relative à cette question est conservée dans les Archives de l’AFSP, Fonds historiques, carton 1 AFSP 2. De son côté, le Fonds Jacques Chapsal conserve la « liste des personnalités ayant accepté de faire partie de l’Association Nationale de Science Politique » – avril 1949 – et ayant (probablement pour nombre d’entre elles) participé à la réunion constitutive du 28 avril 1949. Les archives conservent toutefois une liste dactylographiée en date du 14 décembre 1948 qui comporte une intéressante distribution statistique des réponses : 38 réponses positives, 2 négatives (Georges Friedmann et R. David) et 18 sans réponse en date du 5 février 1949. Un comptage ultérieur fait apparaître 50 réponses positives, 4 réponses négatives (dont celles d’Hubert Beuve-Méry et du géographe Pierre George) et 4 sans réponse. 

  16. Centre d’Histoire de Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine, Fonds Jacques Chapsal, 2 SP 43, courrier dactylographié non daté d’André Siegfried [automne 1948, envoyé en fait le 5 janvier 1949]. 

  17. Il présidera aussi la Conférence constitutive de l’AISP-IPSA des 12-16 septembre 1949. Sur l’état d’esprit de R. Aron à l’époque, voir son témoignage précieux dans Le spectateur engagé. Entretiens avec J.-L. Missika et D. Wolton, Paris, Julliard, 1981, p. 118-119. 

  18. Qui n’était toutefois pas là lors de la réunion d’information du 6 novembre 1948. 

  19. Sur son parcours, voir L. Blondiaux, La fabrique de l’opinion. Une histoire sociale des sondages, Paris, Seuil, Coll. « Science politique », 1998, p. 291-299. 

  20. Centre d’Histoire de Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine, Fonds Jacques Chapsal, 2 SP 43, courrier dactylographié daté du 20 avril 1949 d’André Siegfried. 

  21. Cf. Marc Bloch & Lucien Febvre, Correspondance. Édition établie, présentée et annotée par Bertrand Müller, 3 tomes (1928-1943), Paris, Fayard, 1994-2003. 

  22. Le Fonds Jacques Chapsal conserve un petit dossier « propagande » (Télécharger le dossier) qui reflète cet effort de publicité engagé par le directeur de l’IEP de Paris et notamment plusieurs copies des courriers en date du 14 décembre 1949 destinés aux rédactions du Monde, des Nouvelles littéraires et de la revue L’éducation nationale (carton 2 SP 43). Les Nouvelles littéraires rendront compte de la création de l’AFSP dans leur édition du 5 janvier 1950. 

  23. Ses statuts ne seront toutefois déposés à la Préfecture de Police de Paris que l’année suivante. 

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