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Les « années folles » (1949-1958)

En paraphrasant ainsi le titre de l’un des chapitres d’un ouvrage consacré récemment à l’histoire de la science politique suisse1, on entend simplement rappeler que la conjoncture intellectuelle qui suit l’après Seconde Guerre Mondiale sera, dans plusieurs pays européens, propice au développement de la science politique comme discipline autonome. Les acteurs de cette institutionnalisation qui va (enfin) réussir sont toutefois conscients des difficultés qui les attendent.

Ainsi, Raymond Aron, dont nous avons vu le rôle crucial dans l’émergence du projet de création de l’AFSP, note-t-il dans le rapport qu’il rédige pour l’UNESCO en 1950 : « Une première remarque s’impose : il n’existe pas, en France, de science politique (au singulier). On parle des sciences politiques et morales – ou politiques, économiques et sociales. Ni comme discipline scientifique ni comme spécialité universitaire, la science politique n’est reconnue comme telle »2. Malgré cela, la décennie qui voit la création et le développement de l’Association Française de Science Politique peut être considérée a posteriori comme une période dont l’effervescence créatrice va rendre possible l’émergence des premières bases institutionnelles et scientifiques d’une nouvelle discipline en France.
vespaDès la Libération, les premières bases sont jetées avec la création de la Fondation Nationale des Sciences Politiques et de l’Institut d’Etudes Politiques [de l’Université] de Paris nés tous les deux à la suite de la nationalisation de l’Ecole Libres des Sciences Politiques3. Dans le même mouvement qui voit aussi la création de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), l’Institut d’Etudes Politiques [de l’Université] de Strasbourg est fondé. Cet établissement régional sera rejoint en 1948 par la création sur le territoire hexagonal de quatre autres IEP respectivement à Bordeaux, Grenoble, Lyon et Toulouse. Celui d’Aix-en-Provence rejoint en 1956 le réseau des Instituts d’Etudes Politiques qui s’étendra encore au début des années 1990 avec la création des IEP de Lille et de Rennes. Du côté des Facultés de Droit, c’est en 1954 que les enseignements de science politique font leur entrée dans le programme de ces dernières, mettant « fin, selon les termes de Marcel Prélot, [à] une extraordinaire carence »4. L’arrêté du 7 janvier 1956 complètera cette révolution institutionnelle silencieuse en créant le premier « Cycle supérieur d’Etudes et de Recherches Politiques » à l’IEP de Paris à l’initiative de la FNSP5.

En parallèle, les premières expériences de recherches collectives sont lancées avec la création, à l’initiative de François Goguel et avec le soutien de la FNSP, du Centre d’Etudes Scientifiques de la Politique Intérieure qui organise, dès 1948, un premier colloque de sociologie électorale ; avec le lancement, sous l’impulsion de Jean-Baptiste Duroselle, du Centre d’Etudes des Relations Internationales (CERI) au sein de la FNSP et qui bénéficie de l’appui de la Fondation Ford6, laboratoire plus tard associé au CNRS ou encore avec la création, en 1958 à l’IEP de Bordeaux, du Centre d’Etude d’Afrique Noire (CEAN) affilié à la FNSP et au CNRS. C’est également pendant ces « années folles » que le Centre National de la Recherche Scientifique commence à soutenir fortement les premières initiatives en matière de recherche publique en science politique7. L’AFSP bénéficie, dès 1952, d’une aide financière cruciale pour son développement ultérieur de la part de l’organisme public8. C’est grâce à cette aide directe qu’elle pourra engager plusieurs programmes d’enquête scientifique et publier les premiers résultats de ces journées d’études ou tables rondes9.

Le programme scientifique de l’AFSP dans la décennie qui s’écoule de sa création à la celle de la Ve République (1949-1958) se concentre principalement sur plusieurs objets bientôt « canoniques » de la discipline :

  • Les partis politiques (à l’étude desquels elle destine une partie de ces premières Journées d’études des 26-27 novembre 1949). C’est à cet objet qu’elle va également consacrer, sous l’impulsion décisive de Maurice Duverger membre de son Conseil d’administration, une enquête documentaire en privilégiant l’étude des « partis socialistes européens » (12 octobre 1950). Ce thème, conjointement à celui des élections, fera encore l’objet, lors de la table ronde des 17-19 novembre 1952, d’une appréhension méthodologique comparative nouvelle qui conduit l’AFSP à mettre en place, avec le soutien de la Bibliothèque de la FNSP, un Centre de Documentation sur les Partis politiques dont le but est « de rassembler et de mettre à la disposition des chercheurs qualifiés la documentation méthodique la plus complète possible concernant les partis et mouvements politiques en France et à l’étranger »10. En juin 1955, elle poursuit cette exploration avec l’organisation d’une ambitieuse Table ronde sur « Partis politiques et classes sociales en France ».
  • Les systèmes électoraux 11 à l’étude desquels elle consacre une partie de ces deuxièmes Journées d’études des 3-4 juin 1950.
  • La sociologie de la participation électorale et de l’orientation politique (avec notamment, dès 1952, le lancement d’une enquête pionnière sur la « participation des femmes à la vie politique en France » [Journées d’études des 14-15 juin 1952] ; l’organisation d’un premier colloque d’une série appelée à accompagner l’histoire de l’AFSP sur « Les paysans et la politique » en juin 1956 ; ou encore avec l’organisation d’une enquête sur « L’opinion politique des intellectuels français » [29 juin 1957]). Les élections législatives de janvier 1956 et de novembre 1958 font, ainsi que les élections référendaires du 28 septembre 1958, l’objet d’une première série de chroniques électorales dont l’AFSP est le pilote scientifique. Appuyées sur deux enquêtes électorales collectives, ces chroniques seront publiées, respectivement en 1957 et en 1960, dans la collection des  « Cahiers de la FNSP » qui accueille nombre des premières publications scientifiques issues des travaux de l’AFSP.
  • Les études parlementaires avec la Table ronde des 3-4 juillet 1954 sur « Le travail parlementaire en France, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Suisse ».
  • Les relations internationales notamment déjà sous l’angle de la politique étrangère à laquelle elle consacre deux manifestations scientifiques (Journées d’études des 13-14 juin 1953 sur « Les fondements de la politique étrangère » ; Table ronde du 21 mai 1955 sur « L’élaboration de la politique étrangère en France »).

Les questions relatives à la méthodologie de la science politique sont aussi fortement présentes dans ce premier agenda de recherches avec notamment le lancement d’une réflexion, considérée comme un préliminaire à l’émergence de la discipline, sur « le vocabulaire politique » (26-27 novembre 1949) ou encore la Table ronde, ouverte à des « savants belges et hollandais », consacrée à la « Méthodologie de l’étude des partis et des élections » (sous la responsabilité scientifique conjointe de Maurice Duverger et de François Goguel, 17-19 novembre 1952). De manière originale pour la science politique européenne de l’époque, l’articulation entre l’organisation de la vie économique et sociale (et les croyances qui l’accompagnent) et la vie politique, ainsi que le « pouvoir économique en France » font l’objet de premières incursions qui reflètent peut-être l’influence de Jean Meynaud, secrétaire administratif de l’AFSP de 1949 à 1952 (songeons ici au thème du « rôle des croyances économiques dans la vie politique » abordé lors des premières Journées d’études des 26-27 novembre 1949 et repris l’année suivante sous l’angle des « mythes économiques » [Journées d’études des 3-4 juin 1950] ; à celui des « élections sociales » comparées aux scrutins politiques [Table ronde du 21 février 1953] ; à celui de « l’exercice du pouvoir dans les entreprises nationales » (« Colloque restreint » en 1953] ou encore à « L’étude des rapports sociaux en France et en Allemagne » [prévue pour le printemps 1954 mais finalement annulée par manque de participants]).

facade27bisPrésidée tout au long de la décennie par André Siegfried, l’AFSP engage son développement en parfaite harmonie avec celui de l’AISP-IPSA dont elle partage les orientations scientifiques générales. Dès la création de l’AISP-IPSA à l’automne 194912, la France y bénéficie d’une représentation officielle forte de trois membres (privilège représentatif réservé aux pays fondateurs de l’AISP-IPSA) qui seront  le plus souvent des membres de son propre Conseil d’Administration (Raymond Aron qui a joué un rôle déterminant dans sa création, Jacques Chapsal qui sera nommé Président de l’AISP-IPSA en 1958 au moment du Congrès mondial de Rome, Maurice Duverger qui est nommé Vice-président lors de la première réunion du Conseil de l’AISP-IPSA lors du Congrès mondial de La Haye en 1952 et en restera membre jusqu’en 1964). Cette insertion internationale se reflète notamment dans le fait que la programmation scientifique de l’AFSP soit alors fréquemment articulée aux thèmes prioritaires définis par l’AISP-IPSA. Membre fondateur de cette dernière, l’AFSP met également en œuvre dès cette époque un programme d’aides financières visant à favoriser la présence française dans un réseau où la langue française est encore largement d’usage13.

Cette décennie « folle » est aussi celle qui voit, en juin 1951, le lancement de la Revue Française de Science Politique. Publiée alors par les Presses Universitaires de France, la revue est conjointement éditée par l’AFSP et la FNSP. Son Comité de direction, présidé par André Siegfried, comprend alors Raymond Aron, Jacques Chapsal, Jean-Jacques Chevallier, Maurice Duverger, François Goguel, Jean Stoetzel et Jean Meynaud (Secrétaire général de la revue). Cette publication trimestrielle entend « couronne[r] un ensemble récent d’initiatives prises pour donner à la science politique la place qui doit être la sienne en France »14. Le 18 octobre 1952, la revue organise avec l’AFSP son premier colloque consacré à un débat sur la question de « la stratification du pouvoir » avec Raymond Aron.

Au terme de cette période, nombre d’observateurs souligneront la contribution de l’AFSP à l’émergence et à l’unification d’une discipline désormais en voie d’institutionnalisation. Si le nombre de ses membres reste faible15, il semble toutefois que le défi ait été relevé et que les obstacles à son développement en partie contournés. Comme le note avec humour Crawford B. Macpherson, la France est alors en train de rattraper son retard historique et de faire preuve d’une réelle capacité performative en matière scientifique : « The most signifiant indication of progress towards the creation of a specifically political science is the establishement of the Association Française de Science Politique in 1949 ands the Revue Française de Science Politique in 1951. These constitute, in effect, a declaration of independence on the part of political science as such, and are an impressive evidence of the existence of a body of scholars who think in terms of political science. (…) Indirectly the Association and the RFSP may do something even more important towards the creation of a political science, simply because their work is a demonstration that a political science already exists »16. Bref, longtemps considérée comme une « chimère »17 la science politique semble alors devenue une prophétie autocréatrice…

 

Notice historique rédigée par Yves Déloye


Notes


  1. P. Gottraux, P.-A. Schorderet & B. Voutat, La science politique suisse à l’épreuve de son histoire. Genèse, émergence et institutionnalisation d’une discipline scientifique, Lausanne, Editions Réalités sociales, 2000, chapitre V. 

  2. R. Aron, « La science politique en France », in UNESCO, La science politique contemporaine. Contribution à la recherche, la méthode et l’enseignement , Paris, UNESCO, 1950, p. 51 (Télécharger des extraits de l’ouvrage). Quelques années plus tard, C. B. Macpherson établira le même diagnostic : « The problem, until very recently, has been not a problem of developing political science, but one of creating a political science against the whole force of the academic and intellectual tradition, in which the study of political institutions has been dominated by the faculties of law, the study of political philosophy by the faculties of philosophy and the study of political movements by the departments of history » [Report on Research in Political Science Prepared for the IPSA, sl, sn, sd [1953], p. 15, souligné par l’auteur, document disponible à la Bibliothèque de Sciences Po sous la cote Mel 4°88 (15)]. 

  3. C. Charles, « Savoir durer. La nationalisation de l’Ecole libre des sciences politiques », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 86-87, 1991, p. 99-105. 

  4. M. Prélot, « La fin d’une extraordinaire carence », Revue Internationale d’Histoire Politique et Constitutionnelle 25-26, 1957, p. 1-16 (Télécharger des extraits de la revue) . Jacques Chapsal avait, dès 1954, sensibilisé la Direction de l’Enseignement Supérieur sur ce point en rédigeant une Note [confidentielle] sur le développement de la science politique en France (12 pages) transmise  à G. Berger. Cette note est conservée au Centre d’Histoire de Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine, Fonds J. Chapsal, 2 SP 41. 

  5. G. Le Bras, « Le Cycle supérieur d’études et de recherches politiques », Revue Internationale d’Histoire Politique et Constitutionnelle, 25-26, 1957, p. 44-49 (Télécharger des extraits de l’article). Son Comité de direction comprend André Siegfried et Gabriel Le Bras. A son ouverture, le 1er octobre 1956, quatre directeurs d’études sont désignés : Maurice Duverger, Jean-Baptiste Duroselle, Alfred Grosser et René Rémond. Jusqu’en 1966, son secrétariat exécutif sera assuré par Jean Touchard. Sur cette création, voir aussi l’annonce publiée dans la Revue Française de Science Politique, 6(3), 1956, p. 731-732. Un premier bilan de ce cycle d’études est proposé par la Revue Française de Science Politique, 7(1), 1957, p. 150-152. 

  6. Sur le rôle de cette fondation créée en 1936 par le constructeur Henry Ford dans le développement des sciences sociales en Europe, voir G. Gemelli ed., The Ford Foundation and Europe. Cross-Fertilization of Learning in Management and Social Sciences, Bruxelles, Presses interuniversitaires européennes, 1998. 

  7. Voir ici les quelques informations données par Lazare Kopelmanas, « L’enseignement et l’organisation de la recherche en matière de science politique en France », in UNESCO, La science politique contemporaine. Contribution à la recherche, la méthode et l’enseignement, Paris, UNESCO, 1950, p. 674-675 (Télécharger des extraits de l’ouvrage). Voir aussi J. Chapsal, L’enseignement de la science politique en France. Rapport présenté lors de la table ronde de Cambridge de l’AISP-IPSA, sl, sn, 1952, p. 107 et suiv (Télécharger le rapport). 

  8. Archives AFSP, Fonds historiques, carton 1 AFSP 1, Note complémentaire sur les demandes de crédit présentées par l’AFSP adressée à la direction du CNRS en date du 17 septembre 1951. Ces demandes recevront l’année suivante un début de concrétisation avec la mise à disposition de l’AFSP d’un collaborateur technique à mi-temps et la dotation d’un crédit de vacation de 200 000,00 francs (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 1, Note sur l’activité de l’AFSP en date du 25 mars 1952). Sur ces premières relations contractuelles entre l’AFSP et le CNRS, voir les pièces conservées dans les Archives de l’AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 2. 

  9. Les statuts de l’AFSP modifié en 1950 précisent son objet définitif dans l’article 2 : « Les moyens d’action de l’Association sont notamment : l’organisation d’enquêtes, de réunions d’études et de congrès ; l’établissement de fichiers de documentation ; l’édition de publications scientifiques » (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 1, statuts modifiés de l’AFSP en date du mois de juin 1950). 

  10. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 1, Annexe 1 à la Note sur l’activité de l’AFSP en date du 24 mars 1952. Voir aussi ici le bilan d’activités de l’association publié par la Revue Française de Science Politique, 3(4), 1953, p. 912. 

  11. Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 1, Note sur les activités de l’AFSP [en date du 23 novembre 1949], p. 2. Les deux autres thèmes privilégiés à la suite de la Conférence fondatrice de l’AISP-IPSA sont respectivement « les nouvelles tendances de l’enseignement en sciences politiques » (thème qui avait fait l’objet d’une demande expresse de l’UNESCO lors de sa deuxième Conférence générale de 1947) et « les incidences politiques de la planification économique ». 

  12. Lors de la Conférence fondatrice de Paris des 12-16 septembre 1949, l’AFSP est représentée par Maurice Duverger et François Goguel (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 1, Note sur les activités de l’AFSP [en date du 23 novembre 1949], p. 2). 

  13. Pour financer ce programme d’aides, l’AFSP prend alors l’habitude de solliciter la Direction Générale des Relations Culturelles du Quai d’Orsay. En 1952, par exemple, le Ministère des Affaires Etrangères allouera à l’AFSP la somme de 200 000,00 francs pour couvrir les frais de voyage de la délégation française au Congrès mondial de La Haye (Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 1, Note sur l’AFSP en date du 5 décembre 1952, p. 4). 

  14. Avant-propos au premier numéro de la Revue Française de Science Politique, 1(1), 1951, p. 5. 

  15. L’AFSP compte un peu plus de 120 membres en 1957 contre 50 en 1949 lors de sa création (Archives AFSP, Fonds historiques, carton 1 AFSP 1, liste des membres de l’AFSP en 1957). A cette époque, les statuts de l’AFSP stipulent le principe d’une cooptation des membres de l’AFSP : « L’Association se compose de membres titulaires. L’admission des membres est prononcée par le Conseil d’Administration à la majorité absolue des membres le composant, sur présentation de trois membres de l’Association » (article 3). De son côté, la Revue Française de Science Politique compte quelques 700 abonnés. Source : Archives AFSP, Fonds historique, carton 1 AFSP 1, diverses pièces). 

  16. M. C. Macpherson, Report on Research in Political Scienceop. cit., p. 15-16. La version finale de ce rapport sera traduite en langue française dans la Revue Française de Science Politique en 1954 [4(3), p. 514-544]. Certains juristes épris de science politique ne partagent toutefois pas l’optimisme du politiste canadien. Ainsi, Georges Burdeau dans l’introduction de sa Méthode de la science politique (Paris, Dalloz, Coll. « Précis Dalloz »,1959) qualifie la science politique de « science imprécise, fragile et déchirée ». Jugement auquel Marcel Prélot, en conclusion du premier « Que sais-je ? » (n° 909) consacré à La science politique (PUF, 1961), apportera une critique nuancée : « A peu près tous les politologues – même lorsqu’ils veulent s’appeler political scientists ou politicologues – cherchent la même chose, car, selon l’aphorisme pascalien, ils ne chercheraient pas, s’ils n’avaient déjà trouvé » (op. cit., p. 122). 

  17. On se souvient qu’en 1989, lorsqu’il envisage de publier son livre classique, Naissances de la science politique, 1870-1914 (Paris, Fayard, Coll. « L’espace du politique », 1989), Pierre Favre propose initialement à Fayard le titre suivant : Portait d’une science en chimère. Voir ici son témoignage : « L’histoire des sciences est-elle toujours de l’histoire . Fragment d’autobiographie intellectuelle », in Y. Déloye & B. Voutat eds., Faire de la science politique. Pour une analyse socio-histoire du politique, Paris, Belin, Coll. « Socio-histoires », 2002, p. 277, note 37. 

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