le portail de la science politique française
L’ESR de notre pays a déjà eu bien des épreuves à affronter, mais nous entrons dans une zone de turbulences propre à transformer le paysage d’une façon radicale.
La cure d’austérité financière qu’entament les universités françaises, sans précédent depuis la Libération, va durablement affaiblir le service public. Le secteur privé qui commence déjà à en tirer parti, non seulement n’est pas accessible à tout un chacun, mais, en outre, ne dispense pas un enseignement de la même qualité.
Quant au CNRS, la désUMRisation de trois quarts de ses unités va créer un dispositif de recherche à deux vitesses opposant des « keylabs » à une myriade de labos sous-dotés car s’adossant à des universités désargentées.
Si toutes les disciplines sont appelées à souffrir, la science politique risque d’être particulièrement pénalisée. D’une part, comme toutes les SHS ou presque, ses forces les plus vives se trouvant en région parisienne, les premières victimes de cette politique du CNRS seront les dizaines de labos, ex-UMR, voués à disparaître. D’autre part, notre discipline attirant toujours plus d’étudiants, la réduction des moyens financiers et humains va déboucher sur des taux d’encadrement toujours plus lourds pour les MCF et les PU.
Loin de se résigner, l’AFSP orchestre la mobilisation des politistes sur un mode aussi constructif que déterminé.
Ceci implique une objectivation des menaces. Nous montrerons ainsi que les formations privées qui ont commencé de profiter des difficultés des universités n’offrent pas des formations comparables et que la stratégie du CNRS reviendra à concentrer la recherche en science politique dans le bassin parisien.
Les données ainsi rassemblées seront diffusées à travers le MagAFSP et via le réseau que l’Association est en train de construire dans les médias et à travers le tissu des associations (notamment celles des enseignants du secondaire).
En parallèle, l’AFSP orchestre les réactions, non seulement des individus qui la rejoignent, mais aussi d’institutions aussi variées que les départements universitaires, les IEP ou les labos : c’est le creuset d’une circulation de l’information et d’une coordination des réponses collectives.
En 2023, l’AFSP s’est ainsi, déjà, engagée dans la défense de la liberté académique à travers la création de l’Observatoire des Atteintes à la Liberté Académique (OALA). Cette initiative a été lancée conjointement avec l’Association Française de Sociologie et nous chercherons à faire front avec d’autres chaque fois que cela sera possible, comme en témoigne d’ailleurs la participation active de l’AFSP au Collège des Sociétés Savantes.
Vous l’avez compris, cette année, nous vous invitons à nous rejoindre dans un contexte d’une gravité particulière, parce que les politistes ont besoin d’une AFSP plus forte encore que par le passé.
Une AFSP forte, ce n’est pas seulement une AFSP mobilisée dans la défense de dispositifs institutionnels, c’est aussi une AFSP au service d’une discipline scientifique. A cet égard, les événements qui scandent chaque année notre actualité intellectuelle – le Congrès et les Rencontres – sont appelés à attirer toujours davantage de participants, et en particulier des académiques titulaires de leur poste dont la discipline a tellement besoin. En 2025, nous vous donnons rendez-vous les 30 juin et 1er juillet à l’Université Sorbonne Nouvelle pour la 4e édition des Rencontres de la science politique !
A ces temps forts de la carrière de notre association s’ajoutent, les numéros mensuels de notre podcast, « Politistes dans la Cité » et de notre webinaire, « Poli(cri)tique » qui manifestent l’utilité sociale de femmes et d’hommes ne vivant plus dans une tour d’ivoire depuis bien longtemps !
Nous comptons donc sur vous pour adhérer ou réadhérer en 2025 pour contribuer à l’action de l’AFSP sous un angle ou un autre !
Christophe Jaffrelot, Président de l’AFSP
Nathalie Duclos, Secrétaire générale de l’AFSP
Voici le lien d’accès pour votre adhésion (ou votre renouvellement d’adhésion) à l’AFSP en 2025