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Qui doute de la science ? Enquête sur les nouveaux visages du scepticisme scientifique

Une vaste enquête menée sur près de 50 ans par le CEVIPOF – Sciences Po, le Centre de données socio-politiques de Sciences Po (CDSP) puis l’Université de Lorraine, éclaire les évolutions du scepticisme envers la science en France. Celui-ci, autrefois lié à la religion ou à l’éducation, est aujourd’hui alimenté par d’autres ressorts. Emiliano Grossman, directeur du CDSP, décrypte les résultats de l’enquête “L’image de la science”.

L’enquête très originale, « L’image de la science » a été réalisée huit fois entre 1972 et 2021. Celle-ci permet de réaliser des états des lieux des sentiments antiscience et d’interroger l’évolution des déterminants de ces sentiments. Les données sont disponibles sur la banque de données du Centre de données socio-politiques (CDSP).

La religion et l’éducation jouent un rôle de moins en moins central dans la défiance envers la science : autrefois considérés comme les principaux facteurs du scientoscepticisme, leur influence s’estompe à mesure que les croyants et les moins diplômés adoptent des attitudes plus nuancées voire favorables à la science.

La politisation des sujets scientifiques est devenue un facteur déterminant : des enjeux comme le climat ou la santé publique sont désormais interprétés à travers des prismes idéologiques, accentuant la méfiance envers les experts selon les affiliations politiques.

Une nouvelle forme de populisme anti-science émerge : le sciento-populisme : ce phénomène désigne la stratégie de certains acteurs politiques ou médiatiques consistant à discréditer la science pour séduire l’opinion, renforcer des récits identitaires ou justifier des intérêts contraires aux consensus scientifiques.

Pour en savoir plus : https://www.sciencespo.fr/fr/actualites/qui-doute-de-la-science/