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Réceptions et usages par les professionnels de la politique des contributions des intellectuels en France au début des années 2000. L’hybridité des acteurs comme ressource politique.
Construite autour de trois études de cas, cette recherche montre que la réussite des interactions entre intellectuels et professionnels de la politique en France aujourd’hui repose sur des acteurs hybrides, individuels ou collectifs.
La 1ère étude de cas, qui analyse le positionnement et le rôle joué par les promoteurs des think tanks politiques, interroge l’évolution des relations et des frontières entre les champs académique, politique et administratif, économique et journalistique. La maîtrise par un même acteur de langages propres à différents champs dans lesquels il a été ou est positionné peut être mise au service de la communication simultanée entre ces champs et de la circulation des hommes, des modèles et des idées.
La médiation des passeurs hybrides de scientificité, au cœur de la 2ème étude de cas, permet la rencontre entre l’espace politique de la prise de décision et la réflexion conceptuelle sur les enjeux scientifiques, médicaux, éthiques, philosophiques et moraux soulevés par les pratiques médicales s’inscrivant dans le champ de la bioéthique, à l’image de la fin de vie. Les avancées législatives reposent, dans ces domaines où convictions éthiques et exigences politiques s’imbriquent de façon indémêlable, sur la réussite de cette rencontre.
La 3ème étude de cas met en évidence le fait que le rôle joué par les acteurs hybrides dans les interactions entre espace intellectuel et espace politique est central à la fois en plein et en creux. Le refus de l’hybridation d’une production intellectuelle se traduit par l’échec de l’interaction entre les intellectuels à l’origine de cette production et les professionnels de la politique qui auraient pu s’en saisir.