le portail de la science politique française

rechercher

Actualité

Accumuler du capital : quelles stratégies de profit et politiques de dépossession ?

Un appel à communications est lancé pour un colloque international intitulé « Accumuler du capital. Stratégies de profit et politiques de dépossession » qui se tiendra à l’Université Paris Dauphine les 6 et 7 juin 2019. Ce colloque est organisé avec le soutien du groupe de projet SPoC (Structures Politiques du Capitalisme) de l’AFSP. 

 

Comité d’organisation : Marlène Benquet, Céline Bessière, Théo Bourgeron, Cédric Durand, Sabine Montagne, Paul Lagneau-Ymonet, Antoine Roger

Comité scientifique : Jérôme Bourdieu, Eve Chiapello, Olivier Godechot, Dominique Méda, Thomas Piketty, Andy Smith

Keynote speakers : Gérard Duménil, Nancy Fraser, David Harvey, Frédéric Lordon, Jason Moore, Ozlem Onaran, Thomas Piketty

Colloque organisé avec le soutien de l’IRISSO, de l’Université Paris Dauphine, de l’Université Paris Sciences et Lettres, de la House of Public Affairs, de la chaire Ethique et Gouvernement d’Entreprise (Fondation Paris Dauphine), de l’IFRIS, de la MSH-Paris Nord, du groupe de projet SPoC (Structures Politiques du Capitalisme) de l’AFSP, du Centre Emile Durkheim et de Sciences Po Bordeaux.

Avec la participation des étudiants du master Institutions, Organisations, Économie et Société (PSL, EHESS/Paris Dauphine/Mines ParisTech) coordonné par Eve Chiapello et Paul Lagneau-Ymonet.

Date limite d’envoi des propositions : 1er mars 2019

 

L’ampleur des pressions exercées par le capitalisme contemporain sur l’environnement et les populations pourrait laisser penser que ce mode de production ait atteint ses dernières limites. L’épuisement des ressources naturelles, le réchauffement climatique, l’accroissement des inégalités au sein des pays occidentaux et entre les régions du monde semblent en passe de menacer le minimum de stabilité sociale et politique nécessaire à l’extraction du profit. Pourtant, l’accumulation du capital ne ralentit pas : d’anciennes sources de profit se transforment et de nouvelles émergent qui tirent précisément parti des dérèglements environnementaux et sociaux pour alimenter de nouveaux pôles d’accumulation du capital. L’objet de ce colloque est d’éclairer les mécanismes économiques et politiques qui expliquent les recompositions contemporaines des pôles d’accumulation et de dépossession du capital. Dans le sillage des travaux de David Harvey, de David Graeber ou de Thomas Piketty, la question de la fabrique sociale de l’accumulation capitaliste a été remise ces dernières années au centre des débats en sciences sociales. Ce colloque international est l’occasion de rendre visible cette nouvelle génération de travaux qui débordent les démarcations disciplinaires pour penser les dimensions politiques des stratégies de profits contemporaines et les institutions qui portent ces politiques néolibérales de dépossession afin de rendre compte des soubassements institutionnels des nouvelles formes d’extraction et d’accumulation de capital.

Le colloque est organisé autour de la notion d’accumulation du capital comme processus à la fois économique et institutionnel. Celui-ci renvoie à l’impératif de valorisation du capital qui, de période en période, conduit à l’accroissement de la valeur économique mise en circulation. C’est le trait distinctif central qui désigne le capitalisme en tant que système économique. Les formes de la mise au travail, l’innovation et les modes de circulation du capital contribuent à cette accumulation dans le cadre de rapports sociaux institutionnellement réglés qui aboutissent à la concentration des richesses. Les pôles d’accumulation sont ainsi indissociablement liés à des pôles de dépossession et à des institutions qui, en fixant les règles politiques de la circulation, la distribution et l’accumulation de capital, autorisent leur développement.

Cette réflexion sur la notion d’accumulation s’inscrit dans la résurgence actuelle de l’intérêt des sciences sociales pour la thématique de l’accumulation du capital, stimulé par les crises économiques, financières, écologiques et l’accroissement sans précédent des inégalités d’accès aux ressources. Le colloque entend saisir un éventuel renouvellement des sources d’accumulation du capital et des institutions qui les soutiennent en se concentrant en particulier sur les mutations et l’extension des formes contemporaines d’extraction de profit issue du travail, de profits financiers, de la marchandisation de la nature et des nouvelles technologies. Il s’agit de cartographier et de décrire l’organisation interne de ces pôles d’accumulation du capital, de retracer leur genèse sur le plan économique et institutionnel et de déterminer comment ils s’articulent les uns aux autres. A travers la description de ces nouvelles sources de profit, ce colloque aura pour objectif de comprendre les logiques indissociablement économiques et politiques de l’accumulation du capital au sein du capitalisme du XXIe siècle, entre la logique historique de profit par l’accaparement de la plus-value et des logiques contemporaines de profit par la spéculation ou par la dépossession.

Cette manifestation scientifique est internationale dans sa composition et son champ d’investigation. Sa démarche est pleinement pluridisciplinaire : elle vise ainsi à aborder l’accumulation de capital à partir des perspectives de sociologie économique, sociologie des sciences et des techniques, sciences économiques, science politique, anthropologie et histoire économique, économie politique internationale, géographie radicale. Au carrefour de réflexions globales sur le capitalisme et d’investigations de ses manifestations contemporaines, ce colloque vise à rassembler des textes articulant chacun un terrain empirique concret avec une réflexion théorique sur les logiques contemporaines du capitalisme.

Cinq axes d’enquête et de réflexion orienteront les communications attendues.

Téléchargez ci-dessous les versions française et anglaise de l’appel à communications dont la date limité est fixée au 1er mars 2019

Si votre navigateur ne vous permet pas de visualiser ce pdf, vous pouvez toujours le télécharger.