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La confiance comme enjeu d’action publique : une école d’été pour en parler

En partenariat scientifique avec l’AFSP, la Chaire Territoires et Mutations de l’Action Publique de Sciences Po Rennes organise les 8, 9 et 10 juillet 2020 à Vannes la 5e édition de son école d’été internationale « Démocratie locale, décentralisation et gouvernance multiniveaux ». Le thème cette année : Confiance & territoires. Les inscriptions sont désormais ouvertes avec des tarifs privilégiés avant le 30 avril.

Comme lors des éditions précédentes, l’École d’été 2020 proposera un espace unique de rencontre, d’échange et de formation entre chercheurs doctorants et postdoctorants, fonctionnaires territoriaux, élus locaux, agents d’urbanisme et autres praticiens intéressés par les défis et dynamiques du gouvernement des territoires en transition, en milieu urbain comme en milieu rural, dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud.
Elle propose, pendant trois journées, une formation intensive, interactive et de haut niveau sur les enjeux de démocratie locale, de décentralisation et de gouvernance territoriale.

Confiance et territoires
Au cours des dernières années, le terme « confiance » s’est progressivement imposé dans le lexique des politiques publiques françaises. À partir des années 2000, il prend place dans quelques intitulés de lois, comme celle relative à « la confiance dans l’économie numérique » (juin 2004), la « Loi pour un État au service d’une société de confiance » (août 2018) ou la « Loi pour une école de la confiance » (juillet 2019). Sa diffusion dans la production législative témoigne de son caractère trans-sectoriel : la confiance est susceptible de concerner les affaires économiques (comme lorsqu’il s’agit de restaurer la confiance des ménages ou des investisseurs), sociales, fiscales, sanitaires (concernant les vaccins, par exemple), éducatives, électorales, etc. Elle témoigne ensuite de son importance : auparavant impensée des politiques publiques et de la compréhension des processus sociaux, la confiance semble être aujourd’hui considérée comme une condition générale de la vie sociale, le fond moral sur lequel se déploie l’activité institutionnelle (Luhmann, 2006 ; Sztompka, 2000).
Cette respectabilité institutionnelle et scientifique récente est significative. La reconnaissance tardive de son rôle social et politique par les sciences sociales est elle-même un signe de cette propriété paradoxale de la confiance : elle révèle sa nécessité quand elle vient à faire défaut.
Dès lors, plusieurs faisceaux de questions s’imposent. Le premier concerne le diagnostic et les causes de la crise. Comment les sciences sociales établissent-elles le diagnostic de crise de confiance ? Sous quelle forme se présente cette crise ? Observe-t-on des processus contrastés au sein de cette crise générale ? En d’autres termes, touche-t-elle de façon différenciée des secteurs ou des niveaux d’échelles d’intervention des pouvoirs publics ? Mais aussi : quels sont ses facteurs ? De quelle modification du rapport entre les administrés et l’administration témoigne cette « crise de confiance » ?
Le deuxième ensemble de questions concerne les usages politiques de la crise de confiance. Comment les politiques publiques composent-elles avec le déclin de la confiance des individus ? Comment les acteurs adaptent-ils leurs modes d’intervention à cette nouvelle donne ? Comment cette défiance affecte-t-elle des processus politiques de mutation institutionnelle comme la décentralisation (Cole & Pasquier 2017) ? Enfin, [si tant est que cet objectif soit désirable], quels leviers pourrait-on actionner pour la résoudre ?
La question de la confiance agit comme un révélateur d’un état historique des relations entre l’État, ses territoires et ses administrés. De façon significative, les tentatives de réponses à la « crise de confiance » font généralement la part belle à l’encouragement de l’autonomie et des initiatives locales. C’est le cas notamment des projets de lois « Engagement et Proximité  » ou « décentralisation et différenciation » tout comme l’assouplissement, par le Gouvernement, de la généralisation de la limitation de la vitesse à 80 km sur les routes secondaires pour laisser décider les Départements et les Communes, ou encore, la loi d’expérimentation territoriale de février 2016 visant à résorber le chômage de longue durée, sont tout aussi commentés comme de nature à (re)construire la « confiance », notamment de l’État envers les territoires et leurs élus.

Dans ce contexte, la chaire Territoires et Mutations de l’Action Publique (TMAP) propose de questionner ce qui se joue dans cette apparition de la confiance comme enjeu d’action publique, tant dans ses composantes centralisées et que dans ses composantes territoriales. En invitant des spécialistes de ces questions, à l’occasion de l’édition 2020 de son École d’été internationale, la Chaire TMAP met à l’agenda une question centrale pour les dynamiques institutionnelles contemporaines. Le regard pluridisciplinaire proposé lors de cette école d’été sera orienté, comme dans les précédentes éditions, par le souci de croiser les perspectives entre élus, praticiens et jeunes chercheurs. L’opportunité de croiser et d’enrichir les regards à travers des ateliers de petits groupes qui alterneront avec les conférences plénières.

Sur inscriptions dès maintenant
Le nombre de places est limité à 50 afin de permettre des échanges approfondis entre les participants et les intervenants et garantir une qualité de formation.
L’inscription à cette formation de 3 jours est payante, après sélection des candidatures. Des tarifs préférentiels sont proposés aux candidatures enregistrées avant le 30 avril prochain.

Consulter ci-dessous le pré-programme :

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