Suite à l’adoption de la motion sur le repyramidage lors du Conseil d’administration de l’AFSP du 29 septembre 2022, un rendez-vous a été sollicité auprès de la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Sylvie Retailleau. Le 21 novembre 2022, les représentants de l’AFSP (Christophe Jaffrelot, son président, Nathalie Duclos, sa secrétaire générale et Sandrine Lévêque, membre du CA et présidente de la section 04 du CNU) ont été reçus au MESRI pour exposer leurs inquiétudes quant au bilan du repyramidage en science politique. Voici un compte-rendu de ce temps d’échange avec M. Mutzenhardt, conseiller LPR, simplification, suivi et exécution des réformes au cabinet de la Ministre. L’AFSP publie également l’argumentaire présenté à cette occasion.
Le rendez-vous de plus d’une heure a permis d’exprimer nos inquiétudes sur la mise en œuvre du repyramidage en science politique pour les années 2021 et 2022 et de demander un ferme soutien du MESRI pour les années à venir, compte tenu de notre situation de petite discipline (en nombre d’enseignants-chercheurs) qui ne peut peser de façon décisive sur les arbitrages face à des disciplines numériquement plus importantes.
Il ressort de nos échanges que :
- Le MESRI reconnaît que le nombre de repyramidages en science politique est inférieur à ce qui pouvait être attendu pour les années 2021 et 2022. Au final, il devrait y avoir 23 repyramidages pour un objectif de 38% de PR (objectif revu à la baisse par rapport aux 40% initialement visés).
- Le programme de repyramidage, qui avait vocation à prendre fin en 2025, pourrait être prolongé de deux ans. Une phase de revoyure est prévue l’an prochain (devant le Parlement).
- Les postes de PR obtenus dans le cadre du repyramidage ont vocation à être pérennisés, la réforme étant de nature structurelle, avec prise en compte du GVT.
- Les courriers d’attribution de possibilités de promotion concernant les années 2023 et 2024 ont été adressés aux établissements à la date de ce rendez-vous.
- Les consignes données par le MESRI sont cette fois plus directives en ce qui concerne les disciplines prioritaires (le Ministère se donne la possibilité de ne pas réouvrir le repyramidage en cas de non suivi de ces consignes). Les indications de repyramidage devraient cette fois porter sur un couple de discipline et non sur une seule section du CNU.
- Le Ministère accorde une attention particulière à l’enjeu de la féminisation et a noté la très faible proportion de femmes PR en science politique.
- Le Ministère indiquera aux établissements que la présence d’une seule personne HDR ne doit pas être un obstacle au repyramidage (contre l’argument du vivier).
- M. Mutzenhardt s’est montré soucieux que dans les établissements qui ne comptent aucun PR (cas fréquent pour la science politique, très éclatée), les repyramidages puissent tout de même se faire, éventuellement à partir de coopérations entre établissements pour la réalisation des rapports notamment.
En réponse à notre insistance sur la nécessité d’accroître le corps des PR compte tenu de sa stagnation sur 20 ans (+ 9 postes depuis 2001), M. Mutzenhardt nous a incités à envisager de ne plus recruter par la voie de l’agrégation : selon lui, tant qu’il y aura l’agrégation, le corps des PR ne progressera guère.
Vous trouverez ci-dessous le livret-argumentaire réalisé par l’AFSP pour ce rendez-vous :