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Année de thèse - 2017
Sciences Po Toulouse (2 ter rue des puits creusés, Toulouse) en salle Bernard Maris le 07/12/2017
Cette thèse analyse les luttes d’intérêt et de pouvoir autour des pratiques professionnelles de la médecine chinoise en France (acupuncture, massages, pharmacopée, diététique, qi gong). Y sont interrogées les dynamiques d’institutionnalisation de certaines de ces pratiques par des acteurs (médecins, sages-femmes, kinésithérapeutes, infirmiers et autres travailleurs en reconversion professionnelle) mobilisés pour la reconnaissance et/ou la légitimation de leur activité et outils de travail. Pour ne pas réifier ces codifications professionnelles, nous partons de la construction d’un marché du travail en médecine chinoise et de ses formes de régulation successives dans le cadre de l’émergence d’un gouvernement du bien-être. Cet angle d’analyse permet d’interroger conjointement les constructions médicales, politiques et sociales de la santé, et de participer ainsi au décloisonnement des travaux de la sociologie (de la santé, du travail, des professions, des régulations professionnelles et des marchés) et de la science politique. En définitive, dans l’espace des possibles laissé par un État régulateur et pluriel – traversé par des logiques et des intérêts tout aussi divers – qui façonne les marchés professionnels et les règles du jeu, cette recherche part de l’agrégation des intérêts collectifs et montre en quoi cette agrégation conditionne les formes que prennent les régulations professionnelles et sociales dans le domaine émergeant du bien-être. Pour cela, la première partie reconstitue la genèse des pratiques de la médecine chinoise en France et rend compte de son espace normatif en interrogeant, tout d’abord, ses conditions d’exportation et de réception sous la forme d’une juridiction formée par des médecins autour de l’acupuncture (Abbott, 1988), puis sa requalification sociale comme pratique alimentant des conduites prévoyantes et répondant à des injonctions et normes de bien-être. La seconde partie se concentre sur les investissements professionnels sur un marché du travail en médecine chinoise segmenté et en construction qui se déploie entre deux espaces inégalement régulés et contrôlés : celui des professions médicales et celui des travailleurs indépendants exclus de ces professions. La dernière partie expose les dynamiques professionnelles et institutionnelles qui visent à « durcir » les frontières du travail en s’intéressant aux engagements associatifs, syndicaux et politiques des travailleurs dans des organisations catégorielles, voire corporatistes, au sein des écologies liées (Abbott, 2003).
Sciences Po Toulouse
Olivier PHILIPPE
- Cécile CRESPY, Professeure des Universités en Science Politique, Sciences Po Toulouse- Patrick HASSENTEUFEL, Professeur des Universités en Science Politique, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQY) [rapporteur],- Catherine PARADEISE, Professeure émérite des Universités en Sociologie, Université Paris-Est Marne-la-Vallée,- Jérôme PÉLISSE, Professeur des Universités en Sociologie, Sciences Po Paris [rapporteur],- Olivier PHILIPPE, Maître de conférences - HDR en Science Politique, Sciences Po Toulouse [directeur de thèse],- François SICOT, Professeur des Universités en Sociologie, Université Toulouse - Jean Jaurès
Ecole Doctorale de l'IEP de Parisen salle de réunion, au 3ème étage199 boulevard Saint‑Germain75007 Paris le 01/12/2017
Aujourd’hui, un discours dominant affirme que le travail humanitaire est devenu dangereux. Face à l’insécurité croissante, les organisations humanitaires ont développé de nouvelles politiques de sécurité afin de mieux protéger le personnel et les infrastructures. En se fondant sur la sociologie des professions d’Abbott, ainsi que sur la théorie du pouvoir de Bourdieu, cette thèse propose une sociologie politique internationale de la professionnalisation de la sécurité humanitaire. Afin de combler les lacunes des explications et des critiques de la sécurité humanitaire, ce travail examine les conditions de possibilités à l’émergence d’un microcosme de professionnels. Du fait de cette transformation de la division du travail, les humanitaires considèrent désormais que certaines des populations les plus nécessiteuses se trouvent au-delà des limites raisonnables du sacrifice. En comparant le coût de la perte d’une « vie d’humanitaire » à la valeur potentielle du sauvetage des vies, les humanitaires participent à l’intensification des inégalités mondiales. Les humanitaires ne contentent plus seulement d’atténuer la souffrance de lointains étrangers, mais ils contribuent aussi à redéfinir la notion de « populations dans le besoin », en les étiquetant comme « populations dangereuses ». Ainsi, la mise en place de la sécurité comme sens pratique de l’humanitaire inverse les impératifs humanitaires fondés sur le sauvetage des vies et sur la défense d’une humanité partagée. Tout en contribuant aux débats sur la sécurité humanitaire, cette thèse participe également à faire avancer les études sur les élites transnationales, sur la sécurité et sur les organisations internationales.
Institut d'études politiques de Paris & Centre de recherches internationalesUniversité de Genève & Global Studies Institute
Didier Bigo & Marco Giugni
Michael Barnett, Didier Bigo, Mathilde Bourrier, Margo Giugni, Béatrice Hibou & Anna Leander
Salle des actes (bâtiment 1)Faculté de Droit et de Science Politique 39 rue de l'Université 34000 Montpellier le 28/11/2017
Comment les enfants se représentent-ils l’univers politique spécialisé ? Cette thèse prend pour objet les connaissances, les croyances et les opinions politiques des enfants. Il s’agit, en s’intéressant à ce public spécifique, d’apporter une contribution à la littérature sur les rapports ordinaires à la politique. La thèse présente les résultats d’une enquête empirique alliant méthodes quantitatives et qualitatives, menée dans huit écoles primaires socialement diversifiées. Elle examine les éléments dont disposent les enfants pour appréhender l’univers politique et prête attention aux différences entre eux à ce sujet. Il s’agit notamment d’étudier la compétence politique des enquêtés, tant du point de vue de leurs connaissances politiques que de leur compétence statutaire. L’examen du poids de variables telles que l’âge, le genre ou le milieu social permet ainsi d’interroger la genèse des inégalités de politisation. Il s’agit également de mettre à jour les bricolages grâce auxquels les enfants parviennent, malgré leur compétence en général limitée, à donner du sens à l’univers politique, c’est-à-dire à le comprendre, le juger et s’y situer. La thèse étudie l’imbrication entre les dimensions cognitives et normatives de la socialisation politique : elle indique que les jugements de valeurs et les opinions sont intériorisés par les enfants sur le mode de l’évidence, à l’instar des connaissances factuelles. Elle montre ainsi que les rapports des individus à la politique découlent de la réappropriation des messages pluriels provenant de leur environnement.
Université de Montpellier, CEPEL
Jean-Yves Dormagen & Julie Pagis
- Jean-Yves Dormagen, directeur de thèse- Sophie Duchesne, examinatrice - Daniel Gaxie, rapporteur- Patrick Lehingue, examinateur- Julie Pagis, co-encadrante de thèse- Vincent Tiberj, rapporteur- Agnès Van Zanten, examinatrice
Sorbonne - Salle Jean-Baptiste Duroselle(Galerie Jean-Baptiste Dumas, 1 rue Victor Cousin 75005 Paris) le 02/10/2017
Réceptions et usages par les professionnels de la politique des contributions des intellectuels en France au début des années 2000. L’hybridité des acteurs comme ressource politique.
Construite autour de trois études de cas, cette recherche montre que la réussite des interactions entre intellectuels et professionnels de la politique en France aujourd’hui repose sur des acteurs hybrides, individuels ou collectifs.
La 1ère étude de cas, qui analyse le positionnement et le rôle joué par les promoteurs des think tanks politiques, interroge l’évolution des relations et des frontières entre les champs académique, politique et administratif, économique et journalistique. La maîtrise par un même acteur de langages propres à différents champs dans lesquels il a été ou est positionné peut être mise au service de la communication simultanée entre ces champs et de la circulation des hommes, des modèles et des idées.
La médiation des passeurs hybrides de scientificité, au cœur de la 2ème étude de cas, permet la rencontre entre l’espace politique de la prise de décision et la réflexion conceptuelle sur les enjeux scientifiques, médicaux, éthiques, philosophiques et moraux soulevés par les pratiques médicales s’inscrivant dans le champ de la bioéthique, à l’image de la fin de vie. Les avancées législatives reposent, dans ces domaines où convictions éthiques et exigences politiques s’imbriquent de façon indémêlable, sur la réussite de cette rencontre.
La 3ème étude de cas met en évidence le fait que le rôle joué par les acteurs hybrides dans les interactions entre espace intellectuel et espace politique est central à la fois en plein et en creux. Le refus de l’hybridation d’une production intellectuelle se traduit par l’échec de l’interaction entre les intellectuels à l’origine de cette production et les professionnels de la politique qui auraient pu s’en saisir.
Ecole doctorale de science politique - Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Monsieur Frédéric SAWICKI
Monsieur Frédéric LEBARON, professeur, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (rapporteur)Monsieur Pierre MATHIOT, professeur, institut d’études politiques de Lille (rapporteur)Madame Frédérique MATONTI, professeure, université Paris 1 Panthéon - SorbonneMadame Gisèle SAPIRO, directrice de recherche au CNRS, directrice d’études à l’EHESSMonsieur Frédéric SAWICKI, professeur, université Paris 1 Panthéon - Sorbonne (directeur de thèse)
Université de Liège le 03/09/2017
L’un des aspects remarquables de l’action extérieure de l’Union européenne consiste à appuyer les intégrations régionales, un peu partout dans le monde. L’une des destinations de ces actions est l’Amérique latine dont la Communauté andine (CAN). Action spécifique qui porte un nom : la Stratégie européenne d’appui à l’intégration latino-américaine (SIEPIR). Cette stratégie est complexe, multiforme, multi support, elle constitue un domaine encombré d’objets, d’institutions, de personnes. En un mot cette complexité structurelle génère une difficulté lorsqu’on tente de la cerner, de la comprendre. La simplifier, pour mieux en découvrir le sens, les tenants, les aboutissants est un parcours obligé. Notre objet dans cet ouvrage n’est en aucun cas de proposer un catalogue d’actions, d’intentions qui aurait pour vocation de rendre compte de cette stratégie. Ce qui nous intéresse vraiment c’est de démontrer en quoi et comment elle constitue un fait social, une institution qui œuvre pour faire de l’AL et de la CAN des zones intégrées. Ce qui nous intéresse, ici, c’est de comprendre quels sont les mécanismes et les dynamiques mobilisés par l’UE pour établir et maintenir des SIEPIR dans cette région. Pour cela nous partons de l’hypothèse que la SIEPIR est un fait social (une institution) qui évolue, qui est enchâssé au sein de la structure de l’interrégionalisme et qui possède des normes façonnées par les rapports intersubjectifs et multidimensionnels des agents (les groupements régionaux UE – CAN). Ces rapports semblant converger vers une dynamique de facilitation du commerce qui s’apparente à celle des Etats-Unis (EU) en AL, nous amène à nous interroger : la SIEPIR montre-t-elle une propension à s’américaniser ?
Université de Liège, Faculté des Sciences Politiques
Sebastian Santander
Luk Van Langenhove, Philippe de Lombaerde, Quentin Michel, Mario Telo, Sebastian Santander
CERI, Sciences PoSalle Jean Monnet (rez-de-chaussée)56, rue Jacob75006 Paris le 24/04/2017
À partir du cas des attributions de logements sociaux, cette thèse s’intéresse aux questions de tri et de sélection dans l’action publique. Elle analyse la manière dont sont choisis les futurs locataires HLM et dont se construisent les discriminations dans l’accès au logement social. Elle éclaire l’émergence de critères d’attribution contraires au droit et explique leur récurrence au niveau local. L’enquête s’appuie sur une ethnographie comparée de trois agglomérations françaises et six organismes HLM. Elle repose sur des observations directes, des entretiens auprès de professionnels du logement social, des analyses documentaires et statistiques. Ses résultats soulignent d’abord la faiblesse du pouvoir normatif de l’État et discutent l’hypothèse d’une ruse de la mise en œuvre. En examinant les conditions d’élaboration des règles au niveau méso, la thèse identifie ensuite plusieurs régimes de tri des ménages en fonction des caractéristiques du contexte local et des modalités d’association entre élus, bailleurs et acteurs économiques. L’étude des pratiques professionnelles précise, enfin, les paramètres qui influencent les modalités de catégorisation des usagers au guichet. Elle montre que l’attribution des logements n’est discrétionnaire et discriminatoire que dans certaines configurations spécifiques, en fonction des marges de manœuvre dont dispose le bailleur, de l’état du patrimoine social et des comportements des street-level bureaucrats. Les régularités constatées dans la mise en œuvre sont finalement expliquées par le poids des contraintes institutionnelles et la culture professionnelle des agents de terrain.
Ecole doctorale de Sciences Po, Centre d'études européennes (UMR 8239)
Patrick Le Galès (CNRS, CEE)
M. Pierre-Yves Baudot, Professeur des universités en science politique, université de Picardie-Jules VerneM. Olivier Borraz, Directeur de recherche CNRS, Centre de sociologie des organisations M. Renaud Epstein, Maître de conférences en science politique, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye M. Patrick Le Galès, Directeur de recherche CNRS, Centre d’études européennes de Sciences Po (directeur de thèse)Mme Valérie Sala Pala, Professeure des universités en science politique, université Jean Monnet Saint-Etienne (rapporteure)M. Alexis Spire, Directeur de recherche CNRS, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (rapporteur)
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