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Motion de soutien à la mobilisation des vacataires enseignants-chercheurs de l’ESR
L’Assemblée générale de l’Association Française de Science Politique a adopté lundi 11 décembre 2023 une motion de soutien à la mobilisation des vacataires enseignants-chercheurs de l’ESR.

Depuis de nombreuses années, du fait du manque de recrutement sur des postes pérennes, les universités dispensent leurs enseignements en prenant appui, pour une large part, sur des vacataires, le plus souvent doctorants ou jeunes docteurs. Représentant, selon la DGRH, plus de 60% du personnel enseignant dans les établissements d’enseignement supérieur public en 2019, les vacataires prenaient en charge près du quart des heures de cours universitaires. Non seulement leur rémunération est très basse (elle est inférieure au smic horaire si on tient compte des préparations de cours et des corrections) mais, de plus, les services des ressources humaines d’un grand nombre d’établissements ne sont pas en capacité de mettre en œuvre la mensualisation de leur rémunération du fait de la faiblesse de leurs moyens d’encadrement administratif, accentuant ainsi une précarité insupportable.
L’AFSP soutient pleinement la mobilisation des vacataires pour l’augmentation de leur rémunération. Elle déplore que l’adoption du projet de loi de finances au 49.3 ait empêché l’examen des amendements prévoyant un budget permettant une juste rémunération de leur travail.

Motion adoptée à l’unanimité.

Le Conseil d’administration de l’AFSP lors de sa réunion du 21 mars 2023 a apporté son soutien plein et entier à Renaud Payre suite aux menaces de mort dont il a fait l’objet à Sciences Po Lyon. Rien ne saurait justifier de telles attaques à l’encontre d’un universitaire, dont l’AFSP s’engage à défendre la liberté d’expression.

L’Assemblée générale de l’AFSP a adopté à l’unanimité mercredi 19 octobre 2022 une motion relative au déclin démographique de la science politique au CNRS.

« Etant donné le rôle structurant que le CNRS a joué dans la consolidation de la science politique française, l’AFSP exprime sa vive préoccupation au vu du déclin du nombre des agents du CNRS relevant de la section 40.  Ce déclin est lié à la baisse du nombre de postes ouverts au concours CR, particulièrement perceptible entre 2015 et 2020 lorsqu’il est passé de 9 à 3. Cette politique se traduit aussi par un vieillissement du corps des chercheurs, 46,5% d’entre eux ayant plus de 50 ans en 2020. La situation est plus critique encore du côté des 104 ingénieurs et techniciens du CNRS dont 50% a plus de 50 ans.

Dans ce contexte, l’AFSP appelle la direction du CNRS à inverser la tendance en résistant aux politiques d’austérité dont l’organisme est victime. Son salut passe aujourd’hui par des campagnes de recrutement dignes de ce nom. A défaut, c’est à la disparition de cette belle institution, qui a déjà perdu 11% de ses effectifs lors des dix dernières années, qu’il faut se préparer. »

Le Conseil d’administration de l’AFSP a adopté jeudi 29 septembre 2022 une motion relative au « repyramidage » du corps enseignant de l’enseignement supérieur pour la discipline science politique.

« L’an dernier, le MESRI a entamé un programme de « repyramidage » du corps enseignant de l’enseignement supérieur qui doit se poursuivre jusqu’en 2025. Ce processus consiste à promouvoir des MCF au grade de PR afin d’atteindre un ratio de 40% de PR pour 60% de MCF. L’AFSP se réjouit de la prise de conscience du ministère quant au blocage des carrières d’enseignants-chercheurs, tout en regrettant qu’il ne s’agisse pas de créations de postes. Mais le bilan qui peut être dressé des deux premières années de mise en œuvre de ce programme est inquiétant. Seuls 5 MCF de science politique ont été (ou sont sur le point d’être) promus PR, soit plus de deux fois moins que prévu d’après l’objectif annoncé : à ce rythme, le ratio 40/60 ne sera en effet jamais atteint pour notre discipline.

Ce décalage vient de ce que les arbitrages internes aux établissements sont souvent défavorables à une discipline comme la nôtre dont les effectifs sont réduits.

L’AFSP demande au MESRI d’exercer une vigilance particulière quant au respect de ses objectifs et en particulier :

  • De désigner aux établissements la science politique comme discipline prioritaire avec plus de force que jusqu’à présent ;
  • De pérenniser les supports de postes de PR après le départ de leurs titulaires. »

Communiqué de l’Association Française de Science Politique adopté par son Conseil d’administration le 3 février 2022.

Le 4 mars 2021, deux enseignants de Sciences Po Grenoble ont vu leurs noms jetés en pâture via des affiches placardées sur la façade de l’établissement. Cet acte a fait l’objet d’une condamnation unanime, à commencer par celle de la direction de l’établissement. Une enquête pour « injures publiques » et « dégradation » a été ouverte par le parquet et une mission d’inspection a été mandatée par la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui a notamment recommandé que des poursuites disciplinaires soient engagées à l’encontre de 17 élus étudiants de l’Union syndicale. L’instruction de ce dossier a été confiée à la section disciplinaire de l’Université de Clermont-Auvergne qui s’est prononcée en faveur de la relaxe de 16 étudiants et l’exclusion pour deux ans avec sursis de l’un d’entre eux.

L’AFSP condamne avec la plus extrême vigueur les interférences politiques auxquelles cette affaire a donné lieu et, en particulier, la décision du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de mettre fin à toute collaboration avec Sciences Po Grenoble, décision qui nuit en premier lieu aux étudiants les plus modestes. Cette intrusion politique dans la vie d’un établissement universitaire crée un précédent grave qui méconnaît le principe d’indépendance des Universités. De manière plus générale, l’AFSP regrette les instrumentalisations politiques qui empêchent un retour à une situation de dialogue qui est le cadre normal des activités dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

L’AFSP se félicite de la décision de la direction de Sciences Po Grenoble de s’entourer des conseils d’un Comité consultatif constitué de personnalités extérieures à l’établissement afin de surmonter cette crise le plus rapidement possible. L’AFSP en appelle au sens des responsabilités de chacun pour retrouver un climat apaisé propice à l’enseignement et à la recherche et demande solennellement que cessent les attaques dont Sciences Po Grenoble fait l’objet.

L’AFSP réitère son soutien à la direction et à la communauté des enseignants chercheurs de Sciences Po Grenoble qui compte parmi ses partenaires institutionnels historiques, et dont l’excellence est reconnue en France et à l’étranger.

 

Article dédié à ce communiqué…

L’Assemblée générale de l’AFSP a adopté jeudi 16 décembre 2021 une motion relative au maintien de l’avancement de grade au niveau national opéré par les sections du CNU et dont le ministère a annoncé la suppression dès 2023.

« Réunie en Assemblée générale jeudi 16 décembre 2021, l’Association Française de Science Politique défend avec la plus grande fermeté le maintien de l’avancement de grade au niveau national, opéré par les sections du CNU, dont le ministère a annoncé la suppression dès 2023. Elle soutient le communiqué du 10 décembre de l’Assemblée générale de la CP-CNU appelant à la démission des membres des sections CNU en l’absence de garantie apportée par la ministre sur le maintien des contingents nationaux avant le 10 mars 2022.

Cette nouvelle remise en question du CNU présente un risque accru pour des disciplines « minoritaires » comme la science politique. La quatrième section du CNU joue un rôle essentiel dans le maintien de la dimension nationale de la science politique comme discipline. L’AFSP reste fondamentalement attachée au caractère national du statut des enseignants-chercheurs en France. La suppression de l’avancement de grade au niveau national, l’une des (dernières) prérogatives du CNU, constituerait une menace particulièrement grave contre les équilibres disciplinaires et le caractère national, collégial, représentatif et pluraliste de l’expertise en matière d’avancement ».

L’Assemblée nationale, par son vote d’hier sur la LPR a mis fin au processus législatif engagé au début de l’année. L’AFSP, qui s’est manifestée par les prises de positions rappelées ci-dessous, continue de s’opposer à plusieurs dispositions du texte et en particulier à celles qui remettent en cause un service public national de la recherche et de l’enseignement supérieur au profit d’une recherche sur projet qui n’a pas fait la preuve de son efficacité mais précarise des pans entiers de nos universités et de nos centres de recherche. Elle s’oppose particulièrement à la remise en question du CNU, sans aucune concertation préalable, et aux dispositions de la loi présentant un danger pour les libertés académiques.

  • Communiqué « Défendons le CNU » (12 novembre 2020)
  • Communiqué demandant le retrait de trois amendements sénatoriaux à la LPR (31 octobre 2020)
  • Communiqué sur le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) (24 février 2020)

Suite à la réunion de son Conseil d’administration ce mardi 10 novembre 2020, l’Association Française de Science Politique réaffirme son soutien indéfectible au CNU. La quatrième section du CNU joue un rôle essentiel dans le maintien de la dimension nationale de la science politique comme discipline. L’AFSP reste fondamentalement attachée au caractère national du statut des enseignants-chercheurs en France. La dérogation à la qualification en particulier pour le recrutement des Professeurs des universités, dont la réforme est déjà en cours en science politique, constituerait une menace particulièrement grave à l’encontre du caractère collégial, représentatif et pluraliste de l’évaluation ouvrant l’accès à ces fonctions.
Par ailleurs, l’AFSP, avec et en lien étroit avec le CNU 04, condamne avec la plus grande fermeté l’absence de concertation avec les institutions représentatives et regrette la division du monde universitaire à laquelle cette remise en question du CNU aboutirait : division entre corps (Maîtres de conférences et Professeurs), division entre disciplines (disciplines à agrégation dont la science politique et les autres) et division entre établissements. C’est la raison pour laquelle l’AFSP a signé dès le 31 octobre 2020 le communiqué du collectif des Sociétés Savantes Académiques de France dont elle est membre fondateur demandant le retrait des trois amendements sénatoriaux dont celui sur la qualification nationale aux fonctions d’enseignant-chercheur.

Christophe JAFFRELOT, Président de l’AFSP
Michel MANGENOT, Secrétaire général

Pétition : Non à la suppression de la qualification par le CNU

Retrouvez l’article dédié à ce communiqué….

Communiqué signé par l’AFSP au sein du Collectif des Sociétés Savantes Académiques de France

Les responsables de sociétés savantes signataires condamnent fermement le contenu des trois amendements 147, 150 et 234 adoptés en séance de nuit le 29 octobre au Sénat, avec le soutien du gouvernement.
Ces amendements déposés à la dernière minute modifient profondément les procédures de recrutement des enseignant.e.s-chercheurs et restreignent les libertés académiques et scientifiques.
Le monde académique a par de nombreuses fois exprimé son attachement à la qualification nationale délivrée par le Conseil National des Universités. Celle-ci ne peut être remise en question par un amendement adopté sans aucune concertation.
Les libertés académiques sont garantes d’une capacité d’analyse de notre monde indépendante de toute pression économique, politique, religieuse ou autre. Elles ne peuvent donc être soumises à une vision politique et ne doivent pas faire l’objet de décisions prises sous le coup de l’émotion née d’une actualité dramatique.

Télécharger le communiqué au format PDF avec la liste des 34 sociétés savantes signataires

L’Association Française de Science Politique, à l’instar de l’European Alliance for Social Sciences et Humanities et du président du Conseil européen de la recherche, Jean-Pierre Bourguignon, s’inquiète des coupes importantes qui ont été apportées pendant l’été au projet de programme-cadre pour la recherche et l’innovation « Horizon Europe » tel que prévu pour la période 2021-2027. Dans une période de pandémie où les enjeux sociaux des inégalités, du care, du climat, ou encore de la participation démocratique apparaissent plus que jamais comme cruciaux, il est regrettable que ce soit précisément l’ambition européenne de long terme en matière de recherche (et tout particulièrement sur des enjeux aussi sensibles que ceux liés au bouleversement des équilibres démocratiques et sociaux pris en charge par le Cluster 2 « Open and inclusive societies ») qui fasse les frais des négociations inter-étatiques. Elle appelle les différentes parties prenantes et singulièrement le Parlement européen qui s’apprête à voter ce budget à prendre en compte cette attente des communautés scientifiques.

L’AFSP signe et publie vendredi 3 avril 2020 un communiqué commun d’associations et de président.e.s de comités de sélection concernant la campagne de recrutement 2020 des enseignant.e.s-chercheur.se.s.

CONTRE LES RECRUTEMENTS INTEGRALEMENT PAR VISIO-CONFERENCE
POUR UN REPORT DE PLUSIEURS SEMAINES DU CALENDRIER EN VIGUEUR

« En dépit de la crise sanitaire mondiale, la campagne de recrutement des enseignant·es-chercheur·es continue actuellement de se dérouler. La baisse dramatique du nombre de postes de titulaires ouverts aux concours depuis quinze ans rend l’enjeu de ces recrutements d’autant plus important. Leur faible nombre, au regard des besoins des universités et du volume de candidates et de candidats, confère une encore plus grande responsabilité aux membres des comités de sélection. Dans ces conditions, en tant que président·es de comités de sélection en science politique et en sociologie, et en tant qu’associations représentatives de différentes disciplines des sciences sociales, nous souhaitons collectivement défendre plusieurs principes essentiels au bon déroulement de cette campagne.

Les circonstances exceptionnelles ne sauraient justifier que le processus de recrutement contrevienne au principe d’égalité entre les candidat·es, ou conduisent à renoncer à des conditions rigoureuses d’évaluation, de délibération et de vote entre les membres des comités de sélection. C’est pourquoi nous refusons la dématérialisation intégrale du processus de recrutement via des dispositifs de visioconférence, et nous demandons un report de plusieurs semaines supplémentaires du calendrier en vigueur de la campagne synchronisée 2020.

Il est pour nous inconcevable que la totalité du processus de recrutement soit dématérialisée. Il ne saurait être question que la douzaine de membres d’un jury (en moyenne) se retrouvent contraint·es d’échanger par ordinateurs interposés. Nous refusons encore davantage que la totalité des candidates et des candidats soient auditionné·es à distance, derrière un écran, dans des conditions techniques, matérielles et sanitaires extrêmement variables et sujettes à caution. Ce dispositif inacceptable créera d’innombrables inégalités et fera peser sur toutes et tous de nombreuses contraintes qui s’ajouteront à un contexte moral fortement dégradé par le nombre de malades et de décès.

Dès lors, nous demandons un report du calendrier de recrutement de plusieurs semaines supplémentaires. En dépit des inévitables incertitudes liées à l’évolution de la situation sanitaire, permettre aux auditions de se tenir jusqu’à la mi-juillet au maximum semblerait offrir une marge raisonnable, sans remettre en cause la temporalité des affectations à la rentrée. Dans de telles conditions, nous encourageons le regroupement des auditions d’une même discipline autour d’un même lieu durant une même semaine, afin de faciliter leur déroulement. Dans ce contexte perturbé, nous appelons enfin les universités à faire preuve de souplesse afin de faciliter par tous les moyens possibles la prise de poste des nouveaux et des nouvelles recruté·es en septembre, que ce soit sur le plan administratif ou pédagogique ».

Pour voir la liste des co-signataires…

Dans le contexte particulier du COVID-19, le Conseil d’administration de l’AFSP a adopté lundi 30 mars 2020 une motion relative à la campagne de recrutement 2020 des enseignants-chercheurs en science politique.

« Dans les circonstances que nous connaissons aujourd’hui, et dont nous ne connaissons pas le terme, l’Association Française de Science Politique tient à rappeler son attachement entier au principe d’égalité de toutes et tous quant à ces concours ainsi qu’à celui d’une délibération effective et entière devant guider les jurys dans leurs décisions. C’est pourquoi l’AFSP incite à pouvoir trouver tous les aménagements nécessaires pour que les concours à venir puissent se passer dans les meilleures conditions. De ce point de vue, les jurys doivent veiller aux conditions d’égalité des candidates et candidats et d’impartialité de la procédure, notamment s’ils recourent, de façon exceptionnelle, à la visioconférence en raison des risques sanitaires. Dans certains cas bien délimités et pour des raisons purement pratiques (par exemple pour le recrutement de professeurs quand il y a peu de candidats et un comité de sélection de 8 à 12 membres), un fonctionnement en visioconférence peut être admis. Toutefois, dès qu’il y a plus de candidats, un nombre important d’auditions et un comité plus large, comme dans les concours MCF, la nécessité de concilier la protection de la santé de tout le monde et la qualité du recrutement peuvent impliquer un report des réunions d’audition au mois de juin, aux quinze premiers jours du mois de juillet, voire au mois de septembre.

Nous appelons tous les collègues, et notamment les Présidentes et Président de jury, à veiller encore plus que d’habitude à l’organisation matérielle des prochains concours tant pour les candidats que pour l’avenir de la profession ».

L’Association Française de Science Politique partage les vives inquiétudes de la communauté scientifique quant aux projets relatifs à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

A première vue, on ne peut qu’approuver le diagnostic de départ formulé par les deux rapports commandés par le MESRI en février 2019 [1], celui d‘un manque criant de moyens pour la recherche française auquel il faudrait remédier d’urgence. Pour ce qui concerne les SHS et tout particulièrement la science politique, l’AFSP est la première à souligner la faiblesse chronique des crédits de base des laboratoires de notre discipline et le décrochage des rémunérations de tous les personnels de la recherche. Un décrochage aggravé par le quasi-gel du point d’indice de la fonction publique depuis plus de dix ans qui en l’état, va réduire encore et probablement de manière définitive, l’attractivité des emplois et carrières scientifiques. Elle partage l’espoir de voir le MESRI tenir enfin sa promesse ancienne d’augmenter sensiblement l’effort budgétaire public en faveur de la recherche publique, afin d’atteindre les 3 % du PIB. Et elle est plus que jamais en faveur d’un plan d’embauche massif, permettant aux équipes d’enseignement et de recherche de notre discipline de pouvoir enfin faire le travail que l’on attend d’elles et de mettre ainsi fin à la précarisation qui affecte nombre de jeunes collègues.

Mais rejoignant les nombreuses prises de parole publique [2],  qui réclament une autre réforme que celle suggérée par les deux rapports mentionnés plus haut, l’AFSP est plus que réservée sur les solutions proposées. Largement rédigée pour d’autres disciplines que celles des SHS, fondée sur un modèle de recherche qui sacrifie l’enseignement au profit d’une recherche dite d’excellence qui a d’ores et déjà largement abandonné nos objets et préoccupations de recherche, la réforme annoncée fait au mieux de la science politique et des SHS des sciences auxiliaires d’une recherche qui ne saurait nous satisfaire. Un choix absurde quand on sait combien les intellectuels et spécialises français des SHS contribuent à la notoriété internationale de la science française. Et qui va complètement à contre-courant de la nouvelle politique de recherche européenne, qui renforce le rôle des SHS dans tous les piliers d’Horizon Europe (et notamment le cluster 2) pour favoriser l’intégration et la compétitivité internationale de ce secteur si important pour la souveraineté intellectuelle et cognitive de l’Europe. Une politique un tant soit peu cohérente devrait commencer par y préparer les équipes françaises, plutôt que de s’inscrire dans un paradigme dépassé. Plus grave encore, certaines des pistes évoquées ne feront que renforcer la précarisation du secteur, et les inégalités de carrière. Ainsi la mise en place d’un « contrat indéterminé de mission scientifique aligné sur la durée des projets de recherche » (sic) risque de fabriquer des « temporaires perpétuels », comme en Allemagne où il faut attendre 42 ans en moyenne pour espérer obtenir un poste de professeur permanent, un système peu enviable connu sous le nom de « modèle du survivant » où seuls les plus résistants se maintiennent [3]. Ou la création au compte goutte de CDD avec possibilités de titularisation (tenure track) mieux rémunérés mais réservés à une petite élite alors que la situation des maîtres de conférence et des chargés de recherche se détériore sans cesse.

L’AFSP déplore enfin les très mauvaises conditions dans lesquelles le débat sur la future LPPR a été engagé. Il intervient en pleine mobilisation autour des évolutions – jugées légitimement néfastes par une majorité des enseignants-chercheurs et chercheurs de notre discipline -, du système de retraite français,  il est parasité par la publication d’un rapport conjoint de l’IGF et de l’IGAENR (avril 2019) qui invite les établissements d’enseignement supérieur et de recherche à « optimiser le temps de travail des personnels » (sic) ou encore à renforcer « l’évolution de la structure d’emploi » (sic) de ces établissements publics (pour le dire autrement , de remplacer les postes de PR par des postes de MCF, les postes de MCF par des PRAG, les postes de PRAG par des PRCE…), il est rendu illisible et incompréhensible par son manque criant de précision, que les récentes prises de position publique de Madame la Ministre n’ont pas comblé. L’approche privilégiée par le MESRI est contraire au débat ambitieux et démocratique que l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche publique mérite en France, et que l’AFSP appelle de ses vœux.

Paris, le 24 février 2020

 

 

[1] Antoine Petit, Sylvie Retailleau, Cédric Villani, LPPR. Financement de la recherche. Rapport du groupe de travail 1, Paris, La Documentation française, 23 septembre 2019, 78 pages ; Philippe Berta, Philippe Mauguin, Manuel Tunon de Lara, LPPR. Attractivité des emplois et des carrières scientifiques. Rapport du groupe de travail 2, Paris, La Documentation française, 23 septembre 2019, 55 pages.

[2] https://www.afsp.info/lppr-plus-de-30-societes-savantes-tirent-la-sonnette-dalarme/. Voir aussi  la  tribune d’un collectif de chercheurs parue dans Libération  du 12 février : https://www.liberation.fr/debats/2020/02/12/une-reforme-a-l-encontre-des-attentes-des-chercheurs_1778182.

[3] Christine Musselin, « La Loi de programmation pluriannuelle pour la recherche ne doit pas consacrer une seule forme d’excellence », Le Monde, 12 février 2020.

Le projet de réformes des retraites, préparé par M. Delevoye, a été présenté. L’AFSP tient à exprimer son inquiétude face aux conséquences qu’elle aura sur les professions de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui seront sérieusement touchées, notamment du fait des régimes indemnitaires les plus modestes de la fonction publique.
Tous les calculs prévisionnels donnent à voir une décote sans commune mesure des pensions actuelles, allant de 25 à plus de 40%. Compte tenu qu’en science politique, les postes se raréfient, que les carrières débutent et progressent de plus en plus tardivement – souvent après des périodes de cotisation hachées, de chômage, de vacations non prises en compte dans le calcul des retraites -, cette réforme est dangereuse à plusieurs égards. Elle menace directement les pensions des statutaires, et plus encore celles des non-titulaires aspirant à un poste universitaire, de moins en moins accessible, ou alors au prix de concessions déjà insupportables. Elle ne peut que susciter la désaffection pour les métiers de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Position adoptée par le conseil d’administration de l’AFSP le 19 décembre 2019.

Les dossiers des candidat.e.s du concours CNRS 2019 viennent d’être transmis aux sections du Comité national du CNRS. À cette occasion, l’AFSP souhaite faire part de son inquiétude face aux déclassements réalisés en 2017 et 2018 au sein de l’InSHS et souhaite que son directeur puisse garantir, cette année comme pour les suivantes, le respect du travail de trois séries d’acteurs engagés dans ce concours de la fonction publique.

Le travail des candidats d’abord. Il convient a minima que la direction du CNRS prenne toutes les mesures nécessaires afin de restaurer la confiance des candidat·e·s dans l’égalité face au concours.

Le travail des UMR ensuite. Celles-ci accompagnent les candidat·e·s selon des procédures variées mais qui, souvent, mobilisent une partie de leurs effectifs pendant plusieurs semaines. Leur soutien aux candidat·e·s ne vaut que si le principe de l’évaluation par les pairs prévaut, dans une logique d’autonomie de la science. Là également, il convient que la direction du CNRS prenne les mesures indispensables pour rétablir la confiance des laboratoires envers le concours et la primauté du jugement des pairs.

Le travail des sections du Comité national enfin. Le jury d’admissibilité, composé de pairs de la discipline couverte par chaque section, examine et classe les candidatures à partir des dossiers transmis et des auditions organisées. Les déclassements inhabituels survenus en 2017 et 2018 soulignent le poids du jury d’admission en capacité de changer la proposition formulée par le jury d’admissibilité sans avoir à le justifier. Il est essentiel que le CNRS dans son ensemble, et le directeur de l’InSHS en particulier, clarifie publiquement le statut et le rôle de ce jury d’admission. La légitimité des jurys d’admissibilité que sont les sections doit être réaffirmée. Les décisions des jurys d’admission doivent pouvoir être justifiées en substance.

Adopté à l’unanimité par le Conseil d’administration de l’AFSP, 23 janvier 2019

L’Association française de science politique tient à rappeler, dans le contexte actuel, son attachement à la préservation de l’université comme lieu de connaissance, d’échange et de débat. Elle condamne de ce fait tout recours à la violence dans les enceintes académiques.

Dans la continuité du communiqué de l’ASES du 9 mars concernant l’intervention policière à l’université de Bordeaux, l’ASES, l’AFSP, l’AECSP, l’ANCMSP, l’AECSE et l’AFS s’indignent de la banalisation du recours aux forces de l’ordre comme seule réponse à la contestation des réformes de l’enseignement supérieur. Réformes dont la mise en place de la plateforme « parcoursup » constitue le plus récent avatar, alors que vient de s’engager la « concertation sociale relative à la nouvelle licence universitaire » lancée par Frédérique Vidal.

Concernant les violences graves à l’encontre des étudiant.e.s mobilisé.e.s le 23 mars à l’Université de Montpellier qui ont entraîné la démission du doyen de la faculté de droit et de science politique, l’ASES, l’AFSP, l’AECSP, l’ANCMSP, l’AECSE et l’AFS seront attentives aux conclusions de l’enquête pour laquelle l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la Recherche (IGAENR) a été diligentée. Si les faits révélés par voie de presse étaient confirmés officiellement, l’ASES, l’AFSP, l’AECSP, l’ANCMSP, l’AECSE et l’AFS attendent des sanctions à la hauteur de leur gravité.

Dans la suite de ses engagements historiques, l’Association Française de Science Politique s’associe à l’appel de solidarité avec les Universitaires pour la Paix et appelle chacun d’entre nous à renouveler notre solidarité avec nos collègues turcs. Vous trouverez toutes les informations sur le portail Solidarité Up :
http://solidarite-up.org/

Face aux atteintes répétées aux libertés académiques observées ces derniers mois, l’Association Française de Science Politique tient à rappeler son attachement profond au principe d’indépendance des enseignants-chercheurs, principe reconnu tant par le Conseil constitutionnel que le Conseil d’Etat dans leurs jurisprudences. Les réformes entreprises au niveau des statuts et du fonctionnement des universités ne doivent en aucun cas aller à l’encontre de ce principe. Les activités de production, d’échange et de diffusion scientifique sont au cœur de notre métier. Les organes collégiaux doivent pouvoir être consultés en priorité si la mise en oeuvre effective de ce principe d’indépendance rencontre des difficultés.

L’AFSP vient d’apprendre avec beaucoup d’émotion la suspension du passeport d’Aysen Uysal, professeure de science politique à l’Université Dokuz Eylül en Turquie. Aysen Uysal s’apprêtait à se rendre au congrès de l’Association Française de Science Politique dont elle est une habituée depuis le début des années 2000. Signataire de la pétition « des universitaires pour la paix », elle est depuis le printemps 2016, comme la majorité de ses collègues cosignataires, sous le coup de poursuites judiciaires. Le 28 juin 2017, le président de son université, Adnan Kasman, a pris l’initiative d’une sanction interne et a décidé de suspendre les 13 signataires de son établissement, leur interdisant d’accéder à l’université, de continuer d’encadrer leurs étudiants et gelant une partie de leur salaire. Cette sanction disciplinaire arbitraire s’est accompagnée d’un signalement auprès des forces de police et d’une suspension de son passeport et de ce fait de toute possibilité de sortie du territoire.
L’AFSP dénonce cet état de fait qui empêche cette collègue reconnue internationalement de se rendre au 14ème congrès de l’AFSP. Par ailleurs, l’AFSP regrette fortement la politique actuelle du gouvernement turque qui pénalise bien d’autres universitaires en les empêchant de faire leur métier. Elle s’alarme plus largement de la mise en danger des libertés publiques en Turquie et, en particulier, des libertés académiques.

L’Association Française de Science Politique s’inquiète de la décision du CNRS d’il y a quelques jours consistant à changer considérablement le classement fait par sa section 36 concernant « son » concours CR2 : 4 sociologues exclus sur 4 classés. Elle appuie entièrement la motion adoptée le 15 juin 2017 par la section 40 du CNRS :

« La section 40 s’interroge sur l’ampleur inédite des déclassements opérés par le jury d’admission pour le concours 36/04. Elle s’inquiète pour l’autonomie relative des sections du Comité national, qui s’applique en particulier à la définition propre de leurs modes de fonctionnement et de leurs critères d’évaluation. En vue d’améliorer l’ensemble de la procédure des concours, la section demande aussi que la phase d’admission se déroule dans la plus grande transparence, en ce qui concerne les règles de composition du jury, les procédures d’examen des candidatures admissibles et les critères d’évaluation mobilisés. »

Cette prise de position fait l’objet d’un courrier envoyé au Président du CNRS et au Directeur de l’InSHS. L’AFSP restera bien entendu vigilante quant aux suites de cette décision.

L’Association française de science politique s’inquiète de la précarisation croissante des jeunes chercheurs dans l’université française. C’est tout particulièrement le cas en science politique, où le taux d’encadrement en enseignant chercheur titulaire (PU, MC) est un des plus faibles en sciences sociales et où seul le recrutement de vacataires, surchargés et mal payés, permet d’assurer cours magistraux et TD. Cette situation préoccupante avait déjà été soulignée lors d’une journée organisée le 15 avril 2016 sur La situation de l’enseignement de la science politique dans l’Université française : un sous-encadrement et une précarisation de l’emploi scientifique, présentant à l’appui les résultats d’une enquête menée conjointement par l’AFSP,  l’ANCMSP et la section 04 du CNU.
Depuis nous avons été informés de nouveaux cas de contrats dits « LRU » associant une lourde charge d’enseignement à une rémunération dérisoire, de l’ordre de 384 heures de TD pour une rémunération mensuelle de 1592 euros nets. Ces conditions de travail sont inacceptables et rendent presque impossible pour leurs titulaires la soutenance de la thèse de doctorat dans les délais prescrits. C’est l’avenir même de notre discipline qui est en cause. Nous en appelons au Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour réfléchir, de concert avec les présidents d’université, à la manière de faire cesser cette situation.

Le Conseil d’Administration de l’AFSP a pris connaissance du projet d’arrêté sur la formation doctorale proposé par MESR (version du 13 avril 2016 soumis à avis du CNESER). En cohérence avec la Charte des thèses de l’Association (*), le CA de l’AFSP s’inquiète de la définition donnée à la formation doctorale (article 1 du projet d’arrêté). Dans l’état actuel du texte, il est précisé que la formation doctorale est « une formation à et par la recherche et une expérience professionnelle de recherche. Elle conduit à la production de connaissances nouvelles. Elle comprend un travail personnel de recherche réalisé par le doctorant. Elle est complétée par des formations complémentaires validées par l’école doctorale. Elle porte sur des travaux d’intérêts scientifique, économique, social, technologique ou culturel. Elle est sanctionnée par la délivrance du diplôme national de doctorat. (…) ». Cette formulation, certes améliorée par rapport aux versions initiales du projet d’arrêté, entretient un flou préoccupant sur la densité scientifique attendue d’un diplôme de doctorat. La formulation redéfinit explicitement le périmètre du diplôme de doctorat où l’objectif de la recherche n’est plus seulement posé comme d’intérêt « scientifique » mais aussi d’intérêts « économique, social, technologique ou culturel ». Elasticité qui risque fortement d’affaiblir le critère central d’une démarche doctorale selon l’Association : recourir à des méthodes éprouvées de recherche caractérisant une démarche scientifique (rigueur de la démarche, recours à des outils de validation, de réfutation et de contrôle permettant l’objectivation…). Le CA de l’Association rappelle aussi son attachement au fait que la direction des thèses de doctorat soit réservée exclusivement aux personnes détentrices d’une Habilitation à diriger des recherches (HDR). De ce point de vue, la rédaction actuelle de l’article 16 du projet d’arrêté ne peut qu’inquiéter la communauté des politistes.

Par ailleurs, l’AFSP prend note avec intérêt de l’extension du dispositif des Comités de suivi individuels des doctorant.e.s (article 3) expérimentés avec succès par plusieurs écoles doctorales de la discipline. Elle partage aussi le souci de voir les compétences acquises au terme de la formation doctorale reconnue de manière large sur un plan professionnel. De ce point de vue, elle encourage les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre (tant du point de vue de la négociation des conventions collectives que dans les modalités des concours internes d’accès à la haute fonction publique) pour que « les compétences spécifiques acquises au cours de cette formation permettent d’exercer une activité professionnelle à l’issue du doctorat dans tous les domaines d’activités, dans le secteur public aussi bien que privé » (article 1 du projet d’arrêté).
(*) Qui vient de faire l’objet d’une actualisation visant à promouvoir une représentation équilibrée des hommes et des femmes dans la composition des jurys de soutenance (§4 de la Charte de l’AFSP).

Motion CNU 04, AFSP et ANCMSP contre la suppression de l’épreuve de science politique dans les épreuves des concours de l’ENA et de l’INET (avril 2016)

L’arrêté du 16 avril 2014 fixe les nouvelles dispositions concernant la nature, la durée et le programme des épreuves des concours d’entrée à l’ENA (Ecole Nationale de l’Administration). Dans son sillage, le décret n°2015-1490 du 16 novembre 2015 (paru le 19 novembre au Journal Officiel) modifie quant à lui les modalités d’organisation des concours de l’INET (Institut National des Etudes Territoriales) pour le recrutement des administrateurs  territoriaux. Dans un cas comme dans l’autre, l’épreuve optionnelle dite de « Science politique et administrative » a été supprimée des épreuves
d’admissibilité et remplacée par une épreuve obligatoire de Finances publiques.
La section CNU 04 s’alarme que ces deux grandes écoles formant les cadres de la haute fonction publique appelés à travailler aux côtés des élus et, pour certains, à s’engager dans la voie d’une carrière politique aient éliminé de leur concours externe la discipline dont la vocation consiste à penser le pouvoir et le politique. Nous craignons que cette disparition ne fasse que renforcer le « formatage » des esprits que dénonce à juste titre le dernier Président du jury des concours d’entrée à l’ENA.
La nouvelle épreuve « Question contemporaine d’ordre général portant sur le rôle des pouvoirs publics et leurs rapports à la société » à l’ENA ne saurait compenser la disparition pure et simple de toute épreuve spécifique de science politique.
Par la présente motion, les membres de la section 04 du CNU, l’Association Française de Science politique (AFSP) et l’Association Nationale des Candidats aux Métiers de la Science Politique (ANCMSP) expriment leur désaccord à l’égard de l’évolution récente de ces deux concours et invitent les directions de l’ENA et de l’INET à réintroduire une épreuve de Science politique au sein de leurs concours d’entrée. Une telle réintroduction se justifie également par le profil de très nombreux.ses candidat.e.s à la haute fonction publique, très souvent issu.e.s des filières ou établissements où la
Science politique constitue un pilier essentiel des formations proposées.

La section 04 du CNU, l’AFSP et l’ANCMSP invitent par ailleurs les chefs d’établissement accueillant des centres de préparation aux concours de la haute fonction publique d’Etat et territoriale à se joindre à elles en vue d’exprimer une insatisfaction commune à l’égard des nouvelles modalités des concours d’entrée à l’ENA et à l’INET.

Nos collègues travaillant en Turquie qui ont signé, en janvier dernier, la « pétition pour la paix » sont harcelés par le gouvernement d’Erdogan. Trois nouvelles arrestations sont intervenues le 15 mars, et tous les signataires font l’objet d’intimidations et de menaces. L’Association française de science politique (AFSP) les assure de son soutien. Ci-joint leur appel avec les dernières informations sur les atteintes aux libertés en Turquie et les attaques dont les universitaires font l’objet. L’AFSP invite ses membres à signer  la pétition de soutien lancée afin de protester publiquement contre cette attaque renouvelée à l’égard de la liberté d’expression et des droits de l’homme en Turquie.

Télécharger l'intégralité du communiqué avec toutes les informations sur la situation en Turquie...

Fidèle à ses valeurs et ses engagements passés, l’Association Française de Science Politique (AFSP) entend exprimer sa solidarité avec les collègues – universitaires, chercheur.e.s, étudiant.e.s – turcs menacés depuis quelques jours dans leur vie académique et parfois dans leur intégrité personnelle pour avoir signé une pétition – lancée le 10 janvier dernier (« Nous ne serons pas complices de ce crime ! ») – pour réclamer la fin de la guerre engagée par le gouvernement turc dans le Sud-Est du pays.
En lien avec d’autres associations disciplinaires (l’AISP-IPSA ou l’APSA par exemple), l’Association rappelle que l’exercice des libertés universitaires comme celle des libertés fondamentales (celles notamment de pouvoir exprimer librement son opinion, de signer une pétition, de manifester une réprobation…) sont les garanties d’une société civile démocratique. Les persécutions judiciaires, les pratiques de harcèlement professionnel, les menaces physiques à l’encontre des collègues et étudiant.e.s turcs sont d’une gravité particulière et suscitent à juste titre une réprobation internationale à laquelle l’AFSP entend s’associer.
L’Association appelle ses membres à exprimer leur solidarité dans les formes qu’ils/elles souhaiteront lui donner et invite particulièrement ses partenaires institutionnels à multiplier les démarches de soutien et d’aide aux départements universitaires turcs avec lesquels ils sont en contact ou en relation.
L’Association invite tous ses membres à prendre connaissance de la position officielle prise par l’Association Turque de Science Politique (TPSA) en date du 21 janvier 2016 concernant le prochain Congrès de l’AISP-IPSA qui doit se tenir à son invitation à Istanbul en juillet prochain.
L’Association invite tous ses membres à s’associer aux démarches du GIT France (Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie ») qui mène depuis plusieurs années un combat en faveur du respect des libertés académiques en Turquie. Vous trouverez sur son site les informations les plus récentes et les modalités d’expression de votre solidarité.

Pour information :
IPSA :
Message from the President – Statement on Freedom of Speech and Academic Freedom in Turkey
APSA : Take Action: Letter to Turkish President Recep Tayyip Erdoğan regarding academic freedom in Turkey
Groupe international de travail pour la liberté de recherche et d’enseignement en Turquie in Le Monde : M. Erdogan, cessez votre offensive contre la liberté de recherche et d’enseignement en Turquie
CP-CNU : La CPU apporte son soutien aux universitaires turcs interpellés

Communiqué de l’Association Turque de Science Politique (TPSA) en date du 21 janvier 2016
« Dear Colleagues,
As you are well aware, the domestic and international politics of Turkey take major twists and turns almost every other day, sometimes with alarming consequences. Some recent developments, if not reversed, may produce unacceptable outcomes for the careers of academics, including political scientists in our country.
During the last week, there have been requests from the authorities for legal and administrative action against the signatories of a petition highly critical of government policies in the country’s southeast. Some academics who have signed the petition were quickly taken in for questioning but all have been released after an inquiry at the public prosecutors’ offices.
As a professional organization whose members entertain multiplicity of partisan, ideological and policy preferences, we feel it out of place for us to offer judgment on the content of the petition. Nevertheless, we want to be sure our colleagues enjoy unrestrained freedom of expression free from fear of administrative and legal harassment. This, of course, is part of a much broader issue pertaining to the very nature of democracy that accords freedom of expression to all citizens.
It is imperative that in this highly sensitive and dire times, political science communities around the world stand by the Turkish Political Science Association (TPSA) and show their solidarity by participating in large numbers in Istanbul in the upcoming World Congress of Political Science. This is a congress organized by the voluntary efforts of the political scientists of Turkey and is not affiliated with the government. Any action such as a boycott would be seen as lack of support from the international community; and would likely help isolate and marginalize the Turkish political scientists in their own society. As the elected officers of the TPSA, we once again invite all political scientists and researchers around the world to participate in the 24th World Congress of Political Science ».
Turkish Political Science Association Executive Board

Communiqué de l’AECSP, l’AFS, l’AFSP, l’ANCMSP et l’ASES sur la situation de nos collègues tur.c.que.s : « Nous ne serons pas complices des atteintes à la liberté académique en Turquie »

L’ANCMSP, l’ASES, l’AECSP, l’AFSP et l’AFS apportent tout leur soutien et leur solidarité à nos collègues tur.c.que.s, intellectuel.le.s, chercheu.r.se.s et universitaires signataires de la pétition « nous ne serons pas complices de ce crime ! » qui sont actuellement intimidé.e.s ou sanctionné.e.s sur le plan pénal et disciplinaire.
Cette pétition appelant à l’arrêt des violences dans les zones à majorité kurde où des opérations militaires sont menées par l’armée turque depuis juillet 2015 a suscité une réaction disproportionnée et inacceptable de la part des pouvoirs publics turcs vis-à-vis de nos collègues. Une enquête pénale est actuellement en cours à l’encontre de certain.e.s des signataires sur la base de l’article 301 du code pénal (« insulte à la nation turque et à l’Etat turc ») et  l’article 216 du code pénal (« incitation à l’hostilité, à la haine et à l’humiliation du peuple ») comme c’est le cas de Bülent Tanju de l’Université Abdullah Gül de Kayseri qui a été également relevé de ses fonctions. D’autres mesures punitives sont également mises en place par le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK) ainsi que le Conseil scientifique et technologique de Turquie (Tübitak) avec des conséquences graves pour certain.e.s post-doctorant.e.s à l’étranger dont la bourse a été suspendue.
Ces mesures visant à décrédibiliser toute contestation et critique de la politique gouvernementale constituent une atteinte à la liberté académique et à la liberté d’expression que nous défendons. Nous savons aussi que les cibles de ces mesures punitives sont souvent les plus précaires comme les chargé.e.s de cours, les post-doctorant.e.s et les enseignant.e.s les plus isolé.e.s dans les facultés de provinces. L’ANCMSP, l’ASES, l’AECSP, l’AFSP et l’AFS condamnent la criminalisation de cette pétition. Nous invitons les doctorant.e.s et les post-doctorant.e.s tur.c.que.s étudiant en France, concerné.e.s par ces mesures à nous contacter afin d’envisager ensemble des solutions pouvant leur permettre la poursuite de leurs études universitaires si celles-ci sont compromises par ces mesures punitives. Plus généralement, nous incitons notre communauté scientifique à soutenir les enseignant.e.s-chercheur.e.s turc.que.s en les accueillant dans nos laboratoires comme associé.e.s ou invité.e.s.
Nous enjoignons également l’ensemble de nos collègues à signer la pétition initiée par le GIT France à ce sujet (http://www.gitinitiative.com).

En comptant sur votre large mobilisation.

L’association française de sociologie (AFS)
L’association nationale des candidats aux métiers de la science politique (ANCMSP)
L’association des sociologues-enseignant.e.s du supérieur (ASES)
L’association française de science politique (AFSP)
L’association des enseignants et chercheurs en science politique (AECSP)

L’application Galaxie du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche publiera dans quelques semaines la liste des postes de MCF et de PRU ouverts au recrutement synchronisé de 2016 dans la section 04.

Plusieurs établissements nous ont déjà informés des dates retenues pour les opérations de recrutement qui les concernent :
10 mai 2016 — Auditions / Sciences Po Saint-Germain-en-Laye
24 mai 2016 — Auditions / Université de Picardie Jules Verne

Dès ce jour, le site de l’OMASP centralise les informations disponibles (calendrier, composition des comités de sélection…) et vous permettra de suivre ces opérations de recrutement avec la transparence qui s’impose. L’AFSP entend ainsi contribuer, avec l’aide des collègues concernés, à publiciser les informations relatives aux recrutements à venir. Nous appelons l’attention des autres établissements susceptibles de procéder à un recrutement lors de cette prochaine session synchronisée à tenir compte des dates déjà retenues au fur et à mesure de leur publicité pour éviter le chevauchement des dates d’audition. Les chevauchements observés dans le passé sont fort regrettables et plus encore préjudiciables pour les candidats concernés qui doivent parfois renoncer à une chance de recrutement faute de pouvoir se présenter à deux convocations se chevauchant.

L’AFSP rappelle qu’elle est signataire de la Charte concernant le recrutement des MCF rédigée par l’ensemble des associations de la discipline.

Deux suggestions complémentaires émises les années précédentes nous semblent mériter d’être rappelées. Lors des précédentes campagnes, certains candidats ont appris les résultats des auditions directement sur les listes des différentes associations disciplinaires. Il nous paraît plus respectueux que les autorités compétentes de l’établissement recruteur communiquent d’abord les résultats aux intéressés avant que cette information ne soit rendue publique. Par ailleurs, une tradition expérimentée jadis était de tenter de prendre en charge les frais associés aux déplacements des candidats auditionnés, frais qui pèsent lourdement sur leur budget contraint. Nous savons combien les établissements d’enseignement supérieur souffrent de la situation financière actuelle du budget du MESR mais nous vous serions reconnaissants, dans la mesure de vos moyens, de bien vouloir envisager la mise en place de modalités de défraiement des candidats auditionnés.

L’AFSP reste bien sûr à votre écoute et assure les établissements recruteurs de son soutien entier dans cette phase déterminante de recrutement pour l’avenir des établissements et de notre discipline.

Le Conseil national des universités (par la voix de sa section 04), l’Association française de science politique (AFSP) et l’Association des enseignants-chercheurs en science politique (AECSP), par un courrier en date du 29 janvier 2015, ont alerté la présidence de l’Université Lyon 3 sur les dérives dont cette dernière pourrait se rendre coupable en matière de recrutement si elle refusait de mettre en œuvre les principes de la collégialité et de la reconnaissance scientifique qui doivent régir les recrutements d’enseignants-chercheurs. Au vu de la Composition du comité de sélection telle qu’elle a été publiée le 18 mars dernier, cet appel, n’a de toute évidence pas été entendu. Malgré nos observations, le poste de professeur de science politique concerné risque d’être pourvu par un comité de sélection où les collègues relevant de la section CNU 04 sont en position largement minoritaire, où ne figure qu’un nombre réduit de politistes spécialistes des Relations internationales en science politique malgré le profil du poste publié, et ce au profit de collègues, reconnus scientifiquement dans leur domaine respectif, mais incapables de statuer en connaissance de cause pour un poste relevant de notre discipline.

De la sorte, l’Université Lyon 3 Jean Moulin, et tout particulièrement sa Faculté de Droit, montrent qu’elles n’entendent pas fonctionner comme un établissement d’enseignement supérieur digne de ce nom. Elle prend, par conséquent, le risque grave non seulement de voir son image se dégrader, ce dont les étudiants auront à pâtir, mais aussi de s’isoler de la science politique et plus généralement des sciences humaines et sociales telles qu’elles sont promues et pratiquées en France comme à l’étranger. Cet isolement est d’autant plus grave que ce nouvel incident prévisible s’inscrit dans une série de pratiques antérieures de recrutement (absence de transparence, forte tendance au localisme…) que nos associations n’ont cessé de dénoncer ces dernières années.

Dès lors, la section 04 CNU et les associations de la discipline (AFSP, AECSP) demandent aux différentes autorités compétentes de se saisir de ce dossier. Elles se tiennent à leurs dispositions pour leur communiquer les éléments de cette affaire. Elles demandent enfin aux membres extérieurs du comité de sélection de se désolidariser face à de pareils agissements.

Signataires

Myriam Ait Aoudia, IEP Bordeaux (CNU)
Philippe Aldrin, IEP d’Aix-en-Provence (AECSP)
Pierre-Yves Baudot, Université Versailles-Saint-Quentin, (AECSP)
Jean-François Bayart, CNRS CERI (AFSP)
Anne Bazin, IEP de Lille (CNU)
Sophie Béroud, Université Lyon 2 (AECSP)
Laurent Bonelli, Université Paris 10 (CNU)
Assia Boutaleb, Université Paris 8 (CNU)
Laurent Bouvet, UVSQ (CNU)
Noëlle Burgi, CNRS, CRPS (AFSP)
Frédéric Charillon, Université Clermont-Ferrand 1, IRSEM (CNU)
Gwendal Chaton, Université d’Angers (CNU)
Daniel Compagnon, IEP de Bordeaux (CNU)
Paula Cossart, Université de Lille 3, IUF (AFSP)
Cécile Crespy, IEP de Toulouse (AFSP)
Stéphanie Dechezelles, IEP d’Aix-en-Provence (CNU)
Magali Della Sudda, CNRS, CED (CNU, AFSP)
Yves Déloye, IEP de Bordeaux, IUF (AFSP)
Jean-Marie Donegani, IEP de Paris (CNU)
Gilles Dorronsoro, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (CNU)
Anne Cécile Douillet, Université Lille 2 (CNU)
Vincent Dubois, IEP de Strasbourg, IUF (AFSP)
François-Xavier Dudouet, Université Dauphine (AECSP)
Speranta Dumitru, Université Paris V (CNU)
Nathalie Ethuin, Université Lille 2 (AECSP)
Florence Faucher, IEP de Paris (AFSP)
Alain Faure, CNRS, PACTE (AFSP)
Franck Frégosi, IEP d’Aix-en-Provence (AFSP)
Julien Fretel, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (AECSP)
Brigitte Gaïti, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (CNU)
David Garibay, Univeristé de Clermont Ferrand 1 (AECSP/CNU)
Didier Georgakakis, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, IUF (CNU)
Baptiste Giraud, Université Aix-Marseille (AECSP)
Boris Gobille, ENS de Lyon (CNU)
Laurent Godemer, Université Paris-Est (AECSP)
Alexandra Goujon, Université de Dijon (CNU)
Olivier Grojean, Université Aix-Marseille (AECSP)
Bertrand Guillarme, Université Paris 8 (CNU)
Florence Haegel, IEP de Paris (AFSP)
Patrick Hassenteufel, UVSQ (AFSP)
Michel Hastings, IEP de Lille (AFSP)
Choukri Hmed, Université Paris-Dauphine (CNU)
Laurent Jeanpierre, Université Paris 8 (CNU)
Jean Joana, Université Montpellier 1 (AFSP)
Nicolas Kaciaf, Sciences Po Lille (AECSP)
Pascale Laborier, Université Paris 10 (AFSP)
Frédéric Lambert, Univeristé Rennes 1 (CNU)
Stéphane Latté, Univeristé de Haute-Alsace (AECSP/CNU)
Christian Le Bart, IEP de Rennes (CNU)
Christophe Le Digol, Université Paris 10 (CNU)
Gwenola Le Naour, IEP de Lyon (AECSP/CNU)
Thomas Lindemann, UVSQ (AFSP)
Michel Mangenot, Université de Lorraine (AFSP)
Jean-Louis Marie, IEP de Lyon (CNU)
Gilles Massardier, CIRAD (AFSP)
Nonna Mayer, CNRS, CEE (AFSP)
Laura Michel, Université Montpellier 1 (CNU)
Pierre Muller, CNRS, CEE (AFSP)
Olivier Nay, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IUF (CNU, AFSP)
Laure Neumayer, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IUF (CNU)
Catherine Neveu, CNRS, IIAC (CNU)
Magali Nonjon, Université d’Avignon (CNU)
Marion Paoletti, Université de Bordeaux, (CNU)
Yves Poirmeur, UVSQ (CNU)
Raphaël Porteilla, Université Dijon (CNU)
Fred Reno, Université des Antilles Guyane (CNU)
Jean-Jacques Roche, Université Paris 2 Panthéon-Assas (CNU)
Antoine Roger, IEP de Bordeaux, IUF (CNU)
Eric Savarese, Université de Montpellier 1 (CNU)
Frédéric Sawicki, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (CNU)
Silvia Serrano, Université Clermont Ferrand (CNU)
Yves Sintomer, Université Paris 8, IUF (CNU, AFSP)
David Smadja, Université Paris Est (CNU)
Andy Smith, FNSP, CED (AFSP)
Eric Soriano , Université Montpellier 3 (CNU, AECSP)
Sylvie Strudel, Université Paris 2 Panthéon-Assas (AFSP)
Yves Surel, Université Paris II Panthéon-Assas (CNU, AFSP)
Anne-France Taiclet, Université Lyon 2 (CNU, AECSP)
Emmanuel Taïeb, IEP de Lyon, IUF (AFSP)
Christophe Traini, IEP d’Aix-en-Provence, IUF (AFSP)
Astrid Von Busekist, IEP de Paris (CNU)

 

Lire la réponse de la Présidence de l'Université Lyon 3 Jean Moulin en date du 15 avril 2015.

 

 L’AECSP, l’AFSP et l’ANCMSP se mobilisent actuellement auprès des comités de sélection pour que des risques de chevauchements soient évités et que des solutions alternatives soient trouvées pour ne pas rompre l’égalité face aux concours de recrutement. Il est un fait récurrent, observé d’années en années : les réponses que nous recevons des président.e.s de comités de sélection renvoient à la difficulté à trouver une date commune pour l’ensemble des membres des comités de recrutement.
Nous interpellons  aujourd’hui la communauté des politistes sur la nécessité de hiérarchiser les problèmes face auxquels nous nous trouvons confrontés. Les auditions sont pour un très petit nombre de candidat.e.s une forme d’aboutissement d’un parcours déjà long (doctorat, post-doctorat, contrats précaires, etc.) et semé de sacrifices (financiers, personnels, etc.). La conjoncture fait que les postes sont très peu nombreux et que la majorité des candidat.e.s n’arrivent pas à être auditionné.e.s malgré la qualité de leur dossier. Gérer un emploi du temps est certes compliqué (les précaires de l’enseignement supérieur en savent quelque chose, eux qui doivent jongler entre les horaires, les lieux et les contraintes de chacune de leurs vacations), et nous comprenons donc la problématique qui est celle des comités et de leur président.e. Mais au regard de la précarité de la grande majorité des candidat.e.s aux métiers de la science politique, il nous paraît opportun que les demandes faites aux comités par les trois associations concernant les chevauchements (report des dates d’audition, remboursement des frais d’audition, organisation de visioconférences) ne soient pas systématiquement balayées d’un revers de la main au motif de la difficulté d’organiser un emploi du temps. En ces temps de crise de l’emploi scientifique, la responsabilité de ceux qui sont déjà en postes est de s’assurer que le peu de candidat.e.s qui accèdent à l’audition soient traité.e.s de manière décente et égale (dans l’esprit d’un concours égalitaire).
Les associations de science politique ont mis des outils en place pour s’assurer que les chevauchements ne se reproduisent pas d’année en année : force est de constater que ces instruments (principe du « premier affiché premier servi » sur les dates d’auditions, mise en place d’un suivi, travail de mise en relation des président.e.s de comités de sélection, etc.) ne sont que très peu mobilisés par les recruteurs, lesquels redécouvrent chaque année que la période synchronisée de recrutements est (trop) courte.
A la suite des Assises de la science politique et de la dernière journée sur les recrutements (de concert avec l’ASES et l’AFS), les associations représentatives entendent porter un ensemble de propositions dans le but d’améliorer les conditions de recrutement. Certaines pistes se doivent d’être creusées comme l’impérieuse nécessité d’allonger la période de session synchronisée et la possible centralisation de certaines auditions.

L’application Galaxie du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche publiera très prochainement la liste des postes de MCF ouverts au recrutement synchronisé de 2015 dans la section 04.

D’ores et déjà, plusieurs établissements nous ont informés des dates retenues pour les opérations de recrutement qui les concernent. En voici, le bilan :

20 mai 2015 : Auditions / Université de Haute-Alsace (Mulhouse)
21 mai 2015 : Auditions / Université de Paris 1 (3 postes)

Dès maintenant, le site de l’OMASP centralise les informations disponibles (calendrier, composition des comités de sélection…) et vous permettra de suivre ces opérations de recrutement avec la transparence qui s’impose. L’AFSP entend ainsi contribuer, avec l’aide des collègues concernés, à publiciser les informations relatives aux recrutements à venir. Nous appelons l’attention des autres établissements susceptibles de procéder à un recrutement lors de cette prochaine session synchronisée à tenir compte des dates déjà retenues pour éviter le chevauchement des dates d’audition. Les chevauchements observés dans le passé sont fort regrettables et plus encore préjudiciables pour les candidats concernés qui doivent parfois renoncer à une chance de recrutement faute de pouvoir se présenter à deux convocations se chevauchant.

L’AFSP rappelle qu’elle est signataire de  la Charte concernant le recrutement des MCF rédigée par l’ensemble des associations de la discipline. Cette charte est disponible ici.

Deux suggestions complémentaires émises l’année dernière nous semblent mériter d’être rappelées. Lors des précédentes campagnes, certains candidats ont appris les résultats des auditions directement sur les listes des différentes associations disciplinaires. Il nous paraît plus respectueux que les autorités compétentes de l’établissement recruteur communiquent d’abord les résultats aux intéressés avant que cette information ne soit publicisée. Par ailleurs, une tradition expérimentée jadis était de tenter de prendre en charge les frais associés aux déplacements des candidats auditionnés, frais qui pèsent lourdement sur leur budget contraint. Nous savons combien les établissements d’enseignement supérieur souffrent de la situation financière actuelle du budget du MESR mais nous vous serions reconnaissants, dans la mesure de vos moyens, de bien vouloir envisager la mise en place de modalités de défraiement des candidats auditionnés.

L’AFSP reste bien sûr à votre écoute et assure les établissements recruteurs de son soutien entier dans cette phase déterminante de recrutement pour l’avenir des établissements et de notre discipline.

Avec ses partenaires institutionnels, l’AFSP affirme son indignation et sa sidération face aux assassinats commis le 7 janvier dernier en plein Paris.
En tuant ceux qui – par leur crayon et leur plume, par leur humour et leur sens de la dérision – étaient particulièrement attachés à donner, pour reprendre les mots de Charb, des « coups de poing dans la gueule » à tous ceux qui refusent le pluralisme et la critique, les assassins de Charlie Hebdo ont voulu attaquer la liberté d’expression sous toutes ses formes et l’esprit de tolérance qui anime notre République.
Parce que cette liberté fondamentale est au cœur même de notre activité pédagogique, intellectuelle et scientifique, parce que la connaissance en sciences sociales et politiques suppose de désacraliser toute forme ou tentation d’absolu, nous convions nos membres à se joindre aux manifestations organisées le dimanche 11 janvier dans toute la France. Nous vous invitons aussi à diffuser largement ce communiqué.
Nonna Mayer & Yves Déloye
Pour le CA de l’AFSP

A la veille d’un nouveau procès concernant notre collègue Alain Garrigou, l’AFSP lui renouvelle son soutien et rappelle les termes de son communiqué du 7 janvier 2010 visant à défendre la liberté des enseignants-chercheurs et chercheurs dans leur activité de recherche et d’enseignement supérieur. L’Association continue à s’inquiéter des tentatives d’intimidation judiciaire qui visent à entraver cette liberté fondamentale.
Lire aussi la tribune d’A. Garrigou « La science politique est un sport de combat » (24/11/14)…  

Lors de sa réunion du 17 octobre dernier, le Conseil d’administration de l’Association Française de Science Politique (AFSP) a évoqué le débat qui entoure la rédaction du prochain décret CNU.
Le CA de l’AFSP partage largement les inquiétudes émises par la Commission permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) à propos du risque de voir, dans l’ensemble des disciplines universitaires, des chercheurs de statut privé, et/ou qui n’auraient pas nécessairement un titre de docteur ou une HDR, et/ou qui n’auraient pas une réelle expérience dans l’enseignement supérieur, participer aux prochaines procédures de qualification ou d’avancement des universitaires. Comme la CP-CNU, le CA de l’AFSP s’est déclaré favorable à la suppression de cette modification du décret CNU qui est lourde de menaces.
Le CA de l’Association, comme la section 04 CNU, rappelle aussi que les chercheurs et enseignants-chercheurs de statut de droit privé relevant de la FNSP ont eux pleinement vocation à être considérés au même titre que les chercheurs du CNRS et enseignants-chercheurs titulaires des universités comme membres associés au fonctionnement des instances du CNU.
Par ailleurs, le CA de l’Association se déclare défavorable à la perspective d’une voie spéciale d’intégration au corps professoral de notre discipline échappant à la souveraineté scientifique de la section 04 CNU et aux critères usuels d’avancement de carrière élaborés par cette dernière.

Lors de sa réunion du 17 octobre dernier, le Conseil d’Administration de l’Association Française de Science Politique (AFSP) a évoqué la détérioration de la situation à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, partenaire officiel de son prochain Congrès national en 2015.
Le CA de l’AFSP a été particulièrement sensible aux lettres rédigées par les directeurs et directrices des IEP du réseau du concours commun (Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse) qui, en date du 30 septembre et du 13 octobre dernier, ont alerté les membres du CA de l’IEP d’Aix-en-Provence d’un certain nombre de dysfonctionnements majeurs dans la politique de diplomation « externalisée » de l’établissement (voir ici la dépêche AEF n°488719 du 17 octobre 2014). Le CA de l’AFSP partage la vive inquiétude de ces derniers à propos notamment de l’atteinte à l’image et à la notoriété des IEP dans le paysage académique et scientifique français que ce dossier, aujourd’hui largement publicisé, laisse craindre. Cette inquiétude est d’autant plus forte que la notion même d’ « études politiques » qui sert de label à la politique d’externalisation mise en œuvre à Aix-en-Provence contredit l’action de l’Association depuis son origine : contribuer, en lien avec ses adhérents individuels et institutionnels, à garantir la scientificité et la rigueur d’une approche disciplinaire, celle de la science politique, qui a vocation à nourrir tant l’offre de formation que les programmes de recherche scientifique des établissements universitaires (IEP, départements universitaires, laboratoires) associés à son développement en France.
Le CA de l’AFSP demande à l’administration de l’IEP d’Aix-en-Provence de clarifier la situation et de renouer en interne avec un mode de gouvernance qui soit susceptible de rétablir la confiance des équipes pédagogiques, scientifiques et administratives locales et le rayonnement de l’établissement à l’extérieur. Le CA de l’AFSP est aussi sensible à la situation des étudiants (anciens et actuels), des doctorants et des jeunes chercheurs de l’établissement qui appréhendent les conséquences de cette situation. Il est, par ailleurs, solidaire des collègues politistes aixois qui ont courageusement défendu une position éthique en accord avec les valeurs de notre communauté scientifique.
Tout en confirmant sa volonté d’organiser à Aix-en-Provence le Congrès de 2015, le CA de l’Association sera convoqué de manière extraordinaire au début du mois de décembre prochain pour apprécier l’évolution de ce dossier.

Lors de sa réunion du 3 juin dernier, le Conseil d’administration de l’AFSP a voté à l’unanimité de ses membres présents une motion de solidarité avec l’action de la Section 40 du Comité National du CNRS relative au non respect du travail collégial de la section concernant les accueils en délégation d’enseignants-chercheurs pour l’année universitaire à venir.

L’AFSP est en conséquence solidaire du communiqué rendu public par la Section 40 le 7 juin dernier. Elle en partage pleinement les inquiétudes.

Communiqué de la Section 40 du CNRS en date du 7 juin 2014 :
La section 40 du Comité National a été informée cette semaine des décisions du CNRS concernant les accueils en délégation d’enseignants-chercheurs en 2014-2015.
Elle constate que ses avis n’ont été que partiellement pris en compte : près d’un tiers des candidats (5) pour lesquels l’avis de la section était favorable ou très favorable n’ont pas été retenus; dans un cas, la délégation a été décidée alors que l’avis de la section était défavorable. La comparaison des avis de la section, de ceux des universités et des décisions prises ne permet pas de dégager des critères clairs dans le choix d’une partie des candidats.
Les membres de la section observent la même tendance pour ce qui est des demandes de soutien financier des revues, évaluées lors de la session d’automne 2013: cinq revues pour lesquelles l’avis de la section était très favorable n’ont pas reçu le soutien de l’Institut des sciences humaines et sociales.
Par ailleurs, la création d’une Unité Mixte Internationale au sein de la University of California at Los Angeles a été entérinée par l’Institut alors que la section avait exprimé, en novembre dernier, de fortes réserves à ce sujet.
Les membres de la section 40 sont particulièrement préoccupés de cette évolution et s’interrogent sur le sens de leur travail collégial d’évaluation si celui-ci est aussi peu pris en compte par la direction du CNRS.
La section 40

Dear Member of the European Parliament

The French Political Science Association (Association Française de Science Politique) would like to draw your attention to an issue that is of great importance for the research and higher education landscape of France: the inclusion of social sciences and humanities in the future funding programmes of the European Union.
We are member of ECPSA, the European Confederation of Political Science Associations, which earlier this year addressed the Commission with our proposals for the Eighth Framework Program and our position to the Green Paper. We would like to provide you with as much information as possible for the upcoming negotiations of the Eighth Framework Programme.
For this purpose we include:
ECPSA’s letter to Commissioner Geoghegan-Quinn of February, 28, 2011
ECPSA’s position paper on the Commission’s Green Paper of May, 25, 2011
ECPSA’s mission statement for some initial information on the goals and activities of our European confederation.
If we can be of any further help in this process, please let us know.
Kind regards
Nonna MAYER President of French Political Science Association (AFSP)
Research Director at CNRS (CEE, Sciences Po Paris)

L’Association Française de Science Politique s’oppose au projet lancé par le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur relatif à la création d’une nouvelle section du Conseil National des Universités (CNU) consacrée à la criminologie. L’Association partage les inquiétudes exprimées par l’Association Française de Criminologie dans son communiqué du 14 mars dernier [http://www.afc-assoc.org/?q=node/34]. A quelques mois d’une recomposition de la composition du CNU, à un moment où la campagne électorale qui accompagne ce renouvellement est déjà engagée, l’Association entend combattre toute volonté arbitraire et politique de redécoupage du CNU qui ne pourrait que modifier les équilibres internes aux disciplines reconnues légitimement, notamment au sein du groupe 1. Elle appelle surtout l’attention de ses membres sur les risques d’une instrumentalisation politique nocive des savoirs liés au champ des politiques pénales et de la criminologie, mais aussi des relations internationales. L’interdisciplinarité qui constitue aujourd’hui la caractéristique de ce champ scientifique, au croisement du Droit, de la Sociologie, de l’Histoire et de la Science politique et des Sciences médicales et cliniques, en fait un espace de dialogue fructueux à condition qu’il soit mené entre disciplines solidement constituées. Le projet actuel du ministère menace de condamner cette interdisciplinarité à la stérilité scientifique, perspective que l’AFSP ne peut que condamner fermement.

Sur cette question, voir aussi la motion de contestation rédigée par le CESDIP (http://www.cesdip.fr/spip.php?article552) et celle de la revue Champ pénal (http://champpenal.revues.org/7999)

FEVRIER 2012 / CESDIP / Sur l’imminente section « criminologie » du CNU – Compte-rendu d’une entrevue avec le cabinet du ministre de l’enseignement supérieur
http://www.cesdip.fr/spip.php?article608

La Fondation franco-japonaise, dite Sasakawa (FFJDS), a été déboutée de son action en diffamation contre la directrice de recherche à Sciences-Po/CERI Karoline Postel-Vinay. L’AFSP, qui dès un communiqué du 11 février dernier accordait son soutien à la chercheuse, se réjouit du verdict rendu mercredi 22 septembre 2010 par la 17ème Chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris qui met fin à une procédure lourde de menaces pour la liberté des recherches universitaires et scientifiques.

Le tribunal a établi qu’ »il est légitime, de la part d’une directrice de recherche en relations internationales spécialiste de l’Asie, agissant aux côtés d’autres personnes, d’attirer l’attention des participants à un colloque organisé dans le cadre de la célébration du 150ème anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon, du ministre des affaires étrangères, de diverses personnalités et des médias, sur le problème que pouvait poser le fait que le principal partenaire financier de cette manifestation soit une fondation dont la dénomination comporte le nom d’un personnage particulièrement controversé de l’histoire du Japon, comme il était également légitime de fournir des informations sur cette fondation, ainsi que sur ce personnage, qui n’étaient pas forcément connus du grand public français. La défenderesse fait d’ailleurs justement observer à cet égard que la fondation japonaise a changé de dénomination pour cesser d’utiliser le nom de SASAKAWA et éviter ainsi toute suggestion d’appartenance à son fondateur ».
La Société Française des Etudes Japonaises http://sfej.asso.fr/site/SoutienSFEJKarolyne%20Postel-Vinay.html a vu quant à elle dans cette action de la FFJDS une tentative d' »obtenir d’un tribunal français l’interdiction officielle d’évoquer un sujet qui, actuellement, relève du libre débat intellectuel ».

Dans nos métiers, ceux de la recherche et de l’enseignement, nous sommes amenés à travailler sur des sujets souvent sensibles (le populisme, l’extrême droite, les violences politiques, les usages sociaux des sondages…) qui amènent parfois les acteurs politiques ou médiatiques concernés à réagir fortement aux protocoles méthodologiques mis en œuvre et aux résultats scientifiques énoncés. L’actualité récente, que l’on songe à la condamnation finalement (et heureusement) non confirmée en dernière instance d’Isabelle Sommier, de Xavier Crettiez et de Juan J. Torreiro l’année dernière ou récemment à la procédure judiciaire qui vise Alain Garrigou), voit se multiplier les procédures judiciaires et parfois disciplinaires.

L’Association Française de Science Politique s’inquiète de cette judiciarisation croissante des controverses en sciences sociales et politiques. Face à la multiplication des actions judiciaires ou disciplinaires visant des enseignants et chercheurs spécialistes de la vie politique contemporaine, l’AFSP rappelle que, comme celle de la presse, la « liberté scientifique ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ». Elle appelle tous ses membres à se montrer vigilants vis-à-vis de ces procédures qui pourraient menacer à terme notre liberté d’intervention dans l’espace public et médiatique. En lançant en septembre dernier une réflexion collective sur l’éthique de nos pratiques professionnelles, l’Association entend aussi montrer que notre communauté possède en elle-même les ressources susceptibles de construire collectivement un mode d’intervention maîtrisé dans l’espace public.
L’Association Belge de Science Politique pour la Communauté française (ABSP-CF) partage nos préoccupations et s’associe à ce communiqué.