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EthnoPol

Ethnographie politique

Responsables scientifiques : Martina Avanza, Sarah Mazouz, Romain Pudal

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Journées d’étude « Ethnographie des professionnels de l’international » les 4-5 mai 2017
Journée d’étude « Ethnographie politique des émotions. Approches comparées » le 30 mai 2017

Toutes les informations sur ces deux manifestations scientifiques sur l’agenda d’EthnoPol au bas de cette page.

EthnoPol est un groupe de projet AFSP consacré à l’ethnographie politique. Il s’agit de structurer un réseau de chercheur.e.s dont la caractéristique est de mener des enquêtes ethnographiques sur le ou la politique. L’enquête ethnographique est une méthode et une épistémologie susceptible de redéfinir des objets canoniques de la discipline : partis, mouvements sociaux, administrations publiques, mais aussi acteurs inter et transnationaux et idées politiques. Que se passe-t-il, en termes de gain de connaissance, lorsque l’on saisit ces objets au « ras des pratiques » ? Telle est la question centrale qui guide ces travaux. Comme l’écrivait Charles Tilly, « if you believe (as I do) that how things happen is why they happen, then ethnography has great advantages over most other conventional social scientific methods as a way of getting at cause-effects relations » (Tilly 2006, p. 410).

Plusieurs raisons nous incitent à constituer ce groupe.

Configurations intellectuelles nouvelles

Tout d’abord, il y a une configuration intellectuelle relativement nouvelle propice au développement de ce type de travaux. Selon The Chronicle of Higher Education du 22 septembre 2009 (Glenn 2009), on assisterait aujourd’hui à un renouveau de la méthode ethnographique en science politique, voire à un renouveau de la science politique sous l’effet de la méthode ethnographique. En témoigne l’ouvrage paru aux Etats-Unis sous la direction d’Edward Schatz, Political Ethnography : What Immersion Contributes to the Study of Power (Schatz 2009), comme la tentative, par des sociologues, des chercheur.e.s venant des ethnic studies et des anthropologues, de créer une nouvelle sous-discipline appelée « political ethnography » (Auyero, Joseph, Mahler 2007). Un renouveau qui aurait lieu, selon le Chronicle of Higher Education, après 30 ans d’un long silence, à savoir depuis l’ouvrage pionnier de Richard Fenno (Fenno 1978).

Toutefois, cette généalogie de l’ethnographie politique, centrée sur la production anglophone, ne prend pas en compte les transformations qui, depuis au moins une dizaine d’années, traversent les sciences sociales françaises. L’ethnographie y est de plus en plus reconnue comme une méthode d’enquête ayant une forte portée heuristique, au point qu’elle s’est diffusée largement, à partir de sa discipline « mère », l’ethnologie-anthropologie, d’abord à la sociologie puis à la science politique. Il est possible de repérer ce tournant ethnographique en science politique dans les principales revues francophones de la discipline. Ainsi, la Revue Française de Science Politique a publié en 2007 un numéro thématique « Enquêter en milieu difficile » (n° 57) entièrement consacré à des enquêtes ethnographiques. Quant à Politix, son numéro 100 (2012), intitulé « Faire des sciences sociales du politique », comporte un important dossier « Faire du terrain, penser par cas » qui souhaite valoriser l’apport des enquêtes de terrain dans le renouveau de la discipline. Nous pouvons encore citer, entre autres, le numéro « Enquêter dans les partis politiques » de la Revue Internationale de Politique Comparée (2010/4), le dossier « Ethnographies de la participation » (2012/3) de la revue Participations ou le numéro « Anthropologie des organisations internationales » de Critique Internationale (n° 54, 2012).

Cette ébullition et ce renouveau ne se sont pourtant pas accompagnés de la création de lieux de discussion et de formation. Il n’y a qu’à voir la part (très) congrue consacrée dans les summer schools à la formation en méthodes qualitatives, encore moins ethnographiques. Comme si ces méthodes, contrairement aux méthodes quantitatives, pouvaient s’improviser sur le terrain. Ce groupe ne pourra pas combler tous ces manques, mais il peut contribuer à mieux définir et valoriser cette approche, en constituant une « communauté » qui fonde ses travaux sur une approche ethnographique du politique.

Apports théoriques et enjeux d’(auto)définition

Les apports de la méthode ethnographique dépassent largement le seul intérêt de la sociologie politique à dé/reconstruire, par une analyse microsociale, les certitudes de la discipline quant à des notions telles que la « politisation » (Hamidi 2006, Pudal 2011), les « partis » (Mischi 2012), les « mouvements sociaux » (Balsiger Lambelet 2014, Plows 2008) ou « la citoyenneté » (Mariot 2010) en montrant, à partir d’un travail de terrain, la grande complexité ou l’ambivalence de ces notions. Nous essaierons de voir comment l’ensemble de la discipline – des politiques publiques (Dubois 2012, Huby, Harries, Grant 2011) à la philosophie politique (Hauchecorne 2012), en passant par la sociologie électorale (Braconnier 2012) et les relations internationales (Siméant 2012) – peut bénéficier d’une telle approche.
L’ethnographie politique permet en effet de renseigner et de documenter les médiations pratiques et matérielles constitutives de toute interaction. C’est par elles que se font et se défont les politiques publiques, les collectifs ou que voyagent les idées politiques. De même, on verra combien cette méthode permet de repenser les frontières des systèmes d’acteurs étudiés et plus largement des objets étudiés. Elle nous oblige aussi à déplacer des lignes de partage qui sont encore trop souvent pensées comme figées par les approches plus conventionnelles. On verra encore combien cette approche permet de restituer une épaisseur sociale aux individus, sortant de dichotomies ou d’approches rationnelles trop souvent limitées. Enfin, cette méthode peut permettre de renseigner les actions dans leur dynamisme, dans la succession de la résolution des problèmes, au-delà des seules analyses ex-post que proposent le plus souvent les travaux usant d’autres méthodologies.

Pour Edward Schatz, deux critères de définition de l’ethnographie du politique semblent consensuels parmi les chercheur.e.s états-uniens : faire de l’observation participante et être sensible à la signification que les observé.e.s donnent à leurs pratiques. Dvora Yanow, dans le même ouvrage, rajoute un troisième critère de définition : une écriture narrative et réflexive (2009). Sans vouloir être dogmatiques, Schatz et ses contributeurs pensent donc qu’il est nécessaire de délimiter, a minima, le champ de l’ethnographie politique. Nous partageons ce point de vue puisque, en France, on assiste aujourd’hui à la diffusion d’un usage « light » du terme ethnographie qui nous semble desservir la légitimité des recherches ethnographiques. Un.e chercheur.e ayant observé quelques réunions politiques dira ainsi que sa recherche est ethnographique alors que ce dispositif est tout à fait marginal dans sa démarche et ne sert, le plus souvent, qu’à donner un peu de chair à des analyses fondées sur d’autres matériaux. De même, un dispositif fondé entièrement sur de l’observation, mais qui ne s’intéresse pas au sens que les observé.e.s donnent à leurs pratiques n’est à notre sens pas ethnographique. Le critère rajouté par Yanow nous semble aussi central : si l’on a fait un long terrain par immersion, mais que l’on restitue les données issues de ce terrain de façon décontextualisée et non réflexive, la recherche produite ne sera pas à notre sens ethnographique. En effet, l’ethnographie n’est pas seulement une technique de récolte de données (dont le premier outil est pour nous l’observation participante, mais nous sommes conscients que ce point fait débat), mais aussi une épistémologie, ce qui demande une cohérence entre la manière de recueillir et de restituer les données.

En revanche, un critère communément utilisé en France pour définir une enquête de type ethnographique n’est jamais mobilisé dans les deux manifestes américains de la political ethnography que sont les ouvrages de Schatz et Auyero. Selon Stéphane Beaud et Florence Weber (2010), dont le manuel a largement contribué en France à définir la pratique ethnographique, on ne peut véritablement parler d’enquête ethnographique que quand le chercheur évolue dans un milieu d’interconnaissance, seule façon de pouvoir saisir l’insertion des individus dans des appartenances multiples et de saisir les effets de réputation. « Un ensemble lâche de personnes qui, parce qu’elles ont une histoire au moins partiellement commune, partagent des connaissances, des références, des expériences, et jouissent d’une réputation individuelle » (Beaud, Weber, 2010, p. 300). Enfin, le critère de la durée de l’enquête et celui des modalités concrètes du travail en immersion sont autant de questions qui méritent d’être précisément et collectivement débattues.

Soyons clairs : nous avons notre idée de ce que devrait être l’ethnographie politique, mais nous n’avons pas l’intention de l’imposer. Bien au contraire ce groupe doit être le lieu de discussions entre chercheur.e.s faisant des enquêtes ethnographiques pour aboutir à des critères le plus possible partagés de définition de cette approche épistémologique et méthodologique. Nos collègues qui font de l’histoire sociale du politique ont très bien réussi ce travail à la fois de définition méthodologique et de promotion des travaux produits. Nous aimerions faire de même pour l’ethnographie politique : rendre plus rigoureuse sa pratique (aujourd’hui parfois un peu approximative par manque justement de lieux de formation et de confrontation) et plus reconnue sa valeur.

Quelles spécificités de la pratique ethnographique en science politique ?

Un autre but d’EthnoPol est de discuter collectivement des spécificités de la démarche ethnographique en science politique. Le principal médium de l’enquête ethnographique étant l’expérience incarnée de l’enquêteur (Cefaï 2003, p. 544), son implication directe à la première personne dans le milieu étudié (Fassin Bensa 2008), il nous faut réfléchir aux enjeux spécifiques que pose l’entrée puis l’immersion dans un milieu militant (Avanza 2008, Broqua 2009, Dunezat 2011), une organisation internationale ou étatique. La sortie aussi doit être pensée avec les questions épineuses de restitution qui se posent là aussi de manière spécifique puisque l’on a plus souvent à faire non pas à des groupes dominés, mais à des acteurs dotés de pouvoir, dont le pouvoir de se servir de nos enquêtes ou de les censurer, voire de nous attaquer en justice (Sommier, Torreiro 2010).
La pratique ethnographique restant minoritaire en science politique, il s’agit aussi d’en défendre les spécificités. Ainsi, aux Etats-Unis, plus de deux douzaines d’importantes revues scientifiques de la discipline ont adopté une politique de transparence et accessibilité des données (appelé  DA-RT Data Access and Research Transparency, voir http://www.dartstatement.org) comme condition préalable à la publication. Il est évident qu’un telle politique ne peut pas s’appliquer dans le cas d’enquêtes ethnographiques (ne serait-ce que pour le respect de l’anonymat des enquêtés), ce que des collègues américains ont souligné au congrès de l’APSA en septembre 2015. Dans ce contexte, il est important que EthnoPol se mobilise en collaboration avec des collègues d’autres pays, pour mieux faire reconnaître l’ethnographie politique et ses spécificités.

[CONGRES 2017] Le groupe ETHNOPOL organisera l’une des 76 Sections thématiques du 14ème congrès national de science politique.
ST02 : Quelle ethnographie pour quelle science politique ? / How Ethnography and Political Science overlap? Methodological and Epistemological Issues of Political Ethnography
Celle-ci se tiendra sur deux sessions, le 12 juillet 2017.

Martina Avanza
Université de Lausanne, IEPHI et Crapul
martina.avanza@unil.ch

Sarah Mazouz
INED
sarah.mazouz@ined.fr

Romain Pudal
CURAPP-ESS
romain.pudal@free.fr

30 novembre 2015 — Appel à communications pour les Ateliers Lausannois d’Ethnographie (Université de Lausanne, 18 mars 2016)
Les Ateliers Lausannois d’Ethnographie sont destinés à réfléchir aux questions propres qui se posent à l’ethnographie comme modalité d’enquête.
La première édition des Ateliers Lausannois d’Ethnographie se tiendra sur le thème de « la preuve ethnographique ».
Cette première édition des Ateliers Lausannois d’Ethnographie sera organisée en partenariat avec l’ISS (Institut de Sciences Sociales de l’Université de Lausanne).
Télécharger l'appel à communications...

12 janvier 2016 — Conférence de lancement du groupe de projet EthnoPol
Celle-ci aura lieu le mardi 12 janvier 2016 à 16h30 à l’EHESS dans la salle dite Asie (salle 640, 6ème étage noyau B du bâtiment France, 190 avenue de France, 75013 Paris,  métro Quai de la gare, ligne 6).
Le programme sera le suivant :

16h30-17h : Présentation du groupe, son fonctionnement, ses activités et ses projets par Martina Avanza, Sarah Mazouz, Romain Pudal
17h-18h  : Conférencesur l’ethnographie politique par Didier Fassin (Professeur à l’Institute of Advanced Study de Princeton et Directeur d’Etudes à l’EHESS)
18h-18h30 : Débat avec la salle
18h30-19h30 : Pot de lancement

1er février 2016 — Call for papers ECPR / EthnoPol ‘Political Mobilization from an Ethnographic Perspective’
Please find below an abstract for the panel « Political Mobilization from an Ethnographic Perspective » at the ECPR General Conference to be held in Prague on 7-10 September 2016. The panel is hosted in the session S53 « Power and Authority in Political Actions in Europe » endorsed by the ECPR Standing group on Political sociology.
If you are interested in joining the panel, please email an abstract of no more than 500 words to Romain Pudal (romain.pudal@free.fr) and Marie Vannetzel (marie.vannetzel@gmail.com)
before 1st February.
In perusing the academic literature on « ordinary » relations to politics and politicization (specifically in the working class), numerous studies reveal the multiple forms of incompetence , disinterest , and even apathy supposed to exist in this milieu, while others point out the absence of politics, its diminishing presence, or even its avoidance . However, ethnographic inquiries can drive us to radically rethink our initial conception and to become more attentive to the methods of creation and expression of political opinions. It also steered us towards a more interactionist approach to politicization that sought to construct an ethnography of ordinary relations to politics . We can reconstruct certain elements of a study in line with the « Malinowskian revolution »: long-term immersion, primacy conferred to context, and beliefs inferred by the researcher without exclusive recourse to propositional content. Political opinions appeared less as “a deliberate choice founded on free will according to the ordinary conception of the political game, surveys, and political intellectuals” , than as variable translations of specific social and professional conditions . In this sense, this panel will contribute to the debate around the arguments set forth by Anne Norton, who prompts reflection on American citizens’ “ordinary relations” to politics by fully delving into their daily life, since, according to her, a better understanding of individuals’ behavior in ordinary times sheds light on their political behavior in general, as well as on their political behavior during particular events, such as elections.
The panel welcomes contributions addressing cases located in different social backgrounds, as the ordinary formation process of opinions stands as a cross-cutting question and can be best understood through comparative ethnography.
Convenors: Romain Pudal (Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique, CURAPP) and Marie Vannetzel (Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique, CURAPP), for the AFSP Network EthnoPol
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18 mars 2016 — Ateliers Lausannois d’Ethnographie « La preuve ethnographique »
Les Ateliers Lausannois d’Ethnographie sont destinés à réfléchir aux questions propres qui se posent à l’ethnographie comme modalité d’enquête.
La première édition des Ateliers Lausannois d’Ethnographie se tiendra à l’Université de Lausanne sur le thème de « la preuve ethnographique ».
Cette première édition des Ateliers Lausannois d’Ethnographie sera organisée en partenariat avec le groupe de projet EthnoPol et l’ISS (Institut de Sciences Sociales de l’Université de Lausanne).
Voir l'appel à communications...
Voir le programme...

3 juin 2016 Journée d’études « Militantismes de guichet ». Enquêtes ethnographiques en comparaison
Cette journée d’études est co-organisée par le CRAPUL (Centre de Recherche sur l’Action Politique de l’Université de Lausanne) et par EthnoPol à l’Université de Lausanne.
Voir la présentation et le programme détaillé...

15 juin 2016 — Workshop « Loyautés citoyennes »
Organisé à l’Université Humboldt (Berlin)
Organisation : Sarah Mazouz (Marie Curie Fellow, IFEE, Humboldt Universitât zu Berlin) et Sébastien Roux (CNRS;  LISST – Cas)
Cette rencontre se donne pour objectif de mieux appréhender les situations administratives où les individus sont suspectés de duplicité, sur la base d’une appartenance nationale jugée ambigüe, dangereuse ou questionnable. En se fondant sur une approche ethnographique, les participant-e-s interrogeront plus particulièrement les situations concrètes où les institutions produisent la suspicion, ainsi que les dispositifs mis en place pour y répondre. Comment les Etats gèrent-ils et traitent-ils des citoyens suspectés d’allégeances multiples ou incomplètes? Et comment les dispositifs bureaucratiques créent-ils et régulent-ils la peur et la défiance?
Cette manifestation a reçu le soutien du programme Marie Curie «TransforNation », du programme ANR Ethopol et du réseau Ethnopol de l’Association Française de Science Politique.
Programme  
9h – 10h
Accueil des participant-e-s et introduction, par Sarah Mazouz
10h – 11h30
Karine Lamarche (sociologue au CNRS, Centre nantais de sociologie) : « The branding of Israeli activists as ‘foreign agents’ and the struggle over the definition of citizen loyalty »
Discutante : Sarah Mazouz
11h30 – 13h
Sébastien Roux (sociologue au Cnrs, LISST-Cas, Toulouse) : « Of Love and Borders. The Dangers of International Adoption »
Discutante : Karine Lamarche
13h – 14h. Déjeuner
14h – 15h30
Sarah Mazouz (anthropologue, IFEE, Humboldt Universität zu Berlin) : « Loyalty and Allegiance. National Anxiety in France and Germany »
Discutante : Mélanie Gourarier
15h30 – 17h
Yossi Harpaz (sociologue, Princeton University) : « Privatizing Citizenship: Strategies and Discourses of Dual Nationality in Serbia and Mexico »
Discutant: Sébastien Roux
17h – 17h30. Café
17h30 – 19h
Mélanie Gourarier (anthropologue, LISST-Cas, Toulouse) : « The use of paternity DNA testing for family reunification requests in the USA »
Discutant : Yossi Harpaz

1-4 septembre 2016 — Roundtable “On the Ethnographic Proof” at the APSA Annual Conference, Philadelphia
Voir le programme…

8-9 septembre 2016 — Conférence internationale « Transnational Politics: State Practices and Everyday Life Experiences »
Les 8 et 9 septembre prochain, le groupe de projet EthnoPol est partenaire du colloque international Transnational Politics: State Practices and Everyday Life Experiences organisé à l’Institut für europäische Ethnologie de l’université Humboldt de Berlin.
Vous pouvez retrouver ici tous les détails concernant l’événement : https://www.facebook.com/events/312887949056668/

10 septembre 2016 — Panel EthnoPol au congrès 2016 de l’ECPR “Politicization From an Ethnographic Perspective”
Voir le programme détaillé et les communications…

31 octobre 2016 — Appel à communications pour la Journée d’étude « Ethnographie des professionnels de l’international »
Organisée avec le soutien du CERI, d’Ethnopol et de Triangle le 5 mai 2017 à Lyon.

Téléchargez l'appel...

13 décembre 2016 — Journée d’études « Des rapports “profanes” à la politique ? »
Organisée en partenariat avec le CURAPP à l’Université de Picardie Jules Verne, Amiens.
Voir le programme...

Martina Avanza est maître d’enseignement et de recherche en sociologie politique à l’Université de Lausanne, à l’Institut d’Etudes Politiques, Historiques et Internationales (IEPHI) et chercheuse au Crapul (Centre de Recherche sur l’Action Politique de l’Université de Lausanne). Etant venue à la science politique après une formation en anthropologie, elle mène des enquêtes de terrain de longue durée dans des univers militants (partis politiques, syndicats, mouvements, associations), notamment des groupes conservateurs en Italie. Elle a notamment publié « Comment faire de l’ethnographie quand on n’aime pas ses indigènes ? Une enquête au sein d’un mouvement xénophobe », in Didier Fassin et Alban Bensa (dir.), Les Politiques de l’enquête, Paris, La Découverte, 2008, pp. 41-58.
http://www.unil.ch/unisciences/MartinaAvanza

Sarah Mazouz est post-doc à l’INED après un séjour à l’Institut für Europäische Ethnologie (Université Humboldt de Berlin) et au Centre Marc Bloch. Elle a soutenu en 2010 à l’EHESS (Paris) une thèse dirigée par Didier Fassin et intitulée « La République et ses autres. Politiques de la discrimination et pratiques de naturalisation dans la France des années 2000 ».
https://www.ined.fr/fr/recherche/chercheurs/Mazouz+Sarah

Romain Pudal, chargé de recherche au CNRS, au CURAPP-ESS, co-dirige l’axe de recherche « Encastrement social des préférences politiques » du laboratoire. Il développe ses travaux à partir d’une enquête ethnographique au long cours chez les sapeurs pompiers français (avec des éléments comparatifs en Amérique du Nord). Un ouvrage à La Découverte et plusieurs articles sont en cours de rédaction sur le sujet, et il a notamment publié : « La politique à la caserne : approche ethnographique des rapports à la politique en milieu pompier », Revue française de science politique, VOL. 61, No 5, 2011, p. 917-944 et « Du « Pioupiou » au « Vieux Sarce » : ethnographie d’une socialisation chez les pompiers », Politix, n° 93, juin 2011, p. 167-194.
https://www.u-picardie.fr/curapp/IMG/pdf/CVPudal.pdf

Avec le soutien du comité scientifique suivant :
Vincent Dubois,Professeur de Sociologie et Science Politique à Université de Strasbourg, membre du SAGE.
Johanna Siméant, Professeure de Science Politique à l’Université de Paris 1, membre du CESSP.
Marie Vannetzel, Chargée de Recherche au CNRS, CURAPP

Pour rendre visible la production scientifique en ethnographie politique, les responsables d’Ethnopol ont publié une première chronique bibliographique « Ethnographie politique » dans la Revue Française de Science Politique  2016/6 (Vol. 66).

Pour cette rubrique, Martina Avanza, Sarah Mazouz et Romain Pudal ont choisi 37 ouvrages qui proposent tous à leur manière de découvrir l’ethnographie politique, ses méthodes, son épistémologie et ses dimensions heuristiques. Si chaque ouvrage a ses qualités propres, les responsables d’Ethnopol ont choisi de les classer par thématiques en réunissant d’abord les textes qui proposent une analyse du rapport ordinaire au politique ou de ce que l’on appellera aussi le politique « par le bas » ; ensuite les travaux qui se fondent sur l’ethnographie pour aborder l’engagement, les partis et syndicats ; puis ceux qui étudient les organisations, les institutions et l’État ; ceux qui ont pour objet les crises et révolutions ; et enfin les livres sur la question sociale et les problèmes sociaux. L’ensemble permet de se faire une idée assez complète de ce qui relève de l’ethnographie politique – sachant que les critères de définition de ce type d’enquête sont en eux-mêmes objets de nombreux débats à porter, préciser et alimenter théoriquement et empiriquement.

 

A la fin de nos deux années de travaux communs, nous souhaitons rédiger un livre collectif qui rende compte de la richesse de l’ethnographie politique francophone. Le livre que nous proposons devrait aussi servir aux étudiant.e.s et doctorant.e.s, sur le modèle du livre Pratiques et méthodes de la socio-histoire dirigé par François Buton et Nicolas Mariot et sorti en 2009. Il s’agirait donc de quelque chose à mi chemin entre le manifeste (sur le modèle des deux manifestes américains dont on a parlé dans la présentation scientifique) et le manuel.

 

Avanza Martina, « Comment faire de l’ethnographie quand on n’aime pas ses indigènes ? Une enquête au sein d’un mouvement xénophobe », in Didier Fassin, Alban Bensa (dir.), Les politiques de l’enquête, Paris, La Découverte, 2008, pp. 41-58.
Auyero Javier, Joseph Lauren, Mahler Matthew (dir.), New Perspectives in Political Ethnography, New York, Springer, 2007.
Braconnier Céline, « Ce que le terrain peut faire à l’analyse des votes », Politix, n. 100, 2012, pp. 99-112.
Baiocchi Gianpaolo, Connor Brian, « The Ethnos in the Polis: Political Ethnography as a Mode of Inquiry », Sociology Compass, n. 2/1, 2008, pp. 139–155.
Balsiger Philip, Lambelet Alexandre, « Participant Observation », in Donatella Della Porta, Methodological Practices in Social Movement Research, Oxford University Press, 2014, pp. 144-171.
Beaud Stéphane, Weber Florence, Guide de l’enquête de terrain. Paris, La Découverte, 2003.
Broqua Christophe, « L’ethnographie comme engagement : enquêter en terrain militant », Genèses, n.75, 2009, pp. 109-124.
Cefaï Daniel (dir.), L’Enquête de terrain, Paris, La Découverte, 2003.
Critique Internationale, n. 54, 2012, dossier « Anthropologie des organisations internationales ».
Fassin Didier, Bensa Alban (dir.), Les Politiques de l’enquête. Épreuves ethnographiques, Paris, La Découverte, 2008, p. 81-98.
Dubois Vincent, « Ethnographier l’action publique. Les transformations de l’Etat social au prisme de l’enquête de terrain », Gouvernement et action publique, n.1, 2012, pp. 83-101.
Dunezat Xavier, « Travail militant et/ou travail sociologique? Faire de la sociologie des mouvements sociaux en militant », in Delphine Naudier et Maud Simonet (dir.), Des sociologues sans qualités ? Pratiques de recherche et engagements, Paris, La Découverte, 2011, pp. 80-97.
Fenno Richard, Home Style : House Members in their Districts, Boston, Longman, 1978.
Glenn David, « Political Scientists Get Their Hands Dirty. Scholars in the discipline, taking their cue from anthropologists, try fieldwork », The Chronicle of Higher Education, 21 septembre 2009.
Hamidi Camille, « Eléments pour une approche interactionniste de la politisation », Revue Française de Science Politique, n. 56, 2006, pp. 5-25.
Hauchecorne Mathieu, « Faire du terrain en pensée politique », Politix, n. 100, 2012, pp. 149-165.
Huby Guro, Harries John, Grant Suzanne, « Contributions of Ethnography to the Study of Public Services Management », Public Management Review, n. 13, 2011, pp. 209–25.
Mazouz Sarah, « Faire des différences. Ce que l’ethnographie nous apprend sur l’articulation des modes pluriels d’assignation », Raisons politiques, 58, mai 2015.
Mischi Julian, « Observer un collectif militant en milieu populaire », Politix, n. 100, 2012, pp. 149-165.
Mariot Nicolas, « Pourquoi il n’existe pas d’ethnographie de la citoyenneté ? », Politix, n. 23, 2010, pp. 161-188.
Participations, n. 4, 2012, dossier « Ethnographies de la participation ».
Plows, Alexandra, « Social Movements and Ethnographic Methodologies: An Analysis Using Case Study Examples », Sociology Compass n.2 (5), 2008, pp. 1523–38.
Pudal Romain , « La politique à la caserne. Approche ethnographique des rapports à la politique en milieu pompier », Revue Française de Science Politique, n. 61, 2011, pp. 917-944.
Revue Française de Science Politique, n. 57, 2007, dossier « Enquêter en milieu difficile ».
Revue Internationale de Politique Comparée, n. 4, 2010, dossier « Enquêter dans les partis politiques ».
Schatz Edward (dir.), Political Ethnography : What Immersion Contributes to the Study of Power, Chicago, CUP, 2009.
Siméant Johanna, « Localiser le terrain de l’international », Politix, n. 100, 2012, pp. 149-165.
Sommier Isabelle, Torreiro Juan, « Ecriture sociologique et labellisation politique : réflexion autour d’un procès en diffamation », in Sylvain Laurens, Frédéric Neyrat, Enquêter de quel droit ? Menaces sur l’enquête en sciences sociales, Vulaines-sur-Seine, Editions du Croquant, 2010, pp. 39-54.
Tilly Charles, « Political Ethnography as Art and Science », in Qualitative Sociology, n. 29, 2006, pp. 409–412.
Yanow Dvora, « Dear author, dear reader: The third hermeneutic in writing and reviewing ethnography », in Edward Schatz (dir.), Political ethnography: : What Immersion Contributes to the Study of Power, Chicago, CUP, 2009, pp. 275-302.