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Responsables scientifiques du groupe de projet HiSoPo : Thibaut Rioufreyt, Arnault Skornicki
La science politique française a longtemps accordé une place centrale aux idées : non seulement elle comptait l’histoire des idées politiques comme l’une de ses plus nobles composantes, mais plus généralement elle tendait à privilégier l’étude des faits politiques par les idées et les idéologies. Aujourd’hui, force est d’admettre que ce constat n’est plus valable. Face aux approches privilégiant l’explication de la réalité politique par les « idées », de nombreux travaux se sont attachés à l’étude des pratiques et des propriétés sociales des acteurs (dirigeants et militants de parti, de syndicats ou d’associations, sympathisants, électeurs, intellectuels, journalistes…) et ont privilégié l’analyse des logiques organisationnelles, des relations entre les groupes et leur environnement social, des ressorts individuels et collectifs de l’engagement ou encore des répertoires d’action. Ce tournant sociologique de la science politique s’est opéré notamment en rupture avec l’histoire classique des idées politiques, tenue pour une sous-discipline enfermée dans un corpus canonique de « grands » auteurs (de Platon à Rawls), et dans l’étude de grandes idéologies largement déconnectée de leurs conditions de production et de circulation ; sous-discipline qui s’est, de surcroît, longtemps tenue à l’écart des innovations étrangères (Cambridge School, sémantique historique…).
Cependant, plus récemment, une série de travaux ont tenté de réinvestir le terrain des idées avec les instruments des sciences sociales et politiques, pour une bonne part sous la bannière de « l’histoire sociale des idées politiques ». Le syntagme, à défaut d’être encore tout à fait un programme, a le mérite de lever l’opposition entre sciences sociales et histoire des idées, et de prendre aux sérieux les idées sans souscrire à l’idéalisme. L’histoire sociale des idées politiques, en effet, ne constitue pas un sous-domaine de l’histoire, ou de l’histoire des idées, ou de la science politique, ni même un objet ou un terrain spécifique : mais bel et bien une perspective transversale sur la place et le rôle des idées, représentations, concepts, images, théories, lieux communs, slogans, formules, etc., en politique. Des efforts ont été entrepris depuis quelques années pour établir des contacts et engager des collaborations au-delà des frontières nationales et disciplinaires et ainsi faire dialoguer les chercheurs travaillant sur les idées politiques, entre autres exemples : un séminaire du CSU intitulé « Comment étudier les idées ? » (2005-2007), une Section thématique du Congrès 2009 de l’AFSP Que faire des idées en Science Politique ? ; un numéro de la Revue d’Histoire moderne et contemporaine (2012, 59-4 bis) intitulé « Regards sur l’histoire intellectuelle » ; un colloque international qui s’est tenu au Cevipof en janvier 2015 (« Pour une histoire sociale des idées politiques ») ; la relance d’une chronique bibliographique de Théorie Politique dans la Revue française de science politique depuis 2014 ; la parution récente d’un volume de la collection « Repères » intitulé La nouvelle histoire des idées politiques. Le groupe HiSoPo serait ainsi l’occasion de fédérer ces initiatives et ces réseaux afin de constituer un véritable groupe de recherche et de permettre à terme l’émergence d’un champ d’étude qui mériterait d’avoir une place dans la science politique française, d’autant qu’un tel projet est d’abord défendu en France.
HiSoPo constitue un groupe de projet transversal à trois égards. D’abord, comme le montre le réseau de chercheurs engagés dans le groupe, HiSoPo est résolument transdisciplinaire. L’histoire politique et culturelle, les sciences studies, la sociologie, la philosophie politique, l’épistémologie, la science politique sont autant de disciplines à la croisée desquelles se situe l’HSIP. Ensuite, le groupe de projet se veut transversal par les thèmes et les objets abordés. La circulation transnationale des biens culturels, la production doctrinale et programmatique dans les partis politiques, les syndicats ou les groupes militants, les appropriations ordinaires de la science, l’engagement des intellectuels, l’apparition et le développement de l’expertise sont autant d’objets et de thématiques dont l’étude est trop souvent segmentée et entre lesquels le groupe de projet pourrait établir des passerelles. Enfin, HiSoPo constitue un groupe de recherche véritablement transnational. Il s’agira à la fois de poursuivre l’importation de travaux étrangers et de les interroger depuis les ressources, enjeux et problématiques constitutifs de l’espace académique français, ou davantage développés dans celui-ci : histoire sociale, sociologie des intellectuels, sociologie politique, théorie politique et, bien sûr, les différents travaux qui se réclament de l’histoire sociale des idées politiques (notamment dans la filiation de Pierre Bourdieu). Les Groupes de Projet AFSP offrent en effet un cadre favorable pour inviter des chercheurs et chercheuses étrangers à participer à nos activités.
Trois grands axes seront privilégiés.
Axe 1 : Savoirs et intellectuels en politique
Les hommes et les femmes sont tous des intellectuels, mais tous les hommes et les femmes n’occupent pas la fonction d’intellectuels, rappelait Gramsci. Chercheurs, universitaires, clercs, juristes, avocats, experts publics et privés, journalistes, philosophes, sociologues, politistes, psychologues, artistes, essayistes, pamphlétaires, économistes etc. sont par métier et parfois par vocation dévoués à la production d’idées de différents ordres : théories normatives ou théories pures (du droit ou de l’économie), sciences humaines et sociales, sciences de gouvernement, conseils, discours et rapports, slogans, essais et pamphlets, programmes et professions de foi, images, etc. La position qu’occupe l’espace intellectuel dans l’histoire des idées politiques n’est pas nécessairement ni toujours dominante ni prééminente, mais spécifique et stratégique. La sociologie des intellectuels, mais aussi l’histoire culturelle, s’intéressent ainsi depuis longtemps à l’étude des modes d’engagement intellectuels jusqu’à en faire l’un de ses objets canoniques : les pouvoirs de la littérature sous l’Ancien Régime (Ch. Jouhaud, A. Viala), la diffusion des Lumières (R. Chartier, R. Darnton), les intellectuels dreyfusards (C. Charle), les écrivains (G. Sapiro) ou les philosophes (F. Fédérini) qui s’engagent dans le débat ou l’action politique ; mais aussi intellectuels organiques, à l’instar des intellectuels communistes (F. Matonti) ou des intellectuels syndicaux (N. Defaud). La science politique a également développé de nombreux travaux sur les sciences de gouvernement, dans la filiation de Michel Foucault et de la socio-histoire. L’objectif de cet axe n’est pas de reconduire purement et simplement l’une ou l’autre, mais de poursuivre leur intégration mutuelle dans un programme d’histoire des idées politiques, en ne séparant pas études des producteurs et des produits, histoires des savants et des savoirs.
Axe 2 : Constellations idéologiques
Avec le déclin du marxisme, le concept d’idéologie a été longtemps démonétisé sous l’effet d’attaques venues de la philosophie (M. Foucault, G. Deleuze) ou de la sociologie des œuvres culturelles. Accusé d’opérer un « court-circuit réducteur » (P. Bourdieu), le concept réduirait l’analyse des idées à leurs conditions les plus générales de production, et tendrait à occulter les espaces spécifiques de leur genèse et de leur circulation, à négliger les supports matériels où s’objectivent les idées. Pour autant, on observe un certain regain d’intérêt pour le concept d’idéologie, observable dans la pérennité de son usage même chez certains de ses critiques, comme la célèbre étude de P. Bourdieu et L. Boltanski sur « l’idéologie dominante », mais aussi, plus récemment, G. Mauger ; ou encore les études sur la « doxa » (L. Pinto), sur les « idées reçues (R. Boudon), mais aussi la réhabilitation d’une certaine tradition intellectuelle marxiste (A. Gramsci, K. Mannheim, N. Poulantzas, P. Anderson, Stuart Hall), etc. Délivré de ses usages les plus rigides sensible dans l’abus du suffixe « ismes » (libéralisme, fascisme, marxisme, conservatisme etc.), le concept d’idéologie rejoint ainsi la question, somme toute classique en sociologie de la connaissance, des représentations collectives. Cependant, il s’agit désormais moins de parler d’idéologies en général que de localiser précisément leurs espaces de production, leurs circuits sociaux et internationaux, la pluralité des groupes et acteurs porteurs d’idées (éditeurs, libraires, militants, universitaires, lecteurs, experts, simples citoyens…).
Axe 3 : Questions de méthode
Si l’étude des idées politiques a été délaissée, ce n’est pas seulement en raison d’un déplacement de paradigme théorique, mais aussi faute d’un espace de débats en France propice à un renouvellement méthodologique, en dépit de travaux qui convergent vers une réactualisation scientifique du genre. Cet axe entend fédérer ces d’efforts et poursuivre ainsi deux objectifs.
D’une part, poursuivre l’importation et la discussion de travaux méthodologiques étrangers : en particulier le contextualisme de Quentin Skinner et la Cambridge School, la sémantique historique allemande, ou la social history of political theories néo-marxiste de Neal et Ellen Meiksins Wood. D’autre part, poursuivre l’intégration en histoire des idées politiques de toute une série de méthodes et de techniques d’investigations susceptibles de renouveler considérablement les outils à la disposition du chercheur : en histoire (de l’étude des textes à l’histoire sociale des groupes, en passant par la micro-histoire), en sociologie (observations ethnographiques, prosopographie, analyse de réseaux appliqué aux citations et aux références, etc.), en analyse de discours (lexicométrie, analyse statistique textuelle par dictionnaires préconstitués, codage de données CAQDAS, etc.), etc. On se propose dans ce but faire participer des historiens, des sociologues, des politistes mais aussi des philosophes intéressés par ces discussions de méthode et le dialogue avec les sciences sociales.
[CONGRES 2017] Le groupe HiSoPo organisera l’une des 76 Sections thématiques du 14ème congrès national de science politique.
ST03 : Que faire des traditions politiques en histoire sociale des idées ? / How can a historical sociology of ideas deal with political traditions?
Celle-ci se tiendra sur deux sessions, le 12 juillet 2017.
[PODCASTS] Ecouter les 4 premières séances du séminaire HiSoPo
Nous avons le plaisir de vous informer de la mise en ligne en avril 2016 des enregistrements audio des quatre premières séances du séminaire HiSoPo écoutables directement depuis le site. Comme nous nous y étions engagés, les personnes qui n’ont pu se rendre à ces séances pour des raisons de temps ou de frais de déplacement pourront ainsi écouter les interventions des communicants et des discutants ainsi que les discussions avec le public. Les séances suivantes seront bientôt mises en ligne. N’hésitez pas à diffuser l’information autour de vous !
Séance 1 : Le national-libéralisme. Analyse d’un hybride idéologique (4 décembre 2015) https://hisopo.hypotheses.org/248 avec Jean-François Bayart
Séance 2 : Un « classique » de l’histoire sociale des idées politiques. Le Fromage et les vers, de Carlo Ginzburg (25 janvier 2016) https://hisopo.hypotheses.org/488 avec Bernard Pudal, Laurent Bonelli et Deborah Cohen
Séance 3 : « Culture des républicanismes » (15 février 2016) https://hisopo.hypotheses.org/494 avec Jérémie Barthas, Christopher Hamel, Yannick Bosc et Stéphanie Roza
Séance 4 : Le néo-libéralisme, genèse revisitée et étrange postérité (15 mars 2016) https://hisopo.hypotheses.org/543 avec Jean Solchany, Thibaut Rioufreyt et François Denord
[Carnet de recherche] Un carnet hypothèses HiSoPo http://hisopo.hypotheses.org/ vient d’être créé.
Cet outil permettra de suivre l’actualité du groupe mais aussi de recenser les manifestations scientifiques (colloques, journées d’étude, parutions d’ouvrages ou d’articles) en lien avec l’histoire sociale des idées politiques et de fournir toute une série de ressources numériques (fiches méthodologiques, présentation d’outils logiciels, informations sur l’archivage et ma lise à disposition des données de la recherche, bibliothèque Zotero, etc.) en accès libre à tous ceux qui seraient intéressés.
Tout.e collègue intéressé.e pour participer au groupe est évidemment le/la bienvenu.e. N’hésitez pas également à diffuser l’information dans vos réseaux. L’AFSP nous offre ici une chance de faire de l’histoire sociale des idées politiques un vrai carrefour d’échanges à la croisée de disciplines et d’objets d’étude variés. C’est désormais à nous de faire que ce potentiel se réalise et que le vocable d’histoire sociale des idées politiques devienne un véritable programme de recherche.
Thibaut Rioufreyt
Laboratoire Triangle
thibaut.rioufreyt@sciencespo.fr
Arnault Skornicki
Université Paris Ouest Nanterre / ISP
askornicki@yahoo.fr
4 décembre 2015 — Séminaire « Le national-libéralisme. Analyse d’un hybride idéologique »
Avec :
Jean-François Bayart (Directeur de recherche CNRS, Professeur au Graduate Institute, Genève & directeur de la chaire d’Études africaines comparées, UM6P, Rabat) : « Le national-libéralisme : au-delà de la polémique, le concept »
Thibaut Rioufreyt (Docteur en science politique, Laboratoire Triangle, Lyon) : « Le social-libéralisme comme hybride idéologique. Une comparaison franco-britannique »
La séance aura lieu entre 14h00 et 16h45 à Sciences Po, 27 rue Saint-Guillaume 75007 Paris, salle 31.
Inscription obligatoire ici : https://fr.surveymonkey.com/r/hisopo041215
25 janvier 2016 — Séminaire « Un « classique » de l’histoire sociale des idées politiques: Le Fromage et les vers, par Carlo Ginzburg ».
Intervenants :
Bernard Pudal (Professeur de science politique émérite à l’Université Paris 10, chercheur au CRESPA-CSU) : « Le fromage et les vers de Ginzburg et la question des « cultures populaires » en histoire et sociologie. »
Laurent Bonelli (MCF en science politique à l’Université Paris 10, chercheur à l’ISP) : « De la trace à la preuve : penser les logiques de l’antiterrorisme contemporain avec Ginzburg »
Discutante : Deborah Cohen (MCF en histoire moderne à l’Université Aix-Marseille, chercheuse au TELEMME)
La séance aura lieu de 14h à 17h, à Sciences Po, Salle du Conseil, 13 rue de l’Université, Paris, 75007, 5e étage.
Inscription obligatoire ici : https://fr.surveymonkey.com/r/hisopo250116
15 février 2016 — Séminaire « Culture des Républicanismes »
Organisé en association avec le GEREP http://republique.hypotheses.org/42
Intervenants :
Jérémie Barthas (Historien, CNRS/IRHiS), sur la catégorie et l’historiographie de l’humanisme civique.
Marc Bélissa (MCF en histoire, UPOND/CHISCO), Christopher Hamel (MCF en philosophie, Université de Rouen/ERIAC) et Yannick Bosc (MCF en histoire, Université de Rouen, GRHis), pour l’ouvrage qu’ils ont coordonné : Culture des républicanismes : pratiques, représentations, concepts, de la Révolution anglaise à aujourd’hui, Paris, Éditions Kimé
Discutante : Stéphanie Roza (Philosophe, CHSPM/Paris 1)
La séance aura lieu de 14h à 17h à Sciences Po, Salle Goguel, 56 rue des Saints-Pères, Paris, 75007, Bât. B, 5e étage.
Inscription obligatoire ici : https://fr.surveymonkey.com/r/hisopo150216
15 mars 2016 — Séminaire « Le néo-libéralisme, genèse revisitée et étrange postérité »
Intervenants :
Jean Solchany (MCF en histoire contemporaine à l’IEP de Lyon, LARHRA) : « Pourfendre le collectivisme ! Wilhelm Röpke, un croisé du néolibéralisme »
Thibaut Rioufreyt (Docteur en science politique, Chercheur associé au laboratoire Triangle, Lyon) : « Du néo- au social-libéralisme, une étrange filiation »
Discutant : à venir
La séance aura lieu de 14h à 17h à Sciences Po, Salle du Conseil, 13 rue de l’Université, Paris, 75007, 5ème étage.
Inscription obligatoire ici : https://fr.surveymonkey.com/r/hisopo150316
8 avril 2016 — Séminaire « Histoires collectives des socialismes : longue durée et grande échelle »
Intervenants :
Vincent Bourdeau (MCF en philosophie Université de Franche-Comté/Logiques de l’agir), Ludovic Frobert (CNRS/Triangle), François Jarrige (MCF en histoire, Université de Bourgogne/Centre Georges Chevrier), pour l’ouvrage Quand les socialistes inventaient l’avenir. Presse, théories et expériences, 1825-1860 (dir. Thomas Bouchet, Vincent Bourdeau, Edward Castleton, Ludovic Frobert, François Jarrige), Paris, La Découverte, 2015.
Jean-Numa Ducange (MCF en histoire, Université de Rouen, GRHis), pour présenter le projet EUROSOC.
Discutant : Samuel Hayat (Chargé de recherche CNRS, CERAPS, Lille)
La séance aura lieu de 14h à 17h à Sciences Po, Salle Goguel, 56 rue des Saints-Pères, Paris, 75007, Bât. B, 5e étage.
Inscription obligatoire ici : https://fr.surveymonkey.com/r/hisopo080416
2 mai 2016 — Séminaire « Saisir l’événement et le contexte. L’histoire sociale des idées politiques et ses méthodes »
Intervenants :
Samuel Hayat (Chargé de recherche CNRS, CERAPS, Lille), « Étudier les idées en révolution : questions de méthode »
Arnault Skornicki (MCF en science politique, Université Paris Ouest Nanterre La Défense/ISP) : « Le Weber de Skinner. Contextualisme et sociologie »
Suivi d’une discussion collective sur les méthodes en histoire sociale des idées politiques.
La séance aura lieu de 14-18h, Salle 24, 27 rue Saint-Guillaume, 75007, Paris.
Inscription obligatoire ici : https://fr.surveymonkey.com/r/hisopo020516
25 mai 2016 — Séminaire « L’histoire sociale de la philosophie en question : autour de L’Ontologie politique de Martin Heidegger »
Intervenants :
Mathieu Hauchecorne : « Que faire de la notion de réfraction en sociologie des idées? »
José Luis Moreno Pestaña : « Lire le Heidegger avec le Manet : la sociologie de Bourdieu et la grandeur philosophique »
Suivi d’une table ronde avec les intervenants, Christopher Hamel, Romain Pudal, Thibaut Rioufreyt et Arnault Skornicki.
La séance aura lieu de 9h30 à 13h à à Sciences Po au 9 rue de la Chaise 75007, Salle 900
Inscription obligatoire ici : https://fr.surveymonkey.com/r/hisopo250516
18-19 novembre 2016 — Colloque « Comparing the Concepts of Representation »
Concepta Research Seminar at Sciences Po & Paris 8
Organized by the Civic Constellation II project, Concepta: International Research School in Conceptual History and Political Thought, the CLAIMS project (ANR-DFG) and HiSoPo (AFSP)
Convenors: Samuel Hayat (CNRS/CERAPS) and José María Rosales (University of Málaga)
https://hisopo.hypotheses.org/943
22 novembre 2016 — Séminaire « Idéologies scientifiques »
Intervenant.e.s :
– Sébastien Lemerle (MCF en sociologie à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, chercheur au CRESPPA-CSU) : « Le cerveau reptilien ou la légitimation biologique de la domination. Étude sur les usages politiques d’une idéologie scientifique »
– Caroline Reynaud-Paligot (HDR, Centre de recherche en histoire du XIXe siècle de Paris I), « La raciologie : usages politiques d’une idéologie scientifique »
– Fabien Carrié (Docteur en science politique, Université Paris Ouest Nanterre – La Défense/Institut des sciences sociales du politique) : « Un antivivisectionnisme scientifique ? L’engagement des savants dans la cause animale en France et en Grande-Bretagne à la fin du XIXème siècle »
Discutant : David Smadja (MCF en science politique à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, chercheur à l’IPHA – EE 7373)
La séance aura lieu de 14h et 17h à l’Université Paris Ouest Nanterre, Bâtiment F (juste à droite en sortant de la gare Nanterre Université), Salle des Commissions (F142).
2 décembre 2016 — Table-ronde « Enseigner l’histoire sociale des idées politiques »
Organisée en collaboration avec l’ULIP et The Centre for the Study of the History of Political Thought at Queen Mary
Intervenant.e.s :
· Bernard Pudal (Professeur émérite de Science Politique, CSU)
· Georgios Varouxakis (Professeur d’histoire de la pensée politique, Queen Mary University of London/Centre for the Study of the History of Political Thought)
· Silvia Sebastiani (Maître de conférences en Histoire, EHESS- GEHM)
La séance aura lieu de 15h à 18h à l’University of London Institute in Paris (ULIP, Main Lecture Theatre, 11 Rue de Constantine, 75007 Paris – M° Invalides)
6 janvier 2017 — Séminaire « Histoire sociale des idées féministes »
Intervenant.e.s :
– Viviane Albenga (MCF en sociologie, IUT Bordeaux Montaigne/MICA) et Alban Jacquemart (MCF en science politique, Université Paris Dauphine/IRISSO) : « Les appropriations ordinaires des idées féministes »
– Juliette Rennes (MCF en sociologie, EHESS/CEMS) : « Exercer un métier d’homme, une appropriation des idées féministes? Une enquête sur les cochères, chauffeuses et afficheuses parisiennes à la Belle époque »
Discutant.e.s : Virginie Descoutures (MCF en science politique, Université de Picardie/CURAPP) & Thibaut Rioufreyt (Docteur en science politique, Laboratoire Triangle)
La séance aura lieu de 10h et 13h à Sciences Po, 13 rue de l’Université, 75007 Paris, Salle du Conseil, 5ème étage.
16 janvier 2017 — Date limite d’envoi des propositions de communications pour le Colloque « Des idées et des partis. Pour une histoire sociale des idées en milieu partisan » (23-24 mai 2017 à Sciences Po Paris)
Télécharger l’appel à communications
En savoir plus sur le colloque : https://ideespartis2017.sciencesconf.org/
Responsables scientifiques
Thibaut Rioufreyt est docteur en science politique et chercheur associé au laboratoire Triangle. Ses recherches portent sur la socio-histoire du Parti socialiste, la sociologie des intellectuels et l’histoire sociale des idées politiques. Il a publié notamment « Les mutations de la gauche contemporaine à l’aune du concept de social-libéralisme » in Fournel (J.-L.), Guilhaumou (J.), Potier (J.-P.), dir., Libertés et libéralismes. Formation et circulation des concepts, Lyon, ENS Éd., 2012 et « Les passeurs de la « troisième voie ». Intermédiaires et médiateurs dans la circulation transnationale des idées », Critique internationale, n° 59, avril-juin 2013, pp. 33-46 (http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article892). Un ouvrage, tiré de sa thèse, sur la réception du néo-travaillisme britannique chez les socialistes français (1997-2015) devrait paraître prochainement aux Presses universitaires de Grenoble (PUG).
Arnault Skornicki est maître de conférences en science politique à Paris Ouest Nanterre et chercheur à l’ISP http://www.isp.cnrs.fr/?SKORNICKI-Arnault. Ses recherches portent sur la sociogenèse des libéralismes et de ses critiques, ainsi qu’à la formation des langages de la patrie aux XVIIIe-XIXe siècles en France et au-delà. Il s’intéresse également à la méthodologie en histoire des idées politiques. Il achève actuellement un livre sur Michel Foucault et l’État.
Ouvrages parus : L’économiste, la cour et la patrie. L’économie politique dans la France des Lumières (CNRS Éditions, 2011) ; avec Jérôme Tournadre, la nouvelle Histoire des idées politiques (La Découverte, « Repères », 2015).
Appel à participation au réseau HiSoPo
Comme son nom l’indique, l’histoire sociale des idées politiques n’est pas affaire de solitaire, tant il paraît impossible de tenir seul tous les maillons de la chaîne de production et de circulation des idées politiques. Ainsi, la relative double ignorance, notamment, des philosophes et des spécialistes de théorie politique sur les conditions socio-historiques de formation et de transformation des concepts, et des sociologues et politistes sur les replis et les subtilités des débats, des argumentations et des agencements conceptuels, ne peut être surmontée que par un investissement éminemment collectif. Le groupe HiSoPo se conçoit donc comme un authentique laboratoire de transactions et de traductions : non pour suivre les injonctions à l’interdisciplinarité et de l’internationalisation, ni seulement pour confronter différentes perspectives disciplinaires et traditions « nationales », mais pour élaborer ensemble un programme méthodologique qui, à défaut d’être entièrement neuf ou révolutionnaire, aura pour ambition d’être cohérent et articulé à une série de travaux et de terrains précis. Pour que la division du travail ne soit pas synonyme de cloisonnement, mais de coopération active et réfléchie entre social scientists, philosophes, historiens et littéraires – pour ne citer qu’eux.
Le groupe HiSoPo appelle donc tous les chercheurs intéressés à ces questions, quel que soit leur statut, à rejoindre cet collectif et à suivre ces différentes activités. Tout au long de ces deux années, avec un séminaire mensuel, des journées d’études et des colloques, mais aussi avec un site internet dédié aux question de méthode en histoire sociale des idées politiques, il ne manquera pas d’occasions d’échanger et de consolider des liens entre disciplines, écoles, individualités. Nous espérons ainsi que cette entreprise pourra être pérennisée au-delà de ces deux années.
Dernière remarque : le groupe HiSoPo ne connaît pas de limite temporelle ou géographique : l’histoire du temps présent ne sera pas systématiquement préférée à celle des périodes moderne, antique ou médiévale ; la France et l’Europe, au reste du monde ; la politique légitime des élections, des souverains, des partis, des philosophes et des États, à celle, souvent plus cryptée, des sciences dites objectives, des groupes populaires réputés dépolitisés, de la presse apparemment non politique.
Si vous souhaitez participer au réseau HiSoPo, merci d’envoyer un courriel à thibaut.rioufreyt@sciencespo.fr et askornicki@yahoo.fr
N’hésitez pas à diffuser l’information dans vos laboratoires, écoles doctorales, séminaires…
Pas de publication à ce jour
Althusser, Louis (1976), « Idéologie et appareils idéologiques d’État. (Notes pour une recherche) », dans Althusser, L., Positions, Paris, Les Éditions sociales, p. 67-125.
Boudon, Raymond (1986), L’Idéologie, ou l’origine des idées reçues, Paris, Seuil, Points Essais, 1992.
Bourdieu, Pierre, Boltanski Luc (1976), « La production de l’idéologie dominante » dans Actes de la recherche en sciences sociales, Vol. 2, n°2-3, juin, p. 3-73.
Bourdieu, Pierre (1988), L’Ontologie politique de Martin Heidegger, Paris, Minuit.
Charle, Christophe (1990), Naissance des “ intellectuels ” : 1880-1900, Paris, Minuit.
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Darnton, Robert (1983), Bohème littéraire et Révolution : le monde des livres au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard/Le Seuil.
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Fédérini, Fabienne (2006), Ecrire ou combattre, des intellectuels prennent les armes (1942-1944), La Découverte.
Foucault, Michel (1969), L’Archéologie du savoir, Paris, Gallimard.
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Ihl Olivier, Kaluszynski Martine, Pollet Gilles (dir) (2003), Les sciences de gouvernement, Paris, Economica.
Jouhaud, Christian (2000), Les pouvoirs de la littérature. Histoire d’un paradoxe, Paris Gallimard.
Koselleck, Reinhard (1954), Le Futur passé. Contribution à la sémantique des temps historiques, Paris, Éditions de l’EHESS, trad. J. & M.-C. Hoock, 1990.
Macpherson, Crawford B. (1962), La Théorie politique de l’individualisme possessif : De Hobbes à Locke, Paris, Folio, trad. M. Fuchs, 2004.
Mannheim, Karl (1929), Idéologie et utopie, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, trad. J.-L. Évrard, préface W. Lepenies, 2006.
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Mauger, Gérard (2013), Repères pour résister à l’idéologie dominante, Éditions du Croquant.
Muller Pierre, Surel Yves (2000), « L’analyse cognitive des politiques publiques : vers une sociologie politique de l’action publique », Revue française de science politique, vol. 50, n° 2, p. 189-208.
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Pocock, John (1975), Le Moment machiavélien. La pensée politique florentine et la tradition républicaine atlantique, Paris, PUF, trad. L. Borot, 1997.
Pudal, Bernard (2004), « Politisations ouvrières et communisme », dans Le Siècle des Communismes, Paris, Seuil, Points, p. 759-779.
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Sapiro, Gisèle (1999), La guerre des écrivains. 1940-1953, Paris, Fayard.
Skinner, Quentin (2002), Regarding Methods (Visions of Politics I), Cambridge, Cambridge UP.
Skornicki, A., Tournadre J. (2015), La nouvelle Histoire des idées politiques, Paris, La Découverte, Repères.
Viala, Alain (1983), Naissance de l’écrivain. Sociologie de la littérature à l’âge classique, Paris, Minuit, « Le sens commun ».
Wood, Neal (1978), « The Social History of Political Theory », Political Theory, Vol. 6, n° 3 (Aug.), p. 345-367.
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http://hisopo.hypotheses.org/
En savoir plus sur les objectifs d’HisoPo ?
Rencontres :
1) Un séminaire mensuel pendant toute la durée du projet (deux ans) : séminaire généraliste de 3 heures environ, il permettrait aux différentes perspectives disciplinaires et nationales de se croiser. Il alternera deux axes du Groupe (Savoirs et intellectuels en politique et Constellations idéologiques), le 3e axe étant transversal (à savoir le questionnement méthodologique et épistémologique).
2) Un colloque international, et l’organisation d’une session spéciale de l’édition 2017 du Congrès de l’AFSP, consacrée à l’historiographie de l’histoire des idées politiques
3) Une Journée d’études sur la place des idées dans les partis politiques, autour de Juin 2016
4) Une Journée de Doctoriales : tendances récentes en histoire des idées politiques (postcolonial, gender, global studies…)
5) Une Journée d’études sur la naissance de la critique de l’économie politique (fin 2016)
Construction et développement d’un site internet : L’objectif est de créer un site internet, dans le cadre de l’AFSP, servant de support au groupe de recherche constitué autour de l’histoire sociale des idées politiques.
Publications :
2 ou 3 numéros de revue : à partir de la ST spéciale « historiographie de l’histoire des idées » ; des JE « Partis » et Doctoriales
Perspective d’un manuel d’histoire sociale des idées politiques : instrument pédagogique de renouvellement de la discipline, dont le séminaire pourrait être le lieu de discussion et de préparation.