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IPPI – Images du politique et politique de l’image

Le groupe IPPI poursuit ses activités engagées en 2023-2024 et son développement en 2025-2026. Il vise à interroger nos façons d’analyser les processus politiques par/avec les images et au-delà, à interroger également nos pratiques d’écriture pour proposer une réflexion sur les modalités et les enjeux scientifiques de ces écritures dites alternatives, de production de la recherche, de médiation scientifique ou de création. Il souhaite rassembler les collègues intéressé.es par la pratique et/ou l’analyse de ces écritures alternatives, autour de rencontres dédiées à la présentation et la discussion de travaux de recherches, à la réflexion autour de l’usage des différents types d’images et des écritures alternatives dans la méthodologie, l’enseignement ou la diffusion de la recherche, ainsi qu’à des ateliers de formation.
Le groupe IPPI vise donc dans la deuxième étape de son existence à constituer un espace de réflexion, d’expérimentation et de formation ouvert à tou·tes de ces démarches à différentes échelles.

Co-responsables (et coordinatrices *) du groupe :

Thomas Alam (Maître de conférences en science politique, CERAPS / Université de Lille)
Philippe Aldrin (Professeur des universités de science politique, MESOPOLHIS / IEP d’Aix-en-Provence)
Annabelle Allouch (Maitresse de conférences en sociologie, CURAPP/ESS / Université d’Amiens) *
Nicolas Bué (Professeur des universités de science politique, CERAPS / Université d’Artois)
Doris Buu-Sao (Maîtresse de conférences en science politique, CERAPS/Université de Lille)
Pascal Cesaro (Maitre de conférences en cinéma, PRISM / Université Aix-Marseille)
Camille Floderer (Maîtresse de conférences en science politique, MESOPOLHIS / IEP d’Aix-en-Provence)
Pierre Fournier (Professeur des universités de sociologie, MESOPOLHIS / Aix Marseille Université)
Vincent Geisser (Directeur de recherches au CNRS, IREMAM)
Cesare Mattina (Maître de conférences en sociologie, MESOPOLHIS / Aix Marseille Université)
Gaël Marsaud (Docteur en science politique, MESOPOLHIS / Collectif Primitivi)
Jérémie Moualek (Maître de conférences en science politique, Centre Pierre Naville / Université Paris-Saclay)
Frédéric Nicolas (Maître de conférences en science politique, ARTDev / Université de Montpellier)
Magali Nonjon (Maître de conférences en science politique, MESOPOLHIS / IEP d’Aix-en-Provence)
Julien O’Miel (Maître de conférences en science politique, CERAPS / Université de Lille)
Emmanuelle Reungoat (Maîtresse de conférences en science politique, CEPEL / Université de Montpellier) *
Éric Savarese, Professeur des universités en science politique, CEPEL / Université de Montpellier

Contacts :

Annabelle Allouch annabelle.allouch@sciencespo.fr
Emmanuelle Reungoat emmanuelle.reungoat@umontpellier.fr

Le groupe IPPI poursuit ses activités et son développement en 2025-2027. Il vise à interroger nos façons d’analyser les processus politiques par/avec les images et au-delà, à interroger également nos pratiques d’écriture pour proposer une réflexion sur les modalités et les enjeux scientifiques de ces écritures dites alternatives, de production de la recherche, de médiation scientifique ou de création. Il souhaite rassembler les collègues intéressé.es par la pratique et/ou l’analyse de ces écritures alternatives, autour de rencontres dédiées à la présentation et la discussion de travaux de recherches, à la réflexion autour de l’usage des différents types d’images et des écritures alternatives dans la méthodologie, l’enseignement ou la diffusion de la recherche, ainsi qu’à des ateliers de formation.

Le groupe IPPI vise donc dans la deuxième étape de son existence à constituer un espace de réflexion, d’expérimentation et de formation ouvert à tou·tes de ces démarches à différentes échelles.

L’idée à l’origine de la création d’IPPI est de contribuer à l’existence d’espaces d’échange et de réflexion, qui soient aussi des espaces de formation autour des façons d’étudier la place des images dans les processus politiques mais aussi des façons d’analyser les processus par/avec les images, y compris par une restitution visuelle des enquêtes « en terrain politique ». Après plusieurs années de fonctionnement et une série de séminaires, de journées d’études et de panel dans le cadre de l’AFSP, le groupe a également conduit à la mise au jour d’une palette bien plus large que la seule image fixe ou animée dans les sources, les méthodes et les formats mobilisés par certain·es chercheur·ses. C’est à partir de ce constat que le groupe IPPI – avec l’intégration de nouvelles membres – entend, par la présente proposition, poursuivre et étendre le travail. Les travaux du groupe s’appuient sur deux orientations principales :

  1. L’usage des images en science politique, enjeux méthodologiques et écritures alternatives

La période contemporaine donne à voir l’installation dans nos pratiques de recherche de techniques reconnues par les sciences sociales faisant la part belle à la photographie (Cuny et al., 2020, Epstein 2022, Rennes, 2022, Taieb et al., 2023), au dessin (Taussig, 2011; Nocerino, 2016; Barberis, Grüning, 2021) ou à l’image animée (Durand et Sebag, 2020). Le groupe entend poursuivre deux fils de réflexion sur les images en science politique, d’abord autour des enjeux méthodologiques de l’usage des images dans l’enquête, et ensuite autour des problématiques liées à la diffusion et à l’usage des écritures alternatives fondées sur cette méthode.

Dans un premier temps, il s’agit de travailler sur la façon dont les images peuvent constituer des sources potentielles pour les politistes. Par ailleurs, il s’agira pour le groupe IPPI de se pencher sur l’image en situation d’enquête, comme un outil de collecte de données. L’usage d’un sketchbook (Taussig, 2011 ; Geismar, 2014), d’une caméra ou d’un appareil photo conduit le chercheur à réinterroger les implicites de méthodes devenues banales (l’entretien ou l’observation) (Becker, 2001). Pour autant, dans quelle mesure enquêter visuellement sur le politique produit-il un gain de réflexivité spécifique ? Qu’entraîne cette combinaison des techniques et des sources ?

Au-delà de ces réflexions méthodologiques, le groupe entend accentuer la réflexion sur les modes de restitution de la recherche en élargissant la focale à l’ensemble des écritures alternatives : et aux sociologues du politique pratiquant, envisageant de pratiquer ou analysant l’écriture filmique (documentaire, webdoc), graphique (bande-dessinée) sonore (documentaires sonores, podcasts), littéraire (roman) ou muséale (expositions). Il s’agit ici de poursuivre le travail de recensement et de mise en visibilité des travaux de recherche mobilisant des écritures alternatives par la création d’un espace d’échange, de mise en réseau et de retours d’expérience. Ensuite, il s’agit d’interroger nos pratiques d’écriture et de proposer une réflexion sur les modalités et les enjeux scientifiques de ces écritures dites alternatives, de production de la recherche, de médiation scientifique ou de création en précisant leurs apports, leurs contraintes spécifiques et leurs limites (Allouch, Charpentier, 2023, Gerson (dir.), 2025).

  1. La formalisation d’un programme de recherche sur le « tournant créatif » en sciences sociales

Depuis plusieurs années, des lieux autonomes de réflexion collective et de formation sur les écritures alternatives se sont déployés dans différentes disciplines (collectif de sociologues FRESHS – film et recherche en sciences humaines et sociales, Salon FOCUS – rencontres annuelles des écritures alternatives portées par des anthropologues de l’EHESS, réseau MATE-SHS du CNRS). Plus récemment, les institutions de gouvernement de la recherche ont déployé une série d’incitations notamment financières visant à favoriser le déploiement de nouvelles formes narratives susceptibles d’élargir le public des social scientists : systématisation d’un onglet « diffusion » dans les dispositifs d’évaluation des projets de recherche, appels à projets « science et société », « médiation scientifique », « Ma thèse en BD », “Ma thèse en manga”, etc. L’accroissement de ces dispositifs et invitations faites aux chercheur·es de prendre la parole dans la cité en mobilisant des supports culturels non académiques et hors de l’académie, comme la multiplication des travaux faisant le choix d’expérimenter de nouvelles des modalités d’écriture (par exemple en histoire des sensibilités : Foa, 2021), invite à prendre pour objet de recherche ces nouvelles dynamiques dans notre discipline. Autrement dit, il s’agirait d’investiguer les logiques politiques, économiques et sociales du « tournant créatif » des sciences sociales (Houdart-Mérot, 2024).

Le groupe cherchera à formaliser un programme de recherche et à ainsi institutionnaliser ces approches dans la discipline Cela suppose de développer une approche réflexive sur les usages des images en science politique. S’agit-il d’une “artification” de la recherche ? Qui en sont les conditions d’institutionnalisation et les porteurs ? Quelles sont leurs positions dans le champ académique ? Jusqu’où ces « nouveaux » supports permettent-ils effectivement de toucher des nouveaux publics, voire des publics éloignés des SHS ?  Que sait-on de leurs réceptions académiques ?  C’est également la capacité de ces outils à la diffusion des savoirs et des représentations politiques ainsi que la réception de ces productions qui doit être interrogée.

Rencontres de la science politique 2025 (30 juin-1er juillet 2025)
Session de groupe « Usages des images, « Visual turn » et « Écritures alternatives » en SHS : quelles pratiques de création, de recherche et de formation ? »
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