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Science politique – Science économique : des liaisons dangereuses ?

Political science – Economics: dangerous liaisons?

Responsables scientifiques :

Frédéric Sawicki (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)  frederic.sawicki@univ-paris1.fr
Antoine Roger (Sciences Po Bordeaux) a.roger@sciencespobordeaux.fr

Des économistes s’emparent aujourd’hui d’objets que les politistes étudient de longue date sans considérer leurs travaux. En sens inverse, les politistes qui travaillent sur des objets économiques doivent se positionner face aux propositions d’économistes qui occupent le terrain. Le déséquilibre qui en résulte impose une réflexion collective sur le (re)positionnement de la science politique face à la science économique et sur les voies possibles d’un véritable échange interdisciplinaire.

Les frontières entre la science politique francophone et d’autres disciplines n’ont jamais fonctionné comme des cloisons mais ont plutôt servi à organiser la circulation de concepts et de méthodes. Quelques développements récents de la science économique paraissent compromettre ce principe de voisinage. Des économistes s’emparent d’objets que les politistes étudient de longue date sans considérer leurs travaux. Leurs recherches bénéficient d’importants moyens, d’une solide assise institutionnelle et d’un large écho médiatique. Sous couvert d’interdisciplinarité, elles tendent à marginaliser la science politique bien plus qu’elles n’aménagent les conditions d’un dialogue ou d’une dispute. En sens inverse, les politistes qui travaillent sur des objets économiques doivent se positionner face aux propositions d’économistes qui occupent le terrain. Le déséquilibre qui en résulte n’interdit pas quelques exceptions. Des économistes dominés dans leur discipline valorisent notamment les échanges avec des politistes. Des chercheuses et chercheurs en science politique mobilisent par ailleurs les méthodes et les outils d’économistes dominants – en se réclamant par exemple d’une démarche expérimentale. Il importe d’évaluer les avantages et les limites de ces frayages. Plus largement, une réflexion s’impose sur le (re)positionnement de la science politique face à la science économique et sur les voies possibles d’un véritable dialogue interdisciplinaire.

La session mobilisera trois types d’intervenantes et d’intervenants.

  1. Des politistes qui travaillent sur des objet économiques et/ou avec des économistes et qui pourront faire part de leur expérience et difficultés ou non à collaborer avec des collègues de l’autre discipline, à obtenir qu’ils ou elles lisent et discutent ses propres travaux.
  2. Des économistes qui se saisissent d’objets classiques de la science politique (politiques et décisions publiques, comportement politique, etc.) en recherchant ou non des collaborations avec cette discipline.
  3. Des politistes qui s’inspirent ou utilisent des méthodes (modèle économétrique, randomisation, traitement de grosses bases de données…) ou des approches (choix rationnel, économie comportementale) qui ont acquis une forte légitimité dans la science économique.

 

The boundaries between French-speaking political science and other disciplines have never functioned as fences but have organized the circulation of concepts and methods. Some recent developments in economics call into question these neighborly relations. Economists are focusing on topics that political scientists have been studying for a long time, without taking their work into account. Their research benefits from substantial resources, a solid institutional basis, and widespread media coverage. Under the guise of interdisciplinarity, they tend to marginalize political science far more than they create the conditions for a dialogue or dispute. Conversely, political scientists who are interested on economic issues must position themselves in relation to the proposals of economists who occupy the field. The resulting imbalance does not preclude a few exceptions. Economists who are dominated in their discipline value exchanges with political scientists. Some researchers in political science also use the methods and tools of dominant economists – for example, by using an experimental approach. It is necessary to assess the advantages and limitations of such cross-fertilization. More broadly, we need to think about the (re)positioning of political science in relation to economics and the possible avenues for genuine interdisciplinary dialogue.

The session will involve three types of speakers. 

  1. Political scientists who work on economic issues and/or with economists and who could talk about their experience and difficulties or easiness in collaborating with colleagues from the other discipline, in getting them to read and discuss their own work.
  2. Economists whose research deals with classic political science topics (public policy and decision-making, political behavior, etc.) whether they seek collaboration with this discipline or not.
  3. Political scientists who are inspired by or use methods (econometric models, randomization, processing of large databases, etc.) or approaches (rational choice, behavioral economics) that have acquired a high degree of legitimacy in economics.

Jeudi 4 juillet de 14h15 à 16h15

Table ronde avec la participation de :

Gilles DORRONSORO, Université Panthéon Sorbonne

Benjamin LEMOINE, Centre Maurice Halbwachs /ENS-PSL

Laurence SCIALOM, Université Paris Nanterre

Vincent SPENLEHAUER, École des Ponts Paris Tech

DORRONSORO Gilles Gilles.Dorronsoro@univ-paris1.fr

LEMOINE Benjamin benjamin.lemoine@ens.psl.eu

SCIALOM Laurence scialom@parisnanterre.fr

SPENLEHAUER Vincent vincent.spenlehauer@enpc.fr