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Responsables scientifiques :
Thierry Delpeuch (Sciences Po Grenoble PACTE) thierry.delpeuch@umrpacte.fr
Yves Montouroy (Université des Antilles, LC2S) Yves.Montouroy@univ-antilles.fr
L’action publique collaborative (APC) désigne les dispositifs inter-organisationnels mis en place pour traiter des problèmes transversaux et complexes (Levin, 2012). Les parties prenantes sont appelées à conjuguer leurs différentes capacités d’actions pour intervenir sur un ou plusieurs aspects du problème, par des actions qui peuvent être conjointes, en coopération ou séparées mais concertées et coordonnées (Divay et Slimani, 2018). L’APC a connu des développements importants depuis les années 1990 pour répondre à différents enjeux tels que la sécurité publique, le développement territorial, l’environnement.
Les travaux francophones mettent plutôt l’accent sur la manière dont les acteurs s’approprient des dispositifs d’APC « top-down », c’est-à-dire imposés par des politiques nationales ou européennes. Ils s’intéressent à la manière dont ces dispositifs sont retravaillés sous l’effet des pratiques et des perceptions des personnels des organisations, ce qui a pour effet de faire émerger de nouveaux rôles, de transformer les frontières bureaucratiques, d’engendrer de nouveaux conflits. Trois types d’enjeux sont mis en avant : la répartition des pouvoirs et des ressources, la définition d’une organisation formelle et la conciliation des cultures professionnelles et organisationnelles (Douillet et al., 2023 : 15).
La littérature anglophone place davantage la focale sur les initiatives d’APC qui prennent forme sur le terrain, de façon « bottom-up », grâce au travail effectué par des entrepreneurs locaux de collaboration (O’Flynn, 2011) et des « boundary spanners » (Williams, 2012). Ceux-ci s’efforcent de construire des alliances dans leur organisation d’appartenance et avec des acteurs extérieurs (McGuire et al., 2010). Ces travaux sont particulièrement attentifs aux conditions d’efficacité pour produire de l’APC et à son évaluation (Vangen et al. 2014 ; Ansel et Gash, 2008).
L’analyse des politiques publiques manifeste un intérêt croissant pour ces collaborations. La littérature sur les reconfigurations de l’État étudie les transformations des rôles des acteurs publics et privés sous les effets d’une action publique décentralisée, programmatique et procédurale (Bezès et Le Lidec, 2016 ; Hassenteufel et al., 2020). Par exemple, les acteurs intermédiaires sont étudiés pour comprendre la construction des interactions inter-organisationnelles et comment des problèmes sont collectivement pris en charge. Les travaux sur la territorialisation de l’action publique analysent le travail politique multiscalaire des représentants des organisations publiques et privées pour construire des agendas communs, des instrumentations défendues collectivement ou, au contraire, s’inscrire dans des conflits (Montouroy et al. 2023).
La ST explore comment les APC produisent de l’action publique par le bas et la manière dont elles sont affectées par les dynamiques de territorialisation. Les contributions examinent comment les participants à une initiative d’APC construisent des représentations partagées des problèmes, des objectifs et des modalités d’action, leurs intérêts à collaborer, et ce en lien avec le territoire où se déploie l’APC. Les contributions montrent comment les collaborations se dotent de structures organisationnelles propres, de procédures de travail et d’instruments d’action ou comment l’APC interagit avec les dynamiques informelles de régulation de l’action collective et avec les cadres formels prescrits par des autorités publiques. Enfin, les contributions analysent comment les expériences de collaboration territorialisées transforment les cultures professionnelles et organisationnelles des participants.
Collaborative governance (CG) refers to inter-organizational networks set up to address cross-cutting and complex problems (Levin, 2012). Stakeholders are called upon to combine their different capacities for action to intervene on one or more aspects of the problem, by means of initiatives that may be joint, cooperative or separate but concerted and coordinated (Divay and Slimani, 2018). CG has developed significantly since the 1990s in response to various issues such as public safety, local development and environmental issues. CG has developed significantly since the 1990s in response to various issues such as public safety, local development and environmental issues.
French-speaking research tends to focus on how actors appropriate « top-down » CG multiagency arrangements, i.e. those imposed by national or European policies. They are concerned with how these arrangements are transformed under the influence of organizational staff practices and perceptions, leading to the emergence of new roles, the transformation of bureaucratic boundaries, and the generation of new conflicts and cooperations. Three types of issues are highlighted: the distribution of powers and resources, the definition of a formal organization, and the reconciliation of professional and organizational cultures (Douillet et al., 2023: 15).
The Anglophone literature focuses more on CG initiatives that take shape on the ground, in a « bottom-up », horizontal and voluntary manner, as a result of the work carried out by local collaboration entrepreneurs (O’Flynn, 2011) and « boundary spanners » (Williams, 2012). These actors are committed to building alliances within their home organization and with external actors (McGuire et al., 2010). These studies pay attention to the effectiveness of CG initiatives and their assessment (Vangen et al. 2014; Ansel and Gash, 2008).
Public policy analysis is showing increasing interest in these collaborations. The literature on reconfigurations of the state studies transformations of both public and private actors’ roles which are driven by decentralized, programmatic and procedural public policies (Bezès and Le Lidec, 2016; Hassenteufel et al., 2020). The work of « Intermediary actors » is examined to understand how inter-organizational interactions are constructed and how problems are collectively addressed. Work on the territorialization of public action analyzes the multiscalar political work of public and private stakeholders to build shared agendas, collectively promoted policy toolkits or, conversely, engage in conflict (Montouroy et al. 2023).
The ST22 explores how CG produce public action from below and what is its impact on territorialization dynamics. Contributions examine how participants in a local horizontal CG initiative construct shared representations of problems, objectives and implementation repertoires, their interests in collaborating, in relation to the territory in which the CG is deployed. Contributions also show how collaborations develop their own organizational structures, working procedures and tools for action, or how CG interacts with informal dynamics for regulating collective action and with formal frameworks and policies prescribed by government authorities. Finally, contributions analyze how experiences of territorialized collaboration transform the professional and organizational cultures of participants.
REFERENCES
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Viala Mbazogo Mendene (ART-DEV CIRAD, Université de Montpellier), Action publique climatique au Gabon : analyse du réseau de mise en œuvre des instruments agro-climatiques
Eileen Michel (Laboratoire Arènes, Université de Rennes / Sciences Po Rennes), L’action publique collaborative dans les politiques d’insertion des bénéficiaires du RSA : entre impulsions territoriales et contraintes institutionnelles
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TESTI Julie julie.testi@cyu.fr
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