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SG 09

Terrains et espaces de l’écologie politique

Fields and spaces of political ecology

Section du groupe de recherche sur l’écologie politique (GREP)

Responsables scientifiques :

Adrien Estève (Sciences Po Strasbourg, SAGE) adrien.esteve@unistra.fr
Sylvie Ollitrault (ISP Nanterre, ENS Saclay) sylvie.OLLITRAULT@cnrs.fr
Mathilde Allain (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA) mathilde.allain@sorbonne-nouvelle.fr
Lucile Maertens (Université de Genève, IHEID lucile.maertens@graduateinstitute.ch
Amandine Orsini (UCLouvain Saint-Louis Bruxelles, CreSPo) amandine.orsini@uclouvain.be
Simon Persico (Sciences Po Grenoble, PACTE) simon.persico@iepg.fr
Bruno Villalba (AgroParisTech, Laboratoire Printemps) bruno.villalba@agroparistech.fr

La ST souhaite explorer les conséquences de la prise en considération des enjeux écologiques dans nos systèmes politiques contemporains, grâce aux ressources méthodologiques et théoriques de la science politique. Deux dimensions seront ainsi privilégiées. La première examinera la dimension épistémologique. En quoi l’environnement, par ses caractéristiques spécifiques, interroge-t-il les conditions de la construction de l’enquête sociologique ? La seconde porte plus directement sur ce que l’écologie fait aux acteurs institutionnels. Comment les acteurs classiques de l’analyse politique se transforment par l’irruption et la gestion des contraintes écologiques ?

Axe 1 : Étudier l’écologie. Interactions et enjeux épistémologiques. La séance souhaite interroger les effets de rétroaction engendrée par la nature même de l’objet “écologie”. Au-delà des méthodes routinisées des sciences sociales, la complexité des interactions mondes sociaux/mondes non-humains soulève-t-elle d’autres questions épistémologiques ? Quelle spécificité de l’approche méthodologique en écologie politique ? Pour aborder ces questions, le GREP a souhaité cadrer la séance autour de deux questions, notamment abordées par le travail de thèse de certains doctorant·es.  La première porte sur les conditions d’accès aux terrains. Les mobilisations environnementales connaissent une recrudescence, tant dans leur régimes discursifs (comme l’urgence existentielle) que dans les répertoires d’action utilisés (de la désobéissance à la violence, le l’hyperlocalisation à la transnationalisation…), mais aussi dans les conditions de leur traitement politique et juridique. Il s’agira d’explorer les effets que les crispations des enjeux écologiques produisent sur les enquêtes de terrain (fermetures d’accès, cooptation…) : est-ce que la cause écologique est en soi une condition de difficultés d’accès au terrain ?  La seconde interroge les conditions de sécurisation de l’activité de la recherche. En effet, les mobilisations écologistes font l’objet d’une juridicisation intensive (contrôle administratif, pratiques répressives…). De ce fait, l’enquêteur est confronté à des difficultés d’accès aux terrains mais aussi de sécurisation de ses données d’enquête, de la protection de ses sources, de la sécurisation des acteurs rencontrés, etc. Cela interroge aussi les conditions de publicisation des résultats obtenus (certification, vérification…). Le GREP souhaite ainsi contribuer à une réflexion collective – au-delà de la seule question écologique – sur les conditions de gestion des situations conflictuelles dans l’étude de certains terrains. Cela permettra de clarifier les conditions de protection de la recherche sur le plan institutionnel (protection de son institution, ordre de mission…)

Axe 2 : Ce que l’écologie fait aux acteurs institutionnels. Cette optique a fait déjà l’objet d’interrogations (comme le processus de climatisation par exemple, les propositions portées par les sustainability transitions…). L’atelier souhaite renforcer et préciser certains effets de cette relation complexe. Il sera plus particulièrement question d’interroger les effets de cadrage réalisé par les acteurs qui participent à l’institutionnalisation de cet objet. On pourra ainsi présenter différentes stratégies d’adaptation/reformulation/ajustement des enjeux écologiques en fonction des référentiels théoriques et des pratiques professionnelles des acteurs concernés. Certaines dimensions pourront ainsi être privilégiées, comme le rapport à l’État/ rapport aux forces de l’ordre (dans la désignation des formes d’intervention légitime de l’écologie politique) ou dans l’évolution des arguments de cadrage (rapport au droit, diversification des causes mobilisées, Écologie et régimes internationaux…).

  

This workshop will explore the consequences of taking ecological issues into account in our contemporary political systems. Two dimensions will be explored. The first will examine the epistemological dimensions of this interaction. In what way do the specific characteristics of the environment call into question the conditions under which sociological inquiry is constructed? The second looks more directly at what ecology does to institutional players. How are the classical actors of political analysis transformed by the irruption and management of ecological constraints?

Studying ecology. Interactions and epistemological issues. This session examines the feedback effects generated by the very nature of the « ecology » object. Beyond the routine methods of the social sciences, does the complexity of interactions between social worlds and non-human worlds raise other epistemological questions? What is the specificity of the methodological approach in political ecology? To address these questions, GREP wanted to frame the session around two issues, which have been addressed in particular by the thesis work of some doctoral students.  The first concerns conditions of access to the field. Environmental mobilizations are on the increase, both in their discursive regimes (such as existential urgency) and in the repertoires of action used (from disobedience to violence, from hyperlocalization to transnationalization…), but also in the conditions of their political and legal treatment. The aim is to explore the effects of the tensions surrounding ecological issues on fieldwork (closed access, co-optation, etc.): is the ecological cause in itself a condition for difficulties in gaining access to the field? The second concerns the conditions for securing research activity. Ecological mobilizations are subject to intensive legalization (administrative control, repressive practices, etc.). As a result, the investigator faces difficulties not only in gaining access to the field, but also in securing his survey data, protecting his sources, securing the actors he meets, and so on. This also raises questions about the conditions for publicizing the results obtained (certification, verification, etc.). GREP hopes to contribute to a collective reflection – beyond the ecological question alone – on the conditions for managing conflictual situations in the study of certain terrains. This will make it possible to clarify the conditions for protecting the researcher’s institutional status (protection of his or her institution, mission order, etc.).

What ecology does to institutional players. This perspective has already been the subject of interrogations (such as the air-conditioning process, the proposals put forward by sustainability transitions…). The workshop aims to reinforce and clarify some of the effects of this complex relationship. In particular, it will examine the framing effects of the actors involved in institutionalizing this object. This will enable us to present different strategies for adapting/reformulating/adjusting ecological issues according to the theoretical frames of reference and professional practices of the players involved. Certain dimensions may be highlighted, such as the relationship with the State/the forces of order (in the designation of legitimate forms of intervention by political ecology) or in the evolution of framing arguments (relationship with the law, diversification of causes mobilized, ecology and international regimes, etc.).

Session 1 / Etudier l’écologie. Interactions et enjeux épistémologiques

Introduction : Margaux Arraitz (ABIES – AgroParisTech/Printemps), Simon Audebert (Sciences Po – CEE), David Porchon (AgroParisTech/Printemps) et Bruno Villalba (AgroParisTech/Printemps) : Présentation du groupe de travail du GREP sur les conditions de sécurisation de la recherche sur l’écologie.

Discutant : Graeme Hayes (Université d’Aston, Birmingham)

Romane Soler (Université de Rouen-Normandie, DySoLab), Réflexions pour quelques repères éthiques de la recherche adaptée à l’étude de mouvements sociaux écologistes en contexte répressif

Lucien Thabourey (Sciences Po, CEE), Pluriels et dynamiques. Les rapports à l’État des mouvements écologistes de désobéissance civile

Fabrice Flipo (Institut Mines Telecom, LCSP/UPC), Enquêter sur l’écologie politique. Nature, culture, non-humains et autres difficultés concrètes

Lucas Faure (Sciences Po Aix, Mesopolhis), Enquêter sur les conversions écologistes des musulmans

Session 2 / Ce que l’écologie fait aux acteurs institutionnels

Discutante : Charlotte Halpern (Sciences Po CEE)

Malo Jan (Sciences Po – CEE), Les stratégies de climatisation des parlementaires français

Louise Rebeyrolle (Université de Bordeaux, INRAE), Arnaud Sergent (Université de Bordeaux, INRAE) et Andy Smith (Sciences Po Bordeaux, CED), Ce que l’écologie fait aux industries du bois et du bâtiment : Effets de cadrage de l’action publique environnementale et climatisation des industries

Juliette Astorg (Université Sorbonne Nouvelle, CREDA), Compter pour prendre en considération les enjeux écologiques. L’appropriation de l’instrument des budgets verts par le ministère des Finances au Costa Rica

Selma Tilikete (Université Paris 8, CRESPPA – CSU), Une approche environnementale de la participation institutionnelle

ALLAIN Mathilde mathilde.allain@sorbonne-nouvelle.fr

ARRAITZ Margaux margauxarraitz24@protonmail.com

ASTORG Juliette juliette.astorg@sorbonne-nouvelle.fr

AUDEBERT Simon simon.audebert@sciencespo.fr

ESTÈVE Adrien adrien.esteve@unistra.fr

FAURE Lucas lucasfaure.cherpa@gmail.com

FLIPO Fabrice fabrice.flipo@imt-bs.eu

HALPERN Charlotte charlotte.halpern@sciencespo.fr

HAYES Graeme g.a.hayes@aston.ac.uk

JAN Malo malo.jan@sciencespo.fr

MAERTENS Lucile lucile.maertens@graduateinstitute.ch

OLLITRAULT Sylvie sylvie.OLLITRAULT@cnrs.fr

ORSINI Amandine amandine.orsini@uclouvain.be

PERSICO Simon simon.persico@iepg.fr

PORCHON David david.porchon@gmail.com

REBEYROLLE Louise louise.rebeyrolle@inrae.fr

SERGENT Arnaud arnaud.sergent@inrae.fr

SMITH Andy a.smith@sciencespobordeaux.fr

SOLET Romane romane.soler@univ-rouen.fr

THABOUREY Lucien lucien.thabourey@sciencespo.fr

TILIKETE Selma selmatilikete@hotmail.fr

VILLALBA Bruno bruno.villalba@agroparistech.fr