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Campus Politics ? Politisations et contestations étudiantes saisies par les transformations de l’enseignement supérieur

Campus Politics ? Student protests and the transformations of higher education

Responsables scientifiques :

Annabelle Allouch (CURAPP-ESS/UPJV) annabelle.allouch@u-picardie.fr
Vincent Tiberj (Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim) v.tiberj@sciencespobordeaux.fr

 

Durant les cinquante dernières années, les systèmes d’enseignement supérieur ont connu une véritable lame de fond qui a contribué à modifier largement leurs publics et leurs modes de gouvernance (Mignot-Gérard et al., 2019). La sociologie des organisations souligne d’ailleurs que cette tendance s’est accélérée ces vingt dernières années -notamment sous l’influence de l’Union européenne- au point de transformer les universités « en une organisation comme les autres » (Musselin, 2006). Mais dans quelle mesure les politiques universitaires affectent-elles également le rapport au politique des étudiants et des étudiantes ?

A partir de recherches empiriques qui articulent sociologie de la participation politique et de l’action publique, la section thématique vise à éclairer les effets des changements des politiques universitaires des dernières décennies sur leurs usagers (massification, internationalisation, économie de la connaissance, instauration du New Public Management, etc.), en les saisissant à partir des modes et les trajectoires de politisation et de contestation des étudiants.

On se propose ainsi de comprendre ces processus de politisation comme autant de policy feedbacks on mass publics (Pierson, 1993) qui, en fournissant des ressources, des messages ainsi que des normes aux usagers (Dupuy, van Ingelgom, 2019 ; Spire, 2016 ; Mesnel, 2021 ; Revillard, 2018) transforment le rapport au politique des étudiants, leurs préférences politiques, leurs modes d’engagement et de contestation, y compris lorsque ces réformes n’induisaient pas un effet direct sur eux et leur travail scolaire. Pour ce faire, on se concentrera sur l’échelle des institutions et de leur campus, dans différentes configurations nationales.

Depuis les années 2010, une littérature centrée autour de la notion de « campus politics » émerge en effet dans l’espace nord-américain. Mobilisée par des journalistes tout comme par certains sociologues (Binder et Woods, 2022), le terme désigne ce qui est vécu comme une forme de conflictualisation des rapports sociaux sur les campus (qui aurait pour conséquence la disparition de la liberté d’expression ou des libertés académiques), tout autant que les processus de politisation des enjeux universitaires, autour des questions comme le genre et les inégalités genrées ou encore la diversité et la lutte contre les discriminations.

La notion qui présente de nombreuses limites[1], permet néanmoins de rendre visible les effets des formes de socialisation spécifique à l’expérience étudiante prise dans toutes ses dimensions sur la politisation des jeunes de 18 à 25 ans  scolarisés dans une filière de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle permet également de réévaluer l’importance dans les processus de socialisation politique de la spatialité et de la temporalité des relations sociales sur les campus universitaires, en y intégrant également les routines organisationnelles des institutions et de leurs personnels.  En se centrant sur la dimension spatiale du travail de socialisation des institutions, on réintègre ainsi les effets d’ « un lieu physique qui fonctionne comme espace de mise en visibilité des rapports sociaux de classe et de sexe » (El Chazli, 2020, p. 86) mais également un niveau intermédiaire de l’analyse de l’action publique universitaire incarné par les personnels administratifs et enseignants, entre Etats et usagers.

A partir de cette notion, la section thématique se propose donc de réarticuler l’analyse des modes de politisation étudiantes et les effets des changements induits par les politiques universitaires (Mignot-Gérard et al., 2019, op.cit. ; Ravinet, 2011 ; Musselin, 2002 ; 2006, op.cit.). Dans quelle mesure les réformes liées à la marchandisation, et plus généralement l’accélération des réformes liées l’instauration d’une rationalité gestionnaire dans de nombreux systèmes européens, notamment liées à la multiplication des agences de moyens (Crespy, Leresche, 2022) affectent-elles la construction du rapport au politique des étudiants? De la même manière, l’institutionnalisation à la lutte contre les discriminations ou encore le rôle des classements internationaux dans le supérieur depuis ces vingt dernières années (Espeland, Saunders, 2016) ont-elles affecté l’intériorisation de dispositions et de connaissances politiques spécifiques ?

La section thématique s’inscrit plus largement dans la veine de travaux, qui, en sociologie politique, replacent les socialisations universitaires au cœur du travail de politisation des étudiants, en postulant que les institutions ont -au-delà des socialisations familiales et scolaires antérieures -un effet propre (Desrumeaux, Mainsaint, 2022) et que la massification scolaire puis universitaire a eu un effet important -mais nuancé selon les positions et les trajectoires sociales- dans le rapport à la citoyenneté et à la participation des 18-25 ans par rapport aux générations précédentes (Tiberj, Lardeux, 2021).  Dans la lignée de recherches qui portent sur des configurations plus anciennes (MacAdam, 1988 ; Favre, Offerlé, 2002 ; Muxel et al., 2004 ; Lahire, 1995), les travaux de S. Michon soulignent en particulier le poids de la discipline et du contexte des études (petite ou grande promotion, contexte des études plus ou moins élitiste, etc.) dans la politisation des groupes étudiants (Michon, 2006). En prenant en compte non seulement les conditions sociales de cette politisation mais également leurs conditions institutionnelles, comment les modes de politisation des étudiants se sont-elles vues modifiées par la transformation du paysage de l’enseignement supérieur ?

Cette articulation entre milieux universitaires et socialisation politique a également connu un développement particulièrement fécond dans plusieurs études récentes de sociologie politique qui s’attèlent à analyser les formes du militantisme dans des Etats autoritaires, notamment en contexte révolutionnaire (Baamara, 2016 sur l’Algérie ; El Chazli, 2020 sur l’Egypte). Influencée par la sociologie processuelle des mouvements sociaux et une sociologie des socialisations politiques attentive au poids des événements dans les trajectoires militantes (Filleule, 2001 ; Pagis, 2014), ces études soulignent notamment le rôle des modes de vie des étudiants (en cité universitaire, c’est à dire dans un espace relativement affranchi du contrôle parental) dans les mobilisations politiques (Gourisse, 2011 sur la Turquie). Cette lecture nous paraît d’autant plus féconde qu’elle invite à penser les effets comparés des politiques universitaires (par exemple concernant le logement) à partir de cas à priori décentrés des espaces les plus légitimes de l’enseignement supérieur, en général associé aux Nords et aux pays occidentaux.

Pour articuler ces approches, trois axes seront privilégiés au sein de la section thématique :

– Le premier axe portera sur la compréhension des modes et des trajectoires de politisation des étudiants dans le contexte des évolutions récentes de l’enseignement supérieur, que les communications seront invitées à enrichir à partir d’enquêtes empiriques.  Ainsi, des réformes comme celle de la sélection à l’université française (loi ORE de 2018 instaurant la plateforme Parcoursup) ont-elles pu affecter non seulement la composition sociale des filières et des établissements, mais aussi la connaissance du politique par les étudiants (compris comme un univers spécialisé) ou encore leur capacité à se positionner sur l’échiquier politique ? Si oui, quels sont les espaces, les situations ou les groupes institués qui, dans les trajectoires des individus, affectent dans cette nouvelle configuration leur rapport au politique ? Plus largement, comment les politiques universitaires définissent-elles le rôle des étudiants sur le campus en affectant leurs représentations de leur rôle social et politique ?

– Le deuxième axe de la section thématique sera centré sur les transformations du militantisme étudiant sous les effets des politiques universitaires, notamment lorsque ces dernières visent à modifier les publics ou les curricula, voire les formes de l’engagement étudiant lui-même (par exemple en le rétribuant sous forme d’UE ou encore en interdisant les blocages). Ainsi, les communications sont invitées à s’intéresser aux transformations des répertoires d’action collective et des espaces de contestation institués au sein d’établissements comme les syndicats étudiants (Argibay, 2014 ; Espagno-Abadie, 2002 ; Morder, 2006. Le Mazier, 2018). Par exemple, si la hausse des frais d’inscription en 2010 en Grande-Bretagne a suscité une mobilisation étudiante sans précédent depuis les années 1960, dans quelle mesure a-t-elle affecté sur la longue durée les pratiques des syndicats sur les campus ? De la même manière, comment la mise en place de dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles a-t-elle polarisé (ou non) le travail des syndicats étudiants au regard d’autres causes (autour de la sélection, par exemple) ?

– Un troisième axe de la section thématique portera enfin sur les professions de l’enseignement supérieur prises dans une diversité de rôles et de statuts (personnel administratif et enseignant ; secrétaire pédagogique, directions d’UFR et de services centraux, etc.), et la manière dont elles participent au processus de politisation des étudiants ou, au contraire, la manière dont elles tentent de mettre en œuvre des formes de régulation voire de contrôle à leur égard. Cet angle, peu traité dans la littérature récente alors qu’elle se situait souvent au cœur de l’analyse des mouvements étudiants des années 1960 (Ladd, Lispset, 1975), permet notamment de restituer le rôle des enseignants-chercheurs dans la politisation des étudiants en ne les limitant pas à un rôle de transmission des savoirs. En parallèle, les participant.e.s seront invité.es à s’intéresser aux personnels non enseignants dans ces processus, souvent largement oubliés dans la littérature sur l’enseignement supérieur, alors qu’ils assurent un rôle d’accueil et parfois d’encadrement des étudiants (Avril, 2018 ; Allouch, 2019). A la faveur d’un intérêt plus soutenu pour ces street level bureaucrats et ces cadres intermédiaires qui assurent la mise en œuvre des réformes du supérieur ou bien la distribution de ressources sur les campus, on souhaite donc mieux comprendre l’articulation entre processus de managérialisation de l’Université, modes de gestion des publics et de leurs besoins, et leur socialisation politique.

Plus largement, on s’interrogera dans cet axe sur les manières dont les politiques universitaires affectent la politisation des étudiants, selon les types d’acteurs qui portent ou accompagnent la mise en œuvre de ces politiques. Des réformes qui font l’objet de résistances de la part des universitaires affectent-elles de la même façon les étudiants que celles qui bénéficient d’une adhésion plus grande de la part des enseignants-chercheurs ? Et comment comprendre et évaluer les effets des mobilisations enseignantes à l’occasion de réformes comme la Loi de Programmation pour la Recherche (LPR) en France sur les socialisations politiques étudiantes ?

D’un point de vue méthodologique, les communications pourront mobiliser des méthodes variées, de la socio-histoire en passant par l’analyse lexicographique et aux études quantitatives, à l’image de la diversité du champ des analyses sur la politisation et la contestation des étudiants. Un intérêt particulier sera porté aux terrains non-occidentaux ou mettant en œuvre un travail de comparaison internationale.

 

Over the past fifty years, higher education systems have undergone a groundswell that has contributed to major changes in their audiences and modes of governance (Mignot-Gérard et al., 2019). Organisational sociology also emphasises that this trend has accelerated over the last twenty years – particularly under the influence of the European Union – to the point of transforming universities « into an organisation like any other » (Musselin, 2006). But to what extent do university policies also affect students’ relationship with politics? 

Based on empirical research that combines the sociology of political participation and public action, this thematic section aims to shed light on the effects of changes in university policies in recent decades on their users (massification, internationalisation, the knowledge economy, the introduction of New Public Management, etc.), by looking at the ways in which students have become politicised and protested.

We propose to understand these politicisation processes as policy feedbacks on mass publics (Pierson, 1993) which, by providing users with resources, messages and norms (Dupuy, van Ingelgom, 2019; Spire, 2016; Mesnel, 2021; Revillard, 2018), transform students’ relationship with politics, their political preferences and their modes of engagement and contestation, even when these reforms do not have a direct effect on them and their academic work. To do this, we will focus on the scale of institutions and their campuses, in different national configurations.

Since the 2010s, a body of literature centred around the notion of ‘campus politics’ has been emerging in North America. Used by journalists and sociologists alike (Binder and Woods, 2022), the term refers to what is experienced as a form of conflictualisation of social relations on campuses (which would result in the disappearance of freedom of expression or academic freedom), as well as to processes of politicisation of university issues, around questions such as gender and gender inequalities or diversity and the fight against discrimination.

The concept, which has many limitations, nevertheless makes it possible to highlight the effects of the forms of socialisation specific to the student experience, taken in all its dimensions, on the politicisation of young people aged 18 to 25 enrolled in a higher education or research course. It also makes it possible to reassess the importance of the spatiality and temporality of social relations on university campuses in the processes of political socialisation, by also incorporating the organisational routines of institutions and their staff.  By focusing on the spatial dimension of the work of socialising institutions, we are thus reintegrating the effects of ‘a physical place that functions as a space for making class and gender relations visible’ (El Chazli, 2020, p. 86), as well as an intermediate level of analysis of university public action embodied by administrative and teaching staff, between states and users.

On the basis of this notion, the thematic section therefore proposes to re-articulate the analysis of modes of student politicisation and the effects of changes brought about by university policies (Mignot-Gérard et al., 2019, op.cit.; Ravinet, 2011; Musselin, 2002; 2006, op.cit.). To what extent do the reforms linked to marketisation, and more generally the acceleration of reforms linked to the introduction of managerial rationality in many European systems, in particular linked to the multiplication of funding agencies (Crespy, Leresche, 2022), affect the construction of students’ relationship with politics? Similarly, has the institutionalisation of the fight against discrimination or the role of international rankings in higher education over the last twenty years (Espeland, Saunders, 2016) affected the internalisation of specific political dispositions and knowledge?

The thematic section is more broadly in the vein of work in political sociology that places university socialisation at the heart of the politicisation of students, postulating that institutions have – over and above previous family and school socialisation – their own effect (Desrumeaux, Mainsaint, 2022) and that the massification of schools and then universities has had a significant effect – albeit one that varies according to position and social trajectory – on the relationship between citizenship and participation of 18-25 year olds compared to previous generations (Tiberj, Lardeux, 2021).  Following on from research into older configurations (MacAdam, 1988; Favre, Offerlé, 2002; Muxel et al., 2004; Lahire, 1995), The work of S. Michon highlights in particular the importance of the discipline and the context of studies (small or large classes, more or less elitist context of studies, etc.) in the politicisation of student groups (Michon, 2006). Taking into account not only the social conditions of this politicisation but also their institutional conditions, how have students’ modes of politicisation been modified by the transformation of the higher education landscape?

This link between academia and political socialisation has also been particularly fruitfully developed in a number of recent studies in political sociology, which set out to analyse the forms of activism in authoritarian states, particularly in a revolutionary context (Baamara, 2016 on Algeria; El Chazli, 2020 on Egypt). Influenced by the processual sociology of social movements and a sociology of political socialisation that pays attention to the weight of events in militant trajectories (Filleule, 2001; Pagis, 2014), these studies emphasise the role of students’ lifestyles (in university halls of residence, i.e. in a space that is relatively free from parental control) in political mobilisation (Gourisse, 2011 on Turkey).

To articulate these approaches, the thematic section will focus on three areas:

– The first axis will focus on understanding the modes and trajectories of student politicisation in the context of recent developments in higher education, which papers will be invited to enrich on the basis of empirical investigations focusing primarily on the level of institutional configurations.  For example, have reforms such as the selection process at French universities (the 2018 ORE law introducing the Parcoursup platform) been able to affect not only the social composition of courses and institutions, but also students’ knowledge of politics (understood as a specialised universe) or even their ability to position themselves on the political chessboard? If so, what are the spaces, situations or instituted groups that, in the trajectories of individuals, affect their relationship with politics in this new configuration? More broadly, how do university policies define the role of students on campus by affecting their representations of their social and political role?

– The second axis of the thematic section will focus on the transformations of student activism under the effects of university policies, in particular when the latter aim to modify the public or the curricula, or even the forms of student engagement itself (for example by rewarding it in the form of UEs or by prohibiting blockades). Papers are therefore invited to look at transformations in the repertoires of collective action and spaces of protest established within institutions, such as students’ unions (Argibay, 2014; Morder, 2006). For example, if the increase in tuition fees in 2010 in Great Britain led to a student mobilisation unprecedented since the 1960s, to what extent has it affected the practices of unions on campuses over the long term? Similarly, how has the introduction of measures to combat sexist and sexual violence polarised (or not) the work of students’ unions in relation to other causes (around selection, for example)?

– The third theme of the thematic section will focus on the various roles and statuses of the higher education professions (administrative and teaching staff, educational secretaries, heads of UFRs and central services, etc.), and the way in which they participate in the process of politicising students or, on the contrary, attempt to implement forms of regulation or even control over them. This angle, which has received little attention in recent literature although it was often at the heart of the analysis of the student movements of the 1960s (Ladd, Lispset, 1975), makes it possible to restore the role of lecturers in the politicisation of students by not limiting them to a role of transmitting knowledge. At the same time, participants will be invited to take an interest in the non-teaching staff involved in these processes, who are often largely overlooked in the literature on higher education, even though they play a role in welcoming and sometimes supervising students (Avril, 2018; Allouch, 2019). With the growing interest in these street level bureaucrats and middle managers who implement higher education reforms or distribute resources on campus, we hope to gain a better understanding of the link between the processes of managerialization of the university, the ways in which the public and their needs are managed, and their political socialization.

More broadly, this section will look at the ways in which university policies affect the politicisation of students, depending on the types of actors who implement or accompany the implementation of these policies. Do reforms that are resisted by academics affect students in the same way as those that are more widely supported by lecturers? And how can we understand and assess the effects of teacher mobilisation in the context of reforms such as France’s Loi de Programmation pour la Recherche (LPR) on student political socialisation?

From a methodological point of view, papers will be able to draw on a variety of methods, from socio-history to lexicographical analysis and quantitative studies, reflecting the diversity of the field of analysis of student politicisation and protest. Particular interest will be shown in non-Western fields or those involving international comparisons.

 

REFERENCES

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[1] La sociologie qui s’intéresse au « campus politics » présente un biais parfois culturaliste (ou quasi-culturaliste) dans la lignée des cultural studies anglo-américaines, qui considèrent parfois qu’il existerait une culture de campus propre à cet espace et qui, bien que reproduisant les modes de vie et le rapport au scolaire des classes moyennes et supérieures, s’en émanciperait partiellement.

Session 1 / Genre, VSS, diversité, écologie. Politiques universitaires et engagements étudiants aujourd’hui

Introduction de la ST.

Viviane Albenga (Université Bordeaux Montaigne, MICA, IUF), Engagement et professionnalisation féministes dans les masters genre en France et en Espagne : les effets socialisateurs d’une « institution militante »

Lucie Longuet (Université Côte d’Azur / ERMES), L’éducation aux violences sexistes et sexuelles dans les formations en management : quels effets sur l’engagement étudiant ?

Erwan Franchon (Sciences Po  Strasbourg / SAGE), Les engagements écologiques des élèves Polytechnicien.ne.s : Contraintes institutionnelles et stratégies de contournement

Discussion : Delphine Espagno-Abadie (Sciences Po Toulouse /LASSP)

Session 2 / Contester l’Université ? Reconfigurations contemporaines des mobilisations étudiantes.

Layla Baamara (Les Afriques dans le monde, IRD), « La majorité des étudiants préfèrent parler football. »  Engagements et socialisations politiques à l’Université dans l’Algérie des années 2000 et 2010

Quentin Genelot (CREDESPO, Université de Bourgogne), Julie Testi (Laboratoire EMA, Associée à l’ISP, Université Paris-Nanterre), La vie étudiante, une affaire d’étudiant·e·s ? Évolution des configurations universitaires et reconfiguration des répertoires d’action contestataires

Jérôme Bas (Université Paris VIII, CRESPPA-CSU), Droit aux études et (in)action publique. Une approche socio-historique des mobilisations d’étudiant·es handicapé·es face aux transformations de l’enseignement supérieur.

Hélène Balazard (EVS, ENTP), Quentin Dassibat (EVS, Mines de Saint-Etienne, ENTPE), Jeanne Demoulin (CREF/LAVUE, Paris Nanterre), Antoine Pelé-Peltier (LTDS, ENTPE), Vers un tournant citoyen des universités ? Importation du community organizing et expérimentations en enseignement-recherche-action

Discussion : Stéphanie Archat (PACTE / Université de Grenoble-Alpes)

ALBENGA Viviane viviane.albenga@iut.u-bordeaux-montaigne.fr

ALLOUCH Annabelle Allouch annabelle.allouch@u-picardie.fr

ARCHAT Stéphanie

BAAMARA Layla Layla.baamara@gmail.com

BALAZARD Hélène Helene.BALAZARD@entpe.fr

BAS Jérôme jeromebas.pro@posteo.net

ESPAGNO-ABADIE Delphine

FRANCHON Erwan Erwan.franchon@gmail.com

GENELOT Quentin quentin.genelot@u-bourgogne.fr

LONGUET Lucie Lucie.longuet@etu.univ-cotedazur.fr

TESTI Julie julie.testi@cyu.fr.

TIBERJ Vincent v.tiberj@sciencespobordeaux.fr