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Qualifier et quantifier l’activité parlementaire : données, méthodes et pratiques

Qualifying and Quantifying Parliamentary Activity: Data, Methods and Practices

Responsables scientifiques
François Briatte (European School of Political and Social Sciences (ESPOL), Université Catholique de Lille) francois.briatte@univ-catholille.fr
Olivier Rozenberg (Centres d’Études Européennes (CEE), Sciences Po Paris) olivier.rozenberg@sciencespo.fr

Bien que l’analyse des parlements puisse difficilement être encore considérée comme un « angle mort » de la science politique francophone actuelle, les nombreuses recherches consacrées à ces institutions au cours des dernières années sont loin d’avoir épuisé les différentes questions que posent les acteurs parlementaires, aussi bien du point de vue des acteurs eux-mêmes (qui sont-ils, qu’il s’agisse des députés, des sénateurs, mais aussi des assistants et des personnels des assemblées) que de leur activité (que font-ils, comment, et pourquoi).
En effet, si les recherches récentes ont contribué à renouveler la sociographie des acteurs parlementaires, en faisant la lumière sur leur composition sociale et en explorant l’usage que ces acteurs font des ressources dont ils disposent ainsi que des missions auxquelles ils s’identifient, les activités propres à ce personnel n’ont fait l’objet que d’un nombre encore relativement restreint de travaux en langue française, souvent ancrés dans l’analyse du travail effectué au sein des commissions parlementaires, ou bien dans les rapports engendrés par l’intégration des logiques politiques européennes dans celle de l’espace parlementaire national.
Il nous semble, en particulier, que la recherche francophone en science politique n’a encore tiré qu’un profit limité de la mise à disposition de données de plus en plus exhaustives et granulaires (empiriquement riches) sur ce que font les acteurs parlementaires, qu’il s’agisse de leurs votes, de leur travail législatif à proprement parler (dépôts de propositions de loi et d’amendements, interventions lors des débats, questions écrites et orales, rédaction de rapports…), ou bien de leurs interactions hors des assemblées, notamment dans les médias ou sur les réseaux sociaux, sur lesquels de très nombreux élus sont désormais présents et actifs.
Ces données, de plus en plus souvent disponibles dans des formats numériques facilitant leur analyse, offrent un support empirique de premier plan à la triangulation des résultats accumulés au gré des recherches existantes, ainsi qu’un moyen d’envisager la comparaison d’acteurs parlementaires issus d’assemblées distinctes, dans l’espace ou dans le temps. Les travaux usant de quantifications de l’activité parlementaire, notamment sous l’angle comparatif, restent toutefois assez rares et laissent plusieurs questions en suspens, telles que le niveau d’observation le plus approprié pour mesurer l’activité législative, les sources disponibles et pertinentes pour ce faire, ou encore la manière de collecter ces sources et de modéliser l’activité parlementaire, aussi bien du point de vue de ce qui est à expliquer que des facteurs explicatifs mobilisables.
Cette section thématique vise à consolider l’agenda de recherche qu’esquissent ces travaux, en approfondissant la réflexion qu’ils suggèrent sur les données, les méthodes et les pratiques de recherche envisageables autour de l’activité parlementaire. Cette réflexion est également susceptible d’enrichir plusieurs questions de recherche existantes, telles que celles centrées sur les déterminants de la réélection des élus parlementaires, sur les causes et conséquences du cumul des mandats, sur le respect ou non de la discipline de groupe lors des votes, ou sur les différentes manières qu’ont les formations politiques de se conformer aux règles du jeu parlementaire.

Even though the analysis of legislatures can hardly still be called a “blind spot” of contemporary Francophone political science, the large volumes of research published on these institutions over the past years are far from having exhausted the various puzzles brought forward by parliamentary actors (Members of Parliament and senators, but also parliamentary staff and assistants), either from the perspective of the actors themselves (who are they) or from the perspective of their activity (what do they do, how, and why).
Indeed, while recent Francophone research has contributed to renew our knowledge of parliamentary actors by shedding some light over their social composition, by exploring how they use the resources at their disposal, and by describing the missions to which they commit themselves to, the specific activities of these actors have been analyzed only by a small number of these studies, often in relation to parliamentary committee work or in relation to the integration of European affairs into national parliamentary work.
Even more specifically, it seems to us that Francophone political science research currently underutilizes the availability of increasingly exhaustive and granular (empirically rich) data on what parliamentarians do, whether it be about their votes, about legislative work so to speak (bills and amendments, plenary speeches, oral and written questions, reports…), or about their interactions outside of assemblies, especially in the media or on social media, on which many parliamentarians are now represented and active.
These data, which are more and more often available in digital formats that facilitate their analysis, offer first-choice empirical resources that might be used to triangulate existing insights, or to compare parliamentarians across different assemblies, either through space or through time. Studies that make use of quantified parliamentary data, however, remain rather rare, especially when it comes to comparative studies, and leave many questions unanswered, such as the most appropriate level of observation to measure legislative activity, the sources that are available and relevant to do so, or how these data should be collected and used to model parliamentary activity, both from the point of view of what should be modeled and of what explanatory factors should be mobilized.
This thematic section aims at consolidating the research agenda outlined by these studies. It aims at broadening existing reflection on the data, research methods and research practices that relate to parliamentary activity. This reflection is also likely to contribute to other existing research questions, such as those centered on the determinants of reelection of office-holders, on the causes and consequences of multiple mandate-holding, on the functioning of party (in)discipline during votes, and on the various ways that political forces conform to the rules of parliamentary work.

Cyril Benoît (IEP Bordeaux), Étudier l’activité parlementaire en l’absence de données de votes individuels
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Marion Deville (Université de Genève), Pierre-Alexandre Fonta (Université de Genève),Roy Gava (Université de Genève), Yannick Rochat (Université de Lausanne), Emmanuel Rousseaux (Université de Genève), Le secret bancaire en Suisse. Une analyse des débats aux chambres fédérales, 1995-2015

Nicholas Dickinson (University of Exeter), New Model for Parliamentary Socialisation: The Role of Information Acquisition and Advice-Giving in the Socialisation of New Members in the British Parliament
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John McAndrews (Université de Toronto), The Deliberative Performance of Canadian Parliamentary Committees

Tony McNulty (QMU London), The Ghosts in the Machine: An Anatomy of a Parliamentary Bill and the Hidden Dimensions of Scrutiny
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Johannes Wachs (CEU Budapest), Attila Kovács (Corvinus University Budapest), Familiar Faces: Collaboration in the European Parliament

Discussion de la section : Étienne Ollion (Université de Strasbourg) et Sébastien Michon (Université de Strasbourg), Louis Imbeau (Université Laval)

Mercredi 12 juillet 2017 9h00-13h00

BENOIT Cyril cyril.benoit.ced@gmail.com
BRIATTE François francois.briatte@sciencespo.fr
DEVILLE Marion marion.deville@unige.ch
DICKINSON Nicholas nd327@exeter.ac.uk
GAVA Roy roy.gava@unige.ch
IMBEAU Louis louis.imbeau@pol.ulaval.ca
KOVACS Attila attila.kovacs4@uni-corvinus.hu
McANDREWS John john.mcandrews@utoronto.ca
McNULTY Tony, tonyjmcnulty@gmail.com
MICHON Sébastien sebastien.michon@misha.fr
OLLION Étienne etienne.ollion@gmail.com
ROCHAT Yannick yannick.rochat@gmail.com
ROUSSEAU Emmanuel emmanuel.rousseaux@unige.ch
ROZENBERG Olivier olivier.rozenberg@sciencespo.fr
WACHS Johannes johannes.wachs@cns.ceu.edu